Revirement de politique dans la famille Mulliez ? Pour la

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Revirement de politique dans la famille Mulliez ? Pour la
Revirement de politique dans la famille Mulliez ?
Pour la première fois de son histoire la famille
sacrifie une de ses entreprise !
Le tribunal de commerce de Lille a placé mercredi en liquidation le
groupe de distribution hi-tech Surcouf.
Aucun candidat ne s'est présenté pour la reprise de l'enseigne distribution hi-tech
Surcouf, en redressement judiciaire depuis fin février. Du coup, mercredi, le tribunal de
commerce de Lille a placé le groupe en liquidation. Le tribunal, lors de son délibéré, a
par ailleurs prononcé la poursuite jusqu'au 30 novembre de l'activité de l'enseigne qui
emploie encore 379 personnes. Le groupe Surcouf était à vendre depuis le mois de juin,
après l'échec d'un projet de cession de trois de ses magasins. Fin juillet, le groupe avait
reçu un délai supplémentaire avec le report de l'examen des offres de reprise au 10
octobre.
En marge de l'audience du tribunal de commerce, une quarantaine de salariés, sur les
379 que compte Surcouf, étaient présents pour apprendre le plus rapidement possible le
sort réservé à l'enseigne, dont le siège social est à Lille. Installés face au tribunal et
portant des pancartes très critiques à l'égard du propriétaire de l'enseigne, Hugues
Mulliez, accusé d'erreurs de gestion et copieusement sifflé lors de son arrivée au
tribunal, ils ont manifesté leur détresse après la décision. Ces salariés, venus pour la
plupart de Paris, avaient déposé un préavis de grève dès lundi pour venir manifester.
Les larmes aux yeux
"C'est 20 ans qui sont partis en fumée", a regretté Olivier Chagnoux, représentant CFECGC et membre du CCE, avec une pensée pour les "salariés qui
restent et ceux qui sont déjà partis"."Je suis profondément écoeuré (...) Le tribunal nous
a demandé encore une fois de faire un effort pour que tout se passe bien jusqu'à fin
novembre. (...) On va essayer que tout se passe le mieux possible, que les salariés de
Surcouf aient le meilleur avenir possible".
De son côté, les larmes aux yeux, Hugues Mulliez, dans une courte déclaration devant
les journalistes, s'est principalement adressé aux salariés, qu'il n'a pas croisés en
sortant."J'ai une pensée pour tous les salariés qui ont tout donné, eux et leur famille, et
qui ont eu de l'espoir jusqu'au bout. Je les remercie pour leur implication, pour le travail
que nous avons fait ensemble", a-t-il déclaré. "J'ai mis tout mon cœur, mes tripes et
toutes mes ressources. C'est très difficile aujourd'hui d'en arriver là", a-t-il ajouté,
préférant ne pas répondre aux attaques des représentants de salariés."Tout a été fait à
l'envers. Fallait faire un audit, savoir où ça va pas", l'a vertement critiqué Olivier
Chagnoux, lui reprochant le déplacement coûteux selon du siège social de Paris à Lille.
"On lui a dit, on lui a écrit (...) Le PDG de Surcouf, c'est un sourd qui ne veut pas
entendre"."C'est un gâchis total. On perd une grande enseigne informatique", a estimé
Yann, logisticien chez Surcouf.
Perte nette de 20 millions d'euros
Hugues Mulliez, qui gère également les magasins Youg's et dont la famille a créé le
groupe Auchan, avait racheté l'entreprise au groupe PPR (Pinault Printemps Redoute)
en 2009. "On a alerté pendant trois ans sur l'état de la société, les projets qu'ils mettaient
en place. Aujourd'hui, ce n'est pas une surprise", a indiqué à l'AFP Christophe
Desmoires, délégué CFE-CGC, qui ne se faisait guère d'illusion avant l'audience.
Le groupe avait été placé en redressement judiciaire le 29 février, à la suite de la rupture
du crédit-fournisseur dont il bénéficiait. En 2010, il avait affiché une perte nette de 20
millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 160 millions d'euros, conduisant à la mise en
œuvre d'un plan social et à la fermeture de deux de ses magasins.