• DEUXIÈME ÉPREUVE D`ADMISSION
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CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page382 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION SUJETS POUR S’ENTRAÎNER Sujets w Dossier n° 1 Texte 1 Une « Charte de la laïcité à l’école » doit à présent être affichée dans toutes les classes. Une quinzaine de petits paragraphes pour expliquer aux enfants, enseignants et éducateurs les règles du « vivre ensemble », en respectant les différences et les choix de chacun. La laïcité est « la sagesse de la République », dit le ministre de l’école, Vincent Peillon. Tout en admettant que la laïcité est souvent mal connue. C’est pourtant l’un des principes de l’école en France : école gratuite, obligatoire et… laïque. La Charte de la laïcité à l’école doit à présent être affichée dans toutes les classes. Elle liste une quinzaine de principes pour apprendre ou réapprendre à « vivre ensemble », et les explique aux enfants, enseignants et éducateurs. Affichée, lue, mais pas forcément bien comprise par les juniors, qui demandent des précisions à Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire. Le Quotidien Texte 2 Baby-Loup, cette crèche privée de Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, est en conflit depuis cinq ans avec une ancienne employée, licenciée pour avoir refusé d’enlever son voile dans l’établissement. L’affaire arrive ce jeudi matin devant la cour d’appel. L’occasion de rappeler ce que dit la loi en matière de laïcité. La laïcité ne s’applique pas partout de la même façon • Elle s’impose à l’État et à ses représentants • Les agents du service public sont astreints à un devoir de neutralité • La laïcité ne s’impose pas aux usagers du service public 382 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page383 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 • La laïcité s’impose dans les établissements publics • Elle ne s’impose pas dans les entreprises privées À l’école • La loi du 15 mars 2004 s’applique aux établissements du secondaire • Elle interdit les signes religieux ostentatoires (très visibles) • Les établissements scolaires privés, sous contrat d’association avec l’État, doivent respecter la laïcité en ce sens qu’ils doivent accueillir tous les élèves, sans faire de discrimination religieuse • Leur « caractère propre » leur permet d’organiser des cours d’instruction religieuse, non obligatoires Les grands principes de la laïcité en France rappelés dans un rapport La liberté religieuse et la neutralité de l’État sont garanties en France par l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, par le 1er article de la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 et par l’article 1 de la Constitution. Dans un rapport remis mardi 16 octobre au Premier ministre, l’Observatoire de la laïcité fait un rappel à la loi à propos de la laïcité et du fait religieux. Il souligne notamment que : • La laïcité garantit la liberté de conscience, qui inclut la liberté de croire ou de ne pas croire, et le droit d’exprimer publiquement ses convictions, quelles qu’elles soient, dans la limite du respect de l’ordre public et de la liberté d’autrui. • Elle garantit la neutralité de l’État, condition de l’impartialité de l’État et des services publics visà-vis de tous les citoyens, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions. • Dans les structures soumises au droit du travail et non au régime du service public, si les libertés individuelles sont garanties, l’expression des convictions religieuses peut être limitée par le règlement intérieur si la nature de la tâche à accomplir le justifie, à condition que la limitation soit proportionnée au but recherché. Par Cécile Mimaut Texte 3 Parler de laïcité aujourd’hui devient une nécessité devant la montée de l’affichage des différences, des intégrismes religieux, des communautarismes, des sectarismes. Car comment pouvoir vivre ensemble et partager des symboles communs, si chacun affirme sa différence sans reconnaître 383 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page384 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION celle de l’autre et tout particulièrement au sein de l’école, lieu d’apprentissage des codes communs, des règles de vie communes ? Que signifie un État laïque, que garantit-il ? La France en est un et ce depuis une loi promulguée en 1905, dite loi de séparation des églises et de l’État ? Pourquoi cette loi et qu’a-t-elle apporté à notre pays, est-ce une spécificité française ou y a-t-il d’autres pays qui affichent dans leur constitution ce principe et sinon comment règlentils la question de la reconnaissance et de la place des divers cultes, croyances, dogmatismes de toutes sortes qui s’affrontent aujourd’hui ? Comment l’école applique-t-elle les principes de laïcité, quels sont les débats menés pour la défendre et pourquoi celle-ci est-elle aussi remise en cause ? Qu’est-ce que la notion de sphère privée et de sphère publique ?… Pour Odon Vallet, remettre en cause toute la loi reviendrait à déclencher des passions partisanes et à rouvrir des débats qui ont déjà divisé le pays depuis cent ans. Force est de constater qu’aujourd’hui la laïcité est mise à rude épreuve, dans les écoles avec les ports ou tenues affichant une appartenance quelconque ou le refus de participer à certains enseignements, dans les hôpitaux avec le refus de certaines femmes d’être examinées par des médecins hommes, dans les piscines municipales, avec des horaires réservés aux femmes… La question du voile à l’école publique a déclenché dans les années 2000 de lourds débats au sein de l’école et de la société tout entière qui s’est conclue par l’adoption d’une loi en application du principe de laïcité, sur le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Il semblerait, selon l’Éducation nationale, que l’application de cette loi ait réglé un certain nombre de problèmes en clarifiant les règles, en rétablissant l’autorité des chefs d’établissement et en mettant fin aux conflits opposant les enseignants à leur hiérarchie sur cette question. Annie-Claire Toutain, UFRSTAPS Caen, École, socialisation, sélection 384 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page385 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Questions 1. Pouvez rappeler les différentes étapes de la loi sur la laïcité à l’école ? 2. Donnez la définition de la laïcité à l’école. 3. Comment travailleriez-vous le thème de la laïcité avec des élèves de cycle 3 ? Domaines, supports, organisation. w Dossier n° 2 Texte 1 Quelle place pour les parents à l’école ? À deux semaines des élections des délégués des parents d’élèves, force est de constater l’écart de traitement entre parents et élèves au sein de la co-éducation voulue par la loi d’orientation. Alors que l’éducation nationale entreprend la première grande campagne pour les élections lycéennes, rien ne se passe pour celles des parents d’élèves. Font-ils plus peur que les lycéens ? Il est vrai que le mal est ancien. En 2007, le rapport des inspecteurs généraux Alain Warzee et Gérard Lesage dénonçait « l’opacité du système éducatif » et reconnaissait que « la relation entre les parents et les enseignants est trop souvent faussée par des présupposés, des représentations mentales qui peuvent générer de l’agressivité, de la condescendance ou des comportements d’évitement ». Les rencontres entre parents et enseignants sont souvent frustrantes car le temps de dialogue est trop court, les locaux d’accueil sont souvent inadaptés, les horaires des réunions (comme les conseils de classe) inadéquats. L’information des familles est « insuffisante et mal conçue ». Cette situation pénalise les familles populaires qui ne savent comment orienter leur enfant. Malgré les engagements, depuis 2007 peu de choses ont changé. Vincent Peillon a bien publié une circulaire demandant de contrôler le montant des fournitures scolaires exigées des familles, son impact semble modeste. La loi d’orientation prévoit un espace parents dans les établissements mais ne propose pas que l’État le finance… Elle recommande une expérimentation du droit de décision donné aux familles sur l’orientation des enfants en 3e qui est en cours. Elle évoque la co-éducation et souhaite associer les parents aux projets des établissements. 385 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page386 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Or les relations parents-établissements sont encore largement conflictuelles. Selon une enquête DEPP, 17 % des parents déclarent avoir déjà eu un différend avec un enseignant ou personnel de direction. Un bilan réalisé par E. Debarbieux et G. Fotinos montre que si 86 % des chefs d’établissement s’estiment respectés par les parents, plus d’un sur dix ne l’est pas. Les parents apparaissent comme des auteurs importants des agressions sur les directeurs d’école (17 % se plaignent de harcèlement dont l’origine est à 55 % les parents, 40 % d’insultes dont 62 % proviennent des parents). C’est encore le cas à un niveau moindre pour les enseignants (36 % insultés dont 20 % venant de parents). Autrement dit, les relations sur le terrain sont tendues et les personnels craignent la relation avec les parents. Or la question de la place des parents à l’école est d’abord sociale. Les parents de milieu favorisé sont généralement à l’aise avec l’école. Ils savent parfaitement décrypter sa communication et l’utiliser au mieux. C’est très différent avec les parents des milieux populaires qui gardent leurs distances avec l’école. La démocratisation de l’école demande une reconnaissance plus importante de leur place dans l’école. C’est nécessaire pour lutter contre les préjugés qui pénalisent l’orientation des enfants. C’est nécessaire pour la pacification des établissements. La reconnaissance des parents délégués et de véritables campagnes électorales seraient sans doute à même de diminuer la tension dans les établissements. Cette révolution reste visiblement à faire. François Jarraud Texte 2 Famille et école : des chiffres inquiétants Que sait-on des conflits entre parents et personnels de l’Education nationale ? Dans cette étude, Georges Fotinos fait le point en s’appuyant sur les dernières études. « Au regard de ces chiffres il est difficile de convenir que la relation parents/enseignants est totalement sereine », estime-t-il. En tête des occasions de conflit : la discipline, l’évaluation et l’orientation des élèves. Au moment où le rapport de la Concertation sur la refondation de l’école de la République prend en compte la nécessité de « redynamiser le partenariat parents-école » par quatre propositions pertinentes et où se déroule à Paris à l’initiative de l’association École et famille et de la région Ile-de-France le colloque « École-Famille-Cité : la valeur des liens », il nous est apparu tout à fait opportun de mieux connaître l’état actuel de cette relation. 386 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page387 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Les différends des parents avec l’école (Rapport 2011 du médiateur de l’Éducation nationale) Ce document présente notamment une enquête commandée par la médiatrice et pilotée par la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du MEN) particulièrement instructive sur la nature des griefs et plaintes des parents envers l’institution éducative. 17 % des parents d’élèves disent avoir eu au moins un différend au cours des trois dernières années avec des personnels de l’Éducation nationale sur les sujets suivants. • Problèmes relationnels et comportements fautifs (conflits, discipline…) : 40 %. • Déroulement de la scolarité (notation, orientation…) : 51 %. • Affectations (inscription, fermeture de classe, d’établissement…) : 4 %. • Questions financières (frais de scolarité, de cantine…) : 4 %. • Examens (inscription, équivalence…) : 1 %. Ces chiffres nous confirment si besoin était que le « malentendu » est toujours présent et qu’au regard de la progression spectaculaire des dossiers traités par le médiateur (près de 100 % en 10 ans), cette situation ne s’est pas améliorée. Au regard de ces chiffres il est difficile de convenir que la relation parents/enseignants est totalement sereine. Les conflits dans leur expression violente semblent toutefois peu nombreux et touchent plus les enseignants et directeurs du 1er degré que les chefs d’établissement. Selon les enquêtes présentées, ils sont principalement dus à la discipline, à l’évaluation et à l’orientation des élèves. Georges Fotinos, ancien chargé de mission interministériel « Famille/École », chercheur, membre associé à l’Observatoire international de la violence à l’école. 387 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page388 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Texte 3 Comment recevoir des parents d’élèves ? Jean-Louis Auduc, ancien directeur d’IUFM, analyse toutes les situations et donne des conseils concrets. Une fiche à ne pas égarer… Des parents angoissés pour le futur Nous sommes aujourd’hui dans une situation où aucun parent n’est assuré que son enfant vivra dans le futur mieux que lui. C’est une rupture profonde avec ce qui a existé depuis deux siècles où la notion mythifiée, fantasmée, de l’ascension sociale a été un moteur puissant de l’espoir dans le futur. Hier, on pouvait investir sur l’enfant, se projeter dans le futur en pensant que ses enfants allaient vivre toujours mieux que leurs parents. Cette perspective était un élément fondateur d’un projet collectif, d’une confiance dans l’école. L’école n’apparaît plus comme l’élément structurant d’un futur réussi quand ceux qui sont exclus précocement comme ceux qui ont mené leurs études jusqu’au bout se trouvent discriminés dans l’accès à l’emploi. Les parents sont souvent plus désemparés que démissionnaires. Aujourd’hui, beaucoup de familles s’interrogent sur la poursuite d’études de leurs enfants : est-ce que cela ne va pas les conduire au chômage, est-ce qu’ils ne vont pas rester de plus en plus tard au domicile familial en situation de précarité ? Nous sommes passés : • d’une société fondée sur des PROMESSES matérielles dans lesquelles l’école jouait un rôle clé en délivrant des diplômes reconnus sur le marché du travail ; • à une société pleine de MENACES matérielles où l’école joue souvent le rôle de bouc émissaire. Une incompréhension du système éducatif qui pourrait devenir désaffection Pendant des dizaines d’années restées dans les mémoires, l’école a été un symbole de continuité et de permanence bien évoqué dans de nombreux romans ou des films. Depuis plus d’une génération, l’école apparaît en crise permanente de plus en plus incompréhensible. Qu’on se rappelle que depuis l’année 1974, il n’y a pas eu une année dans le système scolaire français où il n’y ait pas eu un ou deux niveaux connaissant une réforme des structures ou des programmes. 388 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page389 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Améliorer la compréhension de l’école par les familles est un enjeu décisif Trop souvent, encore, c’est aux familles de tenter de décrypter les changements… Si les familles et notamment celles les plus éloignées de l’école ne sont pas accompagnées dans leur découverte du système scolaire actuel, il y a véritablement un risque que ces populations rejettent une école qu’elles ne comprennent pas et soient sensibles à toutes les campagnes visant à disqualifier l’école publique. Cette perspective est d’autant plus crédible que la France est un des rares pays d’Europe où n’existe sur aucune chaîne à diffusion nationale une émission d’information concernant l’école, ses programmes et son fonctionnement. Il y a en France des émissions « grand public » sur tous les sujets concernant le quotidien : la santé, la cuisine, les loisirs, l’automobile, la consommation… ; il n’y en a aucune sur l’école, qui n’est évoquée que dans les faits divers des journaux télévisés, ce qui contribue à faire de la connaissance de l’école un « délit d’initiés ». Les parents d’élèves ressentent souvent le jugement de l’enseignant sur leur enfant qu’ils percevront souvent comme un jugement sur eux-mêmes. Ils s’inquiètent également de ne pas être à la hauteur, de se ressentir comme incompétent en tant que parent, de ne pas pouvoir aider scolairement leur enfant. La question de la construction de relations de confiance entre les parents et les enseignants est aujourd’hui une question centrale pour tous les établissements scolaires pour donner plus de sens à l’école. Toutes les recherches menées en France et à l’étranger montrent qu’un dialogue constant entre parents et enseignants, ce qui implique de ne pas « convoquer » les parents que lorsqu’il y a une difficulté, mais de les « inviter à venir parler de leur enfant », qu’une véritable coopération, les uns s’appuyant sur les autres, entre les familles et l’école, permet un meilleur apprentissage des jeunes et amplifie leur réussite. Jean-Louis Auduc 389 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page390 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Texte 4 C’est mon élève !! © Devonsun - Fotolia.com C’est mon fils !! Questions 1. Quelles actions mettriez-vous en place dans votre classe pour favoriser l’ouverture aux parents ? 2. Quels sont les moments institutionnalisés de rencontre avec les parents ? 3. Vous sollicitez un entretien avec des parents pour évoquer les aptitudes de leur enfant. Demandez-vous à ce que l’élève soit présent ? Si oui, justifiez. Si non, justifiez. 4. Ces mêmes parents ont une attitude agressive. Que faites-vous ? w Dossier n° 3 Texte 1 Chaque enseignant doit pouvoir apprécier ce que chaque élève sait et quels sont les obstacles qu’il rencontre dans les apprentissages, tant pour concevoir son enseignement que pour apporter les aides nécessaires. L’enseignant de la classe explique régulièrement et objectivement aux parents les progrès de leur enfant, par la transmission de livrets et de bulletins et par des rencontres régulières. 390 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page391 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Évaluations nationales CE1 et CM2 Les évaluations nationales 2013 se dérouleront en fin d’année scolaire. Les écoliers seront évalués en français et en mathématiques selon des protocoles nationaux permettant de dresser le bilan de leurs acquis. Ces évaluations s’adressent à tous les élèves recevant un enseignement de niveau CE1 ou CM2 et dont les objectifs d’apprentissages correspondent à ces classes, quelles que soient les modalités de leur scolarisation. Comme l’an passé, les résultats des élèves ne font l’objet d’aucune remontée. Ils sont collectés et analysés à l’échelle de l’école, et seulement à ce niveau, avec l’appui des inspecteurs des circonscriptions. Leur exploitation permet aux enseignants de définir et d’adapter les choix pédagogiques les plus favorables à la réussite des élèves. Outils pédagogiques à disposition des enseignants, les évaluations nationales permettent de prévoir les aides nécessaires ou encore d’organiser le travail des classes en prenant en compte les besoins identifiés. S’agissant des évaluations réalisées en CM2, elles constituent un support privilégié favorisant la liaison entre l’école et le collège. Les résultats de chaque élève sont directement communiqués aux parents qui peuvent ainsi suivre les progrès de leur enfant. 2013, une année de transition Comme l’a annoncé le ministre, la présente année scolaire est une année de transition dans l’attente de la réorganisation des cycles d’enseignement et de la mise en place de nouveaux dispositifs d’évaluations nationales à partir de 2014. Validation des acquis aux deux premiers paliers du socle commun de connaissances et de compétences La validation des acquis des élèves est enregistrée dans un livret personnel de compétences qui atteste l’acquisition des connaissances et compétences du socle commun, au palier 1 (fin de CE1) et au palier 2 (fin de CM2). Ce livret suit l’élève jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Le livret scolaire institué par le Code de l’éducation et précisé par la circulaire n° 2008-155 du 24 novembre 2008 permet de suivre la progression des acquisitions des élèves à l’école primaire, depuis l’école maternelle jusqu’à la fin de l’école élémentaire. 391 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page392 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Simplification du livret personnel de compétences (2012-2013), ministère de l’Éducation nationale, circulaire n° 2008-155 du 24 novembre 2008, mise en œuvre du livret scolaire à l’école Texte 2 Contrairement à ce qu’on croit souvent, évaluer ne consiste pas uniquement à noter, à mesurer un résultat. Évaluer est une démarche plus globale qui vise à prendre des informations pour pouvoir agir en conséquence. Évaluer est un acte professionnel de l’enseignant qui s’effectue à plusieurs moments d’un apprentissage des élèves. Évaluer, c’est prendre des informations pour pouvoir agir Évaluer avant d’engager un apprentissage Pour savoir où chaque élève en est, en début d’année, afin de mieux ajuster son enseignement, l’enseignant pratique une évaluation initiale, appelée aussi évaluation diagnostique. C’est l’objectif poursuivi par les évaluations nationales pratiquées obligatoirement en GS de maternelle, en CP, en CE2, en 6e et en 5e. L’analyse en équipe pédagogique des acquis et des manques pour chaque élève doit conduire à la mise en place de réponses appropriées : groupes de besoin, programme personnalisé d’aide et de progrès (PPAP), suivi RASED… Ce type d’évaluation diagnostique est à engager également avant tout nouvel apprentissage important. C’est l’étape souvent appelée d’émergence des représentations. IA du Nord 392 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page393 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Texte 3 Pour la suppression des notes à l’école élémentaire Décidé à la suite de la 3e Journée du refus de l’échec scolaire, cet appel dénonce la pression scolaire exercée par les notes et les risques de démotivation, en particulier pour les élèves en difficulté. Il appelle de ses vœux une école de la coopération. Un appel lancé par l’Afev Le texte de l’appel souligne que « la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire, les conséquences de ce système de classement sur les élèves en difficulté sont désastreuses : fissuration de l’estime de soi, absence de valorisation de leurs compétences, détérioration des relations familiales et, à terme, souffrance scolaire ». Il rappelle que les instructions officielles ne font plus référence à la note comme système d’évaluation et cite en exemple la Finlande où les élèves ne sont pas notés avant 11 ans. Plusieurs personnalités ont déjà signé cet appel, parmi lesquelles : François Dubet, Daniel Pennac, Marcel Rufo, Michel Rocard, Axel Kahn, Éric Maurin, Boris Cyrulnik ou Richard Descoings. Toutefois, la question des notes à l’école élémentaire se pose également au collège, en particulier en sixième, de nombreux parents étant demandeurs de notes dès le CM afin de préparer les élèves au collège. Sur cette question, on peut lire le témoignage d’Isabel Panier « Pour en finir (ou presque) avec les notes. L’évaluation par compétences », lié au dossier des Cahiers pédagogiques sur l’évaluation du n° 438 (décembre 2005). Texte 4 L’évaluation à l’école primaire Un peu d’histoire 1. Les textes du 25 août 1884 : Instructions relatives à la tenue du cahier de devoirs mensuels dans les écoles primaires : « Habituer les élèves et leurs parents à mesurer les progrès de chaque enfant par comparaison, non avec les autres, mais avec lui-même, de manière à proportionner le mérite non pas au succès, mais à l’effort ; habituer les maîtres à s’assurer périodiquement si 393 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page394 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION la classe suit bien le programme et profite bien des leçons dans toutes les parties de l’enseignement ; habituer enfin les inspecteurs à prendre pour base des appréciations qu’ils ont à porter sur le personnel, non plus seulement les impressions recueillies au cours d’une visite, les notes résultant de quelques interrogations, mais un ensemble de documents précis, se complétant et se corrigeant les uns les autres, auxquels on peut toujours recourir, qui permettent d’entrer dans tout le détail de la vie scolaire et d’être scrupuleusement équitable envers chaque école, chaque maître et chaque élève : tels sont les avantages qu’on peut attendre à bon droit du cahier de devoirs mensuels. » (Le cahier de devoirs mensuels est conservé pendant toute la durée de la scolarité et renferme « le premier devoir de chaque mois, dans chaque ordre d’étude. ») 2. La circulaire du 6 janvier 1969 : Premiers éléments relatifs aux compositions, notes et classements (premier et second degré) : « En vérité, ce qui importe, ce sont les progrès de l’élève par rapport à lui-même ; et leur constatation n’exige pas nécessairement une note chiffrée. Elle l’exige d’autant moins que l’importance de la place est presque toujours surestimée […]. En substituant à la “composition” l’exercice de contrôle - dépouillé de cérémonial mais mieux compatible avec la régularité et le calme du travail et en corrigeant les procédés usuels de notation, on sera tout naturellement conduit à éliminer ces “places” proclamées, qui provoquent chez tant d’élèves, tantôt une anxiété aussi nuisible à leur équilibre général qu’à leur développement intellectuel, tantôt une indifférence plus ou moins résignée ou rétive, tantôt la dérision, parfois des vanités ridicules ou un esprit de rivalité quelque peu agressive ou mesquine, et qui sont aussi à l’origine de bien des conflits familiaux, accablants pour l’enfance, irritants pour l’adolescence. » Ce texte substitue les contrôles aux compositions, remplace l’échelle de notation de 0 à 20 par une échelle d’appréciation globale en 5 points (A à E) et proscrit les classements. 3. Textes plus récents Pour l’école primaire, la loi d’orientation du 10 juillet 1989 précise que « les différents seuils de souplesse introduits dans le système de l’école primaire rendent indispensable un instrument institutionnel de liaison qui permette notamment : • un suivi de l’élève dans le cycle et d’un cycle à l’autre ; • l’assurance d’une continuité véritable du service public en cas de changement d’école par exemple ; • une information régulière des parents. 394 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page395 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Un projet de cadre général pour un tel livret scolaire de caractère exclusivement pédagogique sera proposé au plan national. » Le texte instituant le livret scolaire a fait l’objet du décret n° 90-788 du 6 septembre 1990, article 5 et un exemple de livret a été ensuite diffusé en 1992. Les enseignants pouvaient « soit l’adopter, soit le modifier, soit choisir ou élaborer un autre modèle ». Il était destiné « d’abord à les aider dans leur réflexion ». Le 29 mars 1995, dans le cadre du nouveau contrat pour l’école, une circulaire publiée au BO n° 15 du 13 avril 1995 vient préciser le choix et l’utilisation du livret. Il s’agit d’élaborer « un outil lisible et d’utilisation simple, répondant à la fois aux exigences relatives au suivi de l’élève et à l’information des élèves. Le choix de cet outil relève de la responsabilité pédagogique des conseils de maîtres et est validé comme tout choix pédagogique par l’IEN ». Projet départemental de mise en œuvre effective des cycles : en 1997, de nombreux enseignants, aidés par les équipes de circonscription et à la suite des travaux des conseillers pédagogiques et des IEN constituant « le groupe départemental de réflexion sur la mise en œuvre des cycles », choisissent pour projet d’école 1997-2000 de construire leur propre livret d’évaluation. Conclusions : un travail très sérieux a donc été fait à ce jour. Très nombreuses sont les écoles primaires qui se sont dotées d’un livret conforme aux textes officiels. Dans certains secteurs, la notation traditionnelle a été pratiquement abandonnée. Un peu partout, l’évaluation se fait parallèlement aux apprentissages et les traces de ce suivi de l’élève sont communiquées régulièrement aux familles, de deux à cinq fois par an selon les cycles. La forme des livrets importe peu. Il s’agit principalement pour beaucoup d’enseignants de construire progressivement un document de liaison contenant : 1. la liste de toutes les compétences à travailler dans le cycle ; 2. les compétences abordées et les exercices correspondant à une période donnée. 395 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page396 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Dans le cadre d’une évaluation plus formatrice, on associe parfois les enfants à ce travail d’analyse, et, selon le degré de coopération avec les familles, on laisse la place aux commentaires des parents. Partout, on tente de donner des conseils pour progresser. Tout n’est donc pas terminé loin de là mais la volonté de mieux faire est réelle. Pour terminer mes propos, je vous livrerai quelques citations. Je citerai tout d’abord Viviane BOUYSSE qui, dans un article du JDI n° 1 de septembre 1998, nous indique que : 1. « Les préoccupations relatives à des formes renouvelées d’évaluation datent de la création du collège unique en 1975. C’est parce que l’école n’a plus à sélectionner les élus de l’enseignement secondaire, ni à orienter dans des filières distinctes, qu’elle doit se soucier de préparer chacun à suivre, dans les meilleures conditions une scolarité désormais plus longue. Seul un enseignement attentif à prendre en charge les élèves tels qu’ils sont peut permettre d’y parvenir. » 2. « L’évaluation n’est pas un impératif administratif banal. » Il s’agit de « s’engager dans une forme dynamique de l’évaluation, constitutive d’une pédagogie qui apprend à réussir dans un contexte de solidarité, et non plus de compétition. Certes ce n’est pas toujours simple parce qu’“en tirant le fil de l’évaluation, on défait tout le tricot de la pédagogie” (Wirthner) ». Citant Alain dans « Propos sur l’éducation », elle conclut qu’il « faudrait apprendre à se tromper aussi de bonne humeur ». Je citerai ensuite Jean FERRIER, IGEN et directeur des écoles de 1990 à 1992, qui, dans une interview « À propos du livret scolaire », déclare : « Ce n’est pas le principe du livret scolaire qui a provoqué des résistances mais la nature des exigences qu’il suppose : il s’agit de suivre, tout au long du cycle, et à partir d’évaluations régulières, la construction progressive des compétences par les élèves et d’en rendre compte autrement que par la notation. » « Le livret n’est que la partie visible d’un ensemble plus large ; ce qui compte d’abord, c’est la volonté d’aider plus et très tôt dans leur scolarité ceux qui, pour diverses raisons, ont moins d’atouts ou moins de facilité. » Conformément à la loi d’orientation, c’est à une évaluation au service de l’élève qu’il faut que nous réfléchissions. 396 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page397 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Intervention lors des réunions ZAP, Abel Dupuy, matinées de formation CM2-6e animées par Michel Rebinguet Questions 1. L’évaluation que je pratique aide-t-elle l’enfant ou le sanctionne-t-elle ? 2. Comment l’enfant comprend-il l’évaluation que je lui propose ? La perçoit-il comme une sanction ? Une aide ? Des jalons sur la route du savoir ? 3. Expliquez les différentes évaluations possibles. w Dossier n° 4 Texte 1 Cycle 1 – Devenir élève L’objectif est d’apprendre à l’enfant à reconnaître ce qui le distingue des autres et à se faire reconnaître comme personne, à vivre avec les autres dans une collectivité organisée par des règles, à comprendre ce qu’est l’école et quelle est sa place dans l’école. Devenir élève relève d’un processus progressif qui demande à l’enseignant à la fois souplesse et rigueur. Vivre ensemble : apprendre les règles de civilité et les principes d’un comportement conforme à la morale Les enfants découvrent les richesses et les contraintes du groupe auquel ils sont intégrés. Ils éprouvent le plaisir d’être accueillis et reconnus, ils participent progressivement à l’accueil de leurs camarades. La dimension collective de l’école maternelle est une situation favorable pour que les enfants apprennent à dialoguer entre eux et avec des adultes et à prendre leur place dans les échanges. Ceux-ci doivent être l’occasion, pour les enfants, de mettre en œuvre les règles communes de civilité et de politesse, telles que le fait de saluer son maître au début et à la fin de la journée, de répondre aux questions posées, de remercier la personne qui apporte une aide ou de ne pas couper la parole à celui qui s’exprime. 397 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page398 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Une attention particulière sera apportée aux fondements moraux de ces règles de comportement, tels que le respect de la personne et des biens d’autrui, de l’obligation de se conformer aux règles dictées par les adultes ou encore le respect de la parole donnée par l’enfant. Coopérer et devenir autonome En participant aux jeux, aux rondes, aux groupes formés pour dire des comptines ou écouter des histoires, à la réalisation de projets communs, etc., les enfants acquièrent le goût des activités collectives et apprennent à coopérer. Ils s’intéressent aux autres et collaborent avec eux. Ils prennent des responsabilités dans la classe et font preuve d’initiative. Ils s’engagent dans un projet ou une activité, en faisant appel à leurs propres ressources ; ils font ainsi l’expérience de l’autonomie, de l’effort et de la persévérance. Comprendre ce qu’est l’école Les enfants doivent comprendre progressivement les règles de la communauté scolaire, la spécificité de l’école, ce qu’ils y font, ce qui est attendu d’eux, ce qu’on apprend à l’école et pourquoi on l’apprend. Ils font la différence entre parents et enseignants. Progressivement, ils acceptent le rythme collectif des activités et savent différer la satisfaction de leurs intérêts particuliers. Ils comprennent la valeur des consignes collectives. Ils apprennent à poser des questions ou à solliciter de l’aide pour réussir dans ce qui leur est demandé. Ils établissent une relation entre les activités matérielles qu’ils réalisent et ce qu’ils en apprennent (on fait cela pour apprendre, pour mieux savoir faire). Ils acquièrent des repères objectifs pour évaluer leurs réalisations ; en fin d’école maternelle, ils savent identifier des erreurs dans leurs productions ou celles de leurs camarades. Ils apprennent à rester attentifs de plus en plus longtemps. Ils découvrent le lien entre certains apprentissages scolaires et des actes de la vie quotidienne. Cycle 2 – Instruction civique et morale Les élèves apprennent les règles de politesse et du comportement en société. Ils acquièrent progressivement un comportement responsable et deviennent plus autonomes. 1. Ils découvrent les principes de la morale, qui peuvent être présentés sous forme de maximes illustrées et expliquées par le maître au cours de la journée : telles que « La liberté de l’un s’arrête où commence celle d’autrui », « Ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu’il me fasse », etc. Ils prennent conscience des notions de droits et de devoirs. 398 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page399 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 2. Ils approfondissent l’usage des règles de vie collective découvertes à l’école maternelle, telles l’emploi des formules de politesse ou du vouvoiement. Ils appliquent les usages sociaux de la politesse (ex. : se taire quand les autres parlent, se lever quand un adulte rentre dans la classe) et coopèrent à la vie de la classe (distribution et rangement du matériel). 3. Ils reçoivent une éducation à la santé et à la sécurité. Ils sont sensibilisés aux risques liés à l’usage de l’internet. Ils bénéficient d’une information adaptée sur les différentes formes de maltraitance. 4. Ils apprennent à reconnaître et à respecter les emblèmes et les symboles de la République (la Marseillaise, le drapeau tricolore, le buste de Marianne, la devise « Liberté, Égalité, Fraternité »). Cycle 3 – Instruction civique et morale L’instruction civique et l’enseignement de la morale permettent à chaque élève de mieux s’intégrer à la collectivité de la classe et de l’école au moment où son caractère et son indépendance s’affirment. Elle le conduit à réfléchir sur les problèmes concrets posés par sa vie d’écolier et, par là même, de prendre conscience de manière plus explicite des fondements même de la morale : les liens qui existent entre la liberté personnelle et les contraintes de la vie sociale, la responsabilité de ses actes ou de son comportement, le respect de valeurs partagées, l’importance de la politesse et du respect d’autrui. En relation avec l’étude de l’histoire et de la géographie, l’instruction civique permet aux élèves d’identifier et de comprendre l’importance des valeurs, des textes fondateurs, des symboles de la République française et de l’Union européenne, notamment la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Au cours du cycle des approfondissements, les élèves étudient plus particulièrement les sujets suivants : 1. L’estime de soi, le respect de l’intégrité des personnes, y compris de la leur : les principales règles de politesse et de civilité, les contraintes de la vie collective, les règles de sécurité et l’interdiction des jeux dangereux, les gestes de premier secours, les règles élémentaires de sécurité routière, la connaissance des risques liés à l’usage de l’internet, l’interdiction absolue des atteintes à la personne d’autrui. 399 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page400 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION 2. L’importance de la règle de droit dans l’organisation des relations sociales qui peut être expliquée, à partir d’adages juridiques (« nul n’est censé ignorer la loi », « on ne peut être juge et partie », etc.). 3. Les règles élémentaires d’organisation de la vie publique et de la démocratie : le refus des discriminations de toute nature, la démocratie représentative (l’élection), l’élaboration de la loi (le Parlement) et son exécution (le gouvernement), les enjeux de la solidarité nationale (protection sociale, responsabilité entre les générations). 4. Les traits constitutifs de la nation française : les caractéristiques de son territoire (en relation avec le programme de géographie) et les étapes de son unification (en relation avec le programme d’histoire), les règles d’acquisition de la nationalité, la langue nationale (l’Académie française). 5. L’Union européenne et la francophonie : le drapeau, l’hymne européen, la diversité des cultures et le sens du projet politique de la construction européenne, la communauté de langues et de cultures composée par l’ensemble des pays francophones (en relation avec le programme de géographie). Bulletin officiel hors-série n° 3 du 19 juin 2008 Texte 2 Toute discipline a une dimension civique L’école étant fondée sur un projet civique, toutes les disciplines scolaires ont une dimension civique. D’une façon ou d’une autre, tout ce qui intéresse la vie en société regarde l’éducation à la citoyenneté. Tout savoir disciplinaire ayant d’une façon ou d’une autre un rapport avec la vie en société, toute discipline a donc une dimension civique, par ses contenus et ses méthodes. […] Les sciences de la nature du monde physique ou biologique se réclament d’une urgence dans un monde où nombre de produits intègrent de plus en plus de savoirs scientifiques et techniques, où les débats éthiques concernent aussi bien l’avenir de notre planète que les manipulations de la vie, végétale, animale et humaine, requièrent un minimum de savoirs ; elles ont une qualité irremplaçable, l’initiation à la rigueur ; le raisonnement scientifique reste le modèle. Les lettres et la littérature apportent leur contribution d’abord en termes de culture et de construction de capacités d’expression. Culture et valeurs sont des vecteurs obligés de la construction des 400 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page401 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 identités. Les lettres introduisent les jeunes générations dans un patrimoine d’œuvres qui parlent des humains et de leurs manières d’être au monde et avec les autres, de leurs douleurs, de leurs espoirs. Maîtrise de la langue, de sa langue maternelle d’abord, maîtrise de la lecture et de l’écriture dont nous avons dit l’exigence première et ancienne pour la citoyenneté. Citons encore l’éducation physique et sportive, discipline maîtresse pour l’apprentissage du corps et des relations physiques que nous entretenons avec les autres. Mais il convient de manier avec prudence les analogies entre certains éléments du monde sportif et d’autres du monde social. […] Citées de façon plus fréquente, nous rencontrons les langues étrangères. Nous avons situé l’apprentissage de la langue maternelle comme une condition nécessaire de la construction de l’identité, mettant par là cette langue au centre de la relation école, citoyenneté, identité. Moyen de communication, une langue est aussi fondamentalement une culture, c’est-à-dire une façon de penser le monde ; l’homme du désert a plus de 35 mots pour désigner le chameau ! Apprendre une langue étrangère, c’est donc entrer dans une autre manière de comprendre le monde, les relations avec la nature, avec les autres, avec la société humaine. […] Parmi les disciplines scolaires les plus associées à l’éducation à la citoyenneté figurent en premier lieu toutes celles qui relèvent des études sociales. […] Entre les sciences sociales dans leur diversité et l’histoire, toujours enseignée, la géographie est en position intermédiaire, bien que très souvent oubliée dans l’inventaire des disciplines les plus citoyennes. Si l’on revient un instant à l’origine de la citoyenneté moderne, celle-ci est toujours associée à un territoire avec des frontières et d’apprendre à l’aimer et à le défendre. […] Construction d’une mémoire collective et d’un sentiment d’appartenance et par là d’une identité collective, passé commun et références partagées comme autant de conditions pour la construction d’un espace public où les citoyens puissent débattre, développement de l’esprit critique, des capacités de raisonnement, d’attitudes d’examen rigoureux des opinions et des preuves, ouverture aux autres et à ce visage de toute culture qu’est son inscription dans le temps, prise de conscience que nous héritons du monde, que nos modes de pensée ont été façonnés par des siècles et des siècles d’histoire humaine, tout a été dit et écrit depuis des décennies, il n’y a pas d’éducation civique ou à la citoyenneté qui ne comporte un élément d’histoire. […] « Toute discipline a une dimension civique », extrait de François Audigier, L’Éducation à la citoyenneté, © INRP, 1999 401 CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page402 쎲 DEUXIÈME ÉPREUVE D’ADMISSION Texte 3 Pourquoi « débattre en classe » ? Historiquement, la pratique du débat est liée sur l’agora grecque, à l’émergence de la démocratie. Plus tard, la philosophie des Lumières établira un lien étroit entre la naissance de l’État démocratique moderne et l’existence d’un espace public assurant droit d’expression et confrontation des opinions. Dans le contexte individualiste actuel, où explosent les incivilités et où des consensus sont toujours à renégocier, l’école républicaine se doit de faire du débat une base de l’éducation à la citoyenneté. Car les institutions de « démocratie représentative » comme les délégués élèves, les conseils de la vie lycéenne, d’établissement… ne prendront sens et vie que par des débats effectifs. « Savoir débattre » est une compétence clef de l’éducation civique, une façon pour les élèves de faire l’expérience, en classe et dans l’établissement, d’une parole publique et responsable. Débattre suppose une éthique de la communication sans laquelle on bascule dans la violence physique ou l’injure verbale, débattre est civilisateur […]. L’éducation civique, juridique et sociale (ECJS), à juste titre selon nous, a mis au centre de cet enseignement (qui n’est pas une discipline), la « méthodologie du débat argumenté ». Souvent les enseignants refusent les débats en classe au motif que les élèves « ne savent pas discuter ». Et si c’était leur rôle de précisément le leur apprendre ? Et le plus tôt possible, dès l’école primaire ! Car le débat n’est pas seulement une relation de pouvoir partagé, mais une forme élaborée du rapport au savoir […]. Objectif d’apprentissage, le débat doit aussi être à l’école outil et support d’enseignement. La psychologie sociale et les didacticiens de discipline ont montré l’importance, dans le processus d’apprentissage, de la confrontation des idées entre pairs qui favorise l’évolution des représentations. L’interaction verbale, le « conflit sociocognitif », la coopération interactive, facilitent un rapport constructif au savoir. D’où l’intérêt, dans toutes les disciplines, de « moments » de débats, en groupes ou en classe plénière. Certains parlent de « démocratie au cœur de l’acte d’apprendre ». Il ne s’agit pas de voter sur le théorème de Pythagore ou la date de la bataille de Marignan, mais de « socialiser », par la mise en commun confrontée, les idées et les hypothèses émises sur un problème posé, dans un cadre de communication et de validation garanti par le maître […]. « Pourquoi débattre en classe », extrait de Marielle Rispail et Françoise Faye, in pédagogiques n° 401, février 2002 402 © Les Cahiers CRPE toutes les epreuves d'admission_Concours 170x240 lundi27/01/14 15:27 Page403 DEUXIÈME PARTIE : EXPOSÉ ET ENTRETIEN 쎲 Questions posées avec le dossier 1. Quel est le rôle des échanges dans la classe ? 2. En quoi les différentes disciplines peuvent-elles participer à une éducation à la citoyenneté ? Corrigés proposés w Dossier n° 1 Thème : la laïcité Questions 1. Pouvez rappeler les différentes étapes de la loi sur la laïcité à l’école ? 2. Donnez la définition de la laïcité à l’école. 3. Comment travailleriez-vous le thème de la laïcité avec des élèves de cycle 3 ? Domaines, supports, organisation. Introduction : Ce sujet concerne une question d’actualité qui divise le monde politique et la société civile. Nous allons bientôt fêter les 110 ans de cette loi, qui est la loi de la séparation de l’Église et de l’État. Cette loi, promulguée en 1905 a permis d’apaiser la tension entre ces deux institutions. Plus de 100 ans après, les affaires du foulard islamique sont le miroir grossissant mettant la laïcité au cœur d’un débat toujours aussi vif et passionné. Pour répondre à la question 1, voici l’historique de la laïcité en France avec ses différentes grandes étapes. 1. Pouvez-vous rappeler les différentes étapes de la loi sur la laïcité à l’école ? La laïcité, en France, s’est mise progressivement en place pendant plus d’un siècle. • 1789 : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen institue la liberté religieuse. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses » (article X). • 1791 : la Constitution établit la liberté des cultes et accorde des droits identiques aux religions présentes alors en France : catholique, judaïque et protestante. • 1881-1882 : les lois de Jules Ferry instituent l’école publique gratuite, laïque et obligatoire. 403