Dialogue 23 : Jean va à Grenoble

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Dialogue 23 : Jean va à Grenoble
Dialogue 23 : Jean va à Grenoble
Rév du 15/8/2015
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Une fois à Pontcharra, Jean se casse le nez sur ce topin qui donne les tickets à la gare.
Ce topin se rappelle bien la jolie fille blonde qu’il a admirée le matin, mais il ne veut rien dire ;
« Nous ne sommes pas tenu de dévoiler aux particuliers, la destination des voyageurs !... »
Très inquiet, Jean va dehors pleurer dans la blouse de Môlin.
P. Môlin : Ne t’en fais pas, à moi, il va bien le dire !
Môlin court dans la gare, secoue celui des tickets, retourne dehors :
P. Môlin : Elle est allée à Grenoble !
Jean : Grand merci ! Grand merci !... Môlin, tu es un vrai bon Pièru !...
Dans sa tête, Jean très inquiet s’interroge : « Mais qu’est- elle allée faire là-bas ? ».
Une fois en haut chez lui en Arvillard, il rumine sans arrêt. Toute la nuit, il tourne dans sa
tête, tourne dans sa chambre, tourne dans son lit, sans pouvoir dormir. Le matin, il descend, il
déjeune les yeux à côté des trous, renverse son café, casse un bol.
La mère : Est-ce que tu es saoul au lever du jour, maintenant ?... Qu’est-ce que tu
as ?
Jean : J’ai… J’ai, que Marion est allée à Grenoble sans rien me dire !
La mère : En voilà une nouvelle !... Ça c’est un poison !... Ils ont de la famille là-bas,
elle a dû aller la voir.
Jean : Ils ont de la famille à Grenoble ?
La mère : Oui. Á Grenoble ou à côté, je ne sais pas très bien.
Jean : Où ? Où ?
La mère : Â je ne le sais pas !... Il faudrait que je demande à la Denise. Elle doit le
savoir.
Jean : Demande, demande, puis tu me diras ! S’il te plait !
Quand la nouvelle que la Marion était partie, a couru dans tout Arvillard, il y a une jeune
qui était heureuse ! C’était la Mélanie, la voisine de Jean. Elle et Jean ont été tout le temps
ensemble depuis la petite école et bien avant que Jean tombe amoureux de Marion. Mélanie
est quasiment tout à l’opposé de Marion, cheveux noirs comme la queue d’un merle, yeux noirs,
elle n’a pas une figure souriante comme celle de Marion, mais elle est belle aussi. Et puis,
quand elle regarde Jean, elle jette des coups d’œil amoureux à faire fondre la neige en
février ! Mais ce topin ne les voit pas. Elle aime Jean depuis toujours. Pour elle c’est un amour
d’enfance. Mais petite, elle ne savait pas ce qu’était l’amour. Une fois plus grande, elle l’a
assez compris et la jalousie l’a dévorée intérieurement, parce que Jean était déjà pris par
Marion. C’était trop tard pour lui dire qu’elle l’aimait et elle s’est tue. Maintenant, ce n’est plus
la même chose. La Marion partie, Mélanie se sent amoureuse comme une folle.
Ses parents ne sont pas vraiment riches, mais ils ont suffisamment d’argent et ils
achètent une belle Peugeot 306, toute bleue, l’« Eden Park » ! Du coup Mélanie se met à
passer son permis et un jour, elle s’arrête à côté de Jean en lui disant d’un air de deux airs :
Mélanie : Ô mon Jean ! Est-ce que tu montes avec moi ?
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Tél 04 79 69 66 08, 06 22 80 76 48 - Déclaration en préfecture de Savoie le 27/5/2011 sous le n° W732002758
N°SIRET 533 618 864 00011
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Jean (Qui reste bête) : - Quoi, la petite « Mélina » !... Est-ce toi qui conduis une
voiture ?...
Depuis tout petit, il s’est amusé à l’appeler : « la Mélina ». Mais oui, la Mélanie c’est elle qui,
goguenarde, le voit écarquiller des yeux de hibou.
Mélanie : Alors, tu montes ou tu restes en bas ? Qu’elle lui dit d’un air moqueur.
Jean monte dans la voiture et ils roulent tous deux vers Allevard. Mélanie est joyeuse,
elle parle, parle, fait la bavarde. Elle rit comme un rossignol, tout en jetant des coups d’œil
amoureux à Jean. A Allevard, ils boivent deux ou trois verres, puis toujours en se s’amusant
ils reviennent à Arvillard. Depuis qu’il est petit, Jean s’est amusé avec la « Mélina ». Ils en ont
fait des cache-cache derrière le passage du Gour ! Mais maintenant, ce n’est plus la
« Mélina », c’est Mélanie ! Dans la voiture, Jean la regarde avec des yeux nouveaux. Il ne l’a
jamais vue comme il la voit aujourd’hui ! C’est une vraie femme ! Elle est jolie, avec une belle
allure, des yeux de feu et un sourire qui met en valeur toute ses dents blanches. Elle est
joyeuse, agréable, pleine de vie. Il l’a voit conduire la voiture comme un homme. Elle a de
belles mains fines. Ses bras caressent le volant comme si c’était un amoureux. Sa robe qui est
retroussée un peu haut, laisse voir de beaux genoux tout ronds et deviner de belles cuisses.
Jean est tout chamboulé !... Une fois chez lui, il reste tout sens dessus dessous. Pourtant,
dans son lit, quand il ferme les yeux, c’est toujours Marion qu’il voit devant lui.
Un jour, sa mère qui a parlé avec la Denise en buvant le café, lui dit :
La mère : Marion a sa marraine à Champ sur Drac, là-bas après Grenoble. C’est une
Duplessis.
Jean : Ô ! Merci bien, mère, merci bien ! Je vais la trouver !
Jean court sur Internet et trouve les Duplessis à Champ sur Drac. Il y en a vingt-six !...
Il cherche. Pense que la marraine est seule… Mais il n’y a pas une Duplessis seule sur
Internet !...
Jean : Ça ne fait rien ! Je vais aller là-bas à Champ sur Drac, je les ferais tous, un
par un, je trouverai bien Marion !...
Il se met en dimanche, prend deux trois sous, prend le car, le train et le voilà là-bas à
Grenoble, puis à Champ sur Drac !...Et pour trouver la maison !... Il a bien un plan, mais ce n’est
pas facile ! Il tape à une porte, on ne lui répond pas. A une autre, ils ne connaissent pas de
Marion. Celle d’après non plus… Toute la journée il a marché beaucoup pour rien. Déconcerté,
fatigué, mort de faim, parce que l’amour et l’eau fraîche ça ne nourrit pas son homme, il
flânait devant les magasins, quand il voit sortir d’une boulangerie, Marion et sa marraine ! Il
court :
Jean : - Marion ! Marion !
Marion se retourne. Elle voit Jean, laisse tomber son gâteau qui s’écrase par terre. Elle
se met à soupirer comme une génisse qui a une poire en travers du gosier. Ne peut plus
bouger. Sa marraine la prend par le bras.
La marraine : Vient Marion, vient, ne reste pas ici.
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Marion va avec elle, raide comme un morceau de bois, sans donner un coup d’œil à Jean.
Jean : Marion, Marion c’est moi !
Il court derrière les deux femmes. La marraine se tourne vers lui :
La marraine : Fichez le camp ! Vous ne voyez pas que Marion ne veut pas vous voir !
Laissez la tranquille !
Jean reste décontenancé. Marion ne veut pas le voir ! Ça ne se peut pas !... Ça ne se
peut pas !... Les deux femmes sont déjà loin au fond de la rue. Il court, les rattrape, prend
Marion par le bras.
Jean : Â ! Marion c’est moi !... Je ne peux pas rester sans te voir !... Qu’est-ce que tu
fais ici ?
Marion ne le regarde pas, mais les larmes roulent en bas sur ses joues et coulent
jusqu’au menton.
Jean : C’est trop bête ça ! Quoi ! Dis-moi quelque chose ! Je viens d’Arvillard pour te
voir et tu ne me dis rien !
La Marraine : Vous voyez bien qu’elle ne veut pas discuter avec vous !
Jean : Ça ne se peut pas !... Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?... Qu’est-ce qu’ils t’ont
raconté ?
La Marraine : - Rien, il n’y a rien ! Laissez la tranquille ! C’est la dernière fois que je
vous le dis !
Jean s’arrête net. Cette marraine commence à l’énerver !... Si elle ne s’arrête pas de
parler, il attrape sa Marion dessous le bras, puis il fiche le camp avec elle ! Si cette marraine
croit lui faire peur, elle peut toujours courir !... Mais il se calme. Il peut rester deux ou trois
jours à Champ. Il va bien revoir Marion à un autre moment. En l’espérant seule, sans cette
marraine toute rabougrie !... Il laisse partir les deux femmes, puis il va derrière elles
discrètement. Il marche, marche et les voit rentrer dans petit un jardin, puis dans une maison
avec des volets verts.
Jean : Maintenant je sais où est sa maison ! C’est toujours ça !...
Tout à ses pensées, il trouve un air et chantonne :
« Je reviens te chercher
J’sais qu’on n’peux rester
Trop longtemps l’un sans l’autre !... »
Il va dans une petite auberge à coté, pour dormir à Champ sur Drac et voir Marion le
lendemain. Puis il revient à côté de la maison de la Marraine, se met à l’affût dans le petit
café le long de la rue et prend une table d’où qu’il peut surveiller la maison de Marion et
l’épier, tout en buvant un coup de vin blanc.
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