Un projet de Coopération Internationale avec l`Ile de

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Un projet de Coopération Internationale avec l`Ile de
Un projet de Coopération
Internationale avec l'Ile de Pâquea
Ce texte a été écrit par les élèves de la classe de BEPA 2 5ervice - Vente des produits horticoles et de jardinage, avec l'aide
de Gérard Bianchi, documentaliste et d'Eric Goës, enseignant d'Education 5ocio-Culturelle.
Ce projet de coopération Internationale est né d'une volonté des élèves de se "rapprocher" de leurs "cousins" pascuans et
d'un P.U.5. (Projet d'Utilité 5ociale]. Ce dans le but de découvrir plus largement la diversité culturelle d'un peuple ayant les
mêmes origines: notion de (grande] Polynésie.
Un Projet de (oopération internationale avec l'île de Pâques
S'il s'inscrit bien dans une politique de coopération internationale
mise en place il ya de nombreuses années au sein de l'enseignement agricole, cet échange entre lycéens de Polynésie française et
lycéens pascuans est le premier du genre. Sur les plans pédagogique, culturel et émotionnel, le premier bilan que l'on puisse tirer
est très nettement positif et laisse présager qu'il ouvrira la voie à
une longue et productrice coopération entre Tahiti Nui et Rapa Nui.
Comme toute première expérience, cet échange a laissé apparaître
quelques "péchés de jeunesse" qu'il nous appartient de "positiver"
en tirant les enseignements dont ils sont porteurs.
tu une réalité physique, immédiate et tangible. De par la proximité
de la langue, des modes de vie, des traditions culturelles, les
lycéens d'Dpunohu se sont sentis en terre polynésienne à Rapa Nui.
Le discours constant des autorités chargées de l'accueil
[Gouverneur, Maire, Directeur de l'Enseignement] mais aussi de tous
les acteurs de cet échange [guides, directeurs de ballet, familles
d'accueil] ont ponctué et martelé cette grande idée d'unicité de la
Polynésie au-delà des souverainetés nationales. Bien plus que dans
un livre, sur un tableau noir ou dans un discours politique, les
lycéens d'Opunohu ont touché du doigt la réalité d'une appartenance à une culture commune et l'évidence d'un avenir commun.
Le plan pédagogique:
L'apport pédagogique d'un échange de ce type se répartit en trois
temps ou en trois phases que l'enseignant doit mettre à profit pour
développer chez l'élève la responsabilité, l'organisation, le savoir,
la restitution et l'utilisation de ce savoir. Par le fait même, un tel
projet s'inscrit pleinement dans le cadre éducatif et se démarque
d'un simple "voyage de fin d'année".
• Durant la phase de préparation, les élèves du lycée d'Dpunohu ont
été fortement impliqués dans les démarches administratives, organisationnelles et financières du projet. Dans l'esprit des organisateurs, il ne s'agissait surtout pas de proposer un "voyage clé en
main". Matériellement les élèves ont été amenés à se prendre en
charge en participant activement au montage financier du projet. En
outre un travail transversal a été effectué dans diverses matières
pour aborder cet échange de la manière la plus globale [histoire,
géographie, culture, économie ... ]
• Durant l'échange proprement dit, un programme rigoureux a été
élaboré en concertation avec les responsables de l'Education
Municipale de Rapa Nui, afin de tirer profit "au maximum" des
richesses culturelles, archéologiques, économiques et, sociologiques du pays "recevant". Autant que cela a été possible, les
élèves ont été placés en situation d'acteurs et non de consommateurs.
• La phase retour est synonyme de restitution des acquis. Les notes
prises au cours de l'échange, les photos, les documents ramenés de
Rapa Nui, sont l'objet d'un travail de synthèse qui se matérialise
par la rédaction de compte-rendu, de diaporama, de rencontre avec
la presse locale et avec les autorités.
Le plan émotionnel:
Les adieux interminables à l'aéroport, les larmes, les chants, les
prières d'action de grâce, les échanges d'adresses, de numéros de
téléphone, les promesses de retrouvailles sont autant de "marqueurs" d'une totale réussite d'un tel échange. Cette réussite "émotionnelle" n'est pas l'aspect le plus négligeable de l'expérience car
elle recouvre d'une façon moins raisonnée mais tellement plus sensible tous les autres aspects de l'échange.
Le plan culturel:
Le choix de Rapa Nui n'est évidemment pas le fait du hasard. De plus
en plus se développe au sein du "triangle polynésien" une prise de
conscience de l'unicité de l'histoire, de la culture et l'inéluctabilité
d'un avenir commun. Les termes de "famille polynésienne" ou de
"cousins du Pacifique" qui pour des lycéens pouvaient relever de la
pétition de principe ou du vœu pieux ont grâce à cet échange revê-
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Quelques pistes de recherche pour une amélioration des échanges.
Comme nous le disions en préambule cet échange a laissé apparaître
quelques "péchés de jeunesse" qu'i 1nous appartient de "positiver"
en tirant les enseignements dont ils sont porteurs.
Au niveau de la préparation de l'échange, il aurait été souhaitable
qu'existe une plus grande coopération entre les "institutionnels"
[Ministère de l'Agriculture, Ministère de la [ulture et pourquoi pas
Gouvernement de la Polynésie] afin de finaliser un projet beaucoup
plus global. Le terme même de coopération internationale implique
un véritable échange entre les deux parties. Lors de ce premier
échange, les lycéens d'Opunohu se sont retrouvés un peu "au-dessous" de l'accueil qu'il leur a été réservé à Rapa Nui. En dépit des
efforts personnels des lycéens, de la direction de lycée agricole
d'Opunohu, et des accompagnateurs, l'échange pourrait être qualifié de "mono-latéral" tant était grande la munificence de l'accueil
Rapa Nui et modeste l'apport de Tahiti. Fort heureusement il reste
un deuxième volet à cet échange, deuxième volet que nous comptons mettre à profit, avec les autorités locales, pour prouver que les
Polynésiens savent autant donner que recevoir.
Au niveau du moment de l'échange, le choix d'une période extra-scolaire peut prêter à discussion. Certes, cette période de Tapati a permis aux élèves d'assister à des spectacles et de rencontrer un
"résumé de culture" Rapa Nui. Cependant la réalité économique, culturelle et sociale de Rapa Nui ne se résume pas à une semaine de
fête. Il aurait été souhaitable que les élèves d'Opunohu puissent
rencontrer la population de Rapa Nui dans sa quotidienneté et puissent appréhender le système éducatif de Rapa Nui autrement que
par des exposés, A cet égard il semble de la
plus grande importance de programmer l'accueil des lycéens Rapa Nui à Moorea pendant
une période scolaire si l'on tient à ce que ce
projet s'inscrive pleinement dans le cadre
éducatif et se démarque d'un simple "voyage de fin d'année",
Au niveau du choi x des élèves participant à
l'échange, si l'on s'en tient à l'idée de coopération, il semblerait préférable de porter la
préférence sur des sections plus à m~me de
réaliser un projet concret, Monsieur le Maire
de Rapa Nui et Monsieur le Directeur de
l'Education Municipale semblent tout à fait
ouverts à l'idée d'un échange qui porterait
sur un projet concret d'aménagement des
espaces verts du nouveau complexe éducatif
en construction à Rapa Nui. D'autres pistes
sont à creuser dans ce sens,
Lycée Agricole d'Dpunohu - BP 730 - 98 729
Papetoai - Moorea - Polynésie França ise.
Pour en savoi r plus sur l'Ile de Pâques:
DES DIEUX REGARDENT LES ETOILES
Les derniers secrets de l'Ile de Pâques
De Catherine et Michel ORLIAC
Col. La Découvertes n38, Ed. Gallimard
2000 [1 '" Edition 1998J
Contact :
Bernard LONGUEVILLE
Proviseur du L.A . d'Dpunohu
Eric GOËS [enseignant d'E.5.C,J
eri [email protected]
Voyage d'étude
en Martinique
L'étude de la flore tropicale est au programme des élèves de Première et
Terminale Bac Pro Travaux Paysagers du LPE de Guérande. Après avoir
longuement étudié quelques espèces rares [oiseau du paradis,ficus,
anthurium .. j, sous le ciel nuageux ligérien, ces élèves sont partis en
mars 2DDI à la découverte de laflore tropicale en Martinique,
surnommée Madinina, /'Î/e aux fleurs.
A la rentrée 2000 , quelques élèves de Première Bac Pro Travaux
Paysagers sont venus me trouver :
"Ha dame, nous aimerions partir étudier la flore tropicale sur
place".
Ces élèves savaient que j'avais déjà participé , à plusieurs reprises,
à des actions de coopération menées par le lycée agricole de
Guingamp avec le Burkina Faso,
Après discussion, nous avons décidé qu'un jumelage avec un lycée
agricole pourvu d'une filière horticole, serait l'idéal. Une telle
expérience permettrait non seulement un enrichi ssement culturel ,
mais aussi un échange de savoir-faire et de connaissances techniques,
Je regrettai en effet, lors de mes précédentes expériences de
coopération, que l'échange soit souvent non réciproque. Nous
avons donc proposé cette idée de jumelage à plusieurs lycées
agricoles des DOM TOM, Le LPA du Robert, en Martinique, nous a
rapidement fait part de son enthousiasme. Nous somm es partis au
printemps 2001, pour un séjour de quinze jours, Le professeur de
travau x paysagers et moi-m~me étions les accompagnateurs des
onze élèves de première et Terminale bac pro, Le programme des
visites a été élaboré préalablement, en concertation avec les
enseignants martiniquais,
Le voyage d'étude me semble ~tre un indispensable préalable à
toute action de coopération. De même, l'observation d'actions de
coopération menées pa r des acteurs locaux, peut- ~tre riche d'enseignements, Des élèves n'ayant jamais voyagé peuvent-ils se lancer d'emblée dans des actions de ce type?
Il m'a donc semblé essentiel, que nos élèves observent des expériences de coopération initiées au niveau local. Nous avons rencontré à plusieurs reprises les paludiers de Guérande qui mettent
en place des salines dans certains pays en voie de développement
[Bénin, Guinée .. J, Ces pays utilisent habituellement pour produire
du sel , des systèmes ignigènes, c'est-à-dire en brûlant les palétuviers. Ceci entraîne une destruction de la mangrove qu'il faut
absolument contrarier pour éviter un bouleversement écologique
irrémédiable. Un documentaire, Houla-Ko, relate cette rencontre
entre les paludiers de Guérande et les Béninois.
Avant de partir, les élèves ont été initiés à la flore tropicale. Ils
ont du également se documenter sur l'histoire, la géographie et la
culture de la Martinique.
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Après cette première étape d'observation, et de recherche documentaire, nous avons réalisé le plan de financement de ce voyage
d'un budget de 50000 francs.
Nous avons créé le club "tropi-horti" affilié à la Fondation Nicolas
Hulot [FNH] . [eci nous a permis de bénéficier de conseils techniques, de documentation et d'un coup de pouce financier de 2000
francs. Une responsable de la FNH est venue rencontrer les élèves
avant leur départ et constater la pertinence de notre projet. Nous
avons également obtenu une subvention de 3000 francs provenant
de l'association nantaise "Rives Jeunes" qui octroie des bourses
aux voyages éducatifs. Les collectivités locales [région, commune]
ont également participé au financement de notre projet. Enfin, les
élèves ont autofinancé leur voyage par différentes actions: tombola, vente de tee-shirt et sollicitations de leurs maîtres de stage.
L'accueil sur place a été extraordinaire. Les enseignants du LPA se
sont relayés pour nous faire découvrir les richesses de leur
région. Nous avons pu non seulement visiter les parcs, jardins tropicaux et exploitations [bananeraie, canne à sucre] mais aussi en
rencontrer les différents responsables. Les élèves ont ainsi pu
appréhender d'autres conceptions de l'aménagement paysager.
Ils ont également été sensibilisé à la protection de l'environnement, notamment grâce à une visite commentée de la mangrove, et
à une rencontre avec des responsables du Parc Naturel Régional.
Les échanges avec les élèves du LPA ont eu lieu lors de séances
communes de reconnaissance des végétaux tropicaux sur le site de
l'établissement. De plus les moments de loisirs communs [randonnée dans la forêt tropicale, foot, sortie kayak ... ] et les repas pris
ensemble ont permis aux élèves d'échanger plus librement.
Les élèves partis pour découvrir la flore tropicale, ont pris
conscience que cette nature est dépendante d'une culture [histoire, patrimoine ... ], et inversement. Beaucoup de végétaux trouvés
sur l'île aux fleurs doivent leurs origines aux voyages des hommes
ou aux expériences des botanistes. Des produits tropicau x [canne
à sucre, banane ... ] utilisés couramment dans notre alimentation
ont bouleversé les modes de production locaux, avec, par exemple,
la colon isation ou la mono-production. Ainsi, la Maison de la Eanne
à Sucre que nous avons visité parlait plus d'esclavage et de colonisation que de ce végétal.
Le voyage d'étude a également permis de fonder une réflexion sur
un tourisme responsable et respectueux de l'autre. [eci est loin
d'être négligeable dans notre civilisation des loisirs où nous
sommes de plus en plus invité à découvrir l'étranger. Le voyage
acquiert ses lettres de noblesse quand il ne se contente pas d'être
déplacement, mais quand il s'accompagne d'une ouverture à l'altérité. Il s'agit d'abord d'une expérience sensorielle puisqu'à peine
sorti de l'avion nous sommes envahis par d'autres images,
d'autres bruits, d'autres goûts, d'autres odeurs. Après l'euphorie
liée au dépaysement, des réactions de rejet ne tardent pas à apparaître devant ce monde étranger et insécurisant, [[eci peut se
manifester par exemple par le refus de manger local.]
Or, la découverte de savoir faire et de connaissances dans un
domaine commun offre une structure sécurisante.
Sur place, les élèves ont fait preuve d'un réel intérêt pou la culture martiniquaise Ils ont tous appris quelques rudiments de [réole,
se sont initiés à la confection des accras ou à la danse locale, le
zouk. [e voyage d'étude a donné naissance à des prolongements
intéressants: un élève a par exemple réalisé son stage de fin
d'année chez un paysagiste spécialisé dans le bambou.
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En attendant d'accueillir les élèves du LPA le Robert, nos élèves
travaillent actuellement à la restitution de ce voyage d'étude qui
prendra la forme d'une exposition. [elle-ci aura pour but non seulement de faire découvrir la flore découverte en Martinique mais
aussi de sensibiliser à la protection d'un environnement fragile.
Enfin cette exposition sera animée par un souci constant de mise
en relation de la nature et de la [ulture .
[ette exposition pourra dès mars 2002 être accueillie par les
lycées agricoles de la région.
Florence SAFFROY
Enseignante E.5.[ - L.P.E. Guérande
[ontact :
Pour les actions de coopération menées par les paludiers de
Guérande > [oopérative sel de Guérande et Univers-sel:
Tél. : 02.40.52.01.25.
Film Houla-Ko et le fils du soleil et du vent durée B5 mn
Renseignements au LE.M.P.A.M .A . P.MoLLo.
Beg Meil. 29170 FOUESNANT
Tél. : 02.98.94.40.70.
Fax: 02.98.94.40.79

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