FICHE DE TRAVAIL : La littérature du XIX siècle (suite) 3.3
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FICHE DE TRAVAIL : La littérature du XIX siècle (suite) 3.3
FICHE DE TRAVAIL : La littérature du XIX ème siècle (suite) 3.3. ALHONSE DAUDET (1840-1897) Auteur des Lettres de mon Moulin (1866) laisse à la postérité des personnages haut en couleur et légendaire. Le Curé de trois Messes basses, mais surtout « la Chèvre de Monsieur Seguin ». Par la suite, il se consacra au roman. 3.4. BARBEY D’AUREVILLY JULES (1808_1889) Nourri de préjugés aristocratiques, il est la figure du dandy ultra et réactionnaire. Son chef d‘œuvre : les Diaboliques (1874). 3.5. AUGUSTE VILLIERS DE L’ISLE-D’ADAM (1838-1889) Admiré par Baudelaire, Verlaine et Mallarmé, Les Contes cruels sont une attaque d’une société matérialiste que la cruauté révèle. 4. LES ROMANCIERS POPULAIRES Très étudiés au collège, peu ou pas étudiés au lycée et souvent méprisés de l’élite, ces romanciers, à défaut d’avoir été novateur d’un point de vue formel nous ont laissés des histoires bien structurées et des personnages légendaires. Cette littérature qui s’adresse avant tout aux enfants ou aux adolescents a pu néanmoins être novatrice du fait que parfois elle inaugurait un genre littéraire souvent réhabilité par le cinéma classique. 4.1. ALEXANDRE DUMAS PERE Ses œuvres : Les Trois Mousquetaires (1844), du cape et d’épée Le Comte de Monte Cristo (1844) 4.2. EUGENE SUE (1804-1857) Auteur des Mystères de Paris, 1842-1843, roman à suivre dans la presse quotidienne, prétexte pour découvrir les bas fonds de Paris. 1 4.3. PAUL FEVAL (1817-1887) On retient de lui : Le Bossu (1858), cape et d’épée 4.4. LA COMTESSE DE SEGUR née Sophie Rostopchine (1799-1874) Auteur de : Les petites Filles modèles (1858) Les Mémoires d’un Ane (1860) Les Malheurs de Sophie (1864) Jean qui grogne et Jean qui rit (1865) 4.5. HECTOR MALOT (1830-1907) Une œuvre phare : Sans Famille (1878) 4.6. JULES VERNE (1828-1905) Père de l’anticipation (ancêtre de la science fiction), il est aussi l’écrivain de la géographie (un héros face à un décor gigantesque). Il est à la science ce que Dumas fut à l’histoire. Ses œuvres principales : Voyage au Centre de la Terre (1864) De la Terre à la Lune (1865) 20 000 Lieus sous les Mers (1869-1870) Autour de la Lune (1870) Les Indes noires (1877° Michel Strogoff Cinq semaines en Ballon (1863) 5. LE ROMAN IDEALISTE Reprenant la tradition de Georges Sand, le roman idéaliste, s’il parle souvent à la première personne, est une réaction contre les excès du romantisme. Il a donc des points communs avec le roman réaliste, mais alors que ce dernier est souvent progressiste d’un point de vue social et politique (à gauche), le roman idéaliste préconise plutôt un retour à une certaine norme sociale et morale (à droite). 2 5.1. EUGENE FROMENTIN (1820-1876) Dominique (1862) : la morale qui se dégage de ce roman se résume à ce message : il faut prendre la vie simplement et raisonnablement, « à hauteur d’homme » et non pas se perdre dans les « chimères » romantiques qu’elles aient pour nom « progrès », « Dieu », Napoléon », etc. 5.2. JORIS KARL HUYSMANS (1848-1907) Voulant rompre avec la monotonie du quotidien, Huysmans cherche une fuite dans les sensations délicates et les paradis artificiels (il n’aime que les latins décadents ou les modernes, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé). Lassé de tout, il redécouvre l beauté de l’art chrétien. Croquis parisiens (1880) A Rebours (1884), rupture avec le naturalisme sans doute son chef d’œuvre La Cathédrale (1898) L’Oblat (1903), œuvre chrétienne Les Foules de Lourdes, œuvre chrétienne 5.3. LEON BLOY (1846-1917) Critique virulentes des mœurs modernes, du positivisme et de la démocratie, il est un « pèlerin absolu » ; son désespoir n’a de limite que l’absolu de la Foi chrétienne. Par son intransigeance, il annonce Péguy et Bernanos. Deux œuvres principales : Le Désespéré (1886) Le sang du Pauvre (1909) 6. LA POESIE Alors que le XVIIème siècle, à l’exception d’André Chénier, fut un désert poétique, le XIXème siècle, fut le siècle du roman et de la poésie. Schématiquement, on peut considérer que la poésie de ce siècle fut traversée par trois grands courants. o Le romantisme : à savoir Lamartine, Vigny, Hugo, Musset, qui ressuscitèrent la poésie en lui apportant un lyrisme jusqu’alors ignoré. o Le Parnasse qui en réaction à la sensibilité larmoyante ou aux épanchements désordonnés des romantiques essaya de retrouver une perfection formelle qui s’expliqua notamment dans une poésie très cadrée tel le sonnet. 3 o Le symbolisme : en réaction à une certaine sécheresse des Parnassiens, il ouvrit de nouvelles voies poétiques et par la même inaugurait une certaine modernité poétique. 6.1. LES PARNASSIENS 6.1.1 THEOPHILE GAUTIER (1811-1872) : le précurseur Il répugne à la confidence personnelle et se méfie de la frénésie. Il dénonce l’utilitarisme : « il n’y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid » (préface de son roman Mademoiselle de Maupin (1836). Il cherchera donc la gratuité, qu’il nommera « l’Art pour l’Art ». Par là, il impressionnera les symbolistes, et plus particulièrement Baudelaire qui le considère comme son maître. Refusant le réalisme et le réel, il sera le romancier du dépaysement. Ses œuvres principales : Le Roman de la Momie (1858) Le Capitaine Fracasse (1863) En poésie deux recueils majeurs : Espana (1845) Emaux et Camées (1852) « Oui, l’œuvre sort plus belle D’une forme de travail Rebelle, Vers, marbre, onyx, émail » Extrait de l’Art (1857) 6.1.2. LECONTE DE LISLE (1818-1894) Allant plus loin que Gautier qu’il admire, il trouvera refuge dans l’antiquité, le passé légendaire et l’exotisme. On retient de lui : Poèmes antiques (1852) Poèmes barbares (1862) 6.1.3. JOSE MARIA DE HEREDIA (1842-1905) Les Trophées (1893) 4 6.1.4. LES PARNASSIENS MINEURS Sully Prudhomme (1839-1907), 1er prix Nobel de littérature en 1901. François Coppée (1842-1908) et les autrrees aujourd’hui oubliés : Dieux, Des Essarts, Lahor, Glatigny, Bouillhet, Ménard, etc. 6.2. GERARD DE NERVAL (1808-1855) De son vrai nom Gérard Labrunie est un personnage inclassable. Ami de Gautier, il le surpasse en s’éloignant de cet art désincarné des parnassiens. Comme Maupassant qui finira fou, Nerval connaîtra la folie, puis sera retrouvé pendu alors qu’il achevait la rédaction d‘Aurélia. Si on fait abstraction de son destin et donc de ce personnage halluciné qu’il fut seulement, De Nerval est le poète qui fait le lien entre les Romantiques, les Parnassiens et les Symbolistes. Quoique courte, son œuvre est riche de plusieurs chefs d’œuvre : Les Filles de Feu (cycle de nouvelles dont est tirée Sylvie, 1854) Aurélia (1855) Les Chimères (1853), une œuvre d’à peine 20 pages et pourtant … « Je suis le ténébreux – le veuf – l’inconsolé Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie ; Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé Porte le soleil Noir de la Mélancolie » El Desdichado, version définitive, 1854 « C’était bien lui, ce fou, cet insensé sublime » Le Christ aux Oliviers « Le connais-tu Daphné, cette vieille romance » Delfica On lui doit une remarquable traduction du Faust de Goethe et la résurrection dans le patrimoine oral de la Chanson de St Nicolas (« Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner au champ ») qu’il sortit de l’oubli. 5 6.3. LA MOUVANCE SYMBOLISTE 6.3.1. CHARLES BAUDELAIRE (1821-1867) Le grand recueil de Baudelaire, les Fleurs du Mal (1857) lui ont valu un procès, car il avait été jugé trop indécent. L’originalité de ce livre ne réside pas tant dans sa forme (vers réguliers, souvent des sonnets), mais plutôt dans la structure du livre où chaque poème trouve une place bien précise (Baudelaire a travaillé 10 ans sur son manuscrit) dans un plan rigoureux et dans l’art de personnifier les abstractions (la Douleur, la Beauté, la Mélancolie qu’il appelle spleen)) dans un jeu poétique d’images et de sonorités. « La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent […]Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » Correspondance (ce poème peut servir de clé pour comprendre Baudelaire) « Là tout n’est qu’ordre et beauté Luxe, calme et volupté » Imitation au Voyage « Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse Dans ce noir océan où l’autre est enfumé » La Chevelure « De Satan ou de Dieu qu’importe ? Ange ou Sirène, Qu’import, si tu rends – fée aux yeux de velours, Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! – L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? » Hymne à la Beauté « J’ai longtemps habité sous de vastes portiques » La Vie antérieure « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans » Spleen « Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! 6 […] O Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons […] Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fonds du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouve du nouveau » Le Voyage (dernier poème des Fleurs du Mal) Baudelaire fut novateur en ce qu’il imposa le poème en prose. 1862 Le Spleen de Paris (petits poèmes en prose) Pour vivre, il fut critique d’art et rédigea quelques courts essais, parmi lesquels signalons : Le Rire et les Paradis artificiels (1860) Il fut également un excellent traducteur d’Edgar Poe, qu’il fit connaître en France (traduction intégrale des Histoires extraordinaires et des Nouvelles Histoires extraordinaires). 6.3.2. PAUL VERLAINE (1844-1896) Quoique s’intéressant à l’idéal Parnassien, Verlaine fut sans doute, parmi les géants de la poésie, le plus inégal. Sa force réside dans cette mélancolique rétrospection, qui même lorsqu’elle est à la limite du médiocre, ne manque jamais de sincérité. Caractéristique du vers Verlainien : musique, légèreté et sincérité. 1867 : Poèmes saturniens (qui revendique l’idéal Parnassien) 1869 : Les Fêtes galantes 1870 : La bonne Chanson 1874 : Romances sans Paroles 1881 : Sagesse (d’inspiration chrétienne après sa conversion) 1885 : Jadis et Naguère 1887 : Amour (dédié à son fils Georges Verlaine) « De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l’impair Plus vague et plu soluble dans l’air » Art poétique (1874) « Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone » 7 Colombine (mis en musique par Brassens) « Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur » Ariettes oubliées (1974) « Je ne veux plus aimer que ma mère Marie Tous les autres amours sont de commandement » O Mon Dieu (1881) « Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu’est-ce que je fais en ce monde ? O vous tous, ma peine est profonde : Priez pour le pauvre Gaspard » Gaspard Hauser chante (1881) (mis en musique par Georges Moustaki) PS : Le cas de Gaspard Hauser, enfant sauvage, a fortement marqué l’imaginaire des auteurs du XIXème siècle. 6.3.3. ARTHUR RIMBAUD (1854-1891) Génie précoce, Rimbaud écrit une œuvre courte, à peine 100 pages en « ans. Ayant une volonté de se désaliéner de toute contraintes sociales, le poète se livre à toutes les expériences possibles (drogue, homosexualité) et cherche à découvrir le vrai « je », par le dérèglement des sens. C’est pourquoi après des poésies classiques, il se lance dans deux longs poèmes en prose. 1871 : « Lettres du voyant » o Le Bateau ivre 1872 : nombreux poèmes, l’essentiel de l’œuvre 1873 : Une Saison en Enfer o Illumination 1895 : 1ère édition complète, posthume La fin de sa vie est mal connue (aventurier en Abyssinie, peut-être trafiquant d’armes), mais Rimbaud se tait (plus aucune œuvres littéraires). Ce silence a contribué à faire de Rimbaud un mythe littéraire. « A noir, E blanc, I rouge, O bleu : voyelles » (1871) « Comme je descendais des fleuves impassibles, 8 Je me sentis plus guidé par les haleurs Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles Les ayant cloués nus aux poteaux des couleurs » Le Bateau ivre. « La vieillesse poétique avait une bonne part de mon alchimie du verbe. Je m’habituai à l’hallucination simple : je voyais très franchement une mosquée à la place d’une usine, une école de tambours faites par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d’un lac ; les monstres, les mystères ; un titre de Vaudeville dressait des épouvantes pour moi. Puis je m’expliquai mes sophismes magiques avec l’hallucination des mots ! Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit » Une Saison en Enfer. 6.3.4. LAUTREAMONT (1846-1870) De son vrai nom Isidore Ducasse, Lautréamont est comme Rimbaud, un mythe littéraire. On ne sait quasiment rien de sa vie, mort poitrinaire dans un garni de Montmartre à 24 ans, il a laissé une préface à un livre de poésies jamais écrites et un ouvrage, « Les Chants de Maldorore » (1869), dont l’audace fit peur à son éditeur qui en arrêta la diffusion. Sur sa tombe était gravé en guise d’épitaphe : « Ci-git un adolescent qui mourut poitrinaire : vous ne savez pourquoi. Ne priez pas pour lui. » « Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croutes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme un fumier, pousse un énorme champignon aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est pas plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire le corps) ne le nourrissaient abondamment ? » Les Chants de Maldorore 6.3.5. STEPHANE MALLARME (1842-1898) Une vie sans éclats fait de Mallarmé un « homme d’intérieur » (expression de Paul Claudel). Fasciné par les Parnassiens, puis par les « Poètes Maudits », 1884 (ouvrage 9 de Verlaine qui réhabilite certains poètes dont Rimbaud et Tristan de Corbière), il se consacra à une poésie qui se fera de plus en plus hermétique. « La vierge, le vivace et le bel aujourd’hui » « Las du triste hôpital et de l’encens fétide » Les Fenêtres « La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! » Brise marine Ayant fait le tour d’une poésie classique, il se lancera à la fin de sa vie dans un poème ou la typographie occupe l’espace afin de faire ressortir des éclats de pensée, qui font apparaître ce texte à un calligramme abstrait. « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » Commentaire de l’auteur à son ami André Gide : « Le rythme d’une phrase ou même d’un objet n’a de sens que s’il les imite, et, figure sur le papier, repris par la lettre à l’estampe originelle, n’en sait rendre, malgré tout, quelque chose. » Brise Marine 1867 : Igitur 1876 : L’après-midi d’un faune 1877 : Le tombeau d’Edgard Poe 1885 : Prose pour des Esseintes 1893 : « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard » 6.3.6. JULES LAFORGUE (1860-1887) Mort très jeune d’une tuberculose, l’œuvre de Laforgue est surtout posthume. Seule sera éditée de son vivant : L’imitation de Notre Dame la lune (1885). 1885 : Les Complaintes (posthume) 1886 : Imitation de Notre Dame de la lune 1887 : Moralités légendaires (contes philosophiques) « Prolixe et monocorde, Le vent dolent des nuits Rabâche ses ennuis, Veut se pendre à la corde Des puits ! et puis ? Miséricorde ! » Autre complainte de l’orgue de Barbarie 10 6.3.7. TRISTAN DE CORBIERE (1845-1875) Sauvé de l’oubli grâce à Verlaine qui le place très haut parmi ses « poètes maudits », il est l’auteur d’un seul livre : Les Amours jaunes « Un poète ayant rimé IMPRIME Vit sa muse dépourvue De marraine, et presque nue : Pas le plus petit morceau De vers … ou de vermisseau. Il alla crier famine Chez une blonde voisine, La priant de lui prêter Son petit nom pour rimer. » Le poète et la cigale « Vingt ans ! vingt francs ! … et puis la lune ! » « Mon père a pris du ventre Et dit bonjour en prose » 6.3.8. FRANCIS JAMMES (1868-1938) Admiré par Mallarmé, ce poète de la simplicité, aujourd’hui encore connu grâce à Georges Brassens qui a adapté un extrait de son chemin de croix sous le titre « la Prière » « Par le petit garçon qui meure près de sa mère […] je vous salue Marie » fut novateur par la liberté de ton grave et tendre qu’il prit à l’intérieur d’alexandrins ou de vers fort bien travaillés. Converti au christianisme, il fut le chantre des humbles et des petits – notamment de l’âne. « Je suis fou. Je te veux sur le bleu des pelouses » « Je n’aime plus que toi puisque j’entends les grives » « Je suis bien le jeune homme un peu antique et tendre » « Tu verras, dans un coin, la malle en bois de camphre Et sur laquelle, enfant, me couchait ma grand-mère, et qui dort maintenant ayant passé la mer »* Elégie II 11 « - Dis moi, dis moi, guérirais-je De ce qui est dans mon cœur ? - ami, ami, l neige Ne guérit pas de sa blancheur » Elégie VII Retenons : Le Deuil des primevères (1898), une œuvre abondante et très inégale 7. POETES SECONDAIRES Dans la mouvance du symbolisme, la littérature française abrita une constellation de poètes de moindre importance, mais non dénués de charmes. Pour ne pas nous disperser, nous ne retiendrons d’eux que leur(s) maîtresse. § § § § § § § § § § § Maurice de Guérin (1810-1839) : Le cahier vert (œuvre en prose, 1833-1835) Jean Richepin (1810-1839) : La chanson des gueux (1876) Charles Cros (1842-1888) : Le coffret de Santal (1873) Inventeur du premier phonographe, avant Edison, il donna son nom à un prix récompensant le meilleur disque de langue française de l’année. Son poème le plus connu : Le Hareng Saur Germain Nouveau (1851-1920) : Les Valentines (1887) Georges Rodenbach (1855-1898) : Le Règne du Silence (1891) Jean Mauréas (1856-1910) : Les Syrtes (1884) Albert Samain (1858-1900) : Au jardin de l’enfant (1893) Maurice Maeterlinck (1862-1949) : Douze chansons (1896) Stuart Merrill (1863-1915) : Les Gammes (1887) Francis Vielé-Griffin : Joies (1889) Sans oublier les premiers chanteurs de cabaret, notamment ceux du chat Noir : § Le grand Aristide Bruant (dont on possède la voix sur rouleau). Citons de lui : La goutte d’or et Rue Saint Vincent. § Jean-Baptiste Clément qui composa en 1866 Le temps des Cerises. Chanson qui fut l’hymne de la commune en 1885 § Eugène Pottier, compositeur de l’Internationale 12 8. LE THEATRE Après avoir déchaîné les passions dans les premiers temps du romantisme, le théâtre du XIXème s‘orienta vers un théâtre de vaudeville. Leurs meilleurs représentants furent : Eugène Labiche (1815-1888), auteur de : 1851 : Un chapeau de paille d’Italie Le voyage de monsieur Perrichon La cagnotte Et Georges Feydeau, auteur de : Un fil à la patte (1894) Le dindon (1896) Dans une production inégale, la seconde moitié du XIXème nous légua quelques œuvres importantes : 1858 : La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils (1824-1895), fils d’Alexandre Dumas père (auteur des trois mousquetaires) 1893 : Madame sans gêne de Victorien Sardou (1831-1908) Cyrano de Bergerac de Rostand (1868-1918), adapté au cinéma par Rappeneau avec Depardieu dans le rôle principal. 1896 : Ubu Roi d’Alfred Jarry (1873-1907) qui marqua l’événement du surréalisme au théâtre. 13