Témoignage et Entretien Lisa MATHURIN

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Témoignage et Entretien Lisa MATHURIN
Témoignage et Entretien
Lisa MATHURIN
Apprentie arboriste
Déçue par des stages dans le milieu animal, c’est par hasard que Lisa découvre l’élagage par
un ami de la famille. Depuis toujours passionnée par la nature, le métier lui plait et elle décide
de passer un BEPA aménagements des espaces naturels et ruraux. Engagée dans l’entreprise
d’élagage, elle continue aujourd’hui sa formation au CFPF pour passer son CS.
Propos recueillis par B. Michaux pour le projet SRAPI le 17 décembre 2010
SRAPI :
Comment se déroule votre insertion dans l’entreprise ?
Lisa MATHURIN :
Je suis la seule femme dans l’équipe, mais je ne fais pas de distinction entre
hommes et femmes.
Au niveau du travail, j’ai moins de force qu’un homme mais je m’entraine. Je
demande qu’on m’aide mais j’essaye déjà de faire le maximum. Ce n’est que le début, je
suis donc pénalisée par mon manque de force, mais je ne doute pas d’arriver au niveau de
mon employeur. En compensation, en tant que fille, je fais un travail plus soigné, plus fin
bien qu’il prenne un peu plus de temps. Je veux faire un travail réfléchi : ce n’est pas
parce qu’un client demande une coupe que je la réaliserai si elle n’est pas justifiée.
SRAPI :
Doit-on adapter le travail pour les femmes ?
L. M. :
Si on doit adapter le travail, c’est que nous sommes plus faibles. Mais comment
évoluer si nous n’avons que du travail à notre portée et aucune possibilité de se
perfectionner autant physiquement que techniquement.
SRAPI :
Pensez-vous qu’une femme dans une entreprise soit une chose
positive ?
L. M. :
Ca ne change rien du tout. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis, comme tout le
monde. Bien sûr il y a des préjugés, des interrogations pour savoir si je serai capable de
me débrouiller. Quant aux clients, ils sont contents de voir une femme grimper. Dans un
métier d’hommes, les gens aiment bien voir quelque chose qui sort de l’ordinaire.
SRAPI :
Conseillerez-vous à une autre femme de travailler dans ce secteur ?
L. M. :
Si ça lui plait, oui. Ce métier est un partage entre l’humain et la nature. C’est un beau
métier, je suis fière de l’exercer. De plus, je veux montrer aux gens que leurs préjugés
n’ont pas de sens et que des personnes, plus faibles qu’un homme, peuvent faire le
même métier et peut-être mieux.
SRAPI :
Comment orienter les femmes vers le métier d’élagueur ?
L. M. :
Pour ma part, personne ne m’a orienté dans cette voie. Pour aller dans ce métier, il
faut que celui-ci soit accessible, des efforts seront encore à faire avec le matériel
notamment. Ce métier pourrait être présenté avec les autres métiers du bois dans les
écoles et il faudrait faire beaucoup de publicité comme on en voit à la télévision en
montrant des hommes et des femmes. Elles croient toujours que ce métier est trop dur. Il
y a toujours des idées préconçues et des préjugés.
En réalité, le seul frein pour faire ce métier c’est le regard des autres, sinon rien ne
peut empêcher quelqu’un de faire ce qu’il aime.

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