Fiche HDA Cimetières militaires Nord Pas-de-Calais

Transcription

Fiche HDA Cimetières militaires Nord Pas-de-Calais
Domaine artistique : Arts de l’espace
Thématique : Etat et pouvoir
Période historique : Première Guerre mondiale
Présentation générale
Titre : Les cimetières militaires de la Première
Guerre mondiale dans le Nord Pas-de-Calais
Cimetière français :
Nécropole de Notre Dame de Lorette
Artiste, Auteur, Réalisateur ou autre : L'État
Date : Première Guerre mondiale
et entre-deux-guerres
Nature : Cimetières militaires
Contexte (historique, culturel, politique) :
C’est pendant la Première Guerre mondiale que
s’impose, en Europe, le principe de l’inhumation
individuelle des soldats tués au combat, alors
que celle-ci était jusqu’alors réservée aux seuls
chefs.
Cimetière du Commonwealth :
Cimetière du Dud Corner
Créés par les armées belligérantes pendant le
conflit (pour trouver les terrains propices aux
inhumations, identifier et enterrer les corps), les
« services d’inhumation » enterrent les soldats
tués dans des cimetières provisoires.
Après-guerre, chaque nation décide de rendre
hommage aux combattants en aménageant des
cimetières permanents selon des logiques
différentes.
Cimetière allemand :
Nécropole de Neuville-Saint-Vaast
Un grand nombre de cimetières temporaires ont
été conservés ; d’autres ont été supprimés et les
tombes qu’ils contenaient regroupées dans de
nouvelles nécropoles.
Présentation détaillée
LEXIQUE pour comprendre le tableau de synthèse :
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Commonwealth War Graves Commission : créée en 1917, la Commission des sépultures de guerre du
Commonwealth œuvre à l’entretien des sépultures de tous les soldats de l’Empire britannique puis des
pays du Commonwealth tombés lors des deux conflits mondiaux
Nécropole : vaste ensemble de sépultures
Sépulture : lieu où l’on enterre un mort ; monument funéraire
Stèle (ici funéraire) : pierre plate dressée portant une inscription ou une représentation figurée
Ossuaire : lieu où l’on dépose les ossements des cadavres recueillis sur un champ de bataille
Fosse : trou creusé pour enterrer un mort (si plusieurs cadavres sont inhumés, on parle de « fosse
commune »)
Inhumer : enterrer un corps (avec les cérémonies d’usage)
Soldat non identifié : soldat dont l’identité reste inconnue
« Soldat inconnu » : soldat français non identifié, mort au front pendant la Première Guerre mondiale,
dont le corps se situe sous l’arc de Triomphe de Paris depuis 1921. Il représente tous les soldats tués au
cours de la Première Guerre mondiale et constitue le symbole du sacrifice à la patrie.
Cimetières
militaires
Logique d’organisation
DU COMMONWEALTH
ALLEMANDS
Afin de marquer les esprits, la
France décide en 1915 de la
création de nécropoles nationales
pour regrouper les corps des
combattants « Morts pour la
France ».
Les Britanniques ont décidé d’inhumer
leurs morts sur place, pour des
raisons matérielles (liées à la
complexité et au coût du transfert),
mais aussi afin de respecter le
principe d’égalité entre les morts
connus et les inconnus. Cela explique
le grand nombre de cimetières
britanniques et la proximité entre
beaucoup d’entre eux.
En raison des surfaces
très limitées concédées
par la France, le choix des
nécropoles s’est imposé
aux Allemands.
Les tombes sont alignées en
rangées, ce qui reconstitue
l’alignement d’une armée.
Au centre de chaque nécropole,
se dresse le drapeau tricolore qui
rappelle le sacrifice des soldats.
Seuls des rosiers rouges
apportent une touche de couleur
vive.
Les tombes sont parfois disposées de
façon apparemment aléatoire dans
des orientations différentes. Il s’agit
souvent de l’emplacement originel des
tombes qui a été conservé dans les
cimetières de front.
Ce sont fondamentalement des
jardins, une reconstitution du paradis
perdu où l’Homme vivait en paix, et en
harmonie avec la nature. Ils sont
fondés sur l’insertion dans le paysage
(tous les cimetières britanniques
doivent être visibles de l’extérieur).
Les végétaux (arbres, bosquets, roses
et plantes vivaces fleuries de petite
taille) rappellent les cottage gardens.
Le gazon, tondu court, supprime les
différences et apporte la paix.
« La Croix du Sacrifice » (présente
dans les nécropoles de plus de 40
tombes) présente sur sa face avant,
l’épée de bronze de Saint Georges,
pointant vers le bas en signe de deuil.
« La Pierre du Souvenir » (présente
dans les cimetières de plus de 400
tombes) rappelle une phrase de
l’Ancien Testament choisie par
l’écrivain anglais Rudyard Kipling :
Their name liveth for evermore («
Leurs noms demeurent à jamais »).
Le cimetière doit se fondre
dans son environnement.
La croissance de la
végétation est libre ; les
arbres ne sont pas
élagués et veillent sur le
repos éternel des soldats.
Ce choix renvoie à la
mythologie germanique
qui est fondée sur la
communion de l’Homme et
de la Nature.
La confession religieuse des
soldats s’exprime par la forme de
la stèle : la croix latine en béton
armé, puis en ciment composite,
pour les soldats chrétiens ; une
stèle pour les libres-penseurs ;
une stèle avec l’étoile de David
pour les soldats de confession
israélite et une stèle avec l’étoile
et le croissant pour les soldats
musulmans.
Une plaque identifie le défunt et
porte la mention « Mort pour la
France ».
Les Britanniques ont choisi des stèles
de pierre calcaire blanche. Il fut
demandé à la famille l’emblème
religieux qu’elle souhaitait faire
graver : croix, étoile de David,
symbole musulman. Il fut proposé à
chaque famille de faire graver à la
base de la stèle une épitaphe.
Chaque croix ou stèle
porte généralement le
nom, le prénom, le grade,
les dates de naissance et
de décès.
Selon le lieu, les
sépultures des soldats de
confession chrétienne sont
marquées d’une croix de
métal noir ou de grès
blanc ou rose.
Entre celles-ci se dressent
des stèles marquées de
l’étoile de David pour les
combattants de confession
juive.
Tombes individuelles
Organisation du site
FRANÇAIS
Corps non identifiés
Exemple local
Aux côtés des tombes
individuelles, des ossuaires ont
été créés pour regrouper les
corps des combattants non
identifiés.
Afin d’honorer la mémoire des soldats
portés disparus, leurs noms sont
gravés sur des mémoriaux situés aux
côtés des cimetières.
Certaines nécropoles
comportent des
« Kameradengrabern »
(tombes de camarades)
où sont rassemblés les
corps des soldats non
identifiés.
La nécropole nationale de
Notre-Dame de Lorette est à 17
Km à l’ouest de Harnes.
Inaugurée en 1925, elle
rassemble 20 000 tombes
individuelles et les restes de plus
de 22 000 soldats inconnus dans
8 ossuaires. C’est le site (13
hectares) qui réunit le plus grand
nombre de tombes militaires
individuelles en France.
Le cimetière du Dud Corner à Loosen Gohelle est à 10 Km à l’ouest de
Harnes.
Inauguré en 1930 en présence de
Kipling (dont le fils John a été tué
durant la bataille de Loos en 1915), il
rassemble 1812 soldats. Dud
(« obus » en anglais) rappelle le
grand nombre d’obus non explosés
sur le site.
Le mémorial qui entoure le cimetière
rend hommage aux 20 586 soldats
disparus lors de la bataille de Loos.
La nécropole allemande
de la maison blanche à
Neuville-Saint-Vaast est
à 18 Km au sud-ouest de
Harnes.
Créée par les autorités
militaires françaises de
1919 à 1923, mais
réaménagée par les
Allemands entre 1975 et
1983, elle rassemble
36793 soldats qui
reposent sous des croix
noires, dont 36178
nominatives, et 8040 dans
des ossuaires. Les soldats
inconnus ont été
rassemblés dans une
fosse commune. C’est le
plus grand cimetière
militaire allemand (10
hectares) de la Première
Guerre mondiale sur le sol
français.
La tombe du général Barbot,
« mort pour la France » en 1915,
est alignée avec les autres croix,
sans souci de distinction dû au
grade.
Au sud, un carré musulman
comprend 543 tombes orientées
vers la Mecque.
Cet endroit a été profané à trois
reprises (en avril 2007, avril et
décembre 2008) avec,
notamment, des inscriptions
islamophobes.
Stèle du soldat de 2ème classe
Alexander Clingan, 53ème bataillon
(Nouvelle-Galles du Sud).
L’épitaphe signifie : « Fils bien aimé
de William et Ruth, jamais oublié à la
garde de Dieu ».
Sur chaque
croix métallique figure
l'identité de quatre soldats.
Cent vingt neuf sépultures
juives, constituées de
stèles de pierre, portant
l'étoile de David, sont
mêlées aux autres
tombes.

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