Mon Petit Poney - E

Transcription

Mon Petit Poney - E
Mon Petit Poney de Jérémie Brasseur
2 femmes - 2 minutes / créé en décembre 2015 à la Maison de Quartier des Oiseaux (Mons)
par Zoé Koller et Magalie Baudouin
1
Mon Petit Poney
Jérémie Brasseur
Dans des toilettes publiques, une fashionista rajuste sa longue crinière rose devant les lavabos. Arrive
une autre fashion victim. Même coiffure My Little Pony. Les deux femmes se toisent. Rivalité.
FASHIONISTA 1, qui vient d’entrer. – Tu comptes monopoliser les lavabos encore longtemps ?
FASHIONISTA 2. – Non. Je cède toujours ma place aux sinistrées.
FASHIONISTA 1. – C’est de moi que tu parles avec ta bouche en cul de babouin ?
FASHIONISTA 2. – Et toi, tu t’es regardée ? Le jour où tu seras Miss Little Pony, les vaches
seront des licornes.
FASHIONISTA 1. – Le look My Little Pony, je t’apprends, c’est d’abord un état d’esprit. Moi,
dans ma tête je suis 100 % Petit Poney.
FASHIONISTA 2. – Ouais, dans l’haleine, surtout !
FASHIONISTA 1. – Qu’est-ce que tu y connais ? Je parie que tu ne sais même pas faire la
différence entre un poney-libellule et un poney-papillon !
FASHIONISTA 2. – Un peu que je sais faire la différence. Chez le poney-libellule, les ailes sont
transparentes alors que chez le poney-papillon, les ailes sont colorées. Et toc ! Puis, la
différence entre nous deux c’est que chez moi, il y a pas mal de classe alors que chez toi y
a pas mal de casse.
FASHIONISTA 1. – Non mais attends, tu sais à qui tu parles ? Moi, je te signale, je suis
administratrice de la page Facebook officielle des fans francophones de Mon Petit Poney.
FASHIONISTA 2. – Hein, sans déconner ? C’est toi Lovita-Pop62 ? Non !
FASHIONISTA 1. – Si.
FASHIONISTA 2. – Mais je like tout ce que tu publies ; je suis ta plus grande likeuse.
FASHIONISTA 1. – Sweet-Girly-Doll ?
FASHIONISTA 2. – Oui, c’est moi, c’est moi. Ça alors, Lovita-Pop ! je ne peux pas le croire.
FASHIONISTA 1. – Sweet-Girly-Doll !
FASHIONISTA 2. – Lovita-Pop ! (Cri hystérique des deux filles, qui tombent dans les bras l’une de
l’autre.) C’est trop, trop grave ce que je suis trop, trop contente !... Eh, si tu veux, je te
tiens la porte des toilettes.
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