Le Parti conservateur du Canada donne la primauté aux accords de

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Le Parti conservateur du Canada donne la primauté aux accords de
Parti conservateur
Politiques sur le Moyen-Orient
Novembre 2011, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient
Bien que le Parti conservateur se pose en défenseur
des droits de la personne et du droit international,
son historique en matière de droits de la personne
au Moyen-Orient est inconsistant, et ses principes
sont confus. Le Parti conservateur a été un partisan
inconditionnel d’Israël et a accordé la primauté aux
accords de libre-échange devant le droit
international et les principes de démocratie. Les
décisions et déclarations suivantes, imputables au
gouvernement conservateur des quatre dernières
années, trahissent l’essentiel de la position du
gouvernement conservateur à l’égard du MoyenOrient.
Plateforme actuelle des conservateurs
à l’égard d’Israël et à la Palestine
Le Parti conservateur ne fait pas mention de ses
positions à l’égard du Moyen-Orient dans sa
plateforme officielle de 20111.
Le Canada est devenu le plus à droite
de tous les gouvernements
occidentaux sur les enjeux liés au
Moyen-Orient
Sous la direction de Stephen Harper, le Parti
conservateur a manqué d’objectivité dans ses
politiques liées au Moyen-Orient. Il condamne
souvent promptement les actes de violence commis
par les groupes militants palestiniens ou par les
régimes arabes, mais garde fréquemment le silence
au sujet des actes d’agression d’Israël (qu’il lui arrive
même de défendre). Tel que décrit ci-dessous, les
politiques canadiennes à l’égard du Moyen-Orient
sous les conservateurs sont les plus à droite parmi
celles de tous les gouvernements occidentaux (y
compris les États-Unis).
Les positions du Parti conservateur n’ont pas
tendance à défendre les droits de la personne et le
droit international
Des douzaines d’exemples tirés d’évènements qui se
sont déroulés depuis 2006 démontrent la tendance
du Parti conservateur à adopter une approche
sélective lorsqu’il s’agit d’appuyer les droits de la
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personne et le droit international. Par exemple, le
gouvernement conservateur a été généralement
réticent à critiquer l’expansion coloniale israélienne
en Cisjordanie et à Jérusalem-Est – illégale en vertu
du droit international. Les positions du Canada à
l’égard du Moyen-Orient n’accordent pas la priorité
au droit international, aux droits de la personne, au
maintien de la paix ou à la diplomatie. Bon nombre
entre elles sont plutôt expliquées par le recours à
des notions évasives et subjectives telles que
« l’équilibre », « l’importance » et « l’utilité »,
souvent de manière à propager les arguments
israéliens et américains sur les mêmes questions. La
volteface des conservateurs en matière de respect
du droit international s’est exprimée clairement dans
l’opposition nouvelle du Canada à des résolutions de
l’ONU appuyées par des gouvernements précédents,
notamment liées à l’autodétermination des
Palestiniens et aux violations des droits de la
personne imputables aux Israéliens.
Les conservateurs propagent souvent la rhétorique
du « choc des civilisations » sur les enjeux relatifs
au Moyen-Orient
Le gouvernement conservateur a adopté l’approche
du « bien contre le mal » dans ses politiques sur le
Moyen-Orient, optant souvent pour le dogme plutôt
que la diplomatie et une position réfléchie
relativement à l’histoire et à la géographie du
Moyen-Orient. Le commentaire du ministre d’État
Peter Kent voulant qu’ « une attaque contre Israël
est une attaque contre le Canada2 » est un exemple
de ce genre d’approche idéologique des affaires
étrangères.
Passage de l’aide humanitaire à
l’« aide à la sécurité »
Sous la direction de Harper, le Parti conservateur n’a
pas tenu compte de la préférence des Canadiens
pour des solutions diplomatiques plutôt que
militaires aux conflits internationaux. Il a également
tourné le dos à l’approche traditionnellement
humanitaire du Canada face à de tels conflits,
mettant l’accent sur l’ « aide à la sécurité » et
brouillant les critères d’attribution d’aide
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humanitaire. Voici certains exemples de cette
position « décalée » :
Moyen-Orient. Le Canada considère cette action
regrettable et s’y opposera aux Nations Unies5. »
Le gouvernement conservateur dévalorise l’aide
humanitaire
John Baird, ministre des Affaires étrangères
Le gouvernement conservateur s’est inexorablement
retiré des interventions humanitaires au profit
d’engagements militaires en matière de « sécurité ».
Il a ainsi, entre autres exemples, choisi d’éliminer ses
subventions aux programmes de base de l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA),
qui fournit une assistance en matière de soins de
santé, d’éducation et de logement aux millions de
réfugiés palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et au
Liban. En lieu et place de ces subventions, il a alloué
300 millions de dollars à Opération Proteus, un
programme destiné à aider l’Autorité palestinienne à
maintenir l’ordre au sein la communauté
palestinienne et à favoriser sa collaboration avec les
forces israéliennes en territoires occupés. La
transition du Canada se reflète aussi dans sa
participation aux efforts visant à imposer une zone
d’exclusion aérienne en Libye et dans ses
engagements actuels en Afghanistan.
Soutien mitigé à la démocratie au Moyen-Orient
Le Parti conservateur est au mieux mitigé quant à la
démocratie au Moyen-Orient. Au cours des
protestations démocratiques en Égypte au début de
2011, le commentaire de Stephen Harper, « ils ne
remettront pas le dentifrice dans le tube à ce sujet3
[c’est nous qui traduisons] », suggère qu’il préfère le
statu quo – une Égypte malléable, qui respecte peu
la démocratie et les droits de la personne – à une
véritable représentation démocratique. Cette
position jure avec la sympathie qu’éprouvent la
majorité des Canadiens envers les manifestants, tant
ceux d’Égypte que d’ailleurs au Moyen-Orient.
Statut d’État palestinien
Le Parti conservateur s’oppose à la demande
d’adhésion d’un État palestinien à l’ONU4, au point
où, selon des journalistes, des diplomates canadiens
ont travaillé dans les coulisses pour convaincre leurs
homologues d’autres pays d’en faire autant. Le
gouvernement conservateur a également tenté de
discréditer la demande des Palestiniens en la
qualifiant d’action « unilatérale » et injustifiée.
« La positon de longue date de notre gouvernement
n’a pas changé. La seule solution à ce conflit en est
une négociée sous forme d’entente entre les deux
parties6. »
La Palestine à l’UNESCO
Après l’admission de la Palestine à l’UNESCO, le
gouvernement conservateur a décidé d’interrompre
ses contributions volontaires à l’organisation. Il n’a
pas réduit ses contributions obligatoires actuelles,
mais il a affirmé qu’il n’offrirait aucune contribution
volontaire additionnelle pour combler le manque à
gagner budgétaire. (Les États-Unis ont coupé tout
leur financement à l’UNESCO en réaction à la
décision de l’organisation d’admettre la Palestine, et
certains pays ont offert de compenser pour le retrait
du financement américain.)
« Le Canada est profondément consterné par la
décision de l’UNESCO. Le Canada croit que la seule
solution possible à cet enjeu est une entente
négociée entre les deux parties. En aucun cas le
Canada n’octroiera de fonds supplémentaires pour
couvrir toute insuffisance budgétaire qui pourrait
découler de cette décision, et il a décidé
d’interrompre toutes ses contributions volontaires à
l’UNESCO7. »
1
Plateforme officielle du parti conservateur,
http://www.conservative.ca/media/ConservativePlatform2011_
ENs.pdf
2
CBC, Inside Politics Blog, Kady O’Malley. « UPDATED AGAIN An attack on Israel is an attack on Canada? So says the PM,
according to Peter Kent », 16 février 2010
3
Toronto Star, « Crowds in Tahrir Square await military's next
move », 11 février 2011
4
Toronto Star, « Harper Rejects Palestinian Statehood », 16
septembre 2011
5
Ibid. [C’est nous qui traduisons.]
6
The Star, « Canada opposes Palestinian bid for recognition of
statehood », 10 juillet 2011 [C’est nous qui traduisons.]
7
er
CBC, « Canada won't cover UNESCO budget gaps », 1
novembre 2011 [C’est nous qui traduisons.]
Stephen Harper, premier ministre
« Les actions unilatérales telles que celle-ci ne nous
aideront pas à établir une paix à long terme au
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