au-delà de 50 ans, le sexe est toujours d`actualité hormones et sexe

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au-delà de 50 ans, le sexe est toujours d`actualité hormones et sexe
AU-DELÀ DE 50 ANS, LE SEXE EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ
HORMONES ET SEXE POUR ELLE ET LUI
Dr C. Waeber Stephan, FMH endocrinologie
Spéc. endocrinologie de la reproduction, ménopause, andropause
| DR C. WAEBER STEPHAN
11.05.2016
Hormones et sexe pour elle et lui
Pendant l’enfance, les gonades (ovaires pour elle, testicules pour lui) sont au repos.
Vers 12 ans, les surrénales mettent le feu aux poudres en produisant la DHEA (déhydro-épi-androstérone), une hormone
mâle qui va enclencher la puberté et développer chez la fille comme chez le garçon les poils pubiens et axillaires et
surtout informer l’hypothalamus qu’il est temps de démarrer la fonction de reproduction.
Chez les garçons, les gonadotrophines (les hormones qui stimulent les gonades) vont développer les testicules qui
passent de 3 ml à 15 ml au profit des tubules dans lesquels seront formés les spermatozoïdes (300 – 500 millions par
jour). Mais les gonadotrophines, en particulier la LH, vont stimuler la production de testostérone, « the hormone mâle »,
qui va transformer le garçon en homme avec la musculature, la mue, la barbe et lui donner le « sexe drive », la libido.
La sexualité chez l’homme est donc éveillée par la testostérone dans le but premier de séduire puis de féconder madame
et d’assurer la descendance mais aussi d’être fort pour chasser et nourrir sa famille.
La production de testostérone est assez constante mais soumise quand même à des variations (voir tableau
testostérone) « environnementales » comme le stress, le poids, l’âge, etc.
Chez l’homme, il n’y a pas d’andropause car la production des spermatozoïdes se fait dans les tubules (et ça peut durer
comme chez Charly Chaplin) alors que la testostérone est produite dans les cellules de Leydig soit dans 2 organes
séparés.
Donc chez l’homme, la sexualité au-delà de 50 ans est toujours d’actualité !
Chez la femme, c’est plus compliqué car son rôle est de faire le bébé, de le nourrir, de le materner.
Au cours du cycle menstruel de 28 jours, les œstrogènes vont passer de 100 à > 1'000 pmol/l pour retomber à 100. Pendant les 14 premiers jours
du cycle, développement du follicule (la coquille de l’œuf) sous l’effet des mêmes gonadotrophines et production d’œstrogènes qui vont épaissir
la moquette (l’endomètre) de 2 à 10 mm mais aussi modifier la glaire cervicale pour attirer les spermatozoïdes dans l’utérus. Juste avant la ponte
(l’ovulation), le taux d’œstrogènes explose, ce qui informe l’hypothalamus que l’œuf est prêt à être fécondé. C’est à ce moment-là que la
« femelle est en chaleur » comme on le dit chez les vétérinaires mais pour la femme, c’est dans cette période-là qu’elle est la plus réceptive aux
avances du mâle qui fait tout pour la séduire. Sa glaire est abondante, filante, les sécrétions vaginales au top.
Après l’ovulation, le corps jaune produit la progestérone (pour la gestation), une hormone qui va préparer l’utérus et l’endomètre à accueillir
l’embryon. S’il y a grossesse, l’hypothalamus est informé qu’il doit cesser toute activité gonadotrope pour laisser le bébé se développer. S’il n’y a
pas grossesse, le corps jaune se ratatine, la progestérone et l’œstrogène dégringolent (ça rend de mauvaise humeur) et ça déclenche les règles.
Et on recommence.
Au moment des règles, les hormones sont au plus bas et la sexualité n’est pas vraiment d’actualité.
S’il y a grossesse et accouchement d’un enfant, une hormone hypophysaire jusque-là au repos sera produite, c’est la prolactine (pour la
lactation). La prolactine, c’était la contraception du Moyen-Âge car tant que la femme allaite son petit, il n’est pas souhaitable qu’elle en fasse un
autre. Donc la prolactine va freiner la fonction ovarienne et surtout la libido.
Toutes les situations responsables d’une augmentation inadéquate de la prolactine vont entraîner un arrêt de la fonction des gonades (chez la
femme comme chez l’homme) et une baisse significative de la libido. Ce peut être des tumeurs bénignes de l’hypophyse mais aussi des
médicaments comme certains psychotropes ou des traitements des troubles digestifs comme le Motilium(Dompéridone).
Et les hormones mâles chez la femme ? Elle en produit dans ses ovaires (une femme est un homme aromatisé) mais aussi dans les surrénales, la
DHEA qui toutefois diminue de la puberté avec l’âge.
Depuis l’âge de 35 ans, la réserve en œuf dégringole (1 million à la naissance, 300'000 à la puberté, 0 à la ménopause) car à l’époque de la
femme des cavernes, l’espérance de vie ne dépassait pas la trentaine.
En 2016, l’âge de la ménopause et l’arrêt de la fonction de reproduction n’ont pas changé depuis Aristote (entre 48 et 52 ans) mais l’espérance de
vie a explosé à 86 ans et plus et pour les baby-boomers des années 50, la vie après la ménopause est une nouvelle vie pendant laquelle la
sexualité est toujours d’actualité.
WHY DO YOU NEED TESTOSTERONE ?
 Mood elevation
 Sex drive
 Beard growth
 Deep voice
 Strong bones
 Body hair
 Increased muscle mass
 Erectile function
 Sperm production
→ moins de muscle, plus de ventre, moins de peps?
Colloque du 16.9.15
Dr C. Waeber Stephan
La testostérone, moteur de la libido des femmes
Ménopause
EFFETS DE LA DHEA PAR CONVERSION
EN STEROIDES SEXUELS
Effets androgéniques
Effets oestrogéniques
↑ Libido et sexualité
↑ Minéralisation osseuse
↑ Bien-être
↑ Marqueurs d’ostéoformation
(physique – psychique)
↑ Sébum – Acné
↓ Marqueurs d’ostéorésorption
↑ Epaisseur cutanée
↑ Maturation de l’épithélium
vaginal
↑ IGF1 dans le plasma
↓ HDL cholestérol
↑ Masse musculaire
La prolactine = la contraception du Moyen-Âge
AU-DELÀ DE 50 ANS, LE SEXE EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ
Dr André Corman, médecin sexologue et andrologue

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