POLITIQUE DE SANTÉ
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POLITIQUE DE SANTÉ François Hollande appelle à un accord international sur le cancer à l'image de celui sur le climat Publié le 31/10/16 - 23h09 - HOSPIMEDIA En ouverture du congrès mondial contre le cancer, François Hollande, le président de la République, a fait part de sa volonté de traiter les questions relatives à ce "fléau social" sur le plan international. Une coopération qui permettra notamment de garantir un accès universel aux traitements, mais qui reste à construire. "Aucune propriété intellectuelle ne devrait avoir pour incidence l'exclusion", exhorte Michel Sidibé, le directeur exécutif du programme commun des Nations unies sur le Sida (Onusida). Un principe exposé à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du congrès mondial contre le cancer, qui se tient à Paris du 31 octobre au 3 novembre. Un appel repris par François Hollande, le président de la République, qui a clôturé cette cérémonie. Il met ainsi l'accent sur "le combat de la médecine pour des traitements de plus en plus précis" et "le combat de toutes les sociétés pour garantir de la dignité aux malades". Le coût des nouvelles thérapies contre le cancer est clairement épinglé par ces interventions. Michel Sidibé calcule ainsi que si chacune se chiffrait à 10 000 dollars par patient et par an (soit un peu moins de 9 040 euros) — un chiffre bien en deçà des prix affichés de ces traitements innovants —, le coût mondial annuel serait de 170 milliards de dollars (environ 154 milliards d'euros), soit "l'équivalent de l'aide publique internationale à l'Afrique". François Hollande, de son côté, appelle à "bâtir un modèle de développement international respectueux des droits de la personne humaine". Une question émergente sur le plan international Les fondations sont déjà en train d'être creusées. À l'initiative de la France, la question des traitements innovants contre le cancer a été au menu des discussions du dernier G7 — la réunion des pays les plus industrialisés — en septembre dernier au Japon. À la tribune du congrès mondial contre le cancer, le chef de l'État s'est aussi réjoui de la tenue d'une première réunion au sein de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) des ministres de la santé des pays membres. Une première depuis 2010, qui se tiendra à Paris le 17 janvier prochain. François Hollande n'a pas manqué d'évoquer les différents plans cancers, alors que plusieurs orateurs avaient rappelé l'action de l'ancien président Jacques Chirac dans la lutte contre le cancer, au plan national comme au plan international. L'actuel président compare le Plan cancer à un "chantier présidentiel", dont les "fondements ont été posés" par Jacques Chirac. Le troisième Plan cancer, dont il est à l'initiative, n'est encore qu'à mi-parcours que des "résultats sont déjà visibles", assure-t-il. Des premiers succès qui s'expliquent à la fois par les efforts faits en matières de dépistage (mise en œuvre de nouveaux tests, suivi spécifique sur le cancer du sein, création du paquet de cigarettes neutre), de qualité de vie (droit à l'oubli) et de recherche. En ce qui concerne ce dernier domaine, l'horizon est fixé à 2025, afin de creuser le sillon de la médecine personnalisée. Convergence des luttes Le président de la République a aussi repris à son compte les propos de Letizia Ortiz, la reine d'Espagne, qui soutient que ce que "nous mangeons, buvons ou respirons à son importance". François Hollande aborde, par ce biais, le caractère évitable de la moitié des cancers, en raison d'une exposition trop importante au soleil ou à certains polluants. "Des aléas qui correspondent en fait à des agents pathogènes. C'est là que la lutte contre la pollution et la lutte contre le cancer se rejoignent", avance-t-il, avant de mettre l'accent sur la "ténacité" dont il a fallu faire preuve pour parvenir à un accord national sur le climat lors de la Cop21 en 2015. Une marche à suivre, selon lui, pour la lutte contre le cancer. Le principal sujet des débats, pour la mise en œuvre de cet accord, sera celui du coût des médicaments innovants. Avec, comme principe fondateur, celui de l'accès universel. Michel Sidibé, le directeur exécutif d'Onusida, espère ainsi que la trajectoire des prix sera "brisée", comme celle des traitements contre le VIH. un enjeu d'autant plus important que la prévalence du cancer dans le monde passera de 14 à 19 millions de nouveaux cas par an en 2025, du simple fait de la croissance démographique, selon les calculs de François Hollande. Ce dernier compte sur "les gouvernements, les grandes organisations et sur les sociétés" pour lutter contre le cancer. Une réponse à l'invitation lancée par Jacqueline Godet, la présidente de la Ligue national contre le cancer. Elle aussi présente à la tribune lors de cette cérémonie, elle a appelé à la mise en place de coopérations : "Jamais les progrès n'ont été aussi spectaculaires, jamais nous n'avons eu autant de leviers à disposition mais jamais non plus les alliances se sont révélées nécessaires". Un message envoyé aux 135 pays représentés lors de ce congrès mondial pour parvenir à négocier ce "tournant'. Jérôme Robillard Ecrire à l'auteur Tous droits réservés 2001/2016 — HOSPIMEDIA