SUJET : MEDECINS PARAMEDICAUX ACCES AUX SOINS SOINS

Transcription

SUJET : MEDECINS PARAMEDICAUX ACCES AUX SOINS SOINS
SUJET : MEDECINS PARAMEDICAUX ACCES AUX SOINS SOINS DE VILLE LIBERAUX
PATIENTS-USAGERS MEDICO-ECONOMIE
Consultations en hausse avec le triage téléphonique en médecine générale
(étude britannique)
LONDRES, 4 août 2014 (APM) - La mise en place d'un triage téléphonique pour obtenir
un rendez-vous chez le médecin généraliste dans la journée a fait augmenter les
consultations dans le mois suivant, pour un coût globalement similaire au système
habituel, dans une grande étude randomisée contrôlée britannique à paraître dans The
Lancet.
Le triage téléphonique est de plus en plus utilisé pour gérer les demandes de rendezvous en médecine générale mais l'intérêt de cette approche est peu documenté,
rappellent le Pr John Campbell de l'University of Exeter Medical School et ses collègues.
Pour évaluer ce dispositif, ils ont conduit une étude auprès de 42 cabinets de médecine
générale qui ont été randomisés entre un triage téléphonique effectué par un
généraliste, un triage fait par un infirmier à l'aide d'un logiciel d'aide à la décision et la
gestion habituelle des appels.
Les patients inclus cherchaient à obtenir une consultation le jour même de leur appel
mais pour des motifs ne relevant pas d'une urgence vitale.
Sur la base des informations recueillies, il était soit donné des conseils au patient pour
qu'il se soigne lui-même, soit proposé une consultation ou un entretien téléphonique
avec un médecin ou un infirmier plus tard dans la journée ou un autre jour, soit proposé
une consultation dès qu'une place était disponible.
L'analyse, menée en aveugle, a porté sur 16.211 patients au total.
Le triage téléphonique par un médecin généraliste était associé à une moyenne de 2,65
contacts pour des soins primaires (quels que soient le motif, le professionnel et la
modalité de contact) dans le mois suivant l'appel, contre 1,91 avec le système de
gestion habituel, soit une hausse statistiquement significative de 33%.
Des résultats similaires ont été obtenus avec le triage téléphonique effectué par un
infirmier, avec 2,81 appels en moyenne dans le mois suivant, contre 1,48, soit une
augmentation de 48%.
Les auteurs notent que le triage téléphonique par un généraliste était également
associé à une diminution des consultations en médecine générale en face à face de
39% mais à une multiplication par 10 des consultations téléphoniques avec le médecin.
De même, lorsque le triage téléphonique était effectué par un infirmier, les consultations
au cabinet étaient réduites de 16% mais les consultations téléphoniques avec l'infirmier
étaient multipliées par 100.
Quant aux coûts, le triage téléphonique (formation, temps, logiciel) n'a pas eu d'impact
significatif car ils étaient estimés globalement à 75 livres sterling en moyenne sur 28
jours pour un appel dans les trois groupes.
Ces résultats, issus de la plus grande étude menée à ce jour sur le triage téléphonique
de patients cherchant une consultation en médecine générale pour le jour même, ne
confirment pas que cette gestion des appels permet de réduire la charge de travail mais
suggèrent une redistribution entre les acteurs de soins primaires, concluent les
chercheurs.
Le triage téléphonique semble pouvoir être utile selon l'objectif que l'on veut atteindre,
commentent-ils.
Même si cette méthode de gestion des appels apparaît sûre, ils préconisent de surveiller
attentivement les recours aux urgences et les décès et d'en étudier les circonstances.
Dans l'étude, huit patients sont décédés dans la semaine suivant l'appel (cinq dans le
groupe de triage par le médecin, deux par l'infirmier et un avec le système habituel) mais
aucun n'a été attribué à la procédure, font-ils observer.
Dans un éditorial, Justin Osborn et Matthew Thompson de l'université de Washington à
Seattle estiment que ces résultats suggèrent qu'aucune méthode ne semble meilleure
qu'une autre, soulignant l'importance de la formation, de la compétence et de
l'expérience des professionnels qui font ce tri.
"Les demandes croissantes de rendez-vous pour soins primaires signifient que nous
avons besoin de trouver les moyens d'encourager davantage les patients à l'autogestion
lorsque cela est approprié, de proposer de nouvelles formes de consultations ou de
conseils (emails ou consultations en lignes, en élargissant les missions des pharmaciens
d'officine) et de promouvoir la recherche pour développer des compétences spécifiques
de triage ou des raisonnements cliniques en soins primaires."
(The Lancet, édition en ligne du 4 août)
ld/sl/APM
[email protected]
LDRH1005 04/08/2014 12:15 ACTU
©1989-2014 APM International.