Metalworking World 2/2014
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Metalworking World 2/2014
a W s W n M 0a 1 N° 2/2014 Le magazine des affaires et des technologies de Sandvik Coromant innovation : Idées qui roulent Pit stop 2 secondes Le secret de la réussite de l’écurie de Formule 1 Red Bull est le travail d’équipe et l’attention portée aux détails. C’est automatique ! Tech Qu’est-ce qui a changé ? usa Grandes économies, grands sourires Tech Solutions des profondeurs Tech Une nouvelle nuance bat toutes les autres Chine 25 heures par jour Tech Transmissions automobiles Pays-bas éditorial klas forsström, président, sandvik coromant Prêts pour la transition L'Australie a connu une énorme transformation industrielle ces dernières décennies. Pour faire face au déclin de l'industrie automobile, de nombreuses sociétés australiennes se sont réorientées vers l'aéronautique. Même si le secteur aéronautique est relativement petit en Australie par comparaison avec l'automobile, il compte néanmoins 800 entreprises et 14 000 employés. Son chiffre d'affaires annuel dépasse les quatre milliards de dollars et est en augmentation. Je voulais voir cette transition de mes propres yeux, et, lors d'un voyage récent en Australie, j'ai rendu visite à plusieurs de nos clients dans le secteur aéronautique. Certains avaient prévu le changement dès les années 1980 et s'étaient préparés. D'autres commencent seulement à se convertir. Un de nos clients est responsable de la fabrication des segments d'ailes pour les Boeing Dreamliner du monde entier. Voilà qui confirme, encore une fois, la mondialisation de nos clients, qu'elle soit effective ou à venir. L'industrie aéronautique australienne est bien positionnée sur le plan géographique pour servir la région Asie-Pacifique qui, selon toutes les prévisions, est appelée à devenir un important centre de développement aéronautique. L'importante transition industrielle que j'ai pu voir en Australie m'a conforté dans la croyance qu'il est nécessaire de s'adapter et de faire face aux nouvelles situations et aux nouveaux défis. Et cela vaut pour Sandvik Coromant aussi. Avec l'utilisation croissante des matériaux composites dans la construction des avions, nous avons dû créer de nouveaux outils et des méthodes adaptées, par exemple pour le perçage orbital. Nous avons dû appliquer les connaissances acquises dans d'autres domaines industriels pour répondre aux besoins de l'aéronautique au fur et à mesure de ses évolutions. La transition australienne de l'automobile à l'aéronautique est impressionnante, en particulier 2 metalworking world en raison de la détermination et du courage des entreprises. Il est probable que la nécessité de l'adaptation se fasse sentir dans d'autres domaines à l'avenir. Quelles innovations verront le jour pour répondre à l'emploi de matériaux plus légers et à l'augmentation du prix des carburants ? Et comment les réglementations sur l'environnement et la nécessité des énergies propres affecterontelles l'industrie automobile et son infrastructure ? Que ce soit sur des détails ou à grande échelle une nouvelle technique pour l'usinage de trous ou des réglementations plus strictes - nous savons que le changement viendra. La question est de savoir si nous y sommes préparés. Je vous souhaite une agréable lecture ! klas forsström Président, Sandvik Coromant Metalworking World est le magazine des affaires et des technologies d'AB Sandvik Coromant, 811 81 Sandviken, Suède. Tél. : +46 (26) 26 60 00. Metalworking World est publié trois fois par an en allemand, anglais, américain, chinois, coréen, danois, espagnol, finnois, français, hongrois, italien, japonais, néerlandais, polonais, portugais, russe, suédois, tchèque et thaï, et est envoyé gratuitement aux clients de Sandvik Coromant dans le monde entier. Publié par Spoon Publishing à Stockholm, Suède. ISSN 1652-5825. Directeur de la publication devant la loi suédoise relative à l'édition : Björn Roodzandt. Rédacteur en chef : Mats Söderström. Responsable budget : Christina Hoffmann. Rédacteur : Henrik Emilson. Directeur artistique : Niklas Thulin. Rédacteurs techniques : Börje Ahnlén, Martin Brunnander. Révision : Valerie Mindel. Coordinatrice : Lianne Mills. Coordinateur linguistique : Sergio Tenconi. Traduction : Olivier Laurens. Mise en page versions étrangères : Louise Holpp. Prépresse : Markus Dahlstedt. Photo de couverture : Mark Thompson. Les articles non commandés ne sont pas acceptés. Les articles de cette publication ne peuvent être reproduits sans autorisation. Toute demande d'autorisation doit être envoyée au responsable éditorial de Metalworking World. Les opinions exprimées dans Metalworking World ne reflètent pas nécessairement celles de Sandvik Coromant ou de l'éditeur. Toute correspondance ou demande concernant ce magazine peut être adressée à : Metalworking World, Spoon Publishing AB, Rosenlundsgatan 40, 118 53 Stockholm, Suède. Tél. : +46 (8) 442 96 20. Email: [email protected]. Renseignements sur la distribution : [email protected]. Imprimé en Suède par Sandvikens Tryckeri sur papiers MultiArt mat 115g/ m² et MultiArt brillant 200 g/m² de Papyrus AB, certifié ISO 14001 et enregistré éco-audit. Coromant Capto, CoroMill, CoroCut, CoroPlex, CoroTurn, CoroThread, CoroDrill, CoroBore, CoroGrip, AutoTAS, GC, Silent Tools et iLock sont des marques déposées de Sandvik Coromant. Pour vous abonner gratuitement à Metalworking World, envoyez votre adresse postale à [email protected]. Metalworking World est conçu à des fins d'information. L'information publiée est d'ordre général et ne doit pas être considérée comme des conseils, servir de base à des décisions ou être utilisée dans un but spécifique. L'utilisateur exploite l'information publiée à ses seuls risques. Sandvik Coromant ne peut en aucun cas être tenu pour responsable de quelque dommages directs, accidentels, consécutifs ou indirects découlant de l'utilisation de l'information publiée dans Metalworking World. Sommaire metalworking world N° 2/2011 31 Pays-Bas : La production 24/7 sans surveillance devient possible avec Coromant Capto 10 22 A patented new technique puts Voith Turbo on the map. 9 USA : La nouvelle plaquette GC4325 fait ses preuves chez Infinity Machine Work Chine : Un tour de manivelle pour la production des vilebrequins chez Changan 4 Profil : 5 En bref : 7 Du vent dans les voiles : Volez de vos propres ailes Nouvelles du monde Solutions durables de propulsion en mer 8 Profil : Emily Cummins et son réfrigérateur 28 Inspiration : 38 Le mot de la fin : Le secret de la réussite de l'écurie de Formule 1 Red Bull est dans l'esprit d'équipe Le meilleur magazine du monde sur l'usinage 16 Innovation : Skateboards, comment une entreprise innove - avec Tony Hawk. Technologie La transition des transmissions Qu'est-ce qui a changé ? Le raccourcissement du cycle de vie des modèles de voitures, et, par conséquent, de celui des pièces de transmissions, nécessite des délais de production plus courts et des coûts plus bas. À première vue, on croirait que la technologie de coupe et d'attachement est fermement établie pour les outils cylindriques monoblocs, mais des changements fondamentaux ont eu lieu. 14 20 Des plaquettes avec une surface entièrement nouvelle Un outillage spécialisé pour les environnements difficiles Une percée dans la science des matériaux avec la technologie de revêtement Inveio rend possible la création d'une plaquette pour le tournage des aciers qui optimise le champ d'applications ISO P25 dans toute son étendue. Les besoins des grandes pièces complexes de l'industrie du pétrole et du gaz. 26 36 metalworking world 3 EN BREF texte : Henrik emilson photo : Lee Howell Apprendre à voler Comme pour beaucoup d’inventions, tout a commencé dans un garage. Ce garage-là appartenait à Glenn Martin et se trouvait à Christchurch, en Nouvelle Zélande. L’invention est une réponse à un autre Jetpack individuel doté d’une autonomie d’une minute. Martin était sûr de pouvoir faire mieux. C’était en 1981. En 2005, après de multiples essais ainsi que de longues heures d’étude et de recherche de financements, son Jetpack a fait son premier vol avec sa femme Vanessa comme pilote d’essai. Aujourd’hui, le Jetpack de Martin est devenu une réalité impressionnante. La structure est faite en matériaux composites avec les dernières technologies. Chaque élément est conçu pour être à la fois léger et résistant, capable de répondre aux exigences de l’appareil de 180 kilogrammes. La portée de l’engin est de 30 kilomètres et sa charge utile de 100 kilogrammes ; l’altitude de vol recommandée est d’un peu plus de 150 mètres. La jeune société Martin Air Company projette de lancer son premier produit mi-2014. Ce premier First Responder Jetpack est destiné aux pompiers, aux équipes de recherche et de secours, à la surveillance des frontières, aux gardes-côtes et autres services du même type. n Est-ce bien raisonnable ? Le Jetpack est équipé d’un parachute à ouverture rapide. Le Jetpack en action sur iPad 4 metalworking world EN BREF Trio de mini Automobile – Si vous prévoyez de vous rendre par la route de Turin à Trento en Italie fin octobre, gardez l’œil bien ouvert. C’est en effet l’itinéraire du rallye Italian Job qui rassemble de nombreuses Mini sur cette pittoresque route. The Italian Job est un film de braquage de Michael Caine de 1969 où des Mini servent à détourner un transport d’or en créant un embouteillage dans les rues de Turin (dans le remake américain de 2003, des Mini sont aussi utilisées pour le braquage). Le rallye a été lancé en 1990 comme une idée de vacances amusantes en voiture et pour lever des fonds pour l’aide aux enfants. Il est ouvert à tous les conducteurs de plus de 21 ans possesseurs d’une Mini ou d’un autre modèle de voiture du film de 1969 – Jaguar type E, Aston Martin DB4 ou coupé Fiat Dino. Trois groupes d’étudiants du Centre de technologie et d’ingénierie industrielle de Coventry, en Angleterre, participent au rallye dans le cadre d’un projet d’études. Les voitures sont acquises, réparées et modifiées pendant l’année scolaire. Sandvik Coromant sponsorise ce trio - les voitures sont baptisées Mike, Tango et Charlie. Metalworking World ne manquera pas de suivre ce trio de Mini et le rallye. n La vis fonctionne avec un logiciel qui analyse les données qu’elle enregistre. Les tours Petrona ne font « que » 451,9 mètres. le chiffre : 488 C’est la longueur en mètres du Prelude FLNG construit par Samsung Heavy Industries dans le chantier naval de Geoje en Corée du Sud. Ce sera le plus grand navire jamais construit et il servira de plateforme de condensation du gaz naturel pour une exploitation au large de l’Australie. Le saviez-vous ? Vents africains Serrez la vis automatisation – Problème d’ingénierie : comment mesurer avec précision les forces qui agissent entre deux pièces dans une machine ? La solution pourrait être une vis équipée d’un capteur, selon les chercheurs de l’Institut Technique de Darmstadt en Allemagne. La fixation de capteurs est difficile. Les adhésifs se dissolvent trop facilement dans les environnements agressifs du monde réel, et les capteurs montés à l’extérieur sont brouillés par des influences extérieures. La vis à capteur peut se monter exactement là où l’on veut prendre les mesures, ce qui ajoute en précision. Elle peut aussi être vissée sur une pièce pour prendre des mesures tout au long du process de production. Cette vis est encore en développement. Elle est baptisée ConSenses et elle devrait bientôt arriver sur le marché.n Énergie renouvelable La ferme d’éoliennes Ashegoda vient d’ouvrir en Éthiopie avec 84 éoliennes. C’est la plus grande en Afrique. Elle s’inscrit dans un ambitieux plan éthiopien de diversification des ressources énergétiques et de réduction des coupures de courant. Le plan prévoit aussi l’exportation vers sept pays voisins. metalworking world 5 EN BREF Coques composites Composites – Le duo américain de designers Exovault s’est intéressé à l’intégration croissante des smartphones dans notre quotidien et à la demande en personnalisation. Leurs coques faites main avec des mariages de matériaux tels que le bois de pau-ferro, le bronze plaqué or, le titane et les composites à base de fibres et de résines phénoliques répondent à cette demande avec une grande originalité. « En tant qu’artistes, nous travaillons beaucoup avec des objets anciens comme de vieilles voitures dynamisées ou des robes à panier », indique la designer Amelia Biewald. « Nous aimons aussi travailler les métaux. Les touches de bois de rose dans beaucoup de nos pièces rappellent les vieux outils à main en bronze et bois. L’iPhone est comme ces outils, mais pour le 21ème siècle, c’est un moyen d’accomplir bien d’autres choses. » n Mats Söderström rédacteur en chef de Metalworking World. Q : Le magazine fête ses 10 ans en 2014. Quel est le secret de sa réussite ? Je crois que le mélange d’articles techniques et d’articles de fond sur les tendances dans le monde plaît à nos lecteurs. Les articles techniques sont particulièrement appréciés tout comme les articles sur les innovations et le monde de la R&D. Personnellement, j’aime aussi beaucoup la présentation attrayante, simple et accessible avec des images de qualité. Les photos sont souvent très parlantes. Regardez la vidéo sur ExoVault sur iPad. Le plein s’il vous plaît ! Automobile – Après plus d’une décennie de développement, le lancement du Hyundai ix35 Fuel Cell a eu lieu. Ce véhicule à pile à combustible a été introduit à petite échelle en Europe en 2013. La ville de Copenhague a acheté 15 SUV H2 pour sa flotte municipale afin d’atteindre ses objectifs de zéro émissions de carbone. La capitale danoise Bonjour… a aussi ouvert sa première station service à hydrogène qui a été construite en tout juste 48 heures. Les voitures à hydrogène ont une autonomie d’environ 595 kilomètres et il ne faut que trois minutes pour faire le plein. Honda, Toyota, Chrysler, General Motors et Ford projettent aussi de lancer des voitures à hydrogène d’ici 2016. n La voiture ne rejette que de la vapeur d’eau. Q : Le magazine a reçu un prix en tant qu’appli iPad. Pourquoi iPad, et d’autres plateformes seront-elles disponibles à l’avenir ? Notre société tient à être présente auprès de ses clients, et cela vaut aussi pour Metalworking World. Nous voulons que nos lecteurs puissent lire le magazine partout et à tout moment. Nous cherchons sans cesse de nouvelles façon de leur apporter l’information. Dans l’édition numérique, nous pouvons aussi enrichir le contenu, par exemple avec des vidéos et du contenu interactif. Q : Quelle est votre vision pour les dix prochaines années ? Le numérique prendra de plus en plus d’importance. L’intégration du contenu du magazine et de l’offre en ligne dans son ensemble enrichira considérablement la lecture. Les vidéos et les média interactifs joueront aussi un rôle croissant. Il y a une chose dont je suis sûr, c’est que les dix années à venir seront passionnantes pour l’industrie manufacturière. Nous avons à cœur de continuer à relater les nouvelles les plus intéressantes du monde de l’industrie transformatrice des métaux. -------------------------------------Connaissez-vous l’appli Metalworking World ? Comme le magazine, elle est gratuite. Rendez-vous sur le portail de téléchargement sur www.sandvik.coromant.com 6 metalworking world EN BREF texte : HENRIK EMILSON ILLUSTRATION : Niklas thulin du vent Transports maritimes – Avec l’augmentation du prix du pétrole et la nécessité de réduire les émissions polluantes, les transports maritimes ont besoin de sources d’énergie renouvelables. Et les compagnies maritimes n’ont pas besoin d’aller chercher loin. Outre les traditionnels voiliers, il existe d’autres techniques pour exploiter la force du vent. On peut, par exemple, utiliser des cerfs-volants pour capter les vents à 200 mètres d’altitude et profiter de 25 fois plus d’énergie par mètre carré qu’avec une voile conventionnelle. Pour un navire, cela représente 20 pour cent d’économies de carburant. Une autre technique consiste à utiliser la coque du navire comme voile. C’est le concept développé par une société norvégienne, le Vindskip (littéralement « bateau à vent »). La coque est en forme de voile aérodynamique géante. Si les conditions sont bonnes, les économies de carburant peuvent atteindre 60 pour cent et les émissions sont réduites de 80 pour cent. Si l’énergie solaire est intéressante pour les petits bateaux, les économies de carburant possibles sont limitées pour les grands navires avec des panneaux solaires. Mais en combinant le soleil et le vent grâce à des panneaux solaires en forme de voile rigide, la contribution à la propulsion du navire est potentiellement importante. Le cargo E/S Orcelle utilise un bouquet d’énergies renouvelables qui inclut des piles à combustible, le vent, l’énergie solaire et les vagues. Eh oui, pourquoi ne pas utiliser l’énergie des vagues ? Les océans en sont littéralement remplis. n Le vinskip. Sa coque fait office de voile. 200 m puissance maximum. Les cerfs-volants sont jusqu’à trois fois plus efficaces que les voiles conventionnelles. La force du vent est plus grande en altitude. 150 m 100 m 50 m metalworking world 7 EN BREF texte : Henrik emilson photo : emily cummins Philosophie du design. Une invention cool À l’âge de quatre ans, son grand-père lui a offert un marteau et lui a montré comment fabriquer des jouets avec le bric-à-brac qui se trouvait dans l’abri de jardin. 22 ans plus tard, l’inventrice britannique Emily Cummins se consacre au design durable pour changer la vie. Elle s’est formée aux propriétés des matériaux et a appris à utiliser toutes sortes d’outils. Sa dernière invention est un réfrigérateur qui fonctionne à l’eau sale mais qui peut conserver des médicaments et de petits aliments au propre, au sec et au frais. Le prototype se compose de deux cylindres métalliques enfilés l’un dans l’autre, l’espace entre les deux cylindres étant rempli d’un matériau quelconque fortement tassé, tel que du sable ou de la laine, que l’on imbibe d’eau jusqu’à saturation. Lorsque le réfrigérateur est ensuite placé à la chaleur, la paroi extérieure commence à transpirer et la chaleur est transférée du cylindre intérieur vers l’extérieur. Contrairement aux autres appareils fonctionnant sur ce principe, le contenu reste sec et ne peut être contaminé car l’eau est à l’extérieur. « J’ai perfectionné mon réfrigérateur pendant une année sabbatique en Namibie et j’ai ensuite décidé de faire don des plans à des townships en Afrique du Sud pour qu’un maximum de gens puissent fabriquer leurs propres réfrigérateurs », précise Emily Cummins.n 8 metalworking world Le design vu par Emily Cummins retourne à l’essentiel, mais en gardant un œil sur l’avenir. texte : Alexandra Leyton Photo : James Wasserman 25 h/jour Chongqing, Chine. La marque automobile chinoise Changan se développe rapidement et accroît sa capacité. Sandvik Coromant est l’un de ses principaux fournisseurs d’outils. [1] Le moteur est le cœur des véhicules et le vilebrequin a une influence directe sur le rendement et les performances. [3] Pour développer sa production, Changan travaille depuis 2011 en collaboration étroite avec MAG et Sandvik Coromant. [2] Le contrôle qualité des vilebrequins est de la première importance. Changan Automobile emploie plus de 60 000 personnes et a une capacité de production de deux millions de véhicules et deux millions de moteurs par an. Le siège de la société est basé à Chongqing, une métropole de l’ouest de la Chine, mais elle possède 15 usines dans toute la Chine, dans les provinces de Chongqing, Pékin, Jiangsu, Hebei, Zhejiang et Jiangxi. Changan travaille aussi en collaboration avec Suzuki, Ford, Mazda et PSA (Peugeot Citroën) et espère pouvoir tripler sa production d’ici la fin de la décennie. Chonqqing Changan, une filiale de Changan Automobile, se concentre sur le développement, la fabrication et la vente de voitures particulières et de véhicules commerciaux. Outre les voitures particulières, sa gamme comprend des véhicules commerciaux légers, de petits utilitaires, des monospaces, des véhicules de transports en commun de moyenne taille et des moteurs. 10 metalworking world [1] [2] [3] nnn Changan est l’un des constructeurs automobiles qui se développe le plus en Chine. Son modèle CS35, lancé en 2012, est un SUV populaire en Chine et son break Eado XT de 2013 détient déjà une part importante du marché. Pour augmenter sa capacité de production et faire face aux challenges qui se présentent aux constructeurs automobiles, Changan travaille avec MAG, un grand constructeur de machines-outils, et avec Sandvik Coromant. « Comme on le sait, le moteur est le coeur des voitures », dit Zhou Jingxi, directeur du service projets de production de Changan. « Pour créer une vision de première classe pour Changan, nous devions investir dans la production des vilebrequins type EA. Pour respecter la demande actuelle dans l’industrie automobile, la ligne de production et les besoins de la construction doivent être conformes aux normes internationales. » « Les vilebrequins ont une influence directe sur le rendement et les performances des moteurs », poursuit-il. « Le process d’usinage, les machines-outils et le contrôle de la qualité doivent être à la hauteur pour chaque vilebrequin qui sort de la ligne de production. Cette pièce est, depuis toujours, liée au développement de l’automobile et elle présente des difficultés significatives pour la production. » Zhou Jingxi considère MAG comme un leader dans la fabrication de machines-outils. « Nous avons choisi MAG en raison de son efficacité et de son service après-ventes, mais aussi à cause de notre expérience passée », explique-t-il. Quand le projet a débuté en mai 2011, MAG a contacté le Centre de Compétences de Sandvik Coromant à Düsseldorf en Allemagne pour obtenir de l’aide pour la mise en place des nouvelles lignes de production des vilebrequins et Sandvik Coromant est devenu le principal fournisseur des outils. « Nous avons choisi Sandvik Coromant en raison de son investissement sur le long terme dans la recherche technologique. Sandvik Coromant domine le marché et a une très bonne réputation auprès de ses clients dans le monde entier. Changan souhaite travailler avec les meilleures sociétés et Sandvik Coromant est le leader mondial de l’outil coupant, des solutions d’outillage et de la fabrication. Pour nous, c’était une décision win-win », indique Pu Shi, directeur de la construction automobile chez Changan. [1] Stephen Zhou, ingénieur productivité senior chez Sandvik Coromant, et Pu Shi de Changan Automobile. [3] Changan a une stratégie en trois étapes pour atteindre ses objectifs au cours des six années à venir. [2] Le slogan de Changan est « Mener la civilisation automobile et soutenir la vie ». Pu Shi souligne que Sandvik Coromant offre un ensemble unique de produits, de technologies et de solutions, suit des procédures strictes de contrôle de la qualité et respecte les délais de livraison. « Avec Sandvik Coromant, le client passe d’abord. La page d’accueil de son site Internet comporte cette phrase : Et s’il y avait 25 heures par jour ? L’idée est d’apporter plus en termes de service et de leadership dans le domaine de l’usinage et aussi d’apporter aux clients des idées novatrices qui font vraiment gagner une heure par jour. Notre propre slogan est Mener la civilisation automobile et soutenir la vie. Nous partageons les mêmes valeurs et la même vision que Sandvik Coromant », ajoute Pu Shi. Selon Tu Ling, le responsable de la planification de la logistique production, même si le calendrier du projet est serré, l’investissement de Sandvik Coromant dans la R&D - qui est de plus du double de la moyenne industrielle s’avère efficace. « Nous espérons que la société continuera à développer l’optimisation et l’amélioration », dit Tu Ling. « Sandvik Coromant fait passer ses clients avant tout. Son soutien sur site nous permet d’identifier les problèmes rapidement, d’analyser la situation et de trouver une solution. Cela reflète la qualité des produits de Sandvik Coromant et l’efficacité de son service après-vente. » [1] [2] [3] En 2013, Changan a fabriqué plus de 2,1 millions de voitures particulières. De janvier à octobre 2013, l’entreprise a connu une croissance de 74 pour cent, une première en Chine. « Cela a poussé l’industrie automobile chinoise en avant au niveau international », dit Du Zijian, vice-directeur de l’usine de moteurs de Changan à Jiangbei. « Les gens commencent à croire à l’industrie automobile chinoise. Changan a vendu 1,95 millions de voitures en 2012. L’industrie chinoise se réveille. La rapide ascension de Changan est le fruit de partenariats avec des acteurs majeurs comme Sandvik Coromant. » « Il y a dix ans, la coopération de Changan et de Sandvik Coromant portait sur le support pour les bielles, l’usinage des culasses et l’outillage pour l’usinage des vilebrequins », dit Du Zijian. « Nous avons développé un partenariat pour mettre au point des solutions complètes pour l’automobile. La qualité de la production et l’assu- metalworking world 11 [1] [2] [3] « Nous relevons les défis ensemble, par exemple pour améliorer l’efficacité et réduire les coûts de la ligne de production, ou pour développer les véhicules. » Zhou Jingxi, directeur, service projets de production, Changan [1] Un proverbe chinois dit : « Il est difficile d’avoir un ami qui vous connaît bien », mais avec un tel ami, la réussite est à portée de main. [2] L’année dernière, Changan a produit 2,1 millions de voitures particulières. [3] L’objectif de Changan pour 2020 est de tripler sa capacité de production. [4] La productivité est élevée et Changan Automobile a un besoin urgent de maind’œuvre qualifiée. [4] 12 metalworking world rance de la qualité viennent de nombreuses années de respect mutuel et d’une profonde compréhension mutuelle des affaires des deux sociétés. La confiance est essentielle. » Changan s’est fixé pour objectif de tripler sa capacité actuelle d’ici 2020. Pour y parvenir, et pour développer ses compétences, sa qualité et sa marque, Changan a mis au point une stratégie en trois étapes. De 2011 à 2013, il s’agissait d’évaluer le marché. La seconde étape, de 2014 à 2016, est une phase d’optimisation. La troisième étape, de 2017 à 2020, sera consacrée à l’amélioration continue. Changan compte sur Sandvik Coromant pour lui fournir l’aide nécessaire afin d’atteindre ces objectifs. Changan continue à innover en partenariat avec Sandvik Coromant afin de devenir un constructeur automobile de premier plan. « Ensemble, nous résolvons de nombreux problèmes, par exemple pour améliorer l’efficacité et réduire les coûts de production », affirme Zhou Jingxi. « Sandvik Coromant aidera Changan à devenir une marque renommée dans le monde », poursuit-il. « La coopération est la voie de l’avenir. Les bons amis [comme Sandvik Coromant] ne sont pas faciles à trouver. » n Côté technique Les quatre nouvelles lignes de production permettent de produire 200 000 vilebrequins. Changan a commandé quatre nouvelles lignes de production de vilebrequins comprenant 76 machines. L’outillage pour la production de 200 000 vilebrequins est inclus dans la commande. Sandvik Coromant est le fournisseur exclusif de l’outillage et, en tant que tel, est responsable du choix des solutions et des outils. C’est un projet de grande envergure qui met en jeu des services de Sandvik Coromant en Chine et dans plusieurs autres pays. Le projet présente d’importants challenges, notamment en raison de la variété des méthodes et des opérations ainsi qu’en raison des délais serrés. Outre les applications générales telles que le tournage-tournage brochage des paliers et des extrémités, il nécessite aussi un outillage spécial comprenant une solution de fraisage pour les manetons, une solution de taraudage spécifique et une solution de forage profond. Le calendrier du projet est très strict. Il n’y a que sept semaines de la réception de la commande à la première livraison. metalworking world 13 technologie texte : turkka kulmala image : borgs L'industrie automobile est confrontée à de grands défis. Le souci de l'environnement et la hausse constante du prix des carburants imposent de développer des véhicules plus petits, plus légers, plus verts et plus économiques. Les modèles ont un cycle de vie plus court et, en conséquence, les transmissions aussi, ce qui demande des temps de production plus courts et des coûts réduits. La transition des transmissions Les pièces de transmissions sont produites en grandes séries. La première contrainte est d'obtenir un faible coût à la pièce et des temps de production courts, mais il faut aussi avoir une bonne sécurité des process, des temps de cycle réduits et une qualité régulière. L'acier de cémentation allié est la matière première traditionnelle pour les transmissions. Elle subit des traitements thermiques pour avoir une surface dure et un coeur tenace. Les développements pour l'avenir se dirigent vers la métallurgie des poudres et vers des nuances d'acier bas carbone trempées par induction. Sandvik Coromant aide l'industrie à produire des pièces de qualité et à réduire les temps de production ainsi que les coûts. n 14 metalworking world CoroTurn TR Les surfaces de bridage précises et sûres des porte-outils CoroTurn TR avec rail en T offrent une grande précision et une très bonne répétabilité pour les plaquettes positives en empêchant tout mouvement de l'arête de coupe afin d'obtenir des tolérances serrées. Des plaquettes carbure et CBN sont disponibles pour les opérations de profilage avant et après la trempe. Coromant Capto et RC Une bonne stabilité est fondamentale pour la productivité en tournage et elle est absolument nécessaire pour les pièces de transmissions minces, complexes et sensibles aux vibrations. Les porte-outils modulaires Coromant Capto et le système de bridage rigide des plaquettes CoroTurn RC pour plaquettes négatives apportent la stabilité, la répétabilité et la sécurité nécessaires pour éviter les vibrations et obtenir une bonne qualité de pièces. CoroDrill 460 Cette gamme de forets carbure monobloc polyvalents et ses options Tailor Made offre une grande productivité et une durée de vie d'outil régulière. C'est une solution exceptionnellement économique pour le perçage des trous de lubrification. CoroCut Les logements de plaquettes précis avec rail des outils CoroCut 1-2 disposent d'un nouveau mécanisme de bridage à ressort breveté. Avec des plaquettes à insert CBN dans la géométrie GE, ils offrent une solution productive et fiable pour les rainures de joints et les rainures de bagues de retenue, en particulier pour l'usinage avec interruptions des extrémités des arbres cannelés trempés. Tournage dur Le tournage dur est une alternative compétitive à la rectification des pièces trempées. C'est un process plus simple, moins coûteux, plus rapide et plus écologique car il permet d'éliminer les boues de rectification. Les solutions de Sandvik Coromant pour le tournage dur incluent notamment les nuances CBN CB7015 et CB7025 avec des préparations d'arêtes optimisées. Tournage avant la trempe Les nouvelles nuances carbure monobloc de Sandvik Coromant GC4315 et GC4325 avec la technologie de revêtement Inveio permettent d'augmenter les conditions de coupe sans sacrifier la qualité des pièces. Si la vitesse de rotation de la broche est insuffisante pour exploiter pleinement leur excellente résistance à chaud, il reste possible de profiter d'une productivité maximum en augmentant l'avance. Les plaquettes Wiper permettent d'obtenir l'état de surface requis. S'il n'est pas nécessaire ou s'il est impossible d'augmenter les conditions de coupe, ces nuances offrent quand même une durée de vie beaucoup plus longue. Résumé Si le coût à la pièce dans l'usinage de pièces de transmissions automobiles est primordial, la sécurité des process, l'intégrité de la surface et le contrôle des copeaux sont aussi essentiels. Sandvik Coromant aide l'industrie automobile en apportant de nouvelles technologies, de nouveaux process et des solutions productives et économiques pour toutes les opérations, du tournage avant la trempe au tournage dur, sans oublier l'usinage des gorges. metalworking world 15 texte : Henrik Emilson les « trucks » du skate Innovation. Un skateboard est essentiellement composé de trois éléments – les roues, la planche et les trucks (ou essieux). Mais ce dispositif simple est l’objet de développements constants, tout comme une entreprise raffine toujours plus ses produits. Metalworking World s’est intéressé à l’innovation et aux skateboards avec le groupe d’innovation de Sandvik Coromant’s et le champion de skate Tony Hawk. 16 metalworking world « Il n’y a pas de mauvaises idées. On apprend autant de nos erreurs que de nos réussites. » nnn Sandvik Coromant États-Unis et Chine, et leurs partenaires, ont récemment organisé une grande manifestation pour leurs clients, le Programme international de Développement des Compétences en Usinage 2013. Les skates y étaient à l’honneur. La manifestation était organisée autour de l’usinage de trucks. Ces pièces sont relativement complexes. Le fabricant Rey Trucks a fourni les bases pour la mise au point de l’usinage. Le spécialiste applications industrielles de Sandvik Coromant Jason Hout a mené un séminaire sur les meilleures pratiques de l’usinage, notamment pour les aspects techniques de l’usinage de l’aluminium. Des sessions pratiques sur machine étaient aussi organisées pour les participants. Pour compléter la formation, JoAnn Mitchell, chef de projet senior, a mené un séminaire sur l’économie de la production et l’analyse des process. Par bien des aspects, cette manifestation reflète la manière dont Sandvik Coromant travaille avec les idées et conduit l’innovation. La somme des connaissances acquises par l’expérience est combinée aux nouvelles idées et techniques en matière de méthodes, de produits et de matériaux - sans oublier les considérations économiques. Mais les idées ne deviennent des innovations que lorsqu’elles deviennent des produits commerciaux ou sont diffusées comme des connaissances à travers des séminaires comme ceux qui se sont tenus lors de la manifestation pour les sept plus grandes structures manufacturières de Chine. Anna Karlsson, ingénieur de recherche et responsable de l’innovation chez Sandvik Coromant résume le modèle de la société en une phrase : « une innovation est une idée qui peut être testée et mise en œuvre afin de créer de la valeur sur le marché ». L’idée d’origine du skate ressemble à la philosophie du groupe d’innova- tion de Sandvik Coromant. L’innovation naît des idées que l’on tient à tester, que cela marche ou pas. « C’est pareil pour les skates », explique Karlsson. « Des surfeurs californiens frustrés par les jours sans vagues ont essayé de mettre des roues sous leurs planches pour surfer dans les rues. » Le groupe d’innovation fonctionne de la même manière : trouver une idée et l’essayer. Il se compose de quatre personnes provenant de la R&D et du développement des produits ; son rôle est d’aider les personnes, les services et les organisations en leur apportant des méthodes de travail et des moyens pour exploiter les innovations. « Nous travaillons en collaboration avec nos clients et nous créons des solutions novatrices pour eux, non seulement pour les aider, mais aussi pour pouvoir mettre ces solutions sur le marché », indique Stefan Hedström, responsable du portefeuille de produits. Sandvik Coromant suit les tendances, rassemble les idées et écoute les remarques de l’organisation des ventes qui est en contact quotidien avec les clients. Ces données sont combinées avec les données stratégiques et les analyses de l’industrie et des mouvements mondiaux. Des besoins peuvent apparaître brusquement. « Après l’accident de Fukushima, il a été demandé aux entreprises japonaises d’économiser l’énergie », se souvient Karlsson. « On nous a demandé de mettre au point des solutions d’outillage plus économiques en énergie. Ce besoin nous a montré une évolution de la demande. » L’innovation naît des besoins. L’innovation concerne autant les objets que les méthodes. Le groupe d’innovation et les experts de la société consacrent un temps considérable sur des pièces spécifiques pour des clients afin de développer des méthodes de fabrication. Les découvertes et les connaissances ainsi mises au point sont ensuite partagées à travers des manifestations comme le Programme international de Développement des Compétences en Usinage ou dans les Centres de Productivité et à travers des formations. Selon Karlsson, il arrive parfois qu’une méthode devienne elle-même un produit comme InvoMilling. « En 2009, nous avons investi dans le taillage d’engrenages, un nouveau domaine pour nous », explique-t-elle. « Après avoir étudié cette spécialité, nous avons lancé InvoMilling, une méthode encapsulée dans un logiciel. Au lieu de simplement fournir des fraises, nous apportons un logiciel qui permet aux clients d’utiliser les outils de manière plus flexible. » le groupe d’innovation explore sans cesse de nouvelles idées. Marianne Sjölund Olsson, responsable des communications et chef des innovations du groupe explique que cela implique la participation du personnel et une communication ouverte avec des méthodes pour traiter les idées. Selon elle, les idées et l’innovation sont le fait de toute l’organisation et pas seulement de la R&D. Il est important d’avoir un environnement ouvert qui permette de dépasser les règles. « Il n’y a pas de mauvaises idées. On apprend autant de nos erreurs que de nos réussites », affirme Olsson. « Il faut oser investir dans des idées parfois un peu folles. Nous nous intéressons aussi à des idées qui dépassent le cadre de notre coeur de métier. » À la fin de la semaine de la manifestation aux États-Unis et en Chine, les trucks ont été montés sur des skates et essayés. On ne déplore aucun accident. n metalworking world 17 maison », dit-il. « J’étais tout le temps sur la piste à apprendre de nouvelles figures et je me bourrais de barres énergétiques. » Vous souvenez-vous de votre premier skate ? « Oui, c’était une planche bleue en fibre de verre. C’était en 1977 et j’avais 9 ans. Elle était toute simple, avec des roues qui ressemblaient plus à des roues de roller-blade. » le skate selon Hawk Tony Hawk, une des plus grandes stars du skate, parle du développement de ce sport et de son avenir. texte : Marcus Joons photo : Daniel Månsson nnn À 14 ans, Tony Hawk n’avait pas l’air d’un héros. Avec sa frange blonde et ses jambes malingres, ce garçon de Californie du Sud rappelle plus Macaulay Culkin dans Maman, j’ai raté l’avion qu’un skateboardeur cool. Mais il se fichait bien d’être le plus cool du quartier. Tout ce qui comptait pour lui était tout simplement d’être le meilleur skateboardeur du monde avec les sauts les plus hauts, les plus belles figures et les sauts périlleux avec le plus grand nombre de tours. Et il a été le premier au monde à réaliser le 900 (deux tours et demi) aux X-Games de 1999. Maintenant âgé de 45 ans, Hawk continue à pratiquer le skate plusieurs heures par jour. Il possède sa propre société de skates, Birdhouse, et se produit dans le monde entier - une excellente publicité pour son entreprise et les nombreux produits dérivés portant son nom. Il génère un chiffre d’affaires annuel de 200 millions de dollars. Les premières années de Hawk en tant que skateboardeur n’ont pas été idylliques. On jalousait son style techniquement parfait. « On m’appelait le Robot », se souvient-il. « Les mecs cools qui étaient avec Christian Hosoi [une légende du skate] de Californie du Nord n’aimaient pas que moi, qui n’avait rien d’une star de rock, je remporte tous les prix. » Hawk vit dans une maison somptueuse à Encinitas, près de San Diego, avec son propre skatepark près de la piscine. Quel est le secret de sa réussite ? Selon lui, il a cessé très tôt d’admirer ses idoles. Après avoir acquis les techniques de base, il s’est concentré sur de nouvelles figures encore inédites. « Même si mon père était à la tête de l’Association Nationale de Skate, nouvelle à l’époque, nous n’avons jamais parlé de skate à la 18 metalworking world Comment cela a-t-il évolué ensuite ? « Cela dépend s’il s’agit de skate sur rampe [piste en forme de goulotte avec des bords verticaux dont l’origine est la pratique du skate dans des piscines vides dans les années 1970] ou de freestyle. La pratique sur rampe a fait son retour dans les années 1980 et les planches se sont élargies, jusqu’à 9 pouces. Elles étaient très concaves avec les bouts très relevés et elles permettaient beaucoup plus de figures qu’à la fin des années 1970, les bouts relevés sont restés par la suite sur ces planches. Mais la pratique sur rampe s’est épuisée et la folie du skate de rue a commencé, on y est toujours, et les planches sont devenues plus étroites, encore plus que les planches de freestyle de la fin des années 70. Elles font 7 pouces 1/2 à 7 pouces 3/4 avec l’avant très relevé, une grande partie arrière et sont très concaves ; l’épaisseur va de 3/8 de pouce à 420/1000. » Selon Hawk, son style novateur vient de sa recherche constante de nouvelle figures et des leçons apprises de ses échecs. « Par exemple », dit-il, « ma fracture du bassin a été une sacré leçon et une épreuve que j’ai traversée. Ce genre de vécu vous apprend à persévérer. » Selon vous, à quoi ressembleront les skateboards du futur ? « Difficile à dire. J’ai essayé beaucoup de planches faites dans des matériaux plus légers mais je n’en ai trouvé aucune qui soit meilleure que celles que nous avons déjà. Le bois reste le meilleur matériau. Ce sport a énormément progressé. Regardez ce gamin de 16 ans, Mitchie Brusco, qui a réussi un 1080 [triple révolution en l’air] aux Big Air X-Games l’année dernière. » Quelle a été votre réaction devant cet exploit ? « Je peux vous montrer sur YouTube », dit Hawk. Dans son bureau, ses médailles des X-Games sont encadrées : neuf médailles d’or, trois d’argent, deux de bronze. Hawk lance une vidéo où on le voit comme commentateur de la compétition. Après la figure de Brusco, il réapparaît à l’image avec l’air encore plus heureux qu’après son propre 900. « Je suis si content de voir l’évolution du skateboard au fil du temps », dit-il. « J’aime que les nouveaux ne se contentent pas d’imiter mais que, comme moi, ils essaient de réaliser des figures que personne n’a encore réussies. » n Évolution d’une invention 1950 Des surfeurs équipent des planches de roues de patins à roulettes pour « surfer » dans les rues. 1978 Alan « Ollie » Gelfland invente la figure qui porte son surnom et qui a révolutionné le skateboard. 1980 Le skate de rue supplante la pratique en skateparks et sur rampes ; les planches s’élargissent. 1960 Le skate est un nouveau sport très populaire avec de nombreuses entreprises et beaucoup de skateurs, mais sa vogue ne dure que jusqu’en 1965. 1970 L’invention des roues en polyuréthane en 1972 relance la popularité du skateboard et les skateparks se développent. 1975 Les roues sont équipées de deux roulements ; elles durent plus longtemps et la vitesse augmente. Depuis l’introduction des roues en polyuréthane et des roulements étanches, la technologie est restée inchangée. Les planches deviennent « concaves », avec des extrémités relevées qui les rendent plus résistantes et donnent un meilleur contrôle au skateur. 1999 Tony Hawk réalise le premier 900 filmé - deux tours et demi en l’air - et devient une légende. Mitchie Brusco bat cette prouesse en 2013. 1990 Les roues plus petites facilitent la rotation de la planche dans les figures de « flip ». 1990 En 1995, la chaîne sportive américaine ESPN organise les premiers X-Games et le skateboard atteint un auditoire étendu. 2000 Le skate est très répandu et représente un marché important. Les jeux vidéo, la musique et YouTube sont des sources d’inspiration pour les talents de demain. De nouvelles planches sont constamment développées comme le prototype OneWheel. metalworking world 19 technologie texte : christer richt Qu'est-ce qui a réellement changé ? À priori, on ne remarque pas de changements dans le domaine des outils cylindriques monoblocs et de leurs attachements. Francis Richt, responsable ligne, produits et affaires pour les outils cylindriques monoblocs, et Jenny Claus, responsable produits pour les mandrins, répondent à la question « Qu'est-ce qui a réellement changé ? » Le domaine des outils cylindriques monoblocs et de leurs applications englobe le perçage, le taraudage et l'alésage de trous de moins de 20 millimètres de diamètre ainsi que le fraisage de petites caractéristiques avec des outils carbure monobloc dans des applications à grande vitesse. C'est un domaine important et en croissance avec ses propres exigences. La technologie des outils et des attachements peut sembler acquise, mais en fait, elle a beaucoup évolué. Les outils actuels sont-ils très différents, et sont-ils meilleurs ? Francis Richt : Le nouveau foret carbure cémenté monobloc qui succède aux forets 20 metalworking world hélicoïdaux, CoroDrill 860-PM, apporte plus d'efficacité et réduit le coût au trou dans l'environnement de production exigeant d'aujourd'hui. Les forets traditionnels polyvalents ne sont pas assez compétitifs pour optimiser suffisamment la production de nombreux trous avec des tolérances précises. Pour l'usinage flexible avec une bonne reproductibilité de la qualité des trous dans différentes matières, il existe maintenant CoroDrill 460-XM. Ce foret a été développé avec une idée différente de la productivité pour offrir une production régulière et sûre plutôt que rapide. L'usinage d'aujourd'hui nécessite des concepts modernes à la pointe de la technologie développés pour optimiser l'usinage de trous, quelles que soient les priorités. Pour le perçage, nous avons trouvé que la spécialisation en fonction des matières est essentielle pour obtenir les meilleures performances. Dans les aciers, la vitesse de coupe est ce qui compte le plus pour réduire le coût au trou sans compromettre la qualité et il faut donc des vitesses de pénétration plus élevées. La capacité à produire des trous dans une plage de tolérances étroite mais commune à un grand nombre de trous, et à offrir une sécurité élevée avec une longue durée de vie est essentielle. Les forets doivent aussi être faciles à appliquer et ils doivent pouvoir fonctionner au maximum de leurs capacités dès le début. En outre, ils doivent aussi offrir un potentiel d'optimisation, en particulier pour les machines haut-de-gamme. L'amélioration de la productivité dans l'usinage de trous dépend principalement de la vitesse de pénétration. Les forets CoroDrill 860-PM pour les aciers et CoroDrill 860-MM pour les aciers inoxydables font partie d'une nouvelle génération de forets carbure monobloc qui offre des vitesses de coupe plus élevées et plus de sécurité. Ces forets dépassent les attentes des utilisateurs. Que pouvez-vous dire du filetage avec des tarauds ? Quels sont les principaux développements, y a-t-il des améliorations ? Francis Richt : Le concept CoroTap convient à tous les types de filetages. Les tarauds ont beaucoup évolué et ils peuvent être un moyen d'optimiser des opérations souvent qualifiées de sensibles en raison de la finesse des outils, des exigences de l'usinage, des besoins qualitatifs et du travail en aveugle à l'intérieur de trous. L'amélioration de la sécurité du taraudage, une opération qui intervient le plus souvent à la fin de la production des pièces, est un objectif important. C'est pourquoi les matériaux des tarauds - les revêtements, l'acier rapide produit par la métallurgie des poudres et le carbure cémenté - ont été améliorés. La géométrie de coupe, la micro géométrie des arêtes, les goujures et les chanfreins ont aussi connu de nouveaux développements. On peut dire que la vieille technologie du taraudage a fait peau neuve pour plus de performances et de sécurité avec les machines d'aujourd'hui. L'attachement, et en particulier le mandrin, joue-t-il un rôle significatif dans les performances et les résultats ? Les mandrins ont-ils connu des développements importants ? Jenny Claus : À l'évidence, un mandrin inadapté représente un maillon faible dans l'ensemble formé par la machine, l'attachement et l'outil. À l'inverse, les bons mandrins modernes améliorent l'exploitation des machines. La plupart des problèmes, par exemple l'arrachement des fraises en bout, les vibrations qui produisent de mauvais états de surface ou la durée de vie trop courte des outils, sont souvent dus à un défaut dans l'attachement. Par ailleurs, la qualité et la conception des mandrins limitent - ou améliorent - l'accessibilité de l'outil et la productivité. Le rôle du mandrin dans la chaîne globale de performance ne doit pas être sous-estimé. Les grandes avancées actuelles concernent les mandrins hydrauliques qui offrent désormais beaucoup plus d'avantages pour les utilisateurs. Le mandrin hydraulique CoroChuck 930 représente une solution de haute technologie pour les outils cylindriques monoblocs. Il offre une précision élevée, une grande force de serrage, une très bonne résistance à l'arrachage et une excellente transmission du couple. Il possède aussi des propriétés antivibratoires et un bon équilibrage. Il est facile à utiliser et existe en différentes versions optimisées pour différentes opérations. C'est une avancée dans toutes les directions pour les attachements. Ces mandrins sont aussi disponibles avec toutes sortes d'interfaces machines. Quelles sont les alternatives aux mandrins hydrauliques de haute technologie ? Les mandrins à pinces et les mandrins frettés sont-ils des choix possibles ? Jenny Claus : Il a été démontré que CoroChuck 930 prolonge considérablement la durée de vie des outils. Dans un essai récent, en comparaison avec un mandrin à pinces de bonne qualité, la durée de vie du foret a été multipliée par cinq. Il s'agissait d'une opération de perçage avec un foret de 6,8 millimètres dans l'acier, dans un centre d'usinage moderne. Les mandrins à pinces ou frettés ont toujours leur rôle à jouer, cela dépend de l'application et des résultats escomptés, et aussi de la manière dont la production est organisée. Les mandrins à pinces s'adaptent à une plus grande plage de diamètres d'outils, mais il ne sont pas très précis. Les mandrins frettés sont précis et ont un très faible faux-rond, mais ils nécessitent des équipements spéciaux en atelier outillage pour leur mise en œuvre et ils ne conviennent qu'à un seul diamètre d'outil. Le mandrin hydraulique moderne s'adapte à toutes les applications et à tous les montages. Il est très précis et sûr et les changements d'outils sont très faciles - c'est un changement fort bienvenu. n Grands changements dans le perçage : Le foret CoroDrill 860 représente une amélioration importante en termes de vitesse de coupe, de qualité des trous et de sécurité des process pour le perçage des aciers. C'est un foret carbure cémenté monobloc très rapide couvrant une plage de diamètres de 3 à 20 millimètres, des profondeurs de perçage de trois à huit fois le diamètre, des tolérances de trous IT 8 à 9, des états de surface Ra de 0,8 à 1,8 micron et une limite inférieure de rectitude de 0,07 millimètre pour 100 millimètres percés, et qui répond aux exigences en matière de bavures en entrée et en sortie. Grands changements dans le taraudage : Avec CoroTap, l'efficacité du taraudage est redéfinie, car les risques d'arrêts machine ou de rebuts sont nettement réduits. Les avancées technologiques dans le développement de ces outils améliorent considérablement l'efficacité, la fiabilité et la qualité. La gamme comporte des tarauds polyvalents comme des tarauds optimisés en fonction des matières permettant d'optimiser les applications en fonction du volume. Grands changements dans les attachements : CoroChuck 930 est une innovation dans la technologie des mandrins pour outils cylindriques monoblocs. La nouvelle technologie de serrage offre plus de sécurité avec les trois versions du mandrin - usinage lourd, version amincie et type crayon - optimisées pour des domaines d'application spécifiques. La précision du faux-rond est de 4 microns, la répétabilité est élevée et l'équilibrage est conforme à la norme DIN69888. Ces mandrins sont disponibles pour la plupart des interfaces machines afin d'offrir une grande résistance à l'arrachage, l'adduction de liquide de coupe par l'intérieur et une manipulation aisée. La combinaison avec les meilleurs outils cylindriques monoblocs offre un usinage à la pointe de la technologie. Résumé Les outils cylindriques monoblocs et les mandrins hydrauliques ont connu d'importantes évolutions. L'ensemble de ces changements est intéressant pour les utilisateurs car il offre de nouvelles possibilités pour résoudre les problèmes, surtout dans les applications de haute technologie. La précision des outils et des mandrins ouvre des perspectives nouvelles en matière de précision et de régularité des tolérances, d'efficacité de l'usinage et de durée de vie des outils. metalworking world 21 texte : Chuck Thompson photo : Daniel Månsson Quelle Émotion ! Pacific, état de Washington, USA. En acceptant de participer à un programme d’essais avec les nouvelles plaquettes GC4325, Infinity Machine Works ne se doutait pas à quel point les résultats seraient rapides ni combien les réactions seraient enthousiastes. Infinity Machine Works produit des pièces pour tunneliers. 22 metalworking world Avec le GC4325, la durée de vie des plaquettes et la productivité ont plus que doublé pour Infinity Machine Works. nnn « Formidable ! » C’est le mot que le fondateur de Infinity Machine Works, Dave Markham, a entendu ce matin-là en entrant dans le petit atelier qu’il dirige, à Pacific, dans la banlieue de Seattle aux États-Unis, et cela lui a mis le sourire aux lèvres. « Formidable ! », voilà qui confirmait que la décision prise par Markham de participer à un programme d’essais pour tester une nouvelle nuance de coupe était la bonne. « Je m’en souviens très bien », dit Markham, dont l’atelier produit des pièces pour tunneliers. « Les plaquettes étaient arrivées la veille et les gars de l’équipe de nuit les ont essayées. Quand je suis entré dans l’atelier le lendemain, un des opérateurs m’a dit, avec un sourire radieux, « ces trucs sont du tonnerre ! ». C’est agréable d’entendre ça dès le petit matin. » Les plaquettes qui suscitaient tant d’enthousiasme de la part des opérateurs étaient des plaquettes GC4325 de Sandvik Coromant, une nouvelle nuance révolutionnaire pour le tournage. Traitées au niveau atomique pour avoir une plus longue durée de vie, ces plaquettes représentent une percée technologique pour l’usinage. Markham, en tant que responsable d’une petite entreprise, cherche constamment de nouvelles manières d’augmenter la production et de réduire les coûts. C’est pour cela qu’il a accepté, en 2013, de participer à un programme pilote pour tester cette nouvelle technologie. « Nous travaillons avec Sandvik Coromant depuis pas mal de temps, et nous avons confiance dans leurs produits », explique Markham. Mais même s’il s’attendait à des résultats positifs, il a été sidéré par l’ampleur de l’amélioration apportée par le GC4325. « La durée de vie des plaquettes et la productivité ont plus que doublé avec le GC4325 », affirme-t-il. La preuve de cette affirmation se voit sur le quai de chargement d’Infinity. Les caisses en bois qui contiennent des moyeux et des couronnes en acier H13 ne cessent d’arriver et de repartir pour la trempe avant d’être expédiées chez le client d’Infinity, Herrenknecht, un fabricant allemand de tunneliers dont la filiale aux États-Unis se trouve non loin, à Auburn. « Il y a beaucoup de matière à enlever sur ces pièces », indique Markham. « Les plaquettes qu’on Infinity Machine Works Infinity Machine Works est un atelier indépendant situé à Pacific, dans la banlieue sud de Seattle, qui s’est spécialisé dans la production de pièces de grande qualité pour tunneliers. Dave Markham, qui est originaire de cette région, a fondé son entreprise en 2002. Il a choisi de se démarquer de l’industrie aéronautique qui domine la région (les principaux atelier de Boeing ne sont pas loin) pour se concentrer sur des clients comme Herrenknecht, un fabricant allemand de tunneliers. Infinity emploie entre six et douze personnes en fonction de la charge de travail. metalworking world 23 « Ce produit fonctionne tout simplement mieux », dit Dave Markham. Pour les petites entreprises, l’augmentation de la production et la stabilité des process sont vitales. utilisait avant ne duraient guère plus de cinq ou six pièces. Maintenant, avec la nouvelle nuance, elles durent 15 à 16 pièces. » Ce remarquable gain en efficacité se traduit par une « Quand ils disent que ça va marcher, nous pouvons leur faire confiance », dit Dave Markham de Infinity Machine Works, ici à gauche, en compagnie d’Eric Sleater de Sandvik Coromant. 24 metalworking world augmentation du profit. Pour Infinity, cela représente des capitaux qui peuvent être investis lors des périodes de forte activité ou utilisés en renfort dans les périodes creuses. Markham est admiratif devant la complexité moléculaire de la technologie du GC4325, mais son enthousiasme tient à autre chose : « ce produit fonctionne tout simplement mieux », affirme-t-il. « Ce qui compte, c’est de réduire les coûts et d’augmenter les profits. Nous ne gagnons rien si les broches ne tournent pas, et avec les nouvelles plaquettes, elles tournent plus longtemps et plus vite. » Tout ceci est excellent pour Infinity et ses clients, ainsi que pour les opérateurs. Depuis quelque temps, lorsque Markham arrive le matin, le grondement incessant des broches de tournage l’accueille systématiquement. C’est le genre d’indicateur qu’il apprécie le plus. n Côté technique « Nous ne gagnons rien si les broches ne tournent pas, et avec les nouvelles plaquettes, elles tournent plus longtemps et plus vite. » Dave Markham, fondateur, Infinity Machine Works. GC4325 La nouvelle nuance de plaquette de Sandvik Coromant redéfinit le tournage grâce à une technologie élaborée nommée Inveio qui permet de concentrer les atomes et de les aligner dans le même sens au niveau de l’arête de coupe des plaquettes en carbure de tungstène. Cela apporte une amélioration remarquable de la résistance générale et de la résistance à l’usure des plaquettes qui durent ainsi plus longtemps. Les opérateurs peuvent augmenter tant la vitesse de coupe que l’avance, et améliorer la productivité. metalworking world 25 technologie texte : christer richt Problème : Comment obtenir des performances plus régulières et une durée de vie plus longue et fiable dans le tournage des aciers tout en augmentant les conditions de coupe ? Solution : Développer une nouvelle génération de plaquettes carbure revêtues grâce à une technologie de revêtement novatrice et à de nouveaux procédés de fabrication des plaquettes. Nouvelles surfaces de plaquettes exclusives Le principal objectif du revêtement des plaquettes est d'augmenter la résistance à l'usure et la durée de vie. En principe, les revêtements multicouches déposés sur le substrat des plaquettes prolongent considérablement leur durée de vie et permettent d'appliquer des conditions de coupe plus élevées grâce à une meilleure résistance mécanique. La technologie des revêtements a énormément évolué depuis l'introduction du premier revêtement CVD en 1970. Aujourd'hui, la septième génération de nuances de tournage des aciers destinée au centre du champ ISO P25 repousse plus loin les limites de la productivité. Une nouvelle nuance carbure cémenté revêtue dotée de capacités auparavant inconnues apporte en effet un nouveau potentiel. Le revêtement des plaquettes indexables est composé de couches de matériaux protecteurs et résistants à l'usure. Ces matériaux sont appliqués principalement par le procédé de dépôt chimique en phase vapeur (CVD). Dans ce procédé, les molécules de gaz de différents types avec des densités relatives précises réagissent entre elles et avec le substrat des plaquettes sous certaines conditions de pression et de température et se déposent sur le substrat. Les revêtements CVD sont aujourd'hui très bien maîtrisés, très finement ajustés et adaptés à la production de plaquettes en grandes séries. La technologie CVD de Sandvik Coromant repose sur la science moderne et sur une longue expérience accumulée depuis le tout premier revêtement de ce type, basée sur une évaluation continuelle 26 metalworking world des performances des plaquettes revêtues. L'alumine (oxyde d'aluminium, Al2O3) est un matériau qui a fait ses preuves dans les revêtements de plaquettes. Il entre aussi dans la composition de certaines plaquettes céramique pour l'usinage de certaines matières. L'alumine possède un grand pouvoir isolant thermique et une bonne stabilité chimique qui prévient les réactions avec les métaux. Elle est dure et très résistante à l'usure mais relativement friable dans la masse, ce qui ne pose pas de problèmes pour les revêtements de plaquettes. Elle constitue le revêtement de prédilection pour la plupart des plaquettes afin de stopper la propagation de la chaleur vers le substrat et d'autoriser ainsi des vitesses de coupe plus élevées tout en prolongeant la durée de vie des plaquettes. Elle constitue aussi une barrière chimique qui empêche les réactions entre le substrat carbure cémenté des plaquettes et la matière usinée. On l'utilise dans ce rôle comme revêtement secondaire. La technologie moderne des revêtements combine diffé- rentes couches qui apportent chacune des propriétés spécifiques aux plaquettes. La première couche est souvent faite de carbonitrure de titane (TiCN) qui assure une bonne adhérence sur le substrat et confère à la plaquette une grande résistance à l'usure. L'oxyde d'aluminium est ensuite appliqué. Enfin, une couche de nitrure de titane (TiN) permet de réduire la friction et, de par sa couleur dorée, elle est aussi un bon indicateur de l'usure. La technologie Inveio permet de contrôler la croissance des cristaux pour leur donner une même orientation afin de former une surface plus résistante sur la face de coupe et les arêtes des plaquettes. Les cristaux forment une structure plus solide et les plaquettes peuvent désormais supporter des conditions nettement plus difficiles qu'auparavant. Les résultats dans l'industrie de l'usinage sont d'ores et déjà là. La nuance GC4325 avec revêtement Inveio fait partie d'une une nouvelle génération de nuances pour le tournage des aciers ISO P25. Elle représente une percée dans la science des matériaux de coupe telle qu'on n'en avait jamais connu depuis l'apparition du carbure cémenté revêtu. La face de coupe des plaquettes, entre l'arête de coupe et la zone où les copeaux se fragmentent, supporte des pressions et des températures élevées. Elle détermine en grande partie le comportement et les capacités de l'outil. La technologie de revêtement Inveio est à la base d'un nouveau matériau de coupe qui permet d'optimiser plus d'opérations dans le domaine du tournage des aciers. Cette technologie donne naissance à une nouvelle génération de plaquettes pour le tournage des aciers. Le développement des matériaux de coupe et des technologies de fabrication a conduit à une nouvelle génération de plaquettes revêtues pour le tournage des aciers avec de nouveaux substrats, de nouveaux traitements d'arête et de nouvelles méthodes de post-traitement. L'approche de tous les paramètres est de plus en plus coordonnée, en incluant aussi les nouveaux revêtements. Les procédés de fabrication produisent des outils plus fiables et performants. Dans le domaine du tournage des aciers, les performances sont aussi plus régulières. Le revêtement d'alumine est constitué de cristaux d'environ un micron qui, dans l'approche conventionnelle, croissent dans toutes les directions. L'orientation des cristaux a une influence considérable sur les propriétés du revêtement et sur les performances des plaquettes. En contrôlant l'orientation des cristaux, il est possible d'obtenir des revêtements aux propriétés uniformes. L'effet est le même que lorsqu'on pave un chemin en alignant les pierres de manière régulière, avec la surface plane au dessus, au lieu de simplement les répandre. La technologie de revêtement Inveio représente une avancée dans le contrôle de l'orientation des cristaux. La face de coupe est revêtue de cristaux qui sont tous orientés de la même manière. Il s'agit d'une adaptation fine du procédé CVD avec les cristaux d'alumine. Ceux-ci sont alignés comme des colonnes serrées les unes contre les autres. La surface ainsi obtenue permet de mieux répartir la chaleur sur une surface plus importante pendant l'usinage et de réduire la température. Le développement des fissures est aussi réduit. Au lieu de s'étendre vers l'intérieur du substrat, elles restent au niveau du revêtement et l'intégrité de la plaquette est préservée. La première application de la technologie Inveio est une nuance de coupe pour toute la zone intermédiaire du champ d'applications du tournage des aciers, GC4325. Elle a été mise au point pour apporter une qualité et des capacités extrêmement régulières. Le développement des revêtements Inveio à orientation unidirectionnelle des cristaux se poursuit pour produire d'autres nuances qui permettront d'optimiser d'autres champs d'applications dans le domaine du tournage des aciers. n Résumé La technologie Inveio est une percée dans la science des matériaux de coupe. Elle a permis d'obtenir une nouvelle nuance pour le tournage des aciers ISO P25. Les performances obtenues dépassent celles que l'on connaissait jusqu'à présent. Un tel progrès n'avait jamais été réalisé en une seule fois auparavant et il sera à la base d'une nouvelle génération de plaquettes pour le tournage des aciers. Cette avancée se traduira sans l'ombre d'un doute par de nouvelles opportunités pour l'industrie manufacturière. metalworking world 27 texte : Marcus Joons photo : Daniel Månsson Une équipe qui gagne Inspiration. Le directeur du Red Bull Racing, Christian Horner, explique comment les petits détails ont permis à son équipe de 500 personnes de dominer la Formule 1 ces dernières années. Arrêt au stand : les mécaniciens interviennent en seulement deux secondes. Des piles de pneus, bien rangés et étiquetés, prêts à être montés. La voiture Les Formules 1 doivent être construites par les équipes elles-mêmes. Elles sont faites de matériaux composites à base de fibre de carbone, d’alliages de titane et d’autres matériaux légers. Leur poids minimum est de 642 kilogrammes, avec le pilote, l’huile et l’eau (680 kilogrammes en 2014). Le moteur, situé entre le pilote et les roues arrières, est, depuis 2008, un V8 de 2,4 litres maximum. À partir de 2014, les moteurs seront des V6 1,6 litres. Les boîtes de vitesses séquentielles ont sept vitesses en marche avant et sont semi-automatiques. Les changements de vitesses se font à l’aide de palettes de part et d’autre du volant. Les freins à disque sont faits en fibre de carbone. Les grandes ailes avant et arrière servent à plaquer la voiture au sol afin d’assurer une bonne adhérence des pneus. Il existe quatre types de pneus avec différentes pressions, adhérences et durées de vie, mais il n’est possible d’en utiliser que deux - décidés à l’avance - par course, et tous deux doivent être utilisés sur toutes les voitures pendant la compétition. Le bilan est tiré après chaque course et l’équipe s’entraîne pour gagner encore quelques secondes. L’équipe travaille de manière parfaitement synchronisée. Découvrez toutes les étapes à la page suivante. quelques jours avant, mais au moment du départ, il y a toujours des nuages. » lorsqu’elles accélèrent de 0 à 350 km/h dans la ligne droite de Kemmel. Il reste deux heures avant le départ d’une des courses Le problème, pour l’écurie de Formule 1, est le choix les plus classiques, le Grand Prix de Belgique sur le des pneus. Si le temps change et si la pluie menace, le circuit de Spa-Francorchamps, et les pilotes d’essai choix devient difficile. vérifient les voitures et le circuit à la recherche de la Il existe quatre types de pneus pour le temps sec moindre anomalie. (selon la rigidité de la gomme), et deux pour le temps Christian Horner, le directeur de l’écurie Red Bull humide (faible humidité ou forte pluie) et, selon Racing, semble préoccupé par le ciel nuageux où un Horner, lorsque les conditions météorologiques sont hélicoptère équipé d’une caméra survole le circuit pour incertaines, cela peut déterminer l’issue de la course. retransmettre les images aux chaînes de télévision du Les règles des courses de Formule 1 prescrivent de monde titulaires de droits sur la course. choisir deux sortes de pneus et de les utiliser toutes les Il consulte son appli météo et appelle deux pendant la course. « C’est une son directeur technique et son mécanicien question de détails, mais on ne peut pas en chef pour faire le point sur l’arrivée de être efficace en étant maniaque », poursuit la pluie prévue dans l’après-midi. Horner, « il faut trouver un équilibre ». Le circuit se trouve dans l’est de la Il faut savoir écouter ses collaborateurs. Wallonie, une région vallonnée près de la « Je crois qu’il est essentiel pour la frontière avec l’Allemagne et le Luxemréussite que nos 500 collaborateurs bourg qui connaît de nombreux micro-clipuissent me parler», affirme Horner. mats. Il arrive qu’une partie des sept « J’essaie de passer à l’atelier au moins kilomètres du circuit soit sous la pluie et une fois par semaine, et aussi après une autre sous le soleil. chaque course. Notre équipe a reçu le titre « C’est toujours un problème dans cette constructeur et Sebastian Vettel a reçu le Christian Horner, directeur course », affirme Horner. « Elle se tient à titre de champion du monde trois années du Red Bull racing la fin de l’été et il fait encore chaud de suite, et je parle au nom de l’équipe Les formules 1 font l’effet d’un essaim géant le cirque de la formule 1 Une tournée de 20 courses dans le monde entier chaque année, de mars à novembre. Les pilotes et les écuries se disputent le titre de champion du monde. Le championnat du monde de Formule 1 existe depuis 1950, et dans sa forme actuelle depuis les années 1970. L’introduction de l’aérodynamisme au sol par Lotus a changé la course en permettant aux voitures de maintenir leur vitesse dans les courbes. La course est devenue spectaculaire en termes de vitesse. L’ancien pilote britannique Bernie Ecclestone, qui venait de racheter l’écurie Brabham, en a profité pour développer une industrie multimillionnaire avec des sponsors et des contrats de télédiffusion très lucratifs. Aucun pilote n’est mort depuis l’accident fatal du brésilien Ayrton Senna, plusieurs fois champion du monde, sur le circuit Imola du Grand Prix de San Marino en 1994. metalworking world 29 En 2 secondes… quand je dis que notre soif de gagner est toujours la même qu’il y a trois ans. » Horner explique qu’après chaque tour, l’équipe dresse un bilan. « On se demande ce qu’on pourrait améliorer, où on pourrait être plus efficaces ; aurait-on pu gagner un peu de temps sur les arrêts au stand ? Disons, six secondes au lieu de sept pour changer les pneus, ou au moins six secondes et demie ? » La boisson énergisante Red Bull est depuis longtemps associée à la Formule 1. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, son propriétaire autrichien Dietrich Mateschitz sponsorisait son ami le pilote Gerhard Berger. À la fin des années 1990, il produisait et publiait le quotidien de la Formule 1 sur site pendant les trois jours de la course. En 2004, Red Bull réalisait un chiffre annuel de 250 millions d’euros et pouvait se permettre de racheter Jaguar Racing à Ford Motor. L’ancien pilote Christian Horner, alors âgé de 32 ans, était recruté comme directeur - et il a été le plus jeune dans ce rôle dans toute l’histoire de la Formule 1. Aujourd’hui âgé de 40 ans, il a son propre fan club et son site Internet. Son nom est étroitement associé à Red Bull Racing. Selon lui, la marque de Red Bull est synonyme d’explosivité, d’action et de jeunesse, ce qui convient parfaitement à la Formule 1. Qu’il s’agisse de Horner depuis sa cabine en bordure de piste, des mécaniciens qui interviennent sur la voiture ou du pilote qui est en contact permanent grâce à une webcam sur son casque, tout est question de décisions rapides comme l’éclair et d’efficacité à tous les niveaux. Le réapprovisionnement en carburant est interdit dans les courses de Formule 1 depuis 2010, aussi les arrêts au stand se réduisent à quelques secondes (ils duraient environ 7 secondes avec le réapprovisionnement). Selon Red Bull, son équipe bat tous les records. En 2013, au Grand Prix des États-Unis, son record était de 1,923 secondes. Étape 1 Le pilote s’engage sur la bretelle d’accès au stand et descend à la vitesse limite autorisée de 80 km/h. La voiture doit s’arrêter exactement sur les marques au sol où l’équipe attend (si les mécaniciens doivent se repositionner, un temps précieux est perdu). Étape 2 Les deux « leveurs », à l’avant et à l’arrière, soulèvent la voiture de cinq à dix centimètres. Trois mécaniciens sont préposés à chaque roue, un pour dévisser et revisser l’écrou avec un pistolet pneumatique, le second pour retirer la roue, le troisième pour positionner la nouvelle roue. Étape 3 La nouvelle roue est mise en place et le second mécanicien resserre l’écrou à environ 500 lb-ft. « La FIA, qui organise les courses de Formules 1, revoit les règles tous les ans pour ralentir le rythme », explique Horner. « L’année prochaine, les moteurs devront être des V6 au lieu de V8, le poids minimum des voitures passera de 642 à 680 kilogrammes, etc. Cela est-il bon ou mauvais ? Je ne sais pas. Mon sentiment est que les gens pensent que la Formule 1 est un sport matériel et que les voitures Red Bull sont plus robustes et puissantes que les autres. En fait, nous avons tous les mêmes outils, le même fabricant, les mêmes moteurs, les mêmes pneus. Alors, tout est dans l’équipe et dans ses décisions. Sebastian Vettel [le plus jeune champion du monde à l’âge de 23 ans il y a trois ans] est le No 1 parce qu’il est le meilleur pilote avec la meilleure équipe. C’est aussi simple que cela. » À la fin de l’après-midi, le crachin s’installe sur le circuit de Spa-Francorchamps, mais l’inondation vient d’ailleurs, quand Vettel fait sauter le bouchon du champagne après avoir pris la première place, avec plus de 36 secondes d’avance. n 30 metalworking world Étape 4 Une fois les quatre roues changées, la voiture est rabaissée et repart. Au total, l’opération aura duré de deux à cinq secondes. C’est Automatique ! Enschede, Pays-Bas. Le fort esprit d’innovation de la petite société Huima Specials lui a permis de se redresser lorsque le marché des serres s’est effondré aux Pays-Bas. Maintenant, la cadence de production et la modernisation vont bon train grâce à une nouvelle cellule automatisée qui produit sans surveillance 24 heures par jour, sept jours sur sept. texte : Tomas Lundin photo : Audrey Bardou [1] [1] La tourelle inférieure faite sur mesure est équipée d’unités de serrage Capto C4 hydrauliques. [4] Le système est prévu pour traiter des séries de 500 unités au maximum. [2] L’opérateur Javid et le centre d’usinage. [5] Depuis plus de 70 ans, Huima Specials fabrique des engrenages pour l’agriculture et l’horticulture. [3] La cellule sera bientôt prête pour la production 24/24 heures. [2] [4] 32 metalworking world [5] [3] Bram de Koning, directeur de Cellro, à gauche, Ton Huitink, directeur de Huima Specials, à droite. nnn En 1938, le grand-père de Ton Huitink, un véritable pionnier qui voyait loin, a transformé la petite forge fondée en 1902 par son père à Enschede aux Pays-Bas en entreprise de manufacture prospère. Aujourd’hui, Huitink, non moins visionnaire, dirige l’entreprise Huima Specials dont il est propriétaire avec son frère Andre. « Nous sommes 10 fois plus petits que nos concurrents », explique Huitink en buvant son café. « Mais nous sommes 10 fois plus rapides et 10 fois plus innovants. » Huitink est ingénieur, technicien et inventeur infatigable. Il déteste les brevets. « Cela ne fait que prendre du temps, c’est de la paperasse et ça coûte cher », affirme-t-il. « Nous préférons utiliser nos ressources pour rester en tête, c’est notre brevet. » Cependant, en 2009, la situation s’est dégradée. Le marché des serres en Europe de l’Ouest, un secteur porteur de l’économie hollandaise, s’est effondré. « Les constructeurs de serres étaient nos plus gros clients », se souvient Huitink. « Nous avons dû changer de direction presque du jour au lendemain et chercher de nouveaux marchés. ». En l’espace de neuf mois, Huima Specials s’est reconvertie à la production de systèmes d’entraînement pour le secteur de l’élevage de porcs et de volailles en Europe de l’Est. En parallèle, elle a aussi développé un nouveau système pour les constructeurs de serres et un nouveau système d’entraînement unique au monde pour Emsflower, un des plus grands horticulteurs d’Europe qui travaille avec des serres multifonctions entièrement automatiques. Avec le nouveau système d’entraînement, Emsflower peut modifier l’équipement des serres simplement en pressant sur un bouton et produire des plants pendant une partie de l’année, puis modifier ses installations pour faire pousser des concombres et des tomates le restant de l’année, en fonction du marché et des cours. « Nous sommes 10 fois plus petits que nos concurrents, mais nous sommes 10 fois plus rapides et 10 fois plus innovants. » Ton Huitink, directeur, Huima Specials. L’Automatisation est la spécialité de Huitink. En 2007, en collaboration avec Sandvik Coromant et le fabricant hollandais de robots Cellro, il a commencé à mettre au point une cellule de production capable de fonctionner 24 heures par jour et de s’auto-approvisionner en outils et en pièces de manière à effectuer tout le process de production sans intervention extérieure. metalworking world 33 [1] Emsflower, un des plus grands horticulteurs européens, est le premier au monde à travailler avec des serres entièrement automatiques grâce au nouveau système d’entraînement de Huima Specials. [2] De gauche à droite : Evert Van den Hurk, responsable production, Huima Specials ; Ronny Booijink, Sandvik Coromant ; Ton Huitink, directeur, Huima Specials ; Bram de Koning, directeur, Cellro. « L’idée était que, si nous recevions une commande le lundi, la cellule pourrait planifier la production et fabriquer les pièces toute seule pour qu’on puisse effectuer l’assemblage deux jours plus tard et livrer le client le vendredi de la même semaine », explique Huitink. « Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. Nous avons dû résoudre pas mal de problèmes. » La plus grande difficulté était qu’il n’existait pas sur le marché de tour CNC avec deux tourelles pouvant être équipées d’outils Capto C4 et C6 de Sandvik Coromant avec changement automatique. La solution finalement retenue se base sur une machine multifonctions Mazak modifiée par le constructeur et un robot Cellro. Le robot effectue de nombreuses opérations dont le chargement et le déchargement des pièces, le changement des outils Coromant Capto serrés dans des unités hydrauliques, le changement des mors de la broche et, enfin, le contrôle et la mesure des pièces et du process. [1] [2] 34 metalworking world Selon Bram de Koning, directeur de Cellro, cette solution est faite sur mesure pour être rentable avec de petites séries ne dépassant pas 500 pièces. Cela n’est possible que si toutes les tâches normalement effectuées par l’opérateur sont prises en charge par le robot. Mais que se passe-t-il si la demande change et s’il devient nécessaire de produire de plus grandes séries ? « Aucun problème », affirme de Koning. « Cellro utilise des solutions modulaires. L’automate peut rapidement être adapté en fonction des besoins. » Pour Huitink, la présence de Sandvik Coromant aux côtés de Huima Specials était importante pour prendre un bon départ. « Sandvik Coromant est un partenaire sur lequel nous pouvons compter à cent pour cent », dit-il. « Il était hors de question de nous adresser ailleurs. » Aujourd’hui, Willem - c’est le petit nom de la cellule de production - produit des pièces sur deux équipes. Il reste plusieurs petites choses à optimiser pour que la cellule fonctionne 24 heures par jour. Mais Tommy - une nouvelle cellule - est déjà en cours de développement autour d’un centre d’usinage horizontal. À l’avenir, Willem pourra dire à Tommy : « je suis en train de fabriquer 23 trains d’engrenages, tu peux commencer à faire les carters et les capots qui iront avec. » « Les deux cellules pourront travailler toute la nuit pendant que je dormirai tranquillement chez moi », conclut Huitink, manifestement satisfait. n Côté technique La cellule de production de HuimA Specials, conçue pour des séries de 500 pièces maximum, fonctionnera bientôt 24 heures par jour, sept jours par semaine, et ne nécessitera que 40 heures de surveillance par semaine. « Pour que ça fonctionne, un robot effectue les tâches normalement faites par les opérateurs », explique Bram de Koning, le directeur de Cellro qui a fourni le robot nouvellement mis au point. Le bras articulé du robot permet de Charger et retirer les pièces ; • • Changer les outils Coromant Capto de la broche rotative supérieure et de la tourelle inférieure à neuf emplacements de la machine multifonctions ; • Changer les mors de la broche principale et de la contre-broche ; • Prendre des cotes et corriger les déviations. La cellule de production robotisée a été baptisée Willem. Le changement d’outils automatique a été mis au point par Huima Specials, Sandvik Coromant et Cellro. Le robot fonctionne avec une machine multifonctions modifiée. La broche supérieure rotative est équipée d’une interface Capto C6 de Sandvik Coromant et la tourelle inférieure spécialement développée est équipée d’unités de serrage hydrauliques Capto C4. La broche supérieure sert aux opérations rotatives, au fraisage et au perçage. La tourelle inférieure sert pour le tournage, par exemple le tournage de grands diamètres. Avec le robot, la flexibilité est maximum. « Le système est conçu de manière modulaire », dit de Koning. La broche supérieure et la tourelle inférieure sont équipées d’une pompe pour l’arrosage à 70 bars. Avec le système Capto Coroturn HP, cela permet d’avoir un meilleur contrôle des copeaux et une plus grande sécurité de process. « Dans une machine qui fonctionne de manière entièrement automatique, il faut éviter les copeaux longs », explique Ronny Booijink, l’ingénieur projet de Sandvik Coromant. « Il faut des copeaux courts, faciles à évacuer. C’est ce que Sandvik Coromant appelle l’usinage Green Light » La cellule de production possède un magasin d’outils C4 et C6 indépendant de la machine multifonctions. Cela signifie que le magasin d’outils est « sans fin ». Une chaîne approvisionne la cellule en matière première, en pièces et en mors. metalworking world 35 technologie texte : Elaine McClarence image : Kjell thorsson Problème : Comment répondre à la demande de l'industrie pétrolière en pièces de grande taille complexes ? solution : En utilisant des solutions spécialisées productives et précises. Outillage spécialisé pour les environnements difficiles. La croissance de la demande en pétrole et en gaz impose d'exploiter des réserves plus difficiles d'accès qui posent des problèmes techniques importants. Les pièces nécessaires pour la prospection et l'exploitation, notamment pour le forage en haute mer et l'extraction sous-marine, sont soumises à des conditions difficiles et doivent supporter les grandes profondeurs, les températures élevées et les forces importantes. Ces pièces complexes de grande taille doivent avoir une longue durée de vie. Il s'agit des manchettes, des dispositifs de support des tubes et des vannes qui se trouvent sur le plancher marin et contrôlent la production. À l'intérieur des forages, entre autres éléments, on trouve les colliers d'unités de contrôle qui comportent des mécanismes sophistiqués de direction et de mesure et qui évoluent dans des environnements extrêmement difficiles. La tendance se porte vers l'emploi de matières difficiles à usiner comme l'Inconel, le titane et les aciers inoxydables. Les pièces faites dans ces matières doivent avoir des tolérances ultra précises et de très bons états de surface. Pour répondre à ces exigences, les fabricants ont besoin de process avec une très grande sécurité et une très grande prévisibilité, ainsi que d'un usinage efficace et productif avec des temps morts réduits et une longue durée de vie des outils. Sandvik Coromant a développé une gamme d'outils spécialement pour l'usinage de pièces destinées au secteur du pétrole et du gaz. Dans certains cas, l'usinage ne serait tout simplement pas possible sans ces outils spécifiques. Ces solutions comprennent des outils et des porte-outils 36 metalworking world antivibratoires pour les opérations d'usinage intérieur complexes et des outils à changement rapide. Ensemble, ces dispositifs apportent une plus grande productivité. La gamme d'outils Silent Tools de Sandvik Coromant réduit les vibrations pendant l'usinage et rend les process plus prévisibles et fiables. Les porte-outils Silent Tools sont particulièrement bien adaptés pour les grandes longueurs de porte-à-faux dans les matières difficiles à usiner pour les opérations de tournage, fraisage et alésage qui sont fréquentes dans la fabrication de pièces pour le secteur du pétrole et du gaz. Ces adaptateurs autorisent des longueurs pouvant atteindre 14 fois le diamètre dans les opérations de tournage. Pour répondre aux besoins en productivité et en réduction des temps morts, les unités de serrage adaptées aux machines facilitent les changements d'outils rapides pour les barres d'alésage dans la plupart des centres de tournage. Ces unités de serrage pour outils statiques ou rotatifs se montent facilement sur les tourelles et offrent de meilleures performances, une plus grande stabilité et plus de temps copeaux. Elles permettent aussi d'adapter les tourelles au type de pièce à usiner dans la limite des capacités de la machine. Utilisées avec Coromant Capto, elles combinent stabilité et changements d'outils rapides. La gamme d'adaptateurs et de têtes de coupe CoroTurn SL peut aussi se combiner avec Silent Tools. Les changements d'outils rapides offrent une réponse modulaire et flexible pour le tournage, les gorges et le filetage ainsi que pour les opérations intérieures, notamment les alésages en forme de bouteille. Les nouvelles nuances comme GC4325 contribuent aussi à améliorer la durée de vie et la productivité. n 0 1 000 2 000 3 000 Cas client 4 000 5 000 6 000 (mètres) Résumé Sandvik Coromant propose des solutions spécialisées pour l'usinage des pièces de haute technologie qui sont nécessaires pour répondre aux exigences de l'industrie pétrolière. Dans la prospection et l'exploitation pétrolière sous-marine à grande profondeur, les pièces complexes doivent avoir une longue durée de vie et supporter des environnements très difficiles. Les alésages en forme de bouteille ou avec des chambres sont des opérations de tournage intérieur qui nécessitent de grandes longueurs de porte-à-faux. Elles s'effectuent dans de grands centres de tournage. Un alésage de grand diamètre doit être usiné derrière un alésage plus petit, aussi l'entrée de l'alésage est-elle plus petite que l'alésage intérieur. La difficulté est de contrôler les vibrations et d'appliquer des conditions de coupe satisfaisantes sans pour autant avoir de fréquentes et longues interruptions dans la production. Pour cela, les barres d'alésage antivibratoires Silent Tools permettent de réduire les vibrations et autorisent des débits copeaux élevés. Il convient d'utiliser un attachement Coromant Capto d'une taille de plus que la barre pour plus de stabilité. Les têtes de coupe CoroTurn SL sont disponibles avec quatre niveaux de décalage pour un décalage maximum de 23 millimètres et offrent une bonne accessibilité avec le plus grand diamètre de barre possible. La technologie des buses de CoroTurn SL favorise le contrôle des copeaux et réduit le nombre d'arrêts non programmés. Les unités de serrage Coromant Capto à changement rapide permettent de réduire les changements d'outils à moins d'une minute. C'est une solution idéale pour éviter les collisions tout en exploitant mieux la machine. metalworking world 37 le mot de la fin texte : henrik emilson Nous avons parlé de... l’Argentine, l’Australie, la Biélorussie, le Brésil, le Canada, la Chine, le Danemark, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, la Hongrie, Hong Kong, l’Inde, l’Italie, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle Guinée, la Nouvelle Zélande, la Norvège, le Pérou, la Roumanie, la Russie, Shanghai, Singapour, la Slovénie, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, l’Espagne, la Suède, la Suisse, la Turquie, les États-Unis et même... de l’espace. À la recherche des talents Il est vital d’attirer de nouveaux talents vers les écoles, l’industrie, ... et le magazine. Dans MWW 1/2012, nous avons parlé de la collaboration entre Sandvik Coromant et l’université chinoise de Beihang. 25 MWW a 10 ans Regard en arrière Minutes sont consacrées en moyenne à la lecture de Metalworking World par ses 250 000 lecteurs. « Sécurité et vitesse avec la nuance de nouvelle génération » La nuance GC4225 a été introduite au numéro 1/2006 de MWW. Sept ans plus tard, GC4325 lui succède. C’est le plus important lancement d’une nuance de tournage par Sandvik Coromant avec ces mots : « L’attente est finie ». Une étape dans le taillage d’engrenages Dans MWW 1/2013, nous avons expliqué comment la nouvelle technologie des plaquettes indexables allait transformer la production d’engrenages. Vie antérieure… Metalworking World célèbre ses 10 ans dans sa forme actuelle. Mais le magazine a été lancé il y a 30 ans, en 1984. Dès l’origine, il s’adressait à un public international avec des articles du monde entier. La première version de Metalworking World était publiée dans 20 pays et son titre était traduit : Welt der Fertigunstechnik, Il Mondo delle Lavaorazioni Meccaniche, Le monde de l’usinage, El Mundo del Mecanizado ou Skärskådat. 38 metalworking world « Mon idée d’origine pour Coromant Capto était de faire un attachement qui conviendrait à tous les outils » Dans MWW 1/2004, Ken Andersson, l’inventeur de Coromant Capto, a expliqué comment ce système qui est devenu une norme en 1990 a été conçu. Metalworking World s’intéresse aux géants… Magna Machine Co, Cincinnati, Ohio, USA, MWW 3/2012. …comme aux petits. . . La vallée de l’Arve, en France, est le centre du décolletage, MWW 1/2006. La vidéo devient de plus en plus courante dans le contenu de Metalworking World dans son édition électronique. La vidéo sur Cane Creek, un petit fabricant de VTT aux Etats-Unis, a suscité beaucoup d’intérêt chez les lecteurs. Retrouvez-la sur le site Internet de Sandvik Coromant et dans l’édition iPad de MWW 2/2012. 15 000 000 000 Dans le vent : La croissance du secteur de l’énergie éolienne a fait l’objet d’un rapport spécial dans MWW 1/2009. Question à 15 milliards de dollars : dans le premier numéro de MWW, 1/2004, il était dit que les États-Unis pourraient économiser 15 milliards de dollars en utilisant les bons outils dès le départ. Avez-vous eu votre part du gâteau ? Les grands défis technologiques Voitures sans chauffeur, nano-technologies, grands projets architecturaux comme le stade des jeux olympiques en Chine en 2008, ce sont autant de sources d’inspiration pour le magazine. La première édition iPad est sortie avec le numéro 3/2011. metalworking world 39 Print n:o C-5000:577 FRE/01 © AB Sandvik Coromant 2014:2 CoroCut®QD Sûr. Efficace. Unique. CoroCut QD redéfinit le tronçonnage. Optimisé pour les tours avec embarreur, CoroCut QD est doté d’une force et d’une sécurité imbattables pour les gorges profondes avec de grandes longueurs de porte-à-faux. La nouvelle technologie d’arrosage par le dessus et par le dessous garantit un usinage efficace. Le concept inclut des lames de tronçonnage, des adaptateurs et des manches ainsi que des outils pour les machines à poupée mobile. 80% Sécurité imbattable : lames de conception robuste, technologie de nuance de coupe d’avant-garde et bridage parfaitement stable des plaquettes. Contrôle des copeaux et durée de vie irrépro-chables : arrosage par le dessus et par le dessous à haute pression et géométries de plaquettes dédiées. on d e *Augmentati e vi e d la durée rée de vie ne sur la du * en moyen up e et les vitesse de co la il, ut l’o de trés face gis re en ts men onde approvisionne m le ns da nce à la concurre entier. www.sandvik.coromant.com/corocutqd Facilité de mise en œuvre : raccordement rapide et aisé à l’arrosage avec des adaptateurs « plug and play » pour de nombreux types de machines.