PSM 881 Complet Internet

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. . . . . . . . . . . .U.N .AUTRE
. . . MONDE
....
À QUI APPARTIENNENT
LES EAUX DU NIL ?
Les 2 sources
principales du Nil
(avec pourcentage d’apport)
Nil bleu
(Plateaux éthiopiens)
Soudan
Sud-Soudan
Éthiopie
Ouganda
15 %
Kénya
Rwanda
Burundi
Nil blanc
Tanzanie
Renaissance » pour montrer
(Régions
des grands lacs)
son importance pour le pays.
Les travaux ont commencé
en 2013 et ils devraient durer cinq ans.
Ce projet de barrage a été vivement contesté par l’Égypte,
au nom du traité de 1959, prévoyant que 87 % des eaux du
Nil revenaient à l’Égypte et au
Soudan, qui se voyaient aussi attribuer un droit de veto sur tous les
projets d’aménagement en amont.
Ces traités sont contestés par les l’eau est perdue pour l’aval, d’où les
pays situés en amont du Soudan, qui craintes de l’Égypte de voir réduite
n’avaient pas été consultés, et surtout la quantité d’eau qui lui arrive et qui
par l’Éthiopie, pays le plus peuplé de permet d’irriguer ses terres. C’est ainsi
la région, avec 95 millions d’habi- que la Turquie, avec ses barrages sur le
tants, qui souhaite se développer, et Tigre et l’Euphrate, a fortement réduit
où 85 % des eaux du Nil trouvent leur les quantités d’eau parvenant en Syrie
source.
et en Irak.
En fait, selon les projets actuels, le
Vers un accord durable ?
barrage de Grande Renaissance serLe Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie ont vira un peu pour l’irrigation, mais
signé lundi 23 mars dernier à Khar- surtout pour la production d’électritoum un accord de principe pour la cité. C’est ce qui a permis un accord :
construction du barrage de Grande « Nous avons choisi de coopérer, et de
Renaissance. Le Caire craignait qu’il nous faire confiance mutuellement dans
ne diminue ses approvisionnements l’intérêt du développement », a déclaré
en eau du Nil. Un barrage peut en ef- le président égyptien à Khartoum,
fet servir à deux choses. D’abord pro- rappelant qu’il « s’agit d’un accord de
duire de l’électricité. Dans ce cas, le principe qui doit être complété ». Un
débit en aval tend à être plus régulier, accord durable aurait un caractère
mais cela ne diminue pas la quantité historique !
d’eau. Second usage : prélever de l’eau
Paul Mathis
pour l’irrigation de terres agricoles. Ici
Infographie : M. Protain
ès le temps des pharaons, les
eaux du Nil ont apporté la
vie aux paysans égyptiens,
permettant l’irrigation des terres, dans
un climat quasi désertique, et leur
enrichissement grâce aux alluvions
apportées par les crues annuelles.
Il y a une cinquantaine d’années,
l’Égypte a construit le barrage d’Assouan, achevé en 1970. Moins avancés
dans l’exploitation du Nil, les pays en
amont (Tanzanie, Rwanda, Burundi,
RDC, Ouganda, Kenya, Sud Soudan,
Éthiopie, Érythrée) souhaitent eux
aussi tirer parti de ses eaux. L’Éthiopie
a un cruel besoin d’électricité pour son
développement. Elle compte sur les
énergies renouvelables : la géothermie
(car le pays est volcanique), l’énergie
éolienne (grâce à des vents favorables
dans certaines zones), le solaire électrique (car le pays est très ensoleillé ;
mais cette énergie revient très cher),
et l’hydroélectricité fournie par les
barrages. Cette dernière nécessite de
gros travaux, mais le prix final, étalé
sur cent ans de fonctionnement, est le
meilleur marché. Et pour cela le pays
dispose de ressources en eau considérables, dans des régions montagneuses
propices à la construction de barrages.
Le 31 mars 2011, l’Éthiopie a publié
son projet de réaliser sur le Nil bleu
un barrage de 6 000 MW, qui serait
le plus grand barrage hydroélectrique
d’Afrique. Il a été appelé « Grande
85 %
Égypte
Plus long fleuve du monde, le Nil tire
15 % de ses eaux du Nil blanc, qui
prend sa source dans la région des
grands lacs et 85 % des plateaux
éthiopiens, dont le seul Nil bleu,
qui prend sa source près du lac
Tana, apporte 59 %. L’Éthiopie vient
de lancer un grand barrage pour
l’électricité et l’irrigation. Cela ne vat-il pas devenir une source de conflit ?
mai - juin 2015
• Pentecôte sur le monde n° 881
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