Le recueil de poésie Les Fragments Errants V.2.0
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Le recueil de poésie Les Fragments Errants V.2.0
Les Fragments Errants ______________________________________________________________ Benny Aguey-Zinsou 2012 - 2015 Benny Aguey-Zinsou Les Fragments Errants _____________________________________________________________ 2012 - 2015 “Il faut du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.” Friedrich Nietzsche “Ce qu’il faut à l’écrivain, comme au peintre, au musicien, c’est l’infini de la vie et l’errance.” Fernand Ouellette La douleur invoque l’espoir Ma vie est une fraîche plaie innocentée de douleur Une fine, fragile et sensible pellicule de verre Qui a violemment percuté les irradiantes flammes des enfers Malgré la soumission anxieuse de ses agonies de porcelaine Les débris et les restes de son irrécupérable dépouille Se désaltèrent alors de transgressions macabres Au sein de l’indulgence d’une eau délinquante Oui, Ma vie s’évade alors dans des fluides mortifères Qui s’imprègnent de terre et de cendres veuves Étang englouti par la voracité des amas de racines, Trône des cimes impériales couronnées de fleurs La simple et misérable comptine des chaos de l’univers Oui, Déchue, ma vie tend alors ses oreilles défuntes au monde En lui léguant de fécondes et fertiles poussières Qui occupent les préoccupations de l’Histoire Dans la corne abondante de ses propres évasions Une vie ennuyeuse était à subir Des vies enthousiasmantes étaient à écouter Que naisse alors toujours L’horizon mort des bohèmes en cage Oui, Lorsque ma vie n’a plus rien à perdre Elle se libère alors de ses prisons de titane Voguant dans les mœurs océanes de ses comparses En déployant les voiles originelles de sa sépulture Les abstractions de son corps décomposé lui révèlent enfin La relève tant attendue de son calvaire Appartient-t-il donc maintenant aux autres de vivre Le désespoir d’un espoir souillé par la virginité de l’innocence ? Oui, C’est lors de la confortable opulence de l’abandon Que vivent les contemplations fantômes de ma vie Lorsque la déroute mendie encore et encore de la gloire Cause impériale des trahisons de sa noble quête Oui, Ma vie s’effondre alors dans un sommeil sans réponse Dans une galaxie interminable de sable Silencieuse et ennuyeuse, ornée d’un calme suspicieux Devenir ultime de l’oubli de la douleur, Le devenir cadavre Ne défiant plus les fatales tornades du temps En se laissant porter inlassablement par ses courants En s’égarant dans ses turbulences sacrées Médaillées de trophées dénués de souvenirs Et ensanglantés de mémoires Oui, Ma vie meurt lors de la traversée de ces brûlures Et ne cherche plus la glorieuse conquête des flammes Pour guérir l’exposition de ses intimes chaires au dehors Ne lui reste alors plus que la magie du hasard Qui la Ressusciterait D’un éclair illuminé de miracle Et parfumé de grâce Le Divin Théâtre du Monde Elle est un soleil Et je suis une lune L’éclipse commence à peine * * * Il est venu a vu a perdu a compris est parti Laissant derrière lui un trésor * * * Ces collines sont faites d’un or, sans arbres ni fleurs Sans fruits, sans saveurs Une pauvre dorure aux mille senteurs Aux fraîcheurs vierges d’une source reposante * * * Une graine en terre étrangère Meurt sans espoir de naître * * * La chanson de mon passé L’arbre fertile ou la mauvaise herbe De mon futur * * * La pureté vierge d’une eau saine Repos de l’âme aux multiples saveurs Les richesses éphémères des senteurs parfumées Trouble de l’âme en proie à la valeur Contempler seul les couleurs toxiques de l’esthétisme Sans opacité, avec la transparence de la simple conscience Aimer enfin l’accueil de la blanche virginité Qui reçoit chaleureusement toute lumière d’un sourire Et qui reflète chaque feu Sans brûlures * * * Négocier toujours Autour Des forces divines Civiliser encore Le corps Et ses cent mille racines * * * Je suis d’une génération nouvelle Et ma divine famille palabre toujours Aujourd’hui j’ai vingt ans Et le débat n’a pas de cesse Toujours le conflit en elle Je redoute qu’une guerre éclate Aujourd’hui j’ai vingt ans Et le temps passe encore Car le débat n’a pas de cesse La joie Tu cherches la joie ? La joie s’est cachée derrière toi Et tu ne peux pas te retourner Elle se prélasse derrière toutes les désolations Que tu contemples Et tu ne peux pas te retourner Elle parcourt des vallées et des faisceaux harmonieux Mais toi, tu ne peux pas l’observer Oui, elle est là, seule, se prélassant d’un léger réconfort Comme la plus noble des plumes d’oiseau, elle est douce et fière d’elle-même Là, derrière toutes les explosions de tes tragédies Elle gambade dans des prairies mortuaires Qui nourrissent les fleurs et les arbres D’un festin qui abonde en sacrifices Elle est là, la joie, derrière toi, Bouddha délectant le nirvana Elle est là, riant autour de la cocasse tragédie de l’existence Elle est là, allongée dans l’herbe comme une Aphrodite apaisée Elle est là, observant l’aveuglement des peines, pierre qui roule dans la marre du désespoir Dégustant les saveurs exotiques des plaisirs éphémères Goûtant l’expérience de la jouissance comme un fruit défendu Crachant les larmes avec dégoût Pissant de la haine comme pour se libérer de ses gênes Elle est là, derrière toi Oubliant la mort dans l’éternité du présent Ce passé Ce territoire immobile qui ne demande qu’à être traversé En souhaitant la bienvenue aux exilés En souhaitant la bienvenue au nomade conquérant Elle est là, derrière toi Et toi, tu ne peux pas te retourner Alors tu avances vers je ne sais où En repensant à elle et à sa volupté Dans une impuissance qui implore la fatalité De pouvoir regarder en arrière Là où règne la source qui te fait arpenter Ce que te suggère le défi Le texte d’une larme Le texte d’une larme, c’est une larve maussade qui coule sur l’autoroute des joues et qui éternise son passage d’une trace visqueuse. Le texte d’une larme, c’est l’expulsion précieuse d’une amertume qui s’échappe d’un regard grave et qui ne souhaite que s’évaporer dans des mémoires occultes. Le texte d’une larme, c’est quand je t’insulte de tous les noms avec haine dans l’espoir de voir ta droiture ressusciter de ses cendres. Le texte d’une larme, c’est le regret de ne pouvoir accueillir la maladie de ta détresse dans un champ interminable de vaccins. Le texte d’une larme, c’est une faute qui t’entraîne dans l’histoire macabre du monde et qui coule sur ta joue en descendant sans fin vers les grottes infernales des mauvais souvenirs. Le texte d’une larme, c’est l’humanité qui se reconnaît maléfique et criminelle et qui implore la force suprême de l’épargner de l’inévitable vengeance des douces caresses d’Eden Le texte d’une larme, c’est un silence indicible et inavouable qui s’agenouille devant la bonté collaboratrice du citoyen en règle et qui accompagne la malédiction des producteurs de son calvaire Le texte d’une larme, c’est quand on abandonne l’envie naturelle d’embrasser par amour au profit d’une obéissance rigide aux normes militaires Le texte d’une larme, c’est le regret de ne pouvoir faire surgir les ondes incandescentes de la vérité parce qu’il ne règne toujours que la damnation des mensonges séducteurs du velours Le texte d’une larme, c’est un au-revoir vaincu qui s’abandonne aux gouttes salées d’une tristesse fuguant les yeux désespérés d’une mort prochaine Qui ressuscitera, nouveau-né criant lors d’une naissance nouvelle Dans des larmes innocentes prêtes à revivre Son unique combat de toujours L’absence de larmes Un fantôme en misère Je flottais autour des nuages En quête de je ne sais quel miracle Qui pourrait sauver mes débâcles Puis tu es arrivée face à mes attentes ...face à mes attentes Mais je n’avais rien à t’offrir pour te souhaiter La bienvenue dans mon non-univers Et je te disais Regardes, je n’ai rien J’ai tout donné au Monde Voudras-tu de ces pauvres haillons Qui flottent au vent Et qui recouvrent mon cœur solitaire D’une glace misérable Vagabondant sans peine Dans des chemins hypothétiques Pour tenter d’y trouver une demeure Qu’ils ne trouveront en fin de compte jamais Ma quête n’est qu’un pauvre spectre qui erre Dans des volutes et des aurores boréales Il contemple l’infini et sa grandeur Dans un imaginaire abandonné par les hommes Regarde, j’ai tout abandonné Pour n’être plus qu’une infime particule du cosmos Gambadant autour des flammes des multiples enfers Me prélassant parfois dans un amas d’étoiles En observant avec enchantement Les couronnes de la lune Que cachent ses garde- robes Le soleil sommeille et berce l’autre bout de la terre Pendant que je ronfle sur l’oreiller de la nuit Mais je n’ai plus rien, regarde Même les baleines en voie de disparition Ont plus de place que moi en ce monde Moi et ma pauvre parure Que pourrais-je te dire ou t’offrir Pour te prouver l’authenticité de mon cœur Juste un sourire Une boutade Un voyage onirique En restant sur place Un rêve éveillé En parlant à la symphonie du mystère Juste un regard triste De ne pouvoir Embrasser dès à présent la beauté de tes lèvres Caravane Le voyage, Découvre avec joie le mystère des collines Où glissent des voiles qui masquent sa flore Sa faune est secrète et camouflée de crépuscule Son aurore est ornée d’un chant inauguré d’oiseaux Les voyages, Conquérir l’affection de montagnes étranges Conquérir l’éthique qui hante leurs parois Dérober un moment passager leur beau territoire Où préside inlassablement leur trône de gloire Un voyage, Le déplacement d’une énigme sans que l’ennui n’y stagne Qui questionne toujours les plantes, leurs fleurs et leurs fruits Où leurs senteurs suspendues dans les bains du ciel S’y épanouissent secrètement dans des atmosphères de nuit Le voyage, Où le troc et l’échange se ressuscitent des fraîcheurs d’un salut Où l’étrange et l’inconnu rencontrent mes jungles incultes Où ma bonté humaine désaltère clandestinement son confort En incarnant la quête de ses belles enfances Oui le voyage, Qui déshabille mon corps de ses viles habitudes Pour que puisse naître l’hostilité de paysages suspects Dans des mondes certains qui s’oublient et se perdent D’une inquiétude ranimée de craintes et d’ancêtres C’est bien le voyage, Qui sourit au mouvement, l’amante du temps Et dénude la misérable galère de ma nature mortelle En courant vers les fins mortifères d’un silence éternel Me certifiant à l’oreille l’ailleurs du repos Je veux du voyage, Je désire faire migrer mes souvenirs autre part Je veux les saluer sur la frontière des horizons Sans l’illusoire demeure d’un logis qui me berce Sans la chaleur masquée d’un feu de famille Parlons de voyage, Ce cheval qui galope dans des immensités fantôme Comme pour fuir avec panique le vase de la mort Baisant l’amante qui souligne ses nouvelles conquêtes En sommeillant sous la couette d’un nouveau pays Louons le voyage, En caressant paisiblement la peau d’un nouveau drapeau Qui me pousse dans des terres anarchiques et de rêve En cherchant à rassasier mon soleil nomade si asséché D’une oasis étrangère que découvrent mes vastes gourmandises Saluons le voyage, Ce repas éphémère qui se grave de mythes et de légendes Dans la traditionnelle mémoire des manques humains Gambadant dans des bois barbares et décorés de clairières En cueillant avec enthousiasme la grandeur du présent Voyage mon ami, Chevalier guerroyant contre les plages sédentaires Menaçant de détruire les habitudes en proie à la peur Et meurt dans la simple errance de sa gorge divine Qui crie aux frontières la chaude agonie de ses danses Reste à jamais voyageur, Dans l’hostile gloire céleste de sa colère orageuse Où pleuvent les foudres de tes mises aventurières Dans des brasiers d’amour qui se consomment et t’embrassent Qui se consument et t’embrasent Caravane céleste Se révolter par amour contre les contours que nous lèguent les sens Au profit de l’étrange et divine suspicion Qu’au-delà du mensonge de leur forme absolue Se trouve l’insatiable et céleste infini du désir Accompagné de ses mystères, s’épanouissant et se déployant Dans l’espace interminable de son propre corps Si généreux et si abondant Pour nos désirs affamés de fantasmes et d’extase, Qui incarne la jouissance ultime appelée Nirvana Lui, ne s’empêchera jamais de nous offrir à nous et à notre œil mental La contemplation de l’immensité précieuse et infinie des mondes Que nul ne pourra jamais véritablement conquérir Comme l’a prétendument affirmé l’être humain Dans l’arrogance et l’ignorance De sa fragile petitesse La veuve Par malheur et bien malgré moi En voila une Et regarde, ton maquillage l’assombrit En voilà à présent deux Oui, voici Une larme Deux larmes Et des cascades de larmes Elles sont obscures Mais disons que c’est le maquillage Je te vois, Divinité Toute Puissante Ressusciter l’éternité historique de ton drame légendaire Dans l’insignifiance quotidienne d’un présent ordinaire Trois Quatre Et l’ombre de tes larmes Assombries Par la hantise de ton maquillage tombe en cascade Je te vois bien, Divinité Parfaite Réanimer le cadavre de tes extases anciennes Sépultures se tortillant dans une marre boueuse Zombie prédateur chassant la gloire de tes sourires Victimes du couché sanglant de ton soleil Annonçant la venue d’une nuit d’inconfort Et la naissance des tourmentes ténébreuses de ta peine Cinq Six Sept Et tes larmes noires, chuchotent avec vacarme la plainte, Ombragées par ton funèbre maquillage Qui préparait inconsciemment l’accueil De la funeste prière de tes souvenirs Envers ce tombeau sacré invoquant De l’amour paré de précieuses pierres Qui symbolisent le sacrifice innocent De la brutale diversité des existences Impartialement masquées de chaos Je t’aperçois tristement, Déesse tragique Les joues noircies d’un humide maquillage En rendant un ultime et traditionnel hommage À la sainteté d’une de tes joies d’antan Qui si éternelle A su affirmer l’intemporel passage Du règne absolu de son charme Au sein de ton cœur Vêtu de la timide illusion de sa mort Huit Neuf Dix Onze Douze Et je ne sais plus combien de larmes abandonnent tes yeux assombris Par amour et par manque Par fidélité et enchaînement Par attention et lamentation Des larmes noires marquent ton visage Tu l’aimes tant Ma triste Déesse Qu’il en restera le plus beau comédien de ton âme En somnolant sous les couvertures de tes souvenirs Et sur le matelas moelleux de ta mémoire S’ornant de la noble royauté de votre union d’antan Dans le royaume du réconfort et de la douceur Alors S’il te plaît Fais le donc vivre Fais le donc renaître Fais le donc rire Fais le donc sourire Parle donc avec lui Fais en sorte qu’il puisse être grand en ton sein Et dans les cavernes de ton crâne Fais en sorte qu’il puisse toujours conseiller ton chemin et tes jardins de révolte Qu’il puisse t’aider à porter le lourd bagage de ton fardeau Et de tes armes guerrières Fais en sorte qu’il puisse accompagner la mission Que tu as élue unanimement présidente de ton devenir Par tes mille et un visages Dans la démocratie de tes identités complices Qui protégeront toujours fièrement le caprice Du rêve alarmé D’une veuve d’amour Souillée par la saine et noire lumière de son triste maquillage La femme de mon âme Elle loge dans le crâne de plusieurs femmes La femme de mon âme Ma sœur, ma jumelle, mon soleil et ma flamme Sourit à chaque fois que je la croise Lorsqu’elle cible mes yeux et les touche Je ressuscite les cendres enragées de ma peine C’est un spectre maléfique qui hante certaines dames C’est un sceptre en bois mort, une canne de clochard C’est une béquille lépreuse pour ma cabane misérable Travestie de la luxure des connaissances nomades Nulle braise ne consume sa faiblesse divine Nulle joie ne fait fondre sa digne et tragique histoire Dans les futilités fatales des souillures insouciantes Son onde femelle n’habite que les territoires de mes territoires Où n’y trônent que mes espoirs, mes secrets et mes destinées de bonheur La femme de mon âme possède parfois des couleurs, des détails Et des panoramas exclusifs qui n’appartiennent qu’à mes sens Elle fait fleurir certains arbres sacrés auparavant frappés de mauvais sort Elle nourrit la misère de quelques unes de mes vies agonisantes Dans des lacs de désespoir où n’y règnent que les larmes Dans nos tendres partages télépathiques elle m’offre une once étincelante de courage Lorsque la mort m’hypnotise et me guide Vers les grottes infernales du suicide Elle veille sur la droite discipline de mes guerres et de mes honneurs En plaidant en faveur de la suave liqueur mortifère de mon salut Alors s’épanouissent les bénédictions futures de nos noces fantômes La femme de mon âme est une fumée que j’aspire Et la violence d’une gifle qui brûle mes entrailles C’est un baiser de formes multiples qui illumine toujours mes ténèbres C’est juste l’unique frontière fortifiée qui m’accueille sans méfiance C’est le seul revolver qui ne trahisse ma peur et ma confiance C’est la paix parfaite du silence qui se couvre et se masque de vacarme La femme de mon âme luit dans mon esprit C’est elle, oui c’est bel et bien elle qui possède ma vie Ne serait-ce pas elle Souriante au mal d’Amour D’un regard sombre aux lumières sarcastiques Ses cheveux en chaos ornent sa peau blanche L’Afrique l’habite de façon mystique Oh, sa chevelure, drap de soie d’un visage masqué Voilé pour les infirmes du mystère et des rêves multiples D’un éclair de lucidité, il émerge la faune des abysses Des eaux troubles de l’âme C’est en serpent de plume qui fait danser son corps Sur des courbes innocemment séductrices pour mon regard Son pendentif est un théâtre sans aile Qui la protège des scénarios bafoués par les mensonges originels de l’Homme Des tambours en haine ordonnent aux flammes de ses peurs De suivre l’initiation de la honte Pétales, si pâles de culpabilité Qui narguent les artifices dans les larmes Les yeux caressant le sol et sa poussière C’est une sainte cachée en douleur Suffoquant des ronces autour de caresses aux mains sales Elle a la brousse dans le sourire Et un œil d’émeraude en soupir Fait pour y déceler Les fautes des démons Des couteaux dans la tête Plantés sur mes drapeaux de péchés Les dents ensanglantées de souvenirs Lorsqu’elle y mange du cadavre La haine étrangère pour fardeau Rétablissant ma peine et mes manques C’est dans ses bras que je veux vivre Car les étoiles et les lunes m’y sourient Moi, tremblant autour de liqueurs mortuaires Les mille visages de mes plus grands rêves couronnent La frêle et pâle lueur de sa face sacrifiée de porter d’amour mon passé en larme La serrure de l’extase loge en son ventre Là notre avenir survivra à la mort de nos mondes Serait-ce bien elle, alors ? L’âme sœur que je recherche tant, Jusqu’à ne plus retrouver mon esprit en ce monde ? Serait-ce bien elle ? Ma nudité Oui, la nature ne nous gâte pas trop Elle nous abîme plutôt de caresses que nous nous évertuons à fuir Oui, j’ai quelques boursouflures à l’ego, Et des poils d’orgueil mal placé Mais ma mère m’a toujours porté Malgré mon poids, moi qui ne dévore jamais assez Elle m’a porté Je me balafre tout de même pour saigner autour des esclaves damnés Car ma nudité révulse mais ne rejettera jamais le lépreux Oui, j’ai une verrue sur le cœur qui macère dans l’ombre Mais jamais je ne maudirai les affamés d’Amour Oui, mes cicatrices sont rancunières et font peur Lorsqu’elles encrent notre oubli des fleurs Oui, mes odeurs s’incarnent de répulsions malhabiles Oui, elles n’attirent pas la naïveté des abeilles qui butinent Mais jamais je ne damnerai leur fuite J’ai toujours exhibé la misère de mes pustules Mais je n’ai jamais meurtri la vie comme les assoiffés d’or J’ai dansé sur des braises mes plaies les embrassaient malgré les brûlures J’ai hurlé à la mort pour effrayer les gazelles de l’esthétisme Oui, je me suis agenouillé dans de la boue Et reniflé de la merde Oui, j’ai pleuré de la vase Mais jamais je ne vous ai condamné Toujours je vous ai porté malgré ma fragilité Cette fragilité que j’exécrais pour pouvoir couvrir vos cœurs Pour pouvoir assécher vos pleurs. La plaine maudite J’ai rencontré une plaine maudite Qui bouillonnait de sa présence dans le silence Une brume colorée recouvrait ses contenances Tandis qu’elle n’attendait que le moment opportun Pour vomir les foudres de son existence Cette maudite plaine ruminait son essence d’une bave Qui plaignait avec rage la beauté de ses paysages À quoi bon incarner l’impartialité d’un contour ? Se demandait-elle dans une méditation intense À quoi bon l’hostilité traître de mes brutes matières ? Cette plaine était sombre et n’attendait qu’une relève Pour qu’une montagne dévore l’insolence de son corps Elle préférait disparaître lors d’un troc avec la poussière Plutôt que d’entretenir l’apaisement brutal de son juste sort Elle ne voulait plus être sous la froideur des injustes ciels Cette plaine ne supportait pas la violence de ses courbes Elle les considérait comme une damnation sans salut Elle ne pouvait se penser sans haïr encore et toujours L’obscénité de ses volumes, de leur sourire et de leur cendre Sa masse n’était que le boulet de sa conscience et de sa paix Elle voulait partir, devenir du vent, de l’air, de la fumée Elle voulait se fuir, se fuir pour toujours et à jamais Elle voulait devenir l’éther et la liqueur des libertés Se métamorphoser dans l’indifférence, se purger d’elle-même Elle regrettait sa venue comme je regrette la guerre Son monde n’était que d’onirismes mensongers Il n’était fait que d’une idole lâchée aux hyènes Son unique trahison n’était que sa fatale posture Son unique défaut n’était que d’accepter sa vitalité Elle part toujours, cette plaine maudite, en rente avec elle même Vers l’univers d’un silence et d’un néant Sarah Si loin de toi quand je t’approche Si loin de toi lorsque je m’éloigne Si près de toi quand tu me souris Si près de toi lorsque tu me parles Loin, si loin de notre silence secret Nous le saluons intimement dans l’échange Loin, si loin des bruits qui s’exhibent Nous le saluons de sarcasmes et de partages Loin, si loin des ténèbres aveuglantes Nous les regardons en contemplant ses ombres Loin, si loin de la lumière clarifiante Nous sourions à sa transparence océane Je t’enlace Et mes bras de bronze deviennent argile Mon regard te croise Et t’implore une rédemption tranchante Te jurant la douceur d’une union Mon âme pleure au sein de tes bras Par peur de perdre à jamais l’innocence de sa joie J’embrasse De mes lèvres étoilées Le paysage touristique de tes hanches En cherchant la renaissance d’un miracle Mon regard se ferme Une lune couronne notre amitié sincère De la pâle et criminelle lumière d’une nuit qui nous couvre Des étincelles cachent et menacent le ciel noir de tes yeux J’échange avec toi la modestie de la beauté Et de ses humbles et silencieuses frictions Lorsque mon front, statue immobile, s’épaule sur le tien Je m’allonge à tes côtés Et ta présence m’ouvre les portes des infinis Où plonge mon regard dans une découverte parfaite Celle de ta peau fébrile allongée sur la mienne Dégustant l’immensité maudite de la liberté Offerte par une clé de voûte scintillante qui s’affranchit Dans des calmes d’olympe et bénis de privilèges À tes côtés la satisfaction m’envahit D’une paix naïve avec ce qui persiste d’injustice Avec tous les continents du royaume des vies Dans l’infinité dénudée de toutes ses menaces Je peux enfin devenir ce que désire le monde Car je ne suis plus véritablement en sa présence J’ai divorcé de ses terres viriles et guerrières Et n’incarne plus que l’innocence de ta confiance Et n’incarne plus que l’harmonie de tes astres Fragments et érosion Le sens se déconnecte de sa source C’est le bois de l’alcool Qui se tronçonne dans l’Histoire Si vile et si solide Il s’enracine dans une terre noire Et obscure à la rancune * * * Un point qui salue Tous les milieux De son vacarme * * * Ce cidre ne veut plus de son pommier Il a trop mangé de temps Et maintenant ses fruits le rejettent Comme ils ont rejeté leur lien familial * * * Une lumière intense, calme Silencieuse, sereine Et enflammée de rires glauques Qui taquinent Mes angoisses les plus timides * * * Un velours d’une couleur aussi étrange Que celle d’un ange déchu mystérieux Qui nourrit la nature des hommes Comme l’on nourrirait un chien Affamé par son triste confort * * * Des fleurs qui attendent De se transfigurer En entrailles * * * Ces nuages illustrent mes cauchemars Qui si démoniaques me tourmentent Vers les denses braises de la peur En me montrant la géhenne Des éternels troubles de la souffrance * * * Des pétales qui partent Danser avec le ciel Sous sa demande Grâce aux vents messagers * * * Le ciel est rose aujourd’hui Saupoudré de maquillage Il nous oublie tout de même Depuis que les cascades de notre âme Chutent d’une gravité suspicieuse * * * Des poussières se suspendent Avec légèreté pour observer Dans l’extase leur perfection * * * La terre est profonde comme ton sexe Et humide comme la pluie Qui s’évertue à faire trembler de ses impacts Le sommeil de clapotis * * * Le soleil joue du tambour Sur la peau de ses laves En gloussant d’incandescence Les farces de l’illusion D’une mort prochaine * * * Tu m’as manqué sombre poussière Tu t’étais envolée vers d’autres atmosphères Qui surveillaient de leurs yeux rigides Le mur obscur et aveugle de la souplesse * * * La lune s’endort Dans le repos d’un éveil Luisant de sa présence Et s’alléchant des futurs instants De l’éternité * * * Maintenant des herbes sauvages Demandent à l’air maussade des histoires De les épargner dans ses démences en furie Car sa verdure pourrait bien empêcher Le désespoir de s’abandonner au suicide De la répétition des vents perdus * * * Une source calme Qui se déploie Dans toutes ténèbres * * * Des foudres s’exhibent Dans ses explosions de bonheur Brûlant la terre D’une caresse Ensanglantée de berceuses * * * Un aveugle qui câline Le manque de son handicap En rêvant Les plaintes et les agonies De ses prières * * * Un mort ressuscite Quelque part Dans les fumées impalpables D’autres univers * * * Un bourreau qui grave Dans des chairs La venue prochaine De ses tourmentes Un nouveau-né A Léa Trapani et à son fils Noé Consolé par des anges bleutés à l’aurore Cette matinée souffle d’une éternité rare Elle caresse d’un grelottement timide Le frêle mistral des secondes Chacune de ses larmes s’éteignent Par le chuchotement de tendres ondes Bénissant l’existence flottante De ce nouvel espoir Cette femme se purifie d’innocence Blottie dans ses bras de douceur Et la neuve volupté de ses courbes incarne La maturité instinctive de la maternité Les archives des mémoires naturelles Emplissent cet ermite parfait De la sacralité des millénaires et Couvrent son corps de perfection Le silence salue son duvet de repos Protecteur et fier de son bel avenir Car cette journée seule a inauguré La vierge venue d’un nouveau-né Son regard Son regard a des ailes Et chante des cantiques aux nuages Planant au-dessus des corps Et des cendres futures Il les enveloppe dans le ciel D’une aura nuptiale Envoûtée par les étoiles Son regard a des plumes Il est léger et vaporeux C’est le tendre bêlement D’un agneau craintif Se masquant de faiblesse Son corps scintille secrètement au vent Il est la cime d’un arbre feuillu Dont les courbes tremblotantes invoquent Une fragile mélodie en redoutant L’éventuelle venue des jardins gladiateurs Sa force est faite des mille couleurs D’une plage de pierres polies par les eaux Qui rassurent les traversées inconnues Que partagent ses inédites rencontres Ses pensées restent neuves Et voguent dans les discrets ruisseaux D’un appétit frémissant d’enthousiasme Pour des repas où ne fleurit que la curiosité Dans des rêves aux fraîches odeurs Sa voix accueille des partitions célestes Et les décore des notes ponctuelles De ses foudres d’amour Symphoniques adolescences humectées De la tiédeur des sources chaudes Dont toutes fenêtres embuées Qui s’ouvrent aux horizons païens Se désaltèrent Oui, Son regard a des ailes Et cueille dans les hauteurs Les fruits juteux de l’élévation En savourant avec fraîcheur Les multiples offrandes Des sucres érudits Permettez donc, De mes formules incantatoires À ce que toutes les oreilles Qui logent au royaume de l’Infini Et qui croiseront Ne serait-ce qu’un tant soit peu Les cadences rythmiques de sa route Souhaitent une bienvenue Au respect Que méritera toujours Son regard ailé Un respect Et un sourire flottant Qui suspendra ses hostilités Aussi simplement Que la légère brise De Son regard Aile À Zizou Costa Voici une aile sous marine Un bec qui chante la mer D’un voilier planant sur des autoroutes océanes Voici un précieux coquillage qui troque sa perle En échange du soleil d’un ciel orangeade Où cet avion obscène se chamaille avec les vagues Pour les senteurs de sel que lui évoquent ses pétales Voici une plume aquatique Aux senteurs dauphines Voici un nid sur l’eau sucrée des branches Qui reflète des petits cachés sur les toits marins Baptisant d’une alarme salvatrice La tendresse des auberges protectrices Les bétonneuses bientôt revenues Ces senteurs d’abysses frôleront mes souvenirs De sourires grelottants la venue D’un instant égaré dans des tirelires mémorielles Voici un envol de bateau pêcheur Qui replonge vers le malheur Des falaises aux courtes saveurs Le prédateur des milieux Avec pour compagne Le juste signe de la Balance Tu sèmes affectivement l’équilibre Le long du chemin brutal De ternes façades Aux faces urbaines Bien que tes pas N’accueillent généralement Que du béton éclaboussé Par des larmes populaires Tu préserves les fiertés de la nature En caressant l’harmonie dangereuse De ses lois polaires Je te dis la souplesse Et tu réponds la rigidité Je te dis la lumière Et tu me gueules les ténèbres Je t’offre la légèreté d’un sourire Et tu me rends l’hypothèse d’une menace Tes intimes crimes d’antan Ne reflètent que la noble décoration De ta droiture actuelle Prédateur du Milieu Dans des jungles de chaos Tu complotes contre tes proies Avec la modeste confession D’un principe affamé Par le cycle Des chairs vengeresses Assis sur le confortable coussin de tes œuvres Je te vois saluer le silence En chaussant tes pieds de sabots Aussi lourdes seront tes avarices Tout autant pesants seront les poids De tes dons Ta route sera longue Mais ton arrivée sera courte et savoureuse Au sein des temples célestes Qui logeront les olympes Éternelles de ton repos Qui a tant craint L’ultime grandeur Des terres Du devenir Dionysos Ô Démence, Ô Folie Cartographe des plaines, des cieux Et des aurores boréales inexplorées Bohémienne qui caresse Les créatures des limbes Les méfiances de Dame Conforme Enlaçant des anges assombris Par les profondeurs marines du cosmos Ô Délire, Ô Déraison Toi qui rajeunis la signification Du grenier de ma mémoire Lors de la nouvelle ère Lors de la nouvelle époque Que m’offre l’instant perpétuel Ô prêtresse irrationnelle Toi qui assombris Le sud des contours Illuminés de logique et de géométrie Et l’embrasse avec la passion humide D’une lettre d’amour En chantant avec satisfaction L’hymne complète des corps Ô agonie rampante Poésie dansante Vêtue de transes Seule, toute seule À prier pour le Monde Allongée sur des boyaux en ruine En lisant au sein des entrailles La naissance de nouveaux espoirs Les yeux brûlés par des ténèbres en lune Possédée du miracle modeste des simples d’esprit L’oreiller des songes assassinés entre les bras Les doigts entaillés des fines coupures de la fatigue Seule, toute seule À prier pour le Monde La robe bleue auréolée d’émeraudes Invoquant les entités étrangères Des autres vents Dans les voûtes étoilées Des autres royaumes Un voile de céramique autour de la taille Seule, toute seule Priant pour le Monde Autour de braises larmoyantes Couchées au creux d’une falaise Prête à exécuter d’un suicide Les homicides des continents guerriers Autour de vapeurs anonymes Autour d’un oubli flottant dans des airs ivres Autour de prairies écorchées Et humectées de sang Seule, toute seule Il est un feu en Toi Qui jaillira du vide Et qui tendra vers l’inexistence du ciel Sur l’infinie page blanche de l’absence Tu nous orienteras par la chaleur De tes ondes incandescentes Et nous saurons alors où sont les hauteurs Boussole des chemins Et des tourbillons souterrains Nous connaîtrons alors les nuances De la nouvelle histoire Lors du gong de tes nouveaux pas Oui, Il est un feu en Toi Qui jaillira du néant Seul, tout seul Dionysos Feu en folie Où va-t-on ? “C’est des ténèbres que jaillira la lumière.” La Bible Nul besoin de cacher l’évidence car cette question porte les écœurés C’est à la vue du crime que des haut-le-cœur nous ont traversés Je ne peux pourtant pas m’empêcher de voir cette poussière étincelante Qui illumine les ténèbres quotidiennes et macabres de l’injustice La subtilité minutieuse de cette lumière vient de notre question commune Sombre demande qui inaugure la lueur d’espérance d’une brève gravure Car c’est lorsque nous vîmes le brouillard sanglant des homicides Que notre digne révolte invoqua la foudre du règne futur des justes Celle qui relèvera toujours la tête de la paresse plaintive des oppressés Dans les airs de l’amour du savoir cristallin et de l’émancipation souriante Du cosmos chaotique qui regorgeait de brûlures est née l’harmonie du cosmos De l’harmonie mélodieuse du cosmos est née la symphonie de la Terre mère De la symphonique transe de la Terre mère est née l’ignorance de l’homme De l’ignorance nomade de l’homme est né le chaos des injustices meurtrières Des injustices meurtrières et tragiques et de ses sépultures est née la juste révolte De la juste, fière et digne révolte, il naîtra l’orgueil impartial de notre liberté Car c’est lorsque nous vîmes le brouillard sanglant des homicides Que notre digne révolte invoqua la foudre du règne futur des justes Celle qui relèvera toujours la tête de la paresse plaintive des oppressés Dans les airs de l’amour du savoir cristallin et de l’émancipation souriante Où va-t-on ? Je dirais plutôt : Allons-y ! Méditations d’Elle À Aurore Goujon et Claudia Morales à leur future Constance Goujon-Morales L’éphémère La mort Et la bêtise humaine Ton regard qui m’en parle Si beau regard, ta si noble vue Ta réflexion clandestine Anonyme Troublante Mon amour pour Elle Qui accompagne mes contemplations d’Elle Je suis ébahie Hébété par la vertu d’une posture Dans un monde indifférent Excitation Attirance Inventivité de ton comportement Problématique identitaire Elle s’accomplit en face de moi Avec grand charme, Sans critères ni jugements, C’est son seul passage à l’acte Cette prière minimaliste pour les douleurs du monde Je questionne ma position Mon amour pour son âme Pour ce qui l’accompagne de mélodieuses sensibilités Elle est très souvent silencieuse Ne sachant où placer ses soirs d’évasion Autours des sarcasmes philosophes Et ses intelligences faussement supérieures Elle, Se déplaçant dans ma vue Des chaotiques hasards du silence Nos échanges décontenancés Malhabiles Entourés de l’absurde rythme du mondialisme guerrier Elle, Oui, celle-ci, Celle là seule Déplaçant en compagnie de ses charmes, une femme d’harmonie Les évidentes questions des erreurs humaines Où sa peur des violences s’accompagne de souples pensées Imbibées de réponses claires Et dépouillées d’ambiguïté Pour la paix Migrer de la sphère du trône des règnes humains Dans des planètes aux exils extra-terrestres Des mondes d’infinis, Des caresses aux symphoniques harmonies Nous tous Selon Elle Sommes mis en laisse De corps en corps Par l’éphémère Chantage de la mort La répétition des transes vengeresses Ne réussissent jamais au grand jamais À s’extirper de la boue acide Des haines et des armes de la rancoeur L’assise de son regard Dénuée d’hallucination En quête de Constance Hallucinant les maladresses naturelles de sa virginité Tiraillée par des identités forcenées Tiraillée par ses identités mensongères Prête à croire que la valeur de ce qu’elles affirment Doivent se permettre et se revendiquer De surprise pour son âme Les empires babyloniens Et la profanation Elle Si légère, envol fragile dans des vents légers Va et vient dans des courants fébriles Sa liberté happée Par le magnétisme fétide des prisons ancestrales Aux tristes mémoires de la barbarie Ses enfances au royaume de l’Animisme, Aux présences plurielles inexpliquées Secrètements dénuées de masques aux occultes étrangetés, Et Elle, si véritable Si belle Emplie de mystères qu’elle n’invoque pas Elle, les acceptant Comme elle accepte la faiblesse de sa bonté En échec Dans le débat de ses quêtes d’universalité qui trébuchent Et cette méfiance Créée par les paranoïas humaines Ce cauchemar sous le joug Du néant malin, des illusions de Maïa Spectre et cerbère au sceptre des discordes langagières Toute ces déconnexions, et toute ces vanités Dans le grand tout, dans sa naturelle sauvagerie bafouée Elle, Et sa familiarité dans l’Existence Exposée au danger de disparaître Elle, Entretenue du mystère Instantané d’une souple décadence Cette surréelle acrobatie de souffre Cette miraculeuse posture Cette présence divine et inévitable Qui dévoile l’infinité sacrée des saveurs masquées Aux ruses évasives et virtuoses Elle, S’adaptant au sein des mondes du dépit, Dubitative face aux tablatures de la trahison Dans l’aire et les territoires d’olympe de l’arbre de vie Souillée par la punitive transfiguration De sols infiniment vertueux Oui, transfigurés d’un sol aux frontières infernales Dans les enfers interdits du renie Dans les chaleurs enflammées des divisions morales Illusoires terres déchues Parfumées du sang et des chaires aliénées Fraternité meurtrie des beautés d’un miroir cristallin Ce glauque troc Échange la royauté de son privilège Dissymétrie verticale de semblables dépouillés Elle, Et son sourire rayonnant dans l’abstraction de l’être N’a plus à se poser la question De la vérité, de la paix, de l’amour et du cœur Les terres étonnées de son corps Et la lumière paisible de ses caresses Et toute ces tribus humaines Un rassemblement dénudé de méfiance Déshabillé de douceur Un règne couronné d’enlacement et d’amants Des couples humides Aux mémoires aquatiques purifiées Des louanges de ce qui n’invoque au-dedans que ses prières Simple et tendre passage Cette humble et furtive occupation Aux terres du plaisir et du don mystérieux D’être là, sans ne l’avoir vraiment demandé Armé de providence gratuite au droit légitime Pouvoir rendre compte de la vie De l’amour tragique et impuissant Accompagner son agneau intérieur Faiblesse de notre âme Dans notre besoin de partage Et dans notre besoin de protection Placer sans pouvoir en expliquer la raison La fantomatique cours d’éther De nos rêves passagers Aux amis apeurés de familiarités à l’inconnue nature De sa tribale humanité Sous le paternel créateur cosmique Aussi inatteignable qu’impénétrable Sa grandeur et son royaume interminable Moi, Percevant ma chance, cette offrande rédemptrice Mystère de ses lèvres sulfureuses Que je goûte lors de toute ces nuits Trempées des générosités de la tolérance La si décevante clairvoyance De ne pouvoir danser l’absolue joie de ses notes musicales D’être à jamais le compositeur vertueux de ses résistances Demander si le sens des espoirs patients Restent ornées de ce droit céleste Pouvoir affirmer la douceur indiscutable de cette essence de vivre Elle, Si calme, si souriante Lors de l’ambiance barbare des crimes Et ses malodorantes guerres Où coule tant de larmes victimes Où s’écoule les sources d’une estime profanée De viols aux douloureuses mémoires serpentines Elle, Aussi universelle Que mon besoin de la vivre Dans la paix Jusqu’à même en accepter Le cauchemar de devoir Persister à paraître épris De ce monde corrompue Nous y régnons en marge Humanités oubliées Oubliées comme l’on oublie la nature Et sa sauvagerie enfantine Nature, Jamais vraiment prête à obéir Aux empires Tant de présences Resteront quitte à devoir souffrir De la coloniale et inattentive surdité de l’esclavagisme Et nos blessures Temporaires Juste le temps D’une succession d’instants Éphémères Où rode la mort Autours de la bêtise humaine Juste le temps De son regard Moi dans ses bras Impuissant Je ne peux la guérir Dans son inévitable et tragique constat Son authentique lucidité Et moi, guérissant Chaque soirs Dans l'offre présente de ses bras Oui, moi, Retombant malade lorsque je la quitte Pour des jours de vains devoirs Éphémères La mort Je veux naître d’Elle Je veux qu’Elle naisse Et alors je naîtrais Même loin de ses bras guérisseurs Je naîtrais Nouveau-né Colombie Colombe Généalogie chimérique Je souhaite que cette femme naisse Phénix inlassable de vivre Ivre de sourires et de forces éprises Qu’Elle naisse Dans l’éphémère Où le temps passe Même rapidement Elle s’élèvera D’une succession d’instants qui passent et s’entassent Ornée de montagnes Elle s’élèvera Dans les hauteurs pures D'une vie pleine Que la grandeur de mon amour Pour Elle Qui règne Des battements de mon cœur Se manifeste Lorsqu’Elle Se rapproche de moi, à mes côtés Permis lors d'un temps Dans les battements du sien Benny Aguey-Zinsou Les Fragments Errants _____________________________________________________________ “Car c’est lorsque nous vîmes le brouillard sanglant des homicides Que notre digne révolte invoqua la foudre du règne futur des justes Celle qui relèvera toujours la tête de la paresse plaintive des oppressés Dans les airs de l’amour du savoir cristallin et de l’émancipation souriante Du cosmos chaotique qui regorgeait de brûlures est née l’harmonie du cosmos De l’harmonie mélodieuse du cosmos est née la symphonie de la Terre mère De la symphonique transe de la Terre mère est née l’ignorance de l’homme De l’ignorance nomade de l’homme est né le chaos des injustices meurtrières Des injustices meurtrières et tragiques et de ses sépultures est née la juste révolte De la juste, fière et digne révolte, il naîtra l’orgueil impartial de notre liberté Car c’est lorsque nous vîmes le brouillard sanglant des homicides Que notre digne révolte invoqua la foudre du règne futur des justes Celle qui relèvera toujours la tête de la paresse plaintive des oppressés Dans les airs de l’amour du savoir cristallin et de l’émancipation souriante Où va-t-on ?” Baz 2012 - 2015