belgique - Louis Ide
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belgique - Louis Ide
En couverture BELGIQUE La N-VA élève la voix : BASTA, LE ROI ! 24 I 29 OCTOBRE 2010 I WWW.LEVIF.BE I l ne manquait plus que lui pour s’y mettre aussi. Les nationalistes flamands l’auraient d’ailleurs parié. Leur maître à penser ne l’avait-il pas prédit dès juillet 2002, alors qu’il n’était encore qu’un modeste dirigeant de parti : « Nos compatriotes francophones considèrent aujourd’hui la monarchie comme la dernière planche de salut face à ce qu’un ténor PS, Claude Eerdekens, a décrit comme l’impérialisme flamand en constante progression. » Parole d’évangile: ce Bart De Wever a décidément toujours raison. Huit ans plus tard et une crise politique infernale plus loin, Sa Majesté Albert II ferait donc encore des siennes: l’entêtement du souverain à privilégier un « front de gauche » pour sortir le pays du pétrin n’aurait d’égal SANS CRAVATE De Wever devait montrer qu’être reçu par le roi n’est pas une grande occasion quand on est indépendantiste flamand. BELGA « LA SOCIÉTÉ N’A PLUS BESOIN DE RELIQUES DE L’ANCIEN RÉGIME» Bart De Wever manque de respect à Albert II, la N-VA l’accuse ouvertement de rouler pour la gauche francophone. Séparatistes et républicains : les nationalistes n’ont que des raisons de vouloir mener la vie dure au Palais royal. PIERRE HAVAUX que sa volonté de nuire à la cause flamande, et à la N-VA en particulier. PS, SP.A, CD&V, CDH, Ecolo et Groen !: le casting reproposé par le Palais royal, sous les auspices d’un conciliateur socialiste flamand, Johan Vande Lanotte, ulcère les nationalistes flamands. « Je trouve très, très fort, que le roi se laisse uniquement mener par le PS et le SP.A et joue à fond dans leur stratégie », fulminait Liesbeth Homans, chef de groupe N-VA au Sénat et bras droit de Bart De Wever, en apprenant la nouvelle contrariante. C’est le pas de deux souhaité avec les libéraux qui s’éloigne. Encore une fois, Albert II déçoit la N-VA. Elle ne le croyait pas vraiment capable d’autre chose que de ce énième coup bas. Aurait-on déjà oublié que le roi des Belges avait forcé le CD&V à jeter le parti nationaliste flamand hors du cartel ? Au printemps 2010, Bart De Wever, encore lui, avait rafraîchi les mémoires en livrant cette lecture toute personnelle des faits. Inutile de chercher >>> WWW.LEVIF.BE I 29 OCTOBRE 2010 I 25 En couverture DANNY PIETERS ET ANDRÉ FLAHAUT, médiateurs royaux. De Wever leur a brulé la politesse. PHOTO NEWS >>> en Albert II « l’arbitre neutre » qu’il n’est pas en périodes de crise politique. Le président de la N-VA voyait là une preuve que cet Etat était décidément tombé bien bas : « La profonde division interne est devenue si grande que ce pays ne peut plus être géré de manière démocratique et qu’il a donc besoin d’un chef d’Etat non démocratique pour se maintenir. » Et voilà que ce maillon couronné de la chaîne belge, « ce souverain non élu » refuse d’abdiquer devant le nouveau maître du jeu politique. Ose ne pas se plier aux volontés du plus fort. Persiste à user de son influence occulte, fatalement malfaisante pour la cause nationaliste flamande. Ce que la N-VA devait endurer lorsqu’elle n’était encore qu’un nain impuissant de la politique flamande, elle ne veut plus le tolérer, maintenant qu’elle évolue dans la cour des grands. Premier parti de Flandre et de Belgique, forcé de mettre les mains dans le cambouis : il fallait pourtant bien que la N-VA pactise avec « l’ennemi. » Qu’elle joue un minimum le jeu avec ce Palais royal qu’elle réduirait volontiers en poussière. L’improbable cohabitation forcée entre Albert II et le républicain séparatiste Bart De Wever promettait du spectacle. L’entrée en matière fut un modèle de bonne tenue. Avec un De Wever presque parfait en informateur royal. Il y a bien eu cette absence remarquée de cravate pour se rendre au château de 26 I 29 OCTOBRE 2010 I WWW.LEVIF.BE Laeken : il fallait montrer qu’être reçu par le souverain n’est pas une grande occasion quand on est républicain et indépendantiste flamand. Mis à part cette entorse à l’étiquette, rien à redire. Il se dit même que, mission accomplie début juillet, les deux hommes se seraient quittés pas fâchés. L’impensable semblait se dessiner. LA N-VA N’ATTEND AUCUN CADEAU DU ROI NI DE L’ESTABLISHMENT BELGICAIN Retour sur terre. 4 octobre, changement de registre. De Wever a mis le costume et la cravate pour tirer brutalement, devant les médias, un trait sur trois mois de négociations politiques. C’est sa façon de congédier au passage les deux médiateurs royaux, avant même qu’ils n’aient pu faire rapport au roi: Albert II n’aura plus, le lendemain, qu’à raccompagner sur le pas de sa porte les présidents de la Chambre André Flahaut (PS) et du Sénat Danny Pieters (N-VA). Au diable, les civilités et le protocole. Le naturel revient au galop. Même sous sa nouvelle casquette de chargé de mission royal, De Wever remet le couvert. A peine nommé clarificateur, il annonce urbi et orbi qu’il verra qui il veut, selon son bon plaisir. Au mépris de ce que le palais de Laeken lui a demandé, en l’invitant à prendre seulement langue avec les sept partis en lice depuis le scrutin du 13 juin. Et pour couronner le tout : son rapport de clarificateur royal, De Wever en réserve la primeur à tout le monde, sauf à son commanditaire : médias, sites Internet, partis politiques ont droit d’emblée à la prose du chef de file des nationalistes flamands. Albert II patientera un jour avant de recevoir officiellement son exemplaire. Rien d’illégal. Mais pas très sympa. Et franchement inélégant. « C’est plus qu’un manque de fair-play : la N-VA ne respecte, pas comme il conviendrait de le faire, le rôle reconnu au chef de l’Etat. Elle n’a pas encore de ministres fédéraux qui ont dû prêter serment de fidélité au roi, mais ses élus fédéraux ont juré d’observer la Constitution dans laquelle sont tout de même inscrites les prérogatives royales. Mais de la part d’un parti républicain qui souhaite la fin de l’Etat, on ne s’étonne plus de rien », soupire le sénateur MR Armand De Decker, ancien président de la Haute Assemblée. C’est du De Wever tout craché. « Il se comporte à l’égard du Palais comme vis-à-vis des autres acteurs de la vie politique : en électron libre », relève Pierre Vercauteren, politologue aux Fucam. Qui préfère relever cette agréable surprise : « D’une manière générale, le respect de la confidentialité du colloque singulier. » L’essentiel serait sauf. Le reste est simple affaire de tact et de correction. Surtout de posture politique. La N-VA a sa réputation à défendre. Quand on fait de la disparition de la monarchie un de ses chevaux de bataille, on ne peut décemment pas se mettre à la traiter avec égards. Que le Palais royal soit ainsi tenu pour quantité négligeable dans le processus de formation d’un gouvernement, que la fonction royale prenne encore quelques coups dans l’aventure, quoi de plus logique pour les nationalistes flamands. A la guerre comme à la guerre. Ils n’attendent d’ailleurs aucun cadeau d’Albert II et de l’establishment belgicain que le souverain traînerait dans son sillage. La preuve, selon eux, par ce nouveau complot de la gauche francophone orchestré sous couvert du Palais. Depuis le temps que De Wever le dit et l’écrit: « Activer le roi en cas de crises graves relève dans une mesure crois- PHOTO NEWS ( MONARCHIE ) DÉCEPTION Au printemps 2010, De Wever (ici, avec Yves Leterme) a prétendu que le roi avait forcé le CD&V à jeter la N-VA hors du cartel. sante d’une imposture envers le peuple. L’éveil temporaire de l’illusion que le roi peut réellement aider à la situation aide en réalité les responsables politiques à jouer à cache-cache comme ça les arrange. La société civile n’a plus besoin de reliques institutionnelles de l’Ancien Régime. » Ainsi parlait en juillet 2004, le coprésident intérimaire de la N-VA. Si ça ne tenait qu’à lui, cette prise-là aussi serait tirée depuis longtemps. ● P. HX LE ROI ENCAISSE, SEUL ET EN SILENCE sés par le roi en vue de former un gouvernement, sont totalement couverts sur le plan politique par le gouvernement sortant et, plus précisément, le Premier ministre sortant. » Interprétation jugée excessive et incorrecte par le constitutionnaliste et sénateur CDH Francis Delpérée: « Cette couverture est purement fictive. » N’empêche : l’actuel Premier ministre démissionnaire aurait pu y trouver le motif de rappeler publiquement les règles du jeu. Ne fût-ce que l’usage de certaines convenances dans les rapports avec le roi. Histoire de marquer le coup. Yves Leterme (CD&V) s’est soigneusement abstenu. Les interlocuteurs francophones de De Wever n’ont été d’aucun secours, non plus : tout occupés à riposter du tac au tac à la note du Le roi ne peut clarificateur royal, les pas riposter Di Rupo, Milquet et auni se justifier. REPORTERS « On » se permet de se présenter chez lui sans cravate. « On » ose prendre à la légère ses consignes ou renvoyer ses émissaires. « On » a le toupet de lui remettre en dernier le devoir qu’il a lui-même demandé. « On » va jusqu’à l’accuser de n’être que le suppôt d’un front de la gauche et de rouler pour les francophones. Qu’est-ce qu’il encaisse, Albert II, en ce moment ! Avoir affaire à des républicains séparatistes, c’est pas drôle tous les jours. Même pas de possibilité de riposter, de se justifier ou de broncher, devoir de réserve oblige. Bien sûr, De Wever et la N-VA ne vont pas jusqu’à commettre outrage au roi. Et ce n’est pas le premier parti ni le premier leader politique qui conteste ouvertement ses choix. « Mais venant du premier parti politique représenté à la Chambre, c’est inédit », précise tout de même le politologue aux Fucam, Pierre Vercauteren. Et personne pour intercéder en faveur du Palais. Pour se faire l’avocat de sa cause. Guy Verhofstadt (Open VLD), alors Premier ministre d’un gouvernement intérimaire au début de 2008, avait pourtant indiqué une piste : « Tous les travaux exploratoires, en ce compris les consultations et les actes po- tres Javaux en ont perdu de vue les égards dus au Palais. « De toute façon, on n’en est plus là », glisse un négociateur francophone. Non-assistance à souverain en danger ? Albert II a appris à souffrir en silence. A ce qu’on lui tourne le dos. Jan Peumans, autre N-VA et président du parlement flamand, indiquait la marche à suivre en boudant la réception de Nouvel An organisée par le Palais royal cette année. Certains n’osent encore imaginer le rendezvous suivant: des ministres fédéraux N-VA invités à tour de rôle à prêter serment de fidélité au roi, le regard bien planté dans celui d’Albert II. « Cela risque fort de leur brûler la gorge », lâche un négociateur francophone. Rien ne dit que la scène se déroulera un jour. Mais elle vaudra assurément le détour. ■ P. HX WWW.LEVIF.BE I 29 OCTOBRE 2010 I 27 En couverture Philippe I , le plan B de la N-VA pour en finir er PHOTO NEWS Décrétés coupables d’obstruction systématique à la Flandre, les Cobourg sont en tête de la « liste noire » de la N-VA. Bart De Wever et les siens veulent en finir avec le trône et le pays. Philippe de Belgique pourrait leur faciliter la tâche. K « oninklijke defenestraties. » 31 juillet 2006, Bart De Wever s’épanche sur le site de son parti. L’intitulé de sa chronique est en soi tout un programme. Le président de la N-VA a visiblement le bourdon. Il médite sur le destin tragique de quelques têtes couronnées. Louis XVI, roi de France, raccourci sur l’échafaud en 1793. Louis II de Bavière, déclaré incapable par le gouvernement en 1886. Le tsar Nicolas II et les siens, éliminés par les bolcheviques en 1918. D’autres défenestrations royales encore, mais qui se sont généralement opérées en douceur après les deux guerres mondiales.... Le pamphlétaire passe aux familles royales qui ont sauvé leur peau et leur trône. Manière d’en arriver aux Saxe-Cobourg-Gotha qui règnent toujours en Belgique. Là, le cœur endurci du républicain et sépa- 28 I 29 OCTOBRE 2010 I WWW.LEVIF.BE ratiste flamingant se met à saigner : « Les Cobourg ont systématiquement résisté à l’émancipation démocratique, sociale, flamande, coloniale, éthique. » La coupe est pleine, elle aurait pu aussi leur valoir quelques ennuis. « Heureusement pour eux, la mémoire collective est courte », poursuit De Wever. Ce n’est pas le cas des nationalistes flamands. Ils ont la dent dure. Et ne par- « LES COBOURG ONT SYSTÉMATIQUEMENT RÉSISTÉ À L’ÉMANCIPATION FLAMANDE » donnent pas. Entre eux et la monarchie belge, le contentieux est lourd, aussi vieux que l’existence du royaume. « Les livres d’histoire fourmillent d’exemples qui montrent clairement que la Belgique officielle, avec la monarchie comme une de ses forces motrices, a toujours été un frein au développement culturel, social, économique de la Flandre », reprenaient, en 2007, dans un billet commun, Sarah Smeyers et Nadia Sminate, aujourd’hui députées fédérales N-VA. Une vraie calamité, cette couronne de Belgique: cause des malheurs passés mais aussi présents de la Flandre. L’œuf à peler est intact. Cette monarchie reste un obstacle de taille sur la voie de l’émancipation et de l’indépendance réclamée à cor et à cri par les nationalistes flamands. Une vraie empêcheuse de scinder en rond. Inutile pour le Palais d’essayer de se racheter une conduite, en montrant de la compréhension pour l’évolution communautaire : la N-VA refuse de croire à sa volonté de s’amender. Janvier 2006, Bart De Wever prend bonne note du message de Nouvel An d’Albert II. « Le roi lui-même reconnaît que la Belgique n’est plus unitaire. La mort dans l’âme, il admet qu’il existe une ( MONARCHIE ) se révéler le meilleur allié des républicains. L’idée fait son chemin à la N-VA. « Si le prince Philippe devient roi avec de véritables pouvoirs constitutionnels, la scission du pays pourrait être plus rapide » qu’en se perdant dans de longs débats sur une limitation des pouvoirs du roi. Philippe Ier, le plan B de la N-VA pour en finir avec la monarchie. ● P. HX La couronne, l’empreinte qu’elle laisse en Flandre. La monarchie, ses petits et grands privilèges. La famille royale et ses histoires de gros sous. Vlaams Belang, Lijst Dedecker, N-VA: tout ce que la Flandre compte de séparatistes, républicains et/ou populistes en a fait un terrain de chasse. De Wever et les siens participent avec zèle à la traque. > Couper les vivres à Laurent et à Astrid : au travail. « Un Win for Life octroyé par le Sénat à la famille royale sans qu’elle doive l’acheter ou le gratter. » La N-VA veut en finir avec ce jeu-là. Son sénateur Louis Ide a fait passer le message lors du débat parlementaire sur les dotations à la famille royale, durant l’été 2009. Les nationalistes flamands sont de chauds partisans du service minimum. Que le roi, son épouse et le successeur au trône soient rémunérés sur les deniers publics, soit. Que la reine Fabiola touche une pension, passe encore, pour peu qu’elle soit rabotée : « Elle n’a jamais payé de cotisations sociales. » Mais pour Astrid et Laurent, ça suffit. « Que font ces personnes pour toucher un tel montant ? Qu’Astrid et Laurent soient obligés de travailler pour gagner leur vie. Le travail permet à l’homme de s’extérioriser. » > La Fête du roi : rien à voir avec ça. Que les fonctionnaires flamands se croisent les bras le 15 novembre pour cause de Fête du roi dépasse l’entendement de Bart De Wever. « L’autorité flamande n’a rien à voir avec le roi. » Le président de la N-VA suggère une date pour remplacer ce jour férié : le 9 mai, date anniversaire de la signature du traité de Rome. « Il serait plus intéressant de consacrer ce jour férié à une institution tournée vers l’avenir, comme l’Union européenne, que de le coupler à une institution du passé. » Le gouvernement flamand n’a pas suivi son raisonnement. > L’écharpe tricolore du maïeur flamand: de très mauvais goût. Député régional flamand, le N-VA Marc Demesmaeker ne supporte plus la vue du noir-jaune-rouge sur l’écharpe maïorale en Flandre. Ces couleurs lui paraissent d’un démodé absolu : « Le lien hiérarchique entre le roi et le bourgmestre appartient au passé. » > Un bassin portuaire « Albert II » à Anvers : nooit ! Furax, le député régional Bart De Wever au printemps 2005. N’apprend-il pas que le « Deurganckdok », aménagé à grands frais par la Flandre, serait rebaptisé « Albert II-dok » ? Ce serait dépasser les bornes : « Le pouvoir fédéral, le roi en tête, ne s’est pas soucié de ce bassin durant des années. Ajouter la plume des efforts flamands au chapeau d’Albert II serait insupportable. » L’affaire en restera là. ■ P. HX WWW.LEVIF.BE I 29 OCTOBRE 2010 I 29 REPORTERS UN BASSIN «ALBERT II» À ANVERS : DE WEVER ÉCUME BELGA différence de prospérité entre Régions, à l’origine de transferts financiers. Enfin, nous y sommes », se réjouit le président de la N-VA. Mais la méfiance reprend aussitôt le dessus : « Pas de raison d’applaudir. Il ne s’agit que d’une nouvelle tactique de la cour : reconnaître les faits, ajouter qu’ils existent dans différents pays européens et proposer de ne surtout pas en tirer de conclusions politiques parce qu’une rupture ou une séparation coûte souvent cher à toutes les parties concernées. » De Wever en connaît un bout sur les combats retardateurs menés dans la coulisse : « C’est parce que le Palais refuse que la scission de l’Office belge du commerce extérieur s’opère si difficilement. C’est parce que le Palais ne voit probablement pas cela d’un bon œil que la réforme du Sénat avec la disparition “ de la fraction des sénateurs princiers ” n’est pas pour demain. Et nous pourrions continuer », assurait déjà en juillet 2002 le membre de la direction du parti. La N-VA rêve de couper cette main invisible du Palais qu’elle voit partout. D’amputer le roi et son entourage de tout pouvoir et de toute influence. Ce serait déjà ça. Sous sa plume de clarificateur, De Wever a donc plaidé pour la modernisation de la monarchie et un débat sur les pouvoirs royaux. Mais sans déclaration agressive. Sans trop y croire, peut-être. Peut-être table-t-il sur une voie plus rapide pour parvenir à ses fins... Le président de la N-VA clôturait sa chronique en 2006 par une curieuse aspiration : que Philippe de Belgique monte sur le trône. Les temps sont mûrs, constate-t-il: son frère cadet, « le prince Laurent, ce chômeur qui ne s’avoue pas et ne peut manifestement pas s’en sortir avec 25000 euros par mois, a déjà préparé le terrain ». L’héritier du trône, lui, a déjà électrisé le monde politique et médiatique flamand. Ses remontrances envers deux rédacteurs en chef de la presse flamande, son attaque frontale contre le Vlaams Blok : tout cela a été mauvais pour le matricule princier en Flandre. Ce prince qui, selon De Wever, « n’est absolument pas sur la même longueur d’onde que la société dans laquelle nous vivons, nous Flamands ordinaires », pourrait bien