Blog Les Mauvaises Fréquentations

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27 janvier 2014, par T.Savatier
Les différents différends de Serge Koster
Il existe toujours de mauvaises r
de se brouiller, surtout au sein
microcosme littéraire où être racco
« tout à l’ego » fait fréquemment
du jeu. Trahison, vanité, quipr
jalousie,
calomnie,
interv
maladroite ou préméditée d’un
suffisent à éroder les amitiés les
solides. C’est le constat que dress
lecteur en refermant le dernier liv
Serge
Koster,
Mes
Brouilles
Scheer, 214 pages, 18 €). Dans le style impeccable qui le carac
l’auteur, qui n’est pas fortuitement admirateur de Léautaud, propo
florilège des fâcheries et autres bisbilles, provisoires ou définitives, d
fut l’un des protagonistes ou qui marquèrent l’histoire des Lettres.
alternance d’exemples anciens et contemporains offre une belle prom
au pays des rancoeurs ; on y croise, au fil des chapitres, Francis P
Daniel Oster, Voltaire, Roland Jaccard, Michel Tournier, Marcel P
Jean-Jacques Rousseau, Alain Finkielkraut, Josyane Savigneau, Jean
Sartre, François Bayrou et quelques autres.
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La mise en contexte des brouilles célèbres, d’une érudition impec
passionnera les amateurs d’histoire et de petite histoire de la littér
Celle, notamment, de Mme de Sévigné et de son cousin Roger de B
Rabutin se savoure avec délice. Quant aux querelles qui opposèrent l’
à ses pairs, elles définissent (tout comme le choix des précéd
finalement) un autoportrait en creux tout à fait singulier. Car, contrair
à beaucoup d’écrivains qui, à l’occasion d’un livre, règlent leurs co
avec aigreur, mais en prenant soin de se réserver la meilleure part da
acrobatique exercice d’autopromotion, Serge Koster n’a cure
ménager. Parfois ombrageux, il n’hésite pas à assumer sa pa
responsabilité - « Je ne suis pas quelqu’un qui se pardonne », avoue-t
sa sincérité désarme, même si elle le conduit parfois à manquer d’élég
comme lorsqu’il évoque Elisabeth Roudinesco. En revanche, on appr
le profils qu’il dessine de certains de ses (ex) amis, notamment M
Nadaud qui lui ouvrit les portes de la carrière. De nombreux passages
renseignent aussi sur les sujets qui semblent plus particulièr
préoccuper l’auteur, comme l’orgueil, l’humiliation, la judéité, l’a
l’ingratitude, le moment précis où, entre deux êtres, se joue la ruptu
bien sûr, le rapport à soi qui tient, lui aussi, du conflit.
Il y a une part d’Alceste chez Serge Koster, qui, d’ailleurs, la reven
même s’il regrette souvent ses expériences, comme l’attestent ces
extraits : « Beaucoup de mes brouilles ont eu pour origine cette v
d’indépendance et ce désir de rester mon propre sujet » et «
se brouille laisse trop de décombres derrière lui. Il faut sans cesse ba
Quelle fatigue. » A plusieurs reprises, l'auteur cite La Rochefouca
Chamfort, deux moralistes non moralisateurs qu'il est toujours plaisa
relire (avec La Bruyère). Chamfort, d'ailleurs, avait donné une r
infaillible pour éviter les brouilles qui ne sont souvent que des cime
d'illusions : « Prendre les gens pour ce qu'ils sont et les laisser po
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qu'ils ne sont pas.»
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