RACINES243 - mai 2013
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RACINES243 - mai 2013 19/04/13 16:09 Page16 Vendée dans l’émisRetrouvez ce reportage sur RCF e directe, jeudi 16 mai Pris ier, sion de Françoise Cheval 18 mai à 9 h 30. à 19 h 30, rediffusion samedi Didier Lambert : “J’ai 4 656 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire Par Delphine Blanchard morceaux de jazz dans mon ordinateur, soit 20 jours d’écoute non stop.” À Saint-Gilles, on voit la vie en jazz… Du 10 au 19 mai, le festival Saint-Jazz-sur-Vie fête ses 30 ans. Trente années de musique, de passion et de travail acharné par une équipe de bénévoles dynamiques. Rencontre avec Didier Lambert, vice-président et responsable du festival “off”. epuis qu’il est à la retraite, Didier Lambert passe son temps entre son bureau et son jardin. Deux endroits où il se réfugie pour écouter sa musique. Du jazz uniquement. “La variété ? sourit-il. Je ne saurais pas vraiment vous dire où ce genre s’arrête puisque pour moi, il ne commence même pas !” Les amateurs de jazz sont entiers, fidèles à leurs idoles jusqu’au bout. Côté bureau, c’est le pianiste jamaïcain Monty Alexander qui résonne. Côté jardin, le dispositif est impressionnant. La chaîne, installée dans le garage, est reliée à deux enceintes dissimulées sous les arbres. Un concert en plein air du pianiste américian Kenny Drew rien que pour nos oreilles ! On se dit D que les soirées d’été chez Didier doivent être sacrément conviviales. La convivialité, il y en a aussi au festival Saint-Jazz-sur-Vie à SaintGilles-Croix-de-Vie. C’est même certainement ce qui fait sa particularité. “Bien avant d’intégrer l’équipe du festival, j’étais simple spectateur. Avec ma femme, nous sommes arrivés en 1982 en Vendée. Je crois que j’étais là dès le premier festival. En tant qu’amateur de jazz, c’est une chance d’avoir une telle manifestation en Vendée. Petit à petit, la bonne ambiance autour du festival m’a donné envie d’aller voir ce qui se passait de l’autre côté.” En 2005, Didier prend en charge le tremplin organisé par le festival puis bientôt le “off” qui investit les rues. L’adolescent de 15 ans qui écoutait John Coltrane ou Gerry Mulligan à Nantes, sur son électrophone, avec son cousin Guy, s’approche alors de son rêve : côtoyer les plus grands. “Je reste un gamin admiratif devant mes idoles. Quand Ray Barretto se retrouve dans ma voiture pour rejoindre le festival, je suis tout petit. Idem quand Dee Dee Bridgewater me fait la bise ou quand Manu Katché me rembarre gentiment parce que je l’ai coupé en pleine conversation.” Et oui, tout ce beau monde est passé par Saint-Gilles-Croix-de-Vie en trente ans ! On peut aussi ajouter Didier Lockwood, Archie Shepp, Ahmad Jamal, Stefano di Battista, Richard Galliano… On entend plus souvent La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine RACINES 16 mai 2013 RACINES243 - mai 2013 19/04/13 16:09 Page17 RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire parler de Jazz in Marciac ou de Jazz casion rêvée pour découvrir un unisous les Pommiers à Coutances, mais vers musical pas toujours évident à il faut également compter avec Saint- appréhender. “Souvent, on entend dire que le jazz c’est une musique Jazz- sur-Vie. Fièrement, d’intello. Alors que c’est tout Didier sort le dernier Jazz sauf ça. En revanche, le lanmagazine – la bible de tout gage alambiqué de certains amateur qui se respecte – peut porter préjudice. Pas avec en couverture… Joshua besoin de mots compliqués Redman ! “La tête d’affiche pour parler jazz, il suffit du dimanche soir. Le 19 mai d’écouter son émotion.” Tout prochain, il sera à la Consersimplement ! verie”, jubile Didier. Un “Je reste En venant à Saint-Gilles, “grand gosse”, avec les yeux un gamin le public pourra très vite se qui pétillent quand il parle admiratif rendre compte que ce festijazz, et qui semble ne jamais devant val n’est pas réservé aux iniêtre blasé. “Je ne suis pas un mes tiés. Les familles avec expert, juste un amateur pasidoles.” poussettes côtoient les mélosionné. J’ai travaillé pendant manes concentrés dans une quarante ans dans un domaine qui n’était pas vraiment une joyeuse ambiance. Joyeuse mais néanvocation. Mon truc, c’est la musique. moins pro ! “On est extrêmement vigiJe gratouille un peu à la guitare, je fais lant à la qualité du son tant sur le du clavier, je me suis mis au saxophone village qu’à la Conserverie. Et on a il y a deux ans. Mais je suis surtout un installé des écrans pour que ceux qui auditeur, ravi de pouvoir me rassasier sont plus loin voient ce qui se passe de musique. J’ai 4 656 morceaux dans sur scène.” À la fin de la journée, tout mon ordinateur, soit vingt jours d’écoute ce petit monde peut se retrouver pour boire un verre au bar Les Alizés et non-stop.” assister au “bœuf”. “Je me rappelle 15 groupes dans les rues d’une soirée où Stéphane Atrous jouait Et la liste risque de s’allonger… “On reçoit à peu près 20 propositions par jour pour participer au off du festival. Ça vient d’un peu partout mais beaucoup du Maine-et-Loire, de la Loire-Atlantique, de l’Ille-et-Vilaine et de la Vendée. C’est un peu l’effet toile d’araignée. On connaît deux musiciens qui eux-mêmes en connaissent quatre et on arrive vite à seize ! J’écoute tous les CD qu’on m’envoie et j’essaye d’aller aux concerts quand les groupes passent à Nantes ou ailleurs. Ce que je recherche c’est la variété des instruments. Cette année, il va y avoir par exemple du vibraphone, de la flûte, du violoncelle. Je suis ouvert à tous les styles et, surtout, je ne colle pas d’étiquette aux gens que je fais venir.” Une quinzaine de formations auront le plaisir de jouer au festival “off”. Tout cela en entrée libre. Il suffit de se balader le long du quai Port-Fidèle et de tendre l’oreille… Là, un quintet tendance latino ; ici, un quartet free jazz ; làbas encore, un trio vocal. C’est l’oc- L’affiche de la 30e édition. en quartet lorsque Stefano di Battista et ses musiciens l’ont rejoint. On n’en revenait pas…” L’impression d’être privilégiés. Mais un privilège partagé avec tous les chanceux du soir. Aristote le disait bien : la musique adoucit les mœurs ! Une Pentecôte musicale Du côté du “in” : le festival commence dès le week-end de l’Ascension avec la chorale Joy of Gospel à l’église (vendredi 10 mai à 21 h). Le lendemain, le Beach Band des Sables joue au cinéma Cinémarine (21 h). Le festival bat son plein le week-end de la Pentecôte à la salle de la Conserverie avec Pat Giraud & Friends puis Rhoda Scott (samedi 18 mai à 21 h) et Bojan Z ainsi que la tête d’affiche Joshua Redman (dimanche 19 à 21 h). Entre 10 et 35 € selon les concerts. Du côté du “off” : la fête démarre dès vendredi 17 mai à 18 h 30 avec le Digue Bazar Compagnie puis le Big Band de Saint-Hilaire (jusqu’à 22 h 30) sur le quai Port Fidèle et sur le village du festival. Samedi 18 et dimanche 19 : la musique est présente à chaque coin de rue. Citons, entre autres, Dana Luciano et ses ambiances latino(1) le 18 (de 18 h à 19 h 30) ou Vincent Maillard et son vibraphone, le 19 (à 15 h). À ne pas rater : le groupe I love you, Nina qui rend hommage à la diva de la musique noire américaine Nina Simone pour les dix ans de sa disparition (samedi 18 au forum du Port de Plaisance à 11 h 30 et place Kergoustin à 17 h). Tous les concerts du off sont gratuits. À voir du 26 avril au 19 mai : une rétrospective en images des 30 ans du festival à travers notamment les photographies de Jean Rengot, Marie-Noëlle Péridy, Christian Boussard… Entrée libre à la salle Marcel-Beaudoin. (1) Elle dirigea notamment la célèbre chorale Gospel nantaise “Les Chants de Coton”. Programmation complète sur www.saint-jazz-sur-vie.com. Contact : 02 51 55 07 87. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine RACINES 17 mai 2013