Autour de la grossesse
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Autour de la grossesse
AUTOUR DE LA GROSSESSE en GUADELOUPE CONTEXTE NATIONAL En 2008, 834 000 naissances ont été enregistrées en France hexagonale et dans les départements d’Outre-mer. Après une baisse continue de la natalité des années 70 jusqu’en 1994, le nombre de naissances a progressivement augmenté, pour repasser le cap des 800 000 naissances au tournant du millénaire et atteindre en 2008 un niveau record depuis ces trente dernières années. L’indice conjoncturel de fécondité s’élève maintenant à 2,01 enfants par femme contre 1,78 en 1998. Il est nettement supérieur à celui que l’on observe pour l’ensemble du continent européen : 1,60. La France est avec l'Irlande, le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus forte. En France, les grossesses sont, d’une façon générale, de plus en plus tardives. L’âge moyen à la maternité est de 29,9 ans en 2008 alors qu’il était proche de 25 ans en 1982. Cette évolution est due à deux mouvements simultanés de la fécondité : une baisse chez les femmes avant 30 ans et une augmentation après 30 ans. D’après l’enquête nationale périnatale de 2010, les mères en surpoids ou obèses sont de plus en plus nombreuses. Les femmes sont de plus en plus suivies au cours de leur grossesse, laissant même entrevoir dans certaines situations un risque de surconsommation médicale. En 2010, 45 % des femmes ont bénéficié d’au moins 10 visites prénatales et 29 % des femmes ont eu plus de 5 échographies contre respectivement 28 % et 21 % en 2003. Après avoir sensiblement augmenté de 1995 à 2007, le taux de césariennes stagne à 21 % en 2010 alors que le recours à l’anesthésie continue de progresser. Un tiers des femmes n’a pas de début de travail spontané du fait de la pratique d’un déclenchement de l’accouchement ou d’une césarienne avant le début des contractions. Le taux d’allaitement en maternité est passé de 40 % en 1995 à 60 % en 2010. De 2001 à 2006, selon les estimations réalisées dans le cadre de l’Enquête nationale et confidentielle sur la mortalité maternelle (ENCMM), en France, le taux de mortalité maternelle est estimé entre 8 et 12 décès pour 100 000 naissances vivantes. Il est précisé dans le Bulletin d’épidémiologie hebdomadaire consacré à ce sujet (BEH thématique n°2-3 du 19 janvier 2010, p.10) que « Le risque de mort maternelle est trois fois plus élevé à 35-39 ans qu’à 20-24 ans, et demeure supérieur chez les femmes de nationalité étrangère. Plus des trois quarts des décès se produisent en unités de réanimation ou de soins intensifs. Les causes obstétricales directes dominent très largement (73%), en raison des hémorragies (25%) et des embolies amniotiques (11%). Les hémorragies, les infections et les complications anesthésiques sont en majorité "évitables". » Les évolutions statistiques des fréquences sur cette période ne sont pas statistiquement significatives, cependant, une tendance à la baisse est observée depuis 1996. En 2008, plus de 222 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France, soit 5 % de plus qu’en 2001. Les IVG sont de plus en plus souvent réalisées dans le secteur public : 77 % en 2008 contre 60 % en 1990. La part des IVG médicamenteuses est passée de 14 % au début des années 90 à 50 % en 2008. Le recours à l’IVG est plutôt stable chez les femmes de plus de 20 ans alors qu’il augmente avant cet âge, notamment parmi les mineures : 11,0 IVG pour 1 000 mineures en France hexagonale en 2008 contre 9,0 en 2001. SITUATION EN GUADELOUPE : FAITS MARQUANTS Fécondité plus élevée qu’au niveau national Augmentation de l’âge moyen à l’accouchement Taux de mortalité maternelle élevé Recours à l’IVG fréquent chez les femmes adultes et chez les femmes mineures • Fécondité plus élevée qu’au niveau national La fécondité des femmes est relativement stable depuis 2001, cependant, elle s’est fortement réduite depuis une quarantaine d’année pour atteindre un niveau proche de celui de l’Hexagone. Ainsi, en 2009, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est de 2,2 enfants par femme en Guadeloupe contre 2,0 en France hexagonale. En 1968, l’ICF atteignait 5,2 enfants par femme dans la région. Indice conjoncturel de fécondité de 2001 à 2009 * Nombre d'enfants par femme • • • • 2,5 2 1,5 1 0,5 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Année Guadeloupe France hexagonale Sources: Insee, état civil et estimations de population Exploitation: ORSaG * Données lissées sur 3 ans Depuis juillet 2007, Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont des collectivités d’Outre-mer (COM) et ne sont donc plus rattachées administrativement à la région Guadeloupe. Aussi, les données relatives à la Guadeloupe ne comprennent plus celles des deux COM. Cependant, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy restent rattachées à la même Agence régionale de santé (ARS) et les données statistiques englobent donc parfois ces trois territoires. Cette précision est alors donnée dans le texte et les illustrations. Réalisation ORSaG – Juillet 2012 Fiche 3.1 AUTOUR DE LA GROSSESSE • Fécondité élevée aux âges extrêmes Taux de fécondité par groupe d’âge en 2009 * Nombre de naissances pour 1 000 femmes pour 1 000 femmes de chaque groupe d'âges 150 100 50 0 15-19 20-24 25-29 30-34 Age Guadeloupe 35-39 40-44 45-49 France hexagonale Sources: Insee, état civil et estimations de population Exploitation: ORSaG * Données lissées sur 3 ans • Age moyen à l’accouchement en 1982 et 2008 Année 1982 Guadeloupe France hexagonale 27,5 27,1 2008 29,3 Sources: Insee, état civil et estimations de population 29,9 Nombre de naissances domiciliées en Guadeloupe de 2001 à 2010 Nombre de naissances 6712 6535 6228 6110 6102 6339 6053 5758 5487 5342 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Année Sources: Insee, état civil En Guadeloupe, comme en France hexagonale, la fécondité est maximale entre 25 et 29 ans. En 2009, pour ce groupe d’âges, on compte 123 naissances pour 1 000 Guadeloupéennes de cette même tranche d’âges, soit moins que dans l’Hexagone (134 pour 1 000 femmes). La fécondité des Guadeloupéennes est également inférieure entre 30 et 34 ans (108 contre 125 pour 1 000 femmes). La différence de fécondité entre les Guadeloupéennes et les femmes de France hexagonale est particulièrement marquée aux âges avancés (40-49 ans) et surtout aux âges jeunes (15-24 ans). A ces âges, les taux de fécondité en Guadeloupe sont entre 1,5 et 2,4 fois supérieurs à ceux de France hexagonale. En fait, l’amplitude d’âges auxquels les femmes donnent naissance est plus étendue en Guadeloupe que dans l’Hexagone. Exploitation: ORSaG Augmentation de l’âge moyen à l’accouchement En Guadeloupe, comme en France hexagonale, les maternités sont de plus en plus tardives. En 2008, les Guadeloupéennes accouchent en moyenne à 29,3 ans, soit 1,8 ans de plus qu’en 1982. Cependant, le décalage de l’âge moyen à l’accouchement est moins prononcé qu’en France hexagonale sur la même période (2,8 ans). • De moins en moins de naissances En Guadeloupe, le nombre de naissances diminue continuellement depuis 2005 alors que l’indicateur conjoncturel de fécondité s’est stabilisé. En 2010, on compte 5 342 enfants nés de mères résidant dans la région, soit 18 % de moins qu’en 2005. Ce phénomène s’explique par la baisse régulière du nombre de femmes d’âge fécond depuis une dizaine d’années, notamment du fait de leur départ pour se former ou trouver un emploi et de l’arrivée à l’âge de procréer de générations de femmes moins nombreuses. L’indice conjoncturel de fécondité est le nombre moyen d’enfants mis au monde par une génération de femmes qui seraient soumises pendant leur vie, aux conditions de fécondité par âge de la période d’observation, en l’absence de mortalité. Les naissances domiciliées sont les naissances comptabilisées au lieu de résidence de la mère lorsque celui-ci est renseigné. En l’occurrence, la région Guadeloupe. Saint-Martin et Saint-Barthélemy ne faisant plus partie de la région Guadeloupe depuis 2007, les effectifs de naissances de l’ensemble de la période observée exclus les données relatives à ces deux COM. Les effectifs de naissances sont établis à partir des bulletins statistiques de l'état civil. Ces statistiques incluent les enfants nés vivants et viables mais décédés avant leur déclaration à l’Etat civil. Le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances issues de mères d’un âge donné, au cours d’une année, au nombre de femmes appartenant à la même tranche d’âges, cette même année. Il est calculé pour 1 000 femmes. Le taux de mortalité maternelle rapporte le nombre de décès en cours de grossesse (quel que soit le terme) ou dans les 42 jours suivant l'accouchement, d'une cause quelconque liée à la grossesse ou à ses soins, une année donnée, au nombre de naissances vivantes cette même année. Il est calculé pour 1000 naissances vivantes. Le taux d’interruption volontaire de grossesse (IVG) est le nombre d’IVG enregistrées (comptabilisées au lieu d’intervention) rapporté au nombre de femmes en âge de procréer (âgées de 15 à 49 ans) domiciliées dans la même région. Le taux d’IVG chez les femmes mineures est le nombre d’IVG enregistrées (comptabilisées au lieu d’intervention) pour des femmes de âgées de moins de 18 ans rapporté au nombre de femmes âgées de 15 à 17 ans domiciliées dans la même région. AUTOUR DE LA GROSSESSE • Niveau d’équipement en lits de maternité inférieur à celui de l’Hexagone La Guadeloupe dispose de 5 maternités, Saint-Martin d’1 maternité et Saint-Barthélemy n’en compte pas. Ces 6 maternités prennent en charge plus de 7 000 accouchements par an. Parmi ces maternités, 3 sont de niveau I, 1 de niveau II et 2 de niveau III. Globalement, le taux d’équipement en gynécologie-obstétrique de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy est audessus de la moyenne hexagonale. On dénombre en effet dans la zone, 2 lits ou places dans ces services pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans contre 1,5 dans l’Hexagone. Cependant, la Guadeloupe, Saint-Martin et SaintBarthélemy sont moins bien dotées en lits de maternité. Elles comptent 20 lits pour 1 000 accouchements contre 21,5 en France hexagonale. • Part d’accouchements par césarienne inférieur au niveau hexagonal En 2010, sur les 7 561 accouchements ayant eu lieu dans les maternités de Guadeloupe et de Saint-Martin, 19 % ont été réalisés par césarienne contre 20 % en France hexagonale. Depuis 20 ans, la fréquence des césariennes a augmenté beaucoup moins rapidement dans les maternités de Guadeloupe et de Saint-Martin que dans celles de l’Hexagone (respectivement 2 points et 6 points). Ainsi, alors que la proportion de césariennes en 1990 était plus élevée dans les maternités de Guadeloupe et SaintMartin que dans celles de France hexagonale, en 2010 la tendance s’est inversée. • Taux de mortalité maternelle élevé Les départements d’Outre-mer ainsi que la région Ile-deFrance présentent des taux de mortalité maternelle beaucoup plus élevés que les autres régions. La Guadeloupe est la région présentant le 2ème taux le plus élevé de France. Sur la période 2001-2006, on compte en moyenne 35 décès maternels par an pour 100 000 naissances vivantes, soit 4,5 fois plus qu’en France hexagonale hors Ile-de-France. Taux d’équipement en lits et places au 01/01/2011 (secteur public et privé) Guadeloupe, Saint-Martin et SaintBarthélemy Nombre de lits et places : - en obstétrique 20,0 pour 1000 accouchements - en gynécologie obstétrique 2,0 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans Sources: Dress, SAE 2010; Insee, RP 2009 21,5 1,5 Taux de césariennes en 1990 et 2010 (secteur public et privé) Guadeloupe et Saint-Martin 1990 2010 Nombre 7 679 d'accouchements % de césariennes 17% Sources: DREES, SAE 2010 France hexagonale 1990 2010 7 561 758 790 776 811 19% 14% 20% Taux standardisé* de mortalité maternelle en 2001-2006 pour 100 000 naissances vivantes Guyane 54,9 Guadeloupe 34,9 Réunion 26,5 Martinique Ile-de-France (IDF) France hexagonale hors idf 15,5 11,6 7,5 Décès maternels pour 100 000 naissances vivantes Sources: InVS, enquête ENCMM Exploitation: ORSaG *Les taux ont été standardisés sur la structure d’âges des mères à l’accouchement dans les régions de l’Hexagone hors IDF. Taux d’IVG réalisées en ville et en établissement de santé de 2001 à 2009 • Recours à l’IVG fréquent pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans 50 40 Nombre d'IVG Le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est beaucoup plus fréquent en Guadeloupe qu’en France hexagonale, que ce soit chez les femmes adultes et chez les femmes mineures. En 2009, 39 femmes âgées de 15 à 49 ans sur 1 000 femmes de ce groupe d’âges ont eu recours à une IVG contre 15 femmes dans l’Hexagone. Chez les femmes mineures (15-17 ans), le taux d’IVG atteint 29 pour 1 000 femmes en Guadeloupe contre 11 dans l’Hexagone. Les taux d’IVG chez les femmes adultes et les femmes mineures diminuent depuis 2007 : respectivement -5 et -7 points. France hexagonale 30 20 10 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Année Guadeloupe Sources: Drees, SAE; Insee France hexagonale Exploitation: ORSaG AUTOUR DE LA GROSSESSE Enquête nationale périnatale 2010 Les résultats pour la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion Objectifs Résultats - Connaître les principaux indicateurs de l'état de santé, les pratiques médicales pendant la grossesse et l'accouchement et les facteurs de risque périnatal ; - Fournir un échantillon national de référence ; - Apporter des informations pour guider les décisions en santé publique et évaluer les actions de santé dans le domaine périnatal. L’échantillon pour les départements d’Outre-mer considérés comprend 96 naissances en Guadeloupe, 115 en Guyane et 297 à la Réunion. En raison de ces faibles effectifs, les analyses portent sur l’ensemble des trois départements. En 2010, une part importante des femmes venant d’accoucher sont jeunes (33 % sont âgées de moins de 25 ans) et vivent seules (36 %). Le niveau d’études est relativement faible mais en augmentation depuis l’enquête 2003 : en 2010, 28 % ont un niveau d’études supérieur au bac contre 17 % en 2003. La situation sociale s’est dégradée ce qui se traduit par une augmentation de la part de ménage bénéficiant d’allocations. Ainsi, 45 % bénéficient de l’allocation de parent isolé (API), du revenu minimum d’insertion (RMI) ou d’indemnités chômage en 2010 contre 36 % en 2003. L’obésité est relativement fréquente et en augmentation depuis 2003 (14 % des femmes en 2010 et 12 % en 2003). Depuis 2003, la fréquence de la préparation à la naissance s’est accrue. Ainsi, 65 % des primipares ont suivi des séances en 2010 contre 45 % en 2003. Le nombre de consultations prénatales a augmenté. En 2010, 43 % des femmes ont réalisé plus de 9 visites prénatales contre 28 % en 2003. Le nombre d’échographies réalisées et le dépistage de la trisomie 21 ont progressé. En 2010, un tiers de femmes ont eu plus de 5 échographies contre moins d’un quart en 2003. Le dépistage sanguin et la mesure de la clarté nucale ont concerné respectivement 84 % et 86 % des femmes en 2010 contre 80 % et 76 % en 2003. Depuis 2003, le recours à la césarienne a diminué (18 % en 2010 et 26 % en 2003) alors que l’usage des anesthésies péridurales a progressé (45 % en 2010 et 32 % en 2003). Méthode L’enquête a eu lieu en France hexagonale et dans trois départements d’Outre-Mer : la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion. Elle a porté sur tous les enfants nés vivants, les mort-nés et les interruptions médicales de grossesse (IMG), dans les maternités publiques et privées, au cours d’une ou de deux semaines (selon la taille de la maternité) de mars 2010. Les enfants nés en dehors de ces services et transférés ensuite en maternité ont également été inclus. Les données relatives aux complications de la grossesse, à l’accouchement et à l’état de l’enfant à la naissance ont été collectées à partir des dossiers médicaux ; les caractéristiques sociodémographiques des mères, le déroulement de la surveillance prénatale, les consommations de substances psychoactives et l’allaitement ont été obtenus par entretien avec les femmes, avant leur sortie de la maternité. Enfin, un questionnaire rempli par chaque établissement a permis de décrire le lieu d’accouchement. Pour en savoir plus : BLONDEL B., KERMARREC M., « Enquête nationale périnatale 2010. Les naissances en 2010 et leur évolution depuis 2003 », Inserm, Ministère du travail, de l'emploi et de la santé, Dress, mai 2011, 132 p. Document disponible à l’adresse suivante : http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_naissances2010.pdf Rédaction du tableau de bord : Sandrine PITOT Observatoire régional de la santé de Guadeloupe 1301, Cité Grain d’Or Circonvallation 97 100 Basse-Terre Tel : 0590 387 448 Fax : 0590 387 984 Courriel : [email protected] Site Internet : http : //www.orsag.org