stratégies de communication. comprendre, rediger, argumenter – ii

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stratégies de communication. comprendre, rediger, argumenter – ii
STRATÉGIES DE COMMUNICATION.
COMPRENDRE, REDIGER, ARGUMENTER – II
Lector univ. dr.
Anne-Marie CODRESCU
Stratégies de communication.
Comprendre, rediger, argumenter – II
Cours de Français
pour les étudiants avancés
comunicare.ro
Bucureşti
Toate drepturile asupra acestei ediţii aparţin editurii
comunicare.ro
SNSPA, Facultatea de Comunicare şi Relaţii Publice „David Ogilvy“
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Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României
CODRESCU, ANNE MARIE
Stratégies de communication: comprendre, rediger,
argumenter / Anne Marie Codrescu. – Bucureşti:
comunicare.ro, 2002
p. ; cm.
Bibliogr.
ISBN 973-8376-08-4
316.77
CUPRINS
PREFAŢĂ / 7
DOSSIER I.
BILAN DU XX-e SIÈCLE / 9
DOSSIER II.
CULTURES JEUNES / 17
DOSSIER III.
L’EUROPE ET SES VALEURS / 31
DOSSIER IV.
LE DEVENIR FÉMININ. ÉVOLUTIONS ET PERMANENCES / 49
DOSSIER V.
CAMPAGNE ÉLECTORALE / 59
RÉVISION / 71
PREFAŢĂ
PUBLIC
Cursul este destinat studenţilor şi adulţilor cu nivel avansat de cunoştinţe de limba franceză,
care doresc să-şi perfecţioneze, în cadru universitar, strategiile şi tehnicile de comunicare scrisă
şi orală.
OBIECTIVE
1. Dobândirea de deprinderi comunicaţionale şi culturale complexe, utile în viaţa socială şi
profesională. De exemplu, cursantul va fi în masură să înţeleagă texte autentice; va deprinde
modalităţile de argumentare, pentru a le aplica, la rândul său, în intervenţii orale sau scrise.
2. Perfecţionarea tehnicilor de redactare a unor tipuri variate de scrisori; rezumarea şi
sintetizarea informaţiilor din documente autentice; explicarea, în scris sau verbal, a unui subiect
de actualitate, justificarea diverselor opţiuni.
3. Aprofundarea structurilor lexicale şi sintactice complexe, vizând nuanţarea expresiei şi
comunicarea în situaţii reale.
PLAN GENERAL
– 10 dosare tematice;
– recapitulari;
– teste;
– compendiu de gramatică.
DESCRIEREA UNUI DOSAR
texte autentice cu conţinut tematic inspirat de actualitate.
activităţi de înţelegere şi analiză detaliată a conţinutului (Compréhension);
vocabular tematic şi exerciţii de reutilizare a structurilor lexicale studiate (Vocabulaire);
strategii de comunicare verbală şi scrisă (a redacta un rezumat, o sinteză, a interveni într-o
dezbatere (Communiquer);
– sinteze gramaticale urmate de exerciţii (Grammaire);
– traduceri; retroversiuni / Repere culturale ce completează cu noi informaţii dosarul tematic.
–
–
–
–
DIN CUPRINS:
Dossier I: Lieux de mémoire; Dossier II: Retour aux sources. L’individualisme; Dossier III:
L’avenir de l’entreprise; Dossier IV: Valeurs culturelles et nouvelles technologies; Dossier V:
L’humanité du XXIe siècle. Polémiques; Dossier VI: Bilan du XXe siècle; Dossier VII: Cultures
jeunes; Dossier VIII: L’Europe et ses valeurs; Dossier IX: Le devenir féminin. Évolutions et
permanences; Dossier X: Campagne électorale; Révision.
DOSSIER I.
BILAN DU XX-e SIÈCLE
Le sondage du siècle à travers la presse française
Le Parisien (1er décembre 1999): L’inventaire des „événements politiques, procès,
innovations, découvertes, livres, chansons, films, sportifs qui ont marqué ces cent dernières
années et imprégné nos mémoires”. „Les lecteurs du Parisien vont avoir un flash précis sur le
XXe siècle. L’ensemble de ces instantanés composera un tableau complet et significatif de tout
ce qui aura marqué ces cent ans. Ou, plus exactement, de l’image qu’on en a aujourd’hui. Car ce
ne sont pas tant les événements que leur représentation qui, parfois, imprègnent les esprits”.
(Roland Cayrol, directeur de l’institut CSA). Témoin: «Le fait divers du siècle» qui voit arriver
en tête la vieille catastrophe du Titanic, moins parce que 1 500 personnes y trouvèrent la mort
qu’en raison de la sortie du film sur tous les écrans mondiaux, en 1998. Maurice Achard
s’extasie: «Le naufrage du Titanic dessine, trace, résume à lui seul le chemin qui mène du rêve
au cauchemar, du merveilleux au drame. C’était en 1912. Le siècle commençait mal». Suivront,
à raison d’une page par jour, d’autres «enseignements» de son sondage. L’homme politique du
siècle? Charles de Gaulle; le livre? Le Petit Prince; le peintre? Picasso; la chanteuse? Edith Piaf;
la chanson? «Ne me quitte pas»; l’écrivain? Jacques Prévert; l’invention? la couche-culotte; la
voiture? la 2 CV.
Le Monde publie la liste des 100 livres, films ou musiques du siècle. Commençons par les
livres: Albert Camus, Proust, Kafka, Saint-Exupéry forment le quarté de tête. Impression de lire
n’importe quel ouvrage de «littérature du XXe siècle» pour classe de terminale. Josyane
Savigneau s’explique et prend les devants: «Enfin si votre livre préféré n’est pas dans les «cent»,
dites-vous que c’est sans doute un livre du XXIe siècle car, et c’est logique, ces livres sont à 85%
choisis parmi des auteurs morts, déjà plus ou moins consacrés par la postérité, les autres ont
encore ... tout l’avenir». Idem pour les films. Aurions-nous fait figurer Cocteau et Robert Wise à
la quatrième et septième place de ce classement? Et Chaplin, mérite-t-il vraiment la plus haute
marche du podium? N’aurions-nous pas fait remonter Ford un peu plus haut? «Les résultats,
analyse Jean-Michel Frodon, indiquent clairement le croisement de deux influences: une
labellisation culturelle, désormais largement acquise et portant sur des noms de grands artistes
que la critique, et désormais l’université, ont imposés, et un rapport plus ludique, plus jouisseur
au cinéma».
Le Nouvel Observateur (23 décembre) choisit un autre angle: «Le XXe siècle par ceux qui
l’ont fait». Au hasard: Cohn-Bendit, Boutros-Gali, Julien Gracq, l’abbé Pierre, Garry Kasparov,
Shimon Peres, Barbara Hendricks. L’occasion, pour l’hebdomadaire de gauche, de marquer la
différence avec ses confrères tout occupés à recenser des futilités. Ici, place à l’histoire et à ses
drames. Exemple, le texte envoyé par l’historien américain Stanley Hoffmann: «Le XXe siècle
restera dans l’histoire et dans la mémoire comme le siècle des génocides (...). Massacres de
centaines de milliers de civils et de soldats au cours de deux guerres totales (...). Massacre de
millions de juifs, au nom d’une conception hideuse de la supériorité raciale (...). Famines
organisées, épurations et déportations (...) en URSS. Victimes humiliées et non recensées de la
Révolution culturelle en Chine (...). Ce qu’il y a eu de bon dans ce siècle a été assombri et
comme rapetissé par tous ces triomphes du mal». Une opinion partagée, sur la même page, par
l’écrivain albanais Ismail Kadaré: «L’humanité est doublement fautive: dans son essence et dans
ses choix. C’est avec le sentiment de ce défaut et de ces fautes qu’elle s’engagera dans le
nouveau millénaire. Se corrigera-t-elle du premier et se rachètera-t-elle des secondes? Ce sera
peut-être là le défi primordial du siècle prochain».
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Les Inrockuptibles, hebdomadaire culturel, titre à la une: «Souvenirs du dernier quart de
siècle: 1975-2000». Que signifie, en effet, le siècle pour des lecteurs dont la moyenne d’âge
indique qu’ils n’en auront vécu, au plus que le quart finissant? C’est donc un numéro
volontairement singulier, rédigé entièrement par ses lecteurs. Dans ce panthéon cohabitent «les
Clash, comme la madeleine de Proust», Woody Allen «qui ferait depuis vingt-cinq ans le même
film», Yann Andrea, Jeff Buckley, Rocco Siffredi, Bernard Lenoir «un vieux loup de mer de la
musique indépendante à la radio qui préfère l’inconfort des traversées en solitaire aux croisières
en première classe». Le résultat est à cent lieux de celui des lecteurs du Monde. Le livre préféré
des lecteurs de cette génération? Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq. Leur film?
Lost Highway, de David Lynch. Bref, des choix volontairement élitistes et codés, dessinant le
portrait d’une génération qui, comme les précédentes, se veut d’abord intransigeante. Ici, les
articles disent «je», comme si chacun était unique dans ce siècle: «Je me dis qu’il ne faut pas
commencer par «je», écrit Stéphane Holter. Si on veut dénoncer l’individualisme de ces 25
dernières années, autant assurer ses arrières et employer le «on», avec l’espoir, le courage, la
prétention de croire qu’on n’est pas seul, perdu devant son écran (...) à ce moment précis où on
sait que le monde séculaire finissant n’est pas joli-joli».
COMMUNIQUER
Analyse d’un sondage d’opinion (interview, tableaux, graphiques)
A. VOCABULAIRE
1. Les indéfinis et certains noms vous
permettent de reprendre des données
chiffrées (pourcentages – %) en les
synthétisant
Tous:
100%
La plupart:
80%
Beaucoup:
60%
La moitié:
50%
Un tiers:
30%
Un quart:
250%
Certains:
0-12%
Personne/Aucun/Pas un:
0%
2.
Évolutions
des
situations,
phénomènes
a. augmentation:
augmenter
être en hausse
progresser
aller croissant
décoler (Les prix décolent)
s’envoler
exploser
crever le plafond
b. diminution:
être
en baisse
en chute libre
décliner
diminuer
chuter
atteindre le niveau «plancher»
c. stagnation:
stagner
rester
le/la/les même(s)
au même niveau
ne pas bouger
faits,
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Expressions utiles:
porter sur
remarquer
si on s’en tient
= être consacré à .....
= noter – souligner – signaler [on]
– à l’essentiel
– aux phénomènes notables
– aux traits / points les plus significatifs / saillants
l’examen des chiffres indique
un simple coup d’œil sur .....
une étude comparative .....
classifier: former le quarté de tête = être les quatre premiers.
B. Analyse:
a. mettre en relief:
ce qui/que ..... c’est;
ce sont les ...... qui/que
Ex.: C’est la violence scolaire qui préoccupe actuellement les enseignants et les parents.
b. comparer:
Ex.: C’est le phénomène le plus inquiétant dans les établissements scolaires de banlieue.
On craint plutôt davantage la délinquence juvénile que le niveau des performances
scolaires.
c. expliquer:
Ex.: Elle s’explique / se justifie par la mauvaise prise en charge des mineurs. En effet
l’assistance sociale est insuffisante. C’est pourquoi l’augmentation des foyers d’accueil bien
encadrés serait l’une des solutions.
EXERCICES
1. Appliquez les structures apprises pour analyser les sondages suivants:
A. Les victimes de la violence: surtout les filles
Proportion de victimes d’agressions physiques
Garçons
41,1%
Filles
55%
Age de la première agression physique
Garçons
13,6 ans
Filles
12,7 ans
Proportion de victimes d’agressions sexuelles
Garçons
59,9%
Filles
Age de la première agression sexuelle
Garçons
11,6 ans
Filles
34%
12,2 ans
B. Leurs espoirs: en finir avec le sida
Pour chacun de ces problèmes, penses-tu qu’il sera réglé dans les dix années à venir?
Le sida
60%
La pollution
44%
Le chômage
37%
Le racisme
29%
La délinquance
28%
La violence
25%
La drogue
22%
2. Commentez le premier sondage (A) en utilisant les expressions données. Justifiez votre
opinion.
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3. Comparez les problèmes qui préoccupent la jeune génération française (sondage B).
Commentez les résultats. Répondez vous-mêmes à la question.
4. Refaites le classement en fonction de vos réponses personnelles. Commentez et justifiez
vos points de vue.
5. A vous! Quel questionnaire proposez-vous pour définir ce XXe siècle finissant?
Vérifiez-le en faisant un sondage dans votre entourage. Qu’en concluez-vous?
Analysez les résultats de votre sondage dans un court article (400 mots).
GRAMMAIRE
L’expression de la cause (suite)
1. Lisez le texte ci-après. Relevez les propositions circonstancielles de cause. Comment sontelles introduites?
PARLER. «Mesdames et messieurs, arrêtez-vous. Ecoutez ce que je dis. Vous ne faites pas
assez attention aux discours qu’on vous fait. – Et pourtant, on vous en fait quotidiennement, à
longueur de journée, et d’heures. A la radio, à la télévision, à la messe, au théâtre, au cinéma,
dans les festins et les fêtes foraines. La parole est pourtant facile, et rien n’est plus agréable
qu’une fable ainsi contée à bout portant. A bâtons rompus.
Vous êtes des habitués. Vous n’êtes pas des hommes parce que vous ne savez pas que vous
vivez dans un monde humain. Apprenez à parler. Essayez, vous aussi. Même si vous n’avez rien
à dire. Puisque je vous dis qu’on vous donne la parole. Pourquoi ne pas essayer, tant que vous
êtes, de remplacer vos propres machines: allez, parlez, de droite et de gauche. Propagez la bonne
parole. Vous verrez, bientôt vous n’aurez plus besoin de radios ou de télés. Vous vous
rencontrerez simplement au coin d’une rue, comme moi aujourd’hui, et vous raconterez des
histoires».
(J.M. Le Clézio, Le Procès-verbal, ed. Gallimard)
2. Pour demander la cause d’un fait il y a plusieurs façons de poser des questions, ainsi que
différentes modalités d’exprimer la cause:
a) – Comment se fait-il qu’elle ne soit pas encore rentrée?
– C’est sans doute parce qu’elle veut finir la rédaction de son exposé.
b) – Que ne l’avez-vous dit plus tôt?
– Puisque personne ne semblait intéressé.
c) – Pour quelle raison avez-vous un tel retard?
– C’est à cause de la tempête de neige. Comme l’avion n’a pas pu décoler pendant
une bonne demi-heure, nous avons été retardés.
d) – Luc a été reçu au concours? – Oui, à force d’étudier, il a réussi à être admis.
Relevez dans les phrases ci-dessus les expressions de cause.
3. Transformez ces phrases en utilisant à cause de, grâce à, à force de. Consultez le tableau
ci-après.
Exemple: Il y a eu de nombreux accidents car il a plu toute la nuit.
À cause de la pluie, il y a eu de nombreux accidents.
1. J’ai réussi mon examen parce qu’il m’a beaucoup aidé.
2. Vous connaissez votre texte par cœur car vous l’avez répété vingt fois par jour.
3. Il a dû renoncer à son voyage, en effet sa mère est tombée malade.
4. Ils ont gagné le match parce que leurs joueurs étaient les meilleurs.
5. C’est parce que de nombreuses mesures ont été prises par le gouvernement que l’on
arrivera peut-être à résorber les problèmes économiques.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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6. Je renonce à nos vacances puisque tu t’obstines à vouloir partir à la campagne.
7. M. Drot a enfin convaincu ses interlocuteurs parce qu’il leur a souvent expliqué le
bien-fondé de sa proposition.
8. Michel travaillera jusqu’à minuit parce qu’il est très en retard.
Exprimer la cause
CONJONCTIONS
PARCE QUE
Parce que est en général une réponse qui apporte une explication
Il lui a téléphoné parce qu’il voulait lui demander un service.
PUISQUE
Puisque reprend une cause déjà connue de la personne à qui on
parle.
Et bien, puisqu’il n’y a plus de bus, allons-y à pied!
Puisqu’il pleut, nous n’irons pas nous promener en forêt.
MOTS DE LIAISONS
CAR
On est pressé car on a un train à prendre.
PRÉPOSITIONS
A CAUSE DE
À cause de indique une cause généralement négative.
+nom (avec déterminant)
Nous ne sommes pas sortis à cause du mauvais temps.
+ pronom
À cause de lui, tout est à refaire.
GRACE A
Grâce à marque une cause positive.
+nom (avec déterminant)
Grâce à son travail, il a obtenu ce marché.
+ pronom
C’est grâce à moi que vous avez obtenu une augmentation.
A FORCE DE
À force de donne une idée d’intensité et de répétition.
+nom (sans article)
À force de gentillesse, il l’a rasuré.
+ infinitif
À force de se voir, on ne se regarde plus.
4. Lisez ces titres de journaux et trouvez une cause à ces événements.
Exemple: Limitation de vitesse en centre ville.
– On a limité la vitesse en centre ville à cause des accidents.
– Puisque les gens roulent trop vite, la vitesse va être limitée en centre ville.
– Grâce au ministère de la ville, la vitesse va être limitée.
1. Juillet-août, les musées sont ouverts jusqu’à 23 h.
2. Patron giflé par son employé!
3. Introduction d’une deuxième langue vivante à l’école primaire.
4. Certains ministères vont être déplacés en province.
5. Le spectacle Zingaro prolongé de trois semaines.
6. Vanessa Paradis décide de vivre à Los Angeles.
7. Circulation bloquée pendant deux heures.
8. Incidents graves à la frontière de la Mauritanie.
9. Un commerçant condamné à dix ans de réclusion.
10. Protestation des habitants du quartier des Halles.
5. Reliez les propositions indépendantes par une conjonction de coordination ou un adverbe
marquant la cause: car, en effet, tant, tellement; apportez s’il y a lieu les modifications
nécessaires:
1. Il resta bouche bée: il était très ému.
2. Je combattrai cette idée: elle me semble dangereuse.
3. Ses meubles reluisent de propreté: elle les astique sans cesse.
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4. Ne jetez jamais une cigarette mal éteinte en traversant une forêt: cela peut suffire à
provoquer un incendie aux conséquences désastreuses.
5. L’arbre fut abattu: il menaçait de tomber sur la maison.
6. Les rues étaient inondées: il avait beaucoup plu.
7. Ce projet de loi a peu de chance d’aboutir: il a des détracteurs même parmi les
députés de la majorité.
8. Nous avons été séparés: il y avait beaucoup de monde.
9. On ne s’entendait plus dans la classe: les étudiants n’arrêtaient pas de bavarder.
6. Employez dans chacune des phrases suivantes le verbe qui convient: causer déchainer,
découler, engendrer, être dû à, motiver, provenir de, provoquer, résulter de, susciter:
1. Son attitude désinvolte ____________ l’indignation de tous.
2. L’imprudence de l’automobiliste ____________ l’accident.
3. La rivalité de ces deux hommes politiques ____________ une haine féroce.
4. La baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise ____________ une mauvaise gestion.
5. L’éloquence de l’orateur ____________ l’enthousiasme de la foule.
6. Ses malheurs ____________ son inaptitude à s’exprimer.
7. L’incompréhension de son entourage ____________ son départ.
8. Cette légère inflation ____________ la hausse des salaires de la fonction publique.
9. L’échec du lancement de la fusée ____________ une erreur de calcul.
10. Son ignorance ____________ sa paresse.
7. Employez dans chacune des phrases suivantes le nom qui convient: la cause, le mobile, le
motif, la motivation, l’origine, le pourquoi, le prétexte, le principe, la raison, le sujet:
1. Les enfants ont toujours demandé inlassablement ____________ de toute chose.
2. On ignore ____________ de ce crime.
3. À quelles ____________ a-t-il obéi en adoptant cette position?
4. À ____________ de cette brouille, il y a une sombre affaire d’héritage.
5. Tout ____________ lui est bon pour se dérober à ses obligations.
6. On s’interroge encore sur ____________ de cette catastrophe.
7. Il a donné sa démission pour ____________ futile.
8. Le blocage des salaires comptait parmi les nombreux ____________ de
mécontentement.
9. Selon Pascal, Dieu est le ____________ de toute chose.
10. Pour quelle ____________ avez-vous agi ainsi?
8. Si la cause est connue par les colocuteurs on utilise puisque, sinon on l’introduit avec parce
que.
– Pourquoi n’as-tu pas répondu à ma lettre?
– Parce que je n’étais pas chez moi.
– Puisque tu t’étais mal conduite, souviens-toi.
Répondez aux questions en utilisant parce que ou puisque.
1. – Vous ne prolongez pas votre carte de séjour?
– Non, puisque ____________
2. – Tu as l’air crevé! Pourquoi n’arrêtes-tu pas de travailler?
– Parce que ____________
3. – Vous nous quittez déjà?
– Oui, puisque ____________
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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4. – C’est pour ses enfants qu’il bâtit cette villa?
– Non, puisque ____________
5. – La conférence a été ajournée?
– Oui, parce que ____________
9. Le vocabulaire de la cause. Plusieurs verbes peuvent remplacer «causer» et nuancer ainsi le
message. Choisissez-les dans la liste: a. déclencher; b. éveiller; c. poser; d. lui valoir; e.
déchaîner; f. susciter; g. soulever; h. occasionner; i. amener; j. attirer .
1. Le déficit constant des échanges commerciaux cause des difficultés économiques
majeures.
2. Ses explications embarassées ont causé des soupçons.
3. Il a dit une plaisanterie: cela a causé l’hilarité générale.
4. Son désintérêt risque de lui causer des ennemis.
5. Les absences répétées, inexpliquées n’ont pas tarder de causer la jalousie de son mari.
6. Malgré la réputation douteuse qui avait précédé son installation, son dévouement et
son impartialité ont vite causé l’estime de tout le monde.
7. La sécheresse prolongée de cette fin de siècle a causé une grave pénurie alimentaire.
8. Vos mesures restrictives sur l’exportation des céréales vont causer la colère des
agriculteurs.
9. Son ascension rapide et son manque de scrupules ne vont pas tarder à causer une
vague de protestation.
10. Le déménagement et l’installation dans la petite ville de province ont causé plus de
dépenses que prévu.
DOSSIER II.
CULTURES JEUNES
A. Questionnaire d’enquête. Répondez vous-mêmes à ces questions. Réalisez votre
mini-enquête auprès des 15-25 ans de votre entourage. Synthétisez les réponses dans un texte
«Etre jeune en Roumanie».
1. Que signifie pour vous «être jeune»?
2. a) Quelles différences faites-vous entre:
– un enfant – un adolescent – un jeune
b) Quelles différences feriez-vous entre:
– être jeune au masculin? – être jeune au féminin?
3. Citez une dizaine de mots qu’évoquent pour vous spontanément les termes de «jeunes»,
«jeunesse».
4. Quel est votre plus beau souvenir de jeunesse?
5. Quels sont, dans cette liste, les événements qui, selon vous, mettent le plus souvent un
terme à la jeunesse? (Vous pouvez les classer et/ou commenter vos réponses).
– quitter ses parents – faire son service militaire – débuter une vie professionnelle – se
marier – devenir parent – perdre un de ses parents – subir l’expérience de la souffrance,
de la maladie – autres réponses.
6. Quels sont les loisirs les plus appréciés par les jeunes?
7. Quels sont les chanteurs préférés des jeunes?
8. Où et à quelles occasions les jeunes se réunissent-ils pour se divertir?
9. Si vous devez citer une œuvre de fiction (cinéma, théâtre, contes populaires, roman,
chanson...) roumaine dont «le fait d’être jeune» serait le thème central, laquelle serait-ce?
Présentez-la brièvement.
10. «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait...». «On n’a pas tous les jours 20 ans»; «Il faut
que jeunesse se passe». Le florilège des idées reçues, proverbes, et autres produits de la
sagesse des nations est inépuisable sur le sujet. Pourriez-vous en fournir quelques
spécimens propres à notre pays? (en roumain, puis en traduction).
B. Nés après 1975, les jeunes forment une génération particulière. Ni bof-génération, ni bossgénération, ils constituent en fait une génération transition.
Transition entre une société industrielle qui s’essouffle et une société post-industrielle qui n’a
pas encore trouvé ses marques.
Transition entre deux appartenances géographiques: nés Roumains, les jeunes vivront leur
vie d’adulte en tant qu’Européens.
Transition entre deux siècles et, expérience rare, entre deux millénaires. À ceux qui auront la
chance de le connaître, le troisième millénaire apparaît chargé d’incertitudes et de menaces.
Transition enfin entre deux civilisations: celle de la consommation et des loisirs a remplacé
celle du travail. Une mutation à la fois quantitative et qualitative dont on est loin d’avoir mesuré
tous les effets.
A l’instar de leurs aînés, les modes de vie des jeunes et leurs mentalités, leurs tendances et
leurs valeurs, leurs rites et leurs mythes, bref, leur culture, se sont multipliés et diversifiés,
parfois jusqu’à s’opposer.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
COMMENTAIRES
1. Comment définiriez vous une génération de transition? Appréciez-vous en faire partie?
2. Comment imaginez-vous votre vie d’adulte en tant qu’Européen (habitat, travail, loisirs,
voyages, relations humaines...)? Utilisez le conditionnel: «J’habiterais... je vivrais ...»
3. «La civilisation contemporaine est devenue celle de la consommation et des loisirs».
Précisez votre point de vue sur la question. Trouvez des arguments pour et/ou contre cette
thèse. Organisez vos idées et rédigez un court essai (300 mots).
B1. Culture(s) jeune(s).
«L’existence d’une culture jeune originale est évidente. Le déclin de la spiritualité et des
idéologies a constitué un terreau favorable à l’émergence d’une nouvelle culture. Les vingt
dernières années ont simplement permis l’autopromotion de cette culture dont les générations
successives ont hérité. Deux spécificités la caractérisent: elle confine la jeunesse dans un
sentiment d’appartenance exclusive, car elle possède des véhicules de reproduction culturelle
originaux. Le rock a créé, à travers les vêtements et le langage, des sous-produits suffisamment
codés pour ne pas être appropriables par les adultes. D’autre part, il s’agit d’une culture atomisée
dans des milieux spécifiques (étudiants, ouvriers, marginaux), mais avec des langages communs
suffisamment transversaux pour créer un véritable marché de la jeunesse».
Le rock demeure la musique préférée des jeunes français, mais ils aiment également celle qui
accompagne les chansons de Renaud, Jean-Jacques Goldman, Patricia Kass, Vanessa Paradis ou
Patrick Bruel. Ce qui est important, c’est que la musique des jeunes devient une danse-musique.
Dans les années ’60–’70, la musique induisait certaines opinions et s’associait à des
comportements, sans que les paroles aient d’ailleurs besoin d’être vraiment «engagées».
Aujourd’hui, la musique des jeunes ressemble davantage à une musique contextuée, où les
paroles se noient dans un arrière-fond sonore et où, sur les quelques mots qui émergent,
l’auditeur peut se faire son propre cinéma.
Ainsi émergés dans une culture essentiellement musicale, les jeunes aiment à se retrouver «en
boîte», celles des beaux quartiers comme celles des banlieues périphériques, où les lumières
crues recréent, «cet univers de drogue, de maladie mentale, de prison qui obsède les chansons».
(Paul Yonnet, sociologue)
A la maison, rap ou rock à plein tube. En boîte, les filles sont souvent très dance et les mecs se
prennent pour des ravers sur Daftpunk ou Stardust.
Cette culture audiovisuelle dominante n’empêche cependant pas les jeunes – du moins
certains d’entre eux – de consacrer une partie de leur temps à la lecture. Les jeunes d’aujourd’hui
lisent moins qu’il y a quelques années, même en tenant compte des lecteurs de bandes dessinées.
Lorsqu’ils font part de leurs préférences en matière littéraire, il demeurent très largement
influencés par la tradition familiale et surtout scolaire.
Ainsi les auteurs classiques les plus souvent cités sont – et demeurent – Zola, Flaubert,
Balzac, Stendhal et Hugo.
Chez les «modernes», Albert Camus, Jean-Paul Sartre et Boris Vian continuent, depuis un
bon quart de siècle, d’occuper la tête de tous les palmarès. Des auteurs actuels comme
Marguerite Duras, Jean-Marie Le Clézio ou Patrick Modiano, pour les Français, Umberto Eco ou
Milan Kundera, pour les étrangers, les suivent de très loin. Dans le domaine des idées, leurs
choix restent marqués par l’empreinte du lycée ou de l’université: Freud, Sartre, Rousseau,
Nietzsche et Descartes sont les plus fréquemment mentionnés.
En peinture, ils placent au premier rang Picasso et Salvador Dali, suivi d’un trio
d’impressionnistes: Monet, Renoir, Manet.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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Médiatisation encore, médiatisation toujours de la culture des jeunes, avec les personnalités
qu’ils admirent le plus ou qui incarnent le mieux leurs aspirations, et qui sont toutes des
personnalités «médiatiques» (c’est-à-dire connues essentiellement par la télévision), qu’il
s’agisse du commandant Cousteau, de l’abbé Pierre ou de Bernard Tapie. Défense de
l’environnement, action humanitaire, «business» et politique sont les domaines qu’incarnent ces
trois personnalités et qui font partie des valeurs (ou contre-valeurs) des jeunes d’aujourd’hui.
La culture jeune s’exprime aussi par des langages et des modes vestimentaires: parlers
«branché» ou verlan, pulls Benetton ou Kookaï, jeans Levi’s 501 ou Lee Cooper, blousons
Chevignon ou Perfecto, baskets Nike ou Reebok...
Les créatifs de pub et les entreprises l’ont rapidement compris: les jeunes aiment les marques
«qui parlent vrai». S’ils affirment refuser d’être les pions de la pub («Il ne faut pas nous prendre
pour des cons»), les ados sont conditionnés par les multinationales dès la sixième. Les parents
qui essaient de mettre le holà en instaurant un budget global pour les transports, les habits et les
sorties sont souvent dépassés.
L’élément nouveau, c’est qu’on peut mélanger les genres au gré de ses fantaisies. L’uniforme
peut ainsi comporter des éléments de H & M, d’Agnès B. et de Tati. Gommé le cliché du «jeune
de cité» habillé en Lacoste de la tête aux pieds. L’important, c’est seulement que «ça fasse
classe».
VOCABULAIRE
Pour mieux comprendre (A, B)
bof (interj.)
– exclamation exprimant le mépris, la lassitude,
l’indifférence: Bof! Ça m’est égal, c’est du pareil au même.
la bof-génération
– génération caractérisée par l’indifférence aux événements
ou faits de société, par un certain laiser-aller.
boss (amér.)
– patron
la boss-génération
– génération qui vise à atteindre le sommet de la hiérarchie
professionnelle, carriériste
à l’instar de
– selon le modèle de
un terreau
– terre fertilisée
un terreau favorable
– une base, des fondements propices
émerger (vb.)
– faire son apparition
l’émergeance (nom.); émergé, émergeant (adj.)
la boîte (fam.)
– la discothèque, sortir en boîte
les mecs (arg.)
– les hommes, les types
les nana, les gonzesses (arg.) – les filles, les jeunes filles
Expressions:
écouter de la musique à plein tube = très fort
parlers „branché”
= langage / expressions à la mode
le sabir
= langue formée d’éléments disparates
= jargon actuel qui mélange des mots français, anglais, arabes.
Ex.:
les mecs se prennent pour des ravers sur Daftpunt ou Stardust.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
1. être les pions de la pub
2. faire classe
3. se faire son propre cinéma
4. holà (interj.)
5. mettre le holà à quelque chose
– être „utilisés” en tant que repères minimes de la publicité
– se distinguer, avoir de la classe, de l’originalité
– s’imaginer ce qu’il veut; créer son propre scénario
– sert à attirer l’attention sur soi, à avertir d’un danger
– en arrêter le cours désordonné; y mettre fin.
EXERCICES
1. Expliquez le sens des expressions suivantes par vos propres mots:
une société qui s’essouffle =
une société qui n’a pas encore trouvé ses marques =
une culture atomisée =
des langages transversaux =
2. Utilisez dans des contextes nouveaux (1-2 phrases) les séries suivantes: a) émerger,
terreau, à l’instar de; b) boîte, mecs, à plein tube, nana.
3. Réutilisez dans les phrases ci-après les expressions: a. se prendre pour; b. mettre le holà;
c. se faire son propre cinéma; d. confiner; e. au gré de. Faites les modifications qui
s’imposent.
1. Indifférent à tout, il était pratiquement ballotté ... événements.
2. Son récit restant assez vague, mais imagé en même temps, je me suis ...; la réalité était tout à
fait autre.
3. Comme ils déboursaient beaucoup plus d’argent qu’ils n’en gagnaient, nous avons été obligés
de ... .
4. Nos contemporains, accoutumés aux joies, aux bonheurs quotidiens arrivent à en ignorer la
véritable portée, se plaignent de leur sort, en se ... plus malheureux qu’ils ne sont.
5. Je crevais de santé, de jeunesse, et je restais ... à la maison et dans les bibliothèques. (Simone
de Beauvoir).
COMPREHENSION
1. Imaginez les questions qui ont conduit à l’analyse des goûts et des comportements de la
jeune génération (Texte B1).
2. Qu’est-ce qui caractérise la culture jeune?
3. Quelles sont les signes (marques) spécifiques choisies par les jeunes pour bien se
distinguer du monde adulte?
4. Identifiez les domaines et les valeurs culturelles qui intéressent la jeune génération
française. Les partagez-vous? Commentez (justifiez) votre position.
5. Et vous? Quelle musique écoutez-vous de préférence? Défendez vos goûts en matière.
6. Caractérisez les tendances et les goûts culturels des jeunes Roumains. Précisez leurs
centres d’intérêt, leurs idéaux et justifiez leurs choix.
7. Synthétisez le fruit de vos réflexions et les résultats de l’enquête (A) pour rédiger, selon
le modèle du texte B1, une analyse de la (des) culture(s) jeune(s) en Roumanie. Etre
jeune en Roumanie, essai (700 mots).
B2. Une culture de banlieue
Partie intégrante de la culture jeune, il s’est développé récemment une «nouvelle culture de
banlieue» ou culture «hip hop». D’origine jamaïquaine et américaine, celle-ci «combine de
nouvelles formes d’expression: le rap, une musique sans musiciens, à base de sons déjà
enregistrés et de textes parlés-rythmés comme des litanies et les graffitis».
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
21
Cette nouvelle culture est celle des jeunes vivant dans les grandes cités des banlieues (de
Paris, Lyon, Marseille...) souvent immigrés, élèves des collèges et des lycées d’enseignement
professionnel ou garçons et filles sans qualification ni emploi. Blancs, Blacks ou Beurs,
membres ou non de la «tribu» des «Zoulous», ils sont rappeurs, taggueurs ou graffiteurs.
Qu’ils inscrivent leurs signatures («tags»), dessinent des fresques bariolées («graffitis») sur le
murs des villes, les wagons du métro et des trains ou qu’ils chantent et dansent («rap»), ces
jeunes expriment ce qu’ils sont ou veulent être, leurs racines, leur marginalité ou leur exclusion,
leurs révoltes ou leurs défis. Leurs modes d’expression sont aussi des modes de vie.
Culture jeune ou cultures jeunes? Vraie culture ou sous-cultures?
À ces questions sans cesse reformulées, chacun peut répondre comme il l’entend. Une chose
est sure cependant: il existe bien des préférences, des habitudes et des attitudes, des
comportements, des modes d’expression culturelle propres aux jeunes. A des jeunes, et non à
tous les jeunes. Avec des constantes, mais aussi des différences et des divergences. À l’image de
la diversité et de l’hétérogénéité des jeunes eux-mêmes.
(adapté d’après Alain Kimmel, Jeunes d’aujourd’hui,
Paris, La Documentation Française)
COMPREHENSION
1. Cherchez dans le texte B2 les dérivés des mots suivants et leurs définitions.
rap
tag
graffitis
2. Quelles sont les origines de la culture de banlieue en France?
3. Quels sont les modes d’expression de cette culture? Pouvez-vous en identifier d’autres?
4. Commentez cette assertion du texte: «les modes d’expression des jeunes de banlieue sont aussi
des modes de vie».
5. Relisez le dernier paragraphe du texte B2 et répondez à votre façon aux questions: Culture
jeune ou cultures jeunes? Vraie culture ou sous-cultures?
6. Expliquez à un français l’acception que l’on donne à la génération „pro”: apparition, valeurs,
rites, mentalités, comportements. Ecrivez une article consacré à ce thème pour un magazine
français (300 mots).
C. Langage jeune
QUAND ÉDOUARD SORT SON NEVEU...
Lui, au moins-il assure! Méga-canon le Schwartzy...
«Écoute, oncle Édouard, ton plan resto, ça me branche pas des masses. Quelque part, ça
craint. Moi, j’irais bien me faire une toile, histoire de déconnecter et de me fendre la tronche, ça
changera. C’est vrai, sans dec, l’autre jour avec ma nana, on a essayé de se faire Le Camion de
Duras. Ah! non, mais bonjour l’intello! J’te raconte pas, on pigeait vraiment que dalle et on s’est
tiré vite fait au bout d’une demi-heure, tellement ça nous prenait la tête de voir Depardieu
cramponné au volant de son 15 tonnes, zyeutant la route avec une tronche de cake pas possible.
«Cinglé le mec d’accepter des trucs pareils. Non, mais j’t’assure, moi, à sa place, si la mère
Duras me proposait des délires de ce genre, je me carapate. Non, mais c’est vrai, elle était déjà
du style déjantée, mais depuis qu’elle s’est fait le plan journaleux avec la mère Villemin, elle
disjoncte. «Coupable, forcément coupable...», elle s’y croyait carrément. J’te dis pas le ridicule.
Non mais où on va là? Je rêve!
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
«Non, on n’a qu’à se faire un bon Schwartzenegger de derrière les fagots. Lui au moins il
assure et y cherche pas à nous pomper l’air avec des «quelque part au niveau du vécu, ça
m’interpelle». Il serait même assez géant avec sa dégaine de Monsieur Propre.
«Evidemment, j’préfère De Niro, mais bon, on peut pas tout avoir. Ma nana, elle... mais si, tu
sais bien, Brigitte, cette gonzesse qu’a un look d’enfer et que tous les pékins dans la rue matent
comme des malades, tellement elle a l’air hallucinée, bon, eh ben, Brigitte, elle, son type, c’est
Tom Cruise. Elle en peut plus dès qu’elle le voit, ça commence sérieusement à me taper sur le
système. T’aurais vu le délire qu’elle s’est fait à son dernier film, ça m’a foutu les boules, à un
point, t’imagines pas. Faut quand même pas pousser. Elle va pas continuer à faire iech avec ses
plans d’hystérique, sinon, je craque et je la largue.
(Jean-Loup Chiffet – Pascale Leroy,
Edouard Ça M’interpelle)
VOCABULAIRE
Langage jeune: Adoparisien et verlan
Adoparisien
= l’argot des adolescents parisiens
Verlan
= langage codé de la jeune génération française. Il consiste à lire les mots
à l’envers (langue à l’envers = verlan), à inverser les syllabes des mots. L’ortographe adaptée
rend les nouveaux mots méconnaissables.
Les dérivés du verlan
Skued (disque), teuf (fête), keus (sac, cartable), keuf (flic), c’est chanmé (méchant), il est tout
keus (maigre, verlan de sec), comas (comme ça), c’est cheum (moche), c’est relou (lourd), il est
ouf (fou), les cailles ou la caillera (racailles; voyous), crari (mauvais, de ça craint), j’vais m’le
pécho (ce garçon m’intéresse), téma la meuf (regarde cette fille), être «béton» (être tombé, avoir
fait de la prison).
Plan: tout est plan: le restaurant, le cinéma, les boîtes de nuit, les cafés, les nanas.
Brancher: plaire. Le président de la République a essayé de lancer «câbler», mais sans succès.
Branché signifie également être dans le coup.
Toile: cinéma.
Zyeuter, mater: regarder, parfois avec une insistance certaine.
Tronche de cake: gueule de c...
Délire: tout est délire, en bien comme en mal. Il est même recommandé de prononcer à
l’anglaise: délailleur.
Déjanté, disjoncté: out, déconnecté, voire débile.
Assurer: être à la hauteur.
Dégaine, look: allure.
D’enfer: terrible ou génial, en bien comme en mal.
Pékins: les gens en général et les ringards (les démodés) en particulier.
Foutre les boules: foutre les glandes; faire flipper, avoir un mauvais trip; flanquer le bourdon,
énerver.
Faire iech: faire chier en verlan; casser les pieds, ennuyer.
Craquer: ne plus pouvoir résister.
Larguer: laisser tomber, abandonner, s’en séparer.
Méga, Hyper, Super, Hypra: très, beaucoup, etc.
Mégacanon: (de canon: belle nana ou beau mec), très belle nana ou très beau mec.
Crise: tout est crise du moment que cela provoque une émotion.
Bensimon: surplus américain dont les boutiques prolifèrent un peu partout à Paris ou ailleurs.
Buller, Zoner: glander, se reposer, traîner.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
23
Se faire jeter: se faire virer.
Squatter: occuper abusivement.
Hard: dur
Caisse: voiture
Taxer: emprunter.
Boude: boudin, fille plutôt moche.
Flip: horreur, plan pas cool du tout.
Glauque: moche, sinistre.
Baliser: avoir peur.
Pomper: copier. On dit aussi il me pompe pour signifier qu’il vous em... bête.
Tache, erreur (erreur de la nature ou erreur génétique): con, nul, zéro.
Mégaerreur: très grande erreur, très très con.
Balèze: bon, voire très bon. Fort, voire très fort.
N’importe quoi: n’importe quoi.
Flasher: tomber en pamoison, craquer devant, au choix, une nana, un mec, des fringues, une
caisse (une auto), un paysage.
Hyperspeed: (de speed: rapide, nerveux), très rapide, très nerveux.
Débris: voir tache, erreur.
Feeling: sentiment, atome crochu, aspiration.
Quelque part: quelque part ou nulle part ou n’importe où.
Ne dites pas
C’est dégoûtant
C’est infernal
C’est angoissant
C’est
catastrophique
Ça marche
C’est très
agréable ici
Si on mangeait
EN «ADOPARISIEN»
dites
Ne dites pas
Je rêve
C’est la gerbe
Le son est sale
C’est l’enfer
Ça me prend vraiment
C’est l’angoisse
la tête
Ça m’éclate
C’est la cata
J’assure
Ça a la pêche
C’est délire
comme endroit
Si on se faisait un
plan bouffe
C’est un naze
Il est frime
C’est un bon (un
mauvais)
C’est un grave
C’est un gonfleur
J’ai la haine
Il est malade
Elle est belle
Une fameuse idée
C’est pour rigoler
Je zone
Je galère
J’aime skier
J’aime gagner
J’aimer grimper
dites
Je me tape un délire
C’est un son garage
C’est la bonne prise de
tête
C’est l’éclat
J’ai le juice
Il a la mort
Elle est canon
Une idée béton
C’est pour le fun
Je suis à la zone
Je suis dans les galères
J’aime la glisse
J’aime la gagne
J’aime la grimpe.
Il est fou
Il est prétentieux
Il est bon
(mauvais)
Il est bien atteint
Il est chiant
Je suis furieux
(écœuré,
désespéré)
En abusant du nom, l’adoparisien est entré dans le domaine de l’allégorie. On imagine de
grandes fresques, genre pompier: L‘Angoisse, la Gerbe et la Cata poursuivant le Fun et
l’Éclat sur les marches de l’Enfer. Ou bien: la Glisse, la Gagne et la Grimpe écrasant la Haine et
la Mort.
A. Schiffres, Les Parisiens (pp. 219–220). Chapitre «Dialectes»
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Exercices: le français „branché”
1. Dans le fragment suivant utilisez les équivalents du français standard pour les
expressions soulignées:
Mégacanon, le Swartzy... Ecoute, oncle
1. ne pas attirer tellement
Edouard, ton plan resto, ça me branche
pas des masses... L’autre jour avec ma
2. ne rien comprendre
nana on a essayé de se faire Le Camion de
3. copine
Duras mais on pigeait vraiment que dalle et
4. tête d’imbécile
on s’est tiré vite fait au bout d’une demi5. superbe
heure, tellement ça nous prenait la tête de
6. voir
voir Depardieu cramponné au volant de son
7. partir rapidement
15 tonnes, zyeutant la route avec une
8. regarder
9. énerver
tronche de cake pas possible.
10. idée d’aller au restaurant
2. Complétez le tableau suivant avec les équivalents en français «branché» ou en français
standard.
Français standard
Français «branché»
1. le type
2. délires
3. s’enfuir (décamper)
4. allure
5. une gonzesse avec un look d’enfer
6. exagérer
7. énerver
8. regarder
9. cinglé
10. les pékins
3. Dans le dernier paragraphe du texte C identifiez les marques de l’oralité (omissions,
interpellations, interjections, ellisions, constructions elliptiques, etc.)
4. Récrivez le paragraphe «Evidemment ... la largue» en français standard écrit.
5. Si, après vous être confrontés aux „mégadifficultés” des argots jeunes, vous ne voulez
pas baisser les bras, imaginez un dialogue entre des jeunes de la banlieue parisienne.
COMMUNIQUER:
ARGUMENTER
Le livre aux oubliettes de l’histoire?
Avec l’arrivée de l’e-book, certains annoncent la disparition prochaine du livre traditionnel. Si
c’est le cas, estime l’écrivain américan John Updike, les lecteurs perdront un compagnon aux
charmes et aux vertus irremplaçables. Démonstration:
«A en croire les experts – peut-être devrait-on parler d’experts -, le livre imprimé serait
condamné à disparaître, rendu obsolète par des systèmes électroniques de diffusion des textes.
Fini le papier, la colle, la reliure. Déjà, le Microsoft Reader est sur le marché, proposant des
«livres» sur un ordinateur de poche fabriqué par Hewlett-Packard. Déjà, une bonne part de la
communication qui s’effectuait par lettres, journaux et magazines a basculé sur les écrans des
ordinateurs et l’on peut accéder à une immense bibliothèque numérique via Internet.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
25
Si ces sombres prédictions se réalisent, si le livre en papier va rejoindre le rouleau de papyrus et
le codex en parchemin dans les oubliettes de l’Histoire, nous y perdrons, à mon sens, un certain
nombre de choses.
1. Le livre en tant que meuble. Les rayonnages de livres apportent chaleur et lumière à la
pièce la plus nue, et les volumes disposés çà et là témoignent de processus mentaux en train de se
dérouler – livres en cours de lecture, abandonnés mais aisément consommables, demain ou
l’année prochaine. Au pied d’un lit ou d’un fauteuil, les livres sont une promesse d’évasion
silencieuse, ils nous permettent de passer en douceur et en un éclair de ce monde à l’autre, sans
autre énergie que le libre et quasi imperceptible frémissement de nos neurones. Pour ce qui est de
l’accessibilité et de la vitesse de stockage, les livres sont imbattables.
2. Le livre en tant que plaisir charnel. Plus petit qu’une boîte à pain, plus gros qu’une
télécommande, un livre vient se nicher douillettement dans le creux de la main. Qu’il s’agisse
d’une couverture en tissu, d’une jaquette en papier glacé ou de la couverture souple d’un livre de
poche, la lecture s’accompagne toujours d’un plaisir tactile. Lisant, on peut sans effort laisser le
volume en appui sur le petit doigt de sa main droite, tandis que du pouce de la même main on en
maintient les pages ouvertes et qu’on les tourne des doigts de l’autre main. L’imprimé
rectangulaire, fruit d’un savoir de cinq siècles et demi, se prête si bien au déchiffrement qu’on
perçoit à peine la différence entre s’immerger dans un monde imaginaire et évoluer parmi les
meubles de sa propre chambre.
Ce sont les livres des années ’20 et ’30 qui sont de loin les plus séduisants, avec leur format
maniable, leurs marges importantes, leurs caractères bien nets. Pourtant, lorsqu’on est au lit,
même le livre le plus ordinaire s’avère d’un usage bien plus commode qu’on ordinateur portable,
vibrant et traînant son câble derrière lui.
3. Le livre en tant que souvenir. Avec le temps, une bibliothèque finit par symboliser le
contenu d’un esprit. Les livres lus dans l’enfance, durant l’ardente adolescence, à l’université,
puis dans les premières années maladroites de l’âge adulte, suivent souvent les lecteurs dans
leurs déménagements. J’ai gardé la plupart de mes livres universitaires, je les consulte rarement,
mais ils sont toujours là. Ce sont pour moi autant de moments, d’étapes, dans un pèlerinage. Au
fil du temps, les livres s’accumulent, lus, à moitié lus ou encore à lire. Certains conservent le
parfum subtil de leur première lecture – cette plage, cet appartement, cette maladie qui vous a
cloué au lit, ce vol vers l’Indonésie.
Sans leur évidence matérielle, ma vie aurait quelque chose de plus fantomatique. Mais les
livres s’empilent autour de moi, certains au-dessus de ma tête. Non content de me rattacher à
mon passé, grâce aux notes que j’ai griffonnées dans les marges quand j’étais jeune, ils me
permettent de me projeter dans l’avenir: des livres attendant d’être lus, lourds comme des
grappes de raisin musquées, la poussière des années attendant d’être dispersée en une seconde de
feuilletage, livres attendant ce moment où ils seront triomphalement saisis et absorbés. Les livres
qu’on n’a pas encore lus constituent la promesse d’un avenir infini. Ceux qu’on a déjà lus mais
presque oubliés sont une source infinie de relectures, on peut les aborder sous un angle nouveau,
avec un œil neuf, redécouvrant des mondes où nos traces de pas sont presque effacées. Les livres
extériorisent nos cerveaux et transforment nos foyers en organismes pensants.
4. Les livres en tant que ballast. Les déménageurs et leurs clients le savent bien, les livres
pèsent lourd, au moins autant que des réfrigérateurs ou des sofas qui auraient été mis en
morceaux dans des cartons. Ils nous font y regarder à deux fois avant de déménager. Combien de
vieux couples ont renoncé à changer d’habitation ne sachant pas quoi faire de leurs livres?
Combien de divorces ont été empêchés par une bibliothèque constituée conjointement au fil des
ans?
Les livres sont une leçon de stabilité, ils font office de contrepoids à nos natures inconstantes
et volages. Par comparaison, un système de diffusion de textes électroniques pécherait par son
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
excessive immatérialité. D’ailleurs, puisqu’on nous parle d’obsolescence, un tel dispositif serait
dépassé au bout d’un an, et, d’ici quinze ans, il serait aussi inutilisable que mon bon vieux
traitement de texte Wang des années ’80. L’électronique, c’est Ariel l’immatériel face à notre
terrestre Caliban. Sans les livres, nous pourrions bel et bien être happés par les ondes, devenant à
notre tour de simples impulsions électriques”.
(John Updike, Courrier International, No508 du 27 Juillet au 16 Août 2000)
John Updike, écrivain américan (Shillington, Penssylvanie,
1932. Ses nouvelles et ses romans peignent les fantasmes et les
mythes de la société américaine (Cœur de lièvre, 1960; le Centaure,
1936; Couples, 1968; les Sorcières d’Eastwick, 1984; Aux confins
du temps, 2000).
A vous!
1. «Les plaisirs de la lecture». Après avoir lu le texte, amusez-vous à remplir la grille cidessous. Vous découvrirez un riche vocabulaire du livre et de la lecture.
Description
Actions
Livre
Lecture
2. Selon John Updike, «Le livre, c’est...»; «Lire, c’est...». Complétez ces définitions par des
expressions du texte. Ajoutez-y ensuite vos réflexions.
L’organisation de la démonstration
1. Les titres des paragraphes. Relevez les mots-clés qui se rattachent aux critéres retenus par
l’auteur. Justifiez les titres des paragraphes.
2. L’argumentation. Pour chaque paragraphe identifiez les arguments avancés et synthétisezles. Trouvez un nom, un verbe, une notion pour reprendre chacun des arguments.
3. Les modalités d’argumentation. Dans le deuxième paragraphe Le livre en tant que plaisir
charnel, quelles sont les expressions qui introduisent chacun des arguments de John Updike?
4. Analyse. Dans ce texte, l’auteur varie les modalités d’argumentation:
1er paragraphe: l’énumération par juxtaposition d’arguments;
2e paragraphe: une comparaison; des alternatives, une circonstance;
3e paragraphe: l’auteur avance une thèse, soutenue par des exemples généraux,
personnels, une conclusion;
e
4 paragraphe: l’auteur utilise la communication directe; le lecteur devient son
interlocuteur.
5. Retrouvez dans le texte les exemples qui soutiennent ces modalités d’argumentation.
6. La conclusion consiste en une opposition. Quels sont les termes de l’opposition, avec quels
arguments et par quels moyens est-elle réalisée?
7. Identifiez dans le texte tous les substituts du mot «livre» (noms: ...; pronoms: ...; autres).
8. Essai. Le livre aux oubliettes de l’histoire? (700 mots)
Avant d’écrire: – précisez votre position par rapport au thème; – notez dans le désordre tout
ce que le thème évoque pour vous; – mettez de l’ordre dans cet inventaire d’idées principales,
secondaires, de contradictions, d’oppositions, d’exemples, d’arguments; – élaborez un plan
détaillé et donnez un titre à votre essai.
Rédigez une première forme de l’essai. Relisez-le. Eliminez les redondances, évitez les
répétitions, vérifiez la logique du texte. N’oubliez pas de vérifier l’orthographe et la correctitude
grammaticale de votre ouvrage. Succès!
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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9. Si vous êtes un „mordu” de l’informatique ou un adepte des nouvelles technologies,
cherchez les arguments qui jouent en faveur du livre électronique. Essayez de convaincre vos
collègues qui partagent l’opinion de John Updike.
GRAMMAIRE
L’expression de la conséquence
1. Lisez les phrases suivantes et relevez-y toutes les expressions de conséquence:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Ils ne s’entendaient plus, alors ils se sont séparés.
Lors de la réunion il y a avait très peu de monde. C’est pourquoi on l’a annulée.
Elle sera donc fixée à une date ultérieure.
Il y a avait tellement de bruit que nous n’avons pu y rester.
L’orchestre jouait si fort que les convives ne pouvaient plus s’entendre.
L’endroit était si désert qu’il fut pris de panique.
Le colis était mal fermé si bien que lorsque je l’ai ouvert j’ai constaté que l’un des
disques était abîmé.
2. Consultez à présent le tableau si-dessous:
EXPRIMER LA CONSEQUENCE
CONJONCTIONS
Je travaille tellement que je suis fatigué.
Il a tellement étudié qu’il a eu une migraine.
Verbe + tellement que
Tellement/si
+adjectif
+que
+adverbe
Ce musée est si grand qu’on ne peut pas le visiter en
une seule journée.
Tellement + de
+ nom
Il y a tellement de monde qu’on n’a rien vu.
Si bien que
+que
J’ai pris le train de 9 heures si bien que je suis arrivé
en retard.
MOTS DE LIAISON
Donc
C’est pourquoi
Alors
Je reviendrai tard, donc ne m’attends pas.
J’ai payé toutes les factures, c’est pourquoi je n’ai
plus d’argent.
Il m’a invité, alors je suis allé chez lui.
Les expressions de conséquence peuvent être suivies par l’indicatif, le subjonctif (sans que)
et même par un nom.
– La queue au cinéma était très longue. Du coup nous avons abandonné l’idée du film et
nous avons fait une longue promenade.
– Elle ne peut sortir en public sans qu’on lui demande un autographe.
– Il ne l’avait revue depuis 10 ans: d’où son émotion.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
EXERCICES
1. Lisez le tableau puis, en utilisant un élément de la colonne A et un de la colonne B,
créez des phrases exprimant la conséquence.
J’ai couru pour lui ouvrir, si bien que j’ai glissé.
A
1. J’ai couru pour lui ouvrir.
2. Il est gentil.
3. On a dû faire beaucoup de kilomètres.
4. J’ai mal à la tête.
5. Les feux sont en panne.
6. J’avais soif.
7. Jacqueline ne parle pas beaucoup.
8. On avait dix heures d’attente à l’aéroport.
B
a. J’ai bu trois verres d’eau.
b. Je préfère rester au calme.
c. Tout le monde l’aime.
d. On a décidé de visiter un musée.
e. J’ai glissé.
f. Nous croyons qu’elle est timide.
g. Toute la circulation est bloquée.
h. On ne peut plus marcher.
2. Imaginez la conséquence en modifiant la phrase si nécessaire.
J’avais oublié mon portefeuille si bien que je n’ai pas pu régler l’addition du restaurant.
1. Cette chanson obtient un grand succès. .......
2. Le nombre d’étudiants inscris à l’université
a augmenté. .......
3. Nous avons bu trop de champagne. .......
4. Le SIDA est une maladie grave. .......
5. Son contrat n’a pas été renouvelé. .......
6. Nous sommes étrangers. .......
7. Je disposerai de quelques jours de
vacances en mai. .......
8. Il a faim. .......
9. Les valeurs morales de la société
changent. .......
10. Nous n’avons pas fait le ménage depuis
quinze jours. .......
3. Complétez les phrases introduites par alors ou donc avec une conséquence logique:
a. Le vol à la portière est devenu très fréquent dans ce quartier, alors __________.
b. Il déteste l’encombrement et le bruit des plages, donc __________.
c. Nous avons manqué le train de 18 h donc __________.
d. Le centre-ville était bloqué par une manifestation, alors __________.
e. Les jours des grands départs en vacances sur les autoroutes on circule a 30 à
l’heure; alors, il vaut mieux __________.
4. Gestes et attitudes diffèrent beaucoup selon les cultures et les nations. Dans les
situations suivantes expliquez les conséquences de certaines réactions en utilisant: c’est
pourquoi.
Les Français sont choqués quand un étranger leur dit «tu» parce qu’en France on ne dit
pas «tu» aux inconnus. > En France on ne dit pas «tu» aux inconnus, c’est pourquoi les Français
sont choqués quand un étranger leur dit «tu».
a. Les Brésiliens trouvent les Français sinistres parce qu’ils font moins la fête
qu’eux.
b. Les Américains sont surpris par les «bises» françaises. En effet, chez eux on ne se
fait pas la bise.
c. Les Français à leur tour sont choqués par le baisemain roumain, car en France
faire le baisemain est considéré démodé.
d. Les Espagnols n’aiment pas dîner à l’heure française parce que, chez eux, on dîne
beaucoup plus tard.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
29
e. Les Japonais sont choqués de voir les jeunes amoureux s’embrasser dans la rue,
parce qu’au Japon les gens ne s’embrassent pas dans la rue.
5. Selon les modèles suivants continuez le texte avec des conséquences introduites par:
du coup (conséquence brusque et inattendue) – de sorte que (rare) si bien que (fréquent).
Exemples:
1. Un élève a volé dans le vestiaire et les autres ne l’ont pas dénoncé. Du coup la
punition a été générale.
2. Les éboueurs n’ont pas ramassé les ordures, de sorte que la ville ressemble à
une gigantesque poubelle.
3. On ne voit plus rien; en effet, le brouillard a envahi la vallée > Le brouillard a
envahi la vallée si bien qu’on ne voit plus rien.
1. L’agent de police était poli, mais le chauffeur contrôlé l’a insulté. Du coup ...
2. Nous devions piqueniquer à Mogoşoaia mais il s’est mis à tomber des cordes ...
3. Je n’aurai des vacances qu’au mois d’août ......... je ne pourrai vous rencontrer à
la mi-juillet.
4. Le manque de précipitations dure depuis 6 mois ....
5. Elle devait passer son week-end chez son beau-frère mais celui-ci a dû se rendre
à une conférence à l’étranger .....
6. La vague de froid qui sévit en Sibérie est particulièrement intense .....
7. Un orage extrêmement violent s’est abattu sur le nord-est de la France .....
8. Il a fait moins dix la nuit dernière .......
6. L’insistance sur le fait exprimé en principale. Continuez ou complétez par: si /
tellement / tant ........ que
a. Les coureurs étaient si fatigués que ...........
b. Les partisans étaient tellement mal armés que ..........
c. Il y avait tant de touristes ..........
d. C’est arrivé de façon si imprévue que ..........
e. Ils nous on dit tant de mal de lui ........
f. ......... qu’il est impossible de lui faire confiance
g. ......... que personne n’a rien entendu
h. ......... qu’il vaut mieux ne pas lui adresser la parole
7. Imaginez la ou les conséquences.
a. Ses parents, lui ont coupé les vivres .........
b. La population du globe ne cesse d’augmenter .........
c. Il lui a adressé des paroles désobligeantes .........
d. Le nombre de salles de cours est insuffisant .........
e. Ce politicien a trop menti .........
f. Les métropoles sont surpeuplées .........
g. Le médecin n’est pas encore arrivé .........
h. Tous les étudiants étaient d’un excellent niveau .........
8. Comme vous êtes à présent capable d’expliquer les causes et d’indiquer les
conséquences d’un événement, élaborez des dialogues à partir des situations suivantes:
a) Vous avez l’occasion de postuler pour une bourse d’études à une université
francophone. Vous expliquez à vos proches les circonstances qui ont déterminé votre
choix et les conséquences sur le suivi de vos études.
b) Vous êtes journaliste et vous interviewez une personnalité du monde artistique. Vous
voulez savoir pourquoi elle a choisi cette carrière, comment il/elle est devenu(e) celèbre,
quelles sont les conséquences de son succès sur sa vie professionnelle et privée.
DOSSIER III.
L’EUROPE ET SES VALEURS
La fin de la modernité: L’ère moderne, parfois baptisée «postmoderne», née avec
l’abondance économique et le développement technique était caractérisée par la recherche du
plaisir immédiat et la conviction que la vie pouvait être une fête, rendue possible par
l’intelligence des hommes et son illustration permanente, le progrès technique. Elle était centrée
sur l’argent, devenu seul étalon de mesure de la valeur des objets et des individus. Mais ces
dernières années, ce rêve matérialiste a volé en éclats, car les hommes sont devenus conscients
que l’abondance économique avait engendré des inégalités entre les pays mais aussi à l’intérieur
de chacun d’eux.
Par ailleurs, l’écologie a montré que le progrès scientifique et ses applications techniques sont
à l’origine des menaces qui pèsent sur la survie de la planète.
A l’idée de «fin de l’Histoire», proposé par Fukuyama, on est de plus en plus tenté de préférer
celle de «fin de la modernité».
A. Tendances et valeurs actuelles
La montée de l’individualisme se manifeste dans tous les domaines de la vie quotidienne: le
culte du corps, la volonté de réussite (le culte de la performance), le désintérêt pour la politique
et les phénomènes de mode.
Les valeurs individuelles prennent le pas sur les valeurs collectives, dont subsistent pourtant
la liberté, la solidarité et la responsabilité.
La «règle du je» s’est affirmée même dans le langage. Elle s’énonce de plusieurs façons mais
dévoile le même contenu: «chacun pour soi et tout pour tous»; «on ne vit qu’une fois»; «après
moi le déluge» ... Chaque individu est de plus en plus conscient d’être unique et s’efforce
d’apparaître comme tel dans ses faits et gestes. C’est pourquoi il s’éloigne des modèles qui lui
sont régulièrement proposés, ne pouvant avoir par définition d’autre modèle que lui même. Cette
préséance du «je» sur «nous» constitue le début d’une nouvelle ère, celle de l’égologie qui
traduit la reconnaissance de l’individu comme valeur sociale préponderante.
Elle ne saurait pourtant être confondue avec l’égoïsme ou l’égocentrisme. L’individu est non
seulement plus important que le groupe mais aussi il est par nature divers et complexe. Tout se
passe comme si chaque individu, après avoir refoulé pendant des siècles certaines facettes de son
être, avait enfin décidé (et trouvé l’occasion) de les libérer. L’écologie traduit l’évolution récente
vers l’autonomie, qui est une forme beaucoup plus positive que l’individualisme.
Comme l’écologie, l’égologie porte en elle les germes d’un nouvel humanisme.
L’écologie et l’égologie pourraient bien être les deux revendications majeures de ce début de
millénaire. La ressemblance entre ces deux attitudes ne s’arrête pas à celle des mots qui les
qualifient. Toutes les deux se caractérisent par une volonté de retour à la nature. Mais c’est à la
nature humaine que l’égologie s’intéresse.
Elle peut être l’aboutissement, le concept fédérateur des valeurs «postmatérialistes» dont parle
Inglehart (paix, tolérance, qualité de vie, convivialité, liberté individuelle, attachement aux idées
plutôt qu’aux objets, etc.).
A1. Les valeurs féminines.
La générosité, le sens pratique, la sagesse, l’intuition, l’équilibre, le pacifisme, la douceur, le
respect de la vie ou la modestie sont des vertus généralement attribuées aux femmes, même si
elles n’en sont pas les dépositaires exclusives.
Or, il apparaît que les qualités typiquement féminines seront de plus en plus utiles pour
inventer un nouveau modèle de civilisation. Car elles peuvent conduire à une société plus juste,
plus sereine et plus humaine.
32
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
La parité en politique deviendra bientôt réalité, dans les entreprises on s’aperçoit de plus en
plus que les femmes peuvent apporter avec leur savoir – faire, l’esprit pratique, l’observation du
détail, des solutions créatrices.
C’est pourquoi les nouvelles valeurs féminines imprégnent aussi les créateurs des biens de
consommation.
La femme-«objet» des années ’80 devient femme – nurse, l’inspiratrice des formes adoucies,
féminisées, simplifiées: les voitures, par exemple vont moins vite et leurs formes s’arrondissent.
A2. Le bonheur
«Le secret du bonheur n’est pas dans la possession mais dans le don» (André Gide).
«La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux» (Voltaire).
«...on n’est jamais si malheureux qu’on croit, ni si heureux qu’on avait espéré» (La
Rochefoucault).
«Bonheur, je ne t’ai reconnu qu’au bruit que tu fis en t’enfuyant» (Fontenelle).
«Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux-mêmes» (Aristote).
«Le bonheur des uns fait le malheur des autres» (proverbe).
On affirme souvent que «l’argent ne fait pas le bonheur», même s’il y contribue.
Y-a-t-il des recettes pour être heureux? Pour les uns notre bonheur dépend surtout de notre
hérédité et de notre éducation. Pour les autres, il se construit tous les jours. Peut-on devenir plus
heureux? Ou, au contraire, notre aptitude au bonheur est-elle une affaire de caractère?
Plusieurs spécialistes essaient de répondre à ces questions.
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et psychanalyste: Une famille ouverte, un milieu affectif
stable apportent à l’enfant une base de sécurité qui le rend apte au bonheur. Cet environnement
euphorisant permet au tout petit de partir en confiance à la conquête du monde: il va développer
harmonieusement son autonomie, en exerçant sa curiosité par le jeu et l’exploration.
Au contraire, séparés précocement de leur mère ou abandonnés, les bébés sont plus
vulnérables. Un très petit nombre d’enfants issus de milieux très défavorisés, qui grandissent
dans la rue et mangent dans les poubelles, s’en sortent bien et deviennent des adultes équilibrés.
Ils parviennent à extraire du bonheur d’une situation horrible, ce qui tend à prouver qu’il existe
un déterminant génétique au bonheur.
Hélène Brunswick, psychanalyste: Qui d’entre nous n’a pas eu un jour la tentation de se
retirer sur une île lointaine ou dans un chalet isolé de montagne pour échapper aux tensions du
travail et de la vie urbaine? Certaines personnes, se sentant très malheureuses, parviennent à
retrouver la sérénité en partant loin, en tirant définitivement un trait sur leur vie passée. Gauguin
en Polynésie, Rimbaud en Abyssinie ... Le dépaysement est souvent vu comme une voie vers le
bonheur. On transporte son malheur avec soi mais, parfois, le voyage permet un nouveau départ.
Dans la plupart des cas pourtant l’angoisse ne disparaît pas en changeant d’air, même si l’herbe
est parfois plus verte ailleurs!
Henri Laborit, biologiste, auteur d’un Eloge de la fuite: La seule évasion réussie s’opère à
l’intérieur de soi-même. Ce voyage dans l’imaginaire permet d’échapper à la routine, aux
pressions.
Alexandre Soljenitsyne, écrivain russe, auteur de L’Archipel du goulag: Parfois on peut
trouver une forme de bonheur dans les situations les plus épouvantables. J’ai réussi à ressentir
une impression de planer au-dessus de tout, quand, entouré de fils de fer barbelès et de
mitrailleuses, je parvenais à m’extraire de la réalité et à me sentir en même temps libre et
heureux.
Mais pour ceux qui ont la chance de ne pas avoir vécu de grandes tragédies, le bonheur peut
être aussi, tout simplement, d’avoir conscience qu’il y a plus infortuné que soi.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
33
Pierre Desproges: Aujourd’hui, on ne laisse plus le tiers-monde crever de faim: on l’aide. Le
bonheur, c’est s’ouvrir aux autres. „L’homme le plus heureux est celui qui fait le bonheur du
plus grand nombre” disait Diderot, mais il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les
autres soient malheureux!
Le confort matériel semble pourtant ne pas réconforter pleinement les privilégiés, car certains
ne peuvent s’empêcher de craindre de le perdre un jour et pour d’autres il s’accompagne d’un
inconfort moral.
COMPREHENSION
Texte A
1. Sur quelles valeurs était bâtie la société moderne? Pourquoi ont-elle été remises en
question?
2. Comment et pourquoi se manifeste la montée de l’individualisme?
3. Individualisme, égologie, égocentrisme. Pouvez-vous expliquer les différentes nuances de
ces notions?
4. „Le nouveau modèle de civilisation, rehausse les valeurs féminines, car elles peuvent
conduire à une société plus juste, plus sereine, plus humaine”. Commentez cette assertion du
texte Al.
5. Regardez les publicités sur différents chaines roumaines et étrangères. Quelles valeurs sont
associées aux promotions de différents biens et services?
6. „Les nouvelles valeurs féminines imprègnent les créateurs des biens de consommation”.
Illustrez cette affirmation par des exemples (photos, messages publicitaires). Argumentez.
7. Quelles sont, à votre avis, les valeurs à défendre dans la civilisation humaine?
8. Quelles solutions proposent les auteurs cités, pour être heureux? (texte A2)
Boris Cyrulnik:
Hélène Brunszick:
Henri Laborit:
Alexandre Soljenitsyne:
Pierre Desproges:
9.
Trouvez dans les textes précédents les expressions qui expriment les idées suivantes.
Réponses
1. L’individu devient valeur préponderante par rapport à la
collectivité; (A)
2. Les valeurs féminines deviendront les repères de la
civilisation à venir; (A1)
3. La force du lien parent-enfant est l’une des principales clès
du bonheur; (A2)
4. (A2) Le bonheur c’est:
casser la routine
faire un retour sur soi
prendre la fuite
5. „Il n’y a pas d’autre bonheur que de donner son plein” (Paul
Claudel).
34
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
10. Voltaire est le premier à avoir affirmé „Le paradis terrestre est là où je suis”, et il
considère aussi que „Le bonheur, c’est un mot abstrait composé de quelques ideés de plaisir”.
Et pour vous? Quels facteurs subjectifs et objectifs sont déterminants pour être heureux:
un cadre de vie agréable;
une vie de couple;
des enfants;
avoir de l’argent;
l’amour;
avoir un emploi;
voyager davantage;
la santé;
avoir du temps;
la solidarité;
vivre dans une société juste et harmonieuse;
autres ...? lesquels?
11. Après avoir défini les repères qui vous semblent déterminants pour une vie heureuse,
essayez de les organiser afin de donner ensuite votre définition du bonheur (200 mots).
12. La génération des années ’60 avait lancé quelques slogans: „Nous sommes nés pour ne
jamais vieillir, ne jamais mourir”, „Nous ne voulons pas d’un monde où on échange la garantie
de ne pas mourir de faim contre la certitude de mourir d’ennui”.
Les slogans actuels sont différents: „On veut tout, tout de suite”, „Vivre sans temps morts et
jouir sans entraves”. Qu’en pensez-vous? Est-ce qu’ils reflètent les tendances de la jeune
génération actuelle? Essai. Début de millénaire, des valeurs qui comptent. Synthétisez vos
réflexions (800 mots).
B. Etude de cas. L’Irlande
Stephen Dodd, journaliste de «Sunday Independent» de Dublin, fait le bilan des «valeurs
sacrifiées sur l’autel de la prospérité».
B1. «L’Irlande contemporaine est extrêmement contente d’elle. Selon ses habitants, l’île
ressemble aujourd’hui à un paradis sur terre. Mais le culte de la réussite a balayé les valeurs
traditionnelles.
Absorbés par le travail, les Irlandais n’ont plus le temps de vivre.
L’Irlande – selon le cliché répandu à l’étranger, ce pays assoupi, décontracté, langoureux, où
tout peut être remis au lendemain – croit passionnément à la valeur du travail. Des générations
entières poursuivent un but commun, l’épanouissement personnel. Parmi les rares sceptiques
(dont je fais partie), cependant, on soupçonne que notre bonne fortune actuelle risque un jour
d’apparaître comme un calice empli de poison. Tout ce que nous adorons aujourd’hui, les
symboles électroniques de notre prospérité, ressemble à des talismans fragiles, aussi facilement
achetés que perdus. La vie moderne a les yeux rivés sur ce qui brille plutôt que sur l’or et, à force
de courir après les gains à court terme, nous avons peut-être perdu de vue des rêves plus
durables. Le culte de l’argent a balayé les progrès sociopolitiques de la décennie écoulée.
Dans l’Irlande moderne, où nos meilleurs romanciers sont systématiquement jugés à l’aune de
l’avance que leur accorde leur éditeur plutôt qu’à celle de leur talent, même la culture dérape sur
les bas-côtés jonchés d’immondices. Formons-nous une nation ou avons nous vendu notre âme
pour devenir un bassin d’emplois, un petit État industrialisé sur la route de l’Europe
continentale?
B2. La famille, l’amour, les loisirs? On n’a plus le temps!
Au lieu de regarder vers l’extérieur, vers la vie telle qu’elle est au-delà de notre bonne fortune
et de nos frontières, nous affichons une attitude égocentrique. Nous tournons le dos aux cultures
étrangères. Le cœur endurci à l’égard des réfugiés, nous faisons une distinction aberrante entre
demandeurs d’asile politique et «économique», en oubliant, parce que cela nous arrange, à quel
point nous sommes plus riches que ces gens. S’il existe une image que l’Histoire pourrait
appliquer à l’Irlande moderne, c’est bien celle d’habitants vivant une époque non pas de
richesses inépuisables, mais de cynisme et de désillusions.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
35
Si un grand nombre de personnes sont satisfaites de leur sort et s’estiment heureuses
d’occuper un emploi intéressant, une proportion égale pense qu’il reste peu de temps dans la
journée pour d’autres nécessité de la vie, pour la famille, l’amour et les loisirs. C’est comme si la
crainte du chômage et de l’émigration en était venue à TOUT justifier. Dans les banques, les
institutions financières et les entreprises de haute technologie, dans presque toutes les catégories
de la population, les salariés font de longues journées sans paiement des heures supplémentaires.
Avant même 7 heures du matin, les routes sont envahies par la foule des personnes qui se
rendent au travail, et, douze heures plus tard, bus et trains ramènent une population laborieuse
exténuée vers une vie privée guère satisfaisante.
Il existe une richesse plus profonde, au-delà de celle qui permet une consommation ostensible.
Le danger qui nous menace, c’est d’oublier la force de caractère et la justice, de commencer à
croire à notre baratin insensé, de caresser la chimère d’une croissance économique sans fin,
d’oublier les leçons du passé et les laissés-pour-compte de la prospérité.
C. Le miracle irlandais doit beaucoup à l’État
Le «tigre celte», comme l’Irlande aime à se nommer, est actuellement le champion
économique de l’Union européenne. Il y a trente ans, c’était encore un pays assoupi, pauvre,
protectionniste et sans grandes perspectives de croissance. Aujourd’hui, grâce à six années de
croissance au taux annuel de 7% en moyenne, le chômage est passé de 16% à 4% en dix ans.
L’Irlande qui, pendant longtemps, a principalement exporté ses enfants, connaît un solde
migratoire positif. Son revenu par habitant dépasse désormais celui du Royaume-Uni et d’ici à
2002, il sera supérieur à la moyenne de l’Union européenne.
Les partisans du libéralisme économique peuvent faire valoir que l’Etat s’est abstenu de toute
intervention depuis trente ans et qu’il a lâché la bride au marché. Et le miracle s’est produit. On
peut aussi attribuer à l’économie mixte une politique de développement inspirée.
Ce changement s’est articulé autour de trois grands axes. D’abord, à partir de 1968, l’Etat
s’est engagé à faire du système éducatif national l’un des meilleurs du monde. Résultat, l’Irlande
se classe aujourd’hui au second rang des pays avancés pour la part du revenu national consacrée
à l’éducation publique.
En second lieu, le pays a commencé à accueillir à bras ouverts les capitaux étrangers. Il a
réduit les droits de douane, accordé aux entreprises les aménagements fiscaux les plus généreux
en Europe, adhéré à l’Union européenne et au système monétaire européen. Enfin, il a mené une
politique de partenariat social avec les syndicats, en récompensant la modération salariale.
(extrait de l’article de Robert Kuttner, Courrier International,
No 508, 16.08.2000)
VOCABULAIRE
individualisme
égocentrisme
avoir les yeux rivés sur
être jugé à l’aune de ...
être jonché de
en venir à
les laissés – pour – compte
les bas-côtés
le baratin
= attitude visant à affirmer la prééminence de l’individu sur des
groupes sociaux et à ne considérer que son intérêt ou ses droits
propres.
= tendance d’une personne à se considérer comme le centre de
l’univers, à tout rapporter à elle-même.
= regarder fixement, attentivement quelque chose
= être juge en fonction de
= être épars, couvert de
= aller jusqu’à une extrémité
= personnes dont on n’a pas voulu
= les voies latérales d’une route, réservées aux piétons
= le bavardage
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
lâcher la bride à ses passions,
à son imagination
= leur donner toute liberté
tenir la bride haute (courte),
serrer la bride à quelqu’un = ne pas lui laisser la liberté d’action, contenir
entrer de plain pied
= pénétrer (entrer) facilement
EXERCICES
1. Trouvez dans le texte ci-après des expressions signifiant: aboutir, renoncer à, sortir
d’une situation difficile, partout, accéder, avec l’appui de:
Il a fallu un quart de siècle pour que cette stratégie porte ses fruits. A la fin des années
’80, l’Irlande n’était pas encore sortie de l’ornière. L’adhésion à l’UE et à son système monétaire
a permis de couper les amarres avec la livre sterling, et les politiques monétaires restrictives. Elle
lui a également donné accès aux fonds de développement régional qui ont atteint jusqu’à 6% du
produit intérieur brut. A travers tout le pays, on constate l’amélioration des infrastructures
réalisée sous la banière bleue constellée de jaune de l’UE.
2. Trouvez le contraire des expressions suivantes:
une consommation ostensible
=
une population
laborieuse
=
exténuée
=
laisser libre-cours
=
le laisser-faire
=
3. Cherchez dans le texte B2 des expressions imagées signifiant:
obtenir des bénéfices rapides
=
repousser d’autres cultures
=
indifférents aux autres
=
regarder vers l’extérieur
=
se faire des illusions
=
4. Choisissez 5 expressions figurées du texte et/ou de la rubrique VOCABULAIRE et
réutilisez-les dans un contexte différent.
COMPREHENSION
Textes B et C
1. En quels termes Stephen Dodd oppose-t-il les valeurs traditionnelles au culte de la
réussite?
Cherchez dans le texte les termes contrastés utilisés pour appuyer son analyse des valeurs
(texte B).
Valeurs
Appréciation
Critique
le travail
épanouissement personnel
bonne fortune
calice empli de poison
la prospérité
le progrès
la culture
la nation
la solidarité
la vie des habitants
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
37
2. Comment s’est produit le „miracle économique irlandais”?
3. Dans quels domaines, et de quelle manière l’État est-il intervenu?
4. Traduisez en roumain la conclusion de l’analyse de R.Kuttner:
Que faut-il en conclure: est-ce le laisser-faire ou un art de gouverner inventif qui a provoqué
le miracle? A l’évidence, l’ouverture économique, les capitaux étrangers et les allégements
fiscaux ont joué un rôle. Le laisser-faire marque un point. Mais les lourds investissements dans
l’éducation et les équipements collectifs ont certainement facilité les choses. Un point pour les
dépenses sociales.
Les nombreux bienfaits de l’appartenance à l’Union européenne viennent étayer les
arguments des deux camps. D’un côté, l’UE constitue une zone de libre-échange. De l’autre, elle
penche pour un style de gouvernement plus interventionniste que ce que recommandent les
libéraux. Il est certain que l’impôt sur les sociétés très faibles procure à l’Irlande un avantage
compétitif artificiel dans la course aux capitaux étrangers, mais, par définition, tous les pays ne
peuvent être gagnants dans ce jeu.
A mon avis, il faut en conclure que la libéralisation des marchés favorise incontestablement le
dynamisme économique. Et que les marchés reposent également sur une politique inventive et
sur l’investissement social. L’Irlande, qui a tant souffert, est aux prises avec des problèmes que
beaucoup lui envieraient: pénurie de main-d’œuvre, immigration, réseau routier vétuste et
embouteillé et manque de logements. Là aussi, l’imagination devrait permettre à l’Etat d’en venir
à bout. A eux seuls, les marchés en seront incapables.
COMMUNIQUER:
La lettre administrative
Organiser et synthétiser des idées
A vous!
Vous avez appris à rédiger une lettre de demande d’information (Dossier IV.
Communiquer). Jouez le rôle de l’écrivain public pour M. et Mme Delvaux. Lisez la situation
initiale, respectez les indications de l’exercice 1. (a, b, c).
M. et Mme Delvaux habitent actuellement à Sainte-Foix-lès-Lyon dans le Rhône. M.
Delvaux est technicien dans une entreprise de Lyon. Il apprend qu’il va être muté prochainement
à Lille. Ne pouvant se rendre tout de suite dans la région lilloise pour y chercher du logement, M.
et Mme Delvaux lisent dans La Voix du Nord une annonce qui semble correspondre à ce qu’ils
cherchent. Il s’agit de la location d’une maison située à la campagne, à 20 km de Lille.
L’annonce est ainsi rédigée.
Loue grande maison – Cappelle-en-Pévèle – 20 km Lille – confortable – bon état – écrire
A.S.V.X.
M. et Mme Delvaux décident d’écrire pour avoir plus de renseignements. Pour ne rien
oublier de ce qu’ils veulent dire ou demander, ils notent leurs idées sur un papier au fur et à
mesure qu’elles viennent. Mais, à présent, il s’agit de construire la lettre.
1. D’abord, Essayez de constituer une structure convenable pour cette lettre. Pour cela,
vous effectuerez les opérations suivantes:
a) Classement par thèmes des différentes idées.
b) Reclassement éventuel à l’intérieur des séries. (Si une série est très fournie, il
conviendra peut-être d’y faire un second classement.)
38
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
c) Disposition des différents thèmes les uns par rapport aux autres: Quel thème vais-je
aborder en premier lieu? Puis quel autre? etc.
Les notes de la famille Delvaux:
1) L’annonce indique que la maison est grande. Combien de chambres a-t-elle?
2) Y a-t-il un supermarché dans la localité?
3) M. et Mme Delvaux cherchent à louer une maison dans la région lilloise parce que M.
Delvaux sera prochainement muté à Lille.
4) Y a-t-il un bureau de poste à Cappelle-en-Pévèle?
5) La village a-t-il une gare? Si oui, y a-t-il des trains reliant Cappelle à Lille?
Fréquence? (Combien le matin, le soir?).
6) Quel est le prix du loyer?
7) Y a-t-il un C.E.S.∗ à Cappelle? Si non, où se trouve le C.E.S. le plus proche?
8) La maison a-t-elle une salle de bains?
9) M. et Mme Delvaux préfèrent se fixer dans une campagne proche de Lille plutôt que
d’habiter dans la ville même. Ils détestent la vie urbaine.
10) Y a-t-il une église à Cappelle?
11) Quel est le système de chauffage de la maison?
12) A quelle distance approximative de la maison se trouvent les commerçants usuels:
boulanger, boucher, épicier, etc.
13) Le loyer se paie-t-il mensuellement ou trimestriellement?
14) Quelle est la date de construction de la maison? Est-elle en bon état?
15) L’école primaire de Cappelle a-t-elle une cantine qui accueille les enfants le midi?
16) Cappelle-en-Pévèle est-il proche de l’autoroute Lille-Paris? Combien de kilomètres?
Accès facile?
17) La maison a-t-elle un jardin?
18) Le propriétaire a-t-il l’intention de faire un bail? De quelle durée? (1 an, 3 ans, 5
ans?)
19) M. Delvaux prenant ses fonctions à Lille le 1er avril, son épouse et lui-même
voudraient avoir emménagé pour cette date.
20) La maison a-t-elle un garage?
21) Le propriétaire demande-t-il une caution de location? Quelle est-elle?
2. Maintenant, écrivez la lettre de la famille Delvaux. Essayez d’être synthétique et de
n’omettre aucune information essentielle.
ECRIRE A UN SERVICE PUBLIC OU PRIVE
Jean Dupont
La Trémolière
91750 – Savigny-sur-Orge
Marie de Paris
6, rue J.-F. Timbaud
75202 – Paris
À l’attention du Trésorier
Principal de Paris
Paris, le 3 juin 1996
Référence: Votre correspondance du 29 mai 1996
D1VL/GM/76.900
Dossier Dupont Jean
P 406043001 J
année 95-96
Objet: Remise de pénalité.
Monsieur le Trésorier Principal,
∗
C.E.S. – Centre d’Entraînement Sportif
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
39
J’ai l’honneur d’attirer votre bienveillante attention sur la majoration de 10 p. 100 ajouté
au montant de mon impôt sur le revenu (personnes physiques) pour l’année 1995. Cette
majoration m’a été signifiée à titre de pénalité pour retard sous l’article 8 du rôle 5.
Je me trouvais à l’étranger, en voyage d’affaires, et je n’ai pu rentrer en France que le 8
avril 1996, c’est-à-dire après la clôture de la déclaration. Dès mon retour, j’ai rédigé ma
déclaration et je l’ai portée moi-même le 18 avril à l’Inspecteur des contributions dont je
dépends, en lui expliquant la cause de ce retard.
Je n’ai, jusqu’à présent, eu aucune difficulté avec votre administration, car j’ai toujours
fait déclarations et paiements en temps voulu.
Je vous serais très obligé de bien vouloir, en considération des circonstances et de ma
ponctualité habituelle, me dispenser de cette majoration et accepter en règlement le paiement pur
et simple de mes impôts.
Avec mes remerciements, je vous prie d’agréer, Monsieur le Trésorier Principal, mes
salutations.
Jean Dupont.
La lettre administrative. Analyse de la situation de communication.
Émetteur
Qui parle?
Jean Dupont
Où?
à Savignysur-Orge
Situation de communication
Quand?
Quoi?
le 03.06.96
demande
de remise
de pénalité
Comment?
par
une lettre
Récepteur
À qui parle-t-on?
à Monsieur le
Trésorier
Principal de Paris
IIe
1. Une lettre est un moyen de communiquer à distance. Distance dans le temps:
29.05.96-03.06.96. Distance dans l’espace: Paris / Savigny-sur-Orge
2. Les éléments de la communication „qui? à qui? quoi? où?... quand?” sont indiqués
dans l’en-tête de la lettre.
3. La lettre obéit à des règles de présentation et de rédaction qu’il faut connaître.
4. Si elle est adressée en vue de présenter une demande ou de soumettre une offre de
service, la lettre cherche à exercer une pression sur le lecteur. Elle obéit à une
intention qui guide sa rédaction.
A. L’en-tête
L’en-tête permet d’identifier les correspondants, de classer la lettre selon la date, l’objet
et donc de la distribuer dans les services de l’entreprise ou de l’administration.
(1) Date: Savigny-sur-Orge, le 15 juin 1996
(2) Nom au qualité et adresse du signataire
Paul Padou, 27, rue Monte-à-Regret, Limoges
Le Directeur des établissements Dupont Égletons
(3) Qualité et adresse du destinataire
Monsieur le Directeur de la Banque de France
Monsieur le Colonel commandant le 126° régiment d’infanterie
Monsieur le Chef de centre de chèques postaux La Source
(On désigne un correspondant administratif par sa qualité – son titre ou sa fonction -)
On écrit Monsieur en toutes lettres et non M. ou Mr.
40
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
(4) Références (éventuellement)
Votre lettre du 07.02.1996
Div II
/
3427 /
JD
KP
(a)
(b)
(c)
(d)
(a) Division de l’entreprise
(b) n° de classement
(c) initiales du rédacteur
(d) initiales de la dactylographe
(5) Objet
– Demande d’extrait de casier judiciaire.
– Demande d’emploi.
– Demande de subvention.
– Location d’immeuble ...
B. Le corps de la lettre
(6) La formule d’appel
pour un commerçant
pour un entrepreneur
pour un responsable
d’entreprise ou d’association
pour un élu
Monsieur / Madame
Monsieur le Directeur
Monsieur l’Inspecteur
Monsieur l’Ingénieur
Monsieur le Maire
Monsieur le Conseiller
Monsieur le Député
pour un avocat
pour un militaire
(homme
ou femme)
pour le clergé
pour un médecin
Maître
Mon
Capitaine
Capitaine
Mon Père
Docteur
(ou Monsieur)
(7) La formule d’attaque
Pour un accusé de
réception
J’ai bien reçu votre ... du ...
Je vous accuse réception de ...
En réponse à votre lettre du ... je vous adresse ...
Pour l’envoi d’un
document
À la suite de notre conversation téléphonique du ..., je vous adresse ...
Je vous prie de trouver ci-joint ...
* J’ai l’honneur de vous faire parvenir ...
Pour une
information
Pour une demande
J’ai la joie de vous annoncer ...
J’ai la douleur de vous faire part ... (pour les faire-part)
J’ai le plaisir (ou le regret) de vous apprendre que ...
Je prends la liberté de vous informer de ...
* J’ai l’honneur de porter à votre connaissance ...
* J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur ...
Je vous serais très obligé de bien vouloir m’adresser...
Je vous prie de bien vouloir m’adresser ...
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m’adresser ...
* J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance ...
* J’ai l’honneur de soumettre à votre bienveillant examen ...
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
41
J’ai le regret d’attirer votre attention sur ...
Je prends l’initiative de vous signaler ...
J’ai eu la surprise de constater que ...
J’ai le regret de vous informer de ...
* J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur ...
Pour une
réclamation
Pour une réponse à
une demande ou à
une réclamation
J’ai le plaisir de vous faire connaître ...
Je suis au regret d’attirer votre attention ...
Je regrette de ne pouvoir ...
Je vous prie de bien vouloir excuser mon absence ...
Je vous prie de bien vouloir m’excuser de ne pouvoir ...
Je regrette de ne pouvoir ...
Pour des excuses
Je vous adresse mes vifs remerciements ...
Je tiens à vous exprimer toute ma gratitude ...
J’ai été sensible à votre aimable attention ...
Pour des
remerciements
Comment enchaîner le corps de la lettre avec la formule d’attaque?
La formule d’attaque
J’ai l’honneur de
Je regrette
Je vous prie
de soliciter
de ne pouvoir
de bien vouloir
L’objet de la lettre
de votre bienveillance l’autorisation (de m’absenter)
à votre demande (de prêt)
donner suite
m’adresser
un certificat (de fin d’études)
C. La formule de politesse
(8) La formule de politesse est rédigée en fonction des situations respectives des
correspondants.
D’égal à égal
D’inférieur à supérieur
1
Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations ...
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments
les meilleurs1.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes
respectueux sentiments1.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de
mon respectueux dévouement.
Réservez l’expression “sentiments” pour les destinataires que vous connaissez personnellement.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Comment construire la formule de politesse?2
d’agréer
mes salutations
mes hommages3
d’agréer
l’expression
Je
vous
prie
respectueux (euses)
dévoués (ées)
distingués (ées)
de mon respect
de mon
dévouement
profond
(de mon profond respect)
respecteux
(de mon respectueux dévouement)
de recevoir
l’assurance
de ma gratitude
de mes sentiments
respectueux
dévoués
distingués
les meilleurs
EXERCICES
1. Consultez les règles de rédaction d’un courrier administratif, puis retrouvez dans la lettre cicontre les erreurs indiquées et corrigez-les:
– 3 erreurs dans la présentation
– 2 phrases mal formulées (à
récrire)
– 3 erreurs de ponctuation
Récrivez la lettre selon le
style et la forme requises pour
un courrier administratif.
Joséphine Domergies
30, rue du Chaudron
71600 Paray-le-Monial
Monsieur le directeur,
Voilà maintenant trois ans que je suis au service de
votre société, dans laquelle j’ai eu l’occasion d’occuper
différents postes.
Or mon salaire est resté le même tout au long de ces
trois années.
Alors, j’aimerais bien que vous me donniez une
augmentation très rapidement.
En vous remerciant d’avance, je vous prie d’accepter
monsieur, mes cordiales salutations.
2. Voici deux lettres dans le désordre. Si vous séparez et classez les 12 phrases vous obtiendrez
deux lettres de réclamation, l’une courtoise, l’autre irritée. Récrivez les deux lettres.
1. Lorsque je l’ai ouvert, j’ai constaté que les pochettes étaient déchirées et qu’un des
disques était abîmé.
2. Je viens enfin de recevoir les disques que je vous ai commandés il y a quatre semaines.
3. Permettez-moi cependant de vous faire remarquer que le colis n’était pas bien fermé.
4. Inutile de vous dire que les pochettes étaient déchirées et qu’un des disques était abîmé.
5. Je viens de recevoir les disques que je vous ai commandés et tiens à vous en remercier.
6. Je compte sur vous pour me les remplacer le plus rapidement possible.
7. En vous remerciant, veuillez agréer, Messieurs, l’expression de mes sentiments
distingués.
2
3
Évitez de commencer par un participe présent, source d’incorrection.
L’expression “hommages” ne convient qu’aux dames.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
43
8. La mauvaise qualité de votre emballage suffit à expliquer l’état des disques à leur arrivée.
9. Pourriez-vous me dire s’il est possible de me les remplacer?
10. Je vous prie d’agréer, Messieurs, mes salutations.
11. Mais, peut être ceci est dû à la qualité de l’emballage et non à un manque de soin de
votre part?
12. J’ai eu la désagréable surprise de constater que le colis était mal fermé.
3. Répondez à la lettre courtoise, de la part de la maison de disques. Elle comprendra: excuses,
justification, explications, réparation des dégats.
4. Les deux lettres, aux contenus mélangés portent sur le même sujet mais sont adressées à des
destinataires différents. Retrouvez pour chacune des expressions courantes leur équivalent en
style administratif.:
1. D’ailleurs je viens d’écrire une lettre au
directeur pour obtenir une place et une
bourse.
2. Ainsi, nous pourrons nous retrouver
ensemble là bas, puisque toi tu es déjà
certain d’y aller.
3. Je te remercie de m’avoir indiqué
l’existence de ce stage à Toulouse.
4. En tous cas, même si je n’ai pas de
bourse, j’ai bien l’intention d’aller quand
même à Toulouse.
5. Mon cher Roger,
6. Très amicalement, et bonjour à Paulette.
7. J’espère que ça marchera et qu’il
m’acceptera.
a. Ce stage, spécialisé en informatique
correspond parfaitement à mon projet de
perfectionnement dans cette discipline.
b. Vous trouverez dans les documents cijoints, les pièces indiquant que mes faibles
ressources me permettent d’obtenir éventuellement cette aide financière:
c. J’ai l’honneur de poser ma candidature au
stage organisé à Toulouse en juillet
prochain.
d. Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes
salutations les plus sincères.
e. De plus, je solicite l’attribution d’une
bourse pour ce stage.
f. En effet, je suis spécialiste de l’enseignement du français par ordinateur.
g. Je vous remercie de l’attention que vous
voudrez bien accorder à ma demande.
5. Remettez dans l’ordre les deux lettres, l’une amicale, l’autre formelle. Qu’est-ce qu’on a omis
dans cette dernière?
GRAMMAIRE
Les subordonnées hypothétiques
Comment exprimer la condition
1. – Par Si
présent
si +
présent
impératif
futur
passé composé
futur antérieur
Si tu es prêt, nous partons.
Si tu es prêt, partons.
Si tu es prêt, nous partirons.
Si c’est prêt, tu auras fini ce travail
rapidement.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
sinon
= condition négative
présent
impératif
sinon + futur
futur proche
Dépêche-toi sinon nous
allons rater le train.
Il faut faire vite sinon nous
raterons le train.
2. – Par des conjonctions + subjonctif
à condition que
+ subjonctif
pourvu que
pour peu que (= il suffit que)
-Nous partirons à condition qu’il n’y ait pas de
grève.
-J’irai te chercher à la gare pourvu que tu me
fasses savoir l’heure d’arrivée de ton train.
-Pour peu qu’on lui fasse un compliment, elle
se met à rougir.
3. – Par des prépositions
a) + infinitif
à condition de
faute de
à défaut de
à moins de
au risque de
b) + nom
avec
sans
moyennant
= si (ne... pas)
+ une autre
solution
= sauf si
-Nous irons en Chine à condition d’avoir un
visa.
-Faute de trouver une chambre d’hôtel / A
défaut de trouver une chambre d’hôtel, vous
pourrez toujours aller dans un camping.
-A moins d’avoir un travail de dernière
minute, je serai chez vous à 7 heures précises.
-Au risque de te vexer, je n’aime pas
beaucoup ta robe.
-Avec un peu de patience, tu y arriveras.
-Sans lunettes, je n’arriverai pas à lire.
-Vous obtiendrez ce service moyennant un
pourboire.
4. – Autres moyens
Gérondif + verbe au futur
verbe au présent et +
-En travaillant davantage, tu réussiras à ton
examen
présent
futur
Tu lui fais une remarque anodine et elle pleure
/ elle pleurera
Comment exprimer l’hypothèse
1. – Par Si
imparfait
plus-que-parfait
si +
conditionnel présent
conditionnel présent
conditionnel passé
sinon + conditionnel (= autrement)
2. – Par des conjonctions
-Si tu mangeais moins, tu maigrirais.
-Si tu avais travaillé davantage, tu aurais
ton diplôme.
-Si tu avais travaillé davantage, tu aurais
réussi.
-Elle n’avait pas dû venir, sinon elle aurait
laissé un mot.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
a) + subjonctif
à supposer que
en supposant que
en admettant que
soit que ... soit que
-Nous pourrions aller faire une promenade
en montagne, à supposer qu’il fasse très
beau.
-Soit que tu veuilles voir une pièce de
théâtre, soit que tu préfères l’opéra, je
pourrais te prendre des places.
-C’est Pierre qui t’accompagnera, à moins
que cela ne te déplaise.
à moins que (= ne) = sauf si
b) + conditionnel
au cas où
dans le cas où
pour le cas où
dans l’hypothèse où
quand bien même
-Au cas où il aurait un malaise, il faudrait
le faire hospitaliser.
3. – Par des prépositions
a) + infinitif
faute de / à défaut de
à moins de
(le verbe principal est au conditionnel)
b) + nom
avec
moyennant
sans
en l’absence de
45
-Faute de revenir le vendredi soir, vous
devriez être là le samedi avant midi au plus
tard.
-A moins de prendre un train rapide, vous
ne pourriez pas être présent à la réunion.
-Avec (moyennant) cinq cents francs de
plus, vous auriez un travail beaucoup plus
le verbe qui suit est soigné.
au conditionnel
faute de
à moins de
en cas de
-En l’absence des locataires, il faudrait
laisser le paquet au concierge.
-A moins d’un travail inattendu, il pourrait
vous emmener à l’aéroport.
-En cas de retard, nous n’aurions pas la
correspondance.
4. – Autres moyens
gérondif + verbe au conditionnel
juxtaposition:
verbe au conditionnel + verbe au conditionnel
-En revenant une semaine plus tôt, tu lui
ferais plaisir.
-Tu me l’aurais dit, je serais allé te
chercher.
EXERCICES
1. Complétez les phrases suivantes avec le verbe entre parenthèses au temps qui convient.
1 – Frédérique était à Paris la semaine dernière.
– Ah bon, si je (le savoir) ....................... avant, je serais venu la voir! Tu n’es pas très
gentille, Sophie, tu (pouvoir) ....................... me le dire, maintenant c’est trop tard!
– Je te connais, si je te l’avais dit trop tôt, tu (oublier) ....................... .
2
– S’il fait beau demain, on (aller) ....................... se promener en forêt?
46
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
3
– Je suis sûr qu’il va pleuvoir demain, et puis, même s’il faisait beau, je (ne pas aller)
....................... en forêt mais je (terminer) ....................... mon travail.
– Si on y (aller) ....................... tous, tu viendras bien quand même!
– Si tu pouvais vivre dans une autre époque, laquelle (choisir) .......................-tu?
– Je (aimer) ....................... beaucoup revenir au XVIe siècle, je (vivre) .......................
dans un château de la Loire, je (être) ....................... à la cour de François Ier ... Ça me
(plaire) ....................... beaucoup. Et toi?
– Moi, si j’avais pu, je (vivre) ....................... à l’époque des Carolingiens.
2. Complétez ces phrases à votre guise.
1. Si tu viens demain, nous ...................................................
2. Je ne serais sûrement pas venue, si ...................................................
3. S’il le fallait, nous ...................................................
4. Si vous ..................................................., je suis sûre que vous l’aideriez.
5. Si elle avait pu, elle ...................................................
3. Donnez la suite logique à ces débuts de phrases:
a. C’est promis, je t’appellerai si ...
b. Il réussira si ...
c. Il sait bien que je ne dirai rien, même si on ...
d. Si nous avions pu imaginer cela, nous ...
e. J’irais avec plaisir si ...
1. nous aurions pris des précautions.
2. je suis de passage dans ta ville.
3. vous l’encouragez davantage.
4. les locations n’étaient pas si chères.
5. m’y contraint.
4. Mettez les verbes entre parenthèses au mode et au temps qui conviennent.
1. Il emprunterait de l’argent à la banque à condition que le taux d’intérêt (ne pas être) trop
élevé.
2. Lui? Il n’est pas ambitieux. Pourvu qu’il (avoir) la sécurité et qu’il (pouvoir) vivoter
tranquillement, il sera satisfait.
3. Au cas où un bolide (déraper), ces barrières de sécurité seraient-elles suffisantes?
4. Moi, je peux travailler avec l’un et avec l’autre à condition qu’ils (se mettre) d’accord
entre eux.
5. Je serais incapable de recevoir correctement six personnes à moins que vous ne me
(avertir) au moins la veille.
6. En admettant que nous (se rendre) à Marseille en voiture, quel trajet nous conseillez-vous?
7. Au cas où des concurrents (vouloir) s’entraîner, faites préparer la piste.
8. En principe, elle sera des nôtres pourvu toutefois qu’elle (vouloir) bien se déplacer par un
temps pareil.
9. Pour peu que le gaspillage (se poursuivre), le budget sera bientôt épuisé.
10. Soit qu’il (peindre), soit qu’il (écrire), cet artiste illustre les mêmes thèmes.
5. Mettez les verbes entre parenthèses au mode et au temps qui conviennent.
1. Cette tâche est faisable pourvu que chacun s’y (atteler).
2. Je te prête mes notes à condition que tu me les (rendre) à la fin de la semaine.
3. Le paiement s’effectue à la commande. Au cas où vous (contester) la qualité de nos
produits, vous seriez remboursé.
4. Le médiateur consentait à se charger de cette affaire à condition qu’on lui (laisser) toute
liberté d’action.
5. Pour peu que vous l’en (prier), il vous fera visiter son château.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
47
6. Notre public ne comprendra pas votre conférence à moins que vous ne (s’en tenir) à un
vocabulaire accessible à tous.
7. Le personnel accepte la reprise du travail à condition que les avantages obtenus (prendre)
effet dès la semaine prochaine.
8. Que ce candidat aux élections (être) évincé par son rival ou qu’il (conclure) un accord
avec lui, son prestige en souffrira.
9. Il n’acceptera pas ce travail supplémentaire à moins que nous ne lui (offrir) une indemnité.
10. Quand bien même ils (faire) appel, nos adversaires perdraient probablement le procès.
6. Compléter ces phrases en employant:
que ... ou que, pourvu que, si, en admettant que, même si, sauf (excepté) si, à condition
que, au cas où, à moins que, pour peu que.
1. Je viendrai ......... il y a une grève des transports.
2. ......... il y avait une grève, je ne viendrais pas.
3. ......... il y aurait une grève, je ne viendrais pas.
4. Il est encore temps de réserver la salle ......... vous répondiez immédiatement.
5. ......... il s’entraîne plusieurs heures par jour, cet athlète devrait obtenir une médaille.
6. Il reprendra ses activités le mois prochain ......... il a de nouveaux ennuis de santé.
7. ......... vous lui résistiez, il se met en colère.
8. ......... on lui accorde des subventions, cette entreprise ne se rétablira pas.
9. Nous pensons nous inscrire pour cette croisière ......... il n’y ait déjà plus de place.
10. ......... cette maison soit chère ......... elle soit bon marché, peu importe; je ne suis pas
acquéreur.
7. Transformer ces phrases en employant:
pourvu que, à moins que, pour peu que, que ... que, en admettant que.
1. S’il faisait un petit effort, il pourrait encore gagner le match.
2. Nous ferons un pique-nique sauf s’il pleut.
3. Il peut pleuvoir, neiger, venter, tous les jours on le voit au Luxembourg.
4. Je veux bien te pardonner, mais ne recommence jamais!
5. D’accord, il est malade! Ça ne le dispense pas de me prévenir quand il s’absente!
8. Compléter ces phrases en employant:
avec – en cas de – faute de – sans – sauf.
1. Venez demain ....... contre-ordre.
2. Prévoyez une autre solution ....... refus de sa part.
3. ....... un miracle, ce bilan ne sera pas prêt en temps voulu.
4. ....... de telles ambitions professionnelles, il faudrait se préparer plus sérieusement.
5. ....... soleil, cette plante va dépérir.
9. Jouez au jeu de la chaîne!
Rêvez! Imaginez 6 suites logiques sous forme d’hypothèses probables:
Ex.: A. Si je gagnais 1 milliard je voyagerais.
B. Si je voyageais nous pourrions nous rencontrer.
C. Si nous nous rencontrions .......
Regrettez!
A. Si j’avais travaillé, j’aurais réussi.
B. Si j’avais réussi .......
Prenez position!
A. Si j’étais président .......
B. ..... ....... ....... .........
DOSSIER IV.
LE DEVENIR FÉMININ. ÉVOLUTIONS ET PERMANENCES
La deuxième moitié du XXe siècle, dynamique et changeante a amené la révolution
technologique, a rétréci la planète au niveau d’un «village global», a bouleversé les
comportements et les mentalités. L’un des plus profonds bouleversements sociaux de notre
époque, l’émancipation féminine, a été très rapide et riche d’avenir. Au delà de la révolte contre
les rôles qui leur étaient imposés depuis des siècles, les femmes inventent aujourd’hui une
nouvelle façon de se gouverner elles-mêmes.
Un philosophe contemporain, pénètre «au pays des femmes» et essaie de redéfinir dans ses
frontières, leurs libertés et leurs constantes, leurs combats, leurs révoltes et leurs acquis. L’essai,
paru chez Gallimard en 1997, s’appelle «La troisième femme».
Gilles Lipovetsky a 56 ans. Agrégé de philosophie, il enseigne cette discipline à Grenoble. Il
est membre du Conseil national des Programmes. Depuis le début des années 80, c’est le
sociologue-philosophe de l’individualisme contemporain. Il est l’auteur de «l’Ere du vide», de
«l’Empire de l’éphémère. La mode et son destin dans les sociétés modernes» et du «Crépuscule
du devoir. L’éthique indolore des nouveaux temps démocratiques».
Une incursion historique nous permettra d’abord de comprendre le devenir féminin et ensuite
de définir les permanences du «féminin».
A. L’évolution de la condition féminine
Depuis la nuit des temps, hommes et femmes ont toujours été situés socialement de manière
différente. Dès les origines, la femme est désignée comme la moitié dangereuse de l’humanité.
Eve dans la tradition judéo-chrétienne, Pandora chez les Grecs. Dans les deux cas, la femme
représente l’espèce maudite. Elle est l’agent du malheur. Les hommes composent – ils y sont
obligés – avec ce mal nécessaire. La femme, c’est la sorcière, un être néfaste. Le mythe de la
femme funeste est au cœur de la figure de la «première femme».
A partir du Moyen Age apparaît un écart significatif. Il se concrétise dans l’exaltation du
féminin. C’est l’amour courtois: la dame est célébrée dans toutes ses perfections. C’est, à partir
de la Renaissance, le culte de la beauté féminine. La femme de diablesse devient ange. Epouse,
mère et éducatrice, elle est mise sur un piédestal à partir des XVIIe et XVIIIe siècles. La
«deuxième femme» est la femme glorifiée et encensée. La femme est idéalisée, mais on nie
toujours son autonomie. L’homme campe toujours au sommet de la hiérarchie des sexes.
«Le féminin nous entraîne vers le haut» (Goethe)
La «troisième femme» échappe à ces schémas, puisque sa logique n’est plus celle de la
diabolisation ou de l’exaltation, mais celle de l’indétermination. La femme a cessé d’être la
créature de l’homme, elle est autocréation d’elle-même.
Ce bouleversement a eu lieu dans la deuxième partie du XXe siècle et en trois décennies: les
années 60 voient la pilule; les années 70, l’émancipation des mœurs, la légalisation de
l’avortement, la libéralisation sexuelle. Dans ces mêmes années, la légitimation du travail
féminin s’accompagne d’une entrée massive des jeunes femmes à l’université, où elles
deviennent aussi nombreuses que les hommes. Depuis le fond des âges, les femmes étaient
«esclaves» de la fécondité. Elles ne le sont plus. Il régnait jusque dans les années 50 une double
morale sexuelle: une morale sexuelle pour les hommes et une autre pour les femmes. Les années
70 ont très largement déconstruit cette hypocrisie morale. Les femmes ont gagné: la maîtrise de
leur corps, l’accès aux diplômes et au travail ont ébranlé dans leurs principes la majorité des
forteresses masculines.
50
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Il n’y a pas si longtemps on refusait aux femmes le droit aux études parce qu’on affirmait
qu’elles étaient un obstacle au mariage. Si, dans les milieux populaires, les femmes travaillaient,
c’était en raison de la nécessité économique. L’idéal bourgeois était clair: une «vraie femme ne
travaille pas. Il n’y a pas si longtemps, la femme au foyer était le modèle obligatoire. C’est le
XIXe siècle qui a introduit la religion laïque de la femme au foyer, c’est-à-dire vouée
exclusivement aux tâches ménagères, familiales, éducatives.
Dans ce cadre, le travail de la femme ne peut être qu’un pis-aller et un appoint. Ce qui est
sanctifié et exalté dans un consensus à peu près absolu, c’est la femme sans profession. Il faut
attendre le début des années 60 avec l’énorme best-seller de Betty Friedan, la Femme mystifiée,
pour que la vie de la femme au foyer soit décrite comme aliénante et infantilisante.
Le néoféminisme est né de ce refus de l’idéal de la femme au foyer. Toutes les enquêtes
montrent que les femmes aujourd’hui ne travaillent plus pour les mêmes raisons qu’autrefois.
Auparavant, elles complétaient le salaire du mari. Elles n’étaient qu’une force d’appoint. Elles
vivaient par procuration. Elles étaient des auxiliaires de l’époux. Aujourd’hui, les femmes
travaillent pour échapper à l’enfermement domestique, pour faire quelque chose de leur vie
propre. Désir d’autonomie et d’épanouissement de soi-même sont au cœur de l’engagement
féminin dans la sphère professionnelle.
(Le Nouvel Observateur, 5 nov. 1997)
COMPREHENSION
1. Justifiez la conception manichéenne de la femme dans l’histoire, en vous appuyant sur
les références du texte.
2. Quels moments historiques ont marqué l’évolution de la condition féminine.
Rétablissez l’ordre chronologique de cette évolution.
3. Comment a évolué la position de la femme en société?
4. On affirme que le XXe siècle pourrait être «le grand siècle des femmes». Trouvez dans
le texte les événements et les changements qui justifient cette thèse.
5. Quels ont été les effets des bouleversements de l’identité féminine sur la vie de couple,
pendant les dernières décennies du XXe siècle?
6. Gilles Lipovetsky parle dans son livre de la «troisième femme». Quels personnages
réels ou fictifs vous évoquent les portraits schématisés de la femme «diabolisée» et de la «femme
idéalisée». Exemplifiez et justifiez vos options. (400 mots)
6. Qu’est-ce qui distingue, selon l’auteur la «troisième femme» des types précédents?
B. Les invariants du «féminin»
B1. Autorité et prestige. L’éclatement des frontières entre l’espace public et l’espace
privé réduit l’écart traditionnel entre masculin et feminin.
Malgré l’autorité et le prestige dont jouissent les hommes depuis toujours, dominant
l’espace public, ces dernières décennies ont pratiquement fait voler en éclats les murs de l’espace
confiné réservé aux femmes. Même si l’espace privé a été et restera leur territoire privilégié, ses
frontières s’estompent, ses murs s’ébranlent: la «troisième femme s’affirme de plus en plus dans
la vie de la cité, l’opinon publique la réclame, l’incite à s’y investir.
Dans toutes les sociétés connues, les tâches et les activités de l’un et de l’autre sexe ont
été strictement déterminées par l’ordre social. Dans toutes les sociétés. Toutes, sans exception.
Ce que fait l’homme, la femme ne le fait pas. Et viceversa. Autre point: les tâches masculines ont
toujours eu une supériorité symbolique par rapport aux tâches féminines. Le prestige, la
reconnaissance sociale et le pouvoir pour les hommes: les tâches subalternes de l’espace privé
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
51
vouées à l’ombre et à la méconnaissance pour les femmes. Mais, attention, les femmes ont
toujours eu des pouvoirs, redoutés et redoutables, qu’elles soient femmes d’intérieur ou
sorcières. Mais on n’en parle pas, puisque seuls les hommes sont censés faire l’histoire. Hegel à
travers sa dialectique du maître et de l’esclave, vrai moteur selon lui de l’histoire, décrit la lutte
des hommes pour le prestige. Pour les femmes, cette lutte n’a jamais été autonome, puisque le
prestige se gagne par les hommes, le mariage, les alliances, jamais par soi-même.
Nous assistons aujourd’hui à l’éclatement de ce dispositif multimillénaire.
Certes, les femmes n’ont pas les mêmes tâches et emplois que les hommes, mais
l’important est qu’il n’y a plus rien maintenant dans l’existence feminine qui soit prédéterminé...
Se marier ou pas, faire ou non des enfants, choisir sa profession: tout est entré dans une logique
d’arbitrage individuel, ou «de gouvernement de soi-même», qui est la logique même de
l’individualisme moderne. Le principe de libre détermination de soi a gagné le féminin. Mais, du
coup, les femmes sont entrées dans une ère d’indétermination, d’indéfinition structurelle. Quelles
études entreprendre? Comment concilier vie privée et vie professionnelle? Puisque rien n’est figé
ou imposé impérativement, les femmes se trouvent de plain-pied dans l’univers moderne de
l’invention de soi-même. Désormais, du moins formellement, hommes et femmes se trouvent
dans une même logique de construction et d’auto-invention identitaire.
B2. Vie domestique. Depuis toujours, l’espace domestique est dévolu aux femmes. Mais
les travaux ménagers ou les soins prodigués aux enfants ne constituaient qu’une part faible par
rapport aux tâches qu’elles ont toujours accomplies (travaux à la ferme, aide au mari dans la
boutique...). C’est le XXe qui a introduit la religion laïque de la femme au foyer, c’est-à-dire
vouée exclusivement aux tâches ménagères, familiales et éducatives.
L’idéal de la femme au foyer était, il n’y a pas si longtemps, consensuel. Femmes et
hommes acceptaient et défendaient ce modèle. Il y a cinquante ans, les femmes désiraient,
massivement, rester à la maison. Les hommes souhaitaient la même chose: si les femmes
travaillent, elles auront moins le temps de s’occuper d’elles. Elles seront donc moins séduisantes
et renonceront à leur «vocation»: plaire aux hommes.
Mais les études récentes montrent que plus les femmes travaillent, plus elles prennent
soin d’elles-mêmes. L’apparence pour elles n’est pas secondaire. La tyrannie de la beauté
s’impose à toutes les femmes, qu’elles travaillent ou pas. En particulier, la discipline du corps ne
cesse de se renforcer. Une femme, aujourd’hui, se doit d’être mince et de paraître jeune.
Le code de la minceur est devenu inséparable de la séduction. Dans une société où
l’identité féminine ne se réduit plus à celle de la mère, les femmes veulent s’affirmer par ellesmêmes non uniquement par leur nature. La passion de la minceur traduit sur le plan esthétique le
désir d’émancipation des femmes vis-à-vis de leur destin traditionnel d’objets sexuels ou de
mères. Elle est également une exigence de contrôle de soi. Gagner la bataille de la minceur
permet aux femmes de s’appropier des «vertus» généralement attribuées aux hommes: l’effort, la
volonté, le mérite. Elle permet paradoxalement de réduire l’écart entre le masculin et le féminin.
Cela, il est vrai, au prix d’une anxiété indéniable des femmes.
B3. Mais alors, hommes et femmes sont-ils désormais à armes égales?
Depuis le fond des âges, les hommes ont eu à leur disposition, pour conquérir les
femmes, de multiples moyens: richesse, statut, prestige, force, intelligence, pouvoir, humour. Tel
n’est pas le cas des femmes, dont l’ «arme» majeure a toujours été l’apparence, la beauté.
L’avénement de la société moderne démocratique n’a nullement contribué au recul de la religion
esthétique du «beau sexe». C’est l’inverse qui s’est produit. Au début du siècle, les premiers
instituts ou les concours de beauté ne concernent que les femmes. Il suffit d’examiner les
annonces matrimoniales pour constater que le critère principal exigé par les hommes est la
beauté de la promise.
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
L’intelligence, la générosité, l’humour viennent bien après. Des enquêtes amusantes
montrent que, lorsqu’un homme sort avec une jolie femme, son image en est automatiquement
bonifiée. L’inverse n’est pas vrai du tout; on va dire immédiatement: «Elle n’est pas terrible.
C’est peut-être un gigolo».
En tout cas, les qualités esthétiques de l’homme ne «profitent» pas à l’image de la
femme. L’inégalité des sexes est patente. Il est extrêmement intéressant de montrer qu’en dépit
de cette «troisième femme», de cette femme indéterminée, se recompose la dissimilarité des
attentes, des rôles esthétiques de l’un et de l’autre sexe. Et gardons-nous bien de croire qu’ils
s’agit là d’un archaïsme en voie de disparition. C’est du mouvement même de nos sociétés
postmodernes que se recompose la culture inégalitaire du «beau sexe».
Une permanence, des «invariants» du féminin demeure malgré tout. L’idée selon laquelle
nous serions entrés dans une société où tout est réversible, où il y aurait interchangeabilité des
rôles masculins et féminins est une idée inacceptable, non conforme à l’observation détaillée des
faits. Que ce soit dans le rapport à la séduction, à la beauté, à la vie familiale et professionnelle,
partout les hommes et les femmes ont des rôles et des places qui sont loin de se recouvrir
absolument. Et l’autonomie féminine contemporaine doit se penser à partir de cette continuité
relative de la division sexuelle, qui ne le rend pas pour autant impossible. Hommes et femmes
sont à présent «également» libres de construire leur existence. C’est l’impérativité des normes
sociales liées au sexe qui a changé, non le principe de la distinction sociale des sexes. Mais il ne
faut pas penser cette permanence du féminin comme une inertie ou un résidu historique car seuls
demeurent dans nos sociétés les codes qui sont compatibles avec le principe de libre
gouvernement de soi-même. En ce sens, nous assistons aussi bien à la continuité de la tradition
historique qu’au triomphe des valeurs modernes de l’autonomie individuelle.
La «troisième femme» doit donc jouer des rôles multiples: l’épouse, l’amante, la mère,
l’éducatrice et... la ménagère.
Les femmes s’engagent de plus en plus dans l’activité professionnelle et pourtant leur
participation dans l’espace domestique n’a pas diminué. Est-ce une simple survivance du passé?
Les hommes se défilent, c’est-vrai. Mais si les femmes continuent de détenir les responsabilités
les plus importantes de la maison, en particulier l’éducation des enfants, c’est parce que ces
tâches requièrent aussi initiative et responsabilité et sont des facteurs de pouvoir et
d’épanouissement de soi. Ces tâches induisent un contrôle de l’espace privé, et les femmes y
trouvent leur compte. Qu’y a-t-il de plus important que d’éduquer un enfant? Ce rôle n’est donc
pas obligatoirement subi. L’activité domestique est aussi un vecteur d’autonomie et d’initiative.
Cela ne veut pas dire que les femmes ne demandent pas à être plus aidées. Les hommes aident
d’ailleurs davantage qu’autrefois, mais le code d’ensemble reste le même.
Les hommes sont du côté de l’espace public, les femmes de l’espace privé. Je ne suis pas
sûr que les femmes soient prêtes à renoncer à ces frontières et cela parce qu’elles sont devenues
compatibles avec la logique de l’individualisme contemporain. Pourquoi voudriez-vous que les
femmes renoncent à cette activité pourvoyeuse de sens? Il y a certes une double charge,
professionnelle et familiale, dont les femmes se plaignent. C’est incontestable mais une logique
d’autonomie, de pouvoir et de sens y est également à l’œuvre.
(N.O. 5 nov. 1997)
B4. La “troisième femme”, pouvoir politique et carrière. Elle se projette dans l’espace
public, envisage études et carrière qu’elle refuse de subordonner à celle d’un compagnon, bien
que le privé demeure pour elle l’indispensable lieu du bonheur.
La politique, lui résiste encore, mais elle y pénètre, soutenue par une opinion publique
convaincue de l’injustice, voire du gâchis, que représente son exclusion. Au contraire, le monde
des affaires reste le plus secret des tabernacles masculins, telle une mafia ombreuse et virile.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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On ne peut expliquer exclusivement ce phénomène par les stéréotypes masculins selon
lesquels les femmes seraient trop émotionnelles, fragiles et dépourvues de sens de l’autorité, de
la disponibilité. Ces stéréotypes disparaissent et l’autorité est de moins en moins associée au
masculin. Il est admis aujourd’hui qu’on peut être jolie et avoir de l’autorité.
Mais il faut distinguer le pouvoir politique du pouvoir économique. Les femmes
s’engageront plus dans le combat politique que dans les luttes de pouvoir dans les entreprises,
parce qu’elles sont motivées par une cause de fond qui légitime cet engagement (intérêt
commun, défense du bien public...). Elles acceptent davantage de sacrifier leur vie privée pour
un combat collectif que pour un intérêt économique.
L’opposition entre les femmes associées à l’espace privé et les hommes à l’espace public
demeure. Les femmes restent toujours dévolues aux pôles de l’affectivité, de l’expressivité, du
relationnel. On les trouve en faible proportion dans les écoles d’ingénieurs, mais massivement
dans les sciences humaines, la psychologie, l’éducation, la santé... Le salaire et la réussite
professionnelle sont très gratifiants pour des hommes toujours avides de signes de
reconnaissance sociale. Une femme qui a le pouvoir n’en devient pas nécessairement plus
séduisante. Au contraire, un homme puissant augmente ses pouvoirs de séduction. Les hommes
valorisent et sont valorisés par le pouvoir et ses prestiges. Les femmes ne s’y intéressent guère.
Ce qu’elles veulent, c’est avoir un travail qui les intéresse, être compétentes, avoir des
responsabilités, mais pas le pouvoir pour le pouvoir. Il est un moyen, pas une fin en soi.
Cette «troisième femme» postmoderne contraste fortement avec la «femme dépréciée»
multiséculaire où les traditions grecque et judéochrétienne se confortaient pour dévaloriser le
féminin; comme avec la «femme exaltée» de la modernité, cette «esclave qu’il faut savoir mettre
sur un trône» (Balzac), parce que, ayant pris conscience de l’utilité de ses fonctions, on entend
l’y cantonner, faisant de la famille l’enclos d’un pouvoir surdéterminé par le patriarcat.
COMPREHENSION
1. Comment pourrait-on définir «la 3e femme»?
Choisissez parmi les caractéristiques suivantes, celles qui sont, selon l’auteur,
définitoires:
a) l’exaltation;
f) la dépendance;
b) l’indétermination;
g) l’auto-création de soi;
c) la maternité;
h) la séduction;
d) l’épanouissement de soi;
i) l’autonomie;
e) le cantonnement dans l’espace privé;
j) l’émancipation.
2. Quels domaines de la vie sociale ont été depuis toujours aux hommes? Lesquels aux
femmes? (B1)
3. Comment se manifeste de nos jours le diktat de la beauté? (B2)
4. Pourquoi l’enfermement des femmes au foyer a été perçu par Betty Friedan comme
aliénante et infantilisante? (B2-B3)
5.Quels invariants typologiques désignent les hommes et les femmes à des domaines
distincts de la vie sociale? (B3)
6. La présence féminine dans les secteurs décisionnels, économique et politique, fait
l’objet de maints débats. Trouvez dans le texte les arguments favorables et défavorables à la
présence de la femme au pouvoir (B4). Complétez avec vos opinions. Rédigez-en un texte
synthétique et présentez ensuite oralement votre point de vue.
La femme «au
Arguments favorables
Arguments défavorables
pouvoir»
Politique
Economique
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
7. Faites correspondre dans la liste de droite les expressions du même sens que les mots
soulignés:
1. ... elle est auto-création de soi-même
a. être réservé à
2. ... le travail de la femme ne peut être qu’un pis-aller
b. auto-invention identitaire
3. Elles n’étaient qu’une force d’appoint
c. être supposé
4. Les hommes sont censés faire l’histoire
d. contribuer
5. L’espace domestique est dévolu aux femmes
e. trouver un certain avantage
f. un palliatif
6. L’idéal de la femme au foyer était consensuel
g. un complément nécessaire
7. ... facteurs ... d’épanouissement de soi
h. développement individuel
i. femmes et hommes acceptaient
8. ... les femmes y trouvent leur compte
et défendaient ce modèle
9. ... une logique de l’autonomie ... y est également à
l’œuvre
8. Le vocabulaire de la différence. Cherchez dans les textes les mots et expressions
utilisés pour marquer les distinctions, les différences. Classez-les dans le tableau ci-dessous: ...
Phrases:
Tel n’est pas le cas
C’est l’inverse qui s’est produit
VOCABULAIRE
Exercices
1. Deux portraits. Complétez le texte suivant avec les mots qui manquent:
Samedi après-midi. Le café fume et le soleil éclabousse
le salon. La mère et la fille se font face. Elisa, cheveux rouges
et ________ est toute ________ de ses 23 ans. Dominique, la
cinquantaine, s’excuse d’être «en pantoufles», en fait, des
sandales à talons ________, souvenirs de la mode de l’été
________. Elle est habillée ________. Une sobriété qui fait
ressortir l’éclat de son regard, d’un ________ à la fois clair et
________.
Marque de famille, sa fille a les ________ yeux, qu’elle
plisse de temps à autre pour piéger sa myopie.
a.
b.
c.
d.
e.
f.
g.
h.
passé
fraîche
compensés
marinière
vert d’eau
mêmes
tout en noir
sombre
Le français parlé
Être femme: trois générations
1. Trouvez ci-dessus l’équivalent en français familier des mots suivants:
a. jolies femmes soumises ________; b. réussir à ________; c. hommes _____; d. être
dominé ________; e. s’énerver ________; f. convenir ________; g. se fâcher.
«Elisa: Je crois que les filles qui sont avec des machos, toutes ces femmes qui joue les
sois – belle – et – tais-toi, elles le veulent bien. Ça doit les arranger quelque part.
... J’en vois tous les jours, des hommes qui répondent à la place de leur femme. Des mecs
qui refusent la péridurale par exemple, sans qu’elles aient un mot à dire. Ça me mets hors de
moi! J’en arrive à être désagréable avec la dame, à lui en vouloir de se laisser bouffer comme ça
par son mari!»
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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2. Même consigne:
a. enfants_______; b. renoncer à sa vie professionnelle_________; c. travail________; d.
travailler________; e. la famille_______; f. hippies__________.
«Vaguement babas cool, Dominique et Jean Noël vivent les années ’70 entre éducation
nationale et théâtre. Tous deux bossent. Puis deux enfants arrivent dans le cocon. A ce momentlà, c’est sûr que j’ai fait une croix sur ma carrière. Tu ne peux pas à la fois élever correctement
tes gosses et réussir dans ton boulot».
GRAMMAIRE
1. Mettez les verbes entre parenthèses au temps et modes requis par le sens. Respectez la
concordance des temps.
Le travail, disait-on en ’68 (libérer) la femme après (aliéner) les hommes. Bien avant les
slogans agressifs des années ’60, les femmes (être actives). Dans la famille d’Elisa, elles
(travailler toujours), parce que la famille (avoir besoin) de deux salaires. Suzette, la grand-mère,
(être) issue d’un milieu populaire. A 13 ans déjà elle (mettre la main à la pâte) dans l’épicerie.
Après son certif, on (l’inscrire) aux cours Ligier. Mais Suzette a toujours su ce qu’elle (vouloir).
La dactylo (être) très peu pour elle: elle (être) vendeuse.
2. Continuez le récit de Suzette au passé. Faites toutes les modifications nécessaires dans le
fragment qui suit:
Pendant la guerre elle a trouvé…
Pendant la guerre, elle trouve une place dans un magasin de chaussures géré par des
militaires français. Des officiers lui présentent un jour un des leurs, Maurice. Il veut la marier,
elle hésite, sa mère prendra la décision pour elle. Les noces sont célébrées en juin 1945. Huit
jours après, Maurice part en mission. Suzette n’est pas du genre à se laisser abattre. Elle
accouche loin de son mari, ravale ses larmes, mais décide de prendre sa vie en main. Puisqu’une
femme de militaire ne travaille pas, puisqu’on ne divorce pas comme ça non plus à cette époque,
elle s’active.
Un jour le couple a besoin d’une voiture. Elle l’achète et, puisque son mari est absent,
établit les papiers à son nom à elle. Tant pis si Maurice l’autoritaire se vexe: «Je lui rétorquais
toujours que je n’étais pas un soldat pour me mettre au garde-à-vous devant lui».
Elle se fait des amis, sort, s’amuse et va danser pendant que Maurice est sur les fronts
indochinois ou plus tard en Algérie, où il restera dix ans. Le salaire de son militaire de mari suffit
à faire vivre la petite famille, mais Suzette est en manque d’activité: à Nîmes, elle finit par
reprendre un magasin de chaussures, et quand, à 47 ans, Maurice prend sa retraite, elle
l’accueille mais avec ses règles à elle.
COMMUNIQUER
Argumentation et cohérence
1. Les paragraphes de la lettre envoyée au magazine L’Impatient par C. Bernard ont été
mélangés. Essayez de reconstituer la logique et la cohérence de son argumentation.
La Parité: pourquoi une loi?
1. Exit l’élite féminine: nous aurons Mme X non pas parce qu’elle est compétente mais
parce qu’elle est femme.
2. Cette loi est à la foi une réelle avancée et un leurre.
3. Un leurre encore, car cette loi est finalement plus un changement qu’un progrès.
4. Donc, mesdames, par bon sens autant que par courtoisie, je voterai pour vous!
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
5. Jusqu’à présent une femme ne parvenait à certains postes de responsabilité qu’avec
beaucoup de difficultés et devait prouver qu’elle était plus compétente, meilleure que ses
collègues masculins.
6. Redevenons sérieux: la loi sur la parité ne peut apporter plus qu’elle n’offre.
7. Réelle avancée parce que nous étions en retard sur les autres pays d’Europe, mais un
leurre parce qu’il fallait offrir aux femmes l’égalité des chances et non la parité du
membre, qu’on octroie comme un don paternaliste à leur faiblesse feminine.
8. Par ailleurs, quand elle tient un poste de responsabilité, «une femme peut être aussi dure
qu’un homme».
9. Et les femmes, nous le savons depuis Eve, ont plus d’un tour malicieux dans leur sac ...
2. Identifiez dans chaque paragraphe les éléments qui vous ont aidé à refaire l’ordre initial.
Quels procédés remarquez-vous?
1 – répétitions
2 – oppositions
3 – reprises
4 – connecteurs logiques
5 – syntaxe
3. Trouvez d’autres exemples pour illustrer ces procédés.
4. Quel est votre avis sur la loi qui prévoit la parité hommes-femmes dans les chambres
legislatives. Répondez en argumentant votre point de vue.
Pour vous aider
Dans l’argumentation on respecte trois étapes:
1. présenter sa thèse, son point de vue;
2. prise en compte d’opinions différentes (contraires même) aux nôtres;
3. convaincre le lecteur (ou l’interlocuteur) de la pertinence / supériorité de vos
arguments.
Le plan comporte
Certes, il est vrai que
– Introduction: thèse
D’autre part on ne peut pas nier
– Antithèse: critiques
Toutefois, pourtant
– Réfutation de ces critiques / contrarguments
Par contre, par ailleurs
par: hypothèses; causes; conséquences;
En outre
oppositions
Dernier aspect à prendre en compte
– Conclusion
4. Autour des sujets suivants organisez votre propre argumentation:
a. une femme peut être aussi dure qu’un homme;
b. les hommes sont aussi capables que les femmes d’élever leurs enfants.
5. A partir du texte suivant, réalisez un compte-rendu. Imaginez aussi un titre. (150
mots; c’est à dire = 4 mots)
6. Traduisez en roumain ce même texte.
Que faut-il penser des différences psychologiques, intellectuelles ou affectives entre les deux
sexes?
Un fait tout d’abord s’impose, à savoir que la différenciation biologique des sexes n’introduit
entre eux aucune vraie inégalité d’intelligence. Le quotient intellectuel n’est pas, en moyenne,
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
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plus élevé chez les garçons que chez les filles. Et surtout, il suffit qu’il y ait quelques femmes de
génie, une Madame Curie ou une Madame de Noailles, pour qu’on ne puisse accuser les
hormones féminines de faire obstacle à l’épanouissement des plus hautes qualités spirituelles.
Mais, à défaut d’inégalité, n’y-a-t-il pas des différences caractéristiques dans les tendances
intellectuelles des deux sexes?
On a dit que l’homme était plus créateur, plus constructeur, plus apte aux études scientifiques;
la femme, plus intuitive, plus artiste. On a remarqué que le sexe féminin n’a jamais produit de
grand philosophe ni de grand musicien. On a supposé que les modalités de l’instinct sexuel
pouvaient donner à l’intelligence masculine plus de vigueur, d’activité, de pénétration; à
l’intelligence féminine, plus de souplesse, de réceptivité.
Davantage encore, dans le domaine du caractère, on a voulu marquer des différences entre
l’homme, plus agressif, plus orgueilleux, plus nomade, et la femme, plus timide, plus coquette,
plus sensible, etc. ...
Mais, dans tout cela, quoi d’inné et quoi d’acquis? Quoi d’héréditaire, et quoi de
circonstanciel? Lorsque nous parlons de l’homme et de la femme, il ne faut jamais oublier que
nous comparons, non pas deux types naturels et biologiques, mais deux types artificiels et
sociaux, dont la divergence relève certainement en partie de facteurs éducatifs.
Education familiale et scolaire, relations avec les parents et avec les étrangers, habillement,
coiffure, jeux, suggestion collective, tradition affective ou culturelle: tout diffère pour le petit
garçon et pour la petite fille. Ils ne respirent pas la même atmosphère, ils n’habitent pas le même
univers. Ne doutons pas que l’âme ne se ressente de la longueur des cheveux, de la coupe des
vêtements, du symbolisme des jouets ... Toute la société est là, qui, dès la naissance, pèse
insidieusement sur l’individu, pour le modeler conformément à un certain idéal conventionnel.
L’éternel masculin et l’éternel féminin sont, pour une large part, l’œuvre de contingences
sociales, et rien n’est plus malaisé que de démêler, dans l’empreinte sexuelle, ce qui appartient
en propre à l’animal masculin et à l’animal féminin.
Qu’il y ait une certaine dissemblance innée de l’affectivité en rapport avec les différences
d’instinct sexuel, cela est des plus probables, mais cette dissemblance, en tout cas, est
considérablement renforcée, tant par la répercussion psychique des différences structurales que
par toutes les circonstances de l’éducation.
En fin de compte, les poupées et les soldats de plomb n’auraient-ils pas presque autant de
responsabilité que les hormones dans la différenciation psychique de l’homme et de la femme?
J. ROSTAND – L’homme
DOSSIER V.
CAMPAGNE ÉLECTORALE
A. Sur le petit écran: débats ou publicité?
L’année électorale 2000 aux États Unis a incité les journalistes à plus d’une réflexion sur la
présence du politique sur les chaînes de télévision. Tandis que les candidats dépensent des sommes
de plus en plus importantes en spots télévisés, souvent caricaturaux, les chaînes ne cessent de réduire
leur couverture (gratuite) des campagnes électorales. C’est en effet la thèse soutenue par Paul Taylor,
dans un article paru à San Francisco.
«À la mi-janvier, juste avant le début des primaires, Bryant Gumbel, présentateur de C.B.S.
Morning News, s’autorisa à l’antenne des propos condescendants sur la campagne présidentielle. «Je
suis tombé par hasard sur le débat de samedi, raconta-t-il aux téléspectateurs, et le spectacle était
plutôt affligeant.» Les employeurs de M. Gumbel partagent de plus en plus son dédain pour la
politique. Ils en sont venus à considérer les élections comme rien d’autre qu’une nouvelle poule aux
œufs d’or. Le plan de bataille de la télévision pour la campagne 2000 consiste à en réduire la
couverture, à limiter le temps d’antenne des candidats et à leur soutirer le maximum d’argent en
spots télévisés. Sur les 22 débats retransmis durant les primaires du «supermardi» en mars dernier,
seuls deux ont eu les honneurs d’un grand réseau, et aucun n’est passé aux heures de grande écoute.
Il fut un temps où les chaînes sautaient sur l’occasion d’être choisies comme hôtes officieux des
candidats à la présidence. De nos jours, elles considèrent la politique comme un fardeau, une corvée.
Sur les chaînes locales, c’est maintenant le directeur de la publicité, et non celui de l’information, qui
gère l’unique bureau politique. Selon les analystes du marché de la publicité, les candidats aux
différentes élections de novembre 2000 dépenseront 600 millions de dollars en spots télévisés. La
majorité de cet argent tombera dans l’escarcelle des chaînes locales.
L’argent sert à payer des messages publicitaires qui réduisent le discours politique à ses éléments
les moins séduisants, les spots ayant tendance à être synthétiques, trompeurs et agressifs. Devant
l’avalanche d’argent et de publicité, l’opinion, saisie par l’ennui et le dégoût, se détourne de la
politique. Du coup, les chaînes de télévision, le regard rivé aux taux d’audience, s’en
désintéressent elles aussi, ce qui oblige les candidats à compter encore davantage sur les spots
payés comme unique moyen de faire passer leur message à la télévision.
Une enquête menée en 1998 dans 25 Etats américains montre qu’il y a
quatre fois plus de chances que les téléspectateurs voient un spot politique
qu’un reportage politique durant les informations locales en fin de soirée.
Selon le CMPA (Center for Media and Public Affairs), la couverture de la
campagne présidentielle 2000 par les journaux télévisés du soir a baissé d’environ un
tiers par rapport à celle de 1996.
«Les chaînes câblées sont maintenant omniprésentes, alors pour nos patrons, cela n’a pas grand
sens de diffuser des émissions aux heures de grande écoute dans le seul but de rendre un service
public».
M. Donaldson met le doigt sur la mutation historique des médias durant cette année électorale, à
savoir l’explosion des nouveaux médias d’information: le câble et Internet. Le problème est qu’un
quart des Américains n’est pas abonné au câble et que la moitié ne navigue pas sur Internet. Veut-on
vraiment faire payer un billet d’entrée – sous forme d’abonnement à Internet ou au câble – pour avoir
le privilège d’assister à la campagne présidentielle? Un autre problème vient du fait que seules les
personnes vraiment motivées vont chercher l’information politique sur ces deux médias.
Y a-t-il de meilleurs moyens de procéder? Dans tous les pays, ou presque, les chaînes de
télévision sont tenues de mettre à la disposition des candidats un temps d’antenne gratuit pour leur
permettre de s’adresser directement aux électeurs. Mais, aux Etats Unis, le puissant lobby de la
télévision a fait échouer tous les projets allant en ce sens depuis soixante-dix ans.
60
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
La solution envisagée pour créer des failles dans ce front du refus: un comité consultatif composé
de professionnels de la télévision et de défenseurs des droits du public. Le compromis astucieux
imaginé pour sortir de l’impasse a été de demander à toutes les chaînes de «sacrifier» volontairement
cinq minutes tous les soirs pour permettre aux candidats d’exprimer leur crédo, et ce pendant les
trente soirées qui précèdent le scrutin. Cinq minutes, cela ne semble peut-être pas beaucoup. En
réalité, ce serait une révolution si l’on pense que, lors des dernières primaires, ABC, NBC et CBS
n’ont consacré, en moyenne, le soir, que trente secondes aux propos des candidats.
(Extraits du Courrier International , No 508, 27 juillet – 16 août 2000)
COMPREHENSION
1. A votre avis, le but de l’article est: a. informer; b. décrire; c. raconter; d. critiquer?
2. Quel thème central avez-vous identifié:
a. la campagne électorale américaine;
b. la publicité politique;
c. la couverture médiatique de la campagne électorale américaine par la télévision.
3. L’attitude de Paul Taylor est-elle plutôt:
a. favorable
b. neutre
c. défavorable
4. Quel est l’intérêt des chaînes pour la politique? Comment se manifeste-t-il?
5. Quels moyens utilise la télévision américaine pour refléter la campagne électorale? Sous
quelles formes est-elle présénte sur le petit écran?
6. Identifiez les réactions (sentiments, attitudes) prévisibles des téléspectateurs américains
devant ces types d'information.
7. Comment justifier la réduction du temps accordé aux émissions politiques?
8. La manière choisie par P.Taylor pour présenter les faits dans son article est plutôt partisane.
Quelle idée défend-il?
9. a. Identifiez dans le texte les personnes, les institutions, les catégories de personnes qui sont
évoquées par l’auteur. Comment sont-elles désignées?
Ils en sont venus à considérer les élections ......... une nouvelle poule aux œufs d’or.
Ils
= les employeurs de M. Gambel, ......
b. Associez les actions, attitudes, sentiments à chacune.
Complétez le grille suivante:
Qui?
Ils
les employeurs de M.Guntel
......................................................
la télévision
.......................................................
.......................................................
Nous
.......................................................
.......................................................
On
.......................................................
.......................................................
Quoi?
considèrent les élections une nouvelle poule
aux œufs d’or
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
61
10. Quelles sont les expressions utilisées pour exprimer le dédain des responsables des chaînes
américaines pour la politique?
11. Comment se concrétise le rapport argent-campagne électorale et quel rôle joue-t-il dans le
choix des programmes télévisés. Donnez des exemples.
12. Combien dure la campagne électorale télévisée aux États Unis: a. trois semaines; b. un mois;
c. un mois et demi.
13. Quelles sont les expressions imagées du texte (liste de droite) qui signifient:
a. une importante ressource de revenus;
b. saisir l’opportunité de ...;
c. moments de large audience;
d. réduire le nombre et le type de
candidats;
e. les télévisions bénéficieront de sommes
importantes;
f. un expert de l’information;
g. affaiblir cette résistance
Solutions:
1. un vieux routier de l’information;
2. sauter sur l’occasion;
3. créer des failles dans le front du refus;
4. une poule aux œufs d’or;
5. restreindre l’éventail des candidats;
6. les heures de grande écoute;
7. cet argent tombera dans l’escarcelle des
chaînes locales.
14. Dans une campagne électorale télévisée, précisez l’impact sur le téléspectateur: a) d’un spot
électoral; b) d’un débat.
15. Si vous étiez responsable de communication d’un parti politique / d’un homme politique,
comment utiliseriez vous les avantages d’audience offerts par la télévision? Répondez en 200
mots.
16. Quelles ont été les modalités choisies par la télévision publique pour refléter la campagne
présidentielle de novembre 2000, en Roumanie? Ecrivez un article sur ce thème pour un
magazine français (600 mots).
VOCABULAIRE
Argent
– escarcelle (f.) = Autrefois grande bourse que l’on portait suspendue à la ceinture;
(plaisant): bourse, portfeuille.
L’argent rentre dans son escarcelle
– être cupide: avoir le culte de l’argent;
– faire la chasse aux financements = être à la recherche de sponsors
– une avalanche d’argent = une grande rentrée d’argent
Campagne èlectorale télévisée
la couverture – le temps d’antenne
à l’antenne = en direct
un grand réseau = les chaînes
passer aux heures de grande écoute
calculer les taux d’audience= l’intérêt porté par le public à une émission (en %)
directeur – les spots télévisés
faire l’impasse: négliger certains aspects au profit d’autres;
(jeu de cartes): faire l’impasse au roi: jouer la dame quand on a l’as pour prendre la carte
intermédiaire
(fam.): faire une impasse: ne pas étudier certains sujets ou disciplines.
62
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
déclarer forfait = renoncer; ne pas participer à un jeu de cartes.
Élections
un électeur = une électrice
l’élection (f.): procéder à l’élection du président
élection presidentielle – legislative – sénatoriale – municipale – cantonale
fixer la date des élections – les primaires électoral, ale, aux (adj.) – relatif aux élections
l’échéance électorale = la date des élections
L’inscription des électeurs sur les listes électorales
élire un candidat – être candidat, éligible / inéligible (adj.)
– éligibilité / inéligibilité
la voix
– expression de l’opinion: La voix du peuple; la voix de la conscience, de la
raison
– droit de donner son opinion dans une assemblée.
Voix = suffrage (m), vote (m)
donner sa voix à un candidat = voter pour lui
gagner / perdre des voix
majorité / unanimité des voix
EXERCICES
1. Indiquez les mots auxquels correspondent les définitions suivantes (rubrique
VOCABULAIRE – télévision):
1. temps de parole accordé pour émettre des opinions, présenter des programmes éléctoraux
(radio, télévision):
2. proportion dans laquelle un service est assuré:
3. film publicitaire de courte durée:
4. fait d’être écouté favorablement, avec intérêt; ensemble de personnes qui écoutent:
5. ensemble de postes constituant un système de relais et diffusant simultanémement le même
programme:
2. Utilisez des mots de la famille «élire» pour faire des phrases (5 au minimum).
3. Relisez le texte et complétez le tableau avec les mots et expressions spécifiques à chaque
rubrique. Ajoutez d’autres que vous connaissez:
TÉLÉVISION
POLITIQUE
PUBLICITÉ
AUTRES MÉDIAS
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
63
4. Élections. Complétez le texte ci – dessous par les mots suivants:
Chaque ____________ ou référendaire est précédée
d’une période de ____________ au cours de laquelle
l’animation de la vie politique s’intensifie. C’est le
moment privilégié pour chaque ____________, d’aller à
la rencontre de ses ____________ et de leur exposer son
____________ et ses projets.
Ils peuvent également se servir de la presse écrite ou
____________ comme d’une ____________ qui leur est
largement ouverte en période de ____________. Toutes
les formations politiques disposent d’un ____________
équivalent sur chaque station de radio ou chaîne de
télévision.
Dans les semaines précédant la consultation, chaque
____________ reçoit une ____________ où sont
rassemblés toutes les professions de foi et les
programmes des candidats. Afin de ne pas influencer
____________, la loi a interdit la publication une
semaine avant chaque scrutin, des sondages d’opinion.
candidat (a);
temps d’antenne (b);
audiovisuelle (c);
électorat (d);
enveloppe électorale (e);
consultation électorale (f);
campagne électorale (g) (2);
électeur(s) (h) (2);
tribune (i);
programme (j)
5. Complétez l’article suivant par les mots et expressions:
opposants – campagnes électorales – voix – coup de force – récolter – (être) sur le pied de
guerre – élection générale – suffrages – financements – sondages –
Sous la tutelle de Buchanan, le Reform Party deviendrait un nouvel instrument de la
droite religieuse abandonnant la réforme du système de financement des ____________.
Buchanan n’a pas encore gagné. Ses ____________ au sein du parti sont aussi ____________ et
promettent tout faire pour contrer ses manœuvres. Ils sont d’autant plus motivés que le
____________ de Buchanan pourrait bien mener à la disparition rapide de cette formation, qui
doit ____________ au moins 5% des ____________ lors de chaque ____________ pour
continuer à bénéficier des ____________ de l’État fédéral. Or, selon les derniers ____________,
Pat Buchanan ne récolterait guère plus de 3% des ____________ à la présidentielle.
B. L’image d’un politicien: Daniel COHN-BENDIT.
Un visage, un passé, une attitude.
64
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Cohn-Bendit l’agitateur
Mai 1968, Dany fait virer la France au rouge: rouge passion, rouge révolution, rouge
colère. Printemps 1999, Cohn-Bendit se met au vert. L’Europe est le nouveau combat de cet
agitateur d’idées, éternel bateleur d’estrade.
Le politicien. Qui dit Cohn-Bendit dit Mai 68: pavés, grenades lacrymogènes, amphis en
révolte, arbres arrachés sur le boulevard Saint-Michel, c’est lui. Il est une icône. Un repère dans
le passage du temps. Il a beau avoir disparu de longues années de la vie politique française, il lui
reste attaché.
Mais le Cohn-Bendit version 99, tête de liste des Verts français aux élections
européennes, ne veut pas incarner la nostalgie. Mai 68, il le sait, s’est son capital de sympathie,
son trésor médiatique. Il ne tient pas à le dilapider par des références trop nombreuses. La
révolution, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. La résistance, la rebellion, la révolution, ce
n’est ni un style, ni une posture, ni la gestion médiatique d’un vieux capital de sympathie
contestataire. Ses anciens compagnons de route se sont perdus dans les combats utopiques ou
bien se sont accommodés au mieux des réalités capitalistes. Lui, il avance. Il fait de la politique.
Inutile de chercher chez ce pragmatique, cet euro-enthousiaste, un ancien révolutionnaire surgi
de nulle part. Sa démarche d’aujourd’hui tient davantage aux expérimentations des années 1970
(communautés, mouvements associatifs, gauche alternative) qu’à la contestation frontale des
années 1960. Il sait estimer les rapports de forces, il étudie les faiblesses de l’adversaire et en tire
parti au bon moment. La manière dont il a su s’imposer aux Verts français est un modèle du
genre: faire parler de soi, organiser le débat autour de soi et, finalement, s’imposer comme
solution unique.
L’homme. Mais l’homme n’est pas seulement un animal politique initié dès l’enfance
aux arcanes des rapports de forces. C’est une gueule. Il séduit, accroche la lumière. En forme,
c’est un visage d’enfant espiègle; fatigué, il a les traits d’une rock star. Cette photogénie, il sait
en user. Pas un magazine qui n’ait affiché son visage en couverture: du Nouvel Observateur à
Elle, de l’Express à Top Famille, Dany ne néglige aucun média. Il y a trente ans déjà son œil
narquois accrochait tous les objectifs. Calcul politique? Pas seulement. Fils de Freud, il l’avoue
aussi, dans un mélange de franchise et de rouerie: «Je suis narcissique».
Son discours. Mais la gueule n’est pas tout. D.C.-B. n’est pas seulement une image où se
lirait dans une sorte d’hallucinante accélération du temps le passage de trente années. C’est un
discours. La voix est forte, parfois emportée. On sent l’homme habitué à dominer les aulas
étudiantes. Il sait user des ficelles, mettre les rieurs de son côté, résumer, au risque de les
caricaturer, les arguments de ses adversaires.
L’EUROPE
«Seule l’Europe peut nous défendre et nous protéger contre les folies et les risques d’une
globalisation qui part à la dérive. Maîtriser la mondialisation, ce n’est pas la refuser; c’est lui
donner un nouveau sens avec l’Europe pour modèle».
(Point de vue, Le Monde, 4 février 1999)
L’ENGAGEMENT
«Mon histoire personnelle joue aussi: d’Allemagne en France, de France en Allemagne...
C’est une histoire bizarre, d’amour et de haine (...). Je ne me sacrifie pas pour l’Europe, ni pour
les Verts français. Non, j’aime ça. Il y a quelque chose de fondamentalement sensuel dans une
campagne électorale. C’est aussi une entreprise de séduction».
(Interview, Charlie Hebdo, septembre 1998)
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
65
LE RÉFORMISTE
«Je reste le révolté d’antan, le chômage, la précarité sont intolérables (...). Mais c’est
aujourd’hui et sans attendre les lendemains qui chantent que je veux participer à leur éradication,
en réformiste que je suis».
(Lettre ouverte à Pierre Bourdieu, Libération, 26 décembre 1998)
LA CIBLE
«Je trouve ça parfait. Et comme dans tout bon western, il y a un rendez-vous à OK
Corral. Je suis prêt à débattre avec Chevénement, Hue, Pasqua, Séguin. Où ils veulent et quand
ils veulent».
(Interview, Libération, 6 janvier 1999)
VOCABULAIRE
les arcanes = 1. toute opération dont le secret ne doit être connu que des seuls initiés
2. chose mystérieuse; secret (généralement au pluriel): découvrir les arcanes de la
nature, de la politique.
accrocher = attacher, suspendre. (dans le contexte: attirer l’attention)
accrocher l’objectif, la lumière = être le point de mire
un œil, un regard, un sourire narquois = ironique, malicieux.
roué, e (adj.) = (péjoratif). Se dit d’une personne hypocrite, très rusée et sans scrupule sur le
choix de ses moyens:
Ne vous fiez pas à ce jeune homme: c’est un petit roué.
la rouerie
= la ruse, l’hypocrisie.
On l’avait mis en garde contre les roueries de cet individu.
tirer les ficelles (fam.) = diriger une affaire sans se montrer ou sans être connu; mener le jeu.
en tirer parti = en profiter
avoir beau + Infinitif: Il a beau avoir disparu de la scène politique, il lui reste attaché.
même si: Même s’il a disparu de la scène politique, il lui reste attaché.
malgré + Nom: Malgré sa disparition de la scène politique ...
Part, Parti ou Partie? Etudiez les expressions suivantes:
PART (n.f.)
PARTI (n.m.)
h. prendre le parti de = se décider à
a. faire part = transmettre, communiquer
i. hésiter sur le parti à prendre (contr.)
b. prendre part à un travail = contribuer
j. prendre parti = choisir, prendre position
c. pour ma part = en ce qui me concerne
d. faire part à deux = partager
k. prendre son parti de quelque chose; en
e. faire la part des choses = tenir compte de prendre son parti = s’y résigner
l. tirer parti de = exploiter, utiliser
f. prendre en bonne / mauvaise part =
m. être de parti pris = être subjectif
= interpréter en bien / en mal
g. faire la part belle à quelqu’un = lui
donner le beau morceau; lui faciliter les
choses
PARTIE (n.f.)
1 = élement d’un tout: n. faire partie de = appartenir
66
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
2 = personne qui participe à un acte juridique:
o. être juge et partie = juger une affaire où l’on est personnellement interessé;
p. prendre quelqu’un à partie = s’en prendre à quelqu’un, l’attaquer
3 = durée d’un jeu; divertissement
q. J’organise une partie demain soir = une surboum (fam); une surprise-partie.
EXERCICES
1. Complétez les phrases suivantes avec des expressions tirées du tableau ci-dessus, au temps et
modes demandés par le contexte:
1. Si vous .................. d’une collectivité vous beneficiez d’un tarif réduit.
2. Si vous voulez .................. à l’excursion, il faudrait vous inscrire sans tarder.
3. Si je ne lui avais pas .................. de mon projet, il m’en aurait voulu.
4. Si vous désirer .................. le meilleur .................. de votre séjour à Paris, ce guide ne
vous suffira pas.
5. Si vous exprimez votre opinion, on vous reproche d’..................; si vous ne
.................. on vous accuse de lâcheté.
6. Si j’avais été à votre place, j’aurais .................. inverse.
7. Si la police n’était pas intervenue, le malfaiteur aurait été .................. par la foule.
8. Si le problème se révélait insoluble, il vous faudrait en ..................
9. Si vous .................., vous vous apercevez que la situation n’a rien de désespéré.
10. .................. je n’ai pas décidé de me joindre à ce projet et de m’y investir.
COMPREHENSION
1.
2.
3.
4.
5.
Qu’apprenez vous sur Daniel Cohn-Bendit? Résumez son parcours d’homme politique.
Quelles valeurs défend-il?
Il est le représentant de quel parti politique? Qu’est-ce qui indique dans le texte le
changement de son orientation politique?
Quels atouts met-il en jeu pour gagner l’audience des électeurs?
Commentez cette affirmation du politicien français: «une campagne électorale, c’est aussi
une entreprise de séduction». Trouvez des justifications dans le texte. Précisez ensuite votre
point de vue.
Comment exploiteriez-vous les informations de ce texte pour réaliser le spot électoral de
Cohn Bendit lors des élections au Parlement européen? Précisez: le cadre, les circonstances,
les symboles utilisés. Quel slogan électoral vous inspirent sa personnalité et les valeurs
qu’il défend? (300 mots)
GRAMMAIRE
L’expression du but
Pour
Afin de
Dans le but de
+ infinitif
Exprimer le but
Elle est partie pour ne pas voir Claude qui allait
arriver.
J’ai téléphoné afin d’obtenir un rendez-vous.
Il part à l’étranger dans le but d’aider les plus
démunis.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
En vue de
+ nom
+ infinitif
(projet à plus ou moins long terme)
Pour que
Afin que
+ subjonctif
De sorte que
De peur de
+ infinitif
De peur que
+ subjonctif
(but à éviter)
De façon à
+ infinitif
De manière à
(but lié à l’idée de manière)
67
Je vous propose cet exercice en vue de votre
préparation à l’examen.
Il fait des économies en vue de s’offrir un beau
voyage.
Il a déménagé pour qu’elle ne puisse plus le voir.
.................. afin que ..................
..............de sorte que ..................
Elle ne sort pas de peur de retomber malade.
Je ne l’ai pas dit à Pierre de peur qu’il se mette en
colère.
.................. de peur que ..................
Elle a parlé très lentement de façon à être comprise par
tout le monde.
.................. de manière à ..................
EXERCICES
1. Transformez la deuxième réplique de manière à exprimer le but, tout en conservant le sens de
la phrase.
Exemples:
– Pourquoi cours-tu si vite?
– Il faut que je me dépêche, il y a un train pour Nantes à 18 heures!
- De peur de manquer le train de 18 heures.
- Pour ne pas manquer le train de 18 heures.
- Afin d’avoir le train de 18 heures.
– Pourquoi emportes-tu le journal?
– Paul sera content de lire cet article sur Woody Allen.
- Afin que Paul lise l’article sur Woody Allen.
- Pour montrer à Paul l’article sur Woody Allen.
1 – Quand partez-vous?
– À 17 heures au plus tard, nous voulons arriver à Caen avant la nuit.
.............................................................................................................................
2 – Je ne comprends pas pourquoi tu es si coquette.
– J’aime plaire, c’est féminin ...
.............................................................................................................................
3 – Mais docteur, pourquoi me prescrivez-vous des antibiotiques?
– Si vous voulez guérir vite ...
.............................................................................................................................
4 – Tu es prête pour les examens?
– Si je veux les réussir, il faut que je dorme un peu plus ...
.............................................................................................................................
5 – Tu fais vraiment beaucoup de photos de ton bébé!
– Oui, je pense que c’est bien; il aura des souvenirs quand il sera grand ...
.............................................................................................................................
6 – Mais pourquoi as-tu toujours le nez dans ce guide de Thessalonique?
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Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
– Je trouve qu’il est important de bien préparer mon voyage, je perdrai moins de temps
sur place.
.............................................................................................................................
2. Et maintenant, interrogez-vous... Vous pouvez imaginer d’autres questions. Attention, les
réponses doivent toujours exprimer un but.
Exemples:
– Pourquoi parles-tu beaucoup en cours de français?
- Pour progresser vite.
- Pour pouvoir m’exprimer correctement quand j’arriverai à Paris.
1.
2.
3.
4.
5.
Pourquoi vas-tu toujours au café?
Pourquoi est-ce que tu te promènes toujours avec ton baladeur sur les oreilles?
À quelle occasion as-tu pris l’avion?
Je ne comprends pas pourquoi tu arrives toujours en avance.
Pourquoi bois-tu autant d’eau?
3. Synthèse. Complétez avec une idée de but.
1. Il aide ses enfants à faire leurs devoirs de façon que ____.
2. Mon mari n’élève jamais la voix pour ____.
3. Le curé écoute attentivement ses fidèles afin de ____.
4. Il ne dit pas de paroles blessantes de façon à ____.
5. Guillaume donne du sang à l’hôpital pour que ____.
6. A la bibliothèque, il lisait en silence de peur de ____.
7. Mon père a fait les courses et la cuisine de manière à ____.
8. Il ne passe jamais chez quelqu’un à l’improviste de crainte que ____.
9. Cette année, nous sommes souvent allés voir nos parents afin que ____.
10. Ce malheureux porte des vêtements très propres pour que ____.
11. Il prenait des cours du soir en vue de ____.
12. Il ne prend jamais un bébé dans ses bras de crainte que ____.
4. Synthèse. Complétez de plusieurs manières.
Exemple:
Il a senti qu’ils avaient besoin de parler tranquillement et il est parti:
afin de ne pas les gêner
pour qu’ils puissent le faire
pour les laisser tranquilles
1. Tu vas rentrer à 5 h du matin. Tu risques de nous réveiller en marchant dans le noir. S’il
te plaît, marche sur la pointe des pieds ____.
2. J’ai horreur d’aller chez le dentiste mais j’ai pris un rendez-vous quand même ____.
3. A la conférence, elle a posé beaucoup de questions au professeur ____.
4. Il était malade mais ce n’était pas le moment, avec toutes ses obligations. Il s’est donc
soigné énergiquement ____.
5. Elle est partie en vacances avec des bagages énormes ____.
6. Nous avons six enfants. Aussi ne dépensons nous jamais d’argent pour nos loisirs ____.
7. Les enfants ont préféré cacher la bêtise qu’ils avaient faite ____.
8. Ma mère nous a interdit d’aller à la manifestation pacifiste ____.
9. Il a entrepris de mettre de l’argent de côté ____.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
69
10. Ils se sont arrêtés en plein milieu de l’histoire qu’ils nous avaient déjà racontée cent fois
____.
11. C’était un sujet assez difficile mais le problème a été très bien expliqué ____.
12. Elle est enceinte et elle hésite à dire la vérité à ses parents ____.
5. Synthèse. L’homme qui voulait plaire à tout le monde ...
Ce pauvre homme organise tous les actes de sa vie pour plaire aux autres ou ne pas leur
déplaire.
Faites son portrait librement mais en utilisant diverses expressions de but ou, si vous
préférez, prenez des idées.
Tous les jours monsieur Kiveukonlème se lève à cinq heures afin de faire son petit
jogging pour rester en forme. A six heures il relit ses dossiers pour que son travail soit parfait.
__.
Ses actes
Ce qu’il veut obtenir
Ce qu’il veut éviter
-
Travailler dur
Prier Dieu
S’habiller élégamment
Offrir des cadeaux souvent
Se lever à cinq heures
Demander des nouvelles de
tous
Raconter des histoires
drôles
Etre très discret
Ne pas dire ce qu’il pense
Ne pas faire de folies
Ne rien faire de trop
original etc.
Aider les autres
Améliorer le monde
Etre le meilleur
Avoir l’air généreux
Etre apprécié de ses
supérieurs
- Faire un travail
impeccable
- Etre occupé tout le temps
- Ne pas être critiqué, etc.
-
- Se faire remarquer
- Sembler idiot
- Rester seul dans son coin
- Déranger les autres
- Fâcher sa femme
- Avoir l’air stupide
- Ne pas être aimé
- Ne pas réussir, etc.
RÉVISION
DE L’IDÉE AU SYSTEME: TRIZ
1. On doit cette science originale à Genrich Altshuller, un jeune employé aux brevets
navals, qui l’a développée dans les années 40 en Russie soviétique.
2. Après avoir débuté sa carrière comme chercheur, Altshuller s’est hissé, à la fin de sa vie,
au rang de visionnaire. Et l’on est bien obligé d’admettre que c’est un long séjour dans les camps
de travail de Staline, où l’intelligentsia russe mourrait à petit feu dans l’oubli le plus total, qui
enclencha sa conversion.
3. Alors qu’il «bricolait» au départ une technique mentale destinée à faciliter l’expresion de
la créativite des individus, il l’a élevée au rang de philosophie: la créativité serait le chemin le
plus sûr pour faire émerger des sociétés libres.
4. Sur le plan pratique, Triz procède en décomposant le processus de créativité et de
résolution d’un problème en éléments distincts. Chacun d’entre eux est ensuite disséqué à l’aide
de techniques spécifiques, destinées à entraîner la pensée de l’ingénieur qui planche sur le
problème dans une direction précise.
5. Triz est le nom d’un système universel de résolution des problèmes élaboré par un
chercheur russe dans un camp de travail stalinien. Fondé sur le développement de la créativité,
Triz ambitionne aussi de rendre le monde meilleur.
Le moyen de donner libre cours à votre pensée
L’un des intérêts de Triz est son aspect très concret. A aucune de ses étapes, cette
méthodologie ne comporte d’instruction simpliste du type «Donnez libre cours à votre pensée».
Altshuller prend soin de préciser qu’«il ne suffit pas de dire lâchez la bride à l’imagination:
encore faut-il expliciter la démarche qui permet d’y parvenir».
6. L’un des principaux enseignements de Triz consiste justement à expliciter ses propres
mécanismes, nourris des nombreuses techniques soigneusement sélectionnées par Altshuller et
ses disciples.
7. Né en 1926 à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan, Altshuller a obtenu son premier
certificat d’auteur – l’équivalent, à l’époque soviétique, d’un brevet – alors qu’il commençait
tout juste ses études secondaires. A l’âge de vingt ans, alors qu’il montre de réelles dispositions
d’inventeur, Altshuller entame une carrière dans le génie militaire.
8. C’est à l’époque où il étudiait au Bureau des brevets de la marine qu’Altshuller découvrit
les premiers principes qui allaient donner naissance à Triz, en constatant qu’il était possible
d’élaborer un modèle de résolution des problèmes techniques commun à des domaines très
divers. L’audace d’écrire à Staline pour lui suggérer de faire sortir l’Union Soviétique de la
dépression en recourant au Triz lui vallut de longues années de prison.
9. Arrêté en 1949, interrogé et torturé, il finit par «avouer» comme tant d’autres
«dissidents» avant lui et fut condamné à vingt-cinq ans de travaux forcés dans l’épouvantable
camp de Vorkura, au nord de l’Oural, au-delà du cercle Arctique.
10. Altshuller fut libéré en 1953, après la mort de Staline. Mais il lui fallut attendre encore
plusieurs années avant de pouvoir diffuser ses théories en toute quiétude. En 1959, il publia un
premier article décrivant le processus central à l’œuvre dans Triz: «L’algorithme de la résolution
créative des problèmes» (Ariz).
11. Depuis lors, l’Ariz n’a cessé d’être corrigé et amélioré par ses disciples. Il procède en
trois phases: la définition du problème, l’identification de ses contradictions techniques et
l’exploration des solutions possibles. «A bien des égards, il est plus pertinent de savoir poser la
72
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
bonne question que d’être en mesure d’y répondre, remarque David Levy. On touche là à la
différence qui sépare la connaissance de la sagesse».
12. «Le plus passionnant avec Triz, c’est que cette méthodologie ne se limite pas à un
objectif concret, comme la fabrication de tel ou tel objet, explique-t-il. Elle s’intéresse à
l’attitude qu’il convient d’adopter non seulement dans la résolution de problèmes techniques,
mais aussi dans la gestion des relations humaines ou le comportement face aux questions de
société. En fait, Altshuller se demande, d’une manière très générale, comment faire faire pour
devenir créatif, observer le monde et en résoudre les problèmes».
13. «Triz ne constituait pas un but en soi, explique Victor Fey. Il était fermement convaincu
que le niveau de bien-être offert par une société dépend en grande partie du nombre d’individus
créatifs qu’elle compte en son sein. Par exemple, il aimait dire qu’il suffirait qu’une population
comprenne à peine 5 % d’individus comme Einstein pour éviter de sombrer dans le fascisme».
14. Altshuller qui, au sortir du goulag, se consacra avec plus de conviction que jamais à la
défense de la liberté, rechercha durant toute son existence non pas comment améliorer ses
inventions, mais comment faire émerger de meilleurs inventeurs.
COMPREHENSION
1. Le texte présente des informations sur deux aspects. Lesquels?
a. La personnalité d’Altshuller – retrouvez les paragraphes qui s’y refèrent et remettez
– les dans l’ordre chronologique.
b. Triz: évolution de l’idée au système. Réorganisez le texte (les parties concernant ce
système de développement de la créativité) pour indiquer sa progression.
c. Vous allez obtenir 2 textes cohérents comportant 3 parties chacun:
- Introduction
- Contenu
- Conclusion
Ecrivez ces textes.
2. Racontez la vie de Genrich Altshuller en prenant comme point de départ de votre récit
l’année 1949 (200 mots):
En 1949 Altshuller a été arrêté pour avoir suggéré à Staline. ... Il était né ...
3. En quoi consiste la nouveauté du système Triz?
4. Quelles sont les étapes du processus créatif et comment fonctionne-t-il?
5. Commentez cette assertion de Victor Tey:
«Le niveau de bien-être offert par une societé dépend en grande partie du nombre
d’individus créatifs qu’elle compte en son sein».
6. Résumez en 100 mots, pour la rubrique «Bref» d’un journal français, le système mis au
point par le scientifique russe.
VOCABULAIRE
1. Complétez le texte avec les mots suivants:
a – En effet; b – censées; c – examen; d – quelques-unes; e – laquelle; f – panoplie; g – vite; h –
vue; i – autrement.
A première ............., Triz ressemble à n’importe ............. de ces dizaines de méthodes
............. vous apprendre à penser ............. . Cette première impression est ............. démentie par
un ............. plus minutieux. ............., Triz fait appel à une large ............. d’outils raffinés, et
............. des plus grandes entreprises étatsuniennes l’ont adopté.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
73
2. Le vocabulaire de la création. Placez-le dans le contexte et faites les accords
nécessaires:
a – brevet; b – créateur; c – inventeur; d – innovation; e – idée géniale; f – inventif; g – potentiel
créatif; h – individus créatifs; i – problème.
1. Les gens sont très ............. et la plupart d’entre eux ne le savent pas.
2. Ils ne parviennent pas à faire la différence entre les pensées qui ont un fort ............. et les
autres.
3. Ford a eu recours à cette «science» pour résoudre ............. de vibration sur ses voitures.
4. La solution trouvée a fait l’objet de nouveaux .............
5. Constater que le fruit de son labeur trouve utilité a de quoi rendre fier tout .............
6. Il a joint à son courrier un «graphe» d’............., qui présente deux dépressions.
7. Il suffirait qu’une population comprenne à peine 5% d’............. comme Einstein pour
éviter de tomber dans la dictature.
8. Ses amis estiment que la science dont il est le ............. est beaucoup plus qu’une simple
technique.
9. Il fait partie de ces individus rares qui se consacrent corps et âme à la divulgation
d’.............
GRAMMAIRE
1. Dans la phrase ci-dessous mettez les verbes entre parenthèses à la forme qui convient.
«Alors qu’ils (pouvoir) être riches à millions s’ils (faire) systématiquement payer leurs
services, ils n’ambitionnent apparemment que de rendre le monde meilleur.»
2. Modifiez le paragraphe suivant en commençant par: David Levy a expliqué que.
«Le plus passionnant avec-Triz c’est que cette méthodologie ne se limitera pas à la
fabrication de tel ou tel objet.»
3. L’expression de la cause. Choisissez, pour chaque ennoncé, la locution la plus
appropriée: sous l’effet de, à cause de, en raison de, grâce à, faute de, à force de.
1) ..........la grève de l’E.D.F., le salon de coiffure sera fermé mardi.
2) ..........un deuil récent, le préfet n’assistera pas à l’inauguration de la piscine.
3) ..........l’alcool, nos réflexes s’engourdissent.
4) ..........calmants, Patricia somnole.
5) ..........patience, nous avons triomphé de toutes les difficultés.
6) ..........mentir, il va perdre la confiance de tout le monde.
7) ..........crédits, la construction du théâtre est arrêtée.
8) ..........preuves, la police a dû relâcher le suspect.
9) Le voilier a pu être sauvé ............. l’intervention rapide des gardes côtiers.
10) .........une subvention municipale, la tribune a pu être restaurée à temps.
4. Formez des phrases comparatives à partir des suggestions suivantes:
1.
2.
3.
4.
5.
traditions – Nord – (différent) – traditions Sud.
résultats – examens – (supérieur) – résultats – autres années
nombre – étudiants – (supérieur) – nombre – étudiants – autres années.
salaire – hommes – (supérieur) – salaire – femmes?
mentalité – jeunes – (différent) – mentalité – adultes.
74
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
TEST
Lisez attentivement le texte suivant:
Ce sera un monde plus chaud et il est possible que Kiribati (les anciennes îles Gilbert),
cet État indépendant du Pacifique, et les Maldives, cette république islamique proche du Sri
Lanka, soient alors en train de disparaître du fait de la montée des océans. Si l’on en croit
l’économiste et démographe Julian L. Simon, auteur de The State of Humanity, un livre de
statistiques, les hommes qui l’habiteront verront leurs conditions de vie s’améliorer
considérablement dans tous les domaines matériels et ils continueront à s’asseoir en rond pour se
plaindre que tout va de mal en pis.
Ce sera un monde plus vieux. Entre 1995 et 2020, le nombre des plus de 60 ans aura
doublé, passant de 540 milions d’individus à plus de 1 milliard. Les pays développés seront
dramatiquement affectés par ce vieillissement. En 2025, la moitié de la population de l’Italie
aura plus de 50 ans, et un tiers des Japonais auront déjà soufflé leurs 80 bougies! Certains pays
en voie de développement seront également touchés par ce phénomène. Au cours des vingt-cinq
prochaines années, le nombre des plus de 60 ans va passer de 10% à 20% en Chine. Plus on
avancera dans le XXIe siècle, plus l’évolution démographique prendra un tour dramatique. Entre
2020 et 2050, le nombre des plus de 60 ans doublera ainsi de nouveau, pour atteindre 2 milliards
d’individus.
La multiplication des vieillards n’empêchera pas, selon tous les prévisionnistes, la
poursuite de la croissance. La révolution de l’information et la multiplication des services en
constitueront les principaux moteurs. Jusqu’en 2020, le maintien de la domination des États-Unis
dans les domaines économique, militaire et «culturel» fait également l’unanimité. A cette date, la
Chine restera, contrairement à l’opinion émise par certains dans les années 80, une puissance
naissante. L’un de ses problèmes majeurs consistera à nourrir un surplus de population important
malgré la diminution rapide de l’espace cultivé.
Ce sera un monde plus pollué. Les croisés de l’environnement y mèneront campagne très
vigoureusement, sinon violemment, pour sauver la planéte. Selon l’Agence internationale de
l’énergie, les émissions de carbone continueront en effet à augmenter, atteignant 9 milliards de
tonnes en 2010, soit 50% de plus qu’aujourd’hui. Il est probable que les États réagiront en
instituant des taxes sur l’exploitation de l’environnement. Elles alourdiront l’addition des
industriels, déjà frappés par une remontée du prix des matières premières, aujourd’hui
commercialisées à des prix historiquement très faibles. Pour la plupart d’entre elles, les réserves
connues autorisent en effet entre 30 et 80 années de production. L’épuisement progressif des
gisements, qui sera accéléré par l’industrialisation des pays en voie de développement, va
renchérir les coûts. Du pétrole aux minerais métalifères en passant par l’éau...
Ce sera un monde plus mobile, où l’information, les marchandises et les gens circuleront
plus vite et plus facilement. De São Paulo à Shanghai, les grandes villes des pays en voie de
développement deviendront des mégalopoles. Tokyo, pourtant, restera la première
agglomération, avec 30 millions d’habitants. Selon l’ONU, cinq milliards d’humains vivront en
ville en 2025.
Ce sera un monde plus uniforme. En 2020, le tigre n’existera plus qu’en captivité, le
nombre d’espèces de primates sera passé de 233 à 120 et celui des langages parlés dans le monde
de 6000 à 3000. La population mondiale aura continué, petit à petit, à se métisser.
Ce sera un monde toujours aussi inquiet. Selon le vieux proverbe cité par Julian L.
Simon: «Absence de nourriture, problème. Abondance de nourriture, abondance de problèmes.»
PATRICE PIQUARD
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
75
COMPREHENSION
1. Donnez un titre, un sous-titre à l’article.
_______________________________
_______________________________
2. Divisez-le en fragments en tenant compte de l’idée dominante et donnez aussi un soustitre a chaque partie.
_______________________________
_______________________________
_______________________________
3. Quels sont les prévisions sur l’évolution de l’humanité et de la planète. Synthétisez les
tendances en formulant une idée pour chacune.
1) _______________________________
2) _______________________________
3) _______________________________
4) _______________________________
5) _______________________________
4. Justifiez l’affirmation «l’évolution démographique prendra un tour dramatique» par des
informations du texte.
_______________________________
_______________________________
_______________________________
5. Quels effets seront à attendre après l’application des taxes sur l’exploitation de
l’environnement?
_______________________________
_______________________________
_______________________________
CONNAISSANCE DE LA LANGUE
1. Expliquez, en reformulant, le sens des expressions suivantes:
- s’asseoir en rond ..............
- tout va de mal en pis
- Elles alourdiront l’addition des industriels
- renchérir le coût
- les croisés de l’environnement
2. Reformulez les séquences en utilisant le nom correspondant de la même famille:
a. un monde plus chaud – la chaleur de la planète augmentera
b. un monde plus vieux –
c. une humanité plus nombreuse –
d. un monde plus pollué –
e. un monde plus mobile –
f. un monde plus uniforme –
g. un monde toujours aussi inquiet 3. Vous êtes un habitant de la terre de l’an 2100 et vous constatez les mauvaises prévisions
de J. Simon. Reformulez la phrase: «Si l’on en croit l’économiste ______________ de
mal eu pis» en commençant par: Si l’on avait cru…
76
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
EXPRESSION LIBRE
1. Commentez le proverbe de Julian Simon: «Absence de nourriture, problème. Abondance
de nourriture, abondance de problèmes.» Argumentez votre opinion. (150 mots)
2. Quel rapport y a-t-il entre le niveau de développement d’un pays et le vieillissement de la
population. Justifiez votre point de vue. (100 mots)
3. Quelles seront les conséquences économiques de l’épuisement des ressources dans 80
ans? (100 mots)
4. A votre avis est-ce qu’on peut réduire la pollution en instituant les taxes évoquées par
l’auteur? (100 mots)
5. Partagez-vous l’opinion de l’auteur: «Plus ou avancera dans le XXIe siècle, plus
l’évolution démographique prendra un tour dramatique.» Commentaire ( 200 mots)
BILAN GRAMMATICAL
Ce précis grammatical présente, synthétiquement, certains aspects fonctionnels de la
langue française pour répondre aux intentions de communication. Vous y trouverez les
outils nécessaires à l’expression complexe détaillée dans Stratégies de communication.
INTERROGER
a. L’interrogatin porte sur toute la phrase
Tu comprends? – Est-ce que tu comprends? – Comprends-tu? – As-tu compris?
b. L’interrogation porte sur un élément de la phrase
– Adjectifs interrogatifs: quel – quelle – quels – quelles
Quelle est son intention? – Quel métier choisir?
– Pronoms interrogatifs:
Personnes
Choses
Qui est-ce?
Qu’est-ce que c’est?
Qui lui a téléphoné?
Que demande-t-il?
Qui est-ce qui est arrivé?
Qu’est-ce qui se passe?
Qui as-tu rencontré?
Qu’est-ce que tu veux?
A qui parlent-ils?
Tu aimes quoi?
Temps
Lieu
Vous partez quand?
Où est-ce que vous partez?
Depuis quand êtes-vous rentrés?
D’où revenez-vous?
Dans combien de temps revient-il?
Par où peut-on passer?
Cause
Quantité
Manière
Pourquoi s’en vont-ils?
C’est combien?
Comment le trouvez-vous?
Pour quelle raison se disputent-ils? Vous payez combien? Il est venu comment?
LA NEGATION
a.Construction de base: Ils ne partent pas – Ils ne sont pas partis – Ne partez pas!
b. ne pas + infinitif: Il reste pour ne pas vous fâcher.
c. Double négation: Il n’a ni travail ni maison. – Ni l’un ni l’autre ne sont venus.
d. Mots à valeur négative:
– Adjectifs: aucun – pas un – nul: Il n’a nulle envie de sortir.
– Pronoms: personne – rien – aucun –pas un:
personne
Je n’ai aperçu personne.
rien
Je n’ai rien aperçu
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
77
aucun
Je n’en ai vu aucun.
pas un
Je n’en vois pas un.
Pas un n’a écrit. – Nul n’est au-dessus de la loi.
– Adverbes: Ne…plus: Elle n’habite plus ici. – Je ne l’ai plus revu.
Ne…pas encore: Il n’est pas encore revenu.
Ne…jamais: Ce voyage, elle ne l’oubliera jamais.
LES PRONOMS PERSONNELS
a. Pronoms sujets
je – nous – on = personne qui parle
tu – vous = personne(s) à qui l’on parle
il/elle – ils/elles = personnes et objets définis
b. Pronoms compléments
Le choix du pronom dépend: -du nom (pronom) remplacé: Il voit Marie.– Il la voit.
-de la préposition qui est devant ce nom: Il parle à Yan. – Il lui parle.
c. Construction avec deux pronoms
Phrases déclaratives affirmatives et négatives
Me
Te
Se
le
Nous
la (l’)
lui
Sujet
Vous
les
leur
en / y
Verbe
Marie me présente son fils.
Elle lui apporte des cadeaux.
Elle me le présente.
Elle lui en apporte.
-Tu me prête ce CD?
-Non, je t’en ai déjà prêté un. Tu ne me l’as jamais rendu.
Celui-ci, je ne te le prête pas. Va au FNAC, tu vas l’y trouver.
Phrases impératives
– le, la, les + moi, toi, lui, etc.
– moi (m’), toi(t’), lui, etc. + en
Ce livre, donne-le-moi!
Du café, donne-m’en!– Donne-lui-en!
A la forme négative, l’impératif suit les mêmes règles que les phrases déclaratives.
EXPRIMER LA COMPARAISON
a. Comparer des adjectifs et des adverbes
moins(-)
aussi(=)
+adjectif/adverbe (+ que)
plus(+)
b. Comparer des noms
moins (-)
autant (=)
+ de + nom + que (+de)
plus (+)
c. Comparer des verbes
moins (-)
autant (=)
+ verbe
plus (+)
d. Subordonnées de comparaison introduites par:
– comme, ainsi que, de même que, tel…que:
Parle moins fort!
Elle est aussi belle que toi.
Cette fille est plus belle.
Tu as eu moins de chance.
Elles ont autant de CD.
Il a plus d’énergie que moi.
Tu t’es moins reposé qu’hier.
Vous lisez autant qu’avant.
Luc travaille plus qu’avant.
Tel que je le connais, il te répondra.
78
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
– autant…que, aussi…que, plus…que, moins…que,
Il t’apprécie plus que tu ne le
d’autant plus…que, d’autant moins… que:
crois.
e. Juxtaposition de propositions introduites par plus… plus, autant… autant:
Plus je l’écoute, moins je le comprends.
f. Adjectifs de comparaison: pareil à, semblable à, analogue, identique, différent,
dissemblable, distinct .
Leurs caractères sont très différents.
g. Adverbes: de même, de la même façon, pareillement, semblablement, davantage, moins,
plutôt:
Il parle de plus en plus fort.
SE SITUER DANS LE TEMPS
a. Dans le futur
– L’événement se situe après le moment où l’on parle: futur simple ou le futur proche.
Nos amis de Paris arriveront le 31 juillet; je vais enfin les revoir.
– L’évènèment se situe avant un autre fait futur: le futur antérieur.
Elle trouvera un emploi dès qu’elle aura fini la faculté.
b. Dans le passé
– L’action est achevée au moment où l’on parle: passé composé.
Il a fini ses études.
– L’action est en train de se dérouler dans le passé: imparfait.
Il pleuvait depuis le matin.
– Deux faits sont simultanés:
Ils étaient tout contents quand ils se sont revus.
– Un fait est antérieur à un autre fait passé: plus-que-parfait.
J’ai vu le film que vous m’aviez recommandé.
c. L’emploi des temps
Modes et temps
INDICATIF
Présent
Futur
Futur antérieur
Emplois
Moment présent
Valeur intemporelle
Passé proche
Futur proche
Condition
Exemples
Maintenant, il se repose.
Il ne faut jurer de rien.
Il vient de partir.
Il finit dans cinq minutes.
Si vous vous disputez, je m’en
vais.
futur
Il finira ses études en 2003.
supposition
Elle fera une rechute.
ordre
Vous ouvrirez à 9 heures.
Antériorité par rapport au Quand tu arriveras nous aurons
futur
fini de dîner.
Supposition
Elle aura pris du retard.
Ordre
Quand je rentrerai, tu auras fini
tes devoirs.
Passé ponctuel
Ils ont dîné à 20 heures.
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
Passé composé
Imparfait
Plus –que –parfait
Passé simple
Passé antérieur
Passé surcomposé
CONDITIONNEL
Présent
Passé
SUBJONCTIF
Présent
Résultat présent /action
passée
Antériorité / présent
Futur proche
Circonstance par rapport au
passé composé
Habitude – action répétée
Discours rapporté
79
Il est midi. Je suis sorti manger.
J’ai fini dans 10 minutes.
Il étudiait quand nous sommes
arrivés.
Il lisait le journal chaque jour.
Il m’a dit: «Il fait beau»--Il m’a
dit qu’il faisait beau.
Hypothèse
Si tu m’aidais, ce serait bien.
Politesse
Je voulais vous demander…
Antériorité / temps passé
Il avait plu… On se baladait sur
la plage. Quand nous nous
sommes retournés, il avait
disparu.
Hypothèse sur un fait passé Si j’avais eu de la chance j’aurais
gagné.
Action passée
La tour s’écroula à 9.30 heures
Antériorité / passé simple
Lorsqu’il eut fini, il alluma la
télé.
Antériorité / passé composé Quand il a eu fini sa lecture, il
est sorti.
Emplois
Exemples
Conséquence
d’une Si j’avais de l’argent, je ferais un
hypothèse à l’imparfait
long voyage.
Futur dans le passé
Fait non confirmé
Demande polie
Conseil
Antériorité/
conditionnel
passé
J’ai cru qu’il viendrait aussi.
Il partirait bientôt.
Je voudrais un renseignement.
A ta place, je m’en excuserais.
On a annoncé que ceux qui
n’auraient pas payé les impôts
avant le 30 novembre seraient
pénalisés.
Conséquence
d’une Si j’étais allé à Rome, je serais
hypothèse irréelle
venu te voir.
Fait non confirmé au passé Il y aurait eu un attentat à 10
heures.
Regret ou demande polie
J’aurais préféré en être avertie.
Conseil sur une action A sa place, je ne l’aurais pas fait.
passée
Emplois
Exemples
Volonté –obligation
J’exige qu’elle me réponde.
Goûts – préférences
Je préfère que tu ne sortes pas.
Souhait – regret
Il souhaite que tu l’aides.
Doute – incertitude– crainte Je crains qu’il ne pleuve.
Antériorité
Demande-lui pardon avant qu’il
ne soit trop tard.
80
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
But
Passé
Il m’aide pour que nous soyons
prêts à temps.
Opposition
Il est venu bien qu’il soit tard.
Hypothèse – supposition
Suppose qu’elle ne soit pas là.
Opinion négative
Je ne pense pas qu’il vienne.
Possibilité –improbabilité
Vu les circonstances, il est
improbable qu’il parte.
Jugement au superlatif
C’est l’unique qui ait gagné.
Dans les relatives après Il cherche une secrétaire qui
certains indéfinis
parle chinois.
Même
sens
que
le J’exige que tu aies fini avant ce
subjonctif présent avec une soir.
idée passée (peu employé)
EXPRIMER LA CAUSE
Conjonctions
Parce que
Puisque
Comme
Prépositions
A cause de
Grâce à
A force de
Mode
indicatif
Exemples
Il est revenu parce qu’il s’y ennuyait.
Puisque vous insistez, je renonce.
Comme le studio était petit, il l’a loué.
Exemples
C’est à cause de la tempete que le train a eu du retard.
A cause de son retard nous avons manqué la partie.
Grâce à vous j’ai découvert une région magnifique.
Les oiseaux mazoutés ont été sauvés grâce aux bénévoles.
Il a remporté ce succès à force de travailler tout l’été.
EXPRIMER LA CONSEQUENCE
Conjonctions
Si bien que
(verbe)+tellement que
Tellement de+nom+que
Si + adjectif + que
Mots de liaison
Donc
C’est pourquoi
Alors
Mode
indicatif
Exemples
Elle a égaré le passeport si bien
qu’elle n’est plus partie.
Ils avaient tellement nagé qu’ils
étaient à bout de forces.
Il y a tellement de neige que la route est
coupée.
La ville est si agréable qu’on y reste.
Exemples
Le 31 juillet est jour de grands départs donc on roule moins vite.
Il a été très pris cette semaine c’est pourquoi il n’a pas répondu.
Ils m’ont mal reçu, alors je ne suis plus allé chez eux.
RAPPORTER UN DISCOURS
– Quand on passe du discours direct au discours indirect, les temps ne changent pas si le verbe
introducteur est au présent ou au futur:
Il dit: «Je ne sais pas s’il viendra». Il dit qu’il ne sait pas s’il viendra.
– Si le verbe introducteur est à un temps du passé, on doit modifier les temps selon les règles de
la concordance des temps:
Discours direct
Discours indirect
Présent
Imparfait
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
On a annoncé: «Les vols sont anulés».
Passé composé
Elle a répondu: «Je ne l’ai pas vu».
Futur simple
Elle affirmait: «J’essaierai de vous aider».
Futur antérieur
Il pensa: «Je partirai quand j’ aurai fini».
81
On a annoncé que les vols étaient annulés.
Plus-que-parfait
Elle a répondu qu’elle ne l’avait pas vu.
Conditionnel présent
Elle affirmait qu’elle essaierait de nous aider.
Conditionnel passé
Il pensa qu’il partirait quand il aurait fini.
Remarques
– L’impératif est toujours remplacé par de + infinitif.
Il m’a conseillé: «Couvrez-vous et ne restez pas dans le froid».
Il m’a conseillé de me couvrir et de ne pas rester dans le froid.
– Au conditionnel et à l’imparfait, on ne doit pas modifier les temps.
Elle m’a dit: «En voyage, j’étais sensible au regard des gens».
Elle m’a dit qu’en voyage elle était sensible au regard des gens.
Il a reconnu: «J’aimerais m’installer au Canada».
Il a reconnu qu’il aimerait s’installer au Canada.
– Au subjonctif, à l’oral et dans la langue courante, on n’applique pas les règles de la
concordance des temps.
Elle m’a dit: «Il faut que nous discutions».
Elle m’a dit qu’il fallait que nous discutions.
EXPRIMER DES SENTIMENTS
Les expressions marquées de subjectivité (sentiment ou jugement) sont généralement suivies du
subjonctif. Les sujets des deux phrases sont différents.
Exprimer un sentiment
Exemples
ou un jugement
Verbes: regretter, désirer, aimer mieux, Il s’étonne qu’ils ne viennent plus chez nous.
préférer, apprécier, s’inquiéter, s’étonner, Je désire qu’il me le dise lui-même.
détester
Il déteste qu’on se moque de ses idées.
Constructions
impersonnelles:
il
est Il suffit que vous m’appeliez à votre arrivée.
important, il est bon, il est urgent, il est utile, Il est urgent que vous leur téléphoniez.
ça me plaît, il arrive, il suffit, il est étonnant
Il arrive qu’on ne comprenne pas les bonnes
intentions.
Noms: peur, crainte, dommage, honte, On a peur qu’il ne soit pris dans un
surprise…
embouteillage.
Quel dommage qu’ils ne puissent participer!
Adjectifs: bizarre, content, désolé, heureux, Elle est heureuse que vous l’accompagniez.
choqué, déçu, furieux, triste, normal, ravi
Il est triste que tu ne sois pas reçu au
concours.
EXPRIMER LA POSSESSION
Adjectifs possessifs
Ta passion pour les vieilles pierres est contagieuse.
Leur maison a été vendue.
Appartenir (être ) + à + quelqu’un
A qui est cette voiture? Elle est à Julie. Elle lui appartient.
82
Lector univ. dr. Anne-Marie CODRESCU
Nom ou pronom + de + nom
C’est le copain de Sylvie? Mais non, c’est celui de Marie.
Pronoms possessifs
A qui est ce dossier? C’est le vôtre? – Non, le mien est sur l’étagère.
EXPRIMER LE BUT
Conjonctions
Mode
Pour
Afin de
De peur de
infinitif
De façon à
Pour que
Afin que
subjonctif
De sorte que
Exemples
Je l’appelle pour l’avertir du danger.
Nous changeons d’itinéraire afin d’éviter les bouchons.
Elle évite de l’appeler de peur de ne pas le déranger.
Il étudie beaucoup de façon à gagner le concours.
Il nous appelle pour que nous l’attendions à la gare.
On vous avertit afin que vous preniez des mesures.
On a fait les démarches de sorte qu’elle puisse partir.
EXPRIMER L’HYPOTHESE ET LA CONDITION
Comment exprimer la condition
1. – Par Si
présent
si +
sinon
présent
impératif
futur
passé composé
futur antérieur
Si tu es prêt, nous partons.
Si tu es prêt, partons.
Si tu es prêt, nous partirons.
Si c’est prêt, tu auras fini ce travail
rapidement.
= condition négative
présent
sinon + futur
impératif
futur proche
2. – Par des conjonctions + subjonctif
à condition que
+ subjonctif
pourvu que
pour peu que (= il suffit que)
3. – Par des prépositions
a) + infinitif
à condition de
faute de
à défaut de
à moins de = sauf si
au risque de
b) + nom
avec
sans
moyennant
4. – Autres moyens
= si (ne... pas)
+ une autre
solution
Dépêche-toi sinon nous
allons rater le train
-Nous partirons à condition qu’il n’y ait pas de
grève.
-J’irai te chercher à la gare pourvu que tu me
fasses savoir l’heure d’arrivée de ton train.
-Nous irons en Chine à condition d’avoir un
visa.
-Faute de trouver une chambre d’hôtel / A
défaut de trouver une chambre d’hôtel, vous
pourrez toujours aller dans un camping.
-A moins d’avoir un travail de dernière
minute, je serai chez vous à 7 heures précises.
-Au risque de te vexer, je n’aime pas ta robe.
-Avec un peu de patience, tu y arriveras.
-Sans lunettes, je n’arriverai pas à lire.
-Vous aurez ce service moyennant
pourboire.
un
STRATÉGIES DE COMMUNICATION. COMPRENDRE, RÉDIGER, ARGUMENTER
Gérondif + verbe au futur
Verbe au présent et +
présent
futur
83
-En travaillant davantage, tu réussiras à ton
examen.
Tu lui fais une remarque anodine et elle pleure
/ elle pleurera.
Comment exprimer l’hypothèse
1. – Par Si
si +
conditionnel
présent
imparfait
conditionnel
présent
plus-que-parfait conditionnel passé
sinon + conditionnel (= autrement)
2. – Par des conjonctions
-Si tu mangeais moins, tu
maigrirais.
-Si tu avais travaillé davantage, tu
aurais réussi.
-Elle n’avait pas dû venir, sinon
elle aurait laissé un mot.
a) + subjonctif
à supposer que
en supposant que
en admettant que
-Nous pourrions aller faire une
promenade en montagne, à
supposer qu’il fasse très beau.
soit que ... soit que
-Soit qu’il vienne, soit qu’il ne
vienne pas, je l’attends encore.
-C’est Pierre qui t’accompagnera, à
moins que cela ne te déplaise.
-Au cas où il aurait un malaise, il
faudrait le faire hospitaliser.
à moins que (= ne) = sauf si
b)+conditionnel
EXPRIMER LA CONCESSION
Conjonction
Mode
Même si
indicatif
Bien que
subjonctif
Locution
Avoir beau
infinitif
Préposition
Malgré
/
Mots de liaison
Pourtant
/
Quand même
Exemples
Même s’il se trompe, laisse-le faire l’expérience.
Bien qu’on se soit investis, ce projet n’a pas été retenu.
On a beau insister, il n’est pas convaincu pour autant.
Nous avons accepté malgré nos réserves.
Il a été surpris par la marée haute, pourtant on l’avait averti
Je trouverai quand même le temps de vous voir.