Édition 2012

Transcription

Édition 2012
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La revue du Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics
Le Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics (CETOCT) est un centre de recherche
multidisciplinaire qui comprend une section clinique, neuroscientifique et psychosociale. Notre mandat est de
contribuer à l’avancement des connaissances et d’offrir des services à la population.
SOMMAIRE
Quoi de neuf ?....................................................2
Le centre d’études à travers le monde.............2
À la découverte de la thérapie
d’acceptation et d’engagement........................6
Quiz....................................................................4
Références.........................................................5
Encore cette année, c’est un immense plaisir
d’écrire ce message dans le Spectrum, le
journal du Centre d’études sur les troubles
obsessionnels-compulsifs et les tics.
T
out d’abord, je tiens à remercier
Karine Bergeron, coordonnatrice de l’édition 2012, et ses collaborateurs. Cette édition
illustre bien la productivité, la diversité et la
qualité de notre équipe et de nos programmes
de recherche.
La composition d’une équipe multidisciplinaire
permet de faire de nouvelles découvertes et ce
grâce aux activités de recherche expérimentale
et neurophysiologique.
Notre équipe est multidisciplinaire et elle
concrétise ses découvertes provenant de ses
recherches expérimentales et neurophysiologiques afin d’informer les professionnels de la
pratique clinique. Effectivement, nous sommes
des leaders dans le domaine. Par exemple,
nous sommes les premiers à avoir identifié
les « processus de raisonnement » impliqués
dans les troubles obsessionnels-compulsifs et
de les avoir incorporés dans
une nouvelle thérapie, soit
la thérapie basée sur les inférences (TBI). L’efficacité de cette thérapie
a récemment été reconnue par les Instituts
de recherche en santé du Canada (IRSC) avec
l’obtention d’une importante subvention de recherche afin de mettre en place une recherche
clinique sur plusieurs sites. De plus, notre
équipe est la première à avoir démontré que
la thérapie cognitive comportementale a un
impact sur l’activité du cerveau chez les personnes ayant des tics moteurs chroniques.
Aussi, grâce à nos nombreuses années d’expertise chez les troubles du spectre obsessionnel-compulsif, nous avons développé deux
nouveaux traitements pour aider les enfants,
un traitement pour la réduction des tics et un
autre traitement pour réduire les symptômes
chez les enfants ayant un TOC. Nous collaborons également à plusieurs projets de recherche pour la communauté tels que des
formations offertes aux étudiants et aux professionnels de la santé mentale en plus des
groupes de soutien. Nous occupons aussi un
rôle central dans l’organisation du colloque annuel de la Fondation québécoise pour le TOC
dont le thème était la détection et la prévention du TOC.
Nouveau regroupement pour les troubles
du spectre obsessionnel-compulsif.................6
La psychoéducation dans
un contexte psychiatrique.................................7
Des idées plein la tête.......................................8
Nouvelle publication..........................................8
Apparitions médias...........................................8
À travers les articles du Spectrum, vous découvrirez en détails nos multiples activités, collaborations et nouveaux projets, incluant nos
nouvelles collaborations au niveau national et
international et le développement de ceux-ci.
Présentement, nous menons des projets de recherche sur des traitements pour les troubles
alimentaires, le trouble d’accumulation compulsive (TAC), la peur d’une dysmorphie corporelle (PDC) et le trouble délirant.
Une mention spéciale au Dr Frederick Aardema
qui a obtenu cette année son titre de chercheur
junior en plus de l’octroi d’une subvention par
les Instituts de recherche en santé du Canada.
Mentionnons aussi l’obtention du doctorat des
Dres Julie Leclerc et Annie Taillon.
De plus, je tiens à souligner l’excellent travail
fait par les étudiants du centre d’études à travers le monde cette année. Pour terminer, bienvenue à Benjamin Schoendorff, expert dans
la thérapie d’engagement et d’acceptation
(ACT), ainsi qu’ à Claudia Brassard et Joaquin
Poundja, nouveaux évaluateurs cliniques et à
Mélodie T. Blais, nouvelle étudiante.
Quoi de neuf ?
Chaque année, le centre accueille de nouvelles
personnes intéressées par le domaine de la
recherche en psychologie et en santé mentale.
Cette année, nous voulons souhaiter la bienvenue à Claudia Brassard, Joaquin Poundja
et Annie Surprenant, nouvelles assistantes et
nouvel assistant de recherche.
Bienvenue aux nouveaux étudiants :
Martine Germain, étudiante à la maîtrise
en sciences biomédicales à l’Université de
Montréal, est supervisée par Marc Lavoie et
Adrianna Mendrek. Son projet d’étude porte
sur les différences liées au genre dans l’organisation fonctionnelle du cerveau. Chez la
femme, le niveau d’hormone varie au cours du
cycle menstruel et on se demande si ces changements affectent l’activité cérébrale.
Loide Del Borrello, étudiante au doctorat
en psychologie à l’Université de Montréal, est
supervisée par Kieron O’Connor. Son projet
d’étude porte sur les liens entre le trouble
obsessionnel-compulsif, les croyances obsessionnelles et la confusion inférentielle. Mais
qu’est-ce que la confusion inférentielle ? C’est
la tendance de traiter les possibilités venant de
notre imaginaire (notre mental) comme étant
réelles. De plus, depuis juillet 2011, Loide est
secrétaire et administratrice de la Fondation
Québécoise pour le Trouble ObsessionnelCompulsif (FQTOC), un organisme sans but
lucratif qui offre du soutien aux personnes
atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif.
http://fqtoc.mtl.rtss.qc.ca/accueil_ fr.htm
Mélodie T. Blais, nouvelle étudiante au
doctorat en psychologie à l’Université de
Montréal, elle est supervisée par Kieron
O’Connor. Son projet d’étude portera sur les
personnes ayant un trouble d’accumulation
compulsive et les traitements psychologiques.
Benjamin Schoendorff, nouvel étudiant
au doctorat en psychologie à l’Université du
Québec à Montréal, il est supervisé par Kieron
O’Connor et Gilles Dupuis. Son projet d’étude
portera sur la thérapie d’acceptation et d’engagement dans le traitement des troubles obsessionnel-compulsif.
2 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012
Le Centre d’études à
travers le monde
À travers nos projets de recherche, le centre d’études acquiert
de nouvelles connaissances et les rencontres organisées par la
communauté scientifique, permettent de faire connaître
nos récentes connaissances.
Cette année, les étudiants, chercheurs et assistants de recherche ont offert plusieurs présentations et formations à travers le Canada et le monde.
En 2011, l’équipe est allée…
• à Londres pour la rencontre du Tourette Syndrome Association ;
• à Istanbul pour le 7th International Congress of cognitive psychotherapy ;
• à Washington pour la convention de l’American psychological association ;
• à Toronto pour le Congrès de l’Association of behavioural and cognitive
therapy et le Canadian Psychological association ;
• à Sherbrooke pour le 78e Congrès de l’ACFAS ;
• à Gatineau pour la Conférence sur la cyberpsychologie et la cyberthérapie ;
• à Montréal, au 9e colloque de la Fondation pour le trouble obsessionnelcompulsif (FQTOC) sur la prévention et le dépistage du trouble obsessionnel-compulsif.
Lors de ces congrès, nous avons présenté sur le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble d’accumulation compulsive, le syndrome Gilles de la Tourette,
les tics chroniques et le trouble alimentaire.
De plus, notre équipe a offert une formation sur le trouble de l’accumulation
compulsive et le TOC à l’équipe du CSSS Deux-Montagnes, une formation sur
la thérapie d’acceptation et d’engagement, des ateliers d’enseignement pour
les proches et les personnes atteintes d’un TOC pour l’organisme AMI-québec
http://www.amiquebec.org/ et un café scientifique sur les désordres d’habitude http://www.cihr-irsc.ca/f/34951.html
À la découverte de la
thérapie d’acceptation et d’engagement
par Benjamin Schoendorff
L’ACT fait partie de la « troisième vague » des
thérapies comportementales et cognitives
(TCC). La première vague (comportementale)
visait à s’exposer aux choses et situations
évitées afin de favoriser le changement
comportemental. La deuxième vague
(cognitive) cherchait à modifier les pensées
et les schémas de pensées dans le but de
changer sa perception du monde et ainsi de
changer ses comportements.
D
ans la troisième vague, plutôt que de
chercher à modifier les pensées ou les
émotions, l’ACT vise l’apprentissage de techniques plus douces et distancées d’interagir
avec ses pensées et ses émotions afin de favoriser le changement comportemental. On pourrait dire qu’elle applique les méthodes de la
première vague (s’exposer) aux pensées et
émotions qui intéressaient la deuxième vague,
mais sans chercher à les changer.
La thérapie d’acceptation et d’engagement, surnommé l’ACT (prononcé « acte ») vise le développement de la flexibilité psychologique,
c’est-à-dire, la capacité d’agir en accord avec
ses valeurs personnelles malgré la présence
d’expériences intérieures inconfortables ou
douloureuses provenant de nos pensées, nos
émotions, nos souvenirs, nos envies et nos sensations. En retrouvant cette capacité d’agir en
accord avec ses valeurs personnelles les plus
profondes, on se réconcilie avec soi-même
tout en retrouvant le chemin d’une vie riche
de sens. Cela fait que l’ACT est souvent décrite
comme une thérapie comportementale, humaniste et existentielle.
Selon l’ACT, la souffrance fait partir de la vie
humaine et elle n’est pas, en soi, pathologique.
Lorsque l’on souffre, il est normal de chercher
à modifier ses ressentis afin de réduire sa souffrance. La pathologie naît quand les actions visant à modifier son expérience intérieure se
font au détriment des actions qu’il serait important de pouvoir faire. Par exemple, pour
éviter de me sentir mal à l’aise, je vais éviter
de me rendre au party, alors qu’entretenir de
bonnes relations sociales est important pour
moi. Autres exemples, pour ne pas me sentir vulnérable, je ne vais pas partager mes pensées les plus intimes avec ma conjointe, alors
qu’une relation authentique est importante
pour moi. Pour ne pas me sentir angoissé par
mes pensées obsessives, je vais faire des rituels
interminables alors qu’il est important pour
moi de m’engager à fond dans mon travail.
Pour ne pas me sentir idiot, je ne vais pas poser
de questions alors qu’apprendre est important
pour moi. Pour ne pas faire face à mon manque
d’envie, je ne vais pas faire de sport alors que
prendre soin de moi est important pour moi.
Tous ces exemples ont un point en commun :
la lutte pour changer son expérience intérieure
aux dépends d’actions valorisées. Nous luttons
tous, à plusieurs niveaux, contre notre expérience intérieure. Mais cette lutte peut devenir un piège redoutable car plus je lutte pour
changer mes pensées et mes ressentis, plus ils
sont présents, et plus ils prennent de l’importance et moins je fais d’actions importantes
pour moi — et plus je me sens coincé. Plus je
me sens coincé, plus je lutte et c’est alors que
l’impression que ma vie se rétrécit et se vide de
sens peut me rattraper et me causer du tort.
Au travers d’exercices concrets et structurés,
l’ACT permet de graduellement changer la relation que l’on entretient avec son expérience
intérieure afin de retrouver la liberté d’agir en
accord avec ses valeurs personnelles les plus
profondes. Une thérapie ACT entraîne à se distancer des pensées qui incitent à adopter des
comportements de lutte contre son expérience
intérieure afin de graduellement apprendre
à accueillir son vécu de l’instant avec plus de
souplesse et de bienveillance. Pour ce faire, elle
apprend progressivement à observer son expérience intérieure telle qu’elle est afin qu’elle
devienne plus familière et donc moins menaçante. L’ACT aide aussi à se reconnecter avec
ses valeurs personnelles profondes et librement choisies. Il devient plus facile d’identifier
comment on voudrait pouvoir agir dans ses différents contextes de vie.
Contrairement aux thérapies cognitives et com-
portementales plus traditionnelles où l’exposition aux expériences difficiles ou évitées est
utilisée pour faire baisser son angoisse, l’ACT
encourage à s’engager dans des actions correspondant à ses valeurs — même en présence de
ressentis inconfortables. Cette connexion des
actions d’avec ses valeurs permet d’augmenter
la satisfaction ressentie à modifier son comportement et surtout de rendre du sens à sa vie, ce
qui fera que ces actions vont se multiplier.
L’ACT se base sur une nouvelle théorie de la cognition (la Théorie des Cadres Relationnels —
Hayes, et coll. 2001) et s’appuie sur près de
50 essais cliniques contrôlés. L’ACT fait l’objet
d’un important programme de recherche visant
à établir ses bases probantes. La recherche
suggère son efficacité pour plusieurs problèmes tels que la dépression, les troubles de
la personnalité, les troubles anxieux, le trouble
obsessionnel-compulsif, la douleur chronique
et les troubles psychotiques. Certaines données
suggèrent que l’ACT serait également efficace
dans la gestion du stress professionnel et dans
l’augmentation des performances professionnelles et sportives.
Présentement, le centre d’études sur les
troubles obsessionnels-compulsifs et les tics
débute une étude qui permettra de comparer l’ACT en tant que thérapie pour le Trouble
Obsessionnel Compulsif avec d’autres approches déjà reconnus comme traitement pour
le TOC.
BIBLIOGRAPHIE
Grand Public :
SCHOENDORFF, B., Faire face à la souffrance : choisir la vie plutôt que la lutte avec
la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement
(Retz, 2009).
HARRIS, R., Le piège du Bonheur (Éditions de
l’Homme, 2009).
Professionels :
SCHOENDORFF, B., GRAND, J. & BOLDUC,
M-F., La Thérapie d’Acceptation et d’Engagement, Guide Clinique (deBoek, 2011)
FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 3
Mythes et connaissances sur le trouble
obsessionnel-compulsif et les tics
MYTHE – Contrairement à la croyance populaire, ce symptôme étonnant est présent
chez une minorité des personnes avec un
SGT (environ 10 % à 32 % des personnes
ayant le syndrome).
Information explicative : entre 0,1 % et 2 %
de la population serait atteint du SGT.
3. Il est possible de développer un trouble
obsessionnel-compulsif après l’âge de
40 ans.
Dernièrement, plusieurs campagnes de
sensibilisation ont été lancées au Québec
(pensez par exemple à l’annonce publicitaire
portant sur le retour au travail suite à une
dépression). Doucement mais surement,
nous entendons de plus en plus parler
des problèmes de santé mentale mais
beaucoup reste à faire. Par exemple, il est
étonnant de voir à quel point il existe de
mythes entourant les troubles obsessionnels
compulsifs et les tics. L’un des meilleurs
moyens pour comprendre les différents
troubles de santé mentale est de se
renseigner à leur sujet. C’est la raison pour
laquelle nous vous proposons un jeu : tentez
de répondre aux questions des deux quiz qui
suivent et validez ensuite vos réponses à la
page suivante ! Quelques explications vous
seront fournies dans les réponses.
MYTHES ET RÉALITÉ
1. La médication est le seul moyen efficace
pour contrôler les tics.
RÉALITÉ – Certains médicaments contribuent à réduire la fréquence et l’intensité
des tics, mais jamais totalement. Des stratégies cognitives et comportementales (par
ex. : gestion de l’anxiété, respiration, autoobservation, relaxation musculaire) offrent
une bonne alternative à la gestion des tics.
2. La majorité des gens présentant un syndrome Gilles de la Tourette disent des
obscénités.
4 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012
RÉALITÉ – Bien que la majorité des personnes ayant un TOC ait commencé à avoir
au moins certains symptômes avant l’âge de
40 ans, le trouble peut se déclencher à n’importe quel âge. L’âge moyen d’apparition du
trouble est de 22 ans.
4. Il n’est pas nécessaire de consulter pour
un trouble obsessionnel-compulsif, car
le TOC disparaît souvent sans traitement.
MYTHE – Bien qu’il varie d’intensité au
cours des années et selon les évènements
de vie, il est très rare de vivre une rémission
complète et spontanée.
5. Tous les médecins de famille sont outillés pour diagnostiquer le trouble obsessionnel-compulsif.
MYTHE – Plusieurs professionnels vont reconnaître le TOC lorsque les gens rapportent des symptômes connus comme le
lavage des mains ou des vérifications, mais
peu vont en reconnaître les formes moins
communes. Les professionnels qui ne voient
pas souvent des gens avec le TOC ont souvent de la difficulté à reconnaitre ce trouble.
D’ailleurs, 60 % des personnes qui souffrent
de ce trouble ne consulteront jamais un médecin au cours de leur vie.
6. Les personnes qui présentent un trouble
obsessionnel-compulsif sont toujours
très prudent, car ils ont peur de tout.
MYTHE – Le trouble obsessionnel-compulsif
est un trouble anxieux qui se caractérise par
la présence d’obsessions et de compulsions
spécifiques. Une personne dont l’obsession
principale est d’être contaminée pourrait
donc très bien n’avoir aucune inquiétude
par rapport à la crainte d’avoir bien fermé son poêle ou d’avoir dit quelque chose
d’inapproprié.
TESTEZ VOS CONNAISSANCES
1.Le trouble obsessionnel-compulsif inclus différents sous-types, dont la phobie d’impulsion. Selon vous, une phobie
d’impulsion, c’est…
a) Avoir peur de dépenser tout son argent.
b)Entendre quelqu’un qui nous dit quoi
faire (hallucination auditive).
c) Craindre de faire quelque chose d’impulsif (sans le vouloir).
d) Dire des choses inappropriées.
Réponse : C
2. Quelle est la principale caractéristique
du syndrome Gilles de la Tourette ?
a) Ne pas pouvoir se concentrer.
b) Devoir toujours faire les choses dans une
séquence particulière.
c) Dire des obscénités.
d) Avoir des tics moteurs et au moins un tic
vocal.
Réponse : D
3.Lequel des troubles alimentaires suivants est le plus fréquent ?
a) Boulimie (consommer une grande quantité de nourriture en peu de temps et
évacuer la nourriture).
b) Anorexie (restriction alimentaire).
c)Hyperphagie (consommer une grande
quantité de nourriture en peu de temps,
sans évacuer la nourriture).
Références
Réponse : C
-3,5 % des femmes et 2 % des hommes
font de l’hyperphagie.
- L’anorexie est présente chez moins de
1% des femmes et 0,3 % des hommes.
- La boulimie se retrouve chez 1,5 % des
femmes et 0,5 % des hommes.
4.Selon vous, environ combien de personnes au Canada présentent un trouble
obsessionnel-compulsif ?
a) Moins de 1000 personnes
b) Environ 10 000 personnes
AMI-Québec
Agir contre la maladie mentale
http://www.amiquebec.org/
Fondation québécoise pour le trouble
obsessionnel-compulsif (FQTOC)
http://fqtoc.mtl.rtss.qc.ca/
Anxiety Disorders
Association of America
http://www.adaa.org/
Obsessive Compulsive Foundation
www.ocfoundation.org
Association Canadienne
des troubles anxieux
www.ataq.org
c) Environ 750 000 personnes
d) Environ 5 000 000 de personnes
Réponse : C
Entre 2 % à 3 % de prévalence ; environ
32 000 000 d’habitants au Canada.
5. Quelle est la principale caractéristique
de la peur d’une dysmorphie corporelle ?
a) Une grande préoccupation à propos d’un
défaut physique imaginaire ou mineur.
Association québécoise de soutien
aux personnes souffrant de troubles
anxieux, dépressif ou bipolaires
(REVIVRE)
www.revivre.org
Association québécoise des parents
et amis de la personne atteinte de
maladie mentale
www.aqpamm.ca/qui-sommesnous/
b) Une instabilité de l’humeur.
c) Une impression de sentir des parasites
sur sa peau.
d) Entendre des voix.
Réponse : A
Association québécoise
du Syndrome de la Tourette
www.aqst.com
Centre d’études sur les troubles
obsessionnel-compulsif et les tics
tictactoc.org
Centre de recherche Fernand-Seguin
de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine
www.hlhl.qc.ca/recherche
Ordre des psychologues du Québec
www.ordrepsy.qc.ca/
Phobies-Zéro
www.phobies-zero.qc.ca
Psycho-TOC
www.tocs.fr
Société canadienne de psychologie
www.cpa.ca
The fear and anxiety disorder
laboratory (Dr Adam Radomsky)
http://psychology.concordia.ca/
fac/radomsky/
Tourette Syndrome Association
www.tsa-usa.org
Trichotillomania Learning Center
www.trich.org
Fondation des maladies mentales
www.fmm-mif.ca/fr
FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 5
Nouveau regroupement pour les troubles du
spectre obsessionnel-compulsif
par Sarah Roberts, coordonnatrice du regroupement
Le Regroupement multidisciplinaire de la recherche clinique sur le spectre du trouble
obsessionnel-compulsif (RMRCS-TOC) est formé de six chercheurs dont l’objectif d’informer
la population sur les nouvelles données provenant de la recherche sur les troubles du spectre
obsessionnel-compulsif. Le regroupement fut fondé grâce à une subvention offerte par les
Fonds de recherche en santé du Québec (FRSQ).
Les troubles du spectre obsessionnel-compulsif sont des troubles de nature impulsive,
compulsive et hyperactive tels que le syndrome Gilles de la Tourette, les tics chroniques, le
trouble obsessionnel-compulsif, la peur d’une dysmorphie corporelle, les désordres d’habitude,
les idéations obsessionnelles, certains troubles alimentaires, l’accumulation compulsive et la
compulsion d’achat. Ces troubles sont souvent difficiles à reconnaitre, sont parfois résistants
aux traitements et les traitements offerts ne leur sont pas spécifiques.
Voici une présentation des chercheurs
membres du regroupement :
Dr Kieron O’Connor, codirecteur et fondateur du centre
d’études sur les troubles
obsessionnel-compulsif et les
tics, est professeur affilié au
département de psychiatrie
à l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur la psychophysiologie, la
psychologie clinique et l’approche cognitive et
comportementale. Il est l’investigateur principal de deux projets de recherche sur le trouble
obsessionnel-compulsif, le syndrome Gilles de
la Tourette et les tics moteurs chroniques. Il
supervise douze étudiants dont leurs projets
portent sur les désordres d’habitude et la régulation des émotions, l’utilisation de la réalité
virtuelle pour traiter l’accumulation compulsive et le traitement du trouble obsessionnelcompulsif et des tics moteurs chroniques chez
l’enfant.
D Marc Lavoie travaille au
Centre de recherche FernandSeguin et est affilié au
Département de psychiatrie
de l’Université de Montréal.
Il est responsable de l’axe
neurocognitif du regroupement. Il dirige le laboratoire de psychophysiologie cognitive du
CRFS et collabore avec les Drs. O’Connor et
Lemay pour développer un modèle des mesures électrophysiologiques chez les patients
r
6 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012
atteints du syndrome Gilles de la Tourette et du
trouble obsessionnel-compulsif. Dans le cadre
du regroupement, le Dr Lavoie supervise cinq
étudiants. Leurs projets portent sur la thérapie
cognitive-comportementale pour le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble déficitaire de
l’attention et la dépression.
Dr Frederick Aardema est
chercheur au centre d’études,
professeur adjoint sous octroi à l’Université de Montréal
et boursier-chercheur subventionné par les Fonds de
recherche en santé du Québec (FRSQ). Son
expertise porte sur l’évaluation psychométrique et la quantification des processus cliniques dans les troubles du spectre du trouble
obsessionnel-compulsif. Il supervise une étudiante dont l’étude porte sur les processus imaginatifs, dissociatifs et schizotypiques dans le
trouble obsessionnel-compulsif.
Dr Martin Lemay est chercheur au Centre de recherche
de l’hôpital Sainte-Justine et
professeur au département de
kinanthropologie de l’Université du Québec à Montréal. Il participe aux activités du Montreal Tourette Study Group et
s’intéresse notamment aux facteurs affectant
l’expression des tics dans le syndrome Gilles
de la Tourette. Il supervise deux étudiants dont
l’un des projets porte sur l’impact de l’activité
physique sur la fréquence des tics moteurs.
Dr Adam Radomsky est
clinicien et expert reconnu
mondialement sur les processus cognitifs dans le trouble
obsessionnel-compulsif. Il
dirige le laboratoire de recherche sur les troubles anxieux à l’Université Concordia. Il supervise deux étudiants dont
leurs projets portent sur le doute, la réassurance (« reassurance-seeking ») et l’acceptabilité du traitement.
Dr François Richer est neuropsychologue clinicien et
professeur à l’Université du
Québec à Montréal. Il se spécialise dans l’évaluation des
troubles du mouvement et il est membre de
la clinique des troubles du mouvement André
Barbeau de l’hôpital Notre-Dame.
Le regroupement des initiatives de ces six chercheurs sous une même organisation représente
un programme innovateur. Nous applaudissons
la création de ce regroupement et nous attendons des nouvelles provenant de leurs initiatives et de leurs collaborations.
Le regroupement multidisciplinaire a
permis d’offrir les formations et événement
suivants aux étudiants et professionnels de
la santé mentale :
- une formation clinique de deux jours, avec
Benjamin Schoendorff, sur la thérapie d’engagement et d’acceptation ;
- une formation clinique de deux jours, avec
M. Jean-Marc Assaad, sur l’entrevue motivationnelle ;
- une formation aux psychologues de la
clinique des troubles anxieux de l’Hôpital
Louis-H. Lafontaine sur la thérapie basée sur
les inférences ;
- un lancement de livre sur la thérapie basée sur les inférences pour les troubles du
spectre obsessionnel-compulsif ;
- une prochaine formation sur le trouble de
l’accumulation compulsive.
Pour plus d’information, 514 251-4015, poste
3580 ou [email protected]
La psychoéducation dans un
contexte psychiatrique
par Nadia Hamel
La profession de psychoéducateur existe
depuis les années 1960. Elle est née dans les
centres jeunesse à travers des interventions
offertes à des adolescents délinquants et à
des enfants abandonnés. De nos jours, elle
est présente dans plusieurs autres milieux
dont le milieu psychiatrique et scolaire et
elle touche aussi une clientèle de tous âges.
C
ependant, la psychoéducation est encore
mal comprise auprès de la population car
elle est souvent confondue avec la psychologie.
Cette difficulté provient du fait que les deux
disciplines partagent des connaissances théoriques, des clientèles et des problématiques
communes. La principale particularité de la
psychoéducation se retrouve dans la certitude
que le vécu quotidien offre des occasions privilégiées d’intervention. Pour cette raison, le
psychoéducateur se déplace souvent au domicile des personnes et dans les lieux qu’elles fréquentent (milieu scolaire, milieu de travail). Le
vécu éducatif partagé se caractérise par la présence d’actions au quotidien. Il s’agit d’une
conception de l’intervention qui va bien au-delà d’une simple présence chaleureuse et dynamique. En fait, l’intervention psychoéducative
vise plutôt une participation mutuelle à l’action
et un partage de moments conviviaux entre le
psychoéducateur et la personne. La psychoéducation tient compte, à la fois, de l’individu,
de son environnement et de l’interaction qui
existe entre les deux. C’est par l’utilisation de
méthodes d’observation et d’outils d’évaluation spécifiques que le psychoéducateur
réalise une évaluation psychoéducative centrée sur trois axes : la personne, son environnement et l’interaction entre la personne et son
environnement. Ainsi, il cherche à comprendre
la situation problématique dans une perspective globale.
Contrairement à la psychologie, la psychoéducation ne vise pas à établir des évaluations
à partir d’instruments diagnostiques ou à intervenir dans le cadre de rencontres thérapeutiques conventionnelles. Elle vise plutôt une
compréhension globale et intégrée du problème selon un modèle de causalité circulaire
qui inclut, notamment, la présence de facteurs
déterminants, prédisposants, déclencheurs, de
maintien et d’aggravation. La psychoéducation
considère la personne en difficulté en état de
déséquilibre et par de nouvelles expériences, la
psychoéducation cherche à provoquer un déséquilibre temporaire qui permet d’atteindre un
niveau de fonctionnement supérieur, plus adéquat à l’état d’équilibre initial. Cette conception du changement provient de la psychologie
(psychologie dynamique, psychologie sociale) et de l’éducation (apprentissage). Dans
un contexte psychiatrique, le psychoéducateur
fait partie d’équipes interdisciplinaires et intervient généralement au niveau de la réadaptation psychosociale des patients. Il apporte une
contribution intéressante en raison de sa compétence en matière de services de réadaptation
et d’intégration dans la communauté. Son objectif consiste à améliorer les connaissances sur
la maladie (signes et symptômes), les connaissances sur le rôle de la médication (effets secondaires, mécanismes d’action), à enseigner
les facteurs de risque et de protection, à sensibiliser aux déclencheurs individuels, à développer un plan d’action (histoire de la maladie), à
contribuer à l’adoption d’habitudes de vie régulières et à discuter de stratégies de résolution de problèmes possibles.
La capacité à soutenir la personne, les intervenants impliqués dans sa situation et les personnes significatives de son environnement fait
également partie du rôle d’un psychoéducateur. Sa consultation demeure également pertinente pour ses collègues et peut concerner
la connaissance d’un programme, d’une problématique précise ou complexe. Le psychoéducateur peut également servir de point de
référence pour des échanges avec les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ou du milieu communautaire, et ce, dans
le but de favoriser une meilleure cohérence des
interventions prodiguées. D’abord inspirée par
les méthodologies de recherche utilisées en
psychologie, la psychoéducation est parvenue
à se faire une place dans le domaine scientifique, et ce, par le recours à des approches employées en éducation et en sciences sociales.
L’élaboration et l’évaluation de programmes
d’intervention en sont de bons exemples. Pour
mieux comprendre la contribution du psychoéducateur au sein d’une équipe en santé mentale, il est nécessaire de connaître le champ
d’exercice de la profession (implication actuelle et désirée). À ce sujet, il est important de
prendre connaissance du Rapport du Comité
d’experts dirigé par le Dr. Trudeau « Partageons
nos compétences : Modernisation de la pratique professionnelle en santé mentale et en
relations humaines, novembre 2005 ». Ce document est disponible sur le site de l’Office des
professions du Québec (www.opq.gouv.qc.ca/
fileadmin/documents/Publications/Rapport_
etude/Rapport-Sante-ment.pdf ).
BIBLIOGRAPHIE
GENDREAU, G. (2001). Jeunes en difficulté et intervention psychoéducative, Éditions
Béliveau, 430 p.
TREMBLAY, M. (2008). L’adaptation humaine.
Un processus biopsychosocial à découvrir, Les
Éditions Saint-Martin inc., 314 p.
Le spécifique du psychoéducateur au sein
d’une équipe multidisciplinaire de santé mentale de première ligne (2009). Document
présenté à la direction de la santé mentale,
Ministère de la Santé et Services sociaux du
Québec.
La psychoéducation : Qu’est-ce que la psychoéducation ? (Site de l’Université du Québec en
Outaouais) : http://www4.uqo.ca/secteurs/
psychoeducation/psychoeducation.asp
FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 7
Nouvelle
publication
Des idées
plein la tête !
Réalité virtuelle
Le centre d’études offre l’opportunité aux
personnes souffrant d’un trouble d’accumulation compulsive de participer à une
thérapie de groupe en plus de quelques
sessions de réalité virtuelle.
Essai clinique
Il y a sept ans que le centre d’études
offre la thérapie basée sur les inférences
pour les personnes souffrants d’un trouble
obsessionnel-compulsif, d’un trouble d’accumulation compulsive et de la peur
d’une dysmorphie corporelle. Plusieurs
personnes ont complétée cette thérapie
et elles ont rapporté une diminution de
leurs symptômes. Grâce à ces personnes,
le centre d’études a débuté un nouveau
projet qui permettra de comparer la thérapie basée sur les inférences à d’autres
approches thérapeutiques déjà reconnues. Ce projet permettra également d’offrir des thérapies dans d’autres villes
que Montréal.
Trouble alimentaire
Le centre d’études poursuit son projet
pour les personnes souffrant d’anorexie
ou de boulimie. Ce projet offre une thérapie de 24 rencontres avec une psychologue
afin de diminuer les symptômes associés
à ce trouble.
Deux chercheurs du centre d’études ont récemment
publié un livre en anglais pour les professionnels en
santé qui traitent des personnes avec un trouble du
spectre obsessionnel-compulsif. Ce livre décrit une
nouvelle approche thérapeutique inspirée des plus
récentes données en recherche et il est un guide facile à
utiliser pour le traitement de tous les types de troubles
obsessionnels et compulsifs. Ce livre, « Clinician’s
Handbook for Obsessive Compulsive Disorder »
est publié chez les éditions Wiley-Blackwell.
Renseignements : [email protected]
A P PA R I T I O N S M É D I A S
Le trouble d’accumulation
compulsive à l’émission
Une pilule, une petite granule
et
à Isabelle Maréchal au 98,5 FM.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier Madame Renée Bleau, artiste-sculptrice,
pour son généreux don d’une de ses œuvres artistique au Centre d’études sur le
trouble obsessionnel-compulsif et les tics.
Enfants
Le centre d’études ouvrent ses portes
aux enfants ayant un trouble obsessionnel-compulsif, un syndrome Gilles de la
Tourette ou des tics chroniques. Nous
avons adapté nos programmes pour une
clientèle plus jeune et nous recherchons
des enfants âgés entre 12 et 18 ans.
Pour informations :
514 251-4015, poste 3585
ou tictactoc.org
Dr Kieron O’Connor, Karine Bergeron, Annie Taillon, Stella Marie Paradisis, Magali Purcell-Lalonde.
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