Unprogrammequicolle àlaréalitéduterrain - Haut-Rhin
Transcription
Unprogrammequicolle àlaréalitéduterrain - Haut-Rhin
27 Sud-Alsace V E ND RE DI 20 MAR S 201 5 L ' AL S A CE DÉPARTEMENTALES «Unprogrammequicolle « Ladéfenseduterritoire » àlaréalitéduterrain» etlesoutiendeButtner Dans le canton d’Altkirch, près de 400 personnes ont assisté mercredi soir à la réunion La dernière réunion de campagne du binôme Boule/Dahmane (SE) avait lieu mercredi publique de Nicolas Jander et Sabine Drexler (UDI/UMP) qui s’est tenue à la Halle au blé. soir à Muespach. Charles Buttner avait fait le déplacement pour apporter son soutien. Laurence Behr Sébastien Spitaleri « Nous sommes allés au contact des gens pour remonter leurs problèmes et élaborer un programme qui colle à la réalité du terrain. » Nicolas Jander et Sabine Drexler sillonnent le terrain depuis trois mois. Après une quarantaine de visites d’entreprises, d’exploitations agricoles, d’Ehpad, de rencontres avec les bénévoles des associations culturelles et sportives, et de réunions publiques, le binôme, investiparl’UDIetsoutenuparl’UMP,a rassemblé mercredi soir près de 400 personnes dans la grande salle de la Halle au blé à Altkirch, dont de nombreux élus, pour une réunion publique menée tambour battant. Grands écrans pour projeter les rencontressurleterrain,tablesdebistrot et pupitre sur la grande scène où se sont succédé les candidats et deux ténors de la politique locale, lors d’une soiréequiaduréunpeuplusde2heures 30. « Nous sommes actifs depuis plusieurs mois et nous voulons vous montrer ce soir ce que nous avons vu et entendu et ce que nous allons faire », annonce Nicolas Jander, le régional de l’étape, qui avec sa binôme ont reçu le soutien du conseiller général sortant d’Altkirch Alphonse Hartmann, qui se retire de la vie politique. Ledéputé-maired’Altkirchdéfendson adjoint aux finances et loue ses mérites « un élu sérieux, travailleur et loyal »,saluantletravaildeterrainde sa binôme, qui est, elle, adjointe au maire de Durmenach : « Il nous faut des gens comme eux, de talent, compétents et expérimentés, des élus qui seront écoutés dans cette grande Ré- « Le village de Muespach n’a pas été choisi par hasard. Ici, nous sommes danslacapitaledesAlsaciennesrévoltées. »Poursadernièreréunionpublique avant le 1er tour des départementalesdanslecantond’Altkirch, Olivier Boule, candidat avec Catherine Dahmane, s’est adressé à une soixantaine de personnes mercredi soir à la salle des fêtes de Muespach. Fidèle à sa ligne de conduite, il a une nouvelle fois revendiqué sa candidature sans étiquette, « sans aucun parti aux ordres de Paris ! » Les candidats Nicolas Jander et Sabine Drexler et leurs remplaçants Fabienne Bamond, adjointe à Illfurth, et Serge Schueller, adjoint à Hirsingue. Photo L’Alsace/L.B. gion sinon notre Sundgau ne sera qu’un minuscule confetti », Une grande région que Jean-Luc Reitzer qualifie « d’absurdité ». « Le choix est simple, il est dans la clarté, le député UMP soutient Nicolas Jander et Sabine Drexler, tout le reste n’est que confusion ». Allusion à peine voilée aux autres binômes de candidats qui au passage se font tacler dans les règles au cours de ce discours enflammé, chaudement applaudi par une salle conquise. Candidats et suppléants ont ensuite déroulé leurs remontées du terrain : Qu’avons-nous vu et qu’allons-nous faire ? « Nous avons mené une campagne de proximité pour être au plus près des acteurs socio-économiques du canton », a souligné à son tour Sabine Drexler. « Nous avons beaucoup appris de leurs réussites et de leurs questionnements. » Voici quelques éléments de leur programme : soutenir l’agriculture dans la rénovation des bâtiments, encourager les filières courtes et l’agriculture bio, stimuler l’approvisionnement des restaurants scolaires en produits bio, réduire les dépenses de l’appareil administratif départemental, concourir au maintien à domicile des personnes âgées, agir en faveur de l’augmentation du nombre de lits en Ehpad, améliorer la sécurité des routes, défendre « le bilinguisme pour tous nos jeunes »… Mais pas seulement. Le programme est touffu. Le droit local « c’est quelque chose qui marche bien », assure Nicolas Jander. « On sera vigilant à le défendre et à le maintenir, mais ce n’est pas un sanctuaire. Le droit doit évoluer, sans revenir en arrière. » Ils envisagent aussi la création « d’un observatoire citoyen pour dépoussiérer une réglementation qui pollue not r e q u o t i d i e n , p a r a ly s e n o s entreprises et entrave l’emploi. » À l’image de cette autre idée, de créer une plateforme de « la coopération transfrontalière pour résoudre, localement, les problèmes des frontaliers », et « poursuivre le développement du haut débit ». Il a également appelé à la mobilisation pour la signature de la pétition « Alsace retrouve ta voix » et exprimé sa volonté pour la tenue d’un référendum concernant la réforme territoriale : « Il faut que le peuple alsacien puisse s’exprimer sur sa destinée. » L’autre gros chapitre abordé lors de la réunion concernait le bilinguisme : « Nous devons le préserver coûte que Olivier Boule (au micro) et Catherine Dahmane ont eu la visite et le soutien du président du conseil général Charles Buttner. Photo L’Alsace/S.Sp. coûte. »Undiscoursquiatrouvéécho dans les propos de Charles Buttner, qui a répondu à l’invitation du binôme : « En Alsace, il faudrait qu’un enfa n t â g é d e 1 0 a n s s o i t d é j à trilingue », a déclaré le président du conseil général du Haut-Rhin, avant d’apporter son soutien aux candi- Le prix du «Nouvel Obs» passe mal Lors de la réunion publique de mercredi, Olivier Boule et Catherine Dahmane sont revenus sur le prix du « meilleur costume » décerné très ironiquement à cette dernière par le site du Nouvel Obs dans sa sélection des pires clips de campagne des départementales. « Le Nouvel Obs s’est attaqué à Catherine, à moi, à nous, au Altkirch : « Faire des économies pour redonner du pouvoir d’achat » Sundgau, à l’Alsace et à notre honneur. Ce soir, nous sommes là pour l’Alsace et pour Catherine », a déclaré Olivier Boule. La principale intéressée s’est aussi exprimée à ce sujet : « C’est bas et petit car on ne se moque pas de moi mais de nos traditions, de l’Alsace et de son costume. Ça me donne encore plus la niaque et l’envie de me battre. » dats : « Il faut être dans la proximité, penser aux Alsaciennes et Alsaciens qui veulent conserver leur fierté, leur territoire, leurs valeurs, voilà pourquoi je n’ai pas hésité à venir ce soir. Je souhaite que ce soient les valeurs qui recueillent des voix, pas les partis. » Se déclarant « farouchement opposé au cumul des mandats en nombre et en durée », Olivier Boule s’est également interrogé sur les futures compétences des conseillers départementaux. Il a aussi parlé des difficultés de circulation vers la Suisse et l’Allemagne qui touchent les travailleurs frontaliers : « Le Département doit orienter ses efforts sur l’axe Sundgau-Bâle. » Avant de conclure par une nouvelle touche identitaire : « Nousdéfendronsnotreterritoirepar le fédéralisme. Avec une Alsace forte etlibre,nouspourronsprendredesdécisions sans le centralisme parisien. » Kingersheim : pédagogie et proximité comme mots d’ordre Dans le canton d’Altkirch, Anne-Sarah Gugenberger et Jean Schmidt plaident pour un Candidats non encartés mais soutenus par la majorité alsacienne, Josiane Mehlen et développement des axes routiers et « une gestion rigoureuse et comptable du Département. » Vincent Hagenbach ont battu le terrain à la rencontre des citoyens de leur canton. Laurence Behr Édouard Cousin Dernière ligne droite pour Jean Schmidt et Anne-Sarah Gugenberger qui tractaient encore hier matin au marché d’Altkirch, et que nous avons rencontrés lors d’une conférence de presse. Le feuilleton à rebondissements concernant les tergiversations sur l’investiture UMP dans le canton d’Altkirch fait sourire le binôme. À trois jours du premier tour des élections départementales, les candidats Josiane Mehlen et Vincent Hagenbach – par ailleurs maires de Morschwiller-le-Bas et de Richwiller – bouclent leur campagne de terrain. En compagnie de leurs remplaçants, Philippe Maupin et Fabienne Zeller, le binôme qui se définit comme non-encarté (mais qui assume pleinement le soutien de l’UMP et de l’UDI) a arpenté le canton de Kingersheim de long en large. Adhérents de l’UMP, les deux candidats n’ont pas eu l’investiture de leur parti. Le secrétaire départemental de lafédérationhaut-rhinoise,EricStraumann a « suspendu du mouvement » JeanSchmidt.Uneannoncefaitedans une lettre « recommandée avec accusé de réception », datée du 9 mars, que nous avons eu en copie par mail. Sauf que cette missive n’est jamais arrivée au domicile de l’intéressé qui assure, sans se départir de son sourire, qu’au siège du mouvement à Paris, il est toujours bel et bien encarté à l’UMP ! Les électeurs sauront-ils décrypter ? D’autant que seul l’un des quatre candidats, si l’on compte le binôme et les remplaçants, a été suspendu du parti. Un nouvel épisode qui n’entame pas le moral du tandem -qui se présente sous la bannière « sympathisants de l’UMP », après avoir communiqué sous l’étiquette « adhérents » de ce même parti. L’une de ses priorités ? « Le développement des routes », qu’il qualifie « d’épine dorsale de l’économie ». « Il faut développer les axes les plus fréquentés vers la Suisse et vers Mulhouse. Les deux sont importants », estime Anne-Sarah Gugenberger » « autant pour permettre aux entreprises de se déployer dans le Sundgau, que de faciliter le trajet des personnes qui se rendent sur leur lieu Anne-Sarah Gugenberger et Jean Schmidt, hier matin au marché, pour la dernière ligne droite avant le scrutin de dimanche. Photo L’Alsace/L.B. de travail ». « Mais aussi que les Suisses puissent venir facilement dans le Sundgau,c’estimportantdeleurdonner la possibilité d’acheter chez nous », enchaîne son binôme dont l’un des chevaux de bataille est « d’équiper notre Sundgau en zones commerciales ». Or la compétence économie a été transférée à la Région ! « Ce n’est plus de la compétenceduDépartement,c’estvrai,maisun élu de ce conseil peut avoir des relations pour faire du lobbying dans ce type de dossiers ». Dans le domaine de la prise en charge de la dépendance, le duo déplore que « les gens ont de plus en plus de mal à payer la dépendance, la population vieillit, il y a moins d’aides à domicile pourlesfamilles.Lecoûtdelapriseen charge est très élevé et cela angoisse nos aînés de ne pas pouvoir payer. » Lasolution ?« Ilvafalloircotiseràdes caisses privées et publiques pour la priseenchargedeladépendanceetce dès aujourd’hui. » Le tandem émet une autre idée. « Quand on est jeune dans le Sundgau et qu’on n’a pas de voiture,onn’apasdetravail »,regrette Anne-Sarah Gugenberger, la plus jeune binôme de l’étape. « Les jeunes pourraient faire des heures de stages dans les Ehpad en contrepartie de la prise en charge, par le Département, d’unepartieducoûtdupermisdeconduire, ce qui permettrait aussi de resserrerlesliensentrelesgénérations ». Côté jeunesse, les candidats veulent s’engagerpourlamultiplication« des pointsd’accueilpourlapetiteenfance en créant des crèches interentreprises, avec des horaires de garde adaptés au temps de travail des parents, après 17 h, et sans oublier les mamans qui travaillent dans le commerce le samedi. » Les deux chefs d’entreprises se disent aussi soucieux des finances publiques. « Nous voulons être attentifs à lagestiondubudgetduDépartement. Ilfautunegestionrigoureuseetcomptable à chaque échelon politique afin defairedeséconomiesetredonnerdu pouvoir d’achat aux habitants. » « La proximité a été le mot à la mode pendant cette campagne. Ce qui est sûr, c’est que nous – contrairement à d’autres – sommes allés à la rencontre de la population. Les gens attendaient qu’on leur donne des explications sur cette élection départementale. Nous avons fait beaucoup de pédagogie », remarque Josiane Mehlen. « Ils voulaient aussi mieux nous connaître et beaucoup nous ont dit qu’ils étaient contents de ces moments d’échange. Cela nous a aussi permis de poser une question simple : qu’attendezvous de nous et du Département ? » « Enthousiasme politique » Les deux élus locaux et candidats disent avoir constaté que beaucoup de leurs interlocuteurs se sont dits « lassés par la politique ». « Mais si beaucoup de personnes se disent désabusées, c’est aussi parce qu’elles ont une grande attente », analyse Vincent Hagenbach. « Les gens attendent du MUL07 Josiane Mehlen, Vincent Hagenbach, leurs remplaçants et sympathisants sont allés à la rencontre des habitants de Pfastatt, hier matin. Photo L’Alsace/Darek Szuster pragmatisme, pas de la philosophie politique ». Le candidat, comme sa colistière, entend appliquer à l’échelon du département la même formule qu’ils mettent en œuvre localement. « Nous avons réussi à dynamiser nos communes. Et notre leitmotiv se résume en une phrase : l’enthousiasme politique ». Pour les deux candidats, faire la promotion d’un bilan (forcément partagé par de nombreuses structures et institutions, selon eux) n’a pas de sens. « Nous avons plutôt voulu tracer l’avenir », déclare encore le maire de Richwiller. Au fil des rencontres, et au gré des thèmes abordés par le public, ils remarquent avoir beaucoup parlé d’emploi et de solidarité. Les candidats qui se disent de sensibilité centriste – « l’humanisme, c’est notre marque de fabrique », affirment-ils –, ont aussi abordé plusieurs thèmes qui leur sont chers : « l’apprentissage qu’il convient de revaloriser et le bilinguisme, très important pour notre jeunesse compte tenu de la proximité de la Suisse et de l’Allemagne ». L’avenir de la grande région, le maintien du droit local ont aussi été des sujets récurrents. « Nous sommes persuadés, dans le domaine de l’emploi, comme dans beaucoup d’autres, que le département sera l’interface entre la grande région et l’échelon communal et intercommunal », concluent-ils. RENCONTRER Vincent Hagenbach, Josiane Mehlen et leurs remplaçants Philippe Maupin et Fabienne Zeller tiendront une dernière réunion de campagne, ce vendredi 20 mars, à 19 h 30, à la salle JeanMarie-Pfeffer à Richwiller.