Repentance, pardon et réconciliation

Transcription

Repentance, pardon et réconciliation
courrier correo
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2010 / 3 & 4
www.mwc-cmm.org
Conférence Mennonite Mondiale
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87
•
Mennonite World Conference
•
Congreso Mundial Menonita
La CMM ‘en
forme’ pour
aborder les
changements
Prochain
Rassemblement
aux États-Unis ?
13
5
Collaboration
entre
organisations
d’entraide
16
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10
23
11
24
14
Être unis en
Christ ?
Dimanche de la
Fraternité Mondiale :
Ensemble pour
servir Dieu
Les mennonites
touchés par la
catastrophe au
Congo
La CMM donne
50 000 USD aux
hôtes du 15e
Rassemblement
Luthériens et anabaptistes :
Repentance, pardon et réconciliation
pages 2-7
Les luthériens et les anabaptistes se réconcilient
lors d’un culte de repentance et de pardon
Stuttgart, Allemagne – Le 22
juillet 2010, la page a été
tournée sur presque 500 ans
de culpabilité : des représentants des 70 millions de
luthériens du monde entier
ont demandé que leur soient
pardonnées la violente persécution des anabaptistes du
16e siècle et les images négatives des anabaptistes et des
mennonites qui ont continué
à circuler dans leurs communautés et leurs instituts de
théologie.
La Conférence Mennonite
Mondiale (CMM), qui
représentait les anabaptistesmennonites, a reçu leur requête et accordé son pardon.
Cette étape décisive a été
photo : Liesa Unger
franchie le troisième jour du
onzième rassemblement de la
Fédération Luthérienne
Mondiale (FLM), qui s’est
tenu au centre de conférence
de Liederhall à Stuttgart. Par
l’adoption de la déclaration
intitulée ‘Acte concernant
l’héritage de la persécution
luthérienne des anabaptistes’,
les luthériens se repentent de
la persécution violente des
anabaptistes et de sa justification théologique par les
réformateurs luthériens.
Environ 480 délégués du
monde entier ont reconnu
“pour le mal que nos prédécesseurs du XVIe siècle ont
fait aux anabaptistes, pour
avoir oublié ou ignoré cette
persécution au cours de ces
derniers siècles et pour tous
les portraits inappropriés,
fallacieux et injurieux des
anabaptistes et des mennonites faits jusqu’à aujourd’hui par des auteurs luthériens dans des ouvrages d’érudition et de vulgarisation”.
Quatre années de travail. L’acte, que le président
de la FLM, l’évêque Mark S.
Hanson, décrit comme
“peut-être le plus significatif
de ce rassemblement” est
l’aboutissement de quatre
années de travaux accomplis
par la Commission d’Étude
Internationale LuthéroMennonite de la FLM et de
la CMM.
Des représentants officiels
de la CMM et d’autres mennonites d’Allemagne, de
France, de Suisse et des PaysBas étaient témoins de cette
déclaration. Il y avait aussi
un nombre record d’invités
d’autres dénominations chrétiennes, des orthodoxes, des
catholiques, des anglicans,
des adventistes du septième
jour et des groupes
luthériens non affiliés à la
FLM.
Dans son discours d’ouverture, Le secrétaire général
sortant, Ishmael Noko
(Zimbabwe) a dit que cette
motion redéfinirait les relations entre mennonites et
luthériens. “C’est uniquePendant le culte luthérienmennonite de pardon et de
réconciliation, Larry Miller
montre une gravure représentant Dirk Willems secourant celui qui le poursuivait et
qui était tombé à travers la
glace, une image symbolisant
l’idéal anabaptiste d’amour
envers les ennemis.
ment en déracinant la violence, l’exclusion et la discrimination dans notre propre tradition et pratique …
et en cherchant la guérison
des mémoires parmi nous et
avec les autres dénominations que nous pouvons
devenir des témoins crédibles et efficaces de paix et de
réconciliation dans notre
société.”
Avant le vote, Mark
Hanson a résumé le thème
en disant que cet acte permettrait “à la fois de construire et de définir la communion” pour les luthériens.
Il a souligné que l’approbation de la déclaration n’en
était qu’un des éléments.
“La demande de pardon à
Dieu et à nos frères et sœurs
mennonites est essentiellement une prière. Aussi, pour
la première fois lors d’un
rassemblement de la FLM,
nous aurons un culte de
repentance immédiatement
après la session plénière.”
Beaucoup à apprendre.
Mark Hanson a aussi
souligné le témoignage de
non-violence des mennonites
aux États-Unis. “Nous avons
beaucoup à apprendre de
vous sur la façon de devenir
des communautés de pardon.”
Il a rendu hommage aux
organisations catholiques
œcuméniques et aux églises
réformées, qui oeuvrent aussi
vers la guérison des mémoires avec les mennonites.
Le professeur luthérien,
Joachim Track, à la tête de la
commission œcuménique de
la FLM, a présenté le texte,
qui a été très chaleureusement reçu par les délégués
argentins, nigérians et canadiens. Après un moment de
courrier - courier - correo
prière, Mark Hanson demanda aux délégués de voter en
se levant ou en s’agenouillant. L’acte fut adopté à l’unanimité.
Des représentants de la
CMM furent invités à venir
sur l’estrade pour répondre
au nom des anabaptistesmennonites. Larry Miller, le
secrétaire général de la
CMM, présenta Rainer
Burkart, coprésident de la
Commission d’Étude, Ernst
Bergen, trésorier (Paraguay),
Janet Plenert, vice-présidente
(Canada), Danisa Ndlovu,
président (Zimbabwe) et
Mesach Krisetya, ancien
président de la CMM
(Indonésie) – qui avait participé aux premières discussions qui devaient aboutir à
la Commission d’Étude.
La voix de Danisa Ndlovu
trembla d’émotion quand il
dit que les anabaptistesmennonites “ne pouvaient
venir à cette table la tête
haute, nous aussi avons
besoin de la grâce de Dieu”.
Il dit que cet acte était l’accomplissement de la ‘règle
du Christ’ de lier et délier,
selon les enseignements de
Jésus dans Matthieu 18.
“Nous sommes convaincus
qu’aujourd’hui Dieu a entendu votre confession et vous
accorde son pardon. Nous
nous joignons avec joie et
humilité à Dieu pour vous
Couverture : Le président de la Fédération
Luthérienne Mondiale,
l’évêque Mark Hanson
(à gauche) s’entretient
avec Danisa Ndlovu, le
président de la CMM,
avant le culte de repentance et de guérison qui
a suivi la demande officielle de pardon pour la
persécution des anabaptistes au 16e siècle.
photo: Byron Rempel-Burkholder
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pardonner. Dans l’esprit de
la règle du Christ, nous
croyons que ce que nous
faisons ensemble ici aujourd’hui, Dieu le fait aussi dans
les cieux.”
Selon la pratique du lavement des pieds en usage dans
nombre d’églises anabaptistes-mennonites, Danisa
Ndlovu, aidé de Janet
Plenert, a présenté un baquet
de bois réservé à cet usage et
une serviette à Mark
Hanson. Danisa dit que le
baquet était “un signe de
notre engagement à ce que
les relations entre luthériens
et anabaptistes-mennonites
soient caractérisées par un
amour sans limite et un service à toute épreuve. Nous
apprendrons à chercher le
bien l’un de l’autre dans la
vulnérabilité et la soumission
mutuelle.”
Développer notre
humanité. Pour de nom-
breux délégués, la pratique
de l’humilité et du service
rappelait le message de
l’archevêque anglican de
Canterbury, Rowan
Williams, un peu plus tôt. Il
avait lié le thème du rassemblement, ‘Donne-nous
aujourd’hui notre pain quotidien’, à la vulnérabilité du
peuple de Dieu qui doit
admettre sa dépendance à l’égard de Dieu, non seulement
pour la nourriture mais aussi
pour la réconciliation.
“Le pardon est une des
manières les plus radicales de
développer notre humanité
mutuelle” dit-il.
Dans son message, Rowan
Williams mentionna que cet
acte était un exemple de
cette vulnérabilité. “Pour ces
églises, recevoir la contrition
de nos communautés est la
reconnaissance, remplie de
miséricorde, du corps du
Christ, et du fait qu’elles ont
besoin de nous ; et nous
avons de bonnes raisons
Photo © LWF / Erick Coll
Mark Hanson, président de la FLM (à gauche) reçoit un
baquet de bois, réservé à l’usage du lavement des pieds,
du président de la CMM, Danisa Ndlovu. Danisa dit que le
baquet était “un signe de notre engagement à ce que les
relations entre luthériens et anabaptistes-mennonites
soient caractérisées par… un service à toute épreuve”.
d’avoir besoin d’eux dans
notre monde où des siècles
de collusion chrétienne avec
la violence ont laissé le pouvoir s’exercer sans limite.”
De l’action à la prière.
Juste après le vote, les secrétaires généraux et les présidents de la FLM et de la
CMM ont conduit les
délégués et les invités dans
une autre salle pour un
culte de repentance et de
guérison.
Le culte permettait aux
mennonites et aux
luthériens de partager histoires, prières et musique de
leur tradition. Une chorale
composée de mennonites et
de luthériens d’Ingolstadt
(Allemagne) a entraîné
l’assemblée dans des chants
des deux traditions.
Wilhelm Unger, pasteur
mennonite et musicien de
Regensburg, a chanté un
hymne écrit à partir d’un
texte du martyr anabaptiste
Michael Sattler.
Frieder Boller, président
de Arbeitsgemeinschaft
Mennonitischer Gemeinden in
Deutschland, a raconté l’histoire d’un martyr anabaptiste, soulignant l’appel à être
prêt à mourir pour sa foi.
Theodor Dieter, directeur
de l’Institut de Recherches
œcuméniques de Strasbourg
et co-secrétaire de la
Commission d’Étude, a
exprimé son profond regret
de ce que les réformateurs
luthériens, dont Luther luimême, aient utilisé des
arguments théologiques pour
justifier la persécution et la
mise à mort des anabaptistes.
Larry Millers montra une
illustration de l’anabaptiste
Dirk Willems secourant celui
qui le poursuivait et qui était
tombé à travers la glace.
Cette image est devenue le
symbole de l’idéal anabaptiste d’amour envers les
ennemis.
Larry Miller a reconnu
que de tels exemples ont parfois conduit les anabaptistesmennonites à présenter l’image du martyre comme un
‘signe de supériorité’. “Nous
avons eu tendance à dévelop3
per une identité fondée sur la
victimisation, pouvant nous
conduire à l’auto-justification
et l’arrogance, et nous
aveuglant sur nos faiblesses et
nos défaillances, profondément enracinées aussi dans
notre tradition.”
Des branches d’olivier.
Après la lecture des Écritures
et des prières pour la guérison, des membres de la
CMM se sont avancés et ont
recouvert la nappe pourpre
de l’autel par une nappe
blanche, symbolisant ainsi le
passage de la repentance à la
guérison. Ils ont mis des
branches d’olivier autour de
l’autel pour indiquer leur
engagement à vivre dans la
paix. Des délégués ont passé
des coupes emplies d’huile de
Terre Sainte pour s’oindre
mutuellement en disant
“Dieu te donne un nouveau
cœur et un nouvel esprit”.
Pour continuer à envisager
l’avenir sous le signe de la
réconciliation, les participants ont ensuite entendu
des témoignages de
luthériens qui oeuvrent déjà
à la paix.
L’évêque colombien
Eduardo Martinez a raconté
que les luthériens et les
anabaptistes travaillent déjà
main dans la main pour faire
face à la violence de ce pays.
Michael Martin, un pasteur luthérien bavarois, a
décrit deux décennies de
relations entre mennonites et
luthériens en Allemagne, et
les révisions faites au matériel
liturgique des luthériens
pour refléter une meilleure
compréhension de l’anabaptisme.
Susan C. Johnson, évêque
de l’église luthérienne
évangélique du Canada, et
Janet Plenert, vice-présidente
de la CMM mentionnèrent
des initiatives communes au
Canada, allant de l’agriculture à la préparation commune de matériel d’étude et
pour les cultes.
Le lieu et le moment de
l’événement étaient lourds de
symbole. La ‘Stiftskirche’ de
Stuttgart, où se sont tenus
différents cultes, était ellemême le signe que même au
16e siècle les réformateurs
n’étaient pas unanimes dans
leur persécution des anabaptistes. Johannnes Brenz,
enseveli dans cette église avait
vigoureusement défendu la
conviction que l’État n’avait
pas autorité en matière de
foi. Ainsi que l’a dit Mark
Hanson, les luthériens
‘recouvraient’ l’héritage de
Brenz.
– Byron Rempel-Burkholder
Déclaration luthérienne :
Prise de position sur la persécution
des anabaptistes par les luthériens
L
orsque, aujourd’hui, les
luthériens prennent
conscience de l’histoire
des relations entre luthériens
et anabaptistes au XVIe siècle
et dans les siècles suivants,
telle qu’elle est présentée
dans le rapport de la
Commission d’étude internationale luthéro-mennonite, ils éprouvent un profond
sentiment de regret et de
douleur à considérer les persécutions dont ont été victimes les anabaptistes de la
part des autorités luthériennes, et en particulier du fait
que des réformateurs
luthériens ont appuyé cette
persécution par des arguments théologiques. C’est
ainsi que, au nom de la
famille luthérienne mondiale, l’Assemblée de la FLM
veut exprimer publiquement
son profond regret et sa
douleur.
Mettant notre confiance
en Dieu qui, en Jésus-Christ,
a réconcilié le monde avec
lui, nous demandons pardon
– à Dieu et à nos soeurs et
frères mennonites – pour le
mal que nos prédécesseurs
du XVIe siècle ont fait aux
anabaptistes, pour avoir
oublié ou ignoré cette persécution au cours de ces
derniers siècles et pour tous
les portraits inappropriés, fallacieux et injurieux des
anabaptistes et des mennonites faits jusqu’à aujourd’hui
par des auteurs luthériens
dans des ouvrages d’érudition et de vulgarisation.
Nous prions Dieu d’accorder à nos communautés la
Photo © LWF / Erick Coll
À droite : les délégués
de la Fédération
Luthérienne Mondiale
écoutent la déclaration
reconnaissant la persécution des anabaptistes
et demandant pardon.
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guérison de la mémoire et la
réconciliation.
Nous nous engageons :
• à interpréter les
Confessions luthériennes à
la lumière de l’histoire
présentée ci-joint des relations entre les luthériens et
les anabaptistes ;
• à veiller à ce que cette
décision de la FLM soit
répercutée dans l’enseignement des confessions
luthériennes, dans les séminaires et dans d’autres activités d’enseignement de nos
Églises membres ;
• à poursuivre l’examen
des questions non résolues
qui se posent entre nos deux
traditions, en particulier
celles du baptême et des
relations des chrétiens et de
l’Église avec l’État, dans un
esprit d’ouverture mutuelle
et avec la volonté d’apprendre les uns des autres ;
• à affirmer le présent
consensus, aboutissement de
l’expérience de nos Églises
au cours des siècles, pour
refuser le recours à la force
publique que ce soit pour
exclure ou pour imposer des
croyances religieuses particulières ; et à oeuvrer à la
reconnaissance et à l’affirmation de la liberté de religion
et de conscience dans les
ordres politiques et les
sociétés ; et
• à demander instamment
à nos organismes internationaux, à nos Églises membres et en particulier à nos
congrégations de chercher
des moyens de poursuivre et
d’approfondir nos relations
avec la Conférence Mennonite Mondiale et avec les
communautés mennonites
locales au travers de prières
et d’études bibliques communes, d’un engagement
humanitaire conjoint et
d’un travail en commun
pour la paix. – approuvé par
la Onzième Assemblée de la
FLM, 22 juillet 2010
2010 - 3 & 4
photo : Wilhelm Unger
Comme symbole du passage de la repentance à la guérison, des membres de la
communauté de la CMM qui participaient au culte de reconnaissance ont recouvert la nappe pourpre de l’autel par une nappe blanche. Ils ont aussi mis des
branches d’olivier autour de l’autel en signe d’engagement à vivre dans la paix.
La réponse mennonite :
Vivre ensemble la ‘règle du Christ’
M
artin Luther, tout
comme les anabaptistes, se réfère à une pratique importante des premiers chrétiens appelée la
‘règle du Christ’. Elle est
décrite dans Matthieu 18,
l’un des deux seuls textes du
Nouveau Testament où Jésus
utilise le mot ecclesia –
‘église’. Dans les deux cas, il
s’agit de ‘lier et délier’. Ici,
son enseignement concerne
le pardon qui restaure la
communion dans la communauté des disciples. (...)
En ce jour, en ce lieu,
luthériens et anabaptistesmennonites, nous accomplissons la ‘règle du Christ’.
En ce jour, en ce lieu,
nous, luthériens et anabaptistes-mennonites et autres
chrétiens mettons en pratique un enseignement fondamental et essentiel de
l’Église : lier et délier, demander et accorder le pardon, restaurer et guérir les
relations dans le corps du
Christ.
À Dieu soit la gloire !
V
ous confiant en Dieu
qui a réconcilié le
monde avec lui-même en
Jésus Christ, vous avez entrepris cette action sur l’héritage
de la persécution des anabaptistes pour laquelle vous
demandez pardon à Dieu et
aux frères et sœurs anabaptistes-mennonites. (…)
Sommes-nous dignes de
recevoir votre demande ?
Nous sommes tristement
conscients de nos propres
manquements. Nous ne pouvons nous approcher de cette
table la tête haute. Nous ne
pouvons y venir que la tête
baissée en signe d’humilité et
dans la crainte du Seigneur.
Nous ne pouvons arriver à
ce point sans voir notre propre péché. Nous ne pouvons
arriver à ce point sans reconnaître notre propre besoin
de la grâce et du pardon de
Dieu.
Nous sommes profondément émus par votre esprit
de repentance et par votre
demande de pardon. Et nous
nous souvenons de la prière
de George Blaurock, le premier anabaptiste, baptisé le
21 janvier 1525 à Zurich
(Suisse) et mort sur le bûcher le 6 septembre 1529 à
Klausen (Autriche).
Alors qu’il était en prison
George Blaurock écrivait :
“Je prie sincèrement pour
tous mes ennemis, O
Seigneur, quel que soit leur
nombre. Ne leur impute pas
leurs péchés. Seigneur, je
5
m’en remets à ta volonté.”
Nous croyons que Dieu a
déjà entendu et répondu à
cette prière anabaptiste.
Nous croyons qu’aujourd’hui Dieu a entendu votre
confession et vous accorde
le pardon.
Nous nous joignons à
Dieu dans l’allégresse et
l’humilité pour accorder le
pardon. Dans l’esprit de la
‘règle du Christ’, nous
croyons que ce que nous
faisons ensemble aujourd’hui sur terre, Dieu le fait
aussi dans les cieux.
À Dieu soit la gloire !
V
ous confiant en Dieu
qui a réconcilié le
monde avec lui-même en
Jésus Christ,vous avez non
seulement recherché le pardon pour le passé, mais
vous avez aussi prouvé votre
intégrité en prenant des
engagements précis par une
nouvelle action. C’est avec
reconnaissance que nous
prenons ces engagements.
En réponse :
• Nous nous engageons à
promouvoir les interprétations de l’histoire luthéroanabaptiste qui prennent au
sérieux la description faite
par la Commission d’Étude
Internationale LuthéroMennonite ;
• Nous nous engageons à
nous assurer que votre initiative de réconciliation soit
connue et respectée dans
l’enseignement des églises
anabaptistes-mennonites sur
les luthériens ;
• Nous nous engageons à
continuer avec vous la
réflexion sur les questions
non résolues entre nos deux
traditions, dans un esprit de
vulnérabilité et d’ouverture
au Saint-Esprit ;
• Nous nous engageons à
encourager nos églises
membres, leurs paroisses et
leurs institutions à développer de meilleures relations
6
et une collaboration plus
active avec les luthériens
pour servir le monde.
À Dieu soit la gloire !
P
endant le dernier
souper, Jésus dit à ses
disciples :
“Je vous donne un commandement nouveau :
aimez-vous les uns les
autres. Comme je vous ai
aimés, aimez-vous les uns
les autres. A ceci tous vous
reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous
aurez les uns pour les
autres.” (Jean 13/34-35).
Puis il a démontré concrètement ce nouveau commandement :
“Jésus se lève de table,
dépose son vêtement et
prend un linge dont il se
ceint. Il verse ensuite de
l’eau dans un bassin et
commence à laver les pieds
des disciples et à les essuyer
avec le linge dont il était
ceint.”
Nombre d’églises
anabaptistes et mennonites
pratiquent le lavement des
pieds. Ce baquet de bois,
réservé à cet usage, provient
de l’une d’entre elles. Nous
vous l’offrons en signe d’engagement pour qu’à l’avenir
nos relations soient caractérisées par un amour sans
limite et un service sans
faille.
Nous apprendrons à
rechercher le bien l’un de
l’autre dans la soumission
mutuelle et volontaire. Car
c’est au travers de notre vulnérabilité que la miraculeuse présence de Dieu, qui
transforme et réconcilie,
devient visible au monde.
À Dieu soit la gloire !
– Ce texte est une version
abrégée de la réponse lue par
le président Danisa Ndlovu
au nom de la CMM. Le
texte intégral se trouve sur
www.mwc-cmm.org.
Comprendre ce qui
s’est passé au
16e siècle
Phyllis Pellman Good
L
a confession de foi luthérienne a été rédigée en
1530 avec l’accord de Martin Luther. Ce document, appelé ‘Confession d’Augsbourg’, a 480
ans, cependant il fait toujours autorité et unit les églises
rattachées à la Fédération Luthérienne Mondiale.
Dans cette confession figurent au moins sept ‘condamnations’ des anabaptistes, qui apportent des arguments théologiques à leur persécution, particulièrement
à cause du baptême volontaire des adultes et de leur
réticence à participer au gouvernement.
Bien que ces menaces n’aient plus cours, la présence
de ces condamnations dans ce document encore très
utilisé a rendu nécessaire qu’elles soient examinées avec
attention et honnêteté.
Cette démarche a commencé quand les mennonites
allemands ont été invités à se joindre aux festivités du
450e anniversaire de la Confession d’Augsbourg. Un
pasteur mennonite souligna l’ironie de célébrer “notre
propre condamnation”. Cette réflexion aboutit à
plusieurs dialogues au niveau national (en Allemagne,
en France et aux États-Unis) et à quatre années de conversation internationale entre luthériens et mennonites.
Le but de ces conversations internationales ? “Mettre
en place un cadre théologique permettant aux
luthériens et aux mennonites d’exprimer leurs convictions et leurs préoccupations de telle sorte que chaque
partie se sente comprise par l’autre.”
Dans le respect et avec prudence, des représentants
des mennonites (Conférence Mennonite Mondiale) et
des luthériens (Fédération Luthérienne Mondiale) ont
formé une Commission d’Étude Internationale pour
réfléchir à ce qu’ils pourraient faire concernant leur
passé difficile.
Était-il possible pour les luthériens de reconnaître
que leur confession de foi comportait une justification
théologique de la violence (et même du meurtre) envers
les anabaptistes ? Pourraient-ils demander sincèrement
pardon tout en restant fidèles à la Confession
d’Augsbourg ?
Était-il possible que les mennonites acceptent de ne
pas exagérer leur martyre, et même de reconnaître qu’il
y avait des raisons historiques compréhensibles aux
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déclarations incendiaires des luthériens ? Les mennonites
seraient-ils capables de revoir leur identité concernant leur
martyre afin de pouvoir offrir un vrai pardon aux luthériens ?
Ces deux églises pourraient-elles envisager un avenir sans
colère ni soupçon, permettant de voir l’autre comme un
membre légitime du corps du Christ ?
Rainer Burkart, coprésident mennonite de la
Commission d’Étude Internationale, dit : “Imaginez que
nous fassions partie d’une grande famille dans laquelle deux
parties sont en conflit depuis très longtemps. Comme il
serait bon si chacune pouvait raconter son histoire pendant
que l’autre écoute !”
“Il a fallu 15 rédactions de certaines parties du rapport et
beaucoup de fatigue pour transformer nos perceptions différentes en perspectives communes”, rappelle Larry Miller,
co-secrétaire de la Commission et secrétaire général de la
CMM.
Qu’a apporté ce grand investissement de temps et d’énergie ?
“Nous avons longuement évoqué le 16e siècle et ses
tragédies. Nous avons toujours des avis différents sur de
nombreux sujets importants”, explique Rainer, “mais nous
avons trouvé les moyens de gérer nos différences”.
“Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que les deux
églises allaient parler de la Confession d’Augsbourg d’une
manière différente de par le passé ; et que l’enseignement
concernant ces malheureuses condamnations seraient semblables dans les deux dénominations. Nous allons rester en
dialogue, particulièrement sur les questions du baptême et
des relations entre Église et État.”
A
lfred Neufeld, théologien d’Asunción (Paraguay),
souligne ce qu’il considère comme un résultat significatif pour les anabaptistes-mennonites. Ces dialogues :
1. peuvent aider les mennonites à comprendre la raison
de ces condamnations ;
2. ont révélé que les mennonites n’ont pas toujours été
aussi cohérents qu’ils le pensent dans leur enseignement et
leur pratique sur la question des relations avec l’État ;
3. soulignent que les anabaptistes constituaient un problème politique réel au 16e siècle, et remettaient en question
les fondements mêmes de la société, selon les luthériens.
“Nous sommes maintenant libres de nous considérer
comme égaux”, dit Alfred.
“Ces conversations n’ont pas changé l’histoire du martyre
des anabaptistes ni notre conception de la communauté
spirituelle comme alternative de non-conformité au monde.
Mais leur honnêteté et leur intensité permettent aux
luthériens de mieux nous comprendre.”
“Nous devrions arrêter de nous glorifier à cause de notre
martyre” pense Alfred. “Les luthériens ont aussi leurs martyrs. Nous pensons qu’ils sont adeptes du statu quo, mais
nous n’avons pas le monopole du martyre et du courage.
C’est une histoire commune.”
Rainer pense que pour les luthériens, c’est un change-
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ment majeur. “Ils sont devenus conscients (ainsi que
leurs paroisses) qu’il y avait des problèmes dans la
Confession d’Augsbourg. Ils ont identifié le problème : la justification théologique de la marginalisation et du meurtre des anabaptistes qui faisaient partie
de leurs communautés.”
“Ils ont décidé d’aborder très différemment les convictions théologiques différentes des leurs.”
Rainer ajoute : “Je crois que nous les mennonites
découvrons que nous n’abandonnons pas nos convictions théologiques quand nous dialoguons avec des
personnes d’avis différents. Le dialogue nous permet
de mieux comprendre nos différences. Il n’est pas
nécessaire de constamment vouloir se défendre”.
“Les mennonites se sont accordés avec les luthériens
sur la façon de raconter leur histoire commune” dit
Larry. “La façon dont nous nous considérions, interprétions le comportement et la théologie de l’autre
était une de nos différences. Maintenant, après une
conversation franche et approfondie, nous allons
raconter la même histoire.”
“Ceci n’est pas la célébration de l’unité doctrinale
sur tous les points” insiste Larry. “C’est plutôt une
nouvelle et – nous le croyons – une honnête compréhension des événements du 16e siècle et des conséquences. Les luthériens se sont engagés à enseigner
leur confession de foi en fonction de ce dialogue.
Quand ils réimprimeront la Confession d’Augsbourg
avec des commentaires, ils incluront les nouvelles perspectives, engagements et interprétations de l’anabaptisme.”
“Nous ne devons pas être moins respectueux des
luthériens et de leurs dons qu’ils le sont quand nous
raconterons notre histoire commune.”
Phyllis Pellman Good, Lancaster (États-Unis) est consultante en communications pour la CMM.
Comme symbole du ‘nouveau cœur et nouvel esprit’, le
président de la CMM, Danisa Ndlovu, a oint Ishmael
Noko, secrétaire général sortant de la FLM, avec de
l’huile de Terre Sainte, pendant le culte de réconciliation
et de guérison à Stuttgart. Ils sont tous deux zimbabwéens et de mères originaires de l’église Frères en Christ.
photo : Liesa Unger
7
Rapport de la réunion annuelle du Comité Exécutif :
La Conférence Mennonite Mondiale ‘en excellente forme’
pour aborder les changements de structure et de personnel
Addis Abeba, Éthiopie – “La
CMM est en bonne forme.
Elle ne connaît pas de crise,
et ce que nous avions décidé
de faire, nous avons pu le
faire.”
C’est par ces mots que
Larry Miller, le secrétaire
général, a résumé le travail
de la CMM devant le
Comité Exécutif, dont la
réunion annuelle s’est tenue
du 28 juillet au 4 août
2010.
La plupart des membres
de ce Comité Exécutif sont
nouveaux : ils ont été élus
par le Conseil Général en
2009 à Asunción
(Paraguay). Responsable de
l’encadrement du travail de
la CMM entre les sessions
triennales du Conseil
Général, le nouveau Comité
Exécutif a commencé par se
familiariser avec la structure
et le travail de l’organisation.
Mais il a été très vite
impliqué dans les discussions concernant les secteurs
importants du travail en
cours de la CMM, comme
la fréquence des rassemblements de la CMM et le lieu
du prochain rassemblement.
Aussi, après avoir
sérieusement considéré les
alternatives, le Comité
Exécutif a décidé de confirmer le cycle de six ans. Il
a choisi les États-Unis – ou
l’Indonésie – comme lieu du
prochain rassemblement en
2015 (voir article à droite).
“Mais la CMM est davantage que des rassemblements” lui a dit Larry. Le
Comité a appris qu’il supervisait également le travail
des quatre commissions, une
nouvelle structure de la
CMM.
8
Mises en place in 2009,
les quatre commissions (Foi
et Vie, Paix, Diacres et
Mission) ont informé le
Comité Exécutif qu’elles ont
commencé leur travail et ont
fait part de leurs projets :
• La Commission Foi et
Vie prépare une enquête sur
les pratiques du baptême et
de la cène des Églises membres ;
• La Commission Paix
projette de faire une étude
des pratiques de la paix dans
les églises anabaptistes au
niveau mondial ;
• La Commission Diacres
a choisi deux diacres anabaptistes mondiaux dans chaque
continent qui seront particulièrement disponibles en
temps de crise ;
• La Commission Mission
a annoncé qu’elle tiendra en
2013 une réunion mondiale
missionnaire en Asie.
Mandat des commissions. “Quel est le rôle de
ces commissions ?” ont
demandé plusieurs membres
du Comité Exécutif.
“Gèrent-elles les programmes
de la CMM ?”
“Ce n’est pas l’objectif des
commissions”, dit Larry.
“Leur principale tâche est de
préparer des sujets de réflexion et des ressources pour le
Conseil Général et les Églises
membres. Mais il semble que
certains s’attendent à ce
qu’elles coordonnent des
programmes. Le Comité
Exécutif doit continuer à
être vigilant sur ce point.”
Le Comité Exécutif a
approuvé ces projets, mais
aussi a mis en garde contre le
risque de faire double
emploi. Il a encouragé les
commissions à travailler
ensemble et de manière
globale. Dans ce but, les
présidents et secrétaires des
commissions se sont réunis
pour la première fois après la
réunion du Comité Exécutif.
Nouvelle équipe, nouvelle structure. La forma-
tion des commissions n’est
pas le seul changement dans
la CMM. Le comité de
recherche, chargé de trouver
un nouveau secrétaire
général pour remplacer Larry
Miller, quand il quittera ce
poste en 2012 après 22 ans
de service, a fait son rapport
et présentera un nom lors de
la prochaine réunion en mai
2011.
Le précédent Comité
Exécutif (2003-2009) a initié
une évolution vers des
représentations et des
bureaux de la CMM dans
chaque continent.
“Dans l’avenir, nous
devrons décider du type de
bureaux et de représentations
que nous voulons, dans quels
pays ils se trouveront, et de
leurs coûts”, dit Ernst Bergen
(Paraguay), le trésorier. “Ce
sont de bons sujets de réflexion, fruits de notre croissance”.
“Mais nous ne souhaitons
pas que les cadres et le personnel soient les seuls à y
réfléchir”, dit encore Ernst.
Des consultants du Nord et
États-Unis en 2015 : préférence
L
ors de sa réunion à Addis Abeba (28 juillet- 4 août
2010), le Comité Exécutif de la CMM s’est
prononcé à l’unanimité pour tenir le prochain
Rassemblement de la CMM aux États-Unis en 2015.
Le Comité a aussi décidé à l’unanimité de considérer
l’Indonésie comme une alternative pour 2015, si les plans
pour les États-Unis ne sont pas réalisables. L’Indonésie a
aussi sa préférence pour le rassemblement mondial de
2021.
“Pour que le prochain rassemblement ait lieu aux
États-Unis, il faut deux choses : d’abord discuter avec les
églises membres de la CMM nord-américaines pour
savoir si elles désirent accueillir le prochain rassemblement ; et, le cas échéant, faire une étude de faisabilité
concernant le site qu’elles proposeront”, dit Larry Miller,
le secrétaire général de la CMM.
Une étude extensive avait été faite en 2004, lorsque les
églises membres des États-Unis avaient invité la CMM à
tenir son rassemblement de 2009 dans l’est de la
Pennsylvanie. Mais après mûre réflexion, la CMM avait
accepté l’invitation et l’étude des églises membres
paraguayennes, reçues en même temps.
Le Comité Exécutif tient donc la promesse faite à ses
membres nord-américains en 2004, de considérer avec ‘le
plus grand sérieux’ d’y tenir le Rassemblement de 2015.
courrier - courier - correo
du Sud examineront les
questions liées à la transition
et la future structure de la
CMM et donneront leur
avis.
Budgets et opportunités. Bien que la CMM
soit en bonne santé financière, elle ne peut pas encore
établir simultanément des
bureaux sur chaque continent, précise Ernst. Ce plan
figure donc dans les projections financières en tant que
‘opportunité’, de même que
différents autres projets que
la CMM réalisera au fur et à
mesure de ses moyens.
Les rentrées couvrent les
dépenses des projets en
cours, dit Karen MartinSchiedel (Canada), directrice
Finance et Administration.
Le Comité Exécutif a
approuvé le budget du Fonds
Général de 897 000 USD
pour 2011, à cause des frais
supplémentaires dus aux
changements ; 150 000 USD
proviennent du fonds de
réserves prévu pour la période de transition.
La CMM a constitué des
réserves modestes ces
dernières années grâce
surtout aux contributions
personnelles faites à
Leadership Campaign, destinées à financer la transition
des responsabilités, et aussi
grâce à l’excédent du 15e
Rassemblement.
“J’aimerais que la CMM
utilise dans les autres continents la même stratégie
qu’en Amérique du Nord”
dit Pakisa Tshmika
(Congo/États-Unis), collaborateur de la CMM. “Il faut
que nous poussions les
Africains, les Asiatiques et les
Latino-Américains à faire
leur part”.
photo : Markus Rediger
La CMM poursuit sa tradition de planter un arbre dans le
pays qui l’accueille. Mais dimanche 1er août, elle a planté 38
arbres près de l’église Misrak Meserete Kristos, la plus grande
des paroisses de MKC en Éthiopie ! Ci-dessus, le président
de MKC, Tewodros Beyene (au centre) et le président de la
CMM, Danisa Ndlovu, avec des plants. À gauche se trouve
Sisca Ibanda, la représentante africaine au Comité Exécutif.
du Comité Exécutif pour le prochain Rassemblement mondial
Ce choix a aussi été fait parce que les trois derniers
rassemblements ont eu lieu dans le Sud : Calcutta, Inde, en
1997 ; Bulawayo, Zimbabwe, en 2003 et Asunción,
Paraguay, en 2009.
“Bien que la majorité des mennonites et Frères en Christ
vivent dans l’hémisphère sud, le Comité Exécutif pense qu’il
est essentiel que les églises du Nord aient l’occasion d’accueillir la famille mondiale dans leurs communautés”, a
commenté Larry. “Il est vrai que la plupart des habitants du
Nord ont davantage les moyens de voyager que ceux du
Sud, cependant le Comité Exécutif affirme clairement son
désir de ne pas priver les églises membres du Nord d’offrir
l’hospitalité à l’Église mondiale et de connaître la joie de la
communion fraternelle avec les sœurs et les frères du monde
entier” dit encore Larry.
L
e Comité Exécutif a reconnu que l’obtention de visas
pour les États-Unis posera probablement un problème
sérieux pour les habitants de certains pays. Il s’est
engagé à ce que la CMM explore toutes les voies légales et à
prier sans cesse pour que tous ceux qui le souhaitent puissent
assister au rassemblement.
“Nous sommes en relation avec trois autres communions
mondiales qui ont récemment tenu leur assemblée mondiale
aux États-Unis” a expliqué Larry. “Elles ont eu plus ou
2010 - 3 & 4
moins de succès dans ce domaine, et nous nous concerterons avec elles. C’est une situation problématique, mais
nous sommes convaincus que nous pouvons réussir.”
Lors de cette même réunion, le Comité Exécutif a
aussi décidé, après avoir étudié sérieusement différentes
possibilités, de confirmer le cycle de six ans de la tenue
des rassemblements mondiaux de la CMM.
Il a proposé deux lieux pour les deux rassemblements
suivant celui de 2015 : l’Indonésie en 2021 et l’Europe
en 2027.
Les membres indonésiens ont invité la CMM pour
2015. Le Comité Exécutif leur a demandé : de maintenir leur invitation pour 2015, en attendant d’avoir
reçu une invitation des membres d’Amérique du Nord et
que l’étude de faisabilité soit satisfaisante ; et de réfléchir
à renouveler leur invitation pour 2021, si le rassemblement de 2015 se tient aux États-Unis.
Plusieurs anniversaires importants dans l’histoire
anabaptiste auront lieu en 2025 et en 2027. Aussi, les
églises membres européennes inviteront probablement la
CMM sur leur continent en 2027. La CMM réfléchira à
la meilleure manière de célébrer mondialement le 500e
anniversaire du premier baptême anabaptiste (janvier
1525) et le 100e anniversaire de la première conférence
mennonite mondiale (juin 1925). – Phyllis Pellman Good
9
Janet Plenert (Canada),
vice-présidente de la CMM,
appuya cette suggestion en
citant l’exemple des
Paraguayens et de leur soutien au 15e Rassemblement,
qui a contribué pour une
grande partie à un excédent
de 325 000 USD.
Participation des
jeunes. Elina Ciptadi-
Perkins (Singapour), personne de liaison pour les jeunes,
et Ayub Omondi Awich
(Kenya), représentant de
l’Afrique du Groupe de
Travail des Jeunes, ont rencontré le Comité Exécutif
pour dessiner les grandes
lignes d’un nouveau ‘Réseau
des Jeunes Anabaptistes’
Le Comité
Exécutif
C
e groupe de 14 personnes est responsable du
travail de la CMM entre les
sessions triennales du Conseil
Général. Pendant sa première
réunion à Addis Abeba,
Phyllis Pellman Good, consultante en communication
de la CMM, a posé quelques
questions à chaque membre.
Deux membres étaient
absents :
Thuma Hamukang’andu
(Zambie), église Frères en
Christ, qui n’a pu venir à
cause de problèmes de visa ;
Félix Rafael Curbelo
Valle (Cuba), décédé le 13
décembre 2009. Le Comité
Exécutif nommera son remplaçant.
Le secrétaire général,
Larry Miller (France), participe aussi au Comité
Exécutif.
Photos : Merle Good / MWC
10
(YABs). Il couvre cinq
domaines : (a) réseau, (b)
communion fraternelle, (c)
développement des capacités,
(d) prise de décision et (e)
identité anabaptiste.
Elina explique que cette
initiative est née de l’enthousiasme engendré par les deux
Sommets Mondiaux de la
Jeunesse liés au 14e Rassemblement au Zimbabwe et au
15e Rassemblement au
Paraguay. “Les jeunes sont
intéressés par la CMM et
veulent s’engager” dit-elle.
Le Comité Exécutif a très
bien accueilli les plans du
réseau, qui seront intégrés à
la structure et au budget de
la CMM. Il dispose de
85 000 USD, excédent pro-
venant du Sommet Mondial
de la Jeunesse de 2009.
Dialogues interdénominationnels. Le Comité
Exécutif a écouté les échos
positifs et émouvants des
représentants de la CMM
qui venaient d’assister à
l’Assemblée de la Fédération
Luthérienne Mondiale à
Stuttgart (Allemagne). À
cette occasion, les luthériens
ont demandé pardon pour
l’héritage de la persécution
des anabaptistes au 16e siècle. Le Comité Exécutif a
aussi approuvé la participation à deux dialogues interdénominationnels :
• des conversations
bilatérales avec la Conférence
générale des adventistes du
septième jour sur le thème
‘Vivre en chrétiens’, en particulier sur les interprétations
bibliques et les pratiques de
la paix ;
• des conversations trilatérales sur le baptême, entre
la Fédération Luthérienne
Mondiale, le Conseil Pontifical
pour la Promotion de
l’Unité des Chrétiens (Église
catholique) et la CMM.
Ces dialogues commenceront en 2011.
Les représentants d’Amérique Latine les ont approuvés tout en incitant à la prudence. “Étant données les
réserves de certaines de nos
églises, causées par la persécution passée et des déclara-
Danisa
Ndlovu
Janet
Plenert
Ernst
Bergen
président
viceprésidente
trésorier
Zimbabwe
Canada
Brethren in
Christ
Church
Mennonite
Church
Canada
Responsabilités dans l’église :
évêque des BIC au Zimbabwe, un poste comportant des charges administratives et pastorales pour
320 assemblées BIC et
postes d’évangélisation.
Famille : (épouse) Treziah ;
(filles) Thinkgrace, 21 an ;
Trustworthy, 19 ans ; (fils)
Devotion, 17 ans.
Loisirs : “Aller dans le village
où habite ma mère pour
marcher dans la brousse
loin des tensions.”
Raisons d’espérer : “L’espoir,
c’est accepter la réalité – et
donc accepter que Dieu
vous a appelé pour un
temps comme celui-ci. Il
faut le vivre pleinement. Je
crois que c’est ce que veut
dire répondre fidèlement à
son appel.”
Paraguay
Responsabilités dans l’église :
membre actif, quelques
sermons.
Profession : secrétaire exécutive de Mennonite Church
Canada Witness.
Famille : (époux) Steve ;
(filles) Gabrielle, 23 ans ;
Natasha, 20 ans ; Katrina,
17 ans.
Loisirs : “Rouler en bicyclette au soleil, tricoter.”
Raisons d’espérer : “J’ai de
l’espoir quand je vois les
signes de la transformation
accomplie par Dieu : la
compassion plutôt que la
rapacité, le partage plutôt
que l’égoïsme. Je crois que
le royaume vient quand les
gens se rassemblent, que ce
soit près de chez eux ou
dans le monde.”
Verinigung
der Mennoniten Brüder
Gemeinden
Responsabilités dans l’église :
responsable du ministère
dans les prisons à Asunción
et du conseil de Fahce, une
université chrétienne.
Profession : Entrepreneur et
partenaire dans de nombreuses entreprises.
Famille : (épouse) Lucy; (fille)
Daniela, 20 ans ; (fils)
Samuel, 17 ans ; David, 7 ans
Loisirs : “Me promener dans
la nature, dans le Chaco et
dans les collines autour
d’Asunción.”
Raisons d’espérer : “Quand je
vois comment Dieu transforme radicalement les
vies, je suis rempli d’espoir. On peut réellement
grandir dans la foi. Dans
notre ministère, nous
voyons des miracles tous
les jours.”
courrier - courier - correo
tions actuelles des catholiques, il est très important
que les objectifs de ce dialogue soient bien clairs”, dit
Edgardo Sanchez (Argentine).
Guérison des
mémoires. Larry a remar-
qué qu’une des raisons d’être
de ces conversations interdénominationnelles, comme
avec les catholiques et les
luthériens, est de parler du
passé et des souvenirs.
“À cause de notre histoire,
nous les anabaptistes, nous
nous considérons comme les
héritiers des martyrs, et il
nous faut prendre conscience
de la manière dont cette perception affecte notre vision
du monde” dit-il. “Nous
photo : Merle Good / MWC
Sisca Ibanda (Congo) dirige un chant pendant un culte
d’une session du Comité Exécutif ; à sa droite, Ron
Penner (Canada) et Edgardo Sanchez (Argentine).
de violence, l’utilisation de
l’argent et du pouvoir dans
les relations entre
anabaptistes.
Sisca
Mawangu
Ibanda
Prem
Prakash
Bagh
Adi
Walujo
RD Congo
Inde
Indonésie
Communauté
des Églises de
Frères Mennonites au Congo
Bhartiya
General
Conference
Mennonite
Responsabilités dans l’église :
Directrice des ministères
concernant les femmes ;
supervise les paroisses
mennonites de Kinshasa.
Profession : Professeur de sociologie et de psychologie pour
une organisation de développement rural du Congo.
Famille : (époux) Ibula
Muana Katamanga Jules
Cesar ; (fils) Jacques Ibula,
35 ans ; (filles) Laura Ibula,
32 ans ; Debbie Ibula, 31
ans ; (fils) Godwin Ibanda,
28 ans ; (fille) Jennifer
Mawangu, 24 ans.
Loisirs : “J’aime beaucoup cultiver les fleurs et les légumes.”
Raisons d’espérer : “Je suis convaincue que quand chacun
d’entre nous obéit à Christ,
cela fait une profonde différence dans le monde.”
2010 - 3 & 4
devons aussi nous rappeler
que nous sommes membres
du corps du Christ, qui est
beaucoup plus vaste. Nous
sommes appelés à rendre
compte de nos convictions
et de nos pratiques, et à
accepter les autres quand ils
font de même.”
Un rapport a aussi été
fait sur le travail d’accompagnement de la CMM des
Églises membres en conflit.
Ces préoccupations ont
conduit à un accord pour
continuer à travailler sur ce
qui est appelé “guérison des
mémoires”, abordant des
thèmes comme l’héritage de
l’esclavage et du colonialisme, le pouvoir et sa transmission dans les contextes
Responsabilités dans l’église :
pasteur ; membre du
comité exécutif de l’union
d’églises.
Profession : “Mon travail pastoral est bénévole. Ma
femme est médecin et peut
donc assurer un revenu à
notre famille.”
Famille : (épouse) Alka R
Bagh ; (fille) Palak Prakash
Bagh, 17 ans ; (fils)
Anubhav Prakash Bagh,
14 ans ; mère de 76 ans.
Loisirs : “Musique : composer, chanter, jouer de l’harmonium et du tabla.”
Raisons d’espérer : “Nos villages chrétiens ressemblent
peut-être aux villages hindous, mais notre comportement et notre
témoignage de chrétiens
sont différents.”
Gereja Injili
di Tanah
Jawa
Responsabilités dans l’église :
Vice-secrétaire général de
l’union d’églises.
Profession : pasteur à plein
temps ; “Je dois assurer
mon propre soutien. C’est
le salaire de ma femme, infirmière en chef d’un hôpital, qui nous fait vivre.”
Famille : (épouse) Sri Edy
Hernani ; (filles) Angela,
décédée à 8 ans en 2008 ;
Efifania Ariella Diani, 6
ans ; (fils) Timothy
Efifanio Hernadi, 1 mois.
Raisons d’espérer : “Quand
ma fille était malade, certains chrétiens ont suggéré
que c’était une punition.
Mais j’ai dit : Non, Dieu
veut me dire quelque chose.
Quand nous passons par
des épreuves, Dieu est particulièrement proche”.
Autres sujets. Le
Comité Exécutif a aussi :
• reçu des exemplaires de
Mission and Migration, de
Rainer
Burkart
Allemagne
Arbeitsgemeinschaft Mennonitischer
Gemeinden in
Deutschland
Responsabilités dans l’église :
pasteur de l’assemblée
évangélique mennonite de
Neuwied.
Famille : (épouse) Angelika ;
(fils) Jan, 23 ans.
Loisirs : “Je lis des romans
policiers. Je vais au sauna.
J’aide ma femme à s’occuper de ses trois chevaux.”
Raisons d’espérer : “J’espère
avoir la force de vivre avec
des questions non résolues
et sans avoir toutes les
réponses. C’est particulièrement important pour
moi parce que je sais que
la vie peut être injuste.
Mais même quand nous
en faisons l’expérience,
nous devons faire confiance à Dieu, qui est aussi
espoir.”
11
Jaime Prieto, le troisième
volume de la série d’Histoire
Mennonite Mondiale, écrit à
partir de la perspective de
chaque continent. Ce volume
concerne l’histoire anabaptiste en Amérique Latine ; les
volumes sur l’Afrique et
l’Europe ont déjà été publiés
et les volumes sur l’Asie et
l’Amérique du Nord devraient être prêts en 2011 ;
• appris que le site internet de la CMM sera refait
pour fournir un accès plus
facile aux ressources, un
espace pour les commissions
et les caucus continentaux et
des blogs sur www.mwccmm.org ;
• découvert que, en juin
2010, les Églises membres de
la CMM comptaient près de
1,2 million de membres baptisés – 30 000 de plus que
l’année précédente – répartis
dans 99 unions d’églises dans
56 pays. Le total des membres anabaptistes baptisés
dans le monde, membres et
non membres de la CMM,
est de 1 672 072.
Accueil de la MKC. La
plus grande de ces unions
d’églises est l’église Meserete
Kristos d’Éthiopie, qui
accueillait le Comité Exécutif pendant les huit jours
qu’ont duré ses sessions.
“Nous avons maintenant
189 296 membres baptisés
dans 518 paroisses,” dit le
président de la MKC,
Markus
Rediger
Edgardo
Sanchez
Suisse
Argentine
Tewodros Beyene, dans son
discours de bienvenue à
Addis Abeba, la capitale du
pays et le centre de l’église.
La MKC a également 867
postes d’évangélisation.
Le secrétaire exécutif de la
MKC, Kenna Dula, a décrit
les débuts de l’église, il y a
60 ans, fruit du travail missionnaire de Lancaster
Mennonite Conference (ÉtatsUnis). En 1982, quand
l’église devint clandestine à
cause de la persécution du
gouvernement communiste,
elle comptait 5 000 membres. La MKC a refait surface en 1991 avec 50 000
membres et n’a pas cessé de
croître depuis.
“Dieu a été très bon pour
Iris de
LeónHartshorn
États-Unis
Konferenz
der
Mennoniten
der Schweiz
Responsabilités dans l’église :
membre du conseil exécutif de la conférence ; président du comité qui prepare la Conférence Mennonite Européenne (MERK).
Profession : Directeur du centre d’informations de l’agriculture en Suisse.
Famille : (épouse) Marianne ;
(fils) Matthias, 23 ans ;
David, 22 ans ; (fille)
Caroline, 19 ans.
Loisirs : “J’aime la marche en
montagne, la photographie, le ski et rencontrer
des amis.”
Raisons d’espérer : “C’est bon
de passer du temps avec
mes frères et sœurs du
Comité Exécutif parce que
je découvre Dieu à l’œuvre
dans leurs vies tout autour
du monde.”
12
Iglesia
Evangélica
Menonita
Argentina
Responsabilités dans l’église :
co-pasteur responsable ;
supervise 12 églises missionnaires.
Profession : ingénieur en bâtiment.
Famille : (épouse) Erica ; (filles)
Débora, 18 ans ; Anita, 16
ans ; (fils) Pablo, 8 ans
Loisirs : “J’aime sortir et
partager le message de
Dieu avec les gens. C’est
naturel pour moi.”
Raisons d’espérer : “En
Patagonie et dans toute
l’Argentine, j’espère qu’il y
aura dans chaque ville une
famille qui aime Dieu et vit
selon les principes du
royaume. Nous demandons
aux familles de déménager
ou d’être conscientes de
représenter Dieu dans des
endroits particuliers.”
Mennonite
Church USA
Responsabilités dans l’église :
pasteur de l’union
régionale d’églises Pacific
Northwest.
Famille : (époux) Leo ;
(filles) Isabel, 30 ans ;
Toni, 28 ans ; (fils)
Andres, 30 ans ; (petit fils)
Gavin, 6 ans.
Loisirs : “J’aime lire, que ce
soit de la théologie ou des
romans !”
Raisons d’espérer : “Je vois des
gens qui continuent à s’engager dans l’église et qui
sont remplis d’espoir.
Quelquefois l’église
m’épuise, mais en même
temps, je vois qu’elle fait du
bien. Et cela me permet de
continuer.”
nous”, dit Tewodros. “Malgré les épreuves, la MKC est
maintenant complètement
indépendante et ne reçoit
pas d’aide extérieure.”
Dimanche 1er août, des
groupes constitués de membres du Comité Exécutif et
du personnel de la CMM
ont participé à des cultes
dans cinq églises de la MKC
d’Addis Abeba.
Le Comité Exécutif de la
CMM se réunira de nouveau
en mai 2011 à Hong Kong.
Il devrait prendre sa décision
concernant le site du
Rassemblement de 2015 et
le prochain secrétaire général
de la CMM, décision recommandée au Conseil Général
qui votera par courrier.
Ron
Penner
Canada
Evangelical
Mennonite
Conference
Responsabilités dans l’église :
co-pasteur intérimaire
(avec sa femme).
Profession : Copropriétaire
(avec sa femme) d’une
ferme d’élevage de poulets.
Famille : (épouse) Ruth ;
(fils) Duane, 44 ans ;
(filles) Robin, 42 ans ;
Kristen, 30 ans ; fils
décédé, Trevor.
Loisirs : “J’aime le golf et les
voyages. Et j’aime lire.”
Raisons d’espérer : “Une
semaine de réunion avec le
Comité Exécutif de la
CMM me donne bien des
raisons d’espérer ! Il est
manifeste que l’Église est
partout dans le monde.”
courrier - courier - correo
Collaboration entre organisations
d’entraide anabaptistes mondiales
Addis Abeba, Éthiopie –
C’était un événement historique ! Des représentants
d’organisations et d’églises
anabaptistes du monde entier
consacrées à l’entraide s’étaient réunies du 6 au 9 août
2010, pour réfléchir à la
manière de travailler ensemble plus efficacement.
Cette toute première consultation a attiré 53 participants de 27 organisations,
branches et comités des églises membres de la CMM.
Venus de 18 pays et de
tous les continents, plus de
80% des anabaptistes dans le
monde étaient représentés,
dit Reg Toews, Steinbach
(Canada), un des trois facilitateurs de la consultation.
Pakisa Tshimika, collaborateur de la CMM, a
souligné que cette consultation est née de conversations
précédentes sur la diaconie
(ou service) à Pasadena
(États-Unis) en lien avec le
Conseil Général de la CMM
en 2006. Le Conseil Général
a alors approuvé une réunion
de représentants d’organisations d’entraide, destinée à
explorer la meilleure manière
de collaborer sur des programmes et des problèmes
communs.
Les participants ont vite
affirmé qu’ils voulaient travailler ensemble à l’avenir. Ils
ont demandé “un espace ou
une structure sous les auspices de la CMM dans lequel
les membres pourraient être
en contact, tout en restant
indépendants, afin de mieux
servir l’Église et le monde”.
Local et mondial. Ils ont
décidé de soutenir cette initiative par du personnel, des
finances, des dons et des
compétences. Ce nouveau
projet, qui fournit un même
accès aux organisations et
églises du Nord et du Sud, se
focalisera sur les relations
locales et mondiales, tout en
préservant le caractère et
l’indépendance des
organisations.
Deux jours de discussions
en sessions plénières et en
petits groupes ont été nécessaires pour sa mise en place.
Les échanges se sont
portés sur quatre modèles
présentés par les facilitateurs
(dont Phyllis Toews - Canada) :
• processus : continuer à
améliorer ce qui se fait déjà
en commun ;
• ad hoc : nommer un
comité qui convoquera le
groupe en fonction des
besoins ;
• nouveau : créer une nouvelle structure, conseil ou
réseau, pour gérer les informations, la responsabilité
mutuelle et la collaboration ;
• transformation : restructurer une organisation existante afin qu’elle assure la
coordination au niveau
mondial.
La discussion sur ce
dernier point s’est orientée
vers le Comité Central
Mennonite (MCC), la plus
grande organisation participant à la consultation.
Certains ont souhaité que le
MCC assume la responsabilité de coordonner les activités de service au niveau
mondial ; mais la majorité a
préféré que le MCC reste
une organisation nord-américaine qui se joindrait à cette
nouvelle structure mondiale
comme un partenaire à parts
égales.
Finalement, les participants ont choisi l’idée d’un
nouveau réseau ou structure,
et ont demandé à la CMM
de faciliter sa création. Ils
ont décidé de nommer un
‘groupe de travail provisoire’,
chargé de rassembler et de
distribuer les informations
sur les projets en cours des
organisations d’entraide
anabaptistes, d’organiser les
futures consultations et
éventuellement des projets.
Le groupe de travail fonctionnera sous la direction de
la CMM en début de mandat, jusqu’en mai 2012.
Points soumis à l’approbation. Ces plans
doivent cependant être
approuvés par les organisations dont sont issus les
délégués à la rencontre. Les
réponses, approbation, refus
ou commentaires, doivent
être envoyées avant fin 2010.
‘Servir comporte des
risques’ : c’est ce dont se
sont souvenus les participants quand ils ont appris la
mort en Afghanistan du collaborateur du MCC, Glen
Lapp, assassiné alors qu’ils
étaient réunis en Éthiopie.
Le décès de Glen Lapp a
été annoncé et des prières
formulées pour sa famille et
pour le MCC, lors du culte
à l’église Misrak Addis
Abeba Meserete Kristos, le
dimanche 8 août.
– J. Lorne Peachey
Les participants à la Consultation se sont joints aux milliers de personnes qui assistent au culte de l’assemblée
de Misrak, la plus grande
église de la MKC.
13
La gloire, fruit de l’unité
Antonio González
D
ans la prière sacerdotale (Jean
17), quand Jésus prie pour ses
disciples présents et futurs, il
utilise un terme un peu étrange. Il prie
que ses disciples reçoivent la gloire que
le Père lui a donnée “pour qu’ils soient
un comme nous sommes un” (Jean
17/22).
Ce terme étrange nous conduit à
nous demander : “Quelle est la nature
de la gloire que le Père a donnée à Jésus
et que Jésus demande pour nous, afin
qu’elle devienne le fondement de l’unité chrétienne ?”
En grec, la connotation du mot
‘gloire’ est ‘apparence éblouissante’. Il
est donc souvent utilisé pour qualifier
une opinion superficielle qui ne prend
pas en compte la réalité profonde de
quelque chose.
Cependant, dans le contexte sémitique, le mot ‘gloire’ a d’autres
nuances. En hébreu ‘gloire’ suggère le
‘poids’ que quelqu’un a ou a reçu. En
français, on parle du ‘poids’ d’une
photo : Merle Good
opinion, ou d’une ‘personne qui a du
poids’ par référence à l’importance de
la personne.
Dans cette perspective, la gloire ne
relève pas de l’apparence, elle n’est pas
superficielle. Ce mot se réfère davantage à la vraie dimension d’une personne et à ses opinions qui ont ‘du poids’.
Cette gloire n’est pas seulement un
concept purement individuel ; elle nous
est accordée par les autres et donc
nous donne du ‘poids’ (importance ou
valeur), ou nous “enrichit” par leurs
louanges ou leurs mots d’approbation.
Par conséquent, une personne reçoit
réellement ‘du poids’ ou de l’importance, ce qui définit le rang social de
cette personne dans ses relations avec
les autres. La gloire vient des autres. Il
serait absurde de se l’accorder à soimême, car cela n’aurait aucune valeur
(Jean 8/50-54).
Ce qui est donc important, d’un
point de vue sémitique, ce n’est pas de
faire une distinction entre l’apparence
et la réalité comme le font les Grecs,
mais de réfléchir à l’origine de la gloire.
C’est dans l’évangile de Jean particulièrement que nous trouvons la différence entre deux aspects fondamentaux de la gloire : (a) la gloire qui vient
de Dieu et (b) la gloire qui vient des
êtres humains.
Cette différence engendre des tensions, car la peur du rejet et le désir
d’être reconnu empêche – particulièrement ceux qui ont une position élevée
dans la société – de croire en Jésus. La
gloire humaine conduit les êtres
humains à mépriser la gloire divine
(Jean 5/44; 12/42-43).
Ceci met en relief un aspect critique
de la foi chrétienne : elle n’est pas
uniquement un phénomène individuel
ou intérieur. Elle recouvre toutes les
Antonio González a fait une étude
biblique sur Jean 17, lors du culte de
jeudi matin au 15e Rassemblement.
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Unis en Christ
dimensions humaines, y compris les
relations. Quiconque croit en Jésus
n’appartient plus au monde.
Bien sûr, il ne s’agit pas de ne plus
vivre sur la terre ou de ne pas aimer le
monde que Dieu a tant aimé (Jean
3/16). Mais suivre Jésus (qui n’a pas
reçu la gloire des êtres humains) signifie
ne pas entrer dans le système de gratification mutuelle et de notoriété de la
société (Jean 5/41).
Les chrétiens sont dans le monde,
mais ils ne sont pas du monde (Jean
17/14-15). Ils ne recevront donc pas la
gloire des êtres humains, mais de Dieu.
Q
uelle en est la conséquence ?
Dans son sens plein, cette
gloire implique d’être uni à
Dieu et totalement indépendant du
monde, comme l’était Jésus avant la
création du monde (Jean 17/5).
Cependant on peut aussi connaître
la gloire dans le monde, comme Jésus
l’a connue, c’est-à-dire vivre dans la
grâce et la vérité. Ses miracles peuvent
être considérés comme des signes de sa
gloire. Mais il est important de savoir
que ces miracles n’ont rien à voir avec
la gloire que Jésus reçoit des êtres
humains, comme si les miracles étaient
des actes extraordinaires destinés à rendre Jésus célèbre. Les miracles accomplis par Jésus manifestent expressément
la gloire de Dieu, qui est la reconnaissance accordée par Dieu à Jésus. C’est
la raison pour laquelle ses disciples
croient en lui (Jean 2/11; 11/4).
La gloire de Dieu n’est pas la
notoriété; c’est la transmission de
quelque chose qui a son origine en
Dieu et que Jésus donne pour les
autres. C’est le fondement de la gloire
de Jésus (Jean 16/14-15).
C’est peut-être pour cela que la
gloire de Dieu nous demande de
mourir à nous-mêmes. Dans l’évangile
de Jean, la glorification de Jésus est liée
à son ‘heure’, une référence explicite à
ce qui allait se passer pendant la Pâque
(Jean 7/39; 17/1).
Contrairement à ce qu’on pourrait
penser, la gloire ne se réfère pas en premier lieu à la résurrection. Mais cette
2010 - 3 & 4
gloire est décrite précisément dans l’évangile de Jean : la glorification de
Jésus, c’est le grain de blé qui tombe à
terre et qui meurt.
De nouveau, ceci implique une rupture avec le monde (Jean 12/23-26). Le
monde ne loue ni ne suit ceux qui ont
été crucifiés ou qui ont échoué, bien
sûr. Crucifié, Jésus est rejeté.
Cependant, c’est en raison de ce rejet
que Jésus reçoit la gloire de Dieu. Il
n’est donc pas surprenant que dans l’évangile de Jean, la mort, la résurrection
et le don du Saint Esprit soient si
étroitement liés.
Retournons à la question initiale de
la nature de la gloire que Jésus demande
pour nous à son Père.
Jean nous dit (Jean 17/22) que la
gloire reçue par Jésus nous a déjà été
donnée. Nous n’avons pas à essayer de
l’obtenir par nos propres forces ; c’est
un don de Dieu. Nous la possédons
déjà, c’est l’unité éternelle avec le Père,
la vie dans la grâce et la vérité, la possibilité de donner aux autres ce que nous
avons reçu, la mort et la résurrection
avec Jésus. Il s’agit d’un don qui nous
appartient déjà, mais nous devons le
découvrir et lui permettre de porter des
fruits dans nos vies.
Donc, le don de la gloire est directement lié à l’unité, et ce, pour au moins
deux raisons.
(1) La gloire de Dieu nous détache du
système de notoriété et de gratification
mutuelle de notre société et fait de nous
des membres de la communauté de
Jésus.
(2) La gloire de Dieu nous permet de
mourir à nous-mêmes, car seuls ceux
qui meurent à eux-mêmes peuvent vivre
dans une pleine unité avec les autres.
Il ne s’agit pas de ne pas s’intéresser
au monde, mais de le servir. L’unité
chrétienne, précisément parce qu’elle ne
naît pas d’un système de ce monde,
témoigne au monde de la radicale nouveauté de ce qu’a accompli Dieu : il
nous aime autant qu’il aime Jésus
(Jean 17/23).
À partir de cela, nous pouvons comprendre ce que Jésus voulait dire quand
il expliquait que nous serions avec lui et
verrions sa gloire. Il ne parlait pas seulement de l’autre monde. Dans l’évangile
de Jean, c’est le Jésus terrestre qui parle.
Il s’agit d’être avec Jésus et de voir sa
gloire déjà à l’œuvre dans ce monde,
d’être avec lui et de réaliser que la gloire
c’est d’être là où se trouve Jésus. Il ne
suffit pas de dire que Jésus glorifié est
partout. Il nous faut discerner, dans la
société contemporaine et dans notre
contexte, où Jésus nous appelle à être en
sa compagnie, de découvrir sa gloire et
de la partager dans ce lieu précis. C’est
une gloire qui n’est pas de ce monde,
mais que l’on rencontre sur le chemin
qui mène à la croix.
Antonio González est directeur de
recherches et de publications à la
Fundación Xavier Zubiri de Madrid
(Espagne). Né et élevé dans une famille
catholique, scolarisé dans une école
catholique au Salvador, il entra dans un
ordre jésuite, désirant devenir prêtre, En
1999 au Guatemala, il découvrit les mennonites du Séminaire Anabaptiste
d’Amérique Latine, et deux ans plus tard,
il prit la difficile décision de quitter les
jésuites. Il s’est joint à l’église des Frères en
Christ. Il a fait des études universitaires
en Espagne et en Allemagne. Il est marié,
et lui et sa femme ont entendu un appel
de Dieu à évangéliser en Espagne.
Courier-Correo-Courrier poursuit la parution d’une série d’articles tirés des
sermons et des études bibliques présentés au 15e Rassemblement à Asunción
(Paraguay), en juillet, dont le thème était ‘Marchons ensemble sur le chemin de
Jésus Christ’. L’étude biblique d’Antonio González (ci-dessus) et le sermon de
Ditrich Pana (pages 16-17) ont été donnés jeudi 16 juillet, et avaient pour
thème ‘Unis en Christ’.
15
Être unis en Christ ?
Ditrich Pana
L
e livre des Actes, cinquième du
Nouveau Testament, décrit la
croissance de l’église primitive.
Ce livre vient après l’évangile de Luc, le
médecin, qui rapporte l’œuvre de Jésus.
À eux deux, ces livres constituent 25 %
du Nouveau Testament et ils sont plus
longs que l’ensemble des épîtres de
Paul.
Ils contiennent de nombreuses
références au thème de l’unité. L’étude
de l’évangile de Luc, verset par verset,
m’a pris trois mois et demi. J’ai découvert 37 fois le mot ‘unité’ sous différentes formes : “unanimes, union,
réunis, assemblés, conseil, se rassembler
etc.”
Le livre des Actes poursuit le récit de
l’œuvre de Jésus par l’intermédiaire de
son nouveau corps, l’Église. Dans ce
livre, Jésus n’est plus limité en temps et
en espace.
Luc souligne quatre principes généraux :
• Le Saint Esprit. À la Pentecôte, le
Saint Esprit remplit les croyants, qui
deviennent les instruments par lesquels
la Bonne Nouvelle de Jésus sera
proclamée à tous les êtres humains
(Actes 1/8).
• Les personnes méprisées et les
pécheurs. L’Éthiopien (Actes 8/26-40),
Cornélius (Actes 10) et le geôlier (Actes
16/22-34) étaient rejetés par les juifs
mais ils ont été acceptés et sauvés par
Christ.
• Les femmes. Les femmes n’étaient
pas incluses dans les cultes juifs, elles
devaient rester debout au fond de la
synagogue et se contenter d’écouter les
discussions et les Écritures saintes lues
par les hommes. Luc souligne le rôle
joué par Lydie (Actes 16/13-15) et
Priscille (Actes 18/18). Lors des voyages missionnaires de Paul, il mentionne
un groupe de femmes sans les nommer
16
(Actes 17/4).
• La prière. Les premiers chapitres
d’Actes décrivent les apôtres et d’autres
disciples de Jésus priant dans le temple.
La prière est aussi une pratique qui caractérise le ministère de l’apôtre Paul.
Ces quatre principes créent une
atmosphère d’unité parmi les croyants.
“Unanimes, ils se rendaient chaque jour
assidûment au temple. Ils rompaient le
pain à domicile, prenant leur nourriture
dans l’allégresse et la simplicité de
cœur” (Actes 2/46-47).
C’est l’unité. C’est ce que signifie
être unis en Christ.
C’est la puissance du Saint-Esprit qui
unissait les croyants de l’église primitive. “Mais vous allez recevoir une puissance, celle du Saint-Esprit qui viendra
sur vous ; vous serez alors mes témoins
à Jérusalem, dans toute la Judée et la
Samarie, et jusqu’aux extrémités de la
terre” (Actes 1/8).
L’unité parmi les croyants de l’église
primitive était-elle visible ? Oui !
La guérison en était une des manifestations. Dans Actes 3/16, Pierre dit :
“Grâce à la foi au nom de Jésus, ce
Nom vient d’affermir cet homme que
vous regardez et que vous connaissez ;
et la foi qui vient de Jésus a rendu à cet
homme toute sa santé, en votre
présence à tous”.
L’homme malade a été guéri grâce à
l’union des apôtres en Christ.
La même chose peut se produire
aujourd’hui. J’en ai fait l’expérience.
L
e 17 juin 2004, ma femme et
deux de mes filles ont eu un grave
accident. Ce jour-là, j’avais une
réunion avec les femmes responsables de
notre église à Pozo Amarillo, à 70 kilomètres de Loma Plata, et je n’ai appris
l’accident que le soir par un neveu. Il
m’a dit que ma femme allait bien, mais
qu’une de mes filles avait une fracture
compliquée.
Ma fille est restée à l’hôpital quatre
mois et demi, complètement immobilisée. Les médecins voulaient l’opérer,
mais ils ne pouvaient pas à cause de la
gravité de la fracture. Finalement, ils
m’ont dit qu’ils voulaient l’envoyer à
Asunción pour être opérée par des
spécialistes.
Mais quand les spécialistes l’ont vue,
ils ont dit qu’elle semblait guérir sans
opération. J’étais content, mais je pensais qu’elle aurait quand même besoin
d’un fauteuil roulant. Cependant,
quand elle a été guérie, elle marchait
tout à fait comme avant.
Moi, le père de cette enfant, j’avais
confiance dans le Seigneur. J’ai prié sans
cesse, nuit et jour. Le Seigneur a entendu ma prière, et ma fille a guéri sans
intervention chirurgicale.
Qui a guéri ma fille ? Jésus seul. Elle
a été guérie par l’unité en Jésus. Béni
soit Jésus, le vrai fils du Dieu tout-puissant, qui l’a guérie.
Une autre caractéristique visible de
l’unité en Christ est le culte. Les premiers croyants priaient ensemble dans le
temple et dans les maisons. Lors de
leurs cultes, ils partageaient le pain et
mangeaient ensemble. Ainsi ceux qui ne
faisaient pas partie de l’église voyaient
leur unité. “Ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du
peuple tout entier. Et le Seigneur
adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut”
(Actes 2/47).
La prière doit faire partie de la vie
quotidienne. Elle peut prendre bien des
formes : de l’élan spontané de reconnaissance jusqu’aux psaumes et cantiques chantés pendant les cultes à
l’église. L’adoration doit venir du cœur
et ne pas être seulement une manifestation extérieure.
L’unité en Christ produit aussi des
fruits visibles : l’amour, la joie, la paix,
la patience, la bonté, la bienveillance, la
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Unis en Christ
foi, la douceur et la maîtrise de soi
(Galates 5/22). La Bible dit que la loi
n’est pas contre de telles choses.
Pratiquons-nous l’unité dans nos vies
aujourd’hui ? Elle est décrite dans Actes
4/32 : “La multitude de ceux qui
étaient devenus croyants n’avait qu’un
cœur et qu’une âme, et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils
mettaient tout en commun”.
Remarquez que le verset commence et
se termine par la notion de communauté. Tous vivaient dans l’unité et
l’harmonie. Que ce soit vrai aujourd’hui encore.
L
a Conférence Mennonite
Mondiale nous permet aussi de
vivre l’unité. La CMM entretient
cette union et cette harmonie par le
Saint-Esprit. Il nous rend capable de
connaître l’unité sincère et joyeuse lors
d’événements tels que le 15e
Rassemblement. Quand nous sommes
ensemble, par la puissance du SaintEsprit, nous faisons la connaissance de
nombreux frères et sœurs et nous
découvrons l’Église du Christ dans le
monde.
C’est à Winnipeg (Canada) en 1990,
que j’en ai fait l’expérience pour la première fois. Lors du 12e Rassemblement,
j’ai appris le mot ‘Shalom’. Aujourd’hui, 19 ans plus tard, je m’en souviens très bien. Le ‘Shalom’ est ce qui
nous permet d’être unis, bien que nous
venions de cinq continents, sommes de
races différentes et parlons toutes sortes
de langues.
Par les cultes et les autres activités, la
CMM nous permet de faire l’expérience de l’unité en tant qu’amis. L’union
en Christ surmonte l’obstacle des races
et des langues.
Nous tous, de tous les continents,
réjouissons-nous de notre union en
Christ. L’Église mondiale est présente
dans nos vies. Chaque jour, le Seigneur
ajoute de nouveaux croyants par l’union avec lui. Nous devrions regarder
les frères et sœurs qui vivent à nos côtés
en disant : “Christ nous unit”.
J’ai fait une expérience intéressante
2010 - 3 & 4
photo : Lowell Brown
e
Ditrich Pana prêche pendant le culte de jeudi soir lors du 15 Rassemblement.
au 15e Rassemblement. À l’entrée du
lieu de rencontre, il y avait trois
hommes en uniforme, et l’un d’entre
eux m’a fait signe d’approcher. Ils
m’ont posé de nombreuses questions,
dont celle-ci : “Êtes-vous aussi mennonite ?”
Et savez-vous ce que j’ai répondu ?
“Je suis mennonite ! Amen !”
Ditrich Pana a été président de la
Convención Iglesias Evangélicas
Unidas-Enlhet Paraguay, pendant trois
ans. Ditrich, qui parle deux langues et
trois dialectes, prêche dans sa langue
maternelle, le lengua du nord, pendant la
Hora del Evangelico (l’Heure de l’Évangile) une émission de radio hebdomadaire de 15 minutes. Il était membre
du Conseil National de Coordination et
du Comité de Planification du
Programme pour Paraguay 2009. Lui et
sa femme Mariacita ont cinq enfants et
quatre petits-enfants.
17
L’unité commence
Jon Spicher
T
Au 15e Rassemblement : quand le Nord et le Sud finissent par jouer ensemble au “Dutch Blitz”.
L’unité commence par des relations
Melanie Schellenberg
C
omment vivre l’unité en Christ
avec nos différentes cultures,
langues et réalités sociales ? Par
où commencer ?
Participer au 15e Rassemblement à
Asunción, m’a aidée à commencer à
répondre à ces questions.
L’amie avec qui j’ai voyagé, Natalie,
et moi, aimons jouer au “Dutch Blitz,”
un jeu de cartes rapide bien connu des
mennonites nord-américains. Un matin
avant le culte, nous nous sommes assises
sur le sol dans le couloir avec notre
nouvelle amie, Alison (États-Unis) pour
faire quelques parties. De temps à autre,
des passants s’arrêtaient pour nous
regarder avec curiosité.
Parmi eux, un couple indigène paraguayen et leur fils restèrent un moment
et regardèrent attentivement. Puis un
couple d’Amérique du Nord qui passait,
fit ce commentaire: “N’est-ce pas typique ? Les Nord-américains jouent et les
Sud-Américains regardent !” Nous nous
sommes senties interpellées.
Alors, dans notre espagnol limité,
nous avons demandé aux Paraguayens
18
s’ils voulaient jouer. L’homme, qui s’appelait Leonardo, accepta d’essayer. Il
apprit rapidement. Nous avons eu le
temps de faire quelques parties avant
d’aller ensemble dans la salle de culte.
Nous avons rencontré Leonardo et sa
famille quelques jours plus tard, et nous
avons échangé des grands sourires et des
salutations avec nos nouveaux amis.
Je ne sais toujours rien de la vie de
Leonardo ni de sa foi (j’ai quand même
découvert qu’il était bon au “Dutch
Blitz” !), mais cette rencontre fortuite
autour d’un jeu de carte m’a appris que
l’unité commence par des relations.
Pour créer une vraie unité, les mennonites, comme tous les chrétiens du
monde, doivent se rencontrer pour
“jouer ensemble” à des jeux auxquels
chacun peut participer. Personne ne
devrait rester à l’écart et se contenter de
regarder.
Melanie Schellenberg (Canada) et son
amie Natalie Wiebe étaient au 15e
Rassemblement, et ont voyagé au Brésil,
en Uruguay, en Argentine, au Paraguay et
au Pérou. D’après un communiqué de
presse de Mennonite Church Canada.
out en pédalant le long de la
côte désertique du Pérou, mon
ami Lars et moi nous disions
qu’il semblait que nous connaissions la
ville de Chimbote avant même d’avoir
vu son nom sur la carte. Tout le monde
nous disait que c’était une ville portuaire particulièrement dangereuse.
Quiconque mentionnait Chimbote disait : “Ne vous y arrêtez surtout pas,
même pas pour déjeuner, et encore
moins pour y passer la nuit.” On nous
répétait que non seulement les habitants
de Chimbote ne voudraient pas nous
accueillir, mais que nous serions sûrement dévalisés.
Malgré tous ces bons conseils, nous
sommes arrivés à Chimbote au crépuscule ! Nous avions roulé toute la journée, c’était la seule ville des environs,
alors nous avons pensé : “Et bien, on va
voir ce qu’il en est.” En arrivant, nous
nous sommes renseignés sur un lieu
d’hébergement à la cathédrale catholique. On nous envoya d’un bureau à
un autre, et finalement on nous indiqua
une paroisse de la banlieue.
Là, nous avons attendu la fin de la
messe, et deux religieuses en habit blanc
bordé de rayures bleues sont venues
nous accueillir. Elles ne nous ont pas
posé de question, et nous ont simplement dit : “Bonsoir, entrez”.
N
ous avons découvert que ces
sœurs faisaient partie des
Missionnaires de la Charité,
congrégation religieuse fondée par Mère
Térésa. Les sœurs passent leurs journées
à s’occuper des marginalisés et des
handicapés.
Elles nous ont montré notre chambre
et nous ont demandé si nous voulions
quelque chose à manger ou à boire.
Nous venions de manger, et nous avions
encore du pain, aussi nous n’avions pas
faim. Mais nous avons accepté avec
plaisir l’offre d’une boisson chaude.
Pendant que nous déballions nos
courrier - courier - correo
Unis en Christ
Regard d’un “outsider”...
par l’hospitalité
affaires, une des sœurs nous a apporté
une thermos d’eau chaude, des tasses,
du café en poudre, du sucre et un pot
de confiture de fraises. Elles avaient
remarqué que nous avions du pain et
ont ajouté la confiture !
Aussi, loin de confirmer des
préjugés reposant sur la peur, notre
expérience à Chimbote a été fantastique ! Nous sommes partis le lendemain matin, ébahis que ces sœurs
aient d’accueilli deux parfaits étrangers
d’une manière si naturelle.
L’authenticité de leur hospitalité, qui
trouve sa source dans la discipline de
la prière et du service quotidiens, dans
leur don à Dieu et aux autres, nous a
émerveillés.
Jon Spicher et Lars Akerson ont fait plus
de 12 400 kilomètres à bicyclette, partant de Harrisonburg, aux États-Unis,
pour arriver à Asunción, au Paraguay,
pour le 15e Rassemblement.
Lars Akerson (à gauche) et
Jon Spicher, à leur arrivée à
Asunción en juillet 2009 après
un voyage à vélo de six mois.
photo : Ray Dirks
Louis Schweitzer
Ces réflexions sur la déclaration des ‘Convictions communes des anabaptistes’
sont écrites par un pasteur baptiste, professeur d’éthique et de spiritualité à
la Faculté de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine (France), qui est donc
bien conscient de la diversité du monde évangélique, protestant et chrétien
en général. Cet article est repris de Christ Seul, une publication des églises
évangéliques mennonites de France – Le rédacteur
C
e texte a su être à la fois précis, concis et beau et on sent bien
qu’il s’applique à être oecuménique (au sens où il exprime ce qui
relève de la foi commune à toutes les Eglises, comme la confession du Dieu trinitaire), évangélique et mennonite.
Dès l’introduction, il nous est rappelé que les chrétiens qui se réclament de cette déclaration de foi se situent dans l’Eglise du Christ de
tous les temps et de tous les lieux. Il n’y a aucune exclusive, mais l’affirmation de convictions qui cherchent à confesser la foi commune à tous
les chrétiens avec des accents spécifiques.
Bien des affirmations qui auraient semblé très “mennonites” autrefois
ne le sont plus autant. La plupart des chrétiens pourraient certainement
signer l’essentiel de ce texte ; ceux qui se veulent évangéliques en
accepteraient davantage encore et certains seraient d’accord avec presque
tout. Et pourtant, il y a, dans chaque article, une couleur mennonite, un
accent, parfois discret, qui rappelle ou précise un angle d’approche, une
conviction, qui peuvent être partagés par d’autres, mais qui, mis ensemble, forment le profil spécifique de cette famille d’Eglises et de croyants.
Couleurs mennonites...
• Dans le premier article, trinitaire, il nous est précisé que ce peuple
est appelé par Dieu à lui être fidèle “dans la fraternité”. L’accent porte
donc sur la dimension communautaire.
• Le deuxième, qui nous parle du Christ, ne se limite pas à la croix et
à la résurrection, mais parle de son enseignement et de la formation des
disciples.
• Le troisième, sur l’Esprit et l’Eglise, pourrait être signé par tout professant, mais souligne néanmoins la dimension de la “suivance” du
Christ.
• Très protestant, le quatrième article parle de la Bible, mais cette
dimension d’interprétation communautaire sous la direction de l’Esprit
à la lumière du Christ, bien qu’acceptable en principe par la plupart des
évangéliques, “sonne” bien mennonite.
• Le cinquième est sans doute l’article le plus spécifique puisqu’il
souligne la dimension de la paix, de la non-violence et de l’amour des
ennemis.
• Ce qui est dit ensuite sur le culte semble classique, mais la pointe
anabaptiste se loge sans doute dans la responsabilité mutuelle qui semble
être une version plus moderne de l’ancienne discipline.
• Le dernier article confesse un non-conformisme au monde et à ses
valeurs qui prend tout son sens illustré par l’histoire des anabaptistes du
XVIe siècle.
...et anabaptistes
Voici donc une confession de foi que bien des évangéliques auraient
envie de signer. Mais c’est peut-être alors que, sans être mennonites, ils
sont un peu anabaptistes...
19
Dimanche de la Fraternité Mondiale : 23 janvier 2011
Ensemble pour servir Dieu
D
epuis 1999, chaque année les églises anabaptistes du
monde entier sont invitées à adopter un thème commun pour le culte du dimanche proche du 21 janvier, habituellement le quatrième du mois. C’est à cette date,
en 1525, qu’a eu lieu le premier baptême anabaptiste à
Zurich (Suisse).
Le Dimanche de la Fraternité Mondiale (WFS) fournit aux
anabaptistes l’occasion de se souvenir de leurs racines communes et de célébrer leur ‘koinonia’ mondiale. La CMM
encourage les églises à planifier leur culte pour entrer davantage dans la communion, l’intercession et la reconnaissance
avec notre famille mondiale spirituelle.
Chaque année, la CMM donne à un groupe différent la
responsabilité de préparer les documents pour le WFS. En
2011, le choix s’est porté sur les jeunes, et plus particulièrement sur le Groupe de Travail des Jeunes de la CMM (YTF),
guidé par Elina Cipadi-Perkins et Melani Susanti.
Dès le début, le YTF a décidé d’impliquer toutes les
générations. “Nous avons vite réalisé que nous n’avions pas
seulement besoin des idées créatives des jeunes”, dit Melani.
“Il nous fallait aussi la connaissance et la sagesse des aînés de
l’église. C’est ainsi qu’est née l’idée de préparer des docu-
ments ‘intergénérationnels’ pour le WFS”.
Ils ont été réalisé par des personnes âgées de 19 ans à 67
ans qui vivent dans dix différents pays sur cinq continents :
Colombie, Honduras, Indonésie, Singapour, États-Unis,
Canada, Kenya, Nigéria, Espagne et Suisse. Chaque partie a
été réalisée en tandem, un jeune et un aîné.
Voici les objectifs des organisateurs du WFS 2011 pour
cette journée :
• reconnaître ce que les jeunes tout autant que les aînés
apportent au corps du Christ ;
• que les jeunes reconnaissent qu’ils ont besoin de travailler
avec les responsables et les aînés de leur paroisse ;
• que les jeunes soutiennent les aînés et que les aînés
encouragent les jeunes ;
• que différentes générations fassent un effort particulier
pour travailler ensemble.
Les documents de cette année ne comportent pas de
déroulement précis du culte. Les paroisses sont encouragées à
faire le leur en utilisant le matériel approprié à leur contexte :
• une confession et déclaration (page 21) ;
• un ‘arbre à souhaits’ (page 22) ;
• un témoignage :’Les jeunes au cœur de l’église’ (page 20
Les jeunes au cœur de l’Église
Ray Brubacher
S
i vous regardez une photo des participants à la première Conférence Mennonite Mondiale (Suisse,
1920), vous verrez surtout des hommes européens,
blancs et d’âge mûr, quelques femmes aussi, mais pas de
jeunes.
Les photos du Rassemblement en Inde en 1997 montrent de nombreux Indiens, hommes et femmes, beaucoup d’Européens et de Nord-Américains, un petit nombre de personnes d’autres continents et une poignée de
jeunes.
Mais sur les photos du 15e Rassemblement au
Paraguay en 2009, vous voyez le visage multiculturel des
mennonites – et beaucoup plus de jeunes ! Le deuxième
Sommet Mondial de la Jeunesse a attiré près de 800
jeunes.
Le Paraguay a non seulement accueilli le plus grand
GYS, mais les jeunes étaient prédominants au bureau de
la CMM à Asunción. L’âge moyen des 11 employés était
de 25 ans !
Pendant les trois années de préparation du
20
Rassemblement, ces jeunes ont surpassé mes attentes
dans tous les domaines. Ils ont été extrêmement accueillants et engagés. L’un d’entre eux quittait souvent la maison le matin à 6 h 30 pour n’y revenir le soir qu’à 9 h ou
plus tard. Ces jeunes ne se sont jamais plaints de la
quantité de travail et de ses difficultés. Ils sont toujours
restés aimables, même quand le travail s’empilait à l’approche de la date du Rassemblement.
Pendant la rencontre, ce groupe de jeunes a pratiquement tout fait, mon propre travail était terminé pour
l’essentiel. Ce sont ces jeunes qu’il faut remercier de ce
que le Rassemblement ait été une bénédiction pour plus
de 6 000 personnes venues du monde entier. Pour moi,
avoir travaillé avec un tel groupe demeurera une bénédiction incroyable.
Ray Brubacher, Kitchener, (Canada), était le coordinateur
international de la CMM pour le 15e Rassemblent. Pour le
WFS 2011, vous pouvez trouver une présentation PowerPoint avec ce témoignage et des photos à www.mwc-cmm.org.
courrier - courier - correo
– peut être téléchargé à partir du site de la CMM comme une
présentation PowerPoint avec des illustrations) ;
• des suggestions pour le sermon “Les fruits du parrainage”
(page 22) ;
• des témoignages de jeunes sur leur engagement dans
l’église avec leur mentor. Ces témoignages, ainsi que les sujets
de prières, se trouvent sur www.mwc-cmm.org et le lien vers
Facebook (après le 1er novembre 2010).
Nous encourageons les jeunes et les aînés à travailler en
tandem pour organiser le culte. Il pourrait y avoir, par
exemple, deux présidents de culte, deux prédicateurs, et une
chorale ou un groupe de musique composé de jeunes et
d’aînés.
Des documents plus détaillés que ceux qui sont publiés
dans ce numéro de Courier-Correo-Courrier seront envoyés
au centre de toutes les églises anabaptistes dans le monde.
Ces ressources peuvent aussi être téléchargées à partir du site
internet de la CMM.
Confession et déclaration
Doug Hostetter et Karen Flores
Aînés : Bien souvent, nous considérions que les activités
de l’église étaient la seule responsabilité des aînés.
Nous savions apprécier l’expérience, la maturité
et la sagesse des aînés,
mais nous dédaignions les idées, la curiosité
et l’énergie de la jeunesse.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Jeunes : Bien souvent, nous pensions que le travail parmi
les jeunes ne concerne que les jeunes.
Nous appréciions la facilité de contact
et l’enthousiasme des jeunes.
Mais nous minimisions les connaissances
et le discernement des aînés.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Aînés : Bien souvent, nous croyions que la direction
de l’église était trop difficile et trop exigeante
pour les jeunes.
Nous croyions qu’à cause de notre expérience
nous étions les seuls à pouvoir prendre
des décisions sages concernant l’église.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Jeunes : Nous croyions qu’à cause de notre âge,
il n’y avait pas de place pour nous dans l’église.
Nous croyions qu’à cause de votre âge,
il n’y avait pas de place pour vous dans nos vies.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Aînés : Nous étions attachés à notre autorité et nous
pensions que les jeunes n’avaient pas assez
d’expérience pour aider.
2010 - 3 & 4
Nous étions sûrs que nous pouvions faire
l’œuvre de Dieu sans l’aide des jeunes.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Jeunes : Nous étions attachés à notre indépendance
et nous pensions que les aînés étaient trop
vieux pour nous donner des conseils.
Nous étions persuadés que nous pouvions
faire l’œuvre de Dieu sans leur aide.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
Leader : Devant le Dieu de tous les âges, nous reconnaissons
nos erreurs en paroles et en actions.
Nous nous engageons à être une église qui
reflète le corps du Christ dans son ensemble,
une église qui apprécie l’enthousiasme des jeunes
et la sagesse des aînés ;
où les jeunes recherchent les conseils des aînés ;
où les aînés parrainent et soutiennent
l’engagement des jeunes ;
où les jeunes sont désireux de servir avec l’aide
des aînés ;
où les aînés sont prêts à faire confiance et
à transmettre leurs connaissances aux jeunes.
Seigneur, donne nous la sagesse, la patience,
et le désir de travailler ensemble,
formant une seule église, le corps du Christ.
Aide-nous à devenir une église qui accueille
et soutient tous ses membres.
Qui valorise les dons et les talents
que tu as donnés à chacun d’entre nous.
Afin de pouvoir accomplir ta volonté
d’aimer la justice, de pratiquer la miséricorde
et de marcher humblement avec notre Dieu.
Tous :
Seigneur, aie pitié.
21
Dimanche de la Fraternité Mondiale : 23 janvier 2011
Ensemble pour servir Dieu
Suggestions pour le sermon :
Les fruits du parrainage
César García et Peter Edem Akpan
L
e parrainage des jeunes par les adultes est important dans
la vie de l’église et, en son absence, de graves problèmes
peuvent survenir.
Nous en avons un exemple dans 2 Samuel 13-18, l’histoire
de la rébellion d’Absalom contre son père David. Bien que
cette histoire soit rarement utilisée dans le cadre des relations
intergénérationnelles, elle montre les conséquences désastreuses de l’absence de parrainage.
Absalom a grandi sans vraie relation avec son père parce
L’arbre à souhaits
D
emandez aux jeunes de votre église de créer un
‘arbre à souhaits’ (voir photo). L’arbre est constitué
de morceaux de papier en forme de fruits ou de feuilles
sur lesquels les jeunes ont écrit leurs souhaits concernant l’église idéale. Ces fruits et feuilles sont collés sur
le tronc de l’arbre, et l’ensemble peut être exposé dans
la salle principale pendant le WFS 2011.
Les participants au culte sont incités à ‘adopter un
souhait’, c’est-à-dire à prier spécifiquement pour un des
souhaits figurant sur l’arbre. L’arbre pourrait aussi
porter des fruits ou des feuilles vierges sur lesquels les
aînés de l’église pourraient inscrire des paroles d’encouragement ainsi que leurs propres souhaits pour
l’église.
22
que David devait partager son temps entre ses nombreuses
femmes et enfants, et les affaires de l’État. Par conséquent,
Absalom n’avait :
• ni principes ni discipline. Il n’a pas appris à respecter
l’autorité, ce qui l’a conduit à faire justice lui-même et tuer
Amnon qui avait violé sa sœur Tamar (2 Samuel 13/2829). Dans 2 Samuel 15/1-6, Absalom se tient à la porte de
la ville pour conseiller, ce qui est le rôle du roi David.
David le savait, mais il n’a rien fait.
• pas de pouvoir. Absalom avait les qualités d’un grand
leader : excellent communicateur (2 Samuel 15/3), consolateur (2 Samuel 15/4), argumentateur (2 Samuel 13/20)
et très déterminé (2 Samuel 13:22). Pourtant David ne lui
a pas donné l’occasion d’exercer ses dons et ses idées, si
bien qu’Absalom s’est emparé par force du pouvoir et de la
royauté.
• pas reçu d’amour. Dans 2 Samuel 13/20-21 on voit
que David aimait peu Absalom. Il favorisait Amnon au
détriment d’Absalom. David n’a pas agi quand il a appris
qu’Amnon avait violé la sœur d’Absalom. 2 Samuel 14/2223 mentionne aussi que David ne manifestait pas d’affection envers Absalom, bien qu’il souhaitait son retour d’exil.
En revanche, l’histoire de Paul et Timothée, dans 1 et 2
Timothée, fourmille d’exemples d’unité entre générations.
Cette relation de parrainage intergénérationnel a fait de
Timothée un leader respecté et un disciple confirmé de
Christ. Quelques exemples :
• 2 Tim 3/10-11 montre comment agissait Paul : il a
donné à Timothée un enseignement solide et des compétences avant de le laisser exercer un ministère et des
responsabilités.
• 1 Tim 1/18 et 6/20 et 2 Tim 1/6-7 montre Paul, le
mentor, donnant des instructions et des principes clairs à
Timothée afin qu’il sache comment se comporter.
• 1 Tim 5/1-4 suggère que Paul a conseillé Timothée de
travailler avec les différents groupes et générations de
l’église, plutôt que de tout faire lui-même ou de ne collaborer qu’avec les jeunes.
• 1 Tim 6/20-21, 2 Tim 3/14-16 et 2 Tim 4/1-5 : Paul
n’aurait pu mieux souligner l’importance pour Timothée
de rester fidèle aux enseignements de Jésus Christ. Il sait
qu’il est important de nommer de jeunes responsables connaissant bien la Bible, menant une vie intègre et très
désireux d’évangéliser, plutôt que de choisir des aînés qui
nommeraient leur successeur en fonction de leur affinité,
de leur popularité ou de leur charisme.
Dans 1 et 2 Tim, nous voyons que Paul a formé
Timothée à exercer des responsabilités en l’imitant. Paul
s’est offert en exemple au jeune Timothée, ce qu’il ne pouvait faire que parce qu’il n’y avait pas de fossé entre ce qu’il
croyait et ce qu’il pratiquait.
Le parrainage n’est possible que lorsqu’il y a une
cohérence entre ce qui est dit et ce qui est vécu. Les jeunes
sont prêts à respecter et à suivre des responsables intègres.
courrier - courier - correo
Six mois après le tremblement de terre :
Les mennonites chiliens reconstruisent les vies et les maisons
photo : Titus Guenther
Roberto Saez (à gauche) pasteur de l’église mennonite
Lota, près de Concepción (Chili), s’est joint à Boris
Fuentealba pour inspecter l’endroit où se tenait la maison
de Boris avant le tremblement de terre du 27 février.
Catastrophe de Sange : les
mennonites durement touchés
Kinshasa, RDCongo – Le 2
juillet 2010 à Sange, un
camion transportant du pétrole s’est retourné et a explosé. Cette catastrophe a touché directement la paroisse
Frères mennonites de Sange,
dans la province du Sud Kivu.
L’explosion a tué 250 personnes et en a blessé gravement 300 autres qui ont dû
être hospitalisés. Le pasteur
mennonite Charles Mbuyi,
de la capitale provinciale
Bukavu, rapporte que 51
membres de la paroisse
Frères mennonites de Sange
figurent parmi les morts et
50 parmi les blessés.
L’Église du Christ au
Congo (ECC), qui rassemble
les églises protestantes congolaises, rapporte que des
organisations en lien avec
l’ONU, la Croix Rouge congolaise et internationale sont
intervenus rapidement pour
évacuer les blessés. L’incendie a détruit 20 maisons, de
nombreux enfants ont perdu
leurs deux parents et de
nombreux survivants souffrent de traumatismes psychologiques.
2010 - 3 & 4
Les trois dénominations
mennonites font partie de
l’ECC et sont membres de la
CMM.
Sisca Mawangu Ibanda,
membre du Comité Exécutif
de la CMM et de la
Communauté Évangélique
Frères Mennonites du Congo
(CEFMC), s’est rendu à
Sange 19 jours après la catastrophe. Outre le spectacle de
désolation, elle a été frappée
par le traumatisme qui se lit
sur le visage des habitants ;
“l’ampleur de la tragédie les
a anéantis”.
Sisca remarque : “le district de l’église a été sensible
à la tragédie et a répondu
efficacement : il a pris l’initiative de mobiliser les membres pour qu’ils contribuent
à un fond de solidarité en
faveur des sœurs et frères de
Sange affectés par la catastrophe.”
Elle demande à la communauté anabaptiste mondiale de prier pour la population de Sange. – À partir de
rapports et d’un entretien avec
Tim Lind, coordinateur des
Relations Inter-Églises de la CMM.
Strasbourg, France – Six mois
après le tremblement de terre
qui a dévasté leur pays (le 27
février 2010), les mennonites
du Chili s’entraident et
témoignent.
L’assemblée de Lota, à
environ 500 kilomètres au
sud de la capitale Santiago,
est une des plus touchées.
C’est dans cette région,
autour de Concepción dans
le centre du Chili, que le
tremblement de terre, de
magnitude 8,8 a été le plus
durement ressenti. Plus de
400 personnes sont mortes ;
aucun mennonite ne figure
parmi eux.
L’assemblée reconstruit les
maisons de quatre familles
de l’église qui vivaient dans
des maisons de bois bâties à
flanc de colline, dit le pasteur de Lota, Roberto Saez.
Les membres de l’assemblée réparent aussi leur salle
de réunion endommagée.
Roberto Saez précise que certains bâtiments d’église de la
ville ont été complètement
détruits.
En vacances. À
Concepción même, de nombreux membres de l’église
Puerta del Rebaño étaient en
vacances au moment du
tremblement de terre.
Certains sont rentrés pour
participer aux secours, mais
d’autres n’ont pas pu revenir
et ont apporté leur aide du
lieu où ils se trouvaient.
L’église Puerta del Rebaño
a fait plus que de reconstruire maisons et bâtiments
d’église. Un membre, Felipe
Elgueta, raconte que la
troupe de l’église “Théâtre
Spontané” a donné des
représentations dans quatre
villes dévastées par le tremblement de terre. “Le théâtre
est devenu un lieu de rencontre” dit Felipe, “non pour
fuir la réalité, mais pour
partager ses expériences dans
un cadre de confiance”.
Outre la représentation, la
troupe propose des activités
thérapeutiques : dessin, histoires et expression de sa
souffrance.”
Nouvelles formes
d’aide. Dans les semaines
qui ont suivi le tremblement
de terre, Felipe a remarqué
que “de nouvelles formes
d’aide ont émergé”. Un
membre de Puerta del
Rebaño a travaillé avec une
organisation locale d’aide à
l’enfance et a mis au travail
des jeunes délinquants ;
ceux-ci ont organisé des
activités ludiques pour les
enfants touchés par la catastrophe.
“Nous demandons aux
anabaptistes du monde entier
de prier pour le Chili”, écrit
le pasteur Samuel Tripainao,
secrétaire général de Iglesia
Evangélica Menonita de Chile
(IEMCH). “Nous pensons
qu’après tout ce remueménage de la terre, Dieu
revisitera notre nation.”
L’assemblée de Lota est
une des douze paroisses
membres de l’IEMCH, et a
posé sa candidature à la
CMM. La paroisse de Puerta
del Rebaño est une assemblée mennonite indépendante, mais qui développe
des contacts avec les autres
mennonites.
L’IEMCH et Puerta del
Rebaño ont envoyé des
délégués au Rassemblement
de la CMM au Paraguay et
participent au Congrès du
Cône Méridional, une association régionale d’églises
mennonites.
23
‘Un beau geste’
Les hôtes du 15e Rassemblement reçoivent 50 000 USD
Sithabile Ndlovu
Décès d’une jeune
Africaine
Strasbourg, France – Sithabile
Ndlovu, une participante zimbabwéenne à YAMEN! 20082009, est décédée subitement
le 9 mai à Johannesburg
(Afrique du Sud) après une
brève maladie. Elle avait été
hospitalisée la nuit précédente.
En août dernier, Sithabile
avait terminé son année avec
YAMEN!, un programme
commun de la CMM et du
MCC pour les jeunes. Elle a
travaillé en Bolivie avec les
programmes Centro Menno à
Santa Cruz, destinés aux
mennonites parlant bas-allemand dans les régions
rurales.
Sithabile a participé au 15e
Rassemblement de la CMM
au Paraguay en juillet dernier. Les jeunes, choqués par
la nouvelle de sa mort subite,
se souviennent de son profond engagement au Sommet
Mondial de la Jeunesse (GYS).
Barbara Kärcher (Allemagne),
une des responsable du GYS,
témoigne du bonheur de
Sithabile d’avoir pu faire des
études universitaires grâce à
l’aide d’un ancien professeur.
Elle avait aussi confié à
Barbara la joie que lui avait
apportée son expérience en
Bolivie, sa peur de retrouver
la pauvreté et l’instabilité de
son pays, et aussi sa solitude,
ses deux parents étant morts.
Ces derniers mois, elle
habitait avec son frère en
Afrique du Sud.
24
Strasbourg, France – Les
présidents des huit unions
d’églises mennonites qui ont
accueilli Paraguay 2009 ont
décidé de distribuer en parts
égales le don de 50 000 USD
de la Conférence Mennonite
Mondiale.
En octobre dernier, les
cadres de la CMM ont
décidé d’utiliser une partie
du solde positif du
Rassemblement pour
exprimer leur reconnaissance
aux Paraguayens pour leur
généreuse hospitalité. Danisa
Ndlovu, le président de la
CMM, et Larry Miller, le
secrétaire général, ont envoyé
un courrier aux présidents de
chaque union d’églises pour
les informer du don, les laissant décider eux-mêmes de
son utilisation.
Tous ceux qui ont travaillé
ensemble pour préparer le
Rassemblement ont fini leur
travail, aussi la responsabilité
de la décision revient aux
leaders des unions d’église.
Ernst Bergen, le trésorier
de la CMM depuis
Asunción, a demandé à
Theodor Unruh de prendre
contact avec les autres
responsables.
“Ce n’était pas facile de se
mettre d’accord, mais nous
avons essayé d’y arriver au
mieux”, dit Theodor.
“Chaque responsable a parlé
du don et de son utilisation
avec le conseil de son union
d’églises.”
Les huit responsables d’union d’églises très différentes avaient aussi des
idées très différentes. Ils
décidèrent finalement de
partager la somme également, chaque union recevant 6 250 USD.
Cinq d’entre elles ont
choisi d’en utiliser la moitié
pour leurs propres projets et
de consacrer l’autre moitié
au soutien de Rancho
Alegre, un camp à environ
50 kilomètres à l’est
d’Asunción, qui leur appartient en commun.
Ce camp est utilisé par
des écoles, des groupes de
jeunes et d’autres groupes
chrétiens pour des retraites
Les trois unions d’églises
indigènes ayant participé au
Rassemblement ont été très
touchées par le don. Chacune l’utilisera pour un de
ses projets.
“Nous voulons remercier
la CMM pour ce beau geste.
C’est un signe de reconnaissance pour le travail et l’énergie que les églises ont
investis dans la préparation
du Rassemblement”, dit
Theodor.
Les huit union d’églises et
leur leader sont :
Convención Evangélica
Hermanos Menonitas Enlhet
(Walter Ortiz); Convención
Iglesias Evangélicas
Hermanos Menonitas
Nivacle (Inocencio Galván);
Convención de las Iglesias
Evangélicas Unidas – Enlhet
Paraguay (Nenito Vins);
Vereinigung der Mennonitengemeinden von Paraguay
(Ferdinand Friesen);
Convención Evangélica de
Iglesias Paraguayas Hermanos
Menonitas (Juan Silverio
Verón); Convención
Evangélica Menonita del
Paraguaya (Alfred Klassen);
Iglesia Hermandad Evangélica
Mennonite – Fidelfia
(Arnold Boschmann); et
Vereinigung der Mennoniten
Brüder Gemeinden
Paraguays (Theodor Unruh).
Le trésorier de la CMM, Ernst Bergen (à droite), rencontre les responsables des
unions d’églises indigènes qui ont aidé à accueillir la conférence de Paraguay
2009, pour discuter de l’utilisation du don de 50 000 USD fait par la CMM.
courrier - courier - correo
photo : Gerry Keener
Les 26 nouveaux pasteurs et leurs épouses chantent un hymne de consécration. Le pasteur Trung est à droite.
26 pasteurs consacrés par l’Église mennonite du Vietnam
Ho Chi Minh Ville – Après ce
qui a paru être un hiver long
et froid, employé à d’intenses
préparations, L’Église mennonite du Vietnam (VMC)
traverse maintenant un printemps luxuriant, marqué par
la croissance, tout comme le
développement socioéconomique rapide du pays.
Le 20 mars, le pasteur
Nguyen Quang Trung, président de la VMC, a animé
une fête joyeuse. Il a remis
leur diplôme à 30 étudiants
en formation pastorale et a
ordonné 26 pasteurs mennonites venant de provinces
et de villes de tout le Vietnam. Les 30 diplômés suivaient des cours une semaine
par trimestre pendant les
quatre années passées.
Ces trois dernières décennies, alors que l’église n’était
pas officiellement reconnue
par le gouvernement, Trung
était à la tête d’un petit
groupe de mennonites
fidèles. Aussi, cette célébration publique l’a beaucoup
ému. Des membres du gouvernement ont même envoyé
des félicitations et des bouquets colorés aux nouveaux
responsables.
Plus de 100 responsables
et croyants mennonites ont
participé aux festivités, qui se
sont déroulées dans une
grande salle de banquet près
2010 - 3 & 4
du siège de l’Église. Le pasteur Nguyen Minh Sang,
secrétaire général de l’union
d’églises, a commencé par
une prière de reconnaissance.
Le vice-président, Nguyen
Hong An, a conduit le culte.
Lors du culte de consécration, Trung a invité les 26
pasteurs, qui ont tous leur
diplôme et occupaient déjà
des postes pastoraux dans des
églises mennonites, à se donner sans réserve à l’œuvre du
Seigneur. Il les a incités à
partager l’évangile avec un
zèle dévorant.
L’un après l’autre, les pasteurs s’agenouillèrent pour
une bénédiction et une
parole d’envoi. Le pasteur
Trung, le pasteur Tuyen
Nguyen, le pasteur Jae Sun
Lim, le pasteur Lee, Gerry
Keener, un missionnaire de
Eastern Mennonite Missions
de passage et Palmer Becker,
un théologien mennonite
canadien en visite, leur
imposèrent les mains.
S’adressant à la presse
locale après le culte, Trung
déclara : “Cet événement est
extrêmement important pour
l’église mennonite ; c’est un
tremplin qui lui permettra de
développer l’œuvre du
Seigneur dans tout le
Vietnam.”
Une semaine plus tard,
c’était l’ouverture officielle
de l’Institut Mennonite de
Théologie et de Renouveau
du Vietnam. Les 14 étudiants inscrits dans le nouvel
institut, qui propose une licence de théologie, viennent
de finir leur première semaine de cours. Palmer Becker
(Mennonite Church Canada),
et Gerry Keener ont donné
ensemble le premier cours :
Histoire biblique.
Le pasteur Sang a précisé
que la VMC compte main-
tenant 90 assemblées locales
et environ 8 500 membres,
ainsi que 140 pasteurs et
évangélistes. Il a déclaré :
“Nous faisons confiance à
Dieu pour nous aider à faire
de grands pas en avant dans
le développement de son
œuvre. Ma prière est que
l’église mennonite croisse
encore plus rapidement que
le Vietnam !” – d’après un
communiqué de presse de
EMM, de Jewel Showalter
L’Église mennonite du Vietnam
L
e Comité Central Mennonite (MCC) est arrivé
pour la première fois au Vietnam en 1954. Des
collaborateurs de Eastern Mennonite Missions (EMM)
ont suivi en 1957. Une église mennonite est née et a
compté environ 150 membres baptisés, avant d’être
fermée en 1978. Tous les missionnaires ont quitté le
pays en 1975.
Les 15 années suivantes, bien que sans contact
avec des Nord-Américains, Nguyen Quang Trung a
conservé la vision d’une église mennonite, et essayé à
plusieurs reprises d’obtenir sa reconnaissance
officielle.
En 1997, Gerry et Donna Keener (d’EMM) sont
allés au Vietnam et ont développé des liens avec les
églises mennonites. Ils ont formé des responsables, ils
se sont occupés de tâches administratives et ont
enseigné à South International School de Saigon.
Le gouvernement vietnamien a reconnu officiellement l’Église mennonite du Vietnam en 2007, si
bien que l’Église a pu mettre en place officiellement
ses propres instituts de formation de responsables.
25
Ministères mennonites en Équateur
Quito, Équateur – Du 13 au
14 mars 2010, une joyeuse
célébration a marqué le 10e
anniversaire du Partenariat
Équateur, une initiative commune des unions d’églises de
Central Plains (Mennonite
Church USA), d’Iglesia Cristiana Menonita de Colombia
(toutes deux membres de la
CMM) et du Mennonite
Mission Network (MMN),
une œuvre de Mennonite
Church USA. La célébration
a aussi marqué le 20e
anniversaire de la présence
du MMN en Équateur.
Pendant la semaine de
fête, les membres des églises
mennonites de Riobamba et
Quito ont accueilli une
équipe ‘communion-et-travail’ en Équateur. Les visiteurs de Colombie et des
États-Unis ont assisté aux
réunions de travail, célébré
des cultes dans une église
indigène de San Antonio,
rencontré des familles de
réfugiés ayant fui la violence
de la Colombie voisine, visité
le séminaire et écouté des
témoignages du travail pour
la paix.
En 2000, l’Église mennonite colombienne a envoyé
Urueña et César Moyo avec
Partenariat Équateur. Méditant sur les 10 dernières années d’activité du partenariat,
Urueña a cité une liste
impressionnante de jalons :
• établissement d’une relation de confiance avec la
population indigène qui s’est
concrétisée par une invitation à former des responsables d’église ;
• la naissance d’une assemblée vibrante dans la capitale ;
• l’implantation d’une
nouvelle église dans les montagnes de Riobamba ;
• la multiplication du nombre
de croyants anabaptistes
grâce à l’enseignement dans
les séminaires et les ateliers.
“Quelquefois, nous pensons que nous devrions
arrêter de rêver, mais Dieu
nous donne toujours des
idées et des visions nouvelles”, dit César.
Outre le soutien aux
responsables indigènes (formation théologique et
implantation d’églises), César
et Urueña ont aidé à
développer une vision et participé à d’autres ministères
comme des prêts pour des
micro-entreprises et Edu-Paz,
une initiative commune de
responsables de quartiers et
d’écoles, destinée à initier les
enfants à la résolution des
conflits et aux valeurs positives. – d’après un rapport du
MMN de Holly Blosser Yoder
et Lynda Hollinger Janzen
Contributions aux frais de C-C-C
Courier-Correo-Courrier est envoyé sans abonnement à
ceux qui le demandent. Cependant, ses lecteurs sont
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famille de la CMM plus aisés sont invités à donner
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26
La CMM a choisi Byron Rempel-Burkholder (à gauche) pour remplacer la rédactrice des communiqués de presse, Ferne Burkhardt.
Ferne Burkhardt prend sa retraite ;
Byron Rempel-Burkholder la remplace
Strasbourg, France – Après
neuf années passées à récolter
des informations et à écrire
pour la CMM, Ferne
Burkhardt, Petersburg
(Canada), a pris sa retraite à
la mi-juin en tant que rédactrice des communiqués de
presse de la CMM.
Un autre Canadien la
remplace : Byron RempelBurkholder, de Winnipeg.
Pensant à ses neuf années
de travail, Ferne souligne que
le volume des articles concernant la CMM et circulant
vers divers media et personnes intéressées dans le monde
entier, est passé d’environ 40
à plus de 70 certaines années.
“Leur nombre dépendait
des événements”, dit-elle.
“Pendant l’année du
Rassemblement [mondial], il
y avait de nombreuses informations à faire paraître, mais
beaucoup moins les autres
années.”
Ferne était bénévole. “Je
n’ai jamais relevé mes heures
de travail”, dit-elle, “je faisais
ce qui devait être fait quand
j’avais le temps de le faire. Si
je devais rester éveillée
jusqu’à 3 heures du matin, il
n’y avait pas de problème.”
Quels sont ses meilleurs
souvenirs ? “Rencontrer des
personnes fantastiques du
monde entier ; cela a été une
expérience incroyable, au-
delà de tout ce que j’aurais
pu imaginer.”
“La CMM est vraiment
reconnaissante à Ferne pour
sa diligence et sa compétence”, dit Larry Miller, le
secrétaire général de la
CMM. “À une période où
les projets et les activités de
la CMM se développaient
continuellement, elle a été
capable de suivre et de les
décrire de telle manière que
les anabaptistes du monde
entier pouvaient les comprendre et les apprécier.”
Le nouveau rédacteur des
communiqués de presse de la
CMM, Byron Rempel-Burkholder, apporte une riche
expérience internationale, sur
le plan de la communication
et de la vie d’églises.
Né en 1957 en Éthiopie,
sa famille s’est installée au
Canada quand il avait 13
ans. Il a une licence d’anglais
et de Nouveau Testament, et
a été pasteur de deux assemblées.
Byron est allé au Congo
avec le Mennonite Brethren
Board of Missions and Services
quand il était jeune.
Au Canada, Byron a publié des programmes d’enseignement et du matériel
pour les cultes pour plusieurs
groupes mennonites
d’Amérique du Nord. Il est
le fondateur du magazine
Leader publié par Mennonite
courrier - courier - correo
Church Canada et Mennonite
Church USA. Il est récemment devenu éditeur à
Herald Press, et continue à
être rédacteur de Rejoice, un
magazine inter-mennonite
sur la prière. Toutes ses responsabilités, dont celle de la
CMM, sont à temps partiel.
“Je crois que j’ai toujours
pensé que je travaillerai un
jour pour la CMM”, dit
Byron. “J’y retrouve beaucoup de mes centres d’intérêts : enfant élevé à l’étranger, édition, église et
aspects interculturels.”
“La perspective et l’expérience internationales de
Byron seront très utiles à la
CMM”, dit Larry. “Je suis
très heureux de l’accueillir
dans la famille de la CMM.”
Byron assumera aussi la
responsabilité de la publication du journal trimestriel de
la CMM, Courier-CorreoCourrier, quand le rédacteur
actuel, J. Lorne Peachey, s’arrêtera en fin d’année.
courrier
courier
correo
Volume 25 • N° 3 & 4
Larry Miller
Responsable de la publication
J. Lorne Peachey
Rédacteur en chef
Ferne Burkhardt
Révision et Service de Presse
Eleanor Miller
Assistante en communication
Sylvie Gudin
Traductrice – français
Marisa & Eunice Miller
Traductrices – espagnol
Courrier - Correo - Courier,
une publication trimestrielle
de la CMM, est disponible
gratuitement en anglais,
français ou espagnol.
Envoyer toute demande à
C/C/C, CMM, 8 rue du
Fossé des Treize, 67000
Strasbourg, France. Email:
[email protected].
‘J’ai choisi d’être reconnaissante’
Ferne Burkhardt
M
on premier souvenir de la
Conférence Mennonite Mondiale
remonte à août 1962, lors du 7e
Rassemblement à Kitchener en Ontario
(près de chez moi). Ce premier rassemblement au Canada fut considéré comme le
plus représentatif des 437 années de l’histoire anabaptiste.
Les organisateurs attendaient 8 000 participants, et il en est venu 12 207 ! La participation quotidienne était d’environ
7 000, avec plus de 10 000 au culte
dominical. Ils étaient venus de 23 des 30
pays totalisant alors 400 000 anabaptistes.
J’étais alors membre d’une union
d’églises accueillant le Rassemblement,
aussi j’ai eu peu de temps pour assister aux
cultes et aux autres rencontres. Je me souviens surtout d’une foule constituée essentiellement de blancs, et posant des questions. Mais les chants qui parvenaient
jusqu’au bureau de renseignements où je
me trouvais étaient magnifiques.
En 1978, notre deuxième expérience de
rassemblement de la CMM nous amena en
famille, en voiture sans climatisation, à
Wichita, dans le Kansas (États-Unis), où
les températures dépassaient les 40° C.
Comme je n’avais pas de responsabilités,
j’ai profité pleinement des activités. Je
n’imaginais pas que des dizaines d’années
plus tard, je serais rédactrice des communiqués de presse pour la CMM.
Larry Miller, le secrétaire général de la
CMM, m’a proposé ce travail bénévole en
2001. Il savait que je venais de me retirer
d’un travail pour un journal mennonite
canadien. Larry avait besoin d’une réponse
rapide, car le rédacteur des communiqués
de presse devait assister au Comité Exécutif
quelques semaines plus tard. Quand j’en ai
parlé à mon pasteur, il s’est esclaffé : “Alors
tu commencerais par un voyage en
Allemagne ? Difficile décision !”
Ce n’était pas vraiment le cas, et j’ai dit
oui. C’était un privilège que de faire partie
de l’équipe de communication de la CMM
pendant neuf ans. Rencontrer quelquesuns des responsables les plus doués et
engagés de l’Église anabaptiste et les considérer comme des ‘amis’ a été un plaisir et
une bénédiction. Des personnes ordinaires
comme ce Zimbabwéen qui m’a dit “Je
choisis d’être reconnaissant” m’ont aussi
marquée.
Faire partie de la CMM a beaucoup de
bons côtés, comme de participer – tout en
travaillant – à deux autres rassemblements
mondiaux, au Zimbabwe en 2003 et au
Paraguay en 2009. Ils ont un rôle important dans la croissance de la communauté
et doivent se poursuivre, mais le discernement et la réalisation de la mission de
Dieu dans le monde, entre ces événements
spectaculaires, sont au moins aussi
importants.
Cette question : “Où aura lieu la prochaine conférence mennonite mondiale ?”
revient souvent. Il y a dix ans, j’aurais aussi
pu la poser. Entre les rassemblements, c’était passionnant de découvrir la multiplicité des activités de la CMM en tant d’endroits – les décrire, souvent un défi ! Les
communiqués de presse ont probablement
contribué à une meilleure connaissance de
ce travail, aussi bien dans la communion
anabaptiste mondiale qu’au-delà. Et je suis
sûre que cela continuera.
C
es dix dernières années, la CMM a
connu une explosion de nouvelles
initiatives : la déclaration des
“Convictions communes”, un Rayon de
Littérature Anabaptiste Mondial ; cinq volumes d’histoire mondiale anabaptiste ; de
nouvelles commissions ; des délégations
Koinonia pour soutenir les églises membres
traversant des épreuves ; Dons en commun ; des dialogues avec d’autres communions mondiales ; un site internet multilingue… la liste est longue. J’ai été
heureuse de faire partie de l’équipe pendant que ces changements se produisaient.
La CMM a connu de profonds changements depuis 1962, particulièrement ces
dernières années. De 400 000 anabaptistes
répartis dans 30 pays cette année-là, en
2009 leur nombre a monté en flèche pour
atteindre plus de 1,6 million dans 80 pays.
Des changements peut-être inattendus, se
poursuivront, tant que la CMM continuera à répondre à son appel à être “une
communion (koinonia) d’églises anabaptistes liées les unes aux autres dans une
communauté de foi à travers le monde
pour vivre la communion fraternelle, le
culte, le service, et le témoignage.”
Soli Deo gloria.
www.mwc-cmm.org
2010 - 3 & 4
27
CONFÉRENCE MENNONITE MONDIALE
Une Communauté d’Églises Anabaptistes
courier - correo - courrier
Que s’est-il passé dans les cieux le 22 juillet ?
Larry Miller, secrétaire général de la CMM
“Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aux cieux, et tout ce
que vous délierez sur la terre sera délié aux cieux.”
– Matthieu 16/19, 18/18
P
our la Conférence Mennonite Mondiale, ce qui s’est
passé à Stuttgart (Allemagne) entre les luthériens et les
anabaptistes-mennonites, le 22 juillet 2010, représente
l’accomplissement de la ‘règle du Christ’. C’était, avons-nous
dit, une expérience essentielle d’ ‘être église’ : lier et délier,
demander et accorder le pardon, restaurer les relations dans
le corps du Christ.
Mais que s’est-il réellement passé à Stuttgart ce jour-là ?
Qu’avons-nous lié ? Qu’avons-nous délié ?
À l’époque de Jésus, ‘lier et délier’ se référait à la pratique
rabbinique consistant à déterminer l’application des commandements des Écritures dans le contexte contemporain.
‘Lier’ un ancien commandement signifiait déclarer qu’il était
applicable dans un nouveau contexte et démontrer son
applicabilité. ‘Délier’ une pratique établie signifiait la déclarer inapplicable dans les circonstances actuelles, et en expliquer la raison.
Les évangiles montrent souvent Jésus liant et déliant. Par
exemple, il lie le commandement ‘aime ton prochain’, en
l’appliquant non seulement aux amis mais aussi aux ‘ennemis’, se réclamant de l’exemple de Dieu, qui fait du bien aux
justes et aux injustes (Mat 5/43-48). Il délie l’interdiction de
travailler le jour du sabbat au nom de la ‘miséricorde’ (Mat
12/1-9).
L’élément de la miséricorde donne un nouveau sens à ce
processus. Quand un ‘péché’ est identifié (lié), c’est pour
que le ‘pécheur’ puisse être libéré (délié) par la repentance et
le pardon (Mat 18/15-19). Pour Jésus, délier ne signifie pas
seulement déclarer une loi ou une tradition inapplicable,
mais surtout accorder le pardon.
Alors, que s’est-il passé à Stuttgart?
Douloureusement conscients de leur propre besoin de pardon, les représentants de la CMM ont délié (pardonné) les
églises de la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) de ce
qu’elles reconnu dans leur émouvante confession :
• le mal commis par leurs ancêtres au 16e siècle à l’encontre des anabaptistes ;
• l’oubli ou l’ignorance de cette persécution pendant les
siècles suivants ;
• les portraits inappropriés, fallacieux et injurieux des
anabaptistes et des mennonites faits par les auteurs
luthériens.
Reconnaissants et conscients de la puissance de Dieu qui
renouvelle les relations quand les parties impliquées le
demandent, la FLM et les représentants de la CMM ont
ensemble lié (déclaré) les engagements spécifiques de chaque
communion pour l’avenir de leur vie commune dans le
corps du Christ et dans le service pour le monde (voir pp.
4-6).
L’expérience de Stuttgart était étayée par le processus historique et fondamental des luthériens, qui ont lié et délié le
contenu de leur confession de foi prédominante, la
Confession d’Augsbourg. Bien que cela se soit passé dans le
contexte de la Commission d’Étude internationale luthéromennonite – et donc en dialogue avec la délégation de la
CMM – le travail le plus difficile et le plus crucial, s’accompagnant d’autocritique, a été celui des luthériens.
Dans Guérir les mémoires : se réconcilier en Christ, Rapport
de la Commission internationale d’Études luthéro-mennonites,
les luthériens déclarent que bien que Martin Luther et
d’autres réformateurs aient “tant insisté sur la distinction
entre les Écritures et les traditions humaines, ils partageaient
avec leurs contemporains certaines convictions que les
luthériens d’aujourd’hui considèreraient contraires à l’évangile”. À la lumière des Écritures (qui lient), ces convictions doivent être rejetées (déliées). Par exemple, la conviction des réformateurs que les chrétiens devraient demander
ou accepter “l’intervention de l’État en matière de foi doit
être rejetée définitivement”.
D
e même, à la lumière de recherches historiques, la
délégation luthérienne a conclu que la plupart des
condamnations de la doctrine anabaptiste dans la
Confession d’Augsbourg ne sont pas valides (déliées). Elles
sont basées sur des “jugements erronés sur ce que les
anabaptistes du 16e siècle croyaient et pratiquaient”. Les
seules condamnations qui demandent davantage de dialogues fraternels sont celles qui concernent les positions
anabaptistes sur le baptême et les relations Église/État.
Ce qui s’est passé à Stuttgart le 22 juillet s’est-il aussi
passé dans les cieux ?
Plus tard, Ishamel Noko m’a écrit : “Depuis le moment
où j’ai parlé lors de votre Rassemblement au Paraguay en
2009, il a été évident pour nous que cet acte de repentance
et de guérison avait une puissance de transformation dans
nos églises plus grande que ce que nous anticipions quand la
Commission d’Étude a commencé son travail. À Stuttgart,
nous savions que nous étions témoins de l’œuvre de Dieu
pour l’unité et la réconciliation”.
Je ne peux que me joindre à Ishmael et dire “Dieu en
soit loué”.