ENSEMBLE TITRES, TEXTES, CARTELS EXPO PARCE QUEUE

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ENSEMBLE TITRES, TEXTES, CARTELS EXPO PARCE QUEUE
Fiche expo 1
Queue : un mot lié à des représentations ou à des expressions très variées Texte d’introduction
Parce queue
Pourquoi ?
La queue, organe souvent méprisé et pourtant apparu très tôt dans l’histoire de l’évolution animale,
est source de toutes les frayeurs. Sa représentation dans nombre de légendes et d’iconographies en
témoigne largement.
Mais qu’en est-il réellement de cet organe que chaque espèce utilise de manière différente ? Tantôt
rame, tantôt ombrelle, cinquième main ou chasse-mouche… Cette exposition se propose de faire
découvrir au visiteur tous les mystères de cet appendice aux formes multiples et parfois
extraordinaires.
Texte entrée droite
Angoisses caudales et légendes
Palpez l’invisible ou regardez par le trou de la serrure...
La queue, extrémité oubliée, méprisée, parfois même inconvenante… Est-ce parce que nous
en sommes privés qu’elle envahit notre langage et notre imaginaire ? Dans nos têtes, elle
devient l’appendice essentiel des chimères, des sirènes et des dragons. Symbole de la
puissance, elle est aussi l’attribut effrayant du diable et des démons de l’enfer. Dans
l’inconscient, l’animal qui nous fait peur a souvent une queue nue et reptilienne. Moins
effrayant, l’énigmatique Ouroboros, serpent cosmique qui se mord la queue, est un symbole
universel du cycle du temps et de l’éternité.
Cartels meuble entrée droite
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Queues de rats, de souris et de cochons / Plastinations et moulage
Ragondin, couleuvre et lézard des murailles / Naturalisation et moulages
Lézard vert, rat et vipère péliade / Naturalisation et moulages
Queue de dromadaire / Naturalisation
Queues de cheval et de crocodile / Naturalisation et moulage
Texte entrée gauche
Queues de légendes
Est-ce parce qu’il en est privé que l’Homme a fait de la queue un symbole fort de la
bestialité ?
Elle est ainsi un attribut important de personnages de légende : monstres hybrides
ou bêtes mythiques. On la retrouve dans toutes les cultures chez les démons, les
chimères, les dragons et autres sirènes…
Mais la queue est également très présente dans le langage, aussi bien dans des
expressions imagées que pour des dénominations suggestives d’objets.
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 1 sur 12 Cartels meuble gauche
Le Diable
Les représentations du diable sont aussi diverses que les croyances à travers le
monde. Mais généralement, il présente un aspect repoussant d’hybride : une forme
humaine présentant des attributs d’animaux (bouc, chèvre, rapace...), comme les
cornes, les griffes, un pelage, des crocs… et une queue qui peut même se terminer
en pointe de lance pour figurer une arme.
Le songe de Tartini / Reproduction d’après Léopold Boilly, 1824
L’Ouroboros
L’Ouroboros (« mange-queue » en grec) est un serpent ou un dragon qui s’enroule
sur lui-même en se mangeant la queue. On le trouve en particulier dans les cultures
Égyptienne et Maya. Il représente généralement une conception cyclique du temps,
c’est un symbole d'unité, de perfection, d'éternité et de mouvement perpétuel de
l'univers.
De Lapide Philosophico / Gravure de Lucas Jennis, 1625
Le grand serpent de mer
On trouve le mythe du serpent de mer dans la mythologie nordique ; sous le nom de
Jörmungand, il détruit le royaume des dieux. Dans la Bible, sous le nom de Léviathan,
il est un monstre colossal à l’origine de cataclysmes terrifiants. Par ailleurs, de
nombreux témoignages anciens de marins décrivent un animal de grande taille,
alimentant ainsi la légende du « grand serpent de mer ».
La destruction du Léviathan/ Gravure de Gustave Doré, 1865
Le Dragon de l’Apocalypse
Dans l’Apocalypse (dernier livre du Nouveau Testament), le nom Dragon désigne une
figure allégorique du mal, un démon. Beaucoup d’artistes ont représenté le combat
entre l’Archange Saint-Michel et le Dragon, symbole de la lutte entre le bien et le mal.
La flèche de l'église abbatiale de l'abbaye du Mont Saint-Michel présente à sa pointe
une statue de l'Archange Saint-Michel terrassant le Dragon de l'Apocalypse.
Saint-Michel et le Dragon / Raphaël, 1505
Les sirènes
Dans la tradition gréco-romaine, les sirènes sont des divinités de la mer qui séduisent
les marins pour les égarer. À l’origine femmes-oiseaux, les mythes nordiques les
décrivent comme des femmes à queue de poisson. Andersen en fait l’héroïne de son
conte « La petite sirène » : personnage tragique qui souhaite devenir une femme
pour gagner l’amour d’un homme.
Sirène / Huile sur toile de John William Waterhouse, 1900
Le renard à neuf queues
Les renards à neuf queues sont des personnages légendaires en Corée, en Chine et
au Japon. Ce sont des êtres maléfiques, des démons qui peuvent prendre forme
humaine et se présenter comme de puissantes sorcières.
Il y est fait référence dans l’univers du manga Naruto. Le héros est lié à un démon
renard à neuf queues appelé Kyûbi qui lui prête parfois sa force au cours de ses
combats.
Kazusa no Suke Hirotsune se battant avec un renard à 9 queues / Peinture sur bois de Kuniyoshi, 1830
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 2 sur 12 Eléphant et éléphanteau
À la queue leu-leu… Éléphant d’Asie femelle et son jeune
Les éléphants d’Asie vivent en groupe soudé et ont un mode de vie nomade. Tenir la
queue de sa mère par la trompe est un bon moyen de suivre le rythme ! Le petit est
capable de suivre sa harde 2 jours seulement après sa naissance.
Sculpture Gilles Fleurantin
Cartels chimère et roi-de-rats
Chimère
Animal mythique décrit depuis l’antiquité comme un hybride malfaisant composé
d’une tête de lion, d’un corps de chèvre et d’une queue de serpent, la chimère a
toujours fasciné les esprits. Ainsi, dès le 16ème siècle, des reconstitutions de chimères
apparaissent dans les cabinets de curiosités. Elles sont réalisées soit par l’assemblage
d’animaux différents, soit, comme ici, par découpage et séchage d’une raie bouclée.
L’ignorance et la crédulité du visiteur permettaient de faire croire à un authentique
monstre marin doté d’une queue impressionnante.
Création du Muséum d’histoire naturelle de Nantes, d’après l’illustration de John Jonston.
Roi-de-rats
Rats emmêlés par la queue. Ces rats ont été trouvés en 1986 dans une ferme de
Vendée. Il existe quelques autres cas de roi-de-rats connus mais ce phénomène rare
demeure énigmatique.
Les queues sont emmêlées mais non soudées et les individus sont mobiles mais
condamnés à vivre étroitement liés par la queue.
Cartels livres sous chimère
Histoire naturelle des poissons et des baleines, Livre 5/John Jonston
Historiae naturalis de piscibus et cetis, libri V, cum aenis figuris / Johannes Jonstonus, medicinae doctor
Amstelodami apud Ioannem Iacobi Fil. Schipper, 1657
Livre de poissons marins/Guillaume Rondelet
Libri de piscibus marinis, in quibus verae piscium effigies expresssae sunt / Gulielmi Rondeletti
Lugduni, apud Matthiam Bonhomme, 1554
Histoire naturelle des serpents précédé de Théâtre universel de tous les animaux
insectes/John Jonston
Theatrum universale omnium animalium insectorum : Tabulis viginti octo ab illo celeberrimo Mathia
Meriano /Joannis Jonstoni
Franciscus Josephus Eckebrecht Bibliopola Heilbrunnensis, 1757
La petite sirène, Contes d’Andersen, adaptation de Marguerite Reynier, illustrations de Pierre Noury.
Ernest Flammarion, 1933
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 3 sur 12 Fiche expo 2
Queue : un caractère anatomique très précis Texte général donnant une définition de la queue (près vitrine des poissons)
Après l’imaginaire, le monde des vertébrés !
La queue, ou appendice caudal, occupe une place importante dans le monde des
vertébrés.
Comme le souligne Charles Darwin, auteur de l’ouvrage « L’origine des espèces »
dans lequel il expose sa théorie de l’évolution par la sélection naturelle, la queue a
subi des transformations et des adaptations innombrables au cours des millions
d’années d’évolution de ce groupe animal.
Mais au fait, la queue d’un animal vertébré c’est quoi ?
Du point de vue de l’anatomie, la queue est l’ensemble des vertèbres libres qui
terminent la colonne vertébrale. Elles sont situées après le bassin.
Texte mur de squelettes à droite
L’évolution vue par le bout de la queue
Une queue pour nager, une queue pour garder l’équilibre, une queue pour grimper,
une queue pour voler…
L’évolution des vertébrés au cours des temps géologiques s’est accompagnée d’une
étonnante diversification des queues.
Frise chronologique
(Ma = Millions d’années)
-500 Ma : POISSONS / Dunkelosteus est l’un des premiers poissons
La queue apparaît.
-360 Ma : AMPHIBIENS / Ichtyostega est un ancêtre des amphibiens actuels
La queue, proche de celle des poissons, est toujours adaptée à la vie aquatique même si ces
animaux conquièrent la terre ferme.
-315 Ma : REPTILES* / Hylonomus est le premier reptile connu.
La queue est adaptée à la vie terrestre, elle sert à l’équilibre.
*Pour être en accord avec la classification actuelle, le terme de « reptiles », utilisé ici pour simplifier la
lecture, devrait être remplacé par « sauropsidés ».
-254 Ma : MAMMIFÈRES / Thrinaxodon est un ancêtre des mammifères actuels
La queue est recouverte de poils mais présente encore des caractères reptiliens.
-160 Ma : OISEAUX / Archaeoptéryx est un ancêtre des oiseaux actuels.
La queue est recouverte de plumes.
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 4 sur 12 Petites vitrines dans le meuble devant le mur des squelettes
Avec ou sans queue
La présence ou l’absence de queue est le caractère le plus important pour distinguer les
deux principaux groupes d’amphibiens : urodèles et anoures.
Le groupe des urodèles (qui signifie « queue visible ») rassemble les salamandres et les
tritons. La queue est bien développée chez l’adulte.
Le groupe des anoures (qui signifie « dépourvus de queue ») rassemble les grenouilles et les
crapauds. La queue larvaire de leurs têtards se résorbe progressivement au cours du
développement. Au moment de sortir de l’eau, les jeunes possèdent encore un petit bout de
queue qui ne tarde pas à disparaitre complètement.
Grenouille taureau Lithobates catesbeiana
Où commence la queue ?
Le bassin, sur lequel s’articulent les membres postérieurs, marque la fin du tronc et le début
de la queue. Il n’est pas toujours facile de fixer cette limite chez les serpents et les vertébrés
aquatiques (poissons, baleines, dauphins…).
Chez les serpents, la queue commence à partir des vertèbres dépourvues de côtes.
Chez les poissons, baleines et dauphins, la position de l’anus est un bon indicateur : ce qui
est en arrière appartient à la queue.
Perdre sa queue
La queue de certains lézards et orvets peut se rompre lorsqu’on la saisit. Ce mécanisme leur
permet d’échapper au prédateur dont l’attention est détournée par le frétillement du bout de
queue abandonné sur le sol. Cette rupture, appelée autotomie, est provoquée par une
contraction musculaire réflexe. Les moitiés osseuses de chaque vertèbre sont reliées par un
pont de cartilage. C’est à ce niveau que la queue se casse verticalement sans aucune
hémorragie. Dans certains cas, une nouvelle queue, plus petite et moins mobile, peut se
reformer, mais une fois seulement.
Lézard ocellé Timon lepidus
Lézard ocellé avec queue régénérée Timon lepidus
Scinque de Schneider Eumeces Schneideri
Une queue fossile
L’archéoptéryx est le plus ancien oiseau connu. Il vivait au Jurassique, il y a 150 millions
d’années. L’étude de ce fossile montre qu’il présente des caractères semblables à ceux des
oiseaux modernes, comme la présence de plumes et d’autres caractères semblables à ceux
des dinosaures bipèdes, comme la présence d’une longue queue formée d’une vingtaine de
vertèbres non soudées.
En comparaison, chez les oiseaux actuels la queue est très raccourcie. Les dernières
vertèbres caudales sont soudées en un seul os, le pygostyle qui supporte de grandes plumes
rectrices constituant la queue de l’oiseau à proprement parler.
Archéoptéryx, moulage
Archaeopteryx lithographica / Fin de l’époque Jurassique, vers -150 millions d’années, Allemagne
Huîtrier pie Haematopus ostralegus
Syrrhapte paradoxal Syrrhaptes paradoxus
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 5 sur 12 Queues différentes mais de même origine
De la chauve-souris au dauphin, les queues de tous les mammifères sont dites homologues.
Elles sont composées de vertèbres de même origine embryonnaire prouvant l’existence d’un
ancêtre commun malgré une grande variabilité de formes et de fonctions.
En effet, le nombre de vertèbres caudales est très variable chez les mammifères : de 46 chez
le pangolin (record chez les vertébrés) à 3 seulement chez l’Homme. Cette même variation
du nombre de vertèbres peut s’observer au sein de groupes plus restreints. Il suffit, pour
s’en rendre compte, de comparer le hérisson et la musaraigne chez les insectivores, ou
l’agouti et le ragondin chez les rongeurs.
Salamandre tachetée Salamandra salamandra
Truite commune Salmo trutta
Couleuvre à collier Natrix natrix
Taupe d’Europe Talpa europaea
Agouti Dasyprocta leporina
Ragondin Myocastor coypus
Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus
Musaraigne pygmée Sorex minutus
Le coccyx de l’Homme est l’équivalent de la queue des animaux.
Texte mur de squelettes à gauche
Tête à queue
« Lorsque deux ou plusieurs groupes d’animaux […] traversent des phases
embryonnaires très semblables, nous pouvons être certains qu’ils descendent d’un
ancêtre commun et qu’ils sont par conséquent, unis étroitement les uns aux autres
par un lien de parenté. »
Charles Darwin, L’origine des espèces, 1ère édition 1859
L’embryon de tous les vertébrés, y compris l’Homme, possède une queue à un stade
très précoce de son développement. À la naissance, celle-ci a pris des formes et des
tailles diverses que l’on soit carpe, salamandre, lézard, moineau ou zèbre. Toutefois,
l’extrémité de la colonne vertébrale qui fait suite au bassin reste une queue, quel que
soit le nombre de vertèbres qu’elle possède. Ces deux arguments, présence
embryonnaire et même structure vertébrale, montrent que les queues de tous les
vertébrés ont une origine commune.
De la nageoire caudale des premiers poissons au coccyx de l’Homme ou à la queue « chassemouches » de la girafe, il y a 500 millions d’années d’évolution !
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 6 sur 12 Fiche expo 3
Queue : un appendice aux usages divers Queue de questions !
« Une queue bien développée s’étant formée chez un animal aquatique peut ensuite
s’être modifiée pour divers usages, comme chasse-mouches, comme organe de
préhension, comme moyen de se retourner, chez le chien, par exemple, bien que
sous ce dernier rapport, l’importance de la queue doive être minime, puisque le
lièvre, qui n’a presque pas de queue, se retourne encore plus vivement que le
chien. »
Charles Darwin, L’origine des espèces, 1ère édition 1859
La queue est sans doute la partie du corps la moins étudiée. Charles Darwin
considérait cet appendice comme quelque chose de secondaire dans les processus de
transformation des vertébrés terrestres. Pourtant, à y regarder de plus près, il s’agit
au contraire d’un formidable exemple de diversification qui rend compte d’une
évolution du mode de vie des être vivants en parfaite adéquation avec leur
environnement.
À chacun sa queue
« Pouvons-nous croire que la sélection naturelle puisse produire, d’une part, des
organes insignifiants tels que la queue de la girafe, qui sert de chasse mouches et,
d’autre part, un organe aussi important que l’œil, dont nous ne comprenons pas
encore totalement la perfection inimitable ? »
Charles Darwin, L’origine des espèces, 1ère édition 1859
Quoi qu’en dise Darwin, la queue n’est pas insignifiante. Si l’habit ne fait pas le
moine, la queue fait l’animal, qu’elle soit nue, à plumes ou à écailles ! L’outil est bien
adapté à la survie de chaque espèce, que ce soit pour se nourrir, se déplacer, se
protéger ou séduire. Cette diversité de formes et de fonctions saute aux yeux lorsque
l’on compare les animaux en action.
Textes meuble à questions
Comment le zèbre a-t-il acquis son chasse-mouches ?
D’allure effilée et se terminant par une touffe de longs poils, la queue des grands
mammifères herbivores est un appendice essentiel pour lutter contre les attaques
incessantes des insectes. Sa forme actuelle résulte d’un long et lent processus de
modifications évolutives transmises de génération en génération. Chaque étape de
transformation favorable à l’espèce apporte une meilleure adaptation à
l’environnement.
Zèbre de Burchell - Equus burchellii
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 7 sur 12 Pourquoi la grenouille n’a-t-elle pas une queue comme la salamandre ?
Parce que cela permet à la grenouille de mieux sauter. Ces deux espèces
appartiennent à des groupes différents d’amphibiens : les anoures « sans queue » et
les urodèles à « queue visible ». La grenouille a la capacité de se déplacer en sautant
par bonds, grâce à des pattes postérieures particulièrement bien adaptées ; elle est
même capable de faire des bonds hors de l’eau pour attraper ses proies.
Grenouille verte - Pelophylax kl. Esculentus (Anoures)
Salamandre tachetée - Salamandra salamandra (Urodèles)
Moulages
Pourquoi le grèbe huppé n’a-t-il pas de queue ?
Le grèbe huppé est avant tout un oiseau aquatique ; il passe la majorité de son
temps, à nager et plonger. L’absence de queue facilite ses déplacements dans l’eau
où il plonge généralement entre 4 et 6 mètres de profondeur et peut parcourir
plusieurs dizaines de mètres pour pêcher.
En contrepartie, sans queue il est moins à l’aise en l’air. Il ne vole que lorsque c’est
nécessaire et lors de ses migrations.
Grèbe huppé - Podiceps cristatus
Tous les singes ont-ils une queue ?
Non. Tous les membres du groupe des grands singes – gibbons, orangs-outans,
gorilles, chimpanzés et Homme – n’ont pas de queue. Ils descendent d’un ancêtre
commun dont l’appendice caudal était probablement déjà atrophié.
Chez tous les autres groupes de singes la queue est présente comme chez le
cercopithèque. Il existe cependant des exceptions : le magot, alors qu’il est de la
même famille que le cercopithèque, n’a pas de queue. La « perte » de la queue chez
le magot est une adaptation aux conditions climatiques rudes des montagnes de
l’Afrique du Nord où il vit. L’absence de queue, de même que la réduction de la
longueur de ses doigts ou encore l’allongement de sa colonne vertébrale pour se tenir
en « boule » lui permettent de lutter contre le froid.
Magot - Macaca sylvanus
Cercopithèque - Cercopithecus cephus
Le serpent n’est-il qu’une queue ?
Non, bien entendu. La queue d’un serpent ne présente guère plus du quart de la
longueur de l’animal. Les serpents sont les descendants d’un groupe de lézards ayant
perdu leurs pattes, sans doute parce que la reptation était un moyen de locomotion
mieux adapté à leur milieu que la marche. Un fossile de serpent terrestre vieux de 90
millions d’années a été découvert récemment en Argentine. Il présente la particularité
de posséder 2 pattes postérieures minuscules.
Contrairement à une idée répandue, les serpents utilisent peu leur queue pour se
déplacer. Ce sont les muscles puissants de la cage thoracique qui impriment au corps
son mouvement d’ondulation dilatant les écailles. Celles-ci servent de point d’appui
sur le substrat et permettent ainsi la poussée du corps vers l’avant.
Vipère aspic - Vipera aspis
Moulage
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 8 sur 12 Pourquoi la genette a-t-elle une queue rayée ?
Comme les points sombres présents sur son pelage, les anneaux de la queue de la
genette ont une fonction de camouflage. Les zones sombres causent une rupture
visuelle dans la continuité du pelage de sa queue ; il est ainsi plus difficile de repérer
la genette dans son environnement naturel, les taillis et les forêts denses, constitués
de branchages entrelacés. La genette est un animal essentiellement nocturne.
Genette commune - Genetta genetta
Le rat des moissons, un double champion ?
Avec un poids de 6 grammes environ, le rat des moissons est non seulement le plus
petit rongeur d’Europe mais également le seul mammifère d’Europe à avoir une
queue préhensile, c’est à dire qui peut attraper. Il vit dans les hautes herbes des
prairies ou les champs de céréales. En enroulant sa queue autour des tiges de
végétaux, il se maintient facilement en équilibre lorsqu’il se nourrit et se déplace.
Rat des moissons - Micromys minutus
Ont-ils bien une queue ?
Non. Ils n’ont pas de queue à proprement parler. Scorpion, libellule, papillon et limule
sont des arthropodes. Ils sont dépourvus de colonne vertébrale. La partie effilée
située en arrière de leur corps est constituée par leur abdomen. Celui-ci est souvent
terminé par un segment spécial qui joue un rôle dans la reproduction ou la défense.
Scorpion - Pandinus imperator
Libellule - Mecistogaster marchali
Écrevisse de Louisiane - Procambarus clarkii
Limule - Espèce non déterminée
La queue du grand fourmilier lui sert-elle de balai à fourmis ?
Le grand fourmilier se nourrit quasi exclusivement de fourmis. Mais contrairement à
ce que l’on pourrait penser, sa queue ne lui sert pas de balai à fourmis.
Les longs poils de cette queue touffue lui permettent de s’abriter pour dormir, une
fois roulé en boule. Ils permettent également au jeune fourmilier, qui passe près d’un
an agrippé sur le dos de sa mère, d’y grimper plus aisément lorsqu’il est à terre.
Grand fourmilier ou tamanoir Myrmecophaga tridactyla
Le poisson-lune peut-il nager sans queue ?
Aussi étrange que cela puisse paraître pour un poisson, le mole ou poisson-lune nage
très mal. Son corps aplati, rigide et quasiment dépourvu de queue ne lui permet pas
de se déplacer par ondulations comme le font la plupart des poissons. Seules ses
nageoires dorsales et anales servent vraiment à la nage. On le rencontre souvent
flottant à plat près de la surface, se laissant porter par le courant. Avec un poids qui
peut atteindre une tonne, le poisson-lune est la démonstration vivante qu’il est
difficile de nager sans queue !
Poisson-lune Mola mola
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 9 sur 12 Textes films fond de salle
PARCE QUEUE – TEXTES FILMS Atèle s’accrocher L’atèle, ou singe araignée vit exclusivement dans les arbres se sert de sa queue comme d’une 5ème main. Elle lui permet de s’accrocher aux branches lors de ses déplacements et de garder les mains libres pour saisir les fruits ou les insectes. Castor se diriger/s’appuyer Le castor se sert de sa queue pour nager : elle lui sert de gouvernail et permet la propulsion par ses ondulations. Elle lui permet aussi de plonger très rapidement en lui donnant une impulsion de départ. Faucon planer/voler La queue du faucon lui sert de gouvernail au cours du vol. Lorsque le faucon vole sur place, sa queue est généralement étalée pour le stabiliser. En piqué, sa queue est resserrée au maximum. Girafe chasser les mouches La girafe possède une queue avec une touffe de crin au bout. Elle s’en sert comme chasse‐mouches, fouettant son corps pour décrocher les insectes piqueurs. Ses mouvements continuels contribuent aussi à éloigner les insectes. Grand Tétras séduire Pour séduire les femelles, le mâle effectue une parade. Il accomplit une danse au cours de laquelle il remue frénétiquement sa queue. Kangourou sauter/s’équilibrer La queue du kangourou, très longue et puissante, lui sert d’appui au cours de ses déplacements mais aussi pour s’équilibrer à l’arrêt. Lorsqu’il saute, sa queue lui sert de balancier pour faire des bonds pouvant atteindre 9m. Saumon se propulser/nager Le saumon, au stade adulte, remonte les rivières à contre‐courant grâce à sa queue qui lui permet de se propulser. La femelle, une fois arrivée à destination, creuse avec sa queue dans le sédiment une cavité qui abritera ses œufs. Serpent des sables attirer ses proies/chasser Le serpent des sables chasse à l’affût généralement caché dans le sable. Il ne laisse dépasser que le bout de sa queue simulant un brin d’herbe qui appâte les fourmis. Ces dernières attirent involontairement les lézards, véritables proies du serpent. Écureuil du Cap se protéger du soleil Cet écureuil vit en Afrique du Sud dans des endroits très chauds et très arides. Il s’abrite sous longue queue aplatie tel un parasol qui lui permet de se protéger du soleil et ainsi de ne pas trop se déshydrater. Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 10 sur 12 Fiche expo poissons
Un début en queue de poisson
Dans les mers du Cambrien, il y a plus de 500 millions d’années, nagent les premiers
vertébrés apparentés aux poissons.
Leur nageoire caudale (du latin cauda = la queue) leur assure propulsion et stabilité.
Cette queue originelle adaptée à la vie dans l’eau se diversifie au fil du temps ; c’est
une longue histoire qui va marquer toute l’évolution des vertébrés sur plusieurs
centaines de millions d’années.
Cœlacanthe (moulage) Undina penicillata.
Époque Jurassique supérieur (entre -154 et -135 millions d’années), Espagne.
Ancêtre du cœlacanthe actuel, ce groupe de « poissons » est pourvu d’une queue caractéristique,
formée de 3 lobes.
Priscacara serrata
Époque Éocène (entre -53 et -34 millions d’années), Etats-Unis. Poisson d’eau douce proche de la perche
Amphisile sp.
Époque Pliocène (entre -5,3 et -1,8 millions d’années), Italie. Poisson ayant pour habitude de nager
verticalement
Gyrodus circularis
Époque Jurassique supérieur (entre -154 et -135 millions d’années), Allemagne. Genre de poissons
disparu il y a plus de 65 millions d’années.
Forme et fonction vont de pair
La forme des poissons et de leur queue (ou encore nageoire caudale) indique leur
type de locomotion.
La nageoire caudale de la carpe est symétrique et arrondie, c’est le cas de la plupart
des poissons ayant une nage paisible.
La nageoire caudale du saumon, trapue, courte et symétrique permet des
accélérations très puissantes pour remonter les rapides et les chutes d’eau dans les
rivières.
Une nageoire caudale asymétrique comme celle de l’esturgeon est caractéristique des
poissons vivant sur le fond.
L’asymétrie de celle de l’exocet (ou poisson volant) lui permet de se propulser et
d’orienter son déplacement lorsqu’il sort et se déplace pendant quelques dizaines de
mètres à la surface de l’eau.
Une nageoire caudale symétrique en forme de faucille ou de croissant de lune permet
une poussée plus vigoureuse vers l’avant. Cette forme se retrouve par exemple chez
des chasseurs rapides comme les grands requins, le thon ou le marlin.
Une queue pour se déplacer
Tous les déplacements du poisson ne dépendent pas seulement de sa queue ;
muscles et squelette sont le tandem nécessaire à tout mouvement. Disposés de part
et d’autre de la colonne vertébrale, les muscles abdominaux se contractent tour à
tour pour permettre le mouvement ondulatoire de la nageoire caudale. Le poisson se
propulse ainsi vers l’avant. L’équilibre est acquis par le jeu des autres nageoires.
Exocet ou poisson volant Cheilopogon sp.
Saumon atlantique Salmo salar
Carpe commune Cyprinus carpio
Esturgeon sibérien Acipenser baer
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 11 sur 12 Fiche expo oiseaux
La queue fait l’oiseau
« La vue d’une plume de la queue d’un paon me rend malade chaque fois que je la
contemple »
ère
Charles Darwin, L’origine des espèces, 1 édition 1859
Couleurs chatoyantes et plumes de la queue hypertrophiées sont l’apanage des mâles
de nombreux oiseaux. Il ne fait aucun doute que la fonction première de ces
extraordinaires plumages est sexuelle : en attirant les femelles, le mâle augmente ses
chances de se reproduire. Mais ce costume d’apparat ne peut-il pas devenir un
handicap pour celui qui le porte tous les jours ? « Non » précise Darwin, si le but est
d’assurer « aux mâles les plus vigoureux, le plus grand nombre de descendants ».
La queue du paon est-elle bien une queue ?
Non pas du tout ! En réalité les plumes de la queue du paon sont presque invisibles,
cachées par les plumes sus-caudales qui forment la roue (ou la traine lorsque celle-ci
n’est pas déployée). Cette roue, constituée de plumes hypertrophiées, est utilisée lors
de la parade nuptiale. Charles Darwin s’est donc « trompé » en parlant de la queue
du paon !
Passez de l’autre côté de la vitrine pour voir la « vraie queue » du paon !
Paon commun mâle Pavo cristatus
Rollier d’Abyssinie Coracias abyssinica
Ara rouge Ara macao
Hausse-col doré Astrapia nigra
Pirolle verte Cissa chinensis
Colibri de Gould Psalidoprymma gouldi
Colibri de Victoria Pralidoprymna victorae
Colibri fleur-noire Spathura melananthera
Oiseau-lyre ou ménure superbe Menura novaehollandiae
Tyran des savanes Tyrannus savana
Martin-chasseur menu Tanysiptera hydrocharis
Veuve de paradis Vidua paradisaea
Faisan vénéré Syrmaticus reevesii
Drongo à raquette Dicrurus paradiseus
Dossier enseignants‐ mai 2014‐ Page 12 sur 12