DES EXEMPLES D`ATELIER TECHNO EN MATERNELLE

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DES EXEMPLES D`ATELIER TECHNO EN MATERNELLE
DES EXEMPLES D’ATELIER TECHNO EN MATERNELLE
A l’accueil du matin, on voit souvent une table avec des LEGO. Les enfants jouent sans consignes
particulières puis rangent le matériel à la fin de l’accueil. Il est facile de transformer cette activité
occupationnelle en atelier techno. Une consigne simple de départ le permettra.
En voici quelques exemples et leur exploitation par la suite lors des ateliers du matin :
 « Construisez la tour la plus haute possible qui tienne debout toute seule »
Les enfants vont essayer plusieurs solutions que l’on peut ensuite présenter au reste de la classe :
- Une tour avec briques empilées les unes sur les autres : hauteur faible et assez fragile.
- Une tour avec une base un peu large que le haut : où trouve-t-on ce genre de construction ? Tour
Eiffel (photos).
- Une tour calée entre deux tables : à quoi cela peut-il faire penser ? … à un immeuble : les tables
représentent le niveau rue piétons, voitures, trottoirs, etc…) sous les tables, c’est le sous-sol
(parkings, garages, caves) et les fondations dans le sol, au-dessus des tables, ce sont les étages
d’habitation (photos d’immeubles et gratte-ciel).
 « Construisez un objet qui roule, une brouette, une voiture… »
Là aussi il y aura plusieurs types de réalisations suivant les types de matériel mis à
disposition. On pourra s’interroger sur la manière dont la roue peut tourner : est-ce la
roue qui tourne autour d’un axe ? Est-ce que la roue est fixée sur l’axe et c’est l’axe
complet qui tourne ? On va aller voir un vélo de la cour, une brouette, puis on peut
dessiner nos observations…
 « Construisez un pont entre deux tables »
Il faut deux tables espacées d’environ 15 cm. Pas d’accessoires autre que les LEGO (ni scotch, ni poids…).
On va pouvoir travailler ensuite sur les éléments du pont : vocabulaire simple (arche, pilier ou pile, tablier)
et faire référence à un vocabulaire de sens différent (pile ou face, tomber pile, le tablier pour ne pas se
salir…). On peut aussi faire passer une petite voiture sur la construction : on s’aperçoit alors, que le pont
n’est pas assez large, pas assez solide, qu’il glisse et n’est pas calé entre les tables… On va apporter des
solutions et un vocabulaire nouveau : butée (pour éviter que le pont ne glisse, il vient « buter » contre la
montagne, le rocher…) parapet… Ensuite on peut travailler sur l’utilité du pont : qu’est-ce qui se trouve
dessous (une vallée, une rivière, une route, une voie ferrée, la mer, un village…) qu’est-ce qui passe dessus
(une route, une voie ferrée, un canal… des piétons, auquel cas c’est une passerelle…), En quoi il est
construit ? en pierres, en béton, en fer, en bois… Quel est son âge ? Est-il neuf ? vieux ? Romain ?... Puis on
va regarder des photos et classer ces ponts. Aux enfants de choisir le critère (on peut travailler par
groupes, chacun avec des critères différents et les mêmes photos) : le matériau de construction, ce qui se
passe dessus, ce qui passe dessous, les ponts qui se ressemblent (là on approche le vrai critère technique
qui sera vu plus tard : les principes de construction – à haubans, à poutres, suspendus, cantilever, à etc …
Dominique Passelaigue - PIUFM Nîmes
 « Construisez un mur »
Ici on va aborder la technique d’empilage des briques : c’est peut-être cela qui est à faire en premier (à
voir). Chaque brique de la rangée supérieure est décalée par rapport à celle de dessous : sinon, le mur
n’est pas solide. Là aussi, on va voir un mur construit en agglos et non crépis et on observe la position des
agglos : les enfants vont se rendre compte que c’est ce qu’ils ont fait à l’école.
Exploitation en atelier :
Le départ est la confrontation des constructions et la verbalisation. Puis on passe par une phase
d’amélioration de la construction en fonction des observations : là, il est important de faire dire aux élèves
ce qui ne va pas (on identifie le problème) puis d’émettre des hypothèses sur la façon dont va le résoudre.
Ensuite, le passage à la réalité par des photos, des visites, des vidéos… permettra aux enfants de se rendre
compte qu’ils ont redécouvert tout seul, avec leur LEGO, les grands principes utilisés par les ingénieurs, les
maçons…
Autres démarches possibles :
 On peut donner aux enfants une fiche technique (gamme de fabrication)
où les différentes étapes de la construction sont dessinées. La validation se
fait alors par la conformité au modèle. Les matériels CELDA, LEGO, DUPLO,
MECCANO etc… fournissent ce genre de fiches.
 On peut aussi donner un objet construit en lego par la maîtresse et demander de dire comment il
est construit, de le dessiner, puis de le reconstruire… Tout est possible…
 On peut aussi travailler à partir d’un jouet usagé : quelles sont les parties qui se démontent ? avec
quel outil ? pourquoi (piles) ? quelles sont les parties qui bougent ? qui se clipsent ? On démonte
pour voir ce qu’il y a dedans le jouet : attention, si on démonte pour voir, peu importe l’ordre mais
si on démonte pour remonter ensuite, l’ordre est important pour la chronologie inverse. On
identifie et on nomme avec le langage de la classe les différentes pièces et leur fonction. On peut
dessiner le jouet entier, puis démonté avec une légende simple…
 Même démarche que pour le jouet avec un autre objet simple de la classe : le taille crayon à
manivelle du bureau de la maîtresse, le dévidoir de scotch, des ciseaux, le stylo bille transparent…
 Cas particulier du stylo : avec cet objet, on peut mettre en place une démarche vraiment expérimentale,
à partir d’une question simple. A quoi sert le petit bouchon ? A quoi sert le trou sur le côté ? On partage la
classe : une partie avec stylo sans bouchon, une autre avec bouchon, une autre avec le trou bouché
(scotch) et une dernière sans rien modifier sur le stylo. Et on travaille normalement, on écrit et très vite on
observe des choses : les stylos sans bouchon ont l’encre qui coule plus vite (ça bave), les stylos avec le trou
bouché et le bouchon n’écrivent plus… On en vient donc à identifier le rôle de régulateur du bouchon
(empêcher l’encre de couler trop vite) et du trou (faire couler l’encre, juste ce qu’il faut, parce qu’il ne
rentre pas trop d’air). On peut visualiser ce phénomène avec une paille que l’on trempe dans un verre
d’eau puis on bouche le haut de la paille avec le pouce, on sort la paille du verre d’eau de la paille ne coule
pas (comme l’encre du stylo au trou bouché) et l’eau coule dès que le pouce est enlevé (l’air rentre et
chasse l’eau : comme le stylo avec le trou ouvert ou le bouchon enlevé).
Dominique Passelaigue - PIUFM Nîmes