Comment vaincre la tentation - Paroisse Sainte

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Comment vaincre la tentation - Paroisse Sainte
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Comment vaincre la tentation ?
Comment vaincre la tentation ?
Homélie pour le 1er dimanche de Carême. Année A
dimanche 13 mars 2011
« Je résiste à tout, sauf à la tentation » disait Oscar Wilde.
En fait, c’est au péché qu’il faudrait résister. C’est lui qui induit en tentation. Le péché d’Adam et Eve, qui
n’est pas une envie irrésistible de croquer la pomme – laissons cela aux normands – mais qui consiste à se
prendre pour Dieu en voulant définir le bien et le mal, cette désobéissance, qui sépare de Dieu, alimente
les structures du péché qui s’enracinent dans le péché personnel.
La soif de la possession individuelle s’oppose au principe de la destination universelle des biens qui
implique un effort commun visant à obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions
nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent contribuer à la promotion d’un monde
plus humain où chacun puisse donner et recevoir (CDSE n.175).
La soif du pouvoir politique : c’est une grande chose que de servir la cité. C’est autre chose que de capter
le pouvoir à des fins de promotion personnelle. Jésus n’a jamais dénigré les autorités de son temps. A
propos de la diatribe sur l’impôt dû à l’empereur, il avait à la fois invité à rendre à César ce qui est de son
ressort et à ne pas absolutiser ce pouvoir en le confondant avec le pouvoir divin. Et après son entrée
triomphale à Jérusalem, Jésus s’éclipse « parce qu’ils voulaient le faire roi ». La vie est faite de choix et
pas seulement d’opportunités. A Pilate, il dit encore : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais
reçu d’en haut ». La mentalité de laïcité de l’Etat dans laquelle nous avons été élevés rend bien difficile la
compréhension de ces textes subtils. Car le principe de laïcité ne suffit pas à fonder l’autonomie.
Résister à la tentation ne consiste donc pas seulement à en être vainqueur – il ne s’agit pas d’un rapport
de force – mais à l’annihiler par l’effet de la grâce. C’est se placer du côté de Dieu. Seul l’adversaire ôse
invectiver « où est-il, ton Dieu ? » (Ps 41,11). Moi, je préfère invoquer le don gratuit de Dieu : « Pitié,
Seigneur, mon Dieu, dans ton amour » (Ps 50,2).
Et le démon quitte le Seigneur en attendant l’heure où le Fils donnera sa vie pour nous racheter du péché.
Mais à l’heure des ténèbres succède le soleil de Pâques.

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