Je jardine avec l`environnement n°3
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Je jardine avec l`environnement n°3
Je ja rdine l’environnement n°3 - juin 2002 Accu e illir l e s fl eurs d e bitume et d e pavés Nigelle de Damas Osez l’originalité ! Pourquoi vous acharner à désherber vos cours, vos terrasses et vos allées alors que Dame Nature a prévu de multiples et ravissantes plantes qui peuvent coloniser les joints de vos pavés autobloquants, les bords de vos cours, les murets de votre terrasse… La nature a horreur du vide, cessons de vouloir que certaines parties de nos jardins ressemblent à des massifs lunaires. La technique consiste à nettoyer les lieux à l’eau bouillante ou au désherbeur thermique et d’insérer des graines ou des jeunes plantes : Alchémille mollis, Corydale jaune, Digitale, Fougère (à l’ombre), Géraniums vivaces, Giroflées, Ravenelles, Hélianthèmes, Impatiences, Lychnis coronaria, Marguerites, Molènes, Myosotis, Nepeta, Nigelles de Damas, Pavots de Californie (Eschscholzias), Pensées (variété à petites fleurs), Primevères, Roses trémières, Sisyrinchium, Violettes, Valériane des murailles,… Pour que ces plantes se multiplient et vagabondent dans votre jardin, il est nécessaire de les planter dans un lit de graviers. av ec Comités de Bassins Versants du Léguer et de la Lieue de Grève Giroflées Nombrils de Vénu s Valériane de s murailles Fougères Fl eurir son potag er De nombreuses fleurs annuelles peuvent trouver leur place au jardin potager. D’une part elles apportent à celui-ci couleur et élégance mais elles permettent aussi, du fait de leur odeur, de leur couleur, de dérouter les parasites des légumes. Ces fleurs seront semées en association avec les légumes qu’elles peuvent aider et suivront ces cultures selon les quatre règles de rotation. Eschscholzias Les Célosies (famille des Amarantacées) s’associeront aux chicorées et laitues. Les Capucines (famille des Tropaéolacées) accompagneront les choux et les poireaux. Comme elles sont les premières à être envahies de pucerons elles permettent de savoir quand préparer le purin d’ortie. Les Tabacs (famille des Solanacées), les Zinnias et Cosmos (famille des Composées) accompagneront les choux, les poireaux, mais aussi les tomates. Les Eschscholzias (famille des Papavéracées) accompagneront les choux, choux de Chine, radis et radis d’hiver. Les Lavatères (famille des Malvacées) accompagneront les concombres et cornichons si ces derniers sont cultivés sur filets à ramer. Les Œillets d’Inde - Tagètes (famille des Composées) : leurs racines chassent les nématodes, et l’odeur forte du feuillage et des fleurs éloigne ou désoriente de nombreux parasites (pucerons, teigne du poireau, mouche de la carotte…). Ils trouveront leur place en de multiples endroits du potager. On peut trouver des variétés d’œillets d’Inde ou de roses d’Inde allant de 10 cm à 1 m de haut et dans des coloris allant du jaune à l’orange parfois ponctués de brun. avec la collaboration de Œillet d’Inde Agenda Je ja rdine l’environnement Portes ouvertes aux serres municipales de Lannion le 30 juin 2002. av ec Ce bulletin est réalisé grâce au concours financier de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, de l’État, de l’Union européenne, du Conseil Régional de Bretagne et du Conseil Général des Côtes d’Armor. Contacts : • Comité de Bassin Versant du Léguer - Services techniques Ville de Lannion - 21 rue Jean Savidan 22300 Lannion - Tél. 02 96 46 76 80 - Fax : 02 96 46 76 83 - e-mail : [email protected] • Comité de Bassins Versants de la Lieue de Grève - Services techniques - BP 232 - 21 rue Jean Savidan 22303 Lannion Cedex - Tél. 02 96 46 76 84 - Fax : 02 96 46 76 83 - e-mail : [email protected] Directeurs de la publication : Denis Mer, Jean Touarin Rédaction : Nadine Maréchal, Bénédicte Lebref, Françoise Sarrazin, Aurélie Gadaix, Philippe Munier Photos : Comités de Bassins Versants, Ville de Lannion, mission Bretagne Eau Pure, FEREDEC Conception, réalisation : Be New RCS 92B170 - Tél. 02 96 44 45 22 Imprimé sur papier recyclé. Capucines Un rega rd neuf sur l e ja rdin Florescence Festival des plantes exposition-vente de plantes, conférences, du 4 au 6 octobre 2002 à Lannion, Parvis des Ursulines. La prise de conscience des répercussions de l’utilisation actuelle de pesticides dans les jardins particuliers, tant sur la qualité des cours d’eau que sur la santé des utilisateurs, amène à se tourner vers des méthodes de jardinage plus “naturelles”. Cependant, s’allier à la nature ne veut pas dire laisser faire la nature. Sans l’intervention du jardinier, la végétation spontanée peut rapidement prendre le dessus, faisant disparaître peu à peu le contour des massifs et des allées. Arrêter les traitements chimiques, ou les réduire au maximum, doit s’accompagner d’autres changements si le jardinier ne veut pas se laisser gagner par le découragement… Le jardinier doit notamment savoir pratiquer sans s’épuiser l’art du désherbage manuel, abordé dans ce numéro. Il existe des techniques et des outils qui facilitent les interventions manuelles. Maîtriser les plantes vivaces coriaces telles que le pissenlit ou le bouton d’or demande d’anticiper et de prendre quelques précautions. Prévenir une attaque de pucerons est possible par une observation régulière du jardin et quelques gestes simples. Il convient aussi de porter sur les herbes dites “mauvaises”, un regard plus tolérant. On peut réaliser l’entretien du jardin de manière différenciée, en centrant ses efforts là où les herbes sont vraiment indésirables, et les laisser pousser dans d’autres endroits où elles le sont moins : une véronique ou une pâquerette peuvent être gênantes en plein milieu d’une allée gravillonnée, ou dans une jardinière, mais en quoi gênent-elles dans un coin de pelouse rustique, où dans un parterre fleuri du potager ? Pourquoi ne pas laisser pousser, ou même favoriser, au pied d’une haie adulte, d’un mur ou dans le potager, quelques plantes spontanées dont certaines s’avèrent être très jolies ? Nos jardins peuvent accueillir bon nombre de plantes sauvages sans pour autant paraître négligés. Je protèg e mon ja rdin, mon potag er et l’e a u d e mon ba ssin v ersa nt Pesticides et santé Il a été montré que les pesticides étaient capables d’endommager le système immunitaire ou de perturber les régulations hormo-nales. Ils sont également soupçonnés d’accroître le taux de certains cancers (sein, prostate) et de réduire la fécondité masculine. Une enquête sur les décès par intoxication, répertoriés en France par les Centres Antipoison et les Centres de Toxicovigilence de 1995 à 1998, fait état de 30 morts accidentelles. Quelle toxicité ? La toxicité aiguë liée à l’utilisation de pesticides concerne les intoxications dites “directes” : par contact avec la peau et/ou les muqueuses, par inhalation des vapeurs de produits, ou par ingestion (en portant ses doigts à la bouche). La toxicité chronique est différée dans le temps ; inévitable car les pesticides se retrouvent dans tous les milieux (air, eau, terre et donc aliments) elle est aussi difficile à évaluer. À forte dose, les effets cancérigènes, ou toxiques pour la reproduction, sont avérés pour de nombreux pesticides. En l’absence de certitudes sur l’impact de certaines matières actives contenues dans les produits phytosanitaires, le principe de précaution doit s’appliquer, en privilégiant le non-emploi de ces produits. S.O.S. En cas d’intoxication accidentelle : ingestion, inhalation ou malaises dus à un herbicide, contacter le centre antipoison de Rennes au 02 99 59 22 22. Pour les animaux domestiques : votre vétérinaire ou le centre national d’informations toxicologiques vétérinaires au 02 40 68 77 40. Limit er l e s risqu e s du désherbag e chimiqu e veiller à respecter les règles essentielles de sécurité. Les risques d’accident sont nombreux et bien réels. Ces empoisonnements surviennent après ingestion, contact cutané ou inhalation. Il est vital d’agir avec la plus grande prudence. Dès l’achat, prenez le temps de lire attentivement tout l’étiquetage : il comporte des consignes de sécurité pour utiliser et stocker le produit. Depuis les années 60, la consommation de pesticides n’a cessé d’augmenter. L’utilisation de ces produits est généralement considérée comme banale et inoffensive. Pourtant, les pesticides sont dangereux pour la santé humaine et l’environnement. Évitons les autant que possible. Des moyens de lutte plus naturels suffisent dans la plupart des cas. Si on ne peut pas faire autrement, il convient de L’utilisation des produits phytosanitaires S’il n’y avait qu’un conseil à donner, ce serait : lisez l’étiquette, ce qui est indiqué sur l’emballage et sur la notice. Informez-vous avant d’ouvrir l’emballage. Et respectez toutes les recommandations. Avant l’application Équipez-vous correctement : combinaison, ciré, gants imperméables, bottes et lunettes de protection, masque au moment du mélange. Préparez les mélanges à l’extérieur, dans un endroit aéré mais à l’abri du vent. Ne mélangez jamais différents produits phytosanitaires. Conservez soigneusement l’emballage et la notice explicative. Avant d’utiliser le produit informez-en un proche et donnez lui le nom du pesticide utilisé. En cas d’accident, ces précautions feront gagner un temps précieux et vous sauveront peut-être la vie. L ’a rt du désherbag e ma nu el On vous le dit, on vous le répète, pour conserver l’humidité, pour limiter l’entretien, pour éviter l’emploi de désherbants, il faut pailler. Mais, on ne peut pas le faire sur une terre envahie de plantes sauvages (dites “mauvaises herbes”). Dans le cas d’un nouveau massif, la terre aura été préalablement bêchée, affinée, les racines auront été enlevées, il ne restera plus qu’à planter et pailler. Dans le cas d’un massif existant et surtout si vous vous y prenez maintenant, il va vous falloir sarcler. Pour cela les jardineries regorgent d’outils aux formes diverses de la serfouette au sarcloir, de la grelinette à la gouge à asperges, parmi lesquels il va vous falloir choisir. Dites-vous bien que le meilleur outil est de loin celui avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise. D’une façon générale, il est préférable d’enlever plantes et racines plutôt que de couper la partie aérienne comme le font les outils genre sarcloir, binette… Mais tout dépend de la taille de l’adventice à enlever : une petite plantule coupée à la binette n’a aucune chance de redémarrer, la même plante un mois plus tard doit être intégralement arrachée si on ne veut pas la voir redémarrer à la première pluie. Les différents outils : le sarcloir, la binette, la houe, la serfouette, la ratissoire, vous permettront de couper l’herbe en surface le croc, la grelinette, la fourche à bêcher permettent d’extraire plantes et racines et d’assouplir le sol en profondeur. le couteau, la gouge à asperges permettent d’enlever les plantes à racines pivotantes (pissenlits, rumex) Une règle d’or pour le jardinier est ici encore le discernement et l’anticipation. Il lui faudra : améliorer la structure du sol pour privilégier les annuelles faciles à arracher (mouron blanc, véronique,…) aux dépens des vivaces coriaces (chiendent, rumex,…). Cela implique de favoriser l’humus du sol, les vers de terre, de couvrir les sols. ne pas se laisser déborder par ces plantes colonisatrices, les éliminer avant qu’elles ne fleurissent et ne grainent éviter les outils type bêche plate ou motobêche rotative qui tronçonnent et enfouissent les racines et “réensemencent” ainsi la plante que l’on veut éliminer, en utilisant plutôt la fourche-bêche ou la grelinette. Fourche à bêcher Grelinette Ratissoire Serfouette Sarcloirs Pendant l’application Ne pulvérisez pas les produits chimiques en présence d’enfants. Ne laissez pas les contenants et les appareils d’application sans surveillance, même pour un très court instant. Durant toute l’application : ne buvez pas, ne mangez pas, ne fumez pas et ne portez pas les mains à la bouche. Les applications de produits doivent se faire par temps sec et sans vent, de préférence en soirée. Ainsi on nuit moins aux insectes utiles. Après l’application Lavez-vous soigneusement les mains après chaque traitement. 8 4 2 7 1 6 9 5 3 10 Bibli’eau “Jardinage biologique” Édition Nathan - 190 pages, 350 dessins pour vous aider. Piég er l e s lima ce s à la bière Le stockage des produits phytosanitaires Il faut conserver les pesticides dans un endroit aéré ou ventilé loin des sources de chaleur, à l’abri du gel, et de la lumière. Ils doivent être inaccessibles aux enfants et aux animaux. La meilleure solution consiste en une armoire fermant à clef, munie de trous d’aération, placée dans un local non chauffé avec un extincteur à l’extérieur. Cette armoire doit être réservée uniquement à cet usage. Croc Houe Ces recommandations valent également pour le stockage des restes de produits, du matériel de mesure utilisé pour la préparation des produits et de l’équipement d’application. Lorsque le produit dilué n’a pas été complètement utilisé, conservez-le dans un récipient hermétique, solide et bien étiqueté. Chaque année procédez à un inventaire : inutile de garder un produit dangereux périmé. Vous pouvez déposer vos produits périmés, ou non utilisables, lors des campagnes de collecte spécifiques ou dans les déchetteries habilitées à les recevoir. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Local fermé à clé Local éloigné des habitations Sol cimenté Aération ou ventilation Caillebotis, isolant les produits du sol Ustensiles avec marquage Matières absorbantes Installation électrique en bon état Extincteur à l’extérieur Poste d’eau équipé d’un dispositif anti-siphonnage Parmi les nombreux défauts des limaces, il en est un qui arrange bien les jardiniers : en effet, les limaces sont gourmandes et particulièrement de bière. Il ne reste donc au jardinier qu’à aménager un bar dans lequel elles iront se noyer. Mais… un autre animal aussi aime la bière. Il s’agit du principal prédateur de la limace : le hérisson. C’est pourquoi il faut aménager les pièges à bière de façon à empêcher le hérisson de venir se saouler (ce qui risque de lui coûter la vie car il se jette alors sans prudence sous les roues des voitures). Une solution consiste à couper une bouteille plastique, retourner la partie supérieure à l’intérieur de la partie inférieure dans laquelle on aura mis la bière, le tout enterré au niveau du sol. Le goulot retourné favorisera la descente des limaces mais empêchera le hérisson d’accéder au breuvage. “Ravageurs et maladies au jardin - Les solutions biologiques” O. Schmid et S. Henggeler Édition Terre Vivante Collection Les Quatre Saisons du Jardinage - 245 pages. Un petit inconvénient à ce système, les escargots (eux aussi amateurs de bière) trop gros pour passer dans le goulot risquent de provoquer un embouteillage devant le bar. Mais c’est un inconvénient mineur si l’on songe que du fait de l’usage excessif des granulés au métaldéhyde, les escargots sont en sévère régression. Vous avez des questions, vous voulez en savoir plus, contactez-nous au 02 96 46 76 86.