X Chimie PC 2004 — Corrigé
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X Chimie PC 2004 — Corrigé
c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/17 X Chimie PC 2004 — Corrigé Ce corrigé est proposé par Alexandre Hérault (Professeur en CPGE) ; il a été relu par Antoine Éloi (ENS Ulm) et Mickaël Profeta (Professeur en CPGE). Cette épreuve est composée de deux problèmes indépendants. Comme chaque année, l’un traite de chimie générale et l’autre de chimie organique. Le problème de chimie organique est le plus long. La première partie s’articule autour du magnésium et de son utilisation dans un chauffe-plat chimique. • Dans un premier temps, on étudie la thermodynamique de la magnésie, l’oxyde de magnésium. On exprime l’enthalpie réticulaire du cristal à l’aide d’un cycle thermodynamique classique, puis on propose un protocole expérimental de calorimétrie pour obtenir l’enthalpie standard de combustion du magnésium. • Dans un deuxième temps, on étudie un diagramme binaire magnésium/nickel donné dans l’énoncé et on trace en particulier des courbes de refroidissement. L’accent est mis sur la variance des différents systèmes. • Enfin, on étudie un chauffe-plat chimique fondé sur l’action oxydante de l’eau sur le magnésium. On en fait une première étude thermodynamique, puis une étude cinétique. La passivation ainsi que les courbes intensité-potentiel sont alors utilisées. Nombreuses sont les questions qualitatives sur les phénomènes étudiés, ce qui fait de cette partie un problème d’une difficulté assez élevée. Le problème de chimie organique traite du furane. Il est divisé en trois parties. • Dans la première, on étudie la structure électronique de la molécule. Après avoir écrit le déterminant séculaire, on utilise le diagramme d’orbitales moléculaires donné en énoncé pour prévoir la régiosélectivité de l’attaque d’un électrophile sur le furane. On s’intéresse également, par des considérations énergétiques, au caractère aromatique du furane. • La deuxième partie est courte et traite des réactions de Diels-Alder mettant en jeu le furane. Certaines questions, peu classiques, sont délicates. • Enfin, dans une troisième partie, on étudie la synthèse de l’ent -phytoprostane E1 à partir du furane. De nombreuses questions de mécanisme sont posées ; là encore, certaines sont difficiles. Les réactions utilisées sont très variées et la synthèse proposée est relativement complexe. Cette épreuve est d’un niveau très élevé et a probablement déconcerté bon nombre de candidats. Elle constitue de ce fait un bon entraînement pour qui veut se préparer à passer des concours réputés difficiles. S’entraîner sur des épreuves délicates permet d’apprendre à gérer la difficulté : nous vous conseillons vivement de ne pas rester bloqué trop longtemps sur une question et de passer à la suite pour avancer dans le problème. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/17 Indications Premier problème I.1 Faire un cycle thermodynamique. I.2.b Considérer les expériences entre le magnésium et HCl, puis entre la magnésie et HCl. Ces réactions forment le chlorure de magnésium. II.1 Utiliser la règle de Gibbs pour exprimer la variance et ne pas oublier que le diagramme est tracé à pression fixée. III.1.b La réaction du sodium sur l’eau est violente. III.1.c Décomposer les demi-équations électroniques des couples en fonction des réactions d’atomisation, d’ionisation et de solvatation. Il faut aussi considérer la solvatation des électrons ; pour cela, utiliser le couple H+ /H2(g) . III.2.a Il s’agit du phénomène classique de protection contre la corrosion. Quelle est la solubilité de l’hydroxyde de sodium dans l’eau ? III.2.b La couche d’oxyde doit être étanche pour protéger efficacement le métal. III.2.c Les chlorohydroxydes complexes sont également obtenus lors de l’hydrolyse des produits d’addition d’organomagnésiens. Quelle est alors leur solubilité ? III.2.d Penser à la surtension cathodique. Les électrons circulent de l’anode de magnésium à la cathode de fer. III.2.e Le magnésium peut-il réduire des ions du fer en solution ? Deuxième problème I.4.a Un électrophile réagit principalement par son orbitale vacante la plus basse. I.5.a L’énergie totale s’obtient en faisant la somme des énergies orbitalaires de chaque électron. I.5.b Raisonner comme à la question précédente. Si les électrons ne sont pas délocalisés, les orbitales occupées sont du même type que celles de l’éthène pour les liaisons C=C. Les électrons de l’oxygène occupent une orbitale d’énergie αO . I.6.b Quelle est la caractéristique principale des protons aromatiques en RMN ? Cette propriété se retrouve-t-elle dans le spectre du furane ? II.3.b Lorsque l’on chauffe longtemps, on se place dans des conditions de contrôle thermodynamique. II.3.c Pour favoriser la réaction de rétro Diels-Alder, on augmente la température. III.1.a Quel composé toxique est susceptible de se dégager ? III.1.c Il s’agit d’une acylation de Friedel et Crafts sur un composé aromatique. III.2 La sélectivité souhaitée impose que le réducteur ne doit pas être trop puissant. III.4.b 14 est obtenu à partir d’un acétal analogue à 12 mais lié sur l’autre atome d’oxygène. III.6 La réaction est analogue à la synthèse de Williamson. III.7 Quelle sélectivité d’attaque de la cétone conjuguée désire-t-on ? Cette sélectivité est-elle compatible avec celle observée lors de l’action de dérivés lithiés ? III.9 La liaison Si−F est très stable. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K 3/17 Publié dans les Annales des Concours Premier problème Du magnésium au chauffe-plat chimique I. La magnésie ou oxyde de magnésium I.1 Afin de calculer l’enthalpie réticulaire du cristal MgO, on utilise un cycle thermodynamique de Born-Haber. ∆ret H◦ MgO(s) Mg2+ (g) + O2− (g) EI1 + EI2 +Eatt,1 + Eatt,2 −∆f H◦ (MgO(s) ) Mg(s) + 1 O2(g) 2 1 2 Mg(g) + O(g) ◦ ◦ ∆dis H (O2 ) + ∆sub H (Mg) On a donc 1 ∆dis H◦ (O2 ) + ∆sub H◦ (Mg) + EI1 + EI2 + Eatt,1 + Eatt,2 2 où EI1 et EI2 sont les énergies de première et deuxième ionisation du magnésium, et Eatt,1 et Eatt,2 les énergies de premier et deuxième attachement électronique de l’oxygène. ∆ret H◦ = −∆f H◦ (MgO(s) ) + Application numérique : ∆ret H◦ = 3 895 kJ.mol−1 On retrouve bien la valeur donnée dans l’énoncé. L’énergie réticulaire est positive dans le sens de la dissociation du cristal. La réaction est endothermique car il faut rompre des liaisons. I.2.a La réaction de combustion du magnésium s’écrit 1 O2(g) ⇋ MgO(s) 2 La chaleur de réaction à volume constant est, par définition, ◦ ∂U QrV = ∂ξ T,V Mg(s) + (R) On l’assimile par la suite à l’énergie interne standard de réaction ∂U ∆r U◦ = ∂ξ T,P Or, l’énergie interne standard de réaction est reliée à l’enthalpie standard de réaction par la relation : P ∆r U◦ ≃ ∆r H◦ − RT νi gaz où νi est le coefficient stœchiométrique algébrique du constituant i dans la réaction étudiée. νi est positif pour un produit et négatif pour un réactif. Pour la combustion du magnésium, on a 1 QrV = ∆comb H◦ + RT 2 Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 4/17 I.2.b Réalisons deux expériences dans le calorimètre : l’attaque de HCl sur le magnésium puis sur l’oxyde de magnésium. Mg(s) + 2 HCl(aq) ⇋ MgCl2(s) + H2(g) (1) MgO(s) + 2 HCl(aq) ⇋ MgCl2(s) + H2 O(ℓ) (2) La réaction de formation de l’eau est 1 H2(g) + O2(g) ⇋ H2 O(ℓ) 2 La réaction de combustion du magnésium s’écrit donc (3) (R) = (1) − (2) + (3) d’où ∆comb H◦ = ∆r H◦1 − ∆r H◦2 + ∆f H◦ (H2 O(ℓ) ) À 25◦ C, on introduit dans le calorimètre une masse m de magnésium et 100 mL de la solution d’acide chlorhydrique. On mesure la température finale du système. Puis, on réalise la même expérience avec une masse m′ d’oxyde de magnésium. En supposant que l’enceinte est adiabatique et en connaissant les capacités calorifiques à volume constant, on détermine ∆r U◦i pour chacune des réactions. Ces données permettent d’accéder à ∆r H◦i et donc à ∆comb H◦ en connaissant l’enthalpie standard de formation de l’eau liquide. II. Alliage magnésium/nickel II.1 La variance d’un système est donnée par la règle de Gibbs v =c+2−ϕ avec c le nombre de constituants physico-chimiques indépendants et ϕ le nombre de phases. 2 représente les paramètres température et pression du système. c est obtenu en effectuant la différence n−r, où n est le nombre de constituants physico-chimiques et r le nombre de relations indépendantes. Ici le diagramme est tracé à P = 1 bar, ce qui diminue de 1 la variance du système : on parle de variance réduite et on la notera dans la suite du problème v ′ . Lorsqu’un solide est en équilibre avec la phase liquide, cela compte pour 1 dans la valeur de r. La variance représente le nombre de paramètres intensifs indépendants qu’il est possible de fixer pour déterminer totalement l’état d’équilibre du système. • Domaine 1 : Ni(ℓ) + Mg(ℓ) n=2 r=0 et v′ = 2 ϕ=1 et • Domaine 5 : Ni2 Mg(s) + Ni(ℓ) + Mg(ℓ) n=3 • Domaine 6 : ϕ=2 et Ni(s) + Ni(ℓ) + Mg(ℓ) n=3 • Domaine 9 : r=1 r=1 Ni2 Mg(s) + Ni(s) n=2 r=0 v=3 ϕ=2 et ϕ=2 v′ = 1 v=2 v′ = 1 v=2 v′ = 1 v=2 Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .