« Le cabaret des Chiche Capon » à la Pépinière Théâtre

Transcription

« Le cabaret des Chiche Capon » à la Pépinière Théâtre
« Le cabaret des Chiche Capon »
à la Pépinière Théâtre
Une belle anarchie
d’enfants clowns. Ou
de clowns enfants ?
De sacrées « Sexy girls »
accueillantes
présentent
le
spectacle : Le cabaret des Chiche
Capon. D’emblée, ce spectacle pose
une question existentielle : « qu’estce qui est beau ? » Firmin Crapette,
dans un élan de diarrhée-verbalemal-contrôlée-d’un-enfant-de-huitans, tente de nous l’expliquer. Accompagné de ses deux acolytes, Philippe fin
imitateur de la loutre et Flèche, grand timide au corps de brute, il finira par connaître
une crise existentielle de mégalomanie. Ces trois gosses, égarés dans des costumes
burlesques, à moins que ce ne soient des adultes-pitres avec des regards d’enfants,
nous proposent une vision drolatique d’un travers humain : nos comportements peu
glorieux pour être dans la lumière. Les numéros se succèdent, magie, musical,
acrobaties… dans un esprit de paillettes toujours délirant, à la limite de la médiocrité
feinte des spectacles d’enfants. Le non-fil directeur restant un savant mélange
d’absurde, de bouffonnerie et un bon brin de folie.
Fausse anomie.
La compagnie des Chiche Capon se compose dans un premier temps de Patrick de
Valette, Frédéric Blin et Mathieu Pillard qui se sont rencontrés à l’école du clown de
Samovar. Le premier spectacle de leur compagnie, Le saut de la mort en 2000, a su
prendre un bel essor et les révéler. En 2005, la compagnie s’étoffe avec l’arrivée du
comédien, chanteur et musicien Ricardo Lo Giudice. L’année suivante, ils créent, au
Zèbre de Belleville, Le Cabaret des Chiche Capon.
La difficulté avec les pièces qui tentent de singer l’imperfection et l’absence de miseen-scène, c’est qu’elle tombe vite dans « du grand n’importe quoi ». Ici, le piège est
évité et Le cabaret des Chiche Capon, au contraire, a demandé un travail énorme de
mise en scène pour retrouver une pseudo anarchie. Les codes sont bousculés : un
spectacle qui commence avant son début et qui se termine après sa propre fin.
L’espace scénique déborde partout. Côté lumières, on en prend plein les yeux, au
sens propre comme au sens figuré…
Une sacrée bouffée d’absurde et un bon exercice pour les zygomatiques. Vive
l’anarchie (calculée) ! Sur scène, il va s’en dire…
Critique de Evariste Lago

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