RACINES247 - sept 2013

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RACINES247 - sept 2013
RACINES247 - sept 2013 21/08/13 11:56 Page30
(Photo : G. Llabrès)
RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
Par le docteur Gérard Llabrés, stomatologue
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parfois
Dans un premier temps, c’est souvent le conjoint
qui en souffre le plus ! Pourtant, le ronflement peut être source
de grande fatigue, voire révéler un symptôme préoccupant
pour le ronfleur lui-même.
B
ien souvent, le ronflement n'est
pas considéré comme un problème de santé et n'ennuie pas
le ronfleur, sauf dans les cas d'apnée
du sommeil (lire encadré ci-contre).
On peut toutefois s'inquiéter des troubles du sommeil qu'il provoque chez
son entourage : un ronflement moyen
atteint facilement un niveau sonore
de 60 dB (le bruit d'une voix), tandis
qu'un ronflement majeur peut dépas-
ser les 95 dB, ce qui correspond au
bruit du passage d'un camion ! Dans
50 % des cas, il empêche le conjoint
de dormir et nuit à la vie de couple
ou de groupe.
Le ronflement est causé par la
vibration de la luette et du voile du
palais, au moment du passage de l'air
au niveau des voies aériennes à cause
de leur rétrécissement.
Tout le monde peut ronfler occa-
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sionnellement, par exemple en cas de
rhume. Le ronflement régulier touche
60 % des adultes après 50 ans et 20 %
avant cet âge.
Il est plus fréquent chez les hommes
que chez les femmes : avant 50 ans,
60 % des ronfleurs sont masculins.
Ceux-ci ont un pharynx plus étroit et
stockent la graisse au niveau du thorax et du cou. En revanche, après 60
ans, les femmes ronflent quasiment
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(Photo : G. Llabrès)
RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
autant que les hommes.
Des facteurs augmentent le risque :
la surcharge pondérale et l’âge en
premier lieu. D’autres y concourent :
le fait de dormir sur le dos, le tabagisme, la consommation d'alcool, la
prise de tranquillisants ou de somnifères, l'obstruction nasale par sinusite
chronique, les allergies ou les déviations de la cloison nasale.
Généralement, le ronflement est
banal, fréquent et n'est pas inquiétant. Mais dans certains cas, le ronflement traduit une maladie grave :
le syndrome d'apnées obstructives du
sommeil ou Saos (lire encadré cicontre).
Si vous ronflez de façon régulière
et importante, parlez-en à votre médecin. Celui-ci pourra vous diriger vers
l’ORL pour traiter une cause pathologique éventuelle (présence d’amygdales volumineuses ou déviation de
cloison). Si vous présentez des symptômes de Saos, il faudra réaliser un
enregistrement du sommeil.
Des solutions limitées
Avant tout traitement, des mesures
d'hygiène de vie sont à prendre : sommeil sur le côté (un petit “truc” pour
cela : on peut coudre dans le dos
du vêtement de nuit une balle de
tennis coupée en deux, qui impose
au dormeur un quart de tour dans
son sommeil, sans le réveiller). Supprimez également le tabac et l’alcool. Si nécessaire, perdre du poids.
Des solutions anti-ronflement sont
en vente en pharmacie : sprays,
bandelettes nasales, bracelet ou
bague. Ces méthodes n’apportent
pas d’amélioration durable. Si le
ronflement persiste, il faut avoir
recours aux appareils, conçus pour
réduire le ronflement de façon
mécanique. Leur principe est d’ouvrir les voies respiratoires pour éviter leur affaissement. Ils agissent sur
le ronflement et sur le Saos et permettent de rétablir un sommeil profond. Ils doivent être portés toute la
La chirurgie : pour les cas rebelles
En quoi consiste l'opération anti-ronflement ? Cette opération vise à
enlever une partie du voile du palais et de la luette. Elle est envisagée lorsque les
autres traitements ont échoué. L'opération se fait sous anesthésie générale, par
un ORL et nécessite un arrêt de travail. Les résultats sont satisfaisants, mais le ronflement peut réapparaître quelques années plus tard.
Il existe d’autres techniques par laser ou radiofréquence qui peuvent être réalisées sous anesthésie locale. Cette chirurgie peut être prise en charge par l’assurance maladie dans certains cas.
Le syndrome d’apnée obstructive
Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (Saos) consiste, en réalité, en différents arrêts respiratoires (les apnées), causés par une obstruction des
voies aériennes. Ces arrêts surviennent plusieurs fois par nuit et peuvent parfois
durer plus d'une minute. Elles empêchent le dormeur d'entrer dans un sommeil
profond et provoquent des micro-éveils fréquents.
Plusieurs symptômes permettent de suspecter un Saos : ronflement sonore
interrompu par des silences où la personne ne respire pas ; spasme brusque au
moment de la reprise respiratoire ; maux de tête et sensation de fatigue dès le
réveil ; somnolence dans la journée.
Si vous ronflez et souffrez de ces symptômes, il est indispensable de consulter
un médecin pour confirmer l’existence d’un Saos et le traiter. Le diagnostic se fait
grâce à un enregistrement du sommeil par un pneumologue en milieu hospitalier ou à domicile.
nuit, ce qui peut nécessiter un temps
d'adaptation.
Il existe deux principaux appareils
anti-ronflement : l'appareil de ventilation : c'est le traitement de référence
contre le Saos. Il s'agit d'un masque
relié à une machine qui envoie de l'air
sous pression dans le pharynx ; l'orthèse dentaire anti-ronflement : gouttière réalisée sur mesure, elle permet
d'avancer la mâchoire inférieure pour
faciliter le passage de l'air. Cet appareil est réalisé par un stomatologue.
Ces deux dispositifs ne sont pris en
charge par l’assurance maladie que
pour le Saos.
Il existe des orthèses en vente en
pharmacie dont la plus répandue est
Oniris®, moins confortable que les
orthèses sur mesure mais cependant
efficaces.
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