Préparé pour - Ressources naturelles Canada
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RÉCUPÉRATION ACCRUE DES MATÉRIAUX DE COUVERTURE Préparé pour : le Conseil canadien de l’innovation en construction par : L’ATHENA SUSTAINABLE MATERIALS INSTITUTE Janvier 2007 Sommaire Le présent document d’information a été rédigé pour appuyer l’élaboration d’un plan d’accroissement de la récupération des matériaux de couverture en fin de vie. Il se veut une actualisation préliminaire des quantités de débris de couvertures disponibles au Canada, des utilisations finales potentielles de ces débris et des divers facteurs économiques et environnementaux pouvant influer sur le recyclage et la réutilisation de ces débris. Un atelier prévu pour février 2007, à Toronto, sera axé sur les différents obstacles à franchir (p. ex. réglementation, lois, technologie et facteurs économiques et environnementaux) pour développer un marché du recyclage des débris de couvertures. Le présent document porte principalement sur les couvertures à base d’asphalte, qui représentent 90 % du marché résidentiel et jusqu’à 80 % du marché industriel, commercial et institutionnel de la toiture à pente faible au Canada. Marché résidentiel des matériaux de couverture bitumé et production de débris de couvertures dans ce secteur au Canada De 2003 à 2006, l’utilisation canadienne de bardeaux d’asphalte a augmenté de manière soutenue, en fonction du nombre croissant de mises en chantier. En moyenne, environ 15 millions de carrés1 de bardeaux d’asphalte sont installés au Canada à tous les ans (voir le graphique ES1 ci-après). À l’échelle régionale, le centre du Canada (Ontario et Québec), l’Alberta et la Colombie-Britannique et l’ensemble des provinces des Prairies et des Maritimes comptaient respectivement pour 65 %, 20 % et 15 % de l’utilisation de bardeaux d’asphalte au cours des quatre dernières années. IKO et BP-EMCO sont les deux seuls fabricants canadiens de bardeaux d’asphalte, mais les importations et les exportations de bardeaux d’asphalte entre le Canada et les États-Unis sont importantes et presque équivalentes. Graphique ES1 : Utilisation canadienne de bardeaux d’asphalte de 2003 à 2006 1 Un carré équivaut à 100 pieds carrés de couverture. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture - Sommaire ES-2 Annuellement, la réfection de toitures représente la plus grande part du marché du bardeau d’asphalte au Canada et aux États-Unis. La Canadian Asphalt Shingles Manufacturers’ Association (CASMA) estime qu’elle compte pour 80 % de ce marché au Canada, et l’Asphalt Roofing Manufacturers’ Association (ARMA), pour 80 à 85 % de celui-ci aux États-Unis. Elle produit toutefois une quantité tout aussi importante de débris, laquelle est estimée entre 7 et 10 millions de tonnes courtes (entre 6 et 9 millions de tonnes métriques) de débris issus de l’arrachage ou de l’installation de bardeaux aux États-Unis. Le tableau ES1 ci-après résume notre estimation des quantités de débris de bardeaux d’asphalte produites annuellement dans le secteur résidentiel canadien pendant la réfection de toitures (arrachage des bardeaux), l’installation de couvertures et l’installation de feutres organiques. Le total annuel s’élève à 1,25 million de tonnes de débris de bardeaux d’asphalte et de feutres imprégnés. !" $ % ' + + # & ' " ( "$ ( ! # ! ) ) ' ' "* "* ' ' , , ( ( ! * ! * + !" ' " "$ + ' ' - ' . 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Ensemble, les revêtements d’étanchéité multicouches bitumés et les couvertures de bitume modifié représentent jusqu’à 80 % du marché des toitures à pente faible ICI au Canada. Selon l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture (ACEC), soit la principale association industrielle canadienne du secteur ICI, les ventes du secteur commercial canadien des couvertures frôleraient 1,6 G$ annuellement. Elle estime également que le remplacement de couvertures compte pour environ 60 % de tous les travaux exécutés dans ce secteur et la construction de nouveaux toits, pour les quelque 40 % restants; la réfection des couvertures compterait pour une faible proportion des travaux de remplacement. D’après le tableau ES2 ci-après, qui présente l’estimation de l’ACEC quant à la quantité de débris de couvertures bitumées produite annuellement dans le secteur ICI, les mises en chantier représentent une très faible proportion de l’ensemble du flux de débris. Nous estimons qu’au total, 330 000 tonnes de débris issus des couvertures bitumées sont produites annuellement dans le secteur ICI, la réfection de toitures comptant pour 99 % du flux de débris total. : ' 1 ' 9 &9 ; 1 " '! ' ' &>' ' # @' ' ( ( 1 " ) ) ' < < < <? ' @' 9 &9 ' "* ' "* ' 7= 7= 7= $ $ $ 7= $ " '! ' A ! # !" !" ' $ % '! $ # '! $ " " " !! B ' $ / - ) ) / C ) ) Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture - Sommaire # !" $ % '! $ '! $ # !" " ES-4 / // -) ) ' " !! B $ " ' -/ -) ) -) -- ) / ! $ "#" 3' % 4&>' $ ( , <? !*.! '! ' D - ), # 1 ' " ( , <? !* ' " D , <? !? D <? E! '! 1 # 7 1 ' ' # $ Production totale de débris de couvertures bitumées selon le composant Le tableau ES3 ci-après résume la quantité totale de débris de couvertures bitumées disponible annuellement au Canada selon le composant de base. Bien que la quantité de débris de couvertures produite par le secteur ICI ne représente qu’environ 25 % de celle qui serait produite par le secteur résidentiel, la quantité d’asphalte dans les débris de couvertures ICI compte pour presque 75 % de celle du marché résidentiel, ce qui en fait un élément important à prendre en considération en matière de recyclage. Dans l’ensemble, 1,5 million de tonnes de débris de couvertures bitumées seraient produites au Canada, les granulats, l’asphalte et les feutres organiques représentant respectivement 57 %, 35 % et 9 % de cette quantité. : 1 9 &9 ' '! ' # "#" ' A $ % '! $ 8 !" 2 % - ' / / - -) ) ) ) % - ' -) / ) -) ) % / Utilisations finales des débris de couvertures bitumées Huit marchés potentiels d’utilisation finale ont été répertoriés pour les débris de couvertures bitumées résidentiels et ICI, soit ceux de l’asphalte mélangé à chaud, des mélanges pour rapiéçage à froid, de la maîtrise des poussières sur les routes rurales, des routes temporaires, des voies d’accès et des stationnements, des couches de base en granulats, des combustibles, ainsi que des bardeaux neufs. Parmi les avantages du recyclage des couvertures bitumées, mentionnons une moins grande utilisation des sites d’enfouissement et des ressources, ainsi que le coût d’enfouissement et de fabrication généralement inférieur des produits neufs à base de matériaux recyclés comparativement -) ) /) ) Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture - Sommaire ES-5 à celui des produits neufs composés de matériaux bruts. Le recyclage de l’asphalte comporte des risques évidents, notamment des coûts en capital incertains, des problèmes ou des retards potentiels rattachés à l’obtention de permis, une offre et des sources d’approvisionnement très variables, de même que l’accès à des marchés non développés ou peu développés. Au Canada, des débris de couvertures bitumées sont ajoutés à l’asphalte mélangé à chaud, servent à aménager des sentiers et alimentent les fours à ciment. En Amérique du Nord, le plus important marché d’utilisation finale des débris de couvertures bitumées est de loin celui de l’asphalte mélangé à chaud et de la construction de routes. Nombre d’États et quelques provinces (Ontario et Nouvelle-Écosse) ont pris des dispositions en matière de recyclage des bardeaux d’asphalte pour produire de l’asphalte mélangé à chaud. Bien que les caractéristiques de l’asphalte mélangé à chaud n’aient généralement permis que l’utilisation de débris de bardeaux non contaminés (coupures et bardeaux défectueux), dans une proportion atteignant jusqu’à 5 % de l’asphalte mélangé à chaud, un nombre croissant d’organismes chargés des transports dans les États et les provinces autorisent l’utilisation de débris de bardeaux arrachés pour produire l’asphalte mélangé à chaud qu’ils achètent. Il y aurait plus de 500 usines d’asphalte mélangé à chaud au Canada, leur production annuelle atteignant 30 à 31 millions de tonnes. Le remplacement de 5 % de la matière première dans l’asphalte mélangé à chaud pourrait permettre le recyclage d’environ 1,5 million de tonnes de débris de couvertures bitumées, soit la totalité des débris de ce type produits annuellement au Canada. En outre, le remplacement de 5 % de la matière première dans le béton asphaltique par des débris de couvertures permettrait de réduire de 90 000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie de l’asphalte mélangé à chaud. Puisque cette dernière est importante, elle pourrait évidemment constituer un marché clé pour les débris de couvertures bitumées recyclés. Facteurs économiques et environnementaux L’industrie de l’asphalte mélangé à chaud a vu le prix du béton asphaltique augmenter considérablement au cours des derniers mois (voir le graphique ES2). La principale cause de cette hausse pourrait être la croissance assez importante du prix de l’essence, du carburant diesel (voir le graphique ES3) et du mazout de chauffage, qui fait en sorte qu’il est rentable d’investir dans les raffineries afin d’y traiter la fraction lourde du pétrole brut, à partir de laquelle le béton asphaltique est produit. Au cours des dernières années, les exploitants canadiens et américains de raffineries ont investi des millions de dollars dans leurs unités de cokéfaction pour effectuer ce traitement. Par conséquent, l’offre à long terme de béton asphaltique pourrait devenir un facteur qui exercera une pression à la hausse sur le prix des carburants susmentionnés et favorisera davantage le recyclage des débris de couvertures bitumées. Parmi les facteurs importants pouvant stimuler le recyclage des débris de couvertures bitumées, mentionnons la capacité déclinante des sites d’enfouissement et la hausse consécutive des redevances d’élimination des débris de construction et de démolition. Il faut toutefois signaler qu’il s’avère difficile de se procurer les permis d’exploitation d’installations de recyclage et qu’on ne favorise pas assez la réaffectation des débris. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture - Sommaire ES-6 Graphique ES2 – Prix récents du béton asphaltique f.-à-b. à Toronto % & + , !( $$- * ' ( )*) (* ( $$ ./0 1 Source : Ministère des Transports de l’Ontario (catégorie PG 58-28 ou béton équivalent) Graphique ES3 – Indice d’ajustement du coût du carburant diesel2 à Toronto du MTO " 2, 3 . 1 - / Source : Ministère des Transports de l’Ontario 2 L’indice d’ajustement du coût du carburant diesel est fonction du prix, y compris les taxes, du carburant diesel à faible teneur en soufre f.-à-b. dans les terminaux de la région de Toronto – MTO. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture GLOSSAIRE DES ABRÉVIATIONS ET TERMES AASHTO - American Association of State Highway and Transportation Officials Organisme regroupant des ingénieurs routiers de 50 États américains qui produit des guides et élabore des normes, notamment sur l’utilisation des débris de bardeaux d’asphalte provenant des fabricants ou arrachés pour fabriquer de l’asphalte mélangé à chaud. ACEC – Association canadienne des entrepreneurs en couverture ARMA - Asphalt Roofing Manufacturers’ Association Asphalte mélangé à chaud Asphalte d’une grande qualité élaboré avec soin en chauffant du béton asphaltique et en le mélangeant à des granulats et des charges minérales; les types d’asphalte mélangé à chaud servant à construire des chaussées contiennent généralement entre 5 et 7 % de bitume. ASRAP - Asphalt Shingles Research Assessment Project Projet d’évaluation et de recherche sur le marché des bardeaux d’asphalte. Bardeau d’asphalte recyclé Bardeau arraché après son utilisation; voir « Débris de bardeaux arrachés ». Bardeau de fibres de verre Bardeau ayant pour base un mat de fibres de verre tissées, dont les deux côtés sont d’abord recouverts d’asphalte, puis de granules de céramique. Bardeau organique Bardeau ayant pour base un papier imprégné d’asphalte et recouvert à sa surface de granules de céramique; l’asphalte sert à imperméabiliser le bardeau. Bitume Matière cimentaire noire ou foncée (solide, semi-solide ou visqueuse) d’origine naturelle ou industrielle généralement composée d’asphalte, de goudron, de brai et d’asphaltite. Broyeur à marteaux Broyeur de fragmentation à haute vitesse doté d’une série de marteaux oscillants servant à pulvériser une vaste gamme de matières premières et de débris à des fins de traitement ou de récupération. BTU - British Thermal Unit Unité thermique britannique. i Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture ii BUR - Built-Up Roofing Membrane - revêtement d’étanchéité multicouches Revêtement surmonté d’une couche d’étanchéité et composé de quatre couches de mat de fibres de verre ou de feutre organique, lesquelles sont séparées par de l’asphalte. CASMA - Canadian Asphalt Shingles Manufacturers’ Association CCME – Conseil canadien des ministres de l’Environnement CMRA - Construction Materials Recycling Association Couche de fondation granulaire Granulats à granulométrie uniforme se prêtant à un compactage permettant l’établissement d’une couche de fondation ferme et stable. Couverture de bitume modifié Revêtement d’étanchéité en rouleaux comprenant de l’asphalte modifié par polymères et un renforcement de polyester ou de fibres de verre. Couverture inversée Couverture dont le revêtement d’étanchéité, situé en dessous plutôt qu’au-dessus de l’isolant, est protégé. Débris de bardeaux arrachés Débris produits pendant la démolition ou le remplacement de couvertures ou l’éboutage des bardeaux. Débris de bardeaux des fabricants Coupures et excédents produits pendant la fabrication des bardeaux. DOT - Department of Transportation – ministère des Transports des États-Unis Élastomère Matière qui reprend sa forme après avoir été étirée. EPDM – terpolymère d’éthylène-propylène-diène Ensemble de résines à base de monomères oléfiniques entrant dans la fabrication des revêtements d’étanchéité monocouches. Granulat Minéral inerte dur, comme le gravier, la pierre concassée ou le sable, utilisé seul ou mélangé à l’asphalte pour fabriquer des chaussées. ICI – industriel, commercial et institutionnel Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture iii Mat de fibres de verre Mat solide et résistant composé de fibres agglomérées et entrant dans la fabrication des matériaux de couverture. Mélange pour rapiéçage à froid Mélange de granulats et de bitume liquide vulcanisés à la température ambiante, activés au moyen d’agents chimiques sans la diffusion d’une chaleur d’origine extérieure et stockés à des fins de rapiéçage ou d’entretien. NAPA - National Asphalt Pavement Association NRCA - National Roofing Contractors’ Association Oléfine thermoplastique Terme consacré dans l’industrie des produits chimiques pour désigner un ensemble de résines thermoplastiques élaborées à partir de monomères oléfiniques de base et utilisées dans les revêtements d’étanchéité monocouches. PPA –polypropylène atactique Agent de modification des revêtements d’étanchéité bitumés modifiés. REP – responsabilité élargie des producteurs Revêtement asphaltique récupéré Asphalte récupéré et pulvérisé, qui est utilisé comme granulat pour recycler les revêtements asphaltiques; les bardeaux rejetés en usine peuvent être ajoutés à ce type de revêtement. Revêtement d’étanchéité de SBS Revêtement de bitume modifié avec du styrène butadiène et applicable au chalumeau ou sous forme d’asphalte. Revêtement d’étanchéité en bitume caoutchouté appliqué à chaud Revêtement souple appliqué sur place pour imperméabiliser les toitures, qui se compose de mélanges exclusifs d’asphalte, de charges minérales, d’élastomères (naturels, synthétiques ou les deux), d’huile vierge ou recyclée et d’une résine thermoplastique. Redevances d’élimination Redevances payées à la tonne par les transporteurs et les citoyens afin que des déchets soient acheminés à une installation de gestion, comme un site d’enfouissement ou un centre de recyclage. Sous-couche Matériau à base d’asphalte en rouleaux conçu pour être installé sous le principal matériau de couverture et accroître la protection contre les éléments. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture Couverture classique Couverture dont le revêtement d’étanchéité se trouve au-dessus de l’isolant. iv Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture Remerciements Le présent rapport a été produit grâce au soutien de Ressources naturelles Canada et au Conseil canadien des ministres de l’Environnement. Nous souhaitons remercier Peter Kalinger de la Canadian Roofing Contractors’ Association et M. Mike Vandenbusshe de la Canadian Asphalt Shingle Manufacturers’ Association pour leur aide opportune. Nous désirons également reconnaître l’excellent travail de la U.S. Construction Materials Research Association et les très précieuses informations recueillies au www.ShingleRecycling.org, sans lesquelles il se serait avéré impossible de réaliser ce projet dans de si courts délais. Avertissement Bien que l’Athena Sustainable Materials Institute ait fait de son mieux pour s’assurer de l’exactitude et de la validité des renseignements figurant dans le présent rapport, il ne peut en garantir l’exactitude. L’institut prendra des mesures raisonnables pour corriger toute erreur ou omission qui lui sera signalée. Le présent rapport porte sur les débris produits par l’industrie des matériaux de couvertures, sur leur composition et sur les moyens de les recycler. Il ne constitue pas une étude des risques environnementaux posés par les activités qui y sont décrites. v Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture vi Table des matières SOMMAIRE GLOSSAIRE DES ABRÉVIATIONS ET DES TERMES 1 INTRODUCTION............................................................................................................................... 1 1.1 1.2 1.3 2 OBJECTIFS .................................................................................................................................... 1 ANALYSE DOCUMENTAIRE ET LACUNES ....................................................................................... 1 STRUCTURE DU RAPPORT ............................................................................................................. 1 SECTEUR RÉSIDENTIEL DES MATÉRIAUX DE COUVERTURES À BASE D’ASPHALTE 2 2.1 COUVERTURES RÉSIDENTIELLES .................................................................................................. 2 2.1.1 Bardeaux d’asphalte............................................................................................................... 2 2.1.2 Types de bardeaux d’asphalte ................................................................................................ 3 2.1.3 Autres couvertures résidentielles à base d’asphalte............................................................... 4 2.1.4 Composition des couvertures bitumées résidentielles ............................................................ 4 2.1.5 Composition des couvertures résidentielles à base d’asphalte............................................... 6 2.2 MARCHÉ CANADIEN DES COUVERTURES RÉSIDENTIELLES ............................................................ 6 2.2.1 Marché des bardeaux d’asphalte............................................................................................ 8 2.3 ESTIMATION DES QUANTITÉS DE DÉCHETS DE BARDEAUX D’ASPHALTE AU CANADA ................. 10 3 MARCHÉ INDUSTRIEL, COMMERCIAL ET INSTITUTIONNEL CANADIEN DES COUVERTURES À BASE D’ASPHALTE.............................................................................................. 11 3.1.1 Utilisation de couvertures et d’asphalte de couverture dans le secteur ICI ......................... 12 3.1.2 Types de revêtements d’étanchéité dans le secteur ICI ........................................................ 13 3.2 ESTIMATION DES QUANTITÉS DE DÉCHETS DE COUVERTURES BITUMÉES PRODUITES DANS LE SECTEUR ICI CANADIEN ........................................................................................................................... 17 3.3 QUANTITÉ TOTALE DE DÉBRIS DE COUVERTURES BITUMÉES PRODUITE ANNUELLEMENT SELON LE COMPOSANT ............................................................................................................................................. 21 4 RÉCUPÉRATION ACCRUE DES COUVERTURES BITUMÉES ............................................ 21 4.1 UTILISATIONS FINALES DES DÉCHETS DE COUVERTURES BITUMÉES ........................................... 21 4.1.1 Asphalte mélangé à chaud .................................................................................................... 22 4.1.2 Mélanges pour rapiéçage à froid.......................................................................................... 24 4.1.3 Abat-poussières pour chemins ruraux .................................................................................. 25 4.1.4 Chemins temporaires et voies d’accès.................................................................................. 25 4.1.5 Couche de fondation granulaire ........................................................................................... 25 4.1.6 Bardeaux neufs ..................................................................................................................... 25 4.1.7 Combustible .......................................................................................................................... 26 4.2 TRAITEMENT DES DÉBRIS DE COUVERTURES BITUMÉES.............................................................. 26 4.2.1 Réglementation sur le recyclage des bardeaux d’asphalte................................................... 28 4.3 ÉTUDES DE CAS SUR LE RECYCLAGE DES COUVERTURES BITUMÉES ........................................... 28 4.3.1 Utilisation de bardeaux d’asphalte recyclés pour aménager un sentier dans le district de Lunenburg ...................................................................................................................................... 28 4.3.2 Bardeaux d’asphalte dans les revêtements asphaltiques ...................................................... 30 4.3.3 Recyclage des bardeaux d’asphalte au Massachusetts......................................................... 31 4.3.4 C&D Recycling Ltd. en Nouvelle-Écosse ............................................................................. 33 5 FACTEURS INFLUANT SUR LA RÉCUPÉRATION ACCRUE DES MATÉRIAUX DE COUVERTURE.......................................................................................................................................... 34 5.1 FACTEURS ÉCONOMIQUES INFLUANT SUR LE RECYCLAGE DES COUVERTURES BITUMÉES ........... 35 5.1.1 Production d’asphalte mélangé à chaud, béton asphaltique et prix des combustibles......... 35 5.1.2 Redevances d’enfouissement ................................................................................................ 37 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture vii 5.2 FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX INFLUANT SUR LE RECYCLAGE DES COUVERTURES BITUMÉES 38 5.2.1 Capacité d’enfouissement et réglementation ........................................................................ 38 6 BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES D’INFORMATION............................................................... 41 ANNEXE A ................................................................................................................................................... 1 RÉSUMÉ ANNOTÉ DU PROJET DE RECYCLAGE DE BARDEAUX D’ASPHALTE DES ÉTATS-UNIS ................................................................................................................................................ 1 Projet du SWMCB sur le recyclage des bardeaux arrachés ................................................................. 1 Projet de la CMRA sur le recyclage des bardeaux arrachés (financé par l’EPA)................................ 2 Normes de l’AASHTO sur le recyclage des bardeaux .......................................................................... 3 Construction & Demolition Recycling (article) .................................................................................... 4 Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Minnesota..................................... 4 Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Missouri ....................................... 5 Projet no 22 du RMRC .......................................................................................................................... 6 Projet no 13/14 du RMRC : élaboration d’une norme .......................................................................... 6 Projet du SWMCB sur le recyclage des débris de bardeaux des fabricants ......................................... 7 Projets antérieurs du ministère des Transports du Minnesota ............................................................. 8 Projet initial de la CMRA (1999) : www.ShingleRecycling.org ........................................................... 9 1 Introduction Le présent document d’information vise à appuyer l’élaboration d’un plan d’accroissement de la récupération des matériaux de couvertures en fin de vie. Il se veut une actualisation préliminaire en vue d’un atelier prévu pour février 2007, à Toronto. Il porte principalement sur les matériaux de couvertures à base d’asphalte, car ce sont eux qui prédominent sur les marchés résidentiels, industriels, commerciaux et institutionnels. 1.1 Objectifs Le Conseil canadien de l’innovation en construction a chargé l’Athena Institute de produire le présent document d’information afin de répondre aux questions suivantes : • Quelles quantités de matériaux de couvertures à base d’asphalte pourraient être jugées récupérables au Canada? • Qui, en Amérique du Nord, récupère des matériaux de couvertures et quelles sont les utilisations finales des matériaux récupérés? • Quels systèmes de récupération et de triage sont généralement utilisés pour extraire des matériaux de couvertures des sites d’enfouissement? • Dans quelle mesure ces systèmes sont-ils conçus en fonction de l’utilisation finale ultérieure des matériaux recyclés? • Quels règlements municipaux régissent la récupération des matériaux de couvertures? • S’il y a lieu, quels facteurs environnementaux (p. ex. réglementation) ou économiques (p. ex. redevances d’enfouissement et coût de l’énergie) influent sur la récupération des matériaux de couvertures? 1.2 Analyse documentaire et lacunes Pendant deux semaines, en janvier 2007, l’Athena Institute a cherché sur Internet des documents sur le recyclage des couvertures à base d’asphalte en Amérique du Nord. Nous avons également contacté des associations rattachées à l’industrie de la toiture (Canadian Asphalt Shingles Manufacturers’ Association et Association canadienne des entrepreneurs en couverture) et des intervenants concernés par le recyclage des matériaux de couvertures (p. ex. des municipalités canadiennes, à propos de leurs règlements sur le recyclage des couvertures à base d’asphalte). Dans certains cas, beaucoup de renseignements ont été trouvés (p. ex. au sujet du recyclage des bardeaux d’asphalte dans l’asphalte mélangé à chaud), alors que dans d’autres, très peu de données ont pu être recueillies. Par moments, des lacunes en matière de données sont signalées dans le présent rapport à propos des quantités de couvertures à base d’asphalte récupérables ou des utilisations finales des matériaux recyclés, afin d’orienter les recherches à venir sur ces sujets. 1.3 Structure du rapport Le reste du présent rapport est présenté comme suit. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 2 Les sections 2 et 3 présentent respectivement le secteur résidentiel et le secteur ICI des matériaux de couvertures à base d’asphalte au Canada, y compris des produits récupérables dans ceux-ci et des estimations des débris qu’ils produisent. La section 4 porte sur les diverses utilisations finales des débris de couvertures à base d’asphalte. La section 5 porte sur certains des principaux facteurs économiques et environnementaux qui influent sur le recyclage des débris de couvertures à base d’asphalte. 2 Secteur résidentiel des matériaux de couvertures à base d’asphalte 2.1 Couvertures résidentielles 2.1.1 Bardeaux d’asphalte Le secteur résidentiel des matériaux de couvertures à base d’asphalte existe depuis les années 1890, soit depuis l’élaboration des feutres de couvertures bitumés et goudronnés1. Deux catégories de poids de feutres (no 15 et 30) sont encore utilisées dans le secteur résidentiel et le secteur ICI. Le populaire bardeau d’asphalte à trois couches date d’avant 1915. Depuis sa timide apparition, la couverture à base d’asphalte est devenue la plus utilisée et la plus reconnue en Amérique du Nord. D’après l’Asphalt Roofing Manufacturers’ Association (ARMA), en Amérique du Nord, plus de 80 % des toitures comportent une couverture industrielle à base d’asphalte, proportion qui atteindrait même 90 % au Canada. Au début des années 1950, le Canada comptait 11 fabricants de couvertures à base d’asphalte. Au fil des ans, cette industrie a connu de nombreuses fusions, si bien qu’au début des années 1980, le pays n’en comptait plus que quatre. Aujourd’hui, il n’en reste que deux, soit Building Products, division d’EMCO Limited, et IKO Industries Ltd. Building Products (BP) exploite deux usines. L’une se trouve à LaSalle, au Québec, et l’autre à Edmonton, en Alberta. Depuis la fin des années 1980, BP fait partie d’EMCO Limited, qui est le principal grossiste de plomberie et de conduites de CVC au Canada. BP exploite également une usine de papier-feutre à Pont-Rouge, au Québec. Depuis ses modestes débuts, tôt dans les années 1950, IKO Industries, entreprise familiale de couvertures résidentielles et commerciales, s’est développée pour devenir le plus grand fabricant de couvertures au Canada. Cette société exploite des usines à Calgary, en Alberta, ainsi qu’à Brampton et à Hawkesbury, en Ontario. Elle en a récemment ouvert une nouvelle à Sumac, dans l’État de Washington, juste au sud de la frontière canado-américaine, afin d’approvisionner le Pacific Northwest, aux États-Unis, mais aussi la Colombie-Britannique. En 1993, IKO a acheté d’anciennes usines de couvertures de CGC, à Toronto, en Ontario, et à Winnipeg, au Manitoba. IKO est une société intégrée verticalement, c’est-à-dire qu’elle produit ses propres feutres 1 Une grande partie de la présente section est tirée du rapport de l’Athena Institute intitulé Life Cycle Analysis of Residential Roofing Products et préparé par Venta, Glazer Associates, en 2000. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 3 à Brampton, en Ontario, à Calgary, en Alberta, et à Monroe, au Michigan, et ses propres granulats de couvertures à Madoc, en Ontario, et qu’elle détient les intérêts majoritaires de son fournisseur d’asphalte. Par ailleurs, elle exploite un certain nombre d’usines de couvertures aux États-Unis, où elle a récemment fondé une coentreprise avec Owens Corning, et en Europe. La Colombie-Britannique compte également un producteur de feutres, soit HAL Industries Inc., qui exploite des usines à Surrey et à Burnaby, mais qui ne produit pas de bardeaux d’asphalte ni de rouleaux asphaltés minéralisés. Cette société produit des feutres imprégnés entrant dans les revêtements d’étanchéité multicouches et les revêtements d’étanchéité, y compris les revêtements de SBS (styrène butadiène) applicables au chalumeau. De plus, certains des feutres du type 15 qu’elle produit sont manifestement utilisés comme sous-couches de bardeaux d’asphalte. Les fabricants de couvertures canadiens sont membres de la CASMA, soit la Canadian Asphalt Shingles Manufacturers’ Association, et membres associés de l’ACEC, c’est-à-dire l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture. Puisqu’ils fabriquent et exportent des produits aux États-Unis, ils font également partie de l’ARMA, soit l’Asphalt Roofing Manufacturers’ Association, et de la NRCA, à savoir la National Roofing Contractors’ Association. 2.1.2 Types de bardeaux d’asphalte Les bardeaux d’asphalte ont divers poids, applications et formes. Le poids des bardeaux d’asphalte peut aller de 125 lb (57 kg) à 380 lb (173 kg) le carré2. Il varie principalement selon le nombre de couches de feutres imprégnés d’asphalte, le revêtement et les granulats. Les bardeaux d’asphalte ont généralement la forme de feuilles ou de bardeaux à trois pattes. Ils sont rectangulaires et mesurent habituellement 1000 mm sur 336 mm (39 3/8 po sur 13 1/4 po) ou 12 po sur 36 po. Ils comportent le plus souvent trois pattes exposées le long des bardeaux pour améliorer leur apparence. Ils peuvent aussi être ondulés pour obtenir une couverture d’aspect plus prestigieux et sévère; on parle alors de bardeaux architecturaux. Les bardeaux peuvent comporter une ou plusieurs couches. Ils sont alors généralement appelés « couvertures multicouches » et servent à donner du volume aux toitures. Les bardeaux autoadhésifs comportent une couche d’adhésif qui est appliquée sur leur partie arrière en usine et qui réagit à la chaleur du soleil, après l’installation, collant chacun des bardeaux au bardeau sous-jacent et accroissant ainsi leur résistance au vent. Il est également possible d’accroître la résistance au vent des couvertures en utilisant des bardeaux à emboîtement, qui sont fixés grâce à leurs pattes plutôt qu’avec un adhésif. En 2000, au moins 65 % des bardeaux fabriqués au Canada étaient du type classique autoadhésif à trois pattes, environ 15 % de ceux-ci étaient du type en rouleaux, quelque 15 % du type architectural et 5 % du type spécial à emboîtement. Dans l’industrie, 2 Un carré équivaut à 100 pieds carrés. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4 nombre sont d’avis que davantage de bardeaux en rouleaux et architecturaux sont produits. Cependant, IKO et BP ne diffusent pas de données sur la production des divers types de bardeaux, alors que l’on sait que le poids des bardeaux varie selon le type et que les bardeaux en rouleaux et architecturaux sont les plus lourds. La CASMA estime qu’en moyenne, un paquet de bardeaux d’asphalte pèse 75 lb (34 kg), mais que son poids peut aller de 60 lb (27 kg) à 85 lb (39 kg)3. D’après cette estimation, et en présumant qu’un carré (100 pi2) compte trois paquets, on peut établir à 225 lb (102 kg) le poids habituel d’un carré de bardeaux d’asphalte installés. BP produit huit types de bardeaux d’asphalte, dont les garanties diffèrent et le poids va de 215 lb (98 kg) à 310 lb (141 kg) le carré, tandis qu’IKO en produit 16, d’un poids se situant entre 213 lb (97 kg) et 300 lb (136 kg) le carré. Le type de bardeaux d’asphalte utilisé a donc beaucoup d’incidence sur le poids des couvertures et sur la quantité de débris produits lors de l’arrachage et du remplacement des couvertures. Le poids moyen du carré estimé par la CASMA correspond probablement à celui de bardeaux garantis pendant 20 à 25 ans. Enfin, certains bardeaux sont à base de feutres organiques ou de mat de fibres de verre. Les bardeaux d’asphalte comportant des feutres organiques sont les plus répandus dans le secteur résidentiel canadien, ceux-ci représentant 90 % du marché au Canada, en raison de leur plus grande souplesse par temps froid. Cependant, les bardeaux d’asphalte à base de mats de fibres de verre prédominent aux États-Unis et ont percé le marché canadien. Dans l’avenir prévisible, la plupart des débris de couvertures arrachées seront composés de bardeaux à base de feutres organiques. 2.1.3 Autres couvertures résidentielles à base d’asphalte Feutres organiques imprégnés Les feutres imprégnés d’asphalte servent de sous-couches pour les bardeaux d’asphalte et d’autres types de couvertures, comme celles en métal. Ces feutres, dont les rouleaux, présentent des marques indiquant comment effectuer le recouvrement, sont généralement des catégories no 15 et 30, lesquelles renseignent sur leur poids par carré (p. ex. pour un carré, ceux du type no 15 pèsent 15 lb [6,8 kg]). Rouleaux asphaltés Les rouleaux asphaltés minéralisés consistent en un feutre très résistant comportant de l’asphalte et recouvert de granulats. Ils peuvent servir de revêtements d’étanchéité, de solins ou de bandes de départ, que l’on applique sur l’avant-toit des toitures recouvertes de bardeaux d’asphalte. 2.1.4 Composition des couvertures bitumées résidentielles Toutes les couvertures bitumées comprennent au moins deux des trois matériaux de base suivants : 1. Support : Papier-feutre organique ou mat de fibres de verre servant d’assise et de renforcement pour le revêtement d’étanchéité bitumé et donnant au produit fini une résistance et des propriétés de manutention et d’application (rigidité et 3 Correspondance personnelle de Mike Vandenbusshe de la CASMA. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 5 souplesse) appropriées. Les papiers-feutres organiques sont composés de fibres cellulosiques (bois, carton et papier) vierges et recyclées. Des feutres de couvertures à base d’amiante étaient autrefois utilisés dans l’industrie des couvertures, mais leur utilisation a été complètement abandonnée après la découverte des problèmes de santé causés par les fibres d’amiante. Les mats de fibres de verre sont apparus au cours des 20 dernières années. Les mats utilisés dans l’industrie des couvertures sont issus du liage des filaments de fibres de verre avec une résine de phénol-formaldéhyde ou d’urée-formaldéhyde. Les trois types de couvertures bitumées résidentielles comportent tous des feutres ou des mats. 2. Produits noirs : Principalement des bitumes de pétrole utilisés pour rendre les feutres étanches, grâce à leurs excellentes propriétés d’imperméabilisation, de conservation et de cimentation. L’asphalte est un co-produit du raffinage du pétrole, qui consiste en un ensemble de processus chimiques et physiques complexes permettant l’élaboration de nombreux produits chimiques. En Amérique du Nord, les raffineries de pétrole produisent surtout des combustibles. Au cours des dernières années, l’asphalte et les huiles de couvertures comptaient pour moins de 3 % de la production annuelle des raffineries de pétrole aux États-Unis (des données comparables sur les raffineries canadiennes ne sont pas disponibles en raison de leur confidentialité). L’asphalte représente la fraction résiduelle de la distillation de toutes les fractions plus légères de combustibles et d’huiles. Cette fraction plus lourde de pétrole brut est traitée de façon plus poussée pour élaborer un certain nombre de produits, dont l’asphalte, en conjuguant la distillation à l’extraction par solvant et au désasphaltage au solvant. En pratique, le raffinage produit un certain nombre d’asphaltes de qualité variable. Pour élaborer des produits d’imprégnation et des revêtements qui présentent uniformément le bon point de ramollissement, de l’air est projeté à température élevée à travers l’asphalte, ce qui est généralement effectué pendant les activités de couverture. L’asphalte imprègne et recouvre le support de feutre et donne aux couvertures l’étanchéité et le rendement qu’elles doivent présenter à long terme. Les feutres organiques sont d’abord imprégnés d’un asphalte qui sature les fibres cellulosiques et remplit les espaces entre celles-ci, puis ils ont revêtu d’une couche d’asphalte plus visqueux et dur. Les mats de fibres de verre sont plutôt minces et peu absorbants et nécessitent donc aucune imprégnation. Les mats sont habituellement perforés pour qu’ils ne soient encapsulés que par le revêtement d’asphalte. Ce dernier protège contre les éléments, mais constitue également la couche dans laquelle les granulats sont insérés. 3. Matériaux de surfaçage minéraux : Comprend les granulats de couverture, la pierre finement concassée ou les revêtements de céramique naturels et cuits qui se trouvent du côté exposé des produits de couverture à base d’asphalte. Ces matériaux ont diverses applications. Ils protègent la couche d’asphalte contre le rayonnement solaire, prolongent la durée de vie des toitures, accroissent la résistance au feu des bardeaux et améliorent l’apparence des couvertures, selon la Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 6 nature et la couleur des granulats. Du talc ou du mica est appliqué à l’arrière des bardeaux d’asphalte et des rouleaux asphaltés minéralisés pour empêcher les paquets ou les rouleaux de coller pendant leur entreposage et leur transport, avant leur installation, pendant laquelle les bardeaux collent les uns aux autres grâce à un mastic autoadhésif. D’autres matières premières entrent dans la fabrication des matériaux de couverture résidentiels à base d’asphalte, y compris des matières de charge et des agents stabilisants minéraux. Ils consistent généralement en du calcaire ou une poussière minérale finement broyée provenant de la production des granulats de couverture et sont incorporés aux revêtements d’asphalte. 2.1.5 Composition des couvertures résidentielles à base d’asphalte Le tableau ci-après indique la composition des matières premières qui entrent dans la fabrication des trois couvertures résidentielles les plus courantes. Il faut noter que celle des bardeaux d’asphalte organiques a été modifiée pour correspondre à l’utilisation moyenne par carré (100 pi2) établie par la CASMA. 4 & '! 1 . !" G !" F$? $ ? A $ ! % ) F$? ? % 3 ' ) F$? !" ? F$? A $ % 8 !" 2 ' 0 " $ / Remarque : un carré équivaut à 100 pi2. 2.2 - / / / Marché canadien des couvertures résidentielles La présente section porte sur les principaux aspects du marché canadien des couvertures résidentielles. Dans l’ensemble, les bardeaux d’asphalte à base de feutres organiques sont les plus répandus sur le marché. On estime qu’ils comptent pour près de 90 % de ce dernier, tandis que les bardeaux de fente, les couvertures métalliques et, dans une moindre mesure, les rouleaux asphaltés en représentent 10 %. Statistique Canada recueille des données sur la production, les expéditions et les exportations canadiennes de couvertures à base d’asphalte (numéro au catalogue : 45-001-XIB). Les données figurant dans la présente section proviennent principalement de Statistique Canada et de la CASMA. Le tableau 2 ci-après résume la production, les expéditions et les exportations canadiennes de couvertures à base d’asphalte signalées par Statistique Canada de 2003 à 2006 inclusivement. ) Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4 !" , ! ! % 1 $$ G 3 # 3 A $ # $ % $ % !" . % 7 $$- /- - # $$4 $$ - - / / ' . -/ - / -/ - '! $ !" - G !" - - / / - - - 5& 3 # 3 A $ # $ % $ % . % # / - -- / - / - ' / // / '! $ !" - !" // - - / --- - 5& G 3 # 3 A 3 $ # $ A $ # $ $ % # 3 % % . % # ' !" G !" % . % '! $ -- - / / '! $ $ - / - - / // - - / / - # // / ' - / !" - / Remarques : Un paquet de bardeaux d’asphalte équivaut à 3 m2 de couverture. Un rouleau équivaut à 10 m2 de couverture. L’utilisation apparente équivaut aux exportations soustraites des expéditions totales (les valeurs de décembre 2006 ont été estimées par la CASMA). / -/- Les produits figurant dans le tableau précédent de Statistique Canada ne sont pas tous utilisés dans le secteur résidentiel. Les rouleaux de feutre organique à surface lisse comprennent divers produits, dont les sous-couches et les feuilles de finition de bitume modifié, qui sont presque uniquement utilisées dans le secteur ICI. Les rouleaux minéralisés sont souvent utilisés dans le secteur résidentiel, mais également comme feuilles de finition dans les revêtements d’étanchéité multicouches. Les feutres imprégnés sont utilisés dans les secteurs résidentiel et ICI. Le tableau 3 présente l’utilisation canadienne apparente moyenne sur quatre ans, en nombre de carrés (100 pi2), de ces différents produits. Il montre clairement que les bardeaux d’asphalte représentent la grande majorité des produits utilisés dans l’industrie des couvertures à base d’asphalte. Il faut toutefois noter que pour des raisons de confidentialité, Statistique Canada ne diffuse aucune donnée sur les couvertures à base d’asphalte utilisées dans le secteur ICI comme adhésif dans les couvertures de bitume modifié et comme composants des revêtements d’étanchéité multicouches bitumés et des couvertures de bitume caoutchouté (voir la section 3 pour obtenir de plus amples renseignements sur le secteur ICI). De plus, ces tableaux ne renseignent pas sur les importations de couvertures, alors que l’on sait que beaucoup de feutres (mats organiques et de fibres de verre) et de couvertures de bitume modifié, ainsi que des bardeaux d’asphalte, sont importés des États-Unis. Les valeurs recueillies jusqu’ici qui figurent dans ces tableaux devraient donc être considérées comme prudentes. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4H !! ' 6 - G 3 # $ % . !" # 7 / -/, ) / 3 A # $ % $ % '! $ 8 - ' , ) , ) !" / / / , ) ) 2.2.1 Marché des bardeaux d’asphalte La présente section ne porte que sur le marché résidentiel canadien des bardeaux d’asphalte, car il représente la majeure partie de l’industrie des couvertures à base d’asphalte. Les données qui y figurent sont des valeurs de Statistique Canada conjuguées à des valeurs produites par la CASMA. À la section précédente, on a signalé que les bardeaux d’asphalte représentent la majeure partie du marché des couvertures, mais que ce constat ne tient pas compte des importations. Le tableau 4 porte sur la production, les expéditions et les exportations canadiennes de bardeaux d’asphalte, mais aussi sur les importations canadiennes en provenance des États-Unis, ce qui permet de brosser un tableau général plus complet de l’utilisation canadienne de bardeaux d’asphalte. Sur le plan du volume, les exportations canadiennes de bardeaux d’asphalte sont demeurées relativement stables, tandis que les importations en provenance des États-Unis ont augmenté de façon soutenue. Avant de signer l’Accord de libre-échange nord-américain, les États-Unis n’exportaient pas de bardeaux d’asphalte au Canada, et bien que ce dernier soit aujourd’hui un importateur net de bardeaux d’asphalte (sur le plan du volume), il bénéficie encore d’un léger excédent commercial de bardeaux d’asphalte par rapport aux exportations américaines (sur le plan monétaire) (figure 1). Selon la CASMA, cette différence entre le volume et la valeur indiquerait que les bardeaux d’asphalte importés par le Canada depuis les États-Unis sont d’une moins grande valeur (soit moins durables). Cela pourrait avoir une incidence sur l’industrie à long terme, compte tenu que ces bardeaux moins durables devront être remplacés plus tôt. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4 ( , ! ' !% % * ! ! 9 '! , ! !" ,'! $$ $$- - A$ 4 & '' !! $$4 - - 9 $$ - - - 6 / - / !" # I CH & & 2 8 ) # 9 '! 7I7 CH7 ! 7& 7 ; 9 Au cours des quatre dernières années, l’utilisation canadienne de bardeaux d’asphalte a augmenté de manière soutenue, parallèlement à la croissance du nombre de mises en chantier. En moyenne, 46 millions de paquets (mesurés en unités métriques) ou quelque 15 millions de carrés de bardeaux d’asphalte ont été utilisés au Canada (voir la figure 2). Le centre du Canada (Ontario et Québec), l’Alberta et la Colombie-Britannique et les Prairies et les Maritimes comptaient respectivement pour 65 %, 20 % et 15 % de l’utilisation canadienne de bardeaux d’asphalte au cours des quatre dernières années. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4H !" . 1 A$ 10 2.3 Estimation des quantités de déchets de bardeaux d’asphalte au Canada La CASMA estime qu’à long terme, le remplacement ou la réfection de couvertures représentera 80 % de la demande annuelle de bardeaux d’asphalte au Canada, proportion comparable aux estimations tirées d’autres sources documentaires. Selon l’ARMA, le remplacement ou la réfection de couvertures compte pour 80 à 85 % de l’utilisation annuelle de bardeaux d’asphalte aux États-Unis. À tous les ans, l’installation ou le remplacement (arrachage) de couvertures produirait de sept à dix millions de tonnes courtes (de six à neuf millions de tonnes métriques) de déchets de bardeaux aux ÉtatsUnis. Le tableau 5 présente une estimation des quantités de débris de bardeaux d’asphalte et de feutres organiques produites annuellement par l’installation ou le remplacement (arrachage) de couvertures dans le secteur résidentiel canadien. Dans l’ensemble, notre analyse du marché résidentiel des bardeaux d’asphalte laisse supposer que 1,25 million de tonnes métriques de débris de bardeaux d’asphalte et de feutres imprégnés sont produites au Canada annuellement. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4 $ % !" + + # & H ' 11 ' " ( "$ ( ! # ! ) ) ' ' + J 1 "* "* ' ' , , ( ( ! * ! * + !" ' " ' ' "$ + - ' . ' . ) % # ' " ' / ) % ' !0 # ) "$ 2 ( # * 3' % 45 6 $ # 5' + 8" 9 7 + # $ 8" 9 7 ' 1 !" ' 6 !" % 5'6 $ # 5 ' " ' " ' ' ' % ! 67 ! 3 Marché industriel, commercial et institutionnel canadien des couvertures à base d’asphalte Le marché industriel, commercial et institutionnel (ICI) canadien des couvertures est généralement considéré comme un marché des toitures à pente faible, lequel comprend une vaste gamme de produits et de systèmes. Il y a les couvertures classiques et les couvertures inversées, les couvertures monocouches ou multicouches, et de nombreux autres types de revêtements d’étanchéité et de revêtements d’étanchéité multicouches. On trouve surtout l’asphalte dans les revêtements d’étanchéité multicouches classiques à quatre couches, les couvertures de bitume modifié à deux couches et les couvertures de bitume caoutchouté. Les couvertures de bitume caoutchouté représentent une petite partie du marché ICI canadien des toitures à pente faible, moins de 5 % en l’occurrence, tandis que les revêtements d’étanchéité multicouches bitumés et les couvertures de bitume modifié représentent jusqu’à 80 % de ce marché4. L’Association canadienne des 4 Correspondance personnelle de janvier 2007 de M. Peter Kalinger de l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture. M. Kalinger et l’ACEC sont principalement à l’origine des renseignements figurant dans la présente section. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 12 entrepreneurs en couverture (ACEC) est la principale association industrielle canadienne du secteur ICI, celle-ci comptant 320 membres, lesquels représentent environ 75 % des entrepreneurs canadiens en couverture. Le pays compte aussi des associations provinciales d’entrepreneurs en couverture, en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Selon l’ACEC, les ventes du secteur commercial canadien des couvertures frôleraient 1,6 G$ annuellement. Elle estime également que le remplacement de couvertures compte pour environ 60 % de tous les travaux exécutés dans ce secteur et la construction de nouveaux toits, pour les quelque 40 % restants; la réfection des couvertures compterait pour une faible proportion des travaux de remplacement. 3.1.1 Utilisation de couvertures et d’asphalte de couverture dans le secteur ICI5 Couvertures classiques Les couvertures classiques sont celles dont le revêtement d’étanchéité se trouve au-dessus de l’isolant. Au Canada, elles nécessitent généralement l’installation d’un pare-vapeur et peuvent reposer sur n’importe quelle sous-toiture. Elles présentent notamment comme avantages des charges réduites et la protection de l’isolant et comme désavantages, l’exposition du revêtement d’étanchéité à des températures extrêmes et le piégeage potentiel de l’eau ou de l’humidité sous ce revêtement. Les couvertures classiques sont habituellement plus courantes au Canada que les couvertures inversées. Couvertures inversées Les couvertures inversées sont celles dont le revêtement d’étanchéité, situé sous l’isolant, est protégé par ce dernier. Au Canada, elles reposent généralement sur des sous-toitures de béton, mais parfois sur des sous-toitures d’acier. Elles nécessitent habituellement beaucoup de lest pour réduire les risques que l’isolant flotte ou soit arraché par le vent, compte tenu qu’il est posé librement au-dessus du revêtement d’étanchéité. En général, le revêtement d’étanchéité des couvertures inversées sert aussi de pare-vapeur. Les couvertures inversées présentent notamment comme avantages la protection du revêtement d’étanchéité contre les dommages mécaniques, la circulation, le rayonnement ultraviolet et les températures extrêmes et comme désavantages, un coût élevé, des charges accrues en raison du lest, un entretien difficile et une plus grande exposition du revêtement d’étanchéité et de l’isolant à l’humidité et à l’eau. L’isolant des couvertures inversées est toujours composé de polystyrène extrudé. D’habitude, il est recouvert d’un tissé de polyéthylène perméable qui le protège contre le rayonnement ultraviolet et empêche le lest (généralement des granulats) de se déplacer. Le remplacement ou la réfection des couvertures inversées comprend le plus souvent la réutilisation d’une grande partie de l’isolant et du lest existants. 5 Une grande partie du contenu de la présente section sur les couvertures et les revêtements d’étanchéité et leurs composants est tirée du rapport de l’Athena Institute intitulé Life Cycle Inventory of ICI Roofing Systems: Onsite Construction Effects et produit en 2001 par Morrison Hershfield Ltd. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 13 Utilisation d’asphalte de couverture L’asphalte et le bitume servent d’adhésifs et font partie intégrante des composants imperméabilisants dans les couvertures multicouches, les couvertures de bitume modifié et les couvertures de bitume caoutchouté. L’asphalte est habituellement acheté directement des exploitants de raffineries et expédié à des usines de traitement, où il est oxydé. Il est ensuite refroidi en pains sur place avant son transport jusqu’aux fournisseurs ou immédiatement livré pendant qu’il est encore chaud dans des camions-citernes chauffés. Au Canada, la plupart des entrepreneurs en couverture utilisent de l’asphalte en pains, lequel est livré jusqu’aux chantiers par des camions à plateforme et réchauffé au moyen de chaudières au propane. Dans le cadre de projets importants prévoyant l’installation de couvertures de bitume modifié ou de couvertures multicouches, des camions-citernes chauffés sont utilisés. Actuellement, environ 15 à 30 % du marché à Toronto, à Calgary, à Montréal et à Winnipeg est desservi par des camions-citernes. De l’énergie est économisée lorsque de tels camions sont utilisés, car l’asphalte est alors acheminé depuis les usines de traitement pendant qu’il est encore chaud (plutôt que froid). 3.1.2 Types de revêtements d’étanchéité dans le secteur ICI La présente section résume les divers revêtements d’étanchéité utilisés dans le secteur ICI canadien. Tel que mentionné précédemment, les revêtements monocouches (sans asphalte) représentent moins de 10 % du marché ICI, bien qu’ils soient de plus en plus utilisés au Canada. Par conséquent, ils font l’objet d’un examen moins approfondi dans le présent rapport. Revêtements d’étanchéité monocouches Revêtements d’étanchéité en PVC : Ces revêtements, composés de polychlorure de vinyle (PVC), sont considérés comme des matériaux thermoplastiques. Les polymères de PVC sont le produit de la polymérisation du chlorure de vinyle, soit un monomère gazeux issu d’une réaction entre l’éthylène, l’oxygène et l’acide hydrochlorique. Des adjuvants, y compris des plastifiants et des stabilisants, sont ajoutés pour faire obtenir un produit propice à la fabrication de couvertures. Par ailleurs, les joints dans les revêtements d’étanchéité en PVC peuvent être soudés en les soumettant à la chaleur ou grâce à un solvant, de manière à les rendre encore plus solides. Les revêtements d’étanchéité en PVC, qui composent les couvertures inversées ou classiques, représentent actuellement moins de 3 % du marché canadien des couvertures. Le plus grand fournisseur de ce type de revêtement au pays est Sarnafil Canada, qui dessert la majeure partie de l’Amérique du Nord, depuis son usine aux États-Unis. Revêtements d’étanchéité en TPO : L’abréviation « TPO » (thermoplastic olefine, soit oléfine thermoplastique) désigne un ensemble de résines thermoplastiques produites à partir de monomères oléfiniques de base. Elle témoigne fidèlement de la composition chimique des résines entrant dans la fabrication de ces revêtements, tout comme l’abréviation « PVC », que l’on attribue aux revêtements à base de résines de Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 14 polychlorure de vinyle, et « EPDM », qui désigne un ensemble de résines elles aussi à base de monomères oléfiniques. En général, et dans l’industrie des couvertures, les polymères en TPO consistent en un alliage de plastique polypropylène ou de polypropylène et de caoutchouc éthylènepropylène ou d’EPDM (ethylene propylene terpolymer, soit terpolymère d’éthylènepropylène-diène). Ce genre d’alliage peut résulter d’un mélange mécanique ou d’un mélange dans un réacteur, au moyen de procédés maisons de polymérisation. Après le mélange d’autres adjuvants, ces alliages polymères forment des revêtements d’étanchéité présentant diverses propriétés. Les revêtements d’étanchéité en TPO peuvent être installés dans les couvertures inversées ou classiques et représentent actuellement moins de 5 % du marché canadien des couvertures, quoique l’on s’attende à un accroissement de cette proportion dans l’avenir. Les plus grands fabricants de revêtements de ce type en affaires au Canada sont les américaines Carlisle SynTec et Lexcan/JP Stevens. Revêtements d’étanchéité en EPDM : Les revêtements en EPDM (ethylene propylene terpolymer, soit terpolymère d’éthylène-propylène-diène) font partie d’un ensemble d’élastomères. Ces revêtements sont mélangés à des polymères et d’autres substances, y compris des matières de charge, des agents protecteurs, des huiles plastifiantes et des adjuvants. L’EPDM est composé de 30 à 50 % de polymère (monomère d’éthylènepropylène-diène), de 20 à 30 % de noir de carbone et de 30 à 50 % d’huile de charge, de soufre, d’accélérateur et d’antioxydant. Des feuilles sont produites en laminant deux couches comportant ou non un renfort. La plupart des feuilles d’EPDM sont vulcanisées ou cuites en usine, lors du chauffage du composé en présence de soufre ou d’un autre agent de réticulation. Les revêtements d’étanchéité en EPDM sont vendus sous forme de rouleaux très grands et relativement étroits (de 2 à 3 m), lorsqu’ils doivent être fixés mécaniquement ou entièrement collés, ou sous forme de feuilles très larges, lorsqu’ils doivent être lestés ou entièrement collés. Dans ces revêtements, les joints sont raccordés sur le chantier ou en usine avec des adhésifs. Les revêtements d’étanchéité en EPDM sont généralement posés dans les couvertures inversées ou classiques. Au Canada, ils sont entièrement collés avec des adhésifs, lestés avec des pierres lisses ou des pavés de béton ou fixés mécaniquement avec des plaques vissées. Lorsqu’ils sont collés, ils sont habituellement fixés mécaniquement avec des barres aux limites de la toiture et à l’emplacement des pénétrations de toit, puis collés au reste de la toiture. Au Canada, on utilise couramment les revêtements d’étanchéité en EPDM posés librement, entièrement collés ou fixés mécaniquement dans les couvertures inversées ou classiques. Les plus grands fabricants de revêtements de ce type en affaires au Canada sont les américaines Carlisle SynTec et Firestone. Revêtements d’étanchéité multicouches Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 15 Revêtements d’étanchéité multicouches : Ces revêtements sont généralement composés de quatre couches de feutre et d’asphalte surmontées d’une couche d’étanchéité d’asphalte. Les feutres sont constitués de fibres de verre ou de matières organiques. Il existe plusieurs types d’asphalte, dont la viscosité varie, mais dont la composition n’est pas très différente. Autrefois, les couvertures multicouches comportaient souvent du brai de goudron, ce qui s’avère rare aujourd’hui. De l’asphalte est appliqué sur les couches de feutre avec une vadrouille ou coulé sur celles-ci, afin que chacune d’elles comporte une couche uniforme et complète d’asphalte. Les revêtements d’étanchéité multicouches représentent actuellement quelque 40 % du marché canadien des couvertures et sont particulièrement répandus en Ontario, en Alberta et dans les Prairies. Ils sont généralement installés dans les couvertures inversées ou classiques et sont toujours entièrement collés à leur support, quoique dans les couvertures inversées, l’isolant qui les recouvre est lesté. Voici certains des composants des revêtements d’étanchéité multicouches. • Feutres organiques : feutres bitumés perforés du type 15. Poids des feutres non imprégnés : 1,020 kg/m2 au total pour quatre feutres. Poids de l’asphalte d’imprégnation : 1,275 kg/m2 au total pour quatre feutres. Asphalte (entre les couches et comme couche d’étanchéité) : 7,0 kg/m2 au total pour quatre feutres. • Feutres de fibres de verre : couches du type 4 imprégnées d’asphalte. Poids des feutres non imprégnés : 0,372 kg/m2 au total pour quatre feutres. Poids de l’asphalte d’imprégnation : 1,153 kg/m2 au total pour quatre feutres. Asphalte (entre les couches et comme couche d’étanchéité) : 7,8 kg/m2 au total pour quatre feutres. • Pare-vapeur : Les pare-vapeur dans les couvertures multicouches sont généralement composés de feutres à deux épaisseurs revêtus à la vadrouille ou de papier kraft. Les pare-vapeur de papier kraft sont habituellement composés de deux couches de papier kraft de 30 lb recouvertes d’asphalte et renforcées de fibres de verre. Le papier kraft pèse environ 1,5 kg/carré. Les pare-vapeur sont couramment collés avec de l’asphalte ou un adhésif. • Adhésifs pour pare-vapeur : Lorsque les pare-vapeur sont installés directement sur une sous-toiture d’acier, des adhésifs sont souvent utilisés. En général, ces adhésifs sont composés d’un bitume fluidifié spécialement élaboré et modifié pour accroître l’élasticité et l’adhésion. Ils sont principalement composés de bitume et d’un solvant, les autres composants étant choisis par les fabricants et variant en conséquence. Environ 1,8 kg/carré d’adhésif est appliqué directement sur la sous-toiture d’acier, et aucune quantité importante de déchets n’est produite. • Apprêts : Apprêts bitumés à base de solvant. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 16 Outre les composants susmentionnés, les couvertures classiques comportent généralement aussi une couche de gravier qui totalise 20 kg/m2 et les protège contre le rayonnement ultraviolet. Les fabricants canadiens de feutres de couverture IKO et EMCO sont également des fournisseurs de gravier. Revêtements d’étanchéité de bitume modifié : Ces revêtements consistent en des couches composites de bitume, de modificateurs et de renforts. Le terme « bitume modifié » désigne une vaste gamme de matériaux se distinguant les uns des autres selon les modificateurs et les renforts qu’ils comportent. Les revêtements d’étanchéité de bitume modifié sont thermoplastiques, c’est-à-dire qu’ils ramollissent sous l’effet de la chaleur. Ils sont habituellement liés à leur support au moyen d’un chalumeau ou avec de l’asphalte. Leurs renforts consistent en des pellicules de plastique, des mats de polyester, des fibres de verre, des feutres ou des matières textiles. Les revêtements d’étanchéité de bitume modifié les plus couramment utilisés au Canada comprennent toutefois comme partie intégrante des renforts sous forme de mats de polyester. Les revêtements d’étanchéité de bitume modifié peuvent être subdivisés en deux catégories, soit ceux comprenant des modificateurs à base de polypropylène atactique et ceux dont les modificateurs se composent de styrène butadiène. Les premiers sont toujours posés au chalumeau au gaz propane et ne représentent qu’une faible proportion du marché canadien, tandis que les seconds peuvent être posés au chalumeau ou avec de l’asphalte et sont de loin les plus courants au Canada. Les revêtements d’étanchéité de bitume modifié comptent actuellement pour environ 40 % du marché canadien des couvertures et, bien qu’ils soient beaucoup utilisés en Ontario, ils sont particulièrement répandus en Colombie-Britannique et au Québec. Les deux principaux fabricants canadiens de revêtements de ce genre sont IKO et Soprema. Les revêtements d’étanchéité de bitume modifié consistent généralement en deux couches, soit une sous-couche et une feuille de finition, et font plus souvent partie des couvertures inversées ou classiques. Dans les couvertures inversées, ils sont entièrement collés à leur support, tandis que dans les couvertures classiques, ils sont fixés mécaniquement avec des plaques vissées ou entièrement collés à leur support. Dans les deux cas, ils sont couramment utilisés au Canada. Voici certains des composants des revêtements d’étanchéité de bitume modifié. • Apprêts : Apprêts bitumés à base de solvant. • Pare-vapeur : Les pare-vapeur dans les couvertures dotées d’un revêtement d’étanchéité de bitume modifié sont généralement composés de feutres à deux épaisseurs revêtus à la vadrouille ou de papier kraft. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 17 • Sous-couches de bitume modifié collées avec de l’asphalte : Soit des renforts de fibres de verre de 2,2 mm. • Sous-couches de bitume modifié posées au chalumeau : Soit des renforts de polyester de 3 à 4 mm. • Feuilles de finition de bitume modifié posées au chalumeau : Soit des renforts de polyester revêtus de granulats. Dans l’ensemble, la quantité totale d’asphalte utilisée pour fabriquer des revêtements d’étanchéité de bitume modifié et les techniques d’application de ces revêtements sont similaires à celles des revêtements d’étanchéité multicouches. Revêtements d’étanchéité en bitume caoutchouté appliqués à chaud : Ces revêtements souples sont appliqués sur place afin d’imperméabiliser les couvertures. Ils se composent d’une quantité exclusive de bitume, de matières de charge minérales, d’élastomères (naturels, synthétiques ou les deux), d’huile vierge ou recyclée et de résine thermoplastique. Pour les poser, du bitume caoutchouté est camionné dans des barils jusqu’aux chantiers, où il est généralement chauffé dans de grandes chaudières au propane et appliqué avec une raclette ou une truelle. Bien que les revêtements d’étanchéité en bitume caoutchouté soient considérés comme relativement peu coûteux, ils ne représentent que moins de 5 % du marché canadien. Cependant, ils gagnent en popularité dans le secteur des toits verts, dans lequel ils entrent dans la fabrication des couvertures inversées. Le plus grand fabricant de revêtements de ce type au Canada est Hydrotech Canada, qui produit la plupart de ceux qui sont utilisés au pays. 3.2 Estimation des quantités de déchets de couvertures bitumées produites dans le secteur ICI canadien La présente section porte sur les débris de couvertures bitumées et de débris connexes produites pendant l’installation lors de mises en chantier, ainsi que le remplacement et la réfection, des couvertures multicouches et de bitume modifié dans le secteur ICI canadien, selon l’Athena Institute. Les calculs effectués par l’institut pour estimer les débris du secteur ICI et ceux du secteur résidentiel sont très différents. Dans le cas du secteur ICI, le calcul était le suivant : 1. Le chiffre d’affaires brut du secteur, soit 1,6 G$, a été réparti selon le pourcentage d’activités consacrées à la réfection et au remplacement de couvertures, soit 60 %, et à l’installation de nouvelles couvertures, soit 40 %; 2. Les types de couverture ont ensuite été répartis dans deux catégories principales, à savoir celles des couvertures multicouches et des couvertures de bitume modifié, qui, ensemble, représenteraient 80 % du marché ICI; 3. Par la suite, le nombre de carrés utilisés pendant la réfection et le remplacement de couvertures et durant l’installation de couvertures a été calculé d’après le coût Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 18 moyen des couvertures multicouches et des couvertures de bitume modifié installées; 4. Enfin, les quantités de débris de bardeaux d’asphalte produites dans le secteur ICI ont été déterminées d’après la répartition des composants des couvertures inversées. Le tableau 6 présente les quantités de débris de couvertures bitumées produites annuellement dans le secteur ICI, telles qu’estimées par l’institut selon le calcul ci-dessus. L’installation de couvertures bitumées lors de mises en chantier ne constitue qu’une très faible proportion de la quantité totale de déchets. D’après nos calculs, environ 330 000 tonnes de déchets de bardeaux d’asphalte ont été produites dans le secteur au total, le remplacement et la réfection de couvertures représentant 99 % de cette quantité. Les débris de bardeaux d’asphalte compteraient pour 70 % de la quantité totale de déchets, les feutres pour 9 % et le lest de granulats pour 20 %, ce dernier pourcentage étant relativement important, peut-être trop d’ailleurs, compte tenu que notre calcul ne prend pas en considération la distinction entre les couvertures classiques et les couvertures inversées dans le secteur ICI. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 4& % " ' 1 ' ! 9 &9 H ; 1 ' '! &>' ' # @' 19 ' " ' ( ( 1 " ) ) 9 &9 ' "* ' "* ' ' <? ' @' # !" $ $ $ 7= $ ' ' # !" 7= 7= 7= " '! ' + < < < % '! $ !" # '! $ !" " " " !! 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Toutefois, selon le pourcentage d’asphalte contenu, ils en représenteraient presque 75 %, ce qui s’avère particulièrement intéressant en ce qui concerne le recyclage. Dans l’ensemble, 1,5 million de tonnes de débris de couvertures bitumées seraient produites au Canada, les granulats comptant pour 57 % de cette quantité totale, l’asphalte pour 35 % et les feutres organiques pour 9 %. /4+ 1 9 &9 ' # ' "#" ' A ! '! $ % '! $ 8 !" 2 % - ' / / - -) ) ) ) % - ' -) / ) -) ) % / 4 Récupération accrue des couvertures bitumées La présente section porte sur les diverses utilisations finales, étapes de traitement et mesures réglementaires rattachées à la récupération et au recyclage des couvertures bitumées en Amérique du Nord. Son contenu repose en grande partie sur un examen approfondi de documents disponibles, notamment, sur le Web et sur des échanges avec diverses parties intéressées par la récupération et l’utilisation des matériaux à base d’asphalte. Beaucoup plus de renseignements ont été recueillis sur le recyclage des bardeaux d’asphalte (www.ShingleRecycling.org - site uniquement en anglais) que sur celui des couvertures bitumées du secteur ICI. Cependant, compte tenu des similarités entre ces deux types de couverture, les données sur les débris de bardeaux d’asphalte sont en grande partie applicables aux débris de couvertures bitumées du secteur ICI. 4.1 Utilisations finales des déchets de couvertures bitumées Il existe plusieurs marchés pour la réutilisation et le recyclage des débris à base d’asphalte des secteurs résidentiel et ICI. Parmi les avantages du recyclage des couvertures bitumées, mentionnons une moins grande utilisation des sites d’enfouissement et des ressources, ainsi que le coût d’enfouissement et de fabrication généralement inférieur des produits neufs à base de matériaux recyclés comparativement à celui des produits neufs composés de matériaux bruts. Le recyclage de l’asphalte comporte des risques évidents, notamment des coûts en capital incertains, des problèmes ou des retards potentiels rattachés à l’obtention de permis, une offre et des sources -) ) /) ) Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 22 d’approvisionnement très variables, de même que l’accès à des marchés non développés ou peu développés. 4.1.1 Asphalte mélangé à chaud Actuellement, l’asphalte mélangé à chaud représente le principal marché pour les bardeaux d’asphalte recyclés aux États-Unis. Seize États permettent l’incorporation de bardeaux d’asphalte recyclés dans l’asphalte mélangé à chaud (voir la figure 3 ci-après), mais aucun autre ne semble prêt à emboîter le pas. Un certain nombre d’essais en laboratoire et sur le terrain ont été exécutés en Amérique du Nord, afin de savoir dans quelle mesure les bardeaux d’asphalte peuvent être recyclés. Une grande partie de ces essais ont été réalisés par le ministère des Transports ou de l’Environnement de certains États américains, et la plupart d’entre eux ont amené le ministère des Transports de certains États à établir des normes permettant l’incorporation des débris de bardeaux d’asphalte arrachés (après consommation) ou produits par les fabricants (avant consommation) dans l’asphalte mélangé à chaud. La plupart de ces normes ne permettent leur incorporation qu’après le mélange à chaud de l’asphalte. Nombre d’entre elles ne prévoient l’incorporation que des débris produits par les fabricants, car ceux-ci ne comprennent aucune des substances nocives (métaux, verre, papier, etc.) présentes dans les débris de bardeaux d’asphalte arrachés. En Ontario, où Lafarge prédomine, des débris produits par les fabricants (avant consommation) sont actuellement incorporés à l’asphalte mélangé à chaud. L’asphalte mélangé à chaud contient généralement entre 5 et 7 % de bitume, proportion qui varie selon le climat, soit les précipitations et la température, et selon la circulation, soit les types de véhicules et l’importance du trafic (heure de pointe, arrêts fréquents, voies rapides, etc.). Compte tenu que les normes relatives au climat et au type de chaussée diffèrent d’un État à l’autre, les ministères des Transports des États ont effectué leurs propres essais pour déterminer quel effet le mélange de bardeaux d’asphalte a sur le rendement de la chaussée. Le rendement des chaussées composées d’un asphalte dont le mélange comprenait au plus 5 % de bardeaux en poids était au moins aussi bon que celui des chaussées classiques (le mélange de débris d’arrachage et de débris produits par les fabricants a été essayé). Cependant, la technologie actuelle fait en sorte qu’un pourcentage supérieur de bardeaux peut réduire le rendement des chaussées, en raison de la plus grande dureté de l’asphalte présent dans les bardeaux. L’utilisation d’un ciment bitumineux moins dur pour fabriquer l’asphalte mélangé à chaud pourrait permettre d’ajouter davantage de bardeaux d’asphalte, ce qui fait actuellement l’objet d’un certain nombre de projets. En 2005, l’American Association of State Highway and Transportation Officials (AASHTO) a adopté une norme (MP 15) quant à l’ajout de débris de bardeaux d’asphalte arrachés et produits par les fabricants dans l’asphalte mélangé à chaud. Cette norme nationale permet aux producteurs d’asphalte mélangé à chaud d’élaborer des mélanges dont les proportions de bardeaux d’asphalte recyclés sont conformes aux normes des organismes locaux et d’État chargés des transports. Voici certaines des exigences figurant dans les normes : Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 23 • tout le produit fini à base de bardeaux d’asphalte recyclés doit être passé au tamis d’un demi-pouce; • la granulométrie du produit fini doit se prêter aux préparations des producteurs; • l’ensemble des substances nocives (métaux, verre, papier, caoutchouc, bois, clous, plastique, terre, goudrons, brique, etc.) doit représenter moins de 0,50 % en poids du produit fini; • le produit fini doit respecter les normes en matière de concentrations d’amiante de l’EPA ou des organismes d’État chargés de la protection de l’environnement. L’AASHTO a également joint une pratique recommandée (PP 53) à la norme MP 15. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture A$ 4I État ' ! ' !" K $ . " ' FL Normes ou réglementation des ministères des Transports d’État quant à l’utilisation de bardeaux recyclés en cours d’élaboration GA 5 % de débris des fabricants IL IN !" . Matériau recyclé T M T 5 % de débris des fabricants M IA T ME T MD 24 5 % de débris des fabricants MA M,T T 1 MI 50 % de matériaux recyclés MN 5 % de débris des fabricants NH M T NJ 5 % de débris des fabricants NC 5 % de débris des fabricants M OH « pourcentage donné de matériaux recyclés » T PA 5 % de débris des fabricants WA M,T T * : « % » désigne le pourcentage en poids pouvant être ajouté à l’asphalte mélangé à chaud M : Les débris des fabricants sont recyclés T: Les débris d’arrachage sont recyclés 1 : Les bardeaux ne sont pas mentionnés dans la norme, mais en pratique, l’ajout de débris d’arrachage et de débris produits par les fabricants est couramment permis dans certains types d’asphalte mélangé à chaud. Source : U.S. Environmental Protection Agency (EPA) www.epa.gov/epaoswer/non-hw/debris-new/pubs/roof_br.pdf (site uniquement en anglais) 4.1.2 Mélanges pour rapiéçage à froid Des bardeaux d’asphalte recyclés sont ajoutés aux mélanges pour rapiéçage à froid depuis des années, au New Jersey, dans l’État de Washington et en Californie, ainsi qu’à Chicago. Actuellement, Home Depot se procure auprès de la Gardner Asphalt Corporation de Tampa, en Floride, un mélange pour rapiéçage à froid auquel des bardeaux d’asphalte recyclés ont été ajoutés. Lors d’essais sur le terrain, ce type de mélange pour rapiéçage à froid donnait un rendement équivalent à celui des mélanges de haut rendement et durait plus longtemps que l’asphalte mélangé à chaud et les mélanges classiques. Cette durabilité supérieure Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 25 serait attribuable à la présence de fibres de verre, de fibres cellulosiques ou des deux dans les bardeaux. Bien que le coût initial des mélanges pour rapiéçage à froid comprenant des bardeaux d’asphalte recyclés soit généralement supérieur à celui des mélanges classiques, il peut s’avérer inférieur à long terme, en raison de leur plus grande durabilité et de leur coût d’entretien moins élevé. En outre, ils coûtent habituellement moins cher que les mélanges de haut rendement classiques. Mentionnons aussi qu’ils sont en général plus faciles à utiliser que les mélanges classiques, pour les raisons suivantes : • • • poids inférieur : rapport poids-volume inférieur facilitant leur manutention; aucun équipement nécessaire : il suffit de remplir les fissures ou les nids-de-poule et de damer le mélange avec une pelle ou en laissant les véhicules passer; durcissement moins rapide que l’asphalte mélangé à chaud : les ouvriers disposent de plus de temps pour appliquer le mélange et peuvent immédiatement laisser passer les véhicules après le rapiéçage. 4.1.3 Abat-poussières pour chemins ruraux Les bardeaux d’asphalte recyclés peuvent être broyés et mélangés avec du gravier afin de produire des abat-poussières pour les chemins non revêtus. 4.1.4 Chemins temporaires et voies d’accès Les bardeaux d’asphalte recyclés servent à aménager rapidement et facilement des chemins temporaires, des voies d’accès et des stationnements. Ils sont généralement passés au tamis d’un quart de pouce et soumis à une séparation mécanique afin d’en éliminer les clous, avant d’être étendus et compactés. À Altus, en Oklahoma, on les mélange aux revêtements asphaltiques récupérés pour aménager des stationnements. 4.1.5 Couche de fondation granulaire Peu de recherche a été effectuée à ce sujet, mais on sait que des bardeaux recyclés ont été ajoutés à la couche de fondation de routes. Après leur traitement, ces bardeaux peuvent être mélangés à des revêtements asphaltiques récupérés ou à du béton. On croit que leur ajout aux revêtements asphaltiques récupérés pourrait faciliter le compactage de la couche de fondation des routes. 4.1.6 Bardeaux neufs D’après un rapport produit pour le compte du ministère de l’Énergie des États-Unis, en 1984, l’ajout d’au plus 20 % de bardeaux d’asphalte recyclés ne nuit pas à la fabrication de bardeaux neufs et permet, en outre, d’économiser beaucoup d’énergie. D’autres parties intéressées se sont penchées sur le recyclage en boucle fermée des bardeaux d’asphalte et ont constaté que des problèmes subsistaient. Ces derniers étaient liés à la conformité des bardeaux recyclés aux normes sur les matières premières ou à la disponibilité et à la conception de techniques permettant d’assurer la conformité des produits en matière de rendement. Des applications dans les produits de pavage ont été Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 26 trouvées pour la plupart des débris produits par les fabricants de bardeaux d’asphalte; nous n’avons connaissance d’aucune usine de bardeaux neufs dans laquelle des débris d’arrachage ou des débris de fabricants sont utilisés à des fins commerciales. 4.1.7 Combustible En Europe, il existe un marché bien établi pour le combustible tiré des matières premières à base de débris de bardeaux. Aux États-Unis, on ne produit toutefois du mazout no 6 que depuis quelques années et en très petites quantités, en raison des préoccupations liées à la pollution de l’air. À l’usine de ciment de Lafarge à Brookfield, en Nouvelle-Écosse, des débris de bardeaux d’asphalte « en flocons » sont utilisés pour alimenter le four à ciment (voir l’étude de cas de la section 4.3.4). 4.2 Traitement des débris de couvertures bitumées Puisque les débris produits par les fabricants de bardeaux d’asphalte proviennent d’une source connue et qu’ils ne sont pas contaminés, ils sont généralement préférés aux débris d’arrachage. Cependant, tel que mentionné précédemment, les débris de bardeaux arrachés sont eux aussi recyclables et réutilisables, tant que des matériaux comme le papier et les clous en sont éliminés. Sur certains marchés, on privilégie les débris produits par les fabricants par rapport aux débris d’arrachage. Pendant la préparation des bardeaux arrachés au recyclage, les bardeaux doivent être séparés d’autres matériaux, comme le bois, le papier et des métaux, ce qui est généralement effectué sur les chantiers ou dans une installation spéciale, afin de prévenir l’endommagement de la machinerie lors de la fragmentation des débris. Il n’existe pas de matériel courant pour éliminer ces matériaux, si bien que cette tâche requiert beaucoup de main-d’œuvre. Parmi les contaminants possibles, mentionnons les suivants : • • les métaux, qui peuvent être éliminés avec un aimant rotatif; le bois (contreplaqué), qui est parfois remplacé en même temps que les bardeaux et qui pose le plus gros problème, car, contrairement aux clous, il ne fond pas pendant le mélange de l’asphalte et doit être éliminé à la main ou par flottation dans l’eau. Les déchets de bardeaux sont habituellement broyés dans un broyeur horizontal et, parfois, dans un bol de broyage. Les bardeaux broyés sont généralement tamisés pour leur donner une granulométrie uniforme, qui dépend du marché. Ils sont ensuite passés sous un aimant ou plusieurs aimants pour en éliminer les clous. Chaque étape de traitement des bardeaux d’asphalte préalable à leur ajout dans l’asphalte mélangé à chaud est brièvement décrite ci-après. Un traitement similaire peut être effectué préalablement à un certain nombre d’utilisations finales mentionnées précédemment. Déchiquetage Les débris de bardeaux entrant dans la fabrication des revêtements asphaltiques sont généralement déchiquetés en morceaux d’environ 13 mm (½ po) ou moins, au moyen Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 27 d’une machine spéciale qui consiste en un broyeur rotatif, un broyeur à marteaux à haute vitesse ou les deux. Tamisage Les bardeaux déchiquetés sont habituellement tamisés selon une granulométrie donnée, puis stockés. Au fil du temps, on a constaté que les débris doivent mesurés au plus 13 mm (½ po) environ, afin qu’ils se mélangent uniformément à l’asphalte mélangé à chaud. Ceux d’une dimension supérieure ne se mélangent pas facilement, comme des granulats, alors que ceux d’une dimension trop petite peuvent libérer des fibres qui peuvent avoir le même effet que des agents de charge. Mélange Pendant leur stockage, les débris de bardeaux peuvent se consolider à nouveau et alors nécessiter un traitement et un tamisage supplémentaires avant leur ajout à l’asphalte mélangé à chaud. Pour prévenir cette consolidation, ils peuvent être mélangés à une substance porteuse, comme du sable ou de l’asphalte recyclé. Arrosage Pour empêcher les débris de bardeaux de s’agglomérer pendant leur traitement, ils ne sont généralement déchiquetés qu’une seule fois ou tenus au frais en les arrosant dans les installations de broyage aux marteaux. Il peut également s’avérer nécessaire de les arroser pour respecter la réglementation environnementale en matière de poussières. L’arrosage n’est toutefois pas privilégié, car il est naturel pour les débris de devenir très mouillés, si bien qu’il faut les sécher avant leur ajout à l’asphalte mélangé à chaud. Broyage En vue de fabriquer de nouveaux produits, les débris de bardeaux doivent être broyés selon une granulométrie donnée. Cette opération peut s’avérer plus simple durant l’hiver, lorsque l’asphalte est plus cassant, car par temps chaud ou en présence de machines produisant de la chaleur, les bardeaux peuvent commencer à coller les uns aux autres, de sorte qu’il faut parfois les arroser avec de l’eau ou les mélanger à du sable ou du gravier. Granulométrie Selon la machinerie, le broyage primaire peut donner des morceaux d’au plus 2 ou 3 po. Un broyage secondaire peut se révéler nécessaire pour obtenir des morceaux plus petits. Par exemple, dans le cas des couches de fondation granulaires, les morceaux peuvent devoir mesurer au plus ¾ po et dans celui des revêtements asphaltiques, au plus ½ ou ¼ po. Criblage et tamisage Selon leur application et la granulométrie exigée, les bardeaux broyés peuvent devoir être criblés ou tamisés; durant cette opération, les contaminants présents dans ceux-ci sont éliminés. Matériel Le recyclage des bardeaux nécessite généralement la modification du matériel courant de broyage, de tamisage et de lutte contre la poussière, de manière à ce que les débris de Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 28 bardeaux traités se prêtent à la fabrication des produits finis désirés. La plupart des entreprises de traitement improvisent lorsqu’elles modifient des appareils simples. Un broyeur à marteaux peut broyer des bardeaux, mais il se prête davantage au broyage de granulats tendres, comme le calcaire, qu’à celui de granulats granitiques. De récentes percées technologiques ont permis de régler des problèmes touchant l’usure des lames et la lutte contre la poussière; des broyeurs secondaires servent à traiter divers matériaux, dont les bardeaux d’asphalte. Certains appareils sont conçus spécialement pour traiter les débris de couverture et d’autres déchets de construction. La canadienne Hammel Canada produit et vend des broyeurs et des tamis conçus pour traiter les bardeaux. 4.2.1 Réglementation sur le recyclage des bardeaux d’asphalte Les gouvernements fédéraux du Canada et des États-Unis n’ont adopté aucune réglementation sur le recyclage des bardeaux d’asphalte, si bien que les installations qui l’effectuent doivent respecter la réglementation municipale, provinciale et d’État pertinente et, dans certains cas, obtenir des permis. Les normes en matière de recyclage des bardeaux diffèrent inévitablement d’une province ou d’un État à l’autre. En effet, dans certaines régions, il faut posséder un permis pour exploiter une installation de traitement, tandis que dans d’autres, des analyses environnementales doivent être préalablement réalisées. De plus, selon les émissions de particules issues du processus de recyclage, il peut s’avérer nécessaire d’obtenir un permis relatif à la qualité de l’air. L’amiante représente la principale préoccupation soulevée par le recyclage des bardeaux d’asphalte. La teneur en amiante des bardeaux d’asphalte est de 0,02 % à 0 % de 1963 à aujourd’hui. La grande majorité des analyses effectuées sur les bardeaux d’asphalte recyclables n’ont permis de déceler aucune trace d’amiante. Toutefois, d’autres produits liés aux couvertures bitumées, comme les rouleaux asphaltés, les adhésifs, les peintures et les composés imperméabilisant, peuvent en contenir. Pour trouver un équilibre entre la protection des travailleurs et la promotion du recyclage, plusieurs États ont collaboré avec des entreprises de recyclage afin d’effectuer une première analyse de leur flux de déchets et d’assurer la sécurité de leurs activités. La réalisation d’analyses continues demeure cependant « la rançon des affaires » pour certains exploitants d’installations de recyclage de bardeaux d’asphalte. 4.3 Études de cas sur le recyclage des couvertures bitumées La présente section constitue un résumé de quatre études de cas sur l’utilisation des débris de couvertures bitumées au Canada et aux États-Unis, plus précisément sur les forces du marché, les processus et le contexte réglementaire rattachés au recyclage des couvertures bitumées. 4.3.1 Utilisation de bardeaux d’asphalte recyclés pour aménager un sentier dans le district de Lunenburg La municipalité du district de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse, a lancé un projet pilote afin d’étudier l’utilisation de bardeaux d’asphalte jetés comme couche de surface d’un Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 29 sentier d’interprétation de la nature suivant le tracé d’une ancienne voie ferrée. Ce projet vise à réduire considérablement la quantité de bardeaux jetés dans des sites d’enfouissement6. Les gouvernements fédéral et provincial, l’administration municipale et des entreprises commanditent le projet. En octobre 2006, trois tronçons de sentier de 500 m ont été recouverts d’un mélange de granulats à base de bardeaux d’asphalte recyclés, lequel constitue une surface dense et stable qui résiste à l’usure et à la détérioration, mais qui demeure facile à niveler et à entretenir. Ce projet est le premier du genre dans la municipalité et se poursuivra pendant 12 mois. Une entreprise de surveillance environnementale a été chargée d’effectuer une surveillance et des analyses détaillées, dans le cadre d’un programme de surveillance visant à s’assurer que les eaux de ruissellement issues de la couche de surface du sentier n’ont aucune répercussion importante sur la qualité de l’eau de surface. Des analyses seront réalisées à tous les trois mois. Le projet ayant été lancé depuis peu, aucune donnée concluante n’a été recueillie sur ses répercussions et ses retombées environnementales ou économiques. On prévoit toutefois obtenir des résultats encourageants. Réglementation et normes La Nouvelle-Écosse ne dispose actuellement d’aucune norme sur l’utilisation des bardeaux d’asphalte comme revêtement d’une voie de circulation. Elle a cependant adopté une réglementation sur la gestion des déchets solides. Les bardeaux d’asphalte usagés sont considérés comme des déchets selon les Solid Waste Management Resources Regulations (règlement sur la gestion des déchets solides). L’élimination des déchets solides, y compris l’épandage de bardeaux sur le sol, requiert un permis. Toutefois, lorsque les bardeaux d’asphalte sont transformés en matière première pour fabriquer un autre produit, leur utilisation n’équivaut pas à l’élimination de déchets solides et n’est donc pas assujettie à la réglementation environnementale. Dans le cadre du projet de Lunenburg, le défi consistait à déterminer si les bardeaux utilisés constituaient des déchets ou un produit. Le ministère de l’Environnement et de l’Emploi de la Nouvelle-Écosse a conclu que si le revêtement du sentier était conçu par un ingénieur et que ce dernier en supervisait la mise en place, les bardeaux d’asphalte seraient considérés comme la matière première d’un nouveau produit dont l’utilisation n’a pas à être autorisée par le ministère. Processus de traitement Les bardeaux arrachés sont triés au centre de recyclage, de manière à ce que les ouvriers puissent s’assurer qu’ils ne sont pas contaminés. Ils sont ensuite empilés et jetés dans un bol de broyage, afin de produire des morceaux d’au plus 2 po, puis passés sous un aimant qui en élimine les clous et d’autres matériaux métalliques. Au cours de ces opérations, les bardeaux peuvent être arrosés pour réduire l’émission de poussières. 6 Actuellement, les frais d’enfouissement en Nouvelle-Écosse sont de 0,75 $/20 lb (83 $/tonne) de déchets de bardeaux d’asphalte, après les 1000 lb initiales, dont l’enfouissement est gratuit (correspondance personnelle de Laura Barkhouse de la municipalité du district de Lunenburg). Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 30 Par la suite, les bardeaux sont criblés dans un trommel dont les mailles mesurent ½ po sur ½ po. Le produit fini est encore passé sous un aimant, puis il est déposé dans une aire de stockage propre, en vue de son mélange avec du gravier. Après, on en effectue une inspection visuelle pour en éliminer les particules trop grosses, avant de le broyer et de cribler à nouveau. Lorsque les bardeaux broyés présentent la granulométrie désirée, des chargeuses sont utilisées pour les mélanger à des granulats. Dans le cadre du projet de sentier de Lunenburg, les deux types de mélange suivants sont mis à l’essai : 1. mélange composé à 50 % de morceaux de bardeaux d’au plus ½ po et à 50 % de gravier d’au plus ¾ po; 2. mélange composé à 75 % de morceaux de bardeaux d’au plus ½ po et à 25 % de gravier d’au plus ¾ po. Le produit fini est stocké ou camionné en vue de son utilisation immédiate. 4.3.2 Bardeaux d’asphalte dans les revêtements asphaltiques En 1988, l’américaine ReClaim a produit un certain nombre de revêtements asphaltiques dans deux usines situées respectivement à Kearny et à Camden, au New Jersey. Dans ces installations, des débris de couvertures bitumées exempts de substances dangereuses ou toxiques étaient recyclés et réutilisés pour produire des revêtements asphaltiques, des mélanges pour combler les nids-de-poule et des modificateurs d’asphalte mélangé à chaud. ReClaim est demeurée pendant très longtemps la seule entreprise de recyclage de couvertures bitumées certifiée par un État, aux États-Unis. D’après le programme de recyclage du New Jersey, les entrepreneurs en couverture et en démolition se devaient d’acheminer une partie de leurs déchets à des installations de recyclage certifiées. En septembre 1989, l’usine de ReClaim à Kearny est devenue la première « installation de réacheminement des déchets certifiée » par le ministère de la Protection environnementale du New Jersey. Conformément au programme de recyclage obligatoire de l’État, les administrations municipales pouvaient accorder des « crédits de réacheminement » aux entreprises de transport qui expédiaient des matériaux récupérés à l’usine de ReClaim. La valeur élevée des redevances d’élimination, qui se chiffraient alors à 115 $ la tonne courte dans les sites d’enfouissement de la région de Kearny, incitait d’autant plus les entreprises de transport à réacheminer les déchets à l’usine de ReClaim. L’installation de Kearny traitait quotidiennement 300 tonnes courtes de débris de couverture propres, matière d’alimentation qui se composait de divers matériaux de couverture. ReClaim estimait que cette matière était constituée à environ 60 % de couvertures multicouches arrachées, à quelque 38 % de bardeaux d’asphalte arrachés et à approximativement 2 % de débris produits par un fabricant de bardeaux d’asphalte de la région. La matière d’alimentation pouvait être acheminée directement à l’usine ou à l’un des 20 sites de déchargement de ReClaim au New Jersey. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 31 En août 1992, ReClaim a commencé à ajouter des granulats de carrière aux matériaux de couverture broyés pendant la production de son mélange pour nids-de-poule. Puisque les couvertures bitumées étaient traitées avant que les granulats ne leur soient ajoutés, la fabrication du nouveau produit mixte a permis d’accroître la capacité de production de l’usine sans que cette dernière ne doive être modifiée. À l’usine de ReClaim à Kearny, le processus de production reposait sur une simple réduction des matériaux, laquelle était principalement effectuée au moyen de deux machines de réduction de volume mécanique (MRVM) modifiées pour résister à l’usure extrême causée par les débris de couverture abrasifs. La société ReClaim a réussi là où d’autres entreprises de traitement de couvertures bitumées ont échoué, grâce aux MRVM efficaces et rentables qu’elle a elle-même conçues. À mesure que des entrepreneurs en couverture déchargeaient leurs débris à l’usine, des ouvriers examinaient ces derniers pour y déceler des contaminants. Une chargeuse à godet mélangeait l’amas de débris et le chargeait dans une première MRVM, afin que les débris y soient réduits en morceaux de moins de 6 po. La matière première ainsi produite était déposée dans l’autre MRVM, puis tamisée selon une granulométrie établie selon le produit fini envisagé. Les morceaux trop gros étaient à nouveau réduits dans une MRVM, et les métaux ferreux (soit des clous et des fils) étaient éliminés par un aimant. À l’époque, les matériaux récupérés pour produire une tonne courte d’Econo-PavMD permettaient à ReClaim de générer 65 $ en revenus (64 $ la tonne courte en redevances d’élimination plus 1 $ la tonne courte); une chaudière de cinq gallons de RepaveMD se vendait 7,75 $ aux détaillants. Bien qu’initialement, l’exploitation des usines de Kearny et de Camden semblait très profitable, ces installations ont fermé. Le siège social et l’installation de ReClaim à Tampa, en Floride, ont également fermé. Projet de recyclage de la Gardner Asphalt Corporation Il y a quelque 25 ans, la Gardner Asphalt Corporation et ReClaim ont conjointement lancé un projet visant le recyclage de bardeaux d’asphalte afin de produire un mélange pour rapiéçage à froid. À l’époque, Gardner se procurait des bardeaux de multicouche arrachés, broyés et séparés dans les diverses aires de récupération de ReClaim, à New York, à Newark et dans les environs. Aujourd’hui, Gardner en achète auprès d’exploitants d’usines locales pour 10 ¢/lb (220 $ la tonne métrique). Elle en extrait de l’asphalte au moyen de solvants, y ajoute ensuite des adjuvants, puis des granulats, afin de produire un mélange pour rapiéçage à froid servant notamment à combler les nids-de-poule. Gardner exploite actuellement trois usines où elle effectue ces opérations, à Tampa, à Chicago et à Houston. Gardner vend son mélange à Home Depot, qui le détaille aux États-Unis. 4.3.3 Recyclage des bardeaux d’asphalte au Massachusetts GreenGoat, organisme de consultation sans but lucratif de Somerville, au Massachusetts, a mené une étude de cas7 pour le compte de Home Depot, au sujet du taux de production 7 A. Bauman. Asphalt Shingle Recycling in Massachusetts, 15 mars 2005. L’étude de cas complète de GreenGoat est disponible à [email protected]. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 32 de bardeaux d’asphalte usagés et des marchés pour ces matériaux au Massachusetts, dans le cadre d’une initiative continue visant à trouver et à développer des marchés pour les débris de construction et de démolition. Dans son étude, GreenGoat a conclu que le marché le plus prometteur pour les bardeaux d’asphalte usagés au Massachusetts est celui des revêtements et des couches de fondations de route. Le ministère des Routes du Massachusetts remplace suffisamment de revêtements de route pour acheter 27 551 tonnes courtes de bardeaux annuellement, ce qu’il ne peut toutefois pas faire, car la réglementation de l’État interdit la présence de produits recyclés dans les revêtements. Si les municipalités pouvaient également le faire, le marché potentiel des bardeaux recyclés totaliseraient 82 653 tonnes courtes par année. Dans l’étude de cas, plusieurs facteurs influant sur le taux de recyclage, en particulier celui des revêtements, ont été identifiés. Rendement : Le pouvoir liant des bardeaux ne diminue pas au fil du temps, contrairement à leur élasticité, qui est une propriété importante des revêtements. Des modifications doivent donc être apportées aux mélanges pour pallier les effets du temps. Avant que le ministère des Routes du Massachusetts puisse utiliser des revêtements renfermant des bardeaux recyclés, les mélanges de revêtement et de couche de fondation devront faire l’objet d’autres essais. De plus, il faut tenir compte de l’accroissement de la fragilité et de la diminution de l’élasticité et de la teneur en poussière de pierre attribuables aux intempéries au Massachusetts. Pratiques d’achat : Les normes du ministère des Routes du Massachusetts permettent l’ajout de débris de bardeaux produits par les fabricants dans les revêtements, quoique ces derniers n’en contiennent jamais. Par contre, il n’en existe aucune sur l’ajout de débris de bardeaux usagés. Offre prévisible de matière première : Les entreprises reconnues de recyclage de bardeaux peuvent modifier leur capacité de production en fonction de la demande. Nombre de producteurs de granulats fabriquent aussi des revêtements et sous-traitent, ce qui permet de réduire le coût des travaux de revêtement de l’État. Par ailleurs, le recyclage des bardeaux gagne en importance, ce qui devrait inciter les fabricants de bardeaux à investir dans l’élaboration de meilleurs mélanges contenant des bardeaux usagés. Méthode d’arrachage des bardeaux : Le triage à la source est simple mais ne sera pas mis en œuvre rapidement, car il faudra convaincre la main-d’œuvre de changer des habitudes bien ancrées et de recouvrir le sol d’une bâche pour réduire au minimum les pertes et prévenir la mise au rebut de matériaux recyclables. Nature complexe des matériaux : Les bardeaux sont composés d’asphalte, de poussière de pierre, de feutre organique ou d’un mat de fibres de verre, ainsi que d’un adhésif. Le triage de ces divers composants pour en faire la matière première de Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 33 bardeaux neufs ne s’avère pas rentable, ce qui influe beaucoup sur la décision des fabricants d’utiliser des matériaux recyclés. Qualité des matériaux : Les bardeaux ne sont pas recyclés depuis longtemps. Pour que les fabricants acceptent d’utiliser des bardeaux recyclés, il faut leur garantir que ces matériaux respectent les normes du marché. Le gouvernement du Massachusetts est toujours d’avis que les matériaux recyclés présentent toutes sortes de problèmes de qualité. Demande : La technologie de recyclage existe, mais la demande est faible. Au Massachusetts, les marchés potentiels pour les bardeaux recyclés sont ceux de l’asphalte mélangé à chaud, des couches de fondation granulaires, des mélanges pour rapiéçage à froid et de la lutte contre l’érosion. Cependant, des bardeaux recyclés ne sont utilisés que dans le cadre de projets de revêtement privés. Il ne s’agit que de sensibiliser les utilisateurs potentiels et de commercialiser les produits pour créer des marchés. Prix des substances vierges : Les bardeaux sont à base de pétrole, et le transport des substances vierges lourdes coûte du carburant. Ainsi, l’attrait de la matière première recyclée croît à mesure que le prix du pétrole augmente. Mesures incitaitves réglementaires : Le gouvernement du Massachusetts prévoit interdire l’enfouissement des bardeaux d’asphalte lorsqu’au moins 75 % de ceux-ci seront recyclés et réutilisés. Parallèlement, il favorise l’utilisation des matériaux recyclables, dont les bardeaux d’asphalte, au moyen de mesures incitatives, comme des subventions. 4.3.4 C&D Recycling Ltd. en Nouvelle-Écosse En 1995, le gouvernement de la Nouvell-Écosse a adopté la Nova Scotia Environment Act (loi sur la protection de l’environnement) et s’était officiellement fixé comme objectif de réacheminer vers des installations de recyclage 50 % des déchets solides produits dans la province avant 2000. Il a atteint son objectif et poursuit dans cette lignée. La municipalité régionale d’Halifax a depuis adopté un règlement établissant à 75 % la proportion de déchets devant être réacheminés, ainsi qu’un autre interdisant le transport des déchets de la municipalité hors de son territoire. Par ailleurs, elle favorise le réacheminement des déchets en versant entre 18 et 22 $ pour chaque tonne de déchets réacheminée. Depuis un certain nombre d’années, on recouvre des sites d’enfouissement avec des bardeaux d’asphalte usagés en Nouvelle-Écosse. Des bardeaux usagés ont aussi été broyés sur place et utilisés pendant la réfection de routes. Après l’adoption des règlements municipaux susmentionnés, l’entreprise de recyclage canadienne Halifax C&D Recycling Ltd. a conçu un procédé permettant de séparer le sable et l’asphalte du composant en papier des bardeaux en 2005. L’asphalte granulaire (asphalt Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 34 grit) ainsi produit est utilisé par Ocean Contractors de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, pour fabriquer des revêtements d’asphalte mélangé à chaud. L’asphalte granulaire peut remplacer de 2 à 3 % du ciment bitumineux dans les revêtements d’asphalte mélangé à chaud (le ciment bitumineux se vendait environ 500 $/tonne l’été dernier), ainsi qu’une partie du sable naturel qu’ils contiennent. Des essais en laboratoire ont montré que l’utilisation de l’asphalte granulaire plutôt que d’une substance vierge n’influe pas sur l’écoulement, le pouvoir liant ou la stabilité des produits finis, ce qui serait attribuable à l’élimination de 75 % du papier présent dans les bardeaux. Lors d’essais sur le terrain, le remplacement de 1 à 2 % du ciment bitumineux par de l’asphalte granulaire a donné des résultats aussi concluants. L’élimination partielle du sable dans les bardeaux d’asphalte permet également de produire des flocons d’asphalte (asphalt flakes), soit des morceaux de papier à base de fibres recouverts d’asphalte, lesquels sont substitués à une partie du charbon alimentant le four de l’usine de ciment de Lafarge, à Brookfield, en Nouvelle-Écosse. Les flocons remplacent 10 % du charbon brûlé en une heure, de sorte qu’environ 20 à 30 tonnes de flocons sont brûlées dans le four quotidiennement. En outre, des essais ont montré que leur utilisation permet de réduire les émissions des installations. D’après Halifax C&D, aucun des procédés susmentionnés n’a été mis en œuvre ailleurs en Amérique du Nord. Le Resource Recovery Fund Board (RRFB) de la Nouvelle-Écosse met en œuvre le programme de développement commercial provincial et gère le financement accordé pour le réacheminement des déchets en Nouvelle-Écosse. Les demandeurs admissibles sont notamment les particuliers, les entreprises et les universités qui lancent des projets conformes aux objectifs fixés dans la Nova Scotia Waste Resource Management Strategy (stratégie provinciale en matière de gestion des déchets). Un financement est accordé aux activités de fabrication de produits à valeur ajoutée comportant des matériaux récupérés, à la recherche et au développement (études et projets pilotes) en matière de réacheminement ou de valorisation des déchets et aux initiatives de réacheminement des déchets. Halifax C&D s’est vue accorder un financement de quelque 67 000 $ par le RRFB, en vue d’acheter du matériel. 5 Facteurs influant sur la récupération accrue des matériaux de couverture La présente section porte sur les principaux facteurs économiques et environnementaux qui influent sur le recyclage actuel et à venir des couvertures bitumées. Le Grand Toronto est considéré comme l’une des principales régions où divers facteurs commerciaux et réglementaires coïncidents pourraient favoriser le recyclage des couvertures bitumées. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 5.1 35 Facteurs économiques influant sur le recyclage des couvertures bitumées La présente section porte sur le prix du bitume entrant dans la fabrication du béton asphaltique mélangé à chaud, sur la montée du prix des combustibles et sur les redevances d’enfouissement, trois facteurs qui influent sur le développement d’une industrie prospère du recyclage des couvertures bitumées. 5.1.1 Production d’asphalte mélangé à chaud, béton asphaltique et prix des combustibles Le Canada compterait un peu plus de 500 usines d’asphalte mélangé à chaud, dont la production annuelle totaliserait de 30 à 31 millions de tonnes. La plupart d’entre elles, soit 28 %, se trouvent en Ontario, et celles-ci produisent environ 40 % de tout le béton asphaltique mélangé à chaud au pays. Au Canada, la majeure partie des usines ont plus de 30 ans et produisent du béton asphaltique mélangé à chaud en lots, à raison de 180 à 240 tonnes à l’heure (t/h)8. En général, le béton asphaltique mélangé à chaud renferme 5 % de béton asphaltique et 95 % de granulats. On estime donc qu’au Canada, son industrie utilise environ 1,6 million de tonnes de béton asphaltique et 29,5 millions de tonnes de granulats par année. Les secteurs résidentiel et ICI canadiens des couvertures bitumées produiraient quelque 1,5 million de tonnes de débris; l’asphalte représenterait environ le tiers de ces débris, tandis que les granulats et les feutres, qui sont aussi utilisés dans l’industrie de l’asphalte mélangé à chaud, compteraient pour les deux tiers de ceux-ci. Le remplacement de 5 % des matières premières vierges utilisées dans l’industrie canadienne de l’asphalte mélangé à chaud par des débris de couvertures bitumées permettrait de réutiliser 1,6 million de tonnes de débris de ce type annuellement, ce qui équivaut à la totalité de ceux produits au Canada en un an. De plus, ce remplacement permettrait à l’industrie de l’asphalte mélangé à chaud de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 90 000 tonnes9. Il va sans dire que cette industrie représente un marché clé pour le recyclage des débris de couvertures bitumées. En raison de difficultés en matière d’approvisionnement et de la croissance de la demande d’asphalte mélangé à chaud, le prix du béton asphaltique a monté en flèche au cours des derniers mois (voir la figure 4 ci-après). A$ 8 4 # 7 C.C 7. !" % Source : An Energy Use Benchmarking Study and Reduction Guide for Canadian Road Builders, préparé par l’Athena Institute en 2004 pour le compte de l’Association canadienne de la construction (ACC). 9 L’estimation de l’Athena Institute repose sur le calcul de 59 kg d’équivalent de CO2 par tonne de béton asphaltique. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture % &' ( )*) (* + , !( $$- * ( $$ ./0 36 1 Source : Ministère des Transports de l’Ontario (catégorie PG 58-28 ou béton équivalent) Bien que le prix de la plupart des produits à base de pétrole et de gaz naturel ait progressé de façon marquée, celui du béton asphaltique est demeuré relativement stable. En mars 2003, le prix du béton asphaltique a bondi pour atteindre la valeur inégalée de 349,75 $/tonne (selon l’indice du prix de l’asphalte du MTO en avril 2003), lorsque le cours du pétrole brut a augmenté de 90 % d’une année à l’autre pour atteindre 37,83 $ le baril, prix qui semble très faible aujourd’hui. Durant la période de trois ans qui a suivi, le prix du béton asphaltique est retombé pour atteindre le creux de 270 $/tonne, en novembre 2004, et clôturer la dernière saison à 312,20 $/tonne. Cette hausse s’explique peut-être principalement par celle assez importante du prix de l’essence, du carburant diesel (voir la figure 5 ci-après) et du mazout, grâce à laquelle la conversion de la fraction lourde du pétrole brut, fraction qui comprend le béton asphaltique, s’avère rentable. Au cours des dernières années, les exploitants de raffineries aux États-Unis et au Canada ont investi des centaines de millions de dollars dans des unités de cokéfaction conçues pour effectuer cette conversion. Parallèlement, depuis la fermeture de la raffinerie de Petro-Canada à Oakville, il ne reste plus que celle d’Imperial Oil à Nanticoke, en Ontario, ce qui fait que la province dépend davantage des fournisseurs extérieurs. L’Ontario Hot Mix Producers Association (OHMPA) ne s’attend pas à ce que cette récente augmentation du prix du béton asphaltique soit suivie d’une diminution. Le prix du béton asphaltique continuera de fluctuer, mais il est improbable qu’il retombe à 300 $/tonne à long terme. À 400 $/tonne de béton asphaltique, le coût du béton asphaltique entrant dans la fabrication d’une tonne d’asphalte mélangé à chaud (renfermant 5 % ou environ 50 kg de béton asphaltique) est de 20,00 $. Si 5 % du béton asphaltique était remplacé par des débris de couvertures bitumées, le coût estimé des débris serait de 125 $/tonne. Compte tenu que les redevances d’enfouissement sont Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 37 d’environ 85 $/tonne à Toronto pour les déchets de construction et de démolition10, l’ajout de débris de couvertures bitumées dans l’asphalte mélangé à chaud semble prometteur et doit être étudié davantage. Figure 5 : Indice d’ajustement du coût du carburant diesel11 à Toronto du MTO " 2, 3 . 1 - / Source : Ministère des Transports de l’Ontario 5.1.2 Redevances d’enfouissement Actuellement, la réglementation touchant les déchets de construction et de démolition diffère considérablement d’une région à l’autre en Amérique du Nord. Elle serait fonction, entre autres, de la capacité d’enfouissement, de l’incidence économique du réacheminement, du recyclage et de la réutilisation des déchets, du peuplement et des politiques régionales en matière de gestion et de recyclage des déchets. D’ailleurs, les divers programmes proposés ou mis en œuvre dans une ville ou une région donnée témoignent de cette différence. Bien que peu de villes et de régions aient adopté une politique relative aux déchets de construction et de démolition, une tendance vers une réglementation plus stricte semble se dessiner. La hausse des redevances d’enfouissement, les possibilités plus nombreuses en matière de recyclage et une plus grande sensibilisation à l’environnement soutiennent la tendance générale vers le réacheminement et le recyclage des déchets. De plus, bien qu’un certain nombre de programmes volontaires aient été lancés en Amérique du Nord, les plus récents programmes semblent être de nature active et soutenus par des lois et des règlements. 10 Correspondance personnelle – Avenue Road Roofing (janvier 2007). L’indice d’ajustement du coût du carburant diesel est fonction du prix, y compris les taxes, du carburant diesel à faible teneur en soufre f.-à-b. dans les terminaux de la région de Toronto – MTO. 11 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 38 L’Athena Institute a contacté les représentants de plusieurs villes et régions canadiennes au sujet des redevances d’enfouissement moyennes et de la réglementation sur le réacheminement des déchets de couvertures bitumées produits lors de projets de construction et de démolition. Les renseignements obtenus figurent dans le tableau suivant. EMPLACEMENT RÉGLEMENTATION REDEVANCES Municipalité régionale d’Halifax (Nouvelle-Écosse) Les déchets doivent être acheminés à des installations autorisées. Montréal (Québec) Aucune Vancouver (Colombie-Britannique) Aucune Calgary (Alberta) Aucune De 80 à 90 $/tonne pour l’ensemble des déchets de construction et de démolition. 40 $/chargement pour les 12 premiers chargements, puis 100 $/chargement, au cours d’une même année et pour les habitants de la ville. 430,00 $/remorque à deux essieux et 520,00 $/remorque à trois essieux. En 2006, 46 $/tonne, en 2007, 50 $/tonne et en 2008, 54 $/tonne. 85 $/tonne Toronto (Ontario) Aucune; les déchets sont considérés comme privés, doivent être gérés dans des installations privées et, ultimement, éliminés dans un site d’enfouissement. Winnipeg (Manitoba) Aucune Sources : Diverses (divulguées sur demande). 5.2 22,50 $/tonne Facteurs environnementaux influant sur le recyclage des couvertures bitumées 5.2.1 Capacité d’enfouissement et réglementation Au Canada, c’est en Ontario, en particulier dans le Grand Toronto, que la capacité d’enfouissement soulève le plus de préoccupations. La Société ontarienne de gestion des déchets estime que 9,3 millions de tonnes de déchets devant être enfouis sont produits en Ontario annuellement. Plus du tiers de ces déchets, soit 3,6 millions de tonnes, sont expédiés au Michigan, et de cette quantité, les deux tiers sont issus du secteur privé, notamment de l’industrie de la construction et de la démolition. La capacité d’enfouissement de l’Ontario fléchit depuis de nombreuses années, car son accroissement ne permet pas de répondre à la demande. En 1989, l’Ontario comptait 730 sites d’enfouissement, alors qu’aujourd’hui, elle n’en compte que 81. En outre, la capacité d’enfouissement de déchets de construction et de démolition, par comparaison à celle de déchets solides municipaux, repose sur l’exploitation de 11 sites d’enfouissement privés importants. L’Ontario dépend essentiellement de fournisseurs extérieurs pour gérer ses déchets solides. Cette situation découle dans l’ensemble d’une mauvaise planification municipale, des changements qui sont continuellement apportés par le gouvernement Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 39 provincial aux politiques d’évaluation environnementale des sites et d’accroissement de la capacité d’enfouissement, et de la pression considérable exercée par les écologistes. Des administrations municipales et le gouvernement du Michigan ont récemment entrepris de réduire l’importation de déchets solides en provenance de l’Ontario en prenant des mesures législatives l’interdisant. Cependant, ces mesures ne feront probablement pas l’objet des exemptions nécessaires à leur application en vertu de l’ALENA. Pendant ce temps, le ministère de la sécurité intérieure des États-Unis est intervenu, celui-ci alléguant que les 350 camions faisant la navette entre l’Ontario et le Michigan quotidiennement pourraient contenir de la contrebande, ce qui pourrait exiger des inspections gênantes et coûteuses à la frontière, problème potentiel dont on commence seulement à constater l’énormité. Pendant l’automne 2006, le gouvernement de l’Ontario a proposé l’adoption de nouveaux règlements visant à encourager les municipalités et l’industrie à réacheminer leurs déchets destinés à l’enfouissement et à appuyer l’utilisation de nouvelles techniques de gestion des déchets. Ces règlements sont principalement axés sur le recyclage, l’utilisation de combustibles substitutifs et l’adoption de nouvelles techniques de gestion des déchets. On résume ci-après les règlements envisagés pouvant avoir une incidence sur le recyclage des couvertures bitumées. Élimination des obstacles au recyclage Le ministère de l’Environnement de l’Ontario a proposé des modifications au Règlement de l’Ontario sur la gestion des déchets, soit le Règlement 347, en vue de favoriser le recyclage dans les municipalités et d’éliminer des obstacles réglementaires interdisant ou restreignant le recyclage par d’autres parties. Actuellement, le cadre réglementaire en matière de recyclage des déchets s’avère strict pour ce qui est de la manutention des matériaux recyclables et impose l’obtention d’une autorisation. Ces obstacles sont depuis longtemps dénoncés, car ils nuisent au recyclage. Mise à profit des déchets Le ministère de l’Environnement de l’Ontario a étudié la mise à profit des déchets grâce à leur mise en place sur le sol. Il a conclu que leur utilisation pour construire des allées piétonnières, des routes et des stationnements constitue un usage bénéfique des déchets plutôt qu’une technique d’élimination. Par conséquent, le Règlement 347 pourrait être modifié de manière à ce que ces applications bénéfiques ne nécessitent aucune autorisation. Cette exemption toucherait également la mise à profit des déchets de bardeaux d’asphalte, d’asphalte et de verre. Utilisation accrue des combustibles substitutifs Le ministère a proposé de n’exiger aucune autorisation en ce qui a trait à la conversion de certains déchets en combustibles substitutifs afin d’encourager le réacheminement et la mise à profit de ces déchets. Mentionnons toutefois que toutes les autorisations en matière d’émissions atmosphériques seraient encore exigées. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 40 D’autres modifications à la réglementation ont été proposées en vue de permettre la production d’éthanol et de carburant biodiesel à partir d’une biomasse de déchets organiques, ainsi que l’utilisation de ces combustibles substitutifs sans que des autorisations en matière d’utilisation des déchets ne soient exigées, ce qui est actuellement le cas. La production d’énergie à partir de la biomasse est généralement considérée comme une activité qui n’a pas d’incidence sur l’émission de gaz à effet de serre. Responsabilité élargie des producteurs Le ministère compte, par ailleurs, favoriser l’élaboration d’autres programmes reposant sur le principe de responsabilité élargie des producteurs (REP) en matière de gestion des produits qui constituent des déchets réutilisables, recyclables ou destinés à l’élimination. Puisque ces programmes représentent un moyen de gérer les déchets, leur mise en œuvre doit actuellement être autorisée. Le ministère propose qu’aucune autorisation ne soit exigée pour tout système reposant sur la REP dont la conception et la réalisation sont conformes à la réglementation. En établissant un cadre réglementaire plus simple pour ce genre de système, le ministère espère appuyer l’élaboration de ces programmes, qu’ils soient volontaires ou obligatoires en vertu de la Loi sur le réacheminement des déchets de l’Ontario. Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 41 6 Bibliographie et sources d’information Technical Reports Abdulshafi,O., Kedzierski, B., Fitch, M., and H. Mukhtar, "Evaluation of the Benefits of Adding Waste Fiberglass Roofing Shingles to Hot-Mix Asphalt." Report No. FHWA/OH-97/006. Prepared for the Ohio Department of Transportation and the U.S. Department of Transportation, 1997. Amirkhanian, S.N. and K.M. 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"Georgia' s Experience with Recycled Roofing Shingles in Asphaltic Concrete." Transportation Research Record #1638, Transportation Research Board, 1998. Information published by California Integrated Waste Management Board (CIWMB) Asphalt Roofing Shingles in Asphalt Pavement Date Published/Last Revised: Revised July 2006 3 page fact sheet: An overview of the use of ground asphalt roofing shingles in asphalt pavement, including potential markets and specifications. CIWMB Publication Number: 431-97-033 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture 44 Asphalt Roofing Shingles in Cold Patch Date Published/Last Revised: Revised July 1999 3 page fact sheet: An overview of the use of ground asphalt roofing shingles in cold patch material for filling potholes and other uses. Includes a discussion of the technology and potential markets for recycled-shingle (R-S) cold patch. CIWMB Publication Number: 431-98-013 Asphalt Roofing Shingles Recycling: Introduction 3 page fact sheet: An introduction to the recycling of asphalt roofing shingles (composition shingles). Includes information on quantities in the waste stream, composition, processing, and recycling issues. CIWMB Publication Number: 431-97-031 July 2006 Annexe A Résumé annoté du projet de recyclage de bardeaux d’asphalte des États-Unis Le résumé de projet de recherche suivant a été fourni par M. Dan Krivit de la Construction Materials Recycling Association (CMRA), qui a mis en ligne le site www.ShingleRecycling.org (en anglais seulement), lequel constitue un vaste centre d’échange de données sur le recyclage des bardeaux d’asphalte. Un certain nombre de projets de recherche et de développement sur le recyclage des bardeaux sont en cours. Ces projets, conjugués à de nombreuses autres initiatives du secteur privé, témoignent du besoin de poursuivre les échanges sur le sujet et l’élaboration de normes à l’échelle nationale. La liste suivante (d’hyperliens) porte sur des projets de recyclage de bardeaux passés, actuels et à venir (par ordre antichronologique) : • • Projet du SWMCB sur le recyclage des bardeaux arrachés Projet de la CMRA sur le recyclage des bardeaux arrachés (financé par l’EPA) (2006) • Norme de l’AASHTO sur le recyclage des bardeaux • Construction & Demolition Recycling (article) • Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Minnesota • Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Missouri • Projet no 22 du RMRC • Projet no 13/14 du RMRC : élaboration d’une norme • Projet du SWMCB sur le recyclage des débris de bardeaux des fabricants • Projets antérieurs du ministère des Transports du Minnesota • Projet initial de la CMRA (1999) : www.ShingleRecycling.org Projet du SWMCB sur le recyclage des bardeaux arrachés Ce projet vise à accélérer l’établissement de nouvelles infrastructures affectées au recyclage des bardeaux d’asphalte arrachés. Le SWMCB tente de montrer que la demande est suffisante dans le secteur public pour ce qui est des produits finis à base de débris de bardeaux arrachés recyclés, comme l’asphalte mélangé à chaud. Par le biais de ce projet, le SWMCB vise également à appuyer le développement de ce marché émergent Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A A-2 dans le domaine du recyclage en facilitant l’échange d’information et de technologie entre les intervenants clés des secteurs privé et public. Le projet de recyclage des débris de bardeaux arrachés repose sur l’ancien projet du SWMCB sur le recyclage des débris de bardeaux des fabricants et sur des initiatives de recherche et de développement mises en œuvre par le ministère des Transports du Minnesota, de concert avec l’Office of Environmental Assistance (OEA) de l’État. Certains des travaux de recherche initiaux étaient financés par ces deux organismes d’État il y a plus de 12 ans. Pour de plus amples renseignements sur l’ancien projet du SWMCB sur le recyclage des débris de bardeaux des fabricants, veuillez consulter la page Web de Green Guardian (en anglais seulement), en cliquant sur l’un des hyperliens suivants : Projet du SWMCB sur le recyclage des bardeaux ou www.greenguardian.com/business/shinglerecycling.asp. Projet de la CMRA sur le recyclage des bardeaux arrachés (financé par l’EPA) Ce nouveau projet de l’EPA a pour objet l’élaboration et l’essai des pratiques exemplaires en matière d’assurance et de contrôle de la qualité qui sont recommandées aux entreprises de recyclage de bardeaux rentables aux États-Unis. La Construction Materials Recycling Association (CMRA) s’est fixé les trois objectifs principaux suivants dans le cadre de ce projet : • faire la démonstration de procédures adéquates et efficaces de protection de l’environnement et de la santé des travailleurs; • répertorier les avantages des techniques des matériaux et des méthodes d’assurance et de contrôle de la qualité pour optimiser le rendement des revêtements; • élaborer des lignes directrices en matière d’exploitation pour maximiser la rentabilité tout en respectant les normes minimales en matière d’environnement, de santé et de sécurité en milieu de travail et d’ingénierie. Le projet sera réalisé par la CMRA, en collaboration avec des partenaires clés issus d’un vaste éventail d’organismes publics et privés et d’entreprises. Selon William Turley, directeur général de la CMRA, ce projet découle directement d’autres importants travaux de recherche et de développement, dont le récent projet no 22 du RMRC, qui visaient à appuyer la mise en exploitation à l’échelle industrielle des techniques de recyclage de bardeaux arrachés. Pour de plus amples renseignements sur ce projet, veuillez contacter la CMRA au (630) 585-7530 ou à [email protected]. Des renseignements figurent également dans le document suivant (en anglais seulement) : Communiqué de presse de l’EPA intitulé Tear-off asphalt shingles recycling project receives $74,625 innovation grant (5-27-05). Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A A-3 Un article connexe (en anglais seulement) figure dans le numéro de juillet-août 2005 (numéro 3 du volume 7, aux pages 14 et 15) de la revue Construction & Demolition Recycling, sous la rubrique CMRA Granted Shingle Recycling Funding; pour le consulter, veuillez cliquer sur l’un des hyperliens suivants : Article de la CMRA ou www.cdrecycler.com/articles/article.asp?MagID=2&ID=4817&IssueID=224. Normes de l’AASHTO sur le recyclage des bardeaux L’American Association of State and Highway Transportation Officials (AASHTO) et son Subcommittee on Materials (sous-comité sur les matériaux) ont entrepris les dernières étapes en vue d’adopter une norme sur les matériaux, dans laquelle on énumère des exigences propres à l’assurance et au contrôle de la qualité pendant le recyclage dans l’asphalte mélangé à chaud des débris de bardeaux arrachés ou produits par les fabricants. Ces exigences détaillées sont notamment les suivantes : • le produit final à base de bardeaux d’asphalte recyclés doit présenter une granulométrie lui permettant de traverser en totalité un tamis dont les mailles mesurent ½ po; • les entrepreneurs doivent pouvoir établir le taux d’ajout maximum; • la granulométrie doit correspondre aux exigences rattachées à l’élaboration des mélanges; • la concentration maximum totale de substances nocives (métaux, verre, papier, caoutchouc, bois, clous, terre, brique, etc.) doit représenter 0,50 % en poids d’un mélange donné; • la concentration maximum d’amiante doit correspondre à celle établie par l’État ou l’EPA. L’AASHTO est une association neutre sans but lucratif que représente les ministères des Routes et des Transports de 50 États, du district de Columbia et de Puerto Rico. Son principal but est de soutenir l’établissement, l’exploitation et l’entretien d’un réseau de transport national intégré. Lors de leur dernière réunion, le 10 août 2005, à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, le sous-comité des matériaux de l’AASHTO et sa section technique 2c (chargée des mélanges d’asphalte et de granulats) ont recommandé aux membres du comité au complet d’adopter la norme proposée sur les produits à base de bardeaux d’asphalte recyclés. On s’attend à ce que le comité au complet approuve la recommandation du sous-comité, si bien que la norme devrait être publiée en 2006. Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette réunion ou un exemplaire de l’ébauche de la norme concernée, veuillez contacter Thomas E. Baker, ing., président de la section technique du sous-comité de l’AASHTO : A-4 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A Thomas E. Baker, P.E. (AASHTO Subcommittee, Tech Section Chair) State Materials Engineer, Washington State Department of Transportation (WSDOT) State Materials Laboratory, Environmental and Engineering Programs PO Box 47365 Olympia WA 98504-7365 Téléphone : (360) 709-5401 [email protected] Pour de plus amples renseignements sur le livre blanc qui a été rédigé pour le compte du Recycled Materials Resource Center (RMRC) et a mené à l’élaboration de la norme susmentionnée de l’AASHTO, veuillez consulter la section ci-après intitulée Projets no 13 et 14 du RMRC : élaboration d’une norme. Construction & Demolition Recycling (article) Nombre des projets mentionnés dans le présent rapport le sont également dans un récent article paru dans la revue Construction & Demolition Recycling (www.cdrecycler.com site en anglais seulement) : Revue Construction & Demolition Recycling, numéro de juillet-août 2005, article de Dan Krivit intitulé Shingle – Minded Purpose (numéro 3 du volume 7, pages 24 à 31); cliquez sur l’un des hyperliens suivants : Shingle-Minded Purpose ou www.cdrecycler.com/backissues/issue.asp?MagID=2&ID=224. Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Minnesota Grâce à une subvention conditionnelle à des délais serrés, l’Office of Environmental Assistance (OEA) du Minnesota a chargé Dan Krivit and Associates (DKA) de mener ce projet de recherche, qui complète une étude réalisée parallèlement à la demande du ministère des Transports du Missouri (voir la description ci-après). Le projet de l’OEA visait l’analyse d’échantillons, afin de permettre au ministère des Transports du Minnesota de recommander la modification des normes de l’État en matière de revêtements à base d’asphalte mélangé à chaud, de manière à ce que l’utilisation des bardeaux arrachés pour produire de l’asphalte mélangé à chaud soit considérée comme une pratique courante dans l’industrie. Dans le cadre de ce projet, l’OEA avait les objectifs suivants : 1. Élaborer une méthode d’étude permettant de comparer l’incidence des débris de bardeaux arrachés recyclés par rapport à celle aux débris produits par les fabricants sur la qualité et le rendement de l’asphalte mélangé à chaud; la méthode devrait, dans la mesure du possible, reposer sur des pratiques et des techniques normalisées de manière à ce que les essais exécutés puissent être reproduits lors de travaux de recherche ultérieurs; 2. Comparer la teneur totale (pourcentage) en béton asphaltique et le rendement du liant de catégorie PG des débris de bardeaux arrachés par rapport à ceux des débris produits par les fabricants et d’autres échantillons témoins (analyse en A-5 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A laboratoire et évaluation du liant de catégorie par le ministère des Transports du Minnesota); 3. Réaliser une série d’analyses en laboratoire dans des conditions contrôlées, afin de recueillir des données empiriques permettant de comparer l’incidence des débris de bardeaux arrachés, de ceux produits par les fabricants et d’autres échantillons témoins sur la résistance de l’asphalte mélangé à chaud (essais de résistance à la traction indirecte de l’Université du Minnesota); 4. Effectuer une série d’analyses des bardeaux d’asphalte recyclés dans des conditions contrôlées, afin d’élaborer des pratiques et des méthodes normalisées de dosage des substances nocives présentes dans les bardeaux d’asphalte recyclés broyés et tamisés, avant leur ajout à l’asphalte mélangé à chaud; 5. Analyser les résultats et recommander au ministère des Transports du Minnesota d’élaborer une nouvelle norme permettant l’utilisation des débris de bardeaux arrachés dans l’asphalte mélangé à chaud, si ces résultats montrent que cette application est possible et sûre; un ingénieur du ministère spécialisé dans les matériaux bitumineux envisagera l’élaboration d’une nouvelle norme sur l’utilisation des bardeaux recyclés si les résultats indiquent que l’ajout de débris de bardeaux arrachés dans l’asphalte mélangé à chaud a un effet équivalent ou supérieur à celui de débris produits par les fabricants. Pour de plus amples renseignements, consulter le document suivant (en anglais seulement) : Revised MN methods DK2 4-27-02. Recherche en laboratoire sur les débris de bardeaux arrachés au Missouri Le projet réalisé au Missouri permettra de recueillir des données similaires et supplémentaires, en vue d’analyser l’asphalte mélangé à chaud comprenant des bardeaux d’asphalte recyclés à base de débris de bardeaux arrachés. Les échantillons d’asphalte mélangé à chaud analysés seront comparés à des échantillons témoins composés de 20 % de revêtements asphaltiques récupérés et d’aucun bardeau d’asphalte recyclé. Le département de génie civil de l’Université du Minnesota prévoit déjà effectuer une analyse similaire en laboratoire pour le compte du ministère des Transports de l’État, afin de mesurer la résistance à la traction indirecte. Ce projet permettra d’évaluer ou de modifier les exigences figurant dans l’ébauche de la nouvelle norme du ministère sur le recyclage des débris de bardeaux arrachés dans l’asphalte mélangé à chaud. Il comportera des essais empiriques supplémentaires qui seront exécutés en laboratoire par des ingénieurs du ministère, dans le but de valider ces exigences. Il complètera directement la recherche au Minnesota (voir la description ci-dessus). Pour de plus amples renseignements sur la norme du ministère des Transports du Minnesota, veuillez consulter le document ci-après (en anglais seulement) : A-6 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A Article de Dan Krivit figurant dans le numéro de mai-juin 2005 de la revue Construction & Demolition Recycling (numéro 3 du volume 7, pages 6 à 8.) Cliquez sur l’un ou l’autre des hyperliens suivants : Missouri Takes Lead in Shingle Recycling ou www.cdrecycler.com/news/news.asp?ID=1959 Projet no 22 du RMRC Le Recycled Materials Resource Center (RMRC) a financé un projet principalement élaboré par le ministère des Transports du Minnesota. Le projet no 22 du RMRC, intitulé Overcoming the Barriers to Asphalt Shingle Recycling (Franchir les obstacles au recyclage des bardeaux d’asphalte), représente plus de 14 ans de recherche et de développement sur le recyclage des débris de bardeaux au Minnesota et dans certains autres États. Il était axé sur l’exécution d’essais sur le terrain, le développement de marché et le transfert de technologie dans le domaine du recyclage des débris de bardeaux arrachés. Parmi les applications finales mises à l’essai en matière d’aménagement de route, mentionnons l’utilisation des bardeaux d’asphalte recyclés comme adjuvant anti-poussière, comme adjuvant granulaire non consolidé servant de couche de base et comme composant représentant 5 % de l’asphalte mélangé à chaud. Un des premiers produits issus du projet consiste en un livre blanc en matière d’environnement, dans lequel on décrit les résultats d’un échantillonnage individuel contrôlé de l’air ambiant exécuté pour déterminer les concentrations de poussière émises par une seule exploitation de recyclage. Le projet a aussi mené au lancement d’une importante stratégie de sensibilisation lors du deuxième Asphalt Shingles Recycling Forum, tenu en avril 2003 à Bloomington, au Minnesota. Par le passé, l’assurance et le contrôle de la qualité des débris de bardeaux résidentiels arrachés constituaient des obstacles au développement de leur marché. Au Minnesota, la demande de débris de bardeaux recyclés issus des fabricants surpasse l’offre. Par conséquent, il faut encourager de façon continue le recyclage des débris de bardeaux arrachés, ce qui représente un des buts du projet no 22 du RMRC. Pour de plus amples renseignements, cliquez sur l’un ou l’autre des hyperliens suivants (menant vers les sites en anglais uniquement) : Rapport final du projet no 22 du RMRC www.rmrc.unh.edu/Research/Rprojects/Project22/P22finalreport.asp Projet no 13/14 du RMRC : élaboration d’une norme D’importants travaux ont été récemment exécutés par le RCMR, afin d’élaborer une norme sur l’utilisation des bardeaux recyclés. Ce projet connexe était financé par le RMRC et s’intitulait Development and Preparation of Specifications for Using Recycled Materials in Transportation Applications (Élaboration et préparation de normes A-7 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A sur l’utilisation de matériaux recyclés dans le domaine des transports - projet no 13/14 du RMRC). Il était piloté par Chesner Engineering et a mené à l’ébauche d’une norme sur le recyclage des bardeaux qui a été soumise à l’examen de l’American Association of State Highway and Transportation Officials (AASHTO) en vue de son adoption possible. Le projet no 13/14 du RMRC a également donné lieu à des recommandations qui sont actuellement mises en œuvre par le sous-comité de l’AASHTO sur les matériaux (voir Norme de l’AASHTO sur le recyclage des bardeaux ci-dessus pour obtenir plus d’information). Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter (en anglais seulement) le livre blanc sur le recyclage des bardeaux produit dans le cadre du projet no 13/14 du RMRC en cliquant sur l’un ou l’autre des hyperliens suivants : Ébauche du livre blanc www.rmrc.unh.edu/Research/Rprojects/Project13/Specs/RASAC/p13RASAC.asp Projet du SWMCB sur le recyclage des débris de bardeaux des fabricants En 2004, le Solid Waste Management Coordinating Board (SWMCB), qui est chargé de coordonner la gestion des déchets solides, a conclu une étude de deux ans et présenté des recommandations sur les moyens d’accroître le recyclage des débris de bardeaux produits par les fabricants sur son territoire. Des ingénieurs de comté ont participé à des échanges sur le rôle que les comtés doivent jouer afin d’encourager les producteurs d’asphalte mélangé à chaud à utiliser les débris des fabricants pour produire des revêtements de route de comté. Le projet du SWMCB a mené à la mise en ligne d’une page Web (en anglais seulement), au www.greenguardian.com, qui a pour objet de promouvoir le recyclage des débris de bardeaux des fabricants. Au terme de ce projet, le SWMCB a continué d’appuyer le développement du marché des bardeaux recyclés. Parmi les travaux entrepris par son personnel technique, mentionnons l’évaluation et la promotion de pratiques d’approvisionnement favorables à ce marché dans les comtés. Des pratiques de ce genre avaient été recommandées dans l’étude de 2004 du SWMCB, dont l’ajout d’avis dans les appels d’offres et la modification des appels, de manière à indiquer que les comtés du SWMCB désirent favoriser les soumissionnaires dont l’asphalte mélangé à chaud renferme des bardeaux recyclés. Le SWMCB compte poursuivre le développement du marché des bardeaux recyclés et la promotion de l’utilisation des bardeaux d’asphalte arrachés (après consommation) et participe à un nouveau projet financé par l’EPA et réalisé par la CMRA (voir la description de projet ci-dessus). Pour de plus amples renseignements (en anglais seulement), cliquez sur l’un ou l’autre des hyperliens suivants : SWMCB’s Green Guardian – page Web sur le recyclage des bardeaux Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A A-8 www.greenguardian.com/business/shinglerecycling.asp Projets antérieurs du ministère des Transports du Minnesota Beaucoup de travaux de recherche et d’essais ont été exécutés par le ministère des Transports du Minnesota au début des années 1990, dans le cadre de ce qu’on appelait officieusement la « phase 1 ». Pendant cette dernière, le ministère a financé et publié une série de trois études : • Turgeon, Curtis M. Waste Tire & Shingle Scrap Bituminous Paving Test Sections On The Munger Recreational Trail Gateway Segment, Office of Materials and Research, Minnesota Department of Transportation, février 1991. • Newcomb, David E., Stroup-Gardiner, Mary, Weikle, Brian M. et Drescher, Andrew. Properties of Dense-graded and Stone-mastic Asphalt Mixtures Containing Roofing Shingles, publication spéciale 1193 d’ASTM, 1993. • Newcomb, David et al. Influence of Roofing Shingles on Asphalt Concrete Mixture Properties, rapport MN/RC-93/09, University of Minnesota, Minnesota, 1993. Sommaire et résumé (en anglais seulement) (www.moea.state.mn.us/lc/purchasing/newcomb-summary.pdf) Rapport complet (en anglais seulement) (www.mrr.dot.state.mn.us/research/MnROAD_Project/MnRoadOnlineReports/9309.pdf) • Janisch, D. W. et Turgeon, C.M. Minnesota' s experience using shingle scrap in bituminous pavements. Final report, 1991-1996, Minnesota Department of Transportation, Maplewood, Minnesota, rapport no PB-97-132278/XAB MN/PR-96/34, octobre 1996. Ces projets de recherche et de développement antérieurs ont mené à l’élaboration, en 1996, de la première version d’une norme du ministère permettant l’utilisation d’au plus 5 % de débris de bardeaux produits par les fabricants dans certains types d’asphalte mélangé à chaud. La « phase 2 » du projet du ministère (aux alentours de 1997 à 2002) visait à effectuer de la sensibilisation et à accroître le recyclage des débris de bardeaux produits par les fabricants, principalement pour fabriquer de l’asphalte mélangé, conformément à la norme actuelle du ministère. Pendant cette phase, le ministère a publié une trousse d’information intitulée A Guide to the Use of Roofing Shingles in Road Construction: It’s All Part of the Mix, dans laquelle on trouvait les fiches suivantes (en anglais seulement) : Survol du projet A-9 Institute : Récupération accrue des matériaux de couverture – annexe A Recherche au Minnesota Études de cas Facteurs économiques Fournisseurs de broyeurs de bardeaux (actualisée par le SWMCB en février 2004) Renseignements supplémentaires L’Office of Environmental Assistance (OEA) du Minnesota a facilité la diffusion à plus grande échelle de ce guide sur le recyclage des bardeaux par le biais de sa page Web sur les produits à privilégier sur le plan environnemental (en anglais seulement), au www.moea.state.mn.us/lc/purchasing/shingles.cfm , qui comporte des hyperliens menant à chacune des fiches susmentionnées. En septembre 2002, cette trousse d’information, signée par Patrick C. Hughes de l’Office of Materials & Road Research (bureau de la recherche sur les matériaux et les routes) du ministère des Transports du Minnesota, a initialement été envoyée par la poste à des ingénieurs, à des producteurs d’asphalte mélangé à chaud, à des fabricants de bardeaux, à des agents gouvernementaux chargés de la gestion et du recyclage des déchets solides et à d’autres intervenants du Minnesota. Elle a aussi servi plus tard lors de conférences, d’ateliers et d’autres forums de l’industrie. Projet initial de la CMRA (1999) : www.ShingleRecycling.org La Construction Materials Recycling Association (CMRA – site uniquement en anglais) est le principal promoteur de l’Asphalt Shingles Research Assessment Project (ASRAP), qui est un projet à long terme visant à développer le marché des bardeaux d’asphalte. Parmi les autres promoteurs, mentionnons l’Université de la Floride à Gainesville, la National Roofing Contractors Association (NRCA) et l’EPA des États-Unis (région 5, Chicago, Illinois). L’ASRAP a été lancé lors du premier Asphalt Shingles Recycling Forum, tenu à Chicago en novembre 1999. Il visait initialement à sonder des organismes d’État et des entreprises de recyclage, en 2001, et a mené à la mise en ligne de la page Web www.ShingleRecycling.org (en anglais seulement), qui constitue un vaste centre d’échange de données sur le recyclage des bardeaux d’asphalte. Le sondage de 2001 a permis de connaître la réglementation des divers États, de recueillir des données d’échantillonnage d’amiante et de prendre connaissance d’autres projets de recherche et de développement en cours aux États-Unis.