Voitures de luxe, carte de visite des riches Arabes

Transcription

Voitures de luxe, carte de visite des riches Arabes
Economie genevoise9
Tribune de Genève | Lundi 26 août 2013
Tourisme
Son conseil
Valérie Lemaigre *
Un été favorable
aux marchés
L
Les clients des palaces n’hésitent pas à exhiber leurs véhicules luxueux et «customisés». LAURENT GUIRAUD
Voitures de luxe, carte de
visite des riches Arabes
Des milliers
de francs sont
dépensés par les
Moyen-Orientaux
pour faire venir
leurs puissantes
voitures à Genève
Réda Bennani
«Chouf, chouf!» (regarde, regarde!) s’exclame un touriste
moyen-oriental en voyant passer
le rutilant bolide de l’un de ses
compatriotes. Parqués devant les
palaces ou se pavanant au centreville, reconnaissables aux rugissements de leur moteur gonflé et à
leur carrosserie hors de prix, ces
véhicules d’exception s’exposent
et se font photographier par les
passants. Rolls-Royce, Ferrari,
Mercedes McLaren ou Bentley
aux plaques d’immatriculation du
Qatar, de Bahreïn, du Koweït,
d’Arabie saoudite et dans une
moindre mesure de Russie, elles
ne sont visibles que quelques semaines par année à Genève.
«Ce genre de voitures est une
carte de visite pour la communauté présente à Genève. En clair,
un prince cherche à se faire remarquer par ses compatriotes»,
estime Rania Daoudy, directrice
d’Aramex, une société de transitaires présente dans le monde entier et dont le cœur de cible est le
Moyen-Orient. Les propriétaires
de ces véhicules les utilisent pour
afficher ouvertement qu’ils séjournent dans tel palace, fréquentent tel restaurant ou dépensent
dans telle boutique.
Dans la soute du jet privé
Cette volonté d’exhibition est confirmée par le voiturier de l’hôtel
des Bergues Four Seasons qui explique comment ces automobiles
arrivent à Genève. «Les têtes couronnées viennent souvent en jet
privé, avec leur voiture en soute.
Parfois, le véhicule voyage en bateau. Les propriétaires peuvent
aussi le laisser dans un garage
privé toute l’année avec leur plaque d’origine», confie-t-il.
Le voyage de ces bolides est
soit pris en charge directement
par leur propriétaire, soit confié à
des transitaires. Deux sociétés genevoises, Aramex et Car Trafic, se
partagent cette activité. Selon le
désir du vacancier, son véhicule
peut être acheminé par bateau, en
conteneur, ou en avion. Les prix
varient selon plusieurs critères: le
modèle du véhicule (son prix avoisinant les 300 000 francs), le pays
d’origine, le mode de transport, le
poids et l’empattement. «Il nous
est arrivé une fois de transporter
une Bugatti coûtant 1 million de
francs, mais c’est rare», ajoute la
responsable d’Aramex.
Chez ces transitaires, la fourchette de prix peut aller de 2500 à
18 000 francs pour un enlèvement de véhicule au départ de Genève. Par exemple, transporter
une Porsche de Genève à Dubaï
coûterait 5000 francs en bateau
pour un mois de trajet et
12 000 francs en avion, type cargo
des compagnies aériennes
Lufthansa, Saudi Arabian Airlines,
Swiss ou Emirates. Pour un trajet
inverse, les tarifs sont assez similaires.
Aramex organise entre dix et
vingt transports par saison. Car
Trafic ne souhaite pas communiquer son volume de transits mais
estime avoir perdu depuis ces dix
dernières années environ 60% de
sa clientèle alors qu’il pouvait
transférer auparavant jusqu’à dix
véhicules par mois. Cette baisse
pourrait s’expliquer par le sentiment d’insécurité, l’accueil froid
des commerçants et l’attrait pour
d’autres villes plus animées que
Genève.
Ce type de demande reste un
marché de niche. Ces nantis, fidèles à Genève, choisissent aussi soit
de garder leurs propres véhicules
dans un garage (privé ou d’hôtel)
à l’année, soit d’en louer. «Quatrevingt pour cent de notre clientèle
du Moyen-Orient et de Russie
louent des voitures en Europe»,
poursuit le voiturier de l’hôtel des
Bergues.
Concurrence allemande
Les agences de location genevoises doivent prendre en compte la
concurrence allemande. En effet,
des commerciaux de Prestige
Rent a Car et Aloccars estiment
que le coût de location en Allemagne est bien moins cher qu’en
Suisse. Les taxes et les assurances
également. De plus, la clientèle
moyen-orientale exige des véhicules sortie d’usine ou quasi-neufs
avec très peu de kilométrage au
compteur. «Ils atterrissent à Zurich, louent des voitures en Allemagne, puis roulent beaucoup, de
Paris à Milan en passant par Genève», affirme un vendeur. Cette
situation explique l’augmentation
saisonnière de grosses berlines
immatriculées en Allemagne.
es marchés financiers
ont profité cet été d’un
vent d’optimisme
bienvenu. Après
plusieurs saisons
estivales terribles pour les
investisseurs, la trêve de cette
mi-année sur le plan
économique et social a été
saluée par les marchés.
Pourtant, au mois de juin, les
analystes semblaient faire feu de
tout bois, prétextant les craintes
sur le Portugal et la zone euro,
sur le système financier chinois
et sur la position monétaire
américaine pour justifier leur
réticence. En juillet et août,
faute d’autres événements
marquants, l’embellie
économique confirmée a permis
aux Bourses de reprendre leur
tendance haussière pour
rejoindre les niveaux records.
D’ouest en est, les signaux
d’améliorations se sont
accumulés. En zone euro, sans
euphorie, les indicateurs de
sentiment se redressent
sensiblement avec le concours
des bonnes surprises du côté des
données d’activité. L’optimisme
des entrepreneurs suisses, quant
à lui, s’envole et dépasse celui
des Américains. Reste la région
des pays émergents qui tarde à
se rallier à ce mouvement
positif. Les données plutôt
rassurantes en Chine n’ont,
en effet, pas rassasié les
investisseurs, encore focalisés
sur le ralentissement des
exportations industrielles. La
Chine a longtemps représenté le
point de référence des autres
marchés émergents, puisque
son appétit pour les ressources
de base a relié les pays
exportateurs et importateurs
dans un cercle vertueux,
pendant plus d’une décennie.
Aujourd’hui, la mutation du
modèle de la Chine, qui se
«La mutation
de la Chine vers
une croissance
plus domestique
progresse»
tourne vers une croissance plus
domestique, progresse au gré
des réformes et des mesures
orchestrées par les autorités; la
crise de liquidités du mois de
juin et la libéralisation des taux
d’intérêt sur le crédit du mois de
juillet témoignent de cette ligne
de conduite bien définie qui
pourrait s’accélérer en octobre
prochain. Même la trajectoire
d’une croissance plus modérée
(7.5%), qui peut décevoir par
rapport aux standards passés
chinois, est souhaitable car plus
soutenable. Les sources de
croissance évoluent en Chine,
comme dans certains autres
marchés émergents,
l’attractivité sectorielle des
meilleures actions d’entreprises
aussi. Good morning China!
*Asset management, BCGE
Conférence
Les entreprises
se retrouvent
pour leur rentrée
Le chiffre
50
La tradition est désormais bien
ancrée: des centaines de
représentants d’entreprises
genevoises vont converger
demain dès 18 h vers l’espace
Hippomène, sous l’égide de la
FER (Fédération des entreprises
romandes). Nicolas Brunschwig
et Blaise Matthey, respectivement président et directeur
général de la FER, ainsi que le
président du Conseil d’Etat
Charles Beer, s’exprimeront à
cette occasion sur des questions
économiques et politiques liées
à l’actualité. Inscriptions sur
www.fer-ge.ch R.R.
C’est, en millions de francs,
le montant des affaires qui
pourraient découler d’un contrat
passé entre un industriel du
secteur des moteurs d’avions,
d’une part, et l’entreprise genevoise Jean Gallay SA et le producteur du Gripen, le groupe Saab.
Cette transaction est liée aux
contreparties rattachées à l’achat
de l’avion de combat suédois par
la Suisse. Selon Saab, 456 contrats ont déjà été signés, avec 117
firmes, dans le cadre de ce programme. R.R.
Forum de Davos
Loisirs
Une chaîne
de fitness investit
1,5 million
La firme genevoise prévoit
de recruter 700 personnes
de plus cette année pour
satisfaire ses 350 clients
A l’image de l’un de ses directeurs,
tout souriant, confiant et profitant
d’une belle vue sur la piste de
Cointrin et sur la chaîne du Jura,
Amaris se réjouit de fêter son
1000e employé.
Grâce à une dynamique à l’international, le groupe, fondé en
2007, accroît son effectif suisse et
dans le reste du monde. L’entreprise prévoit encore 280 nouvelles
Contrôle qualité
embauches d’ici à la fin de l’année
2013. La région romande comptabilise les trois-quarts de l’effectif
global en Suisse. Comment expliquer cette performance?
Primo, le domaine du consulting et de l’ingénierie recrute en
raison d’un vrai besoin de personnes qualifiées. «Nous ne fabriquons rien. Il s’agit d’un travail
intellectuel, d’une prestation de
haut niveau», estime Olivier Tisseyre, directeur et cofondateur
d’Amaris, qui escompte réaliser
un chiffre d’affaires annuel de
80 millions de francs. Le profil des
nouvelles recrues correspond à
une formation en business consulting (conseil en management), décrochée pour l’essentiel dans des
écoles de commerce et des universités. Secundo, les trois fondateurs
ont un goût marqué pour cette
ouverture à l’international, et surtout une envie de mordre leur part
de gâteau du marché du consulting. Les bons résultats s’expliquent aussi en partie par l’optimisation et la gestion des risques, par
des investissements tournés vers
le développement, par une implantation dans plus de 40 pays
auprès de 350 multinationales et
enfin par l’image et le savoir-faire
de la Suisse. «Une marque de fabrique de qualité, d’innovation,
sorte de label suisse rassurant, stable et valorisant», ajoute Olivier
Tisseyre.
Côté marche des affaires, le
secteur tertiaire (banque et assurances) se maintient à un niveau
stable. En revanche, le ferroviaire,
l’énergie (turbine hydraulique),
l’aéronautique, le transport et l’industrie pharmaceutique sont très
rentables pour Amaris. Les mandats peuvent varier de dix jours à
quatre ans pour un gros contrat de
12 millions de francs.
Réda Bennani
AFP
Amaris, l’entreprise qui ne cesse d’embaucher
Le secrétaire général de l’OCDE
Angel Gurria et le président de la
Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, rejoignent le conseil de fondation du
Forum de Davos, présidé par
Klaus Schwab, fondateur de cette
organisation en 1971. Ce conseil
regroupe déjà des personnalités
de haut niveau, comme Christine
Lagarde, directrice générale du
FMI, ou Ernesto Zedillo, ancien
président du Mexique. R.R.
Une des principales chaînes de
fitness de Suisse, le groupe
Silhouette Wellness SA, qui gère
dix clubs sur Genève, investit
1,5 million de francs dans une
nouvelle gamme d’appareils.
Cette série est équipée de
consoles interactives permettant
aux sportifs «de retrouver leur
profil d’utilisateur et leurs
préférences d’entraînement et
de paramétrage des machines
via leur smartphone», assure le
groupe Silhouette. Cette chaîne
emploie 540 personnes dans 21
clubs, et compte 38 500
membres. R.R.