École doctorale n°525 Lettres, pensée, arts et histoire

Transcription

École doctorale n°525 Lettres, pensée, arts et histoire
École doctorale n°525 Lettres, pensée, arts et histoire : civilisation et littérature
de l’Antiquité à nos jours
Laboratoire : CESCM Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale
Liste des thématiques :
1 – Histoires inédites de la translatio studii : témoignages de la francophonie
médiévale
2 – Approche comparée des dynamiques sociales autour de la Méditerranée arabomusulmane et latine au Moyen Âge
3 – Culture matérielle et archéologie médiévale, VIIe-XIIIe siècles
Descriptif des thématiques :
Thématique 1 : Histoires inédites de la translatio studii : témoignages de la
francophonie médiévale
Direction, codirection possibles : Claudio Galderisi, PR (co-dir. possible avec
Cinzia Pignatelli, MCF)
Présentation de la thématique
LE De amore et dilectione Dei (XIIe s.) d’Albertano da Brescia est le premier des
trois traités moraux d’Albertano. Il a été composé lorsque l’auteur était en prison à
Cremona, après le siège de sa ville natale par Frédéric II de Souabe. La prison y est
présentée comme un lieu d’écriture philosophique, selon une tradition qui remonte
à Boèce. L’ouvrage, divisé en quatre livres, est écrit avec une intention morale et
didactique : il invite son lecteur à mener une vie honnête, fondée sur la foi, la
charité et la justice. Très répandu en latin – on en compte presque trois cents
manuscrits (292), il a été traduit très tôt en français (mais aussi en italien). La plus
ancienne traduction française de ce traité peut être attribuée à un traducteur
italien. Selon toute probabilité, elle a été réalisée dans les prisons de Gênes à la
fin du XIIIe siècle. Cette traduction, très fidèle et inédite, est contenue dans le
manuscrit fr. 1142 de la BnF (incomplet du début).
Une édition et une étude de cette traduction médiévale contribueraient à mieux
comprendre la transplantation de lettres d’un monde à un autre monde, de greffe
vitale du passé sur le présent, mais également à étudier la présence de la langue
française en Italie et plus généralement son rayonnement dans le sud de l’Europe
et dans la Méditerranée tout au long du XIIIe siècle.
Thématique 2 : Approche comparée des dynamiques sociales autour de la
Méditerranée arabo-musulmane et latine au Moyen Âge
Direction, codirection possibles : Stéphane
internationale possible avec l’Université de Tunis.
Boissellier,
PR ;
co-tutelle
Présentation de la thématique
Le programme de recherche "Péninsule ibérique - Méditerranée, normativité et
territorialité des faits sociaux" dans laquelle s'inscrit cette thématique a développé
précédemment des travaux sur l'organisation des territoires (notamment des
frontières) et sur les mécanismes sociaux conduisant à l'exclusion, dans une
perspective comparative entre l'Occident latino-chrétien et le monde arabomusulman au Moyen Âge. Il est donc logique de reprendre et d'essayer de
systématiser ces acquis dans la perspective plus globale des "dynamiques sociales".
Depuis des travaux, trop ponctuels ou au contraire très synthétiques (ceux-ci étant
anciens, issus de Cl. Cahen), tentant une approche comparatiste, aucune réflexion
d'ensemble n'a été tentée par les historiens (au contraire des sociologues) dans un
cadre conceptuel rigoureux, tout au moins pour la période des fondements
culturels et socio-politiques des deux civilisations (VII-XIIIe siècle).
L'objectif principal de cet axe de travail est la rédaction d'une synthèse
problématique, sous la direction de F. Clément et S. Boissellier ; il s'agit d'élaborer
collectivement une grille d'analyse rigoureuse et uniforme des dynamiques sociales,
fondée sur des catégories sociologiques et anthropologiques, et d'en confier le
traitement à des spécialistes des divers champs de l'histoire sociale, si possible en
nombre réduit et en binôme sur chaque thème, afin que, sans outrepasser les
compétences disciplinaires de chacun, il y ait une forte convergence, permettant
un comparatisme poussé. Il s'agira, non pas de brosser un tableau statique - ce qui
serait assez aisé sur la base des études existantes mais qui serait totalement
trompeur en raison du déséquilibre historiographique entre les deux civilisations en
cause - mais d'essayer de dégager les ressorts plus ou moins durables qui peuvent
expliquer un grand nombre de situations observées documentairement.
Cette démarche scientifique s'appuiera sur la recherche doctorale actuellement
menée par un doctorant iranien (sous la dir. de S. Boissellier) sur un sujet
véritablement comparatif (la perception de la guerre sainte chrétienne et jihad
respectivement par les chroniqueurs arabes et latins dans le cadre des Croisades)
et par deux doctorants tunisiens en co-tutelle entre les universités de Tunis et
Poitiers (co-dir. B. Jadla et S. Boissellier) travaillant sur des sujets d'histoire
économique - qui constitue une dimension importante et négligée des dynamiques
sociales.
Thématique 3 : Culture matérielle et archéologie médiévale, VIIe-XIIIe siècles
Direction, codirection possibles : Luc Bourgeois, MCF HDR.
Présentation de la thématique
Le développement exponentiel de l’archéologie médiévale depuis trois décennies a
livré d’énormes quantités de mobilier. Si l’on excepte la vaisselle céramique, les
monnaies et les données issues des études paléo-environnementales, ces données
nouvelles n’ont guère fait l’objet d’études novatrices, faute de catalogues
systématiques, d’études portant sur les processus techniques et de confrontations
entre objets, textes et images.
Les études monographiques menées depuis quelques années dans le cadre du
CESCM sur d’importants habitats aristocratiques des Xe-XIe siècles (Andone,
désormais Pineuilh et Doué-la-Fontaine) et du bas Moyen Âge (Chalucet) ont amené
à s’intéresser à d’autres catégories d’objets : mobilier d’équitation et armement
de guerre ou de chasse, outillage agricole et artisanale, vaisselle de verre
serrurerie, accessoires de la vie quotidienne, jeux de société, pour lesquels nous
sommes souvent obligés d’aller chercher la majorité des comparaisons hors de
France.
Au-delà des travaux réalisés ou en cours sur des collections importantes, le
développement des études consacrées au mobilier non céramique est désormais
capital pour que l’archéologie médiévale puisse aborder autrement qu’à titre
anecdotique ces catégories fonctionnelles qui contribuent à la définition de modes
de vie, de statuts sociaux, de circuits économiques et de diffusion de l’innovation
technique.
Des méthodes croisant des études sérielles de mobilier, des analyses techniques et
des travaux comparatifs avec les textes et l’iconographie sont progressivement
élaborées. Elles ont déjà permis d’aboutir à plusieurs travaux de master, à une
synthèse sur la serrurerie médiévale (thèse de Mathieu Linlaud, 2011) et à une
thèse en cours sur les meubles. Des possibilités de synthèses à l’échelle nationale
ou européenne s’ouvrent sur d’autres domaines, en particulier les armes, le
luminaire et le mobilier équestre, grâce à des étudiants qui se sont déjà investis
dans ces spécialités.
De tels sujets pourraient être l’occasion de collaborations plus étroites avec des
spécialistes d’iconographie mais également avec des historiens des techniques et
des spécialistes de la littérature médiévale (sur l’usage, les représentations et la
gestuelle attachés à ces objets). Ils impliquent également parfois des
collaborations avec des laboratoires pratiquant des analyses (métallurgie, verre,
techniques d’argenture et de niellure, etc).