Octobre 1941 Les premiers morts sous le drapeau américain

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Octobre 1941 Les premiers morts sous le drapeau américain
Octobre 1941
4 – La bataille de l’Atlantique (et autres mers lointaines)
Les premiers morts sous le drapeau américain
4 octobre
Le Richelieu
Norfolk (Etats-Unis) – Ses réparations et son rééquipement achevés, le Richelieu appareille
vers Fort-de-France pour sa croisière de mise au point.
10 octobre
Le Tromblon
Atlantique Nord (Western Approaches) – La corvette française Tromblon éperonne et coule
l’U-71. Mais, endommagé lors de son exploit, le petit bâtiment doit être sabordé.
14 octobre
Le Scharnhorst
Brest – Le croiseur de bataille allemand Scharnhorst commence ses essais après la réparation
des dégâts causés par les bombardements de juillet.
16 octobre
Sous dix drapeaux
Point Marius (au large du Cap Leeuwin, à la pointe sud-ouest de l’Australie) – Le
corsaire allemand Kormoran a rendez-vous avec le ravitailleur Kulmerland, en provenance du
Japon. Après s’être un peu éloignés des côtes, les deux navires resteront à couple pendant une
semaine, échangeant des prisonniers contre du fuel et de la nourriture. Le Kormoran pourra
alors poursuivre sa mission six mois de plus. Detmers a en effet décidé de s’attaquer aux
voies de navigation entre le Moyen-Orient et l’Australie.
Le Kulmerland rejoindra quant à lui le Japon, via les îles de la Société. Ses prisonniers seront
transférés à un navire forceur de blocus pour un long voyage de retour vers l’Europe.
29 octobre
Le Tirpitz
Scapa Flow – A la suite d’un rapport des Renseignements britanniques estimant que le
Scharnhorst et le Gneisenau seront pleinement opérationnels début novembre et que le Tirpitz
achève actuellement ses derniers essais en Norvège, le Richelieu est rappelé en hâte de
Martinique.
30 octobre
L’Ondine
Côtes de Norvège – Le “600 tonnes” Ondine (CC Bourgine, récemment promu) a réussi la
veille à intercepter un convoi et à endommager le cargo allemand Drau (4 737 GRT). Ayant
dû s’écarter ensuite pour esquiver la contre-attaque de l’escorte, le submersible s’efforce aux
premières lueurs de l’aube de rattraper, en fonction de sa route probable, le reste du convoi
attaqué la veille. Sortant de temps à autre son périscope pour tenter de repérer les fumées
émises par ses proies, il est repéré et aussitôt bombardé par deux Do 18 du 3./Kü.Fl.Gr. 4061
envoyés étendre l’aire de protection du convoi. S’il ne reçoit pas de coup direct, l’Ondine est
vivement secoué par des explosions proches et l’un de ses moteurs électriques est
endommagé. Ayant fait le mort toute la journée, il pourra à la nuit tombée repartir en surface
vers l’Ecosse et rentrer à Dundee quatre jours plus tard, veillé par un comité d’accueil plus
modeste que celui qui avait été accordé au Rubis.
Au vu de son état, l’Amirauté française va faire le choix de le sacrifier à la réparation de
l’Orion (prêté depuis le début septembre à la 3e Flottille sous-marine britannique de Holy
Loch pour jouer le rôle modeste mais utile de cible d’entraînement). La 12e DSM cesse
d’exister : tandis que l’Orion, une fois remis en condition opérationnelle, rejoindra fin
décembre les Rubis et Nautilus au sein de la 22e DSM, l’Ondine va être définitivement
désarmée en Angleterre, à Portsmouth. Le bâtiment va servir de réserve de pièces détachées
pour l’Orion et les mouilleurs de mines opérant en Grande-Bretagne, tandis que ses tubes de
550 mm serviront pour modifier la tourelle de poupe des 1 500 tonnes modernisés dans un
arsenal américain, celui de... Portsmouth. Quant au CC Bourgine, il recevra une affectation à
terre, au 2e Bureau de l’Etat-major général de la Marine.
31 octobre
Le Reuben James
Atlantique Nord – Tell me what were their names, tell me what were their names,
Did you have a friend on the good Reuben James ? (Woody Guthrie, 1941)
Quoique l’Allemagne et les Etats-Unis soient officiellement en paix, les incidents se sont
multipliés depuis plusieurs mois, les sous-marins allemands s’en prenant à des convois
escortés par des navires de guerre américains, qui n’hésitent pas à répliquer. A l’aube du 31
octobre, au sud de l’Islande, l’U-552 approche du convoi HX.156 (44 navires venant
d’Argentia et se dirigeant vers l’est). Averti de la présence d’un sous-marin, le Cdr Heywood
L. Edwards place son navire, le vieux destroyer Reuben James, entre la menace et un
transport de munitions. A 05h25, le Kapitän-Leutnant Erich Topp, sachant certainement qu’il
s’agit d’un navire américain, ordonne de torpiller le gêneur (comme ses ordres l’y autorisent).
Une torpille fait exploser la soute à munitions avant et le Reuben James coule en cinq
minutes, emportant 150 hommes, dont le Cdr Edwards. C’est le premier bâtiment perdu dans
cette guerre par l’US Navy…
Mais aux cinq “four-pipers” américains qui escortaient le convoi se sont ajoutées depuis le
départ les corvettes canadiennes HMCS Chambly et Moosejaw (la présence de la Marine
Nationale dans l’Atlantique Sud permettant au Commonwealth de concentrer ses forces dans
l’Atlantique Nord). Le 10 septembre, ces corvettes de classe Flower ont déjà détruit l’U-501.
Bien mieux équipées que les vieux DD américains, elles contre-attaquent et viennent à bout
de l’U-552 au bout de quatre heures de chasse. Il n’y aura pas de survivants.
Les premiers Américains tombés dans cette guerre sous la bannière étoilée ont été vengés.
1
3e escadrille du 406e Groupe d’aviation côtière, basé à Trondheim.

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