Édition 2012
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Édition 2012
C E T O C T La revue du Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics Le Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics (CETOCT) est un centre de recherche multidisciplinaire qui comprend une section clinique, neuroscientifique et psychosociale. Notre mandat est de contribuer à l’avancement des connaissances et d’offrir des services à la population. SOMMAIRE Quoi de neuf ?....................................................2 Le centre d’études à travers le monde.............2 À la découverte de la thérapie d’acceptation et d’engagement........................6 Quiz....................................................................4 Références.........................................................5 Encore cette année, c’est un immense plaisir d’écrire ce message dans le Spectrum, le journal du Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics. T out d’abord, je tiens à remercier Karine Bergeron, coordonnatrice de l’édition 2012, et ses collaborateurs. Cette édition illustre bien la productivité, la diversité et la qualité de notre équipe et de nos programmes de recherche. La composition d’une équipe multidisciplinaire permet de faire de nouvelles découvertes et ce grâce aux activités de recherche expérimentale et neurophysiologique. Notre équipe est multidisciplinaire et elle concrétise ses découvertes provenant de ses recherches expérimentales et neurophysiologiques afin d’informer les professionnels de la pratique clinique. Effectivement, nous sommes des leaders dans le domaine. Par exemple, nous sommes les premiers à avoir identifié les « processus de raisonnement » impliqués dans les troubles obsessionnels-compulsifs et de les avoir incorporés dans une nouvelle thérapie, soit la thérapie basée sur les inférences (TBI). L’efficacité de cette thérapie a récemment été reconnue par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) avec l’obtention d’une importante subvention de recherche afin de mettre en place une recherche clinique sur plusieurs sites. De plus, notre équipe est la première à avoir démontré que la thérapie cognitive comportementale a un impact sur l’activité du cerveau chez les personnes ayant des tics moteurs chroniques. Aussi, grâce à nos nombreuses années d’expertise chez les troubles du spectre obsessionnel-compulsif, nous avons développé deux nouveaux traitements pour aider les enfants, un traitement pour la réduction des tics et un autre traitement pour réduire les symptômes chez les enfants ayant un TOC. Nous collaborons également à plusieurs projets de recherche pour la communauté tels que des formations offertes aux étudiants et aux professionnels de la santé mentale en plus des groupes de soutien. Nous occupons aussi un rôle central dans l’organisation du colloque annuel de la Fondation québécoise pour le TOC dont le thème était la détection et la prévention du TOC. Nouveau regroupement pour les troubles du spectre obsessionnel-compulsif.................6 La psychoéducation dans un contexte psychiatrique.................................7 Des idées plein la tête.......................................8 Nouvelle publication..........................................8 Apparitions médias...........................................8 À travers les articles du Spectrum, vous découvrirez en détails nos multiples activités, collaborations et nouveaux projets, incluant nos nouvelles collaborations au niveau national et international et le développement de ceux-ci. Présentement, nous menons des projets de recherche sur des traitements pour les troubles alimentaires, le trouble d’accumulation compulsive (TAC), la peur d’une dysmorphie corporelle (PDC) et le trouble délirant. Une mention spéciale au Dr Frederick Aardema qui a obtenu cette année son titre de chercheur junior en plus de l’octroi d’une subvention par les Instituts de recherche en santé du Canada. Mentionnons aussi l’obtention du doctorat des Dres Julie Leclerc et Annie Taillon. De plus, je tiens à souligner l’excellent travail fait par les étudiants du centre d’études à travers le monde cette année. Pour terminer, bienvenue à Benjamin Schoendorff, expert dans la thérapie d’engagement et d’acceptation (ACT), ainsi qu’ à Claudia Brassard et Joaquin Poundja, nouveaux évaluateurs cliniques et à Mélodie T. Blais, nouvelle étudiante. Quoi de neuf ? Chaque année, le centre accueille de nouvelles personnes intéressées par le domaine de la recherche en psychologie et en santé mentale. Cette année, nous voulons souhaiter la bienvenue à Claudia Brassard, Joaquin Poundja et Annie Surprenant, nouvelles assistantes et nouvel assistant de recherche. Bienvenue aux nouveaux étudiants : Martine Germain, étudiante à la maîtrise en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, est supervisée par Marc Lavoie et Adrianna Mendrek. Son projet d’étude porte sur les différences liées au genre dans l’organisation fonctionnelle du cerveau. Chez la femme, le niveau d’hormone varie au cours du cycle menstruel et on se demande si ces changements affectent l’activité cérébrale. Loide Del Borrello, étudiante au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, est supervisée par Kieron O’Connor. Son projet d’étude porte sur les liens entre le trouble obsessionnel-compulsif, les croyances obsessionnelles et la confusion inférentielle. Mais qu’est-ce que la confusion inférentielle ? C’est la tendance de traiter les possibilités venant de notre imaginaire (notre mental) comme étant réelles. De plus, depuis juillet 2011, Loide est secrétaire et administratrice de la Fondation Québécoise pour le Trouble ObsessionnelCompulsif (FQTOC), un organisme sans but lucratif qui offre du soutien aux personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif. http://fqtoc.mtl.rtss.qc.ca/accueil_ fr.htm Mélodie T. Blais, nouvelle étudiante au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, elle est supervisée par Kieron O’Connor. Son projet d’étude portera sur les personnes ayant un trouble d’accumulation compulsive et les traitements psychologiques. Benjamin Schoendorff, nouvel étudiant au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal, il est supervisé par Kieron O’Connor et Gilles Dupuis. Son projet d’étude portera sur la thérapie d’acceptation et d’engagement dans le traitement des troubles obsessionnel-compulsif. 2 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012 Le Centre d’études à travers le monde À travers nos projets de recherche, le centre d’études acquiert de nouvelles connaissances et les rencontres organisées par la communauté scientifique, permettent de faire connaître nos récentes connaissances. Cette année, les étudiants, chercheurs et assistants de recherche ont offert plusieurs présentations et formations à travers le Canada et le monde. En 2011, l’équipe est allée… • à Londres pour la rencontre du Tourette Syndrome Association ; • à Istanbul pour le 7th International Congress of cognitive psychotherapy ; • à Washington pour la convention de l’American psychological association ; • à Toronto pour le Congrès de l’Association of behavioural and cognitive therapy et le Canadian Psychological association ; • à Sherbrooke pour le 78e Congrès de l’ACFAS ; • à Gatineau pour la Conférence sur la cyberpsychologie et la cyberthérapie ; • à Montréal, au 9e colloque de la Fondation pour le trouble obsessionnelcompulsif (FQTOC) sur la prévention et le dépistage du trouble obsessionnel-compulsif. Lors de ces congrès, nous avons présenté sur le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble d’accumulation compulsive, le syndrome Gilles de la Tourette, les tics chroniques et le trouble alimentaire. De plus, notre équipe a offert une formation sur le trouble de l’accumulation compulsive et le TOC à l’équipe du CSSS Deux-Montagnes, une formation sur la thérapie d’acceptation et d’engagement, des ateliers d’enseignement pour les proches et les personnes atteintes d’un TOC pour l’organisme AMI-québec http://www.amiquebec.org/ et un café scientifique sur les désordres d’habitude http://www.cihr-irsc.ca/f/34951.html À la découverte de la thérapie d’acceptation et d’engagement par Benjamin Schoendorff L’ACT fait partie de la « troisième vague » des thérapies comportementales et cognitives (TCC). La première vague (comportementale) visait à s’exposer aux choses et situations évitées afin de favoriser le changement comportemental. La deuxième vague (cognitive) cherchait à modifier les pensées et les schémas de pensées dans le but de changer sa perception du monde et ainsi de changer ses comportements. D ans la troisième vague, plutôt que de chercher à modifier les pensées ou les émotions, l’ACT vise l’apprentissage de techniques plus douces et distancées d’interagir avec ses pensées et ses émotions afin de favoriser le changement comportemental. On pourrait dire qu’elle applique les méthodes de la première vague (s’exposer) aux pensées et émotions qui intéressaient la deuxième vague, mais sans chercher à les changer. La thérapie d’acceptation et d’engagement, surnommé l’ACT (prononcé « acte ») vise le développement de la flexibilité psychologique, c’est-à-dire, la capacité d’agir en accord avec ses valeurs personnelles malgré la présence d’expériences intérieures inconfortables ou douloureuses provenant de nos pensées, nos émotions, nos souvenirs, nos envies et nos sensations. En retrouvant cette capacité d’agir en accord avec ses valeurs personnelles les plus profondes, on se réconcilie avec soi-même tout en retrouvant le chemin d’une vie riche de sens. Cela fait que l’ACT est souvent décrite comme une thérapie comportementale, humaniste et existentielle. Selon l’ACT, la souffrance fait partir de la vie humaine et elle n’est pas, en soi, pathologique. Lorsque l’on souffre, il est normal de chercher à modifier ses ressentis afin de réduire sa souffrance. La pathologie naît quand les actions visant à modifier son expérience intérieure se font au détriment des actions qu’il serait important de pouvoir faire. Par exemple, pour éviter de me sentir mal à l’aise, je vais éviter de me rendre au party, alors qu’entretenir de bonnes relations sociales est important pour moi. Autres exemples, pour ne pas me sentir vulnérable, je ne vais pas partager mes pensées les plus intimes avec ma conjointe, alors qu’une relation authentique est importante pour moi. Pour ne pas me sentir angoissé par mes pensées obsessives, je vais faire des rituels interminables alors qu’il est important pour moi de m’engager à fond dans mon travail. Pour ne pas me sentir idiot, je ne vais pas poser de questions alors qu’apprendre est important pour moi. Pour ne pas faire face à mon manque d’envie, je ne vais pas faire de sport alors que prendre soin de moi est important pour moi. Tous ces exemples ont un point en commun : la lutte pour changer son expérience intérieure aux dépends d’actions valorisées. Nous luttons tous, à plusieurs niveaux, contre notre expérience intérieure. Mais cette lutte peut devenir un piège redoutable car plus je lutte pour changer mes pensées et mes ressentis, plus ils sont présents, et plus ils prennent de l’importance et moins je fais d’actions importantes pour moi — et plus je me sens coincé. Plus je me sens coincé, plus je lutte et c’est alors que l’impression que ma vie se rétrécit et se vide de sens peut me rattraper et me causer du tort. Au travers d’exercices concrets et structurés, l’ACT permet de graduellement changer la relation que l’on entretient avec son expérience intérieure afin de retrouver la liberté d’agir en accord avec ses valeurs personnelles les plus profondes. Une thérapie ACT entraîne à se distancer des pensées qui incitent à adopter des comportements de lutte contre son expérience intérieure afin de graduellement apprendre à accueillir son vécu de l’instant avec plus de souplesse et de bienveillance. Pour ce faire, elle apprend progressivement à observer son expérience intérieure telle qu’elle est afin qu’elle devienne plus familière et donc moins menaçante. L’ACT aide aussi à se reconnecter avec ses valeurs personnelles profondes et librement choisies. Il devient plus facile d’identifier comment on voudrait pouvoir agir dans ses différents contextes de vie. Contrairement aux thérapies cognitives et com- portementales plus traditionnelles où l’exposition aux expériences difficiles ou évitées est utilisée pour faire baisser son angoisse, l’ACT encourage à s’engager dans des actions correspondant à ses valeurs — même en présence de ressentis inconfortables. Cette connexion des actions d’avec ses valeurs permet d’augmenter la satisfaction ressentie à modifier son comportement et surtout de rendre du sens à sa vie, ce qui fera que ces actions vont se multiplier. L’ACT se base sur une nouvelle théorie de la cognition (la Théorie des Cadres Relationnels — Hayes, et coll. 2001) et s’appuie sur près de 50 essais cliniques contrôlés. L’ACT fait l’objet d’un important programme de recherche visant à établir ses bases probantes. La recherche suggère son efficacité pour plusieurs problèmes tels que la dépression, les troubles de la personnalité, les troubles anxieux, le trouble obsessionnel-compulsif, la douleur chronique et les troubles psychotiques. Certaines données suggèrent que l’ACT serait également efficace dans la gestion du stress professionnel et dans l’augmentation des performances professionnelles et sportives. Présentement, le centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics débute une étude qui permettra de comparer l’ACT en tant que thérapie pour le Trouble Obsessionnel Compulsif avec d’autres approches déjà reconnus comme traitement pour le TOC. BIBLIOGRAPHIE Grand Public : SCHOENDORFF, B., Faire face à la souffrance : choisir la vie plutôt que la lutte avec la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (Retz, 2009). HARRIS, R., Le piège du Bonheur (Éditions de l’Homme, 2009). Professionels : SCHOENDORFF, B., GRAND, J. & BOLDUC, M-F., La Thérapie d’Acceptation et d’Engagement, Guide Clinique (deBoek, 2011) FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 3 Mythes et connaissances sur le trouble obsessionnel-compulsif et les tics MYTHE – Contrairement à la croyance populaire, ce symptôme étonnant est présent chez une minorité des personnes avec un SGT (environ 10 % à 32 % des personnes ayant le syndrome). Information explicative : entre 0,1 % et 2 % de la population serait atteint du SGT. 3. Il est possible de développer un trouble obsessionnel-compulsif après l’âge de 40 ans. Dernièrement, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été lancées au Québec (pensez par exemple à l’annonce publicitaire portant sur le retour au travail suite à une dépression). Doucement mais surement, nous entendons de plus en plus parler des problèmes de santé mentale mais beaucoup reste à faire. Par exemple, il est étonnant de voir à quel point il existe de mythes entourant les troubles obsessionnels compulsifs et les tics. L’un des meilleurs moyens pour comprendre les différents troubles de santé mentale est de se renseigner à leur sujet. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons un jeu : tentez de répondre aux questions des deux quiz qui suivent et validez ensuite vos réponses à la page suivante ! Quelques explications vous seront fournies dans les réponses. MYTHES ET RÉALITÉ 1. La médication est le seul moyen efficace pour contrôler les tics. RÉALITÉ – Certains médicaments contribuent à réduire la fréquence et l’intensité des tics, mais jamais totalement. Des stratégies cognitives et comportementales (par ex. : gestion de l’anxiété, respiration, autoobservation, relaxation musculaire) offrent une bonne alternative à la gestion des tics. 2. La majorité des gens présentant un syndrome Gilles de la Tourette disent des obscénités. 4 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012 RÉALITÉ – Bien que la majorité des personnes ayant un TOC ait commencé à avoir au moins certains symptômes avant l’âge de 40 ans, le trouble peut se déclencher à n’importe quel âge. L’âge moyen d’apparition du trouble est de 22 ans. 4. Il n’est pas nécessaire de consulter pour un trouble obsessionnel-compulsif, car le TOC disparaît souvent sans traitement. MYTHE – Bien qu’il varie d’intensité au cours des années et selon les évènements de vie, il est très rare de vivre une rémission complète et spontanée. 5. Tous les médecins de famille sont outillés pour diagnostiquer le trouble obsessionnel-compulsif. MYTHE – Plusieurs professionnels vont reconnaître le TOC lorsque les gens rapportent des symptômes connus comme le lavage des mains ou des vérifications, mais peu vont en reconnaître les formes moins communes. Les professionnels qui ne voient pas souvent des gens avec le TOC ont souvent de la difficulté à reconnaitre ce trouble. D’ailleurs, 60 % des personnes qui souffrent de ce trouble ne consulteront jamais un médecin au cours de leur vie. 6. Les personnes qui présentent un trouble obsessionnel-compulsif sont toujours très prudent, car ils ont peur de tout. MYTHE – Le trouble obsessionnel-compulsif est un trouble anxieux qui se caractérise par la présence d’obsessions et de compulsions spécifiques. Une personne dont l’obsession principale est d’être contaminée pourrait donc très bien n’avoir aucune inquiétude par rapport à la crainte d’avoir bien fermé son poêle ou d’avoir dit quelque chose d’inapproprié. TESTEZ VOS CONNAISSANCES 1.Le trouble obsessionnel-compulsif inclus différents sous-types, dont la phobie d’impulsion. Selon vous, une phobie d’impulsion, c’est… a) Avoir peur de dépenser tout son argent. b)Entendre quelqu’un qui nous dit quoi faire (hallucination auditive). c) Craindre de faire quelque chose d’impulsif (sans le vouloir). d) Dire des choses inappropriées. Réponse : C 2. Quelle est la principale caractéristique du syndrome Gilles de la Tourette ? a) Ne pas pouvoir se concentrer. b) Devoir toujours faire les choses dans une séquence particulière. c) Dire des obscénités. d) Avoir des tics moteurs et au moins un tic vocal. Réponse : D 3.Lequel des troubles alimentaires suivants est le plus fréquent ? a) Boulimie (consommer une grande quantité de nourriture en peu de temps et évacuer la nourriture). b) Anorexie (restriction alimentaire). c)Hyperphagie (consommer une grande quantité de nourriture en peu de temps, sans évacuer la nourriture). Références Réponse : C -3,5 % des femmes et 2 % des hommes font de l’hyperphagie. - L’anorexie est présente chez moins de 1% des femmes et 0,3 % des hommes. - La boulimie se retrouve chez 1,5 % des femmes et 0,5 % des hommes. 4.Selon vous, environ combien de personnes au Canada présentent un trouble obsessionnel-compulsif ? a) Moins de 1000 personnes b) Environ 10 000 personnes AMI-Québec Agir contre la maladie mentale http://www.amiquebec.org/ Fondation québécoise pour le trouble obsessionnel-compulsif (FQTOC) http://fqtoc.mtl.rtss.qc.ca/ Anxiety Disorders Association of America http://www.adaa.org/ Obsessive Compulsive Foundation www.ocfoundation.org Association Canadienne des troubles anxieux www.ataq.org c) Environ 750 000 personnes d) Environ 5 000 000 de personnes Réponse : C Entre 2 % à 3 % de prévalence ; environ 32 000 000 d’habitants au Canada. 5. Quelle est la principale caractéristique de la peur d’une dysmorphie corporelle ? a) Une grande préoccupation à propos d’un défaut physique imaginaire ou mineur. Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressif ou bipolaires (REVIVRE) www.revivre.org Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale www.aqpamm.ca/qui-sommesnous/ b) Une instabilité de l’humeur. c) Une impression de sentir des parasites sur sa peau. d) Entendre des voix. Réponse : A Association québécoise du Syndrome de la Tourette www.aqst.com Centre d’études sur les troubles obsessionnel-compulsif et les tics tictactoc.org Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine www.hlhl.qc.ca/recherche Ordre des psychologues du Québec www.ordrepsy.qc.ca/ Phobies-Zéro www.phobies-zero.qc.ca Psycho-TOC www.tocs.fr Société canadienne de psychologie www.cpa.ca The fear and anxiety disorder laboratory (Dr Adam Radomsky) http://psychology.concordia.ca/ fac/radomsky/ Tourette Syndrome Association www.tsa-usa.org Trichotillomania Learning Center www.trich.org Fondation des maladies mentales www.fmm-mif.ca/fr FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 5 Nouveau regroupement pour les troubles du spectre obsessionnel-compulsif par Sarah Roberts, coordonnatrice du regroupement Le Regroupement multidisciplinaire de la recherche clinique sur le spectre du trouble obsessionnel-compulsif (RMRCS-TOC) est formé de six chercheurs dont l’objectif d’informer la population sur les nouvelles données provenant de la recherche sur les troubles du spectre obsessionnel-compulsif. Le regroupement fut fondé grâce à une subvention offerte par les Fonds de recherche en santé du Québec (FRSQ). Les troubles du spectre obsessionnel-compulsif sont des troubles de nature impulsive, compulsive et hyperactive tels que le syndrome Gilles de la Tourette, les tics chroniques, le trouble obsessionnel-compulsif, la peur d’une dysmorphie corporelle, les désordres d’habitude, les idéations obsessionnelles, certains troubles alimentaires, l’accumulation compulsive et la compulsion d’achat. Ces troubles sont souvent difficiles à reconnaitre, sont parfois résistants aux traitements et les traitements offerts ne leur sont pas spécifiques. Voici une présentation des chercheurs membres du regroupement : Dr Kieron O’Connor, codirecteur et fondateur du centre d’études sur les troubles obsessionnel-compulsif et les tics, est professeur affilié au département de psychiatrie à l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur la psychophysiologie, la psychologie clinique et l’approche cognitive et comportementale. Il est l’investigateur principal de deux projets de recherche sur le trouble obsessionnel-compulsif, le syndrome Gilles de la Tourette et les tics moteurs chroniques. Il supervise douze étudiants dont leurs projets portent sur les désordres d’habitude et la régulation des émotions, l’utilisation de la réalité virtuelle pour traiter l’accumulation compulsive et le traitement du trouble obsessionnelcompulsif et des tics moteurs chroniques chez l’enfant. D Marc Lavoie travaille au Centre de recherche FernandSeguin et est affilié au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal. Il est responsable de l’axe neurocognitif du regroupement. Il dirige le laboratoire de psychophysiologie cognitive du CRFS et collabore avec les Drs. O’Connor et Lemay pour développer un modèle des mesures électrophysiologiques chez les patients r 6 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012 atteints du syndrome Gilles de la Tourette et du trouble obsessionnel-compulsif. Dans le cadre du regroupement, le Dr Lavoie supervise cinq étudiants. Leurs projets portent sur la thérapie cognitive-comportementale pour le trouble obsessionnel-compulsif, le trouble déficitaire de l’attention et la dépression. Dr Frederick Aardema est chercheur au centre d’études, professeur adjoint sous octroi à l’Université de Montréal et boursier-chercheur subventionné par les Fonds de recherche en santé du Québec (FRSQ). Son expertise porte sur l’évaluation psychométrique et la quantification des processus cliniques dans les troubles du spectre du trouble obsessionnel-compulsif. Il supervise une étudiante dont l’étude porte sur les processus imaginatifs, dissociatifs et schizotypiques dans le trouble obsessionnel-compulsif. Dr Martin Lemay est chercheur au Centre de recherche de l’hôpital Sainte-Justine et professeur au département de kinanthropologie de l’Université du Québec à Montréal. Il participe aux activités du Montreal Tourette Study Group et s’intéresse notamment aux facteurs affectant l’expression des tics dans le syndrome Gilles de la Tourette. Il supervise deux étudiants dont l’un des projets porte sur l’impact de l’activité physique sur la fréquence des tics moteurs. Dr Adam Radomsky est clinicien et expert reconnu mondialement sur les processus cognitifs dans le trouble obsessionnel-compulsif. Il dirige le laboratoire de recherche sur les troubles anxieux à l’Université Concordia. Il supervise deux étudiants dont leurs projets portent sur le doute, la réassurance (« reassurance-seeking ») et l’acceptabilité du traitement. Dr François Richer est neuropsychologue clinicien et professeur à l’Université du Québec à Montréal. Il se spécialise dans l’évaluation des troubles du mouvement et il est membre de la clinique des troubles du mouvement André Barbeau de l’hôpital Notre-Dame. Le regroupement des initiatives de ces six chercheurs sous une même organisation représente un programme innovateur. Nous applaudissons la création de ce regroupement et nous attendons des nouvelles provenant de leurs initiatives et de leurs collaborations. Le regroupement multidisciplinaire a permis d’offrir les formations et événement suivants aux étudiants et professionnels de la santé mentale : - une formation clinique de deux jours, avec Benjamin Schoendorff, sur la thérapie d’engagement et d’acceptation ; - une formation clinique de deux jours, avec M. Jean-Marc Assaad, sur l’entrevue motivationnelle ; - une formation aux psychologues de la clinique des troubles anxieux de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine sur la thérapie basée sur les inférences ; - un lancement de livre sur la thérapie basée sur les inférences pour les troubles du spectre obsessionnel-compulsif ; - une prochaine formation sur le trouble de l’accumulation compulsive. Pour plus d’information, 514 251-4015, poste 3580 ou [email protected] La psychoéducation dans un contexte psychiatrique par Nadia Hamel La profession de psychoéducateur existe depuis les années 1960. Elle est née dans les centres jeunesse à travers des interventions offertes à des adolescents délinquants et à des enfants abandonnés. De nos jours, elle est présente dans plusieurs autres milieux dont le milieu psychiatrique et scolaire et elle touche aussi une clientèle de tous âges. C ependant, la psychoéducation est encore mal comprise auprès de la population car elle est souvent confondue avec la psychologie. Cette difficulté provient du fait que les deux disciplines partagent des connaissances théoriques, des clientèles et des problématiques communes. La principale particularité de la psychoéducation se retrouve dans la certitude que le vécu quotidien offre des occasions privilégiées d’intervention. Pour cette raison, le psychoéducateur se déplace souvent au domicile des personnes et dans les lieux qu’elles fréquentent (milieu scolaire, milieu de travail). Le vécu éducatif partagé se caractérise par la présence d’actions au quotidien. Il s’agit d’une conception de l’intervention qui va bien au-delà d’une simple présence chaleureuse et dynamique. En fait, l’intervention psychoéducative vise plutôt une participation mutuelle à l’action et un partage de moments conviviaux entre le psychoéducateur et la personne. La psychoéducation tient compte, à la fois, de l’individu, de son environnement et de l’interaction qui existe entre les deux. C’est par l’utilisation de méthodes d’observation et d’outils d’évaluation spécifiques que le psychoéducateur réalise une évaluation psychoéducative centrée sur trois axes : la personne, son environnement et l’interaction entre la personne et son environnement. Ainsi, il cherche à comprendre la situation problématique dans une perspective globale. Contrairement à la psychologie, la psychoéducation ne vise pas à établir des évaluations à partir d’instruments diagnostiques ou à intervenir dans le cadre de rencontres thérapeutiques conventionnelles. Elle vise plutôt une compréhension globale et intégrée du problème selon un modèle de causalité circulaire qui inclut, notamment, la présence de facteurs déterminants, prédisposants, déclencheurs, de maintien et d’aggravation. La psychoéducation considère la personne en difficulté en état de déséquilibre et par de nouvelles expériences, la psychoéducation cherche à provoquer un déséquilibre temporaire qui permet d’atteindre un niveau de fonctionnement supérieur, plus adéquat à l’état d’équilibre initial. Cette conception du changement provient de la psychologie (psychologie dynamique, psychologie sociale) et de l’éducation (apprentissage). Dans un contexte psychiatrique, le psychoéducateur fait partie d’équipes interdisciplinaires et intervient généralement au niveau de la réadaptation psychosociale des patients. Il apporte une contribution intéressante en raison de sa compétence en matière de services de réadaptation et d’intégration dans la communauté. Son objectif consiste à améliorer les connaissances sur la maladie (signes et symptômes), les connaissances sur le rôle de la médication (effets secondaires, mécanismes d’action), à enseigner les facteurs de risque et de protection, à sensibiliser aux déclencheurs individuels, à développer un plan d’action (histoire de la maladie), à contribuer à l’adoption d’habitudes de vie régulières et à discuter de stratégies de résolution de problèmes possibles. La capacité à soutenir la personne, les intervenants impliqués dans sa situation et les personnes significatives de son environnement fait également partie du rôle d’un psychoéducateur. Sa consultation demeure également pertinente pour ses collègues et peut concerner la connaissance d’un programme, d’une problématique précise ou complexe. Le psychoéducateur peut également servir de point de référence pour des échanges avec les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux ou du milieu communautaire, et ce, dans le but de favoriser une meilleure cohérence des interventions prodiguées. D’abord inspirée par les méthodologies de recherche utilisées en psychologie, la psychoéducation est parvenue à se faire une place dans le domaine scientifique, et ce, par le recours à des approches employées en éducation et en sciences sociales. L’élaboration et l’évaluation de programmes d’intervention en sont de bons exemples. Pour mieux comprendre la contribution du psychoéducateur au sein d’une équipe en santé mentale, il est nécessaire de connaître le champ d’exercice de la profession (implication actuelle et désirée). À ce sujet, il est important de prendre connaissance du Rapport du Comité d’experts dirigé par le Dr. Trudeau « Partageons nos compétences : Modernisation de la pratique professionnelle en santé mentale et en relations humaines, novembre 2005 ». Ce document est disponible sur le site de l’Office des professions du Québec (www.opq.gouv.qc.ca/ fileadmin/documents/Publications/Rapport_ etude/Rapport-Sante-ment.pdf ). BIBLIOGRAPHIE GENDREAU, G. (2001). Jeunes en difficulté et intervention psychoéducative, Éditions Béliveau, 430 p. TREMBLAY, M. (2008). L’adaptation humaine. Un processus biopsychosocial à découvrir, Les Éditions Saint-Martin inc., 314 p. Le spécifique du psychoéducateur au sein d’une équipe multidisciplinaire de santé mentale de première ligne (2009). Document présenté à la direction de la santé mentale, Ministère de la Santé et Services sociaux du Québec. La psychoéducation : Qu’est-ce que la psychoéducation ? (Site de l’Université du Québec en Outaouais) : http://www4.uqo.ca/secteurs/ psychoeducation/psychoeducation.asp FÉVRIER 2012 | SPECTRUM | 7 Nouvelle publication Des idées plein la tête ! Réalité virtuelle Le centre d’études offre l’opportunité aux personnes souffrant d’un trouble d’accumulation compulsive de participer à une thérapie de groupe en plus de quelques sessions de réalité virtuelle. Essai clinique Il y a sept ans que le centre d’études offre la thérapie basée sur les inférences pour les personnes souffrants d’un trouble obsessionnel-compulsif, d’un trouble d’accumulation compulsive et de la peur d’une dysmorphie corporelle. Plusieurs personnes ont complétée cette thérapie et elles ont rapporté une diminution de leurs symptômes. Grâce à ces personnes, le centre d’études a débuté un nouveau projet qui permettra de comparer la thérapie basée sur les inférences à d’autres approches thérapeutiques déjà reconnues. Ce projet permettra également d’offrir des thérapies dans d’autres villes que Montréal. Trouble alimentaire Le centre d’études poursuit son projet pour les personnes souffrant d’anorexie ou de boulimie. Ce projet offre une thérapie de 24 rencontres avec une psychologue afin de diminuer les symptômes associés à ce trouble. Deux chercheurs du centre d’études ont récemment publié un livre en anglais pour les professionnels en santé qui traitent des personnes avec un trouble du spectre obsessionnel-compulsif. Ce livre décrit une nouvelle approche thérapeutique inspirée des plus récentes données en recherche et il est un guide facile à utiliser pour le traitement de tous les types de troubles obsessionnels et compulsifs. Ce livre, « Clinician’s Handbook for Obsessive Compulsive Disorder » est publié chez les éditions Wiley-Blackwell. Renseignements : [email protected] A P PA R I T I O N S M É D I A S Le trouble d’accumulation compulsive à l’émission Une pilule, une petite granule et à Isabelle Maréchal au 98,5 FM. REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier Madame Renée Bleau, artiste-sculptrice, pour son généreux don d’une de ses œuvres artistique au Centre d’études sur le trouble obsessionnel-compulsif et les tics. Enfants Le centre d’études ouvrent ses portes aux enfants ayant un trouble obsessionnel-compulsif, un syndrome Gilles de la Tourette ou des tics chroniques. Nous avons adapté nos programmes pour une clientèle plus jeune et nous recherchons des enfants âgés entre 12 et 18 ans. Pour informations : 514 251-4015, poste 3585 ou tictactoc.org Dr Kieron O’Connor, Karine Bergeron, Annie Taillon, Stella Marie Paradisis, Magali Purcell-Lalonde. 8 | SPECTRUM | FÉVRIER 2012