Le gamin au vélo: fugue finale

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Le gamin au vélo: fugue finale
Le gamin au vélo: fugue finale
Le gamin au vélo, un film des frères Dardenne.
Depuis la « Promesse », leur premier film, l’enfance est le moteur du cinéma des frères Dardenne. Une enfance meurtrie, ballottée, rejetée, trahie.
En lutte pour sa propre survie dans une société en pleine crise, où les adultes eux mêmes tentent – ou feignent de surnager.
Le petit périmètre de Belgique qui sert de cadre, film après film, aux deux cinéastes est bien plus qu’un décor. C’est un révélateur des rapports humains
et sociaux, thèmes centraux du cinéma des Dardenne.
Le point de départ du « Gamin au vélo » pourrait faire figure d’archétype: Cyril, 10 ans, placé en foyer d’accueil depuis le départ précipité de son
père, fugue à la recherche de celui-ci, au guidon de son vélo, son unique et précieux bien. On songe bien sûr au « voleur de bicyclette » et à ce père dont
la survie dépend de son outil de travail.
L’avenir de Cyril, lui, dépend de ce père absent – même lorsqu’il le retrouve au détour de sa quête. Entretemps, il aura croisé à grand fracas la route de
Samantha, figure maternelle de substitution, ouvrant de nouveaux horizons à un scénario qui prend de plus en plus ouvertement les allures d’un
conte. La « bonne fée » veillera t-elle jusqu’au bout, afin de sauver Cyril de la chute?
Tourné sous la lumière estivale, rehaussé aux moments-clés par quelques notes de Mozart, « Le gamin au vélo » s’offre quelques échappées lyriques,
nouvelles chez les Dardenne, dont le regard bienveillant n’est heureusement jamais complaisant.
Porté par un acteur débutant remarquable, Thomas Doret (pour rappel les Dardenne ont découvert Jérémi Rénier qui joue ici le père), et la présence
tout en nuances de Cécile de France, cette fugue sur l’air des sentiments n’a rien d’une oeuvre mineure.