Santé mentale.

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Faut-il publier ce genre d'images devenues banales à Port-Gentil pour que le pouvoir prenne ses responsabilités ? Un malade mental en tenue d'Adam, en plein centre-ville. Photo de droite : Ils ont envahi le
centre-ville parfois avec armes et bagages, sans pour autant que cela ne retienne l'attention des gouvernants. Une indifférence qui en dit long sur l'incapacité de ces derniers à construire le bonheur de tous.
Liliane Nkorouna
e nombre de malades
mentaux dans la capitale
économique augmente
chaque jour à un rythme qui
donne le tournis.« Encore un
nouveau fou ! » Il ne se passe
pas un jour sans pour autant
que l'on entende un habitant de
la cité s'écrier ainsi. Et en l'absence d'un hôpital psychiatrique et devant les familles
démissionnaires, on peut imaginer le calvaire vécu par ces
compatriotes qui ont perdu le
nord et surtout le caractère insoutenable du spectacle odieux
qu'offre au quotidien cette situation.
La présence massive des malades mentaux au centre-.ville
apparaît comme un pied de nez
à l'administration qui est incapable de trouver une solution à
un phénomène qui non seulement terni l'image de la ville
mais pose un vrai problème de
sécurité. Beaucoup se promènent complètement nus en
plein centre-ville, parfois avec
des gourdins en main. D'autres
n'hésitent pas à faire leurs besoins à ciel ouvert sans pour
autant que cela ne choque ceux
qui s'occupent de la gestion de
la cité. «Nous sommes arrivés
L
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Un reportage publié récemment dans des médias étrangers
n ' a pas hésité de présenter «
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comment les malades mentaux
sont traités comme des animaux au Gabon ». Toute chose
qui montre combien la situation est critique et nécessite que
les gouvernants s'y penchent. Il
va sans dire que Port-Gentil, à
l'instar de la capitale en souffre
profondément. Ce d'autant
plus que même les cabanes
construites dans l'enceinte de
l'ancien hôpital où étaient enfermés de nombreux malades
mentaux , ont été vidées . Certains malades mentaux qui s' y
trouvaient sont morts d'inanition puisque personne ne songeait à nourrir ces êtres
humains qu'on avait mis en
cage. Aujourd'hui, dans la rue,
ils ne meurent plus de faim
parce que se servant dans de
nombreuses poubelles qui
inondent la ville. Mais dans la
rue , vivant comme des animaux , ils nous rappellent
chaque jour que les vrais malades mentaux sont, sans aucun
doute , du côté de ceux qui se
croient sains.•
Trois questions au président de l'association Okoumé,
Darius :Engueng Mintsa
Une autre faisant les selles en plein Carrefour des Douanes,
toujours au centre-ville
à un point où l'indécence ne
choque plus. La nudité est devenue banale et le spectacle
des compatriotes vivant comme
des animaux ne dérange personne. Quelle société!», s'exclame un compatriote devant
une «folle» en tenue d'Eve.
Les Port-Gentillais n'oublient
pas que la construction d'un
hôpital psychiatrique était
l'une des mesures fortes prises
lors du premier conseil des ministres délocalisé qui s'est tenu
à Port-Gentil en janvier 2010 .
Mais six ans après, même la
première pierre de cette struc-
ture se fait encore attendre. «
Cette décision à sans ·aucun
doute été motivée par le nombre inquiétant des malades
mentaux errant dans la ville.
Une décision saluée par tous,
mais qui malheureusement,
comme bon nombre de promesses des émergents, n'a pas
été suivie d'effet. C'est bien là
une illustration patente de
l'échec du pouvoir car comme
le disait un penseur, on juge du
degré de civilisation d'une société à la manière dont elle
traite ses fous »,analyse un enseignant de philosophie.
Le PDG est une bête blessée que nous voulons
assommer par un coup de grâce en août 2016 »
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Professeur d'histoire-géographie, ancien proviseur du lycée Thuriaf Bantsantsa, aujourd'hui
doctorant en sciences de l'éducation, Darius Engueng Mintsa vient de créer une association
qui fait dans la formation àla citoyenneté des Gabonais. Dans /'entretien qu'il nous aaccordé, il donne les raisons de la mise sur pied de cette nouvelle structure et son positionnement par rapport aux échéances q~i pointent àl'horizon.
LN
Pourquoi Okoumé et pourquoi
avoir choisi de créer une association au lieu d'inté2rer une