Avenir de la ligne TGV Berne-Neuchâtel

Transcription

Avenir de la ligne TGV Berne-Neuchâtel
Kanton Bern
Canton de Berne
Parlamentarische Vorstösse
Interventions parlementaires
Numéro de l’intervention:
Type d’intervention:
243-2012
Interpellation
Déposée le:
19.11.2012
Déposée par:
Graber (La Neuveville, UDC)
Cosignataires:
0
(porte-parole)
Urgente:
Date de la réponse:
Numéro de l’ACE
Direction:
24.04.2013
485/2013
TTE
Avenir de la ligne TGV Berne-Neuchâtel-Paris
La consultation actuellement menée par l’Office fédéral des transports relative aux
« Grandes lignes » des CFF fait état d’une possible suppression de la liaison TGV Berne –
Neuchâtel – Paris au profit d’une nouvelle liaison TGV Berne – Bâle – Paris dès décembre
2013.
La société Lyria – copropriété de la SNCF et des CFF – qui exploite la ligne TGV Berne –
Neuchâtel – Paris procède actuellement à une réévaluation de la pertinence du maintien
de cette liaison en raison de l’ouverture du TGV Rhin – Rhône en décembre 2011. La
SNCF a elle-même évoqué la suppression de la liaison TGV Berne – Neuchâtel – Paris.
Cela a provoqué le lancement d’une pétition de la ville de Pontarlier, qui désire absolument conserver une liaison TGV directe avec Paris. Plusieurs autres indices témoignent
des menaces qui pèsent sur la liaison TGV Berne – Neuchâtel – Paris. Ainsi, la société
Lyria ne s’adonne qu’à une faible promotion de cette liaison. L’achat des titres de transports valables sur cette ligne a été entravé par des difficultés techniques. En outre, le
temps de parcours entre Berne et Paris a été rallongé en raison de travaux sur les voies
ferrées côté français. Ajoutons qu’en 2009 déjà, une des deux liaisons TGV directe entre
Berne et Paris avait été supprimée.
A l’inverse, il est vrai que la liaison Paris – Neuchâtel – Berne sera prolongée jusqu’à Interlaken à partir de décembre 2012. Par ailleurs, au printemps 2011, le Conseil fédéral estimait encore que la liaison TGV directe Berne – Neuchâtel – Paris pouvait opportunément
servir d’itinéraire de délestage en raison des surcharges observées aux portes d’entrée de
Genève et de Bâle.
Il est vrai que depuis décembre 2011, il est possible de rejoindre Paris à partir de Berne en
4 h 03 en passant par Bâle – et en y changeant de train – alors que le trajet par Neuchâtel
prend 4 h 49.
Il convient toutefois de savoir que, pour notre canton, la liaison TGV directe Berne – Neuchâtel – Paris présente deux avantages, dont l’un est permanent.
Premièrement, la liaison TGV Berne – Paris par Neuchâtel n’implique aucun changement
de train.
Affaire 2012.1461
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Deuxièmement, même avec les temps de parcours respectifs actuels, la liaison TGV en
direction de Paris restera toujours plus courte par Neuchâtel pour les habitants de l’Ouest
du Seeland et du Jura bernois.
En référence à la problématique et au contexte évoqués ci-dessus, nous prions le Conseilexécutif de répondre aux questions suivantes :
1. Comment le nombre des passagers empruntant la ligne Berne – Neuchâtel – Paris et
Paris – Neuchâtel – Berne a-t-il évolué au cours des dix dernières années ?
2. Comment ont évolué le chiffre d’affaires et le degré de couverture des charges par les
produits pour la ligne TGV Berne – Neuchâtel – Paris au cours des dix dernières années ?
3. Combien de passagers ont-ils effectué le trajet Berne – Paris et Paris – Berne par Neuchâtel au cours des trois premiers trimestres de l’année 2012 (au cours de toute l’année
2012, si la réponse du gouvernement nous parvient après le 1er janvier 2013) ?
4. Combien de passagers ont-ils effectué le trajet Berne – Paris et Paris – Berne par Bâle
au cours des trois premiers trimestres de l’année 2012 (au cours de toute l’année 2012,
si la réponse du gouvernement nous parvient après le 1er janvier 2013) ?
5. Le gouvernement de notre canton est-il favorable au maintien de la liaison TGV directe
Paris – Neuchâtel – Paris et si oui, est-il déjà intervenu en ce sens auprès de l’Office fédéral des transports et des CFF ?
Réponse du Conseil-exécutif
Le Conseil-exécutif est de plus en plus préoccupé par l’évolution de la situation de la ligne
TGV Berne – Neuchâtel – Paris. Les réponses suivantes sont basées sur les informations
transmises par Lyria, la société qui exploite la ligne.
Questions 1 et 3
Jusqu’en 2006, environ 230 000 voyageurs par an empruntaient les liaisons TGV Berne –
Paris. A la suite de l’inauguration de la ligne TGV Est, le nombre de passagers en provenance et à destination de Zurich a reculé et la fréquentation a diminué pour s’établir à un
peu moins de 180 000 voyageurs par an. Après la suppression de la deuxième liaison
quotidienne, 120 000 passagers utilisaient encore ce TGV. En 2012, le nombre de passagers est descendu en-dessous des 100 000 par an, ce qui peut s’expliquer par l’ouverture
de la ligne TGV Rhin-Rhône et l’offre attrayante proposée pour la liaison Berne – Paris via
Bâle.
Question 2
Selon les indications fournies par Lyria, cette dernière a réalisé en 2011 un résultat positif
de l’ordre de 370 000 francs pour la ligne Berne – Paris. En 2012, elle a enregistré une
perte de 480 000 francs. En 2013, les coûts d’exploitation augmenteront nettement en
raison de la hausse des redevances pour l’utilisation de l’infrastructure et Lyria s’attend à
un résultat négatif de 2,7 millions de francs. Par ailleurs, un montant de près d’un million
de francs est imputé aux coûts de la liaison Lausanne – Paris en raison du train à destination de Berne.
Question 4
Selon les estimations de Lyria, environ un tiers des passagers effectuant le trajet entre
Berne et Paris ont opté pour l’itinéraire via Bâle, ce qui peut expliquer la baisse de fréquentation sur la ligne.
Question 5
Depuis des années, le Conseil-exécutif s’engage pour une liaison TGV directe entre Berne
et Paris. Le 26 octobre 2012, les cantons de Berne et de Neuchâtel ont adressé un courAffaire 2012.1461
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rier commun aux CFF et à l’Office fédéral des transports pour le maintien de la ligne TGV
Berne–Neuchâtel–Paris. Selon la réponse donnée par les CFF, aucune décision définitive
n’a encore été prise. Le canton de Berne et la société Lyria entretiennent des échanges
réguliers.
Au Grand Conseil
Affaire 2012.1461
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