IUT d`Evry : logistique agroalimentaire

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IUT d`Evry : logistique agroalimentaire
LM228_P118/119_Formation
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CARRIÈRES
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ET FORMATIONS
IUT d’Evry : logistique
agroalimentaire
L’IUT d’Evry propose une licence professionnelle baptisée Gestion de la chaîne logistique
internationale des produits alimentaires. En apprentissage ou en formation initiale ou continue,
les étudiants y suivent un cursus professionnalisant.
REPÈRES
Nom : Licence professionnelle
GLIPA (Gestion de la chaîne
Logistique Internationale des
Produits Alimentaires).
Lieux des cours : IUT Evry, 22,
allée Jean Rostand 91000
Evry
Date de création : 2003
Niveau : BAC + 3
Public : titulaires d’un BAC + 2
= DUT (GLT, GEA, TC, GACO,
etc.), BTS (Transport, Action
Commerciale, Gestion
comptable), L2 Économie et
Gestion, ou diplôme de niveau
3 reconnu par l’État.
Statut de l’étudiant : 3 au
choix de l’étudiant
(Formation Initiale (FI),
Formation en Apprentissage
(FA), pour les moins de 26 ans
et Formation Continue (FC)
Sélection: sur dossier et
entretien et/ou tests
Effectifs: une quarantaine
(une vingtaine en formation
initiale ou en Congé Individuel
de Formation) et une vingtaine
en formation par alternance
Frais : 170 € (frais
d’inscription) + 192 €
(environ pour la mutuelle
étudiante) pour les étudiants
en formation initiale
Rythmes des enseignements :
1 an selon le statut de
l’étudiant ; pour les FI, cours
d’octobre à avril, puis 16
semaines de stage en
entreprise ; pour les autres, 2
semaines de cours suivies de
2 semaines en entreprise,
puis 1 semaine de cours
suivie de 3 semaines en
entreprise.
Responsable de la filière :
Mme Phuong Nguyên :
01 69 47 72 33 ou
[email protected],
Site : www.iut.univ-evry.fr
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A
ppréhender la transversalité de la chaîne
logistique “du champ
à l’assiette”,tel est l’objectif affiché de la licence professionnelle “Gestion de la chaîne
logistique internationale des produits alimentaires” (GLIPA) du
département Gestion Logistique
et Transport de l’IUT d’Evry. Les
étudiants qui suivent ce cursus
doivent également comprendre
la problématique de chaque typologie de métier de la chaîne logistique, être capable d’anticiper
sur l’impact généré par une décision prise sur toute la chaîne alimentaire, et être en mesure d’encadrer une équipe.
La licence professionnelle,
comme son nom l’indique, veut
immerger les étudiants dans la
vie professionnelle, tout en leur
apportant des connaissances
générales sur les multiples implications de la chaîne logistique
des produits alimentaires, dans
un cadre international. Créé en
2003, le cursus est né sous l’impulsion de plusieurs grosses
entreprises : “Des responsables
de chez Carrefour en Chine que
j’avais rencontrés m’avaient fait
part du manque de candidats de
niveau Bac + 3 spécialisés en
logistique, pour faire la liaison
avec les équipes de terrain”,
LOGISTIQUES MAGAZINE • MAI 2008 • N°228
Manuel
Servio,
cocréateur
de la
licence professionnelle,
ancien
directeur
logistique
chez Kraft
Foods
Europe
explique Phuong Nguyên, responsable pédagogique. “Nous
avons notamment travaillé avec
Manuel Servio, ancien directeur
logistique de Kraft Foods Europe,
pour créer cette licence professionnelle au sein du département
Gestion Logistique et Transport
de l’IUT d’Evry”. Depuis, le
contenu de la formation n’a cessé
d’évoluer, pour tenir compte des
innovations de la filière et des
attentes des professionnels,
comme par exemple les problématiques de développement
durable et de reverse logistique,
“indispensables aujourd’hui”.
Un public très hétérogène
La licence professionnelle
s’adresse à un public d’étudiants
assez large, désireux de se spécialiser après un DEUG par exemple,
ou d’approfondir des compétences acquises dans un DUT ou
un BTS. Mais surtout, elle est également accessible pour ceux qui
sont issus de la formation continue.Résultat: sur près d’une quarantaine d’inscrits, la moitié des
étudiants est en formation initiale, l’autre moitié en alternance.
Chacun suit les cours en fonction de rythmes propres. Ainsi,
les étudiants en formation ini-
tiale suivent les cours entre les
mois d’octobre et d’avril, avant
de poursuivre sur 16 semaines
de stage.
Ceux en alternance, titulaires
d’un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, ont
d’abord un rythme de 15 jours
en entreprise puis 15 jours en
cours, puis à partir du mois de
décembre, 1 semaine en cours
suivie par 3 semaines en entreprise: “Ce type d’expérience donne
de très bons résultats sur un CV”,
remarque Saïd R’kiki, ancien
élève ayant opté pour l’alternance et actuellement prévisionniste et planificateur logistique
au sein du groupe Pain Jacquet.
“Je regrette même de ne pas avoir
effectué mon DUT en alternance!”.
Au terme de son diplôme, le jeune
homme de 23 ans a enchaîné différentes missions en intérim,
avant de se voir proposer un CDI
au sein du groupe.Agent de maîtrise à son embauche en début
d’année, Saïd R’kiki devrait passer d’ici quelques semaines cadre
à la planification de l’activité
frais du groupe: “Il s’agit notamment de gérer les contraintes de
stock, dont la durée de vie est limitée à 2 jours maximum, et de les
maintenir à leur niveau mini-
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Phuong Nguyên,
responsable
pédagogique.
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Guillaume Poitevin,
second de rayon “Produits de la mer” chez Auchan Bagnolet
mum, sans négliger la satisfaction du client”, résume-t-il.
Un programme annuel
de 550 heures
Le programme de la licence professionnelle GLIPA comporte 550
heures de cours (majoritairement
dispensées par des professionnels
en exercice), dont 110 heures de
projet en équipe consacrées à une
étude de cas ; le sujet est choisi
dans l’actualité et les étudiants
doivent développer une problématique autour de la traçabilité.
Les cours magistraux représentent environ 20 % du volume
horaire, le reste étant occupé par
les travaux dirigés : “Les cours
magistraux ont une visée de culture générale pour permettre aux
étudiants de prendre du recul”,
explique Phuong Nguyên.
Parmi les connaissances générales et technologiques, les étudiants suivent des cours d’informatique, de mathématiques, de
marketing,de logistique,de communication et de gestion comptable,et doivent apprendre à maîtriser les enjeux économiques
des marchés des produits alimentaires, grâce aux modules
de commerce international, de
connaissance des produits agroalimentaires et d’initiation au
management. À cela s’ajoute la
maîtrise des flux d’informations
dans la chaîne agroalimentaire:
réglementation, contrôle de la
qualité, transport et stockage à
température dirigée, systèmes
d’information et planification.
De plus, les étudiants sont sensibilisés au contexte international grâce aux cours sur les “us et
coutumes des pays exportateurs
et importateurs de produits agroalimentaires” : économie et civilisation des pays asiatiques, ainsi
que économie et civilisation du
continent américain.
Pour les langues étrangères,l’anglais est évidemment obligatoire,
“J’ai complété mon BTS par une licence professionnelle
pour acquérir une meilleure compréhension globale de
l’entreprise dans un contexte professionnalisant”
A l’issue de son BTS technicocommercial option “produits
alimentaires” obtenu à l’Institut
Lemonnier à Caen, Guillaume
Poitevin choisit d’approfondir
ses connaissances en poursuivant sur une licence
professionnelle : “Je voulais
apprendre à appréhender de
manière plus globale les différents flux au sein et à l’extérieur
de l’entreprise, et comprendre
les différentes interactions et
connexions avec les fournisseurs, en B to B comme en
B to C”, explique-t-il. En intégrant la licence GLIPA en
formation initiale, il profite de la
possibilité de continuer les
stages, notamment à l’étranger,
“l’occasion de confronter les
schémas appris en France sur le
terrain hors de nos frontières”.
Déjà en BTS, Guillaume Poitevin
avait effectué deux stages en
entreprise : le premier en
commercialisation au rayon
poissonnerie chez Auchan
Bagnolet, le second au service
qualité chez Copéport Marée,
coopérative de pêche en Basse
Normandie. Lors de sa licence,
l’étudiant effectue un premier
stage chez Atlantis, un grossiste
mareyeur de Rungis, en sourcing des produits de la mer
auprès de producteurs et transformateurs européens. Son
et les étudiants suivent une initiation au chinois. Enfin, pour les
étudiants en formation initiale,
le programme est complété par
2 stages en entreprise, respectivement de 1 mois et de 12 mois.
Des débouchés multiples
Dès la fin de la licence professionnelle, la grande majorité des
étudiants trouvent rapidement
CV EXPRESS
Âge : 22 ans
Salaire : 26 000 € bruts annuels
hors primes et participation
Octobre 2007 : diplômé de la
licence GLIPA à l’IUT d’Evry
Depuis novembre 2007 : agent
de maîtrise puis second de
rayon – Auchan Bagnolet
second stage l’emmène au
Vietnam étudier la filière de
production de pangasius (ndlr,
poissons). Son ambition ?
Créer en Asie ou en Amérique
Latine une structure de production de pangasius destinée à
l’exportation vers la France,
complétée par une seconde
structure de plats cuisinés.
“Monter mon entreprise est
mon objectif professionnel dans
les 5 ou 6 prochaines années”,
confie Guillaume Poitevin. “Mais
encore faudra-t-il que le marché
soit toujours porteur, qu’il y ait
une place pour mon projet et
que je dispose de la capacité
financière pour le monter. Cela
du travail,notamment ceux ayant
suivi la formation en alternance:
“Quelques-uns poursuivent sur
un mastère à l’université de Saint
Quentin en Yvelines par exemple,
mais en 2 ans, 100% de nos étudiants étaient déjà en poste”,
constate la responsable pédagogique.Parmi les principaux débouchés, des postes de responsables
logistiques, approvisionnement,
demande également de l’expérience, du personnel qualifié et
de respecter un cadre de qualité
optimal pour pouvoir exporter
vers la France ou l’Europe”.
Aussi en attendant, le chef d’entreprise en herbe affûte son
expérience sur le terrain, au
rayon “Produits de la mer” chez
Auchan Bagnolet : “La transition
de l’école à la vie professionnelle
s’est faite sans heurts, car nous
étions principalement encadrés
par des professionnels, et nos
cours fourmillaient de cas
pratiques et d’exemples
concrets, se rappelle-t-il. Très
variés, les cours nous ont
permis d’être relativement polyvalents et comprendre les
contraintes des autres, sur des
questions budgétaires ou de
qualité par exemple”. Et du fait
de son jeune âge, Guillaume
Poitevin n’hésite pas à se
replonger dans ses cours de
management opérationnel, pour
des questions liées aux
ressources humaines. D’agent
de maîtrise, le jeune homme
vient de passer second de rayon
et espère bien gravir encore
quelques marches, comme chef
de rayon voire comme directeur
de magasin à terme. Sauf s’il
monte son entreprise…
V.G
qualité ou management HACCP
dans de nombreuses PME: “Les
filles, environ 30 % de nos effectifs, s’orientent plus souvent vers
des postes de contrôle qualité”,
remarque Phuong Nguyên.Enfin
en moyenne, la fourchette des
salaires des premiers postes est
comprise entre 1600 et 2200 euros
nets mensuels.
Virginie Grolleau
N°228 • MAI 2008 • LOGISTIQUES MAGAZINE
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