« La politique familiale française, une histoire d`amour en crise ! »
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« La politique familiale française, une histoire d`amour en crise ! »
« La politique familiale française, une histoire d’amour en crise ! » Extraits du discours de Claire de Gatellier à la tribune du Parlement Hongrois (13 Février 2016) Site de l’Association Française des Familles Nombreuses (familles-nombreuses.fr) Présidente : Madame Claire de Gatellier _______________________________________________________________ « En avril 2010, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe votait à l’unanimité une résolution/recommandation intitulée « Investir dans la famille est le meilleur remède en temps de crise ». Elle soulignait les avantages psychologiques et matériels apportés par la cohésion familiale : Moins de risques de dépression et de suicide, espérance de vie plus longue, meilleures relations avec les enfants, relations plus épanouissantes, moins de risques de pauvreté, meilleure santé, moins de stress… Les enquêtes d’opinion montrent que les Français continuent à rêver au grand amour qui dure ! La seule chose qu’ils disent ne pas pouvoir pardonner dans le couple, c’est l’infidélité ; et les femmes avouent désirer plus d’enfants qu’elles n’en ont ( taux de fécondité de 1,9 au lieu des 2,6 désirés). On pourrait penser, que la meilleure chose à faire, pour un Etat, est donc de développer une bonne politique familiale. Qu’est-ce qu’une politique familiale ? C’est donner aux jeunes gens et aux jeunes filles le désir de fonder une famille et de mettre au monde des enfants. C’est aussi donner les moyens matériels et structurels de permettre à ces familles de vivre dans la durée et dans les meilleures conditions possibles. Toute politique familiale comprend donc deux volets : un volet psychologique et culturel, et un volet économique. La France aime-t-elle ses familles ? La France aime la famille … de moins en moins. Car de moins en moins elle la considère comme un tout, une communauté de destin ; la famille est devenue seulement une juxtaposition d’individus distincts, voire même aux intérêts divergents. Un signe ? Jusqu’ici, l’impôt (progressif selon les revenus) était calculé pour la famille entière On additionne les revenus et on les divise par le nombre de personnes qui vivent de ces revenus (avec une minoration bien sûr suivant l’âge des enfants). Le taux d’imposition correspond à celui du revenu moyen de chaque membre ainsi calculé. Il ne reste plus qu’à appliquer ce taux à l’ensemble des revenus. . Le professeur Hampl a fort bien expliqué cela à Prague en septembre dernier. C’est ce qu’on appelle le quotient familial qui exprime le partage des revenus dans la famille. Il est maintenant très sévèrement plafonné, et donc vidé de son sens. De même, non contents d’avoir réduit, jusqu’à le vider de sons sens, le quotient familial, il est de plus en plus question de supprimer le foyer fiscal, la mise en commun des revenus dans la déclaration fiscale. Monsieur paiera ses impôts de son côté et madame du sien. Si ce projet de suppression du quotient conjugal aboutit, il symbolisera tout à fait le « chacun pour soi » de la nouvelle vision de la famille. Jusque-là, la France était championne pour donner aux femmes la possibilité de concilier famille et travail. Plusieurs différents systèmes de garde d’enfant et le travail à temps partiel permettaient une grande souplesse et la femme pouvait choisir –en tous cas mieux que dans les autres pays -d’organiser son temps entre la maison et le travail. Ce qui permettait de concilier travail des femmes et taux de fécondité assez élevé. Maintenant, la loi restreignant le travail à temps partiel et la volonté affichée de l’Etat de pousser les tout-petits dès que possible vers les structures d’accueil témoignent de cette orientation des politiques publiques à pousser vigoureusement les femmes à travailler le plus possible, fut-ce contre leur gré et leur goût. Maintenant, de plus en plus, une trompeuse vision du féminisme oppose l’homme et la femme, le père et la mère au lieu de les unir. La femme n’a plus droit à sa féminité : elle a juste le droit d’essayer d’être « comme un homme » et l’homme ne sait plus très bien s’il a encore le droit d’exister comme homme et comme père. Chacun se retrouve seul et on ne « s’autorise l’enfant » que s’il ne nuit pas à la carrière. Des notions confuses d’écologisme idéologique détournent le légitime souci de préserver notre planète … pour nos petits-enfants. Elles font accroire que l’homme, et spécialement les enfants, sont le plus grand ennemi de la nature et ressortent les vieilles théories malthusiennes. Comme présidente d’association défendant la famille, je reçois des courriers extraordinaires ! « Avoir plus de deux enfants est un péché mortel ! » ou bien « Les couples qui ont plus de deux enfants devraient être taxés » voire même, stérilisés ! Non, les enfants ne sont pas des pollueurs ! Ils sont notre avenir. La preuve, c’est que lorsque nous n’en avons pas assez, nous faisons venir chez nous ceux des autres ! Une vraie politique familiale est une politique qui aime ses enfants, qui reconnait leur besoin d’avoir une famille stable et composée d’un père et d’une mère heureux de pouvoir s’enrichir de leurs différences qui les rend complémentaires. La France aide-t-elle ses familles ? La France qui aimait ses familles, lui apportait reconnaissance, soutien et encouragements. Elle distinguait les familles nombreuses par une décoration et assistait les familles à tous les stades de son développement. […] Au début, la plupart de ces aides, étaient naturellement destinées à compenser la perte de niveau de vie des familles avec enfants par rapport aux gens qui n’en ont pas ou peu, et à reconnaître leur plus value pour la nation. Peu à peu, on a oublié le service rendu par les familles, et la charge qu’elles supportaient. On n’a plus pensé à l’investissement à long terme qu’elles consentaient. On a transformé peu à peu ces aides à la famille, en redistribution vers les familles modestes d’abord, puis vers les gens modestes, en famille ou non. D’une politique familiale, on est passé à une politique sociale. Le résultat n’a pas tardé : la diminution de la politique familiale a vite été sanctionnée en France par une baisse de la natalité. La dénaturation de la cellule familiale a entraîné une explosion du mal-être d’un grand nombre d’enfants qui coûte maintenant plus cher à la société que ce que lui aurait couté le maintien de sa politique familiale. » Extrait du Site de l’Association Française des Familles Nombreuses (familles-nombreuses.fr) dont la présidente est Madame Claire de Gatellier Lire aussi : http://www.familles-nombreuses.fr/content/blog/la-jeunesse-europeenne-et-la-famille