LE JOUR DES CORNEILLES
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LE JOUR DES CORNEILLES
LE JOUR DES CORNEILLES Un film de Jean-Christophe Dessaint France - 2012 96 minutes SYNOPSIS Dans une forêt peuplée de bêtes sauvages et d'esprits à tête animale, vit un jeune garçon. Elevé par son père, miogre mi- colosse autoritaire à la barbe géante, il pense que le monde s'arrête à la lisière de la forêt, malgré l’observation de quelques individus marchant au loin. Un jour pourtant, sur les conseils rassurants de l’esprit de sa mère défunte, pour sauver son père blessé, le garçon s'aventure hors de la forêt. Il y trouve un village voisin, où il rencontre Manon, la fille du docteur qui a accepté de soigner son père. Avec ces nouveaux amis, il va apprendre le monde civilisé, où les fantômes n'existent pas mais où certains ont gardé de vieilles rancœurs envers son père. CRITIQUES Les thèmes Le Jour des corneilles n'est pas moins singulier par les thèmes qu'il aborde. Rien n'est édulcoré : on y parle de souffrance et de deuil, de rejet et d'apprivoisement. Tout ce qui a transformé un père en ogre et qui ouvre — au contraire — pour son drôle de fils un horizon de promesses. Dans l'Outremonde, Courge apprend à parler aux vivants : l'odieuse et comique commère locale, une garnison de soldats d'opérette, mais aussi un médecin […] Il s'attache surtout à ce qui jadis n'était pour lui qu'un gibier : une corneille, libre et légère émissaire d'espoir, sombre et joyeuse, comme le film. Pierre Murat, Télérama Les voix [Les voix] ont été enregistrées au tout début du long processus de fabrication du film. Jean Reno a prêté la sienne au père Courge, Lorant Deutsch au fils, Isabelle Carré à l'héroïne. Celle-ci est la fille d'un médecin de campagne humaniste dont les intonations seront sans doute familières aux cinéphiles : Claude Chabrol a enregistré ce texte peu de temps avant sa mort, le 12 septembre 2010. Ce fut sa dernière contribution au cinéma. Le Monde, Thomas Sotinel. Le site officiel du film : http://www.lejourdescorneilles-lefilm.com/ COMMENTAIRES PISTES DE TRAVAIL La première scène commentée par le réalisateur J.-C. Dessaint « La séquence commence par les bruits de la forêt, un peu mystérieux. Puis trois éclairs comme les trois coups au théâtre. Un orage s'approche. Il y a dans ce premier plan un très gros travail d'animation car tout le ciel et toute la forêt sont animés, avec cette tempête qui fait tout bouger. C'est le premier plan que j'ai dessiné et, paradoxalement, c'est aussi celui qu'on a terminé en dernier. Tout est fait à la main, en 2D, puis ensuite sur ordinateur. Chaque branche est découpée et animée séparément. On découvre un personnage barbu avec des dents de travers qui porte un bébé entre les mains. L'idée était de laisser planer un doute sur les intentions de cet homme inquiétant. Veut-il s'en débarrasser ou le protéger ? C'est Amandine Taffin, la scénariste, qui a eu l'idée de cette scène. Elle voulait poser quelque chose de très fort dès le début. Dans le livre de Jean-François Beauchemin, c'est le fils, adulte, qui raconte son histoire. On pourrait penser, en découvrant cette première scène et la suivante où le bébé est allaité par une marmotte, qu'il va s'agir d'un film sur un enfant sauvage. En fait, le thème central du film est l'amour filial, d'une part entre le fils Courge et son père-ogre, incapable d'émotions ou de sentiments, d'autre part entre Manon et son père médecin et aimant, qui ont une relation beaucoup plus apaisée. » La forêt : La forêt est l’espace des paradoxes. Elle est une source de dangers, de menaces et il faut être toujours sur ses gardes. Pourtant, le personnage principal y a trouvé refuge dès sa naissance, accueilli et nourri par les animaux. De plus, la forêt abrite des esprits bienfaisants et rassurants. Ils symbolisent le monde intérieur de l’enfance et la possibilité de communiquer avec « l’outremonde ». L’adaptation du roman: Le film est adapté d’un roman québécois de Jean-François Beauchemin. De nombreuses modifications ont eu lieu au moment de l’adaptation mais les thèmes, les personnages et le langage restent fidèles. La manière dont s’exprime le jeune homme est identique dans le livre et dans le film : tournures anciennes et néologismes, donnant une identité unique au personnage principal. Le langage est à l’image des personnages, décalé et hors du temps. Une manière d’insister sur leur statut d’exclus volontaires Le film choisit également une fin positive, tournée vers la guérison. Le dénouement du livre est plus sombre. Le deuil : entre poésie et image, le film traite du deuil de la mère. Si le sujet reste délicat à aborder avec les enfants, le film y parvient avec un ton naturel, jamais grave, évitant les pièges. Il propose également un lien entre l’imaginaire des enfants et la vision de la mort. Télérama. Un programme présenté dans le cadre du 32e FESTIVAL CINÉMA D’ALÈS ITINÉRANCES - 28 MARS - 6 AVRIL 2014