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lettre d’info
n°100
L’EUROPE LIVRÉE À LA FINANCE. SARKOZY, MERKEL, DÉGAGEZ !
Austérité sans fin, dette sans fond.
L’augmentation de la dette publique est le résultat des
cadeaux répétés aux plus riches -baisses d’impôts et de
cotisations sociales- et du sauvetage des banques, avec de
l’argent public, après la crise financière de 2008.
L’endettement public est devenu une arme aux mains des
marchés financiers, banques et autres agences de notation.
AAA+, AAA-, Triple arnaque ! En baissant les notes des
Etats, ces dernières augmentent les taux d’intérêt pour
emprunter. Les agences alimentent le business des banques
et des marchés ! Les financiers veulent imposer aux Etats
la réduction drastique des dépenses en cassant les droits
sociaux, à l’éducation, à la santé, à la protection sociale, à
la retraite. Des gouvernements de droite ou de «gauche»
mettent en œuvre des plans d’austérité pour essayer de
satisfaire les exigences toujours plus violentes des marchés.
Ces mesures antisociales nourrissent la récession, la baisse
des recettes pour les Etats, le creusement des déficits….
L’austérité accentue la crise.
L’Europe livrée à la finance.
De sommets européens en sommets européens, c’est toujours
la même logique : faire payer les populations, y compris par
la manière forte...
Une nouvelle étape a été franchie ces dernières semaines.
Sarkozy et Merkel ont obligé des gouvernements usés et
plus assez fiables pour imposer des plans d’austérité à
se démettre. Avec « Merkozy » les marchés financiers
ont commencé à nommer eux-mêmes, à la tête de
gouvernements, des représentants directs de banques, les
responsables de la crise ouverte en 2008 ! La destruction
des droits sociaux s’accompagne d’une régression
antidémocratique sans précédent. Après avoir confié la
politique monétaire aux banquiers de la BCE, le couple
« Merkozy » veut soustraire les budgets aux parlements
nationaux pour le confier à des institutions qui n’ont pas été
élues. Avec le « pacte budgétaire » dont le principe a été acté
au sommet européen de la semaine dernière, ces institutions
auraient ainsi le pouvoir de sanctionner des Etats qui ne
pratiquerait pas l’austérité perpétuelle !
Face aux propositions de
« Merkozy », les 27 États
européens se sont divisés. La
Grande-Bretagne, non-membre
de la zone euro, préfère jouer
cavalier seul. Le nouvel accord
inter-gouvernemental sera donc
en principe adopté sans elle.
Cette adoption devrait rester
cependant au seul niveau
des gouvernements, il n’est
aucunement prévu de faire appel
à la volonté populaire. Il est
remarquable que la déclaration
à l’issue du traité ne s’adresse
qu’exclusivement aux marchés,
aucun mot en en direction des
populations européennes.
L’AMARANTE, PLANTE ESPIÈGLE
Les OGM, pour Monsanto, c’est la réponse absolue à la prédation des insectes. Pour les citoyens responsables, les OGM sont une
menace pour l’environnement. Mais là où tous les militants du monde se cassent les dents contre le puissant lobby OGM, une
petite plante fait de la résistance. L’amarante.
Aux USA, en Géorgie. Un agriculteur remarqua en 2004 que certaines pousses d’amarantes résistaient au Roundup dont il arrosait
généreusement ses plants de soja. Les champs victimes de cette amarante comportaient une semence qui avait reçu un gène
de résistance Roundup. Depuis cette date, le phénomène s’est étendu à d’autres états. Le 25 juillet 2005, the Guardian révélait
que des gènes modifiés avaient transité vers les plantes naturelles, créant ainsi une graine résistante aux herbicides. Ce que
confirment les experts du CEH (centre for ecology and hydrology), et ce qui contredit les affirmations des pro-OGM qui ont toujours
prétendu qu’une hybridation entre une plante génétiquement modifiée, et une plante naturelle était impossible. La seule solution
qu’il restait aux agriculteurs était d’arracher les plants d’amarante à la main. Sauf que cette plante s’enracine très profondément,
rendant cette solution quasi impossible à réaliser. Du coup, les agriculteurs ont renoncé à cet arrachage. 5000 hectares ont été à
ce jour purement et simplement abandonnés, et 50.000 autres hectares sont menacés. Depuis, ils sont de plus en plus nombreux
ces agriculteurs américains qui renoncent à utiliser les plants OGM, d’abord parce qu’ils coûtent de plus en plus chers, et que la
rentabilité est de mise en agriculture comme ailleurs, et enfin parce que l’efficacité des OGM est contestable au vu de ce qui est
en train de se passer. Pour Alan Rowland, producteur et marchand de semences de soja, à Dudley, Missouri, personne ne demande
plus de graines Monsanto, au point que les graines OGM ont purement et simplement disparu de son catalogue. Pourtant, cela
représentait il y a peu 80% de son catalogue. Il constate que les agriculteurs retournent aujourd’hui à l’agriculture traditionnelle.
L’amarante est en quelque sorte un boomerang renvoyé par la nature à Monsanto.
nos vies valent plus que leurs profits
DÈS 2012, L’ÉTAT VA FICHER 45 MILLIONS DE FRANÇAIS DE PLUS DE 15 ANS
La création du fichier des « gens honnêtes », contenant
les données biométriques de 45 millions de Français, a
été adoptée par l’Assemblée nationale, le 13 décembre, en
deuxième lecture. La loi sur la « protection de l’identité
» prévoit, à partir de 2012, la mise en place d’une carte
d’identité contenant des informations biométriques, munie
d’une puce « commerciale »
facultative, et la création d’un
fichier d’une ampleur jamais
égalée en France. Un projet
qui suscite de nombreuses
questions et critiques.
Pour défendre son projet, dont
l’objectif affiché est la lutte
contre l’usurpation d’identité,
Claude Géant, ministre de
l’Intérieur, évoque « ces
Français empêchés de voyager,
de louer un appartement ou
d’inscrire leurs enfants à l’école
parce qu’un fraudeur a accaparé
leur identité », et qui parfois « plongent dans la dépression
en voyant (…) leur vie paralysée ». « Le législateur ne saurait
laisser à leur triste sort les quelque 100 000 victimes de
fraude à l’identité [1] en adoptant un système volontairement
dégradé », poursuit Philippe Goujon, rapporteur de la loi, qui
défend la mise en place d’un fichier centralisé « à lien fort ».
Un lien entre fichier et données biométriques qui permettrait
non seulement l’authentification du porteur de la carte (et la
lutte contre l’usurpation d’identité), mais aussi l’identification
de n’importe quel Français répertorié dans le fichier à partir
de ses seules empreintes digitales.
Face aux réserves de la gauche (et des sénateurs UMP qui
ont refusé en masse de valider les propositions de Claude
Guéant en juillet), le gouvernement a fait des concessions,
souligne le ministre de l’Intérieur : l’exclusion des processus
de reconnaissance faciale de la loi, la limitation à deux
empreintes digitales prélevées et enregistrées, l’interdiction
de croiser la base de données avec les autres fichiers
administratifs. Selon les
amendements votés, le fichier
pourra être utilisé par les forces
de l’ordre en cas d’usurpation
d’identité, d’escroquerie,
d’atteinte aux services spécialisés
de renseignement, de fraude au
permis de conduire, d’entrave
à l’exercice de la justice, de
mention d’une fausse adresse
aux agents assermentés des…
Bien loin, donc, d’un banal outil
administratif.
Sans compter que le remède
préconisé pourrait être pire que
le mal : un piratage de ce fichier aux données hautement
sensibles pourrait entraîner un regain d’usurpations
d’identité. Mais qu’importe ! « Souhaitons-nous entraver le
travail de la justice ? Certes non ! », martèle le député UMP
Philippe Goujon. Pour les libertés publiques, on repassera plus
tard. Une commission paritaire mixte sera chargée de trouver
un compromis entre le Sénat, qui a voté contre le « lien fort »
entre fichier et données, et l’Assemblée nationale, dans les
prochaines semaines.
1] Un chiffre fortement contesté, puisque police et gendarmerie ont constaté
14 000 faits en 2009, et le problème concernerait chaque année 13 900
personnes, selon l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse
pénale.
Trois ans après Carhaix, après Chezal-Benoit, Le Blanc, petite commune de 7 000 habitants dans l’Indre, vient d’entrer en
résistance. Il y a un mois, son député-maire, Jean-Paul Chanteguet, a découvert que l’hôpital était dans le viseur de l’Agence
régionale de santé (ARS). «À leurs yeux, il n’y a pas assez d’accouchements dans notre maternité et ils veulent la fermer»,
souffle l’élu socialiste. Quelque 370 bébés y ont vu le jour en 2010. Un total qui devrait être atteint aussi en 2011. Mais,
malgré l’augmentation récente (249 naissances en 2003), le compte n’y est pas. L’ARS en veut 500 par an. Ce n’est pas
possible et comme le déficit de l’établissement est de l’ordre de 2,4 M€, l’ARS propose de fermer la maternité mais aussi la
chirurgie la nuit et le week-end. Derrière tout cela, il y a la tarification à l’activité, arme de destruction massive des petits
hôpitaux, et la mort des services de proximité.
Une issue impensable pour ce bassin de population de 40.000 habitants. Les hôpitaux les plus proches, Châtellerault,
Châteauroux et Poitiers, sont à une heure de route. «Que se passera-t-il si un accouchement se déroule mal pendant le
trajet ?», interroge le député-maire monté au créneau, mercredi, à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement
pour réclamer «un égal accès aux soins pour tous».
Le Blanc a donc décidé de se battre. Un comité de défense est né, comme à Carhaix. Et après une réunion publique devant
800 personnes, une grande manifestation a eu lieu le 9 décembre. Le Blanc, 7 000 habitants, a vu défiler plus de 6 000
personnes dans les rues ! Du jamais vu dans une région où l’on n’a pas l’habitude de se battre.
Dans la presse locale comme dans les rangs des manifestants, on parle de Carhaix. Les 17 semaines de lutte, la catapulte
pour partir à l’assaut de la préfecture, la victoire finale et le film tourné cet été dans le Poher ont marqué les esprits. Après
les communes de Saint-Affrique (Aveyron) et Lannemezan (Hautes-Pyrénées) qui ont pris conseil à Carhaix par le passé pour
leur hôpital, Le Blanc se verrait bien rejouer la scène de la victoire. Des premiers contacts ont été noués entre les deux villes.
Le Blanc veut une aide juridique, Carhaix pourrait même prêter sa catapulte !
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MATERNITÉ. LA LUTTE DE CARHAIX INSPIRE UNE VILLE DE L’INDRE