Résumé philo - WordPress.com
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Résumé philo : Introduction : Publicité → Plus persuasive que convaincante => Genre épidictique (discours d’éloge, discours spectacle) plutôt que délibératif (argumentation proprement dit, de type judiciaire par exemple). Argumentation publicitaire et communication : Pub = argumentation axé sur le contact (=> aspect phatique ou conatif de Jakobson) BUT : - Faire acheter en dissimulant la transaction commerciale derrière une apparence d’information. (Art de la manipulation, de dissimulation) - Que l’auditeur passe de l’information à l’action. La directive du message est souvent dissimulée (implicite) derrière la dimension constative (explicite). → Passage du Croire au Faire (donc passage à la décision d’achat) → suppose que le consommateur ne réfute pas le message et que l’objet soit devenu à ses yeux un objet de valeur. Le sujet est simultanément valorisé par l’acquisition de l’objet → faire croire au client qu’il va se valoriser lui-même par l’objet (identification). On passe donc d’un rapport objectif à un rapport symbolique au monde. Le consommateur est relié aux autres sujets => L’ETRE du sujet se détermine en fonction de l’AVOIR. Influence du canal ou du support « Milieu » dans lequel circule le message est déterminant. (Couleurs, graphisme, style, demande de perception,…). La pub sur internet ne fonctionne pas de la même façon que celles des magazines. Influence du produit sur le message 2 catégories de produits (parle ici de produits matériels pas de « services ») : - ceux qu’on détaille difficilement (parfums, produits liquide,…) → description globalisante, synthétique → mettra l’accent sur fonction ou leur signification symbolique => Discours plus flou, par métaphore, figures rhétorique,… - Les produits « découpables » (autos, ordinateurs, appareils photo,…) qui permettent une description analytique → discours plus détaillé, parler de ce qui les compose. Influence du destinataire sur le message Discours publicitaire « calculé » en fonction du public visés et de leur « sociostyles » : - Les Activistes : dynamiques, sensibles aux arguments pratiques, inédits, qui joue sur le nouveau ; Les Matérialistes : arguments sécuritaires, fonctionnels, utilitaires, vulgarisateurs ; Les Rigoristes : conservateurs, arguments autoritaires, moralisateurs, bien structurés, ils tiennent aux règles de la société ; Les Décalés ; - de 40ans, sensible à l’humour et à l’esthétique, anticonformistes, hédonistes, individualistes, le plaisir fait partie de leur vie ; Les Egocentrés : jeunes issus de milieux populaires et touchés par la crise, arguments spectaculaires et sentimentaux. En général → Message déterminé par les « idéologèmes » qui sont liés aux transformations des mentalités (ex : souci d’écologie du public donc on met du vert) Un dialogisme feint => Un dialogue faux Souvent le message publicitaire fait croire au récepteur qu’il peut répondre, qu’il se trouve dans une communication de dialogue. → S’agit d’une illusion ! Se crée par : - Un mot ou un acte de salutation (produit annoncé par un « Bonjour ») → donne l’impression d’une ébauche d’interaction et de réponse possible. - Un mot ou un acte directif : Impératif et 2ème personne → illusion de contact - Un acte ou une formule interrogative : présupposent une réponse du récepteur. - Un acte ou une formule énigmatique : pub-devinette,… De mande de participation, de résolution du public. - La mise en scène de la réaction potentielle du récepteur. (autoréférence) ex : « Attention, ceci est une pub pour… » Elle se montre donc en tant que pub, elle anticipe la réaction du récepteur et la désamorce. - Le « teasing » (teaser) → fragmenter le message pour créer un effet de suspense. - Le « storytelling » → créer l’illusion d’un monde fictif, grâce aux techniques du récit. Les tensions et les contradictions de la vie réelle sont neutralisées dans l’euphorie et la magie d’une « histoire » dont le consommateur devient le héros.→ Notre égo est valorisé, on est valorisé. Quelques particularités linguistiques dans les annonces publicitaires - Pronom ON → Donne l’illusion d’un consensus, d’une entente généralisé ce qui tent à effacer la transaction commerciale. Qui est le « on » ? Il est synonyme de consensus. On est dans le flou, dans le général et donc tout le monde est d’accord. Pronoms personnels IL et ELLE sans antécédent, donc vides de références, permettent une identification → retrouve souvent le stéréotype de la femme passive et de l’homme actif. JE/MOI → permets de suggérer une voix off qui s’adresse à tout le monde. Pronoms VOUS/VOTRE → Message fait passer de lecteur à consommateur. On passe de l’information à la consommation. On tente donc d’effacer le côté commercial. → Tentent d’établir une identification du sujet avec l’objet ou le produit. Les constituants du discours publicitaire Pub fait autant appel au texte qu’à l’image. (Pub souvent mixte) Image → proximité avec son référent, relation analogique (ressemblance) => grand pouvoir de mémorisation => Fonction de présenter, d’exhiber la marchandise (« fonction voici ») Mais on ne peut pas laisser l’image seule, il faut un texte pour cadrer l’interprétation de l’image. L’image est soumise au texte. - Slogan : Condense les fonctions phatiques (interpellation) et conative (injonction). Simple, bref, sonorités et rythmes. => Facilité de mémorisation. Evoques la musicalités. Accroche (Head-line) : Début d’annonce. Devise du produit : apsect ponctuel, engageant, immédiat. Phrase d’assise (Base-line) : Fin d’annonce, indique un contenue générique. Aspect duratif. Rédactionnel : Texte qui analyse et développe rationnellement le produit. Logo : Image-mot. Condense (plus que le slogan) l’identité d’un produit = sa signature. On centre un maximum d’information dans le logo. Contamination entre les sphères de l’analogiques et du digital : - Verbalisation de l’iconique (image imitant les mots - « Iconisation » du verbal (mots devenant l’image (+ fréquents)) Parcours de lecture et argumentation Balayage oblique ou en Z, de gauche à droite - Gauche : zone d’ombre, lecture minimal. Certains parcours de lecture perturbent les habitudes de lecture. Rhétorique de l’argumentation publicitaire Art de convaincre et manipuler par le langage. Pub transporte dans un monde idyllique sans toutefois faire croire que monde existe réellement → Le consommateur adhère, pas à la réalité proposé. Mais aux valeurs sousjacentes, implicites, idéalisées qu’elle suggère. Enoncé intersubjectif (subjectif pour la croyance, sentiments, opinions,..), pour un auditoire anonyme et universel Langue = instrument de pouvoir. => Déterminer l’auditoire est fondamental. Mise en texte de l’argumentation publicitaire Schéma d’argumentation → mettre en relation un certains nombres de données (articulé par des connecteurs logiques) avec une conclusion. Ces connecteurs logiques indiquent la manière dont il faut comprendre les propositions et elles doivent être mises en rapport avec la conclusion. Ex : « Dulcinée a la peau douce, MAIS je ne l’aime pas ». Paradoxe crée un mot d’esprit, qui en appelle à l’intelligence du lecteur (topos implicite : « les hommes aiment les femmes qui ont la peau douce »). Deux mécanismes essentiels de l’énoncé publicitaire : Syllogisme et Enthymème. Syllogisme : Raisonnement qui a 2 prémisse + 1 conclusion ex : A=B or B=C donc A=C. Déduction. Tout est explicite et le passage par des référents extérieurs est inutile. Enthymème : Syllogisme réduit à 2 propositions. Absence de données explicite. Raccourcissement de l’énoncé et de l’argumentation. Enthymème « Toutes les vertus sont dans les fleurs Toutes les fleurs sont dans le miel Le miel Trubert » Syllogisme « Toutes les vertus sont dans les fleurs (or) toutes les fleurs sont dans le miel (donc) toutes les vertus sont dans le miel Le miel Trubert évidemment » Conclusion remplacée par la marque de miel. Topoï : lieux ou scénarios communs qui soutiennent les argumentations publicitaires. Ex : « J’aime ma femme, j’aime ma Kronenbourg. Ma femme achète la Kronenbourg par 6, C’est fou ce que j’aime ma femme. » → Présupposés sexistes (topoï sont le plus souvent des préjugés ou des idées toutes faites) « Il n’y a pas de bulles dans les fruits Alors il n’y a pas de bulles dans Banga » « Moi j’aime le naturel et mon visage aime Monsavon » → Des étapes, nécessaires au raisonnement, sont passées sous silence (Or il n’y a que des fruits dans Banga) → enthymème. Enthymème : Permet de faire participer le lecteur mais aussi permet de dissimuler une affirmation dont la vérité pourrait être remise en cause (Banga ne contiendrait que des fruits). → Rend juridiquement et moralement intouchables les énoncés. Storytelling : énoncés pub se font descriptifs (décor, cadre, circonstances spatiales, temporelles,..) → Favorise l’identification au personnages et l’adhésion au propos. Récit peut prendre l’allure d’une biographie de personnages légendes qui deviennent fondateur de la marque. Le produit peut être absent du récit. Enthymème narratif : Elude (passer sous silence) un élément ou un moment de l’histoire, que le lecteur comblera sans difficulté. Récit = un enchaînement temporel déclenché par l’apparition d’un élément perturbateur qui brise l’équilibre initial et crée une tension. Tension orientée vers la fin. Discours publicitaire dissimule une de ses prémisses essentielles : l’opération commerciale que suppose toute adhésion au message et qui est l’objectif terminal du message. => L’ellipse ou l’enthymème apparaît comme une opération ludique ou énigmatique mais a dans la publicité pour fonction de dissimuler la fonction commerciale. Constituants du récit : - Contexte spatial et temporel - Mise en forme biographique et présence de personnages - Mise en forme narrative : Situation initiale (équilibre) > perturbation de l’équilibre et suite de transformations > Situation finale (équilibre et sanction morale éventuelle) - Disposition et mise en tension des étapes du récit en fonction d’une fin. - Mise en forme causale (qui annonce un rapport de cause à effet) de la succession. - Epreuve qualifiante > épreuve principale > épreuve glorifiantes (sanction morale) + schéma actantiel - Poétique d’Aristote : Début > milieu > fin. Passage du malheur au bonheur (ou inversement). - Formules topiques + enthymèmes narratifs (le principal est celui qui dissimule l’acte d’achat). - Allusions et parodies de textes célèbres. Quelques procédés linguistiques utilisés par la publicité - - « Si » hypothétique « Le bonheur, SI je veux » (Club Med). Symbolyse d’une certaine façon toute pratique publicitaire → la marque n’est pas en elle-même porteuse d’aucune propriété euphorique. Mots valises (néologisme formé par la fusion de 2 mots) et néologisme (mot nouveau). Renoue avec une force proche de celle des origines rythmique du langage de la petite enfance (ludique, musical, rythmique…). Contribue à attirer l’attention sur le signifiant et à court-circuiter l’étape rationnelle de l’argumentation. => Neutralise le jugement critique de l’auditeur/lecteur par le biais d’un plaisir enfantin. L’image publicitaire 2 niveaux : Dénotation (perçu) = lecture littérale, immédiate. Connotation (conçu) = signification secondaires, symboliques D’autres théoriciens ont proposé une analyse en termes de codification stratifiée, par couches (codes = choses déjà vues, entendues que l’image pub réactualise). → Message pub a pour fonction d’interpeller le public plutôt que de l’informer. L’image (argument) privilégie la séduction et l’impact affectif, plutôt que l’explication et les images pub peuvent proposer des énigmes visuelles → l’image déclenche chez l’interprétant de nombreuses questions : que représente l’image ? qui ? où ? quand ? quoi ? (et aussi « topiques ») quels sont les clichés, stéréotypes, les lieux communs.. ? (ceux valorisant le produit) comment la présentation visuelle incite à valoriser ce qui ne se voit pas et à conduire à l’acte d’achat tout en dissimulant cette opération, etc. => Plus il y a d’enthymèmes visuels, plus leur réussite argumentative dépendra des interprétants et de leurs compétences à décoder l’image. Rôle de la rumeur : (ex : Campagne Benetton) Argument implicite dans le message visuel. Se répercute sur le produit et joue sur la mémoire du public cible. L’image s’impose sur le texte (évolution de la sensibilité du public) : - Annonce accordant une place prédominante à l’image - Esthétisation du message (au détriment de l’information) - L’image ne se réfère plus nécessairement au produit - Participation active du récepteur - Enjeu commercial → acte socioculturel Argumentation iconique (par l’image) → joue sur les associations, les analogies (rapport de ressemblance entre 2 ou plusieurs choses), l’induction (part de l’observation de faits pour en tirer une proposition ; généralisation) plutôt que sur la déduction (tirer les conséquences de quelque chose). Conclusions Stade interlocutif (1er contact) : - priorité accordée au processus de recommandation sur celui de l’information. => Produit idéalisé, transformer en objet de valeur plutôt que de faire l’objet d’une description, d’une explication. → Ce fait en jouant sur l’espace, l’univers ou le contexte ; métaphores, métonymies, hyperboles… - Valorisation et idéalisation du produit → implique la dissimulation de la transaction commerciale. - Anticipation de la consommation et de son résultat supposé. On présente un public ayant consommé le produit et transformé positivement grâce à cette consommation. Philosophie et Publicité : Quel(s) rapport(s) ? Logos contre doxa Quessada (se référant à Platon) : analyse le discours publicitaire en le mettant en rapport avec le discours philosophique. Distinction entre la philosophie authentique (Socrate) et la sophistique : Sophistique : ne se soucis pas de la vérité mais seulement de l’emporter. Discours de séduction utilisant les armes de la rhétorique, allant dans le sens de l’opinion = la doxa. Socrate et Platon défendent un discours de vérité, « élitiste », la raison, le logos. Doxa = tout ce que le logos platonicien rejette : - Apparences sensibles - Diversité, changement - L’image - L’intérêt La doxa et le discours sophistique → s’imposent généralement dans les discours démocratiques. => La pub serait donc en quelque sorte une manifestation concrète de l’idée démocratique dans la mesure où tout le monde peut se retrouver dans le discours qu’elle sous entend, ce qui n’est pas le cas du discours platonicien ou socratique, dont Quessada dénonce ici l’aristocratisme et l’élitisme. Discours publicitaire et discours philosophique Discours publicitaire : - Ne connaît ni la négativité, ni la contradiction => il est alogique (sans logique). - Pas un dialogue → ne permet de réagir que par un acte d’achat. Or le langage est par définition dialogue → de ce point de vue, la pub apparaît comme une violence. => Faux dialogue. Les marques interpellent mais en réalité on ne peut pas répondre (sauf par un acte d’achat). - Exalte la jeunesse et la folie Discours philosophique : - Consacre le « vieux sage » L’ironie (Important dans la philosophie socratique) Acte de distanciation, de mise en question de fausses certitudes. Socrate l’utilisait pour provoquer le désir de vérité, de connaissance. Pub l’utilise pour capter et orienter le désir, pour innocenter l’acte d’achat. L’ironie détruit l’esprit de sérieux => on détruit en même temps l’esprit critique du consommateur, ce qui permet l’acte d’achat. Le langage rend l’objet, la chose désirable. Si elle n’était que ce qu’elle est, elle ne pourrait être désirable. => Fait passer la chose de l’ordre du besoin à celui du désir. L’objet désiré par le sujet n’a de valeur que parce qu’il est désiré par un modèle médiateur → Structure triangulaire. Une raison partagée Quessada fait remarquer : Philosophie et publicité → partage une même confiance dans le logos. Le manque, le désir, la pureté Philosophies et pub : se développent tours deux sur la base d’un manque. Philo : Manque de « sagesse » Pub : Manque d’être, d’objet, etc. → Nous manquons de tout et nous manquons toujours de quelque chose. On ne désire pas uniquement des objets mais aussi d’être reconnu/désiré par d’autres humains. Chaque humain veut être reconnu par l’autre. L’objet désiré par le sujet n’a de valeur que parce qu’il est désiré par un modèle médiateur ; cet objet ne serait pas un objet de désir pour le sujet si le modèle médiateur ne le désignait pas comme objet désirable. Images sous contrôle Visuel : correspondrait exactement à ce que Platon voulait pour la philosophie : une réduction du sensible à l’idée. Il est soumis au texte, il obéit à un discours précis et ne peut s’en écarter. → Lui donne un sens → empêche d’imaginer autre chose que ce que le texte impose. Les essences et les marques La publicité cherche à dépasser les apparences (c’est un paradoxe) afin d’atteindre l’essence. Essence = Idée/vérité, ce qui se trouve derrière les apparences, ce qui est stable. Terme de philosophie. = Condition qui rend possible tel ou tel objet. L’homme n’a pas d’essence car il n’a pas été créé par un projet. L’essence vient du modèle. Mais en pub, c’est la marque qui est l’essence. Images et discours publicitaires → ne sont la que pour conduire à la marque → confère son identité au produit. La marque est ce qui donne sens au produit. Illustration 1 : Woolmark Il ne faut pas se fier aux apparences. Rétablir une réalité dissimulée par le visuel. Illustration 2 : Smirnoff Bouteille = lunette permettant de voir les essences intelligibles, ou la vérité qui se cache derrière les apparences. → Celui qui consomme se singularise. La pub présente la marque : ce qui correspond à l’essence ou à l’idée. Elle doit transformer l’image en visuel. L’objet doit s’effacer devant la marque, ou conduire à celle-ci. La marque est l’idéal du produit, son idée (parfois les 2 fusionnent, c’est le cas quand la marque devient une catégorie générique: Bic, Post-it) ; dans ce cas la marque devient la référence qui rejette tous les concurrents au rang de copies. Signatures : les valeurs ou les qualités auxquelles se reconnaissent les produits, les marques et les producteurs. => Marque de fabrique ex : La différence – « Think different » (Apple), la folie (Perrier), le bonheur (Club Med) etc. La dialectique publicitaire et les « mots d’esprit » Dialectique – créer des oppositions pour ensuite les dépasser (thèse, antithèse, synthèse). Créer des oppositions que dans la mesure où elle en propose d’avance la résolution rassurante. Mots d’esprit : - faire comprendre quelque chose en ne l’exprimant pas - Peu de moyens utilisés pour dire beaucoup - Sert à contourner l’interdit - Economie de moyens → Utiliser en publicité car c’est amusant, court, économe, etc. On se retrouve dans l’ambigüité, le non sens, la contradiction, le paradoxe etc. Et pour cela on utilise : l’oxymore (associer 2 termes opposés), l’homophonie (mot ayant même sens), l’homographie (mot ayant même orthographe), les termes à sens multiples, l’ambiguïté etc. Le récepteur recompose le message et lève l’ambigüité en s’appropriant le produit. Relever des exemples de slogans, de visuels ou autres formes de discours publicitaires pour illustrer les figures citées. Le particulier et l’universel La pub articule la singularité de la chose et l’universalité du mot. Le produit est projeté à l’universel (ex : la bière qui fait aimer la bière… Heineken). Ce type de rapprochement paradoxal, entre un élément et la classe ou la catégorie à laquelle il appartient, permet de projeter sur l’élément singulier des qualités universelles. → Faire passer l’unique au rand de générique. Ainsi de nombreux noms de marque deviennent des catégories, des genres (Bic, frigo etc.) Démocratie et vulgarité A discuter : la pub est-elle intrinsèquement et nécessairement vulgaire ? Quelles connotations s’attachent à la vulgarité ? La vulgarité est-elle inévitable dès lors que l’on s’adresse au plus grand nombre ? Raison et désir Le discours de la pub rend compatible la raison et le désir. Capable de résoudre l’opposition entre l’idéalisme (platonicien et cartésien) et l’empirisme. Idéalisme : courant de pensée qui décrit la réalité, le monde et l’homme à partir de l’idée, de la pensée, de l’esprit, de la raison du sujet. Empirisme : courant de pensée qui prend pour fondement l’expérience concrète du monde. Développer les notions d’idéalisme et d’empirisme, en soulignant leur opposition. Illustration 3 : Campagne H&M Une star peut devenir un représentant de la norme et du quelconque. La publicité, cependant, n’oppose pas l’exceptionnel au normal. L’idéalisme dans la publicité L’empirisme et l’idéalisme se rejoignent dans la publicité. Etre et avoir se réconcilient : on est ce que l’on a. Le bonheur pour tous L’objectif final de la pub, comme la philo : le bonheur. Illustration 4 : Club Med « Le bonheur, si je veux » : le bonheur comme objectif du discours publicitaire, qui rejoint le principe fondamental de l’utilitarisme. La pub est en un sens la réalisation politique de la philosophie. En prenant en charge le désir et en le comblant, elle prend en charge et résout le potentiel de violence que comporte le désir individuel confronté aux désirs des autres. Illustration 5 : Campagne Perrier Perrier convertit la « mauvaise violence » en « bonne violence ». Approfondir le parallèle entre discours pub et les grandes lignes de la philosophie utilitariste. L’esclavemaître ou la consommation de soi Quessada : l’esclave fusionne avec le maitre → l’esclavemaitre. L’homme se crée lui même sa propre servitude. Hegel (Phénoménologie de l’Esprit) : - Combat entre 2 consciences. → Cherchent à s’affirmer et à avoir la reconnaissance de/par l’autre. → Pour obtenir la reconnaissance, il faut que dans la lutte, les deux consciences engagent leur vie. La conscience qui obtient la reconnaissance est celle qui ose mettre sa vie en jeu car elle arrive à se détacher de sa dépendance à l’égard de la vie animale (affrontant la mort sans crainte) - Ce combat montre que la conscience ne peut pas exister si elle n’est pas reconnue par une autre conscience > la conscience est conscience de soi, et ce « soi » n’est possible que moyennant la médiation de la conscience d’autrui. - Ainsi, la conscience esclave entre au service de la conscience dominante et travaille pour elle. Mais le maître consomme ce que l’esclave produit, et le détruit en le consommant. - La reconnaissance que le maitre obtient de l’esclave ne peut pas fondamentalement le satisfaire : l’esclave n’est pas une conscience qui le reconnait librement car il est traité comme une chose. - Maitre devient dépendant de l’esclave vu qu’il ne travaille pas. (il compte sur l’esclave pour assurer sa vie) - Pendant ce temps-là, l’esclave se rend maitre du monde extérieur grâce à son travail > ce qui constitue une reconnaissance durable - L’émancipation de l’esclave ne se fera qu’à la suite d’une prise de conscience absolue de la part du maitre : en effet l’esclave a tremblé de tout son être devant le maître, mais c’était pour reconnaître un autre maître, le maître absolu de toute conscience : la mort. Le rapport au temps : le temps spatialisé Dans la pub → tendance à nier la temporalité (il n’y a plus de temps, c’est un présent continu). Argument de la nouveauté → omniprésent (le temps est un vecteur orienté vers l’avenir mais en même temps cet avenir est déjà là). Illustration 6 : voiture Le « nouveau » est la répétition de l’ancien, ou plutôt le nouveau modèle témoigne du fait que l’on s’approcherait de l’essence elle-même. Le présent va donner la vérité du passé. Le passé et l’avenir sont contractés dans le « présent » de ces voitures. Cette annulation du temps (dans un universel présent) a pour corollaire le « triomphe de l’espace ». Illustration 7 (a,b,c,d) : campagne Diesel Personnages au visage de cire → intemporels « Sauvez-vous, Buvez de l’urine » = gardez vous du danger que représente l’Autre. Idée d’une consommation de soi, d’une « autophagie ». Ne pas penser, pas de sexe → s’assurer la beauté L’esclavemaitre est autosuffisant. Annulation de l’Autre. Illustration 8 (a,b,c,d) : United Colors of Benetton Propos est social et politique. Défend l’idée d’un espace commun à partager, d’une entente grâce aux différences. Remet en question la frontière séparant espace public et espace privé. La pub opère constamment le passage de l’une à l’autre. Ceux qui regardent sont les mêmes que ceux qui sont regardés. Le média fait place à l’immédiat : encore une fois, c’est la disparition de l’altérité ou de la négativité Illustration 9 et 12 (a,b,c,d) : Benetton Unification des différences opérées par le discours pub. Identités y sont réversibles : identités sexuelles, ethniques, etc. Valeurs d’entente entre les peuples, de fraternité, etc. → conséquence sur l’esthétique. Photo de l’hermaphrodite → modèle d’esclavemaitre intégrant les différences dans sa logique « monotique ». Réduction de la distance qui les sépare par un discours qui se situer entre les deux et qui tend à la fusion des opposés. → La tendance à l’unification des différences se retrouve dans les produits « 2 en 1 ; 3 en 1 » (lessive, shampoings, etc). La pub : « médium » au sens plein ; se situe entre les individus Entre les individus et le produit Entre l’image et le mot Entre producteur et consommateur Quessada : la nouvelle économie → économie de coproduction, c’est à dire une économie où les consommateurs participent à la production de ce qu’ils consomment. Illustration 13 : Ikéa Est un bon exemple de produit coproduit dans le sens expliqué ci-dessus. => Produit coproduit. « Pour gagner de l’argent emportez du travail à la maison » Illustration 14 : Galeries Lafayette Dimension « autophagique » de l’esclavemaitre → les abeilles veulent butiner le miel qu’elles ont elles-mêmes produit. → La coproduction comporte aussi l’idée que le consommateur (testé par les enquêtes marketing) fabrique lui-même les normes ou les critères en fonction desquels le producteur fabrique l’objet consommé. Certains slogans l’énoncent clairement : Vos idées sont nos idées (Candy, électroménager), Aide-toi, Contrex t’aidera, On pense comme vous (Daewoo)… - L’ironie : message dont le sens, ne correspondant pas à ce qui est exprimé, doit être « rétabli » par le destinataire, donc construit ou complété par celui-ci. - L’enthymème : expression lacunaire (ex : raisonnement) dans lequel on saute une étape, afin de laisser au destinataire le soin de le compléter. D’un point de vue psychologique, cette figure apparaît flatteuse pour l’intelligence du destinataire, puisque celui-ci participe à l’élaboration du raisonnement et n’a pas besoin qu’on en explicite toutes les étapes. => Il y a participation et reconnaissance de ce à quoi on a participé. Résumé des caractéristiques du discours publicitaire suivant l’esclavemaitre : - Discours fonctionnant en circuit fermé - Autoréférentiel (média/message renvoyant à d’autres médias/messages) - Solipsiste : évacuation de la négativité de l’Autre → Donc évacue le dialogue en communiquant massivement. Illustration 16 : Campagne Esprit Montre que la pub prend en charge le politique, prétend résoudre les grands problèmes du monde ou de la société. → Présupposé de la campagne : la politique n’est plus le discours capable de résoudre les problèmes de société ; l’individu, auquel s’adresse l’entreprise, pourrait agir directement sur le cours du monde. Critique philosophique de la publicité La plus radicale et la plus massive → celle de la pensée de Marx. Pour Quessada, il faudrait l’élaborer également à partir de Wittgenstein. → Il a élaboré une théorie des jeux de langage : Le langage ne constitue pas une réalité unifiée et cohérente, possédant des règles valables pour tous les types de discours. Il existe d’innombrables usages du langage, et ceux-ci ne communiquent pas forcément entre eux. Les règles de ces usages sont différentes, on les maîtrise ou non, comme les règles d’un jeu. Chaque profession/activité possède son langage propre et ses règles du jeu de langage, qui le rendent imperméable à la compréhension de celui qui ne les maitrise pas. → La pub serait une « activation de tous les jeux de langage ». Quand on parle de langage ce n’est pas chaque langue particulière. C’est au sein d’une langue, il y a différents usages de celles-ci qui ne communiquent pas spécialement entre eux. Ex focus de le vif l’express : article sur des artistes qui sont compris que pas les « pros » de tel ou tel artiste. Ex2 : un magazine sur les jeux vidéo. Tout n’est pas toujours compris par chaque individu. Il n’y a pas un langage qui peut tous les unifier, ils ne communiquent pas spécialement tous entre eux. Quessada dit que la pub serait une activation de tous les jeux de langage. Elle doit utiliser tous les langages qui sont à disposition. Ce qui n’a pas de limite, ni de langage particulier c’est le capitalisme, les sous, l’argent. Langage = pluralité de jeux et elle peut tous les jouer