CP 8 avril communauté gitane

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CP 8 avril communauté gitane
Commémoration du 8 avril, camp de Rivesaltes
En ce jour nous commémorons le premier congrès Rom qui s’est tenu à Londres en
1971, pour la première fois a été reconnu un hymne et un drapeau commun pour
l’ensemble des communautés regroupaient sous le vocable de Rom.
Nous célébrons ce jour pour la première fois dans les Pyrénées-Orientales.
Ce moment solennel se passe ici au Camp Joffre de Rivesaltes, devant la stèle érigée
en mémoire des évènements tragiques qui se sont passés ici.
Camp de sinistre mémoire pour notre République, où à travers les décennies des
populations en raison de leurs origines, les Juifs et les Gitans, en fonction de leurs
opinions politiques, les Réfugiés Républicains Espagnols, ou de leur qualité de
migrants, les populations d’Afrique du Nord, seront enfermées ici.
Votre peuple a de tous temps subi des brimades, des politiques de répressions, en
raison de votre mode de vie, de votre culture. Cela s’est accru en France au début du
20éme siècle avec le passeport anthropomorphique, qui ne prit fin que dans les
années 70.
Le comble de l’Horreur sera perpétré durant la deuxième guerre mondiale, où les
Roms ont vécu, au côté des Juifs, un génocide dont ont été victime des centaines
entre 300 000 et 500 000 personnes. En France cette population a été parquée dans
des camps, mais la déportation vers les Camps de la Mort n’aura pas été
systématique, la France étant le seul pays d’Europe de l’Ouest à ne pas avoir appliqué
le décret du 16 décembre 1942 envoyant les Tsiganes à Auschwitz. On estime à près
de 6000 gitans enfermés dans les camps, dont 1400 en zone libre et 300 déportés
vers les chambres à gaz.
Mais malgré la libération des camps, les Roms resteront dans leur grande majorité
enfermés dans les camps d’internement aux côtés de leurs anciens geôliers, en raison
de la crainte qu’ils continuaient à représenter dans l’imaginaire des populations
sédentaires. Selon l’Historien Denis Peschanski, le dernier interné à être libéré en mai
1946 fût un Tsigane.
Jacques Cresta – 11 avenue Pierre Cambres – 66000 Perpignan
Tél. : 04.68.80.15.00 – [email protected] – www.jacquescresta.fr
En effet nous ne sommes pas tous égaux devant la mémoire de l’Histoire. Le silence
s'est abattu sur le calvaire du peuple tsigane dès la fin de la guerre. L'ampleur des
massacres n'a pas été révélée au monde par la presse ni par les procès des criminels
nazis. Aucun témoin tsigane n'a été appelé au procès de Nuremberg.
C'est à la fin des années 1960 qu'est fondé le Comité international tsigane, qui
devient le lien entre diverses associations nationales. Il organise à Londres en avril
1971 le premier Congrès mondial avec des délégués de 14 États et des observateurs
d'autres pays. Les délégués rejettent les dénominations généralement employées et
acceptent pour tous le terme de Rom.
Dans un sentiment de forte unité, il est proclamé que « tous les Rom sont frères ». Un
drapeau et un hymne sont adoptés. Un slogan résume le Congrès : « Le peuple rom a
le droit de rechercher sa propre voie vers le progrès. » Puis le Comité international
devient le secrétariat permanent du Congrès.
Le deuxième Congrès se tient à Genève en 1978. Le programme d'action vise à la
reconnaissance pour les Rom de leur spécificité culturelle, en luttant contre les
politiques de rejet et d'assimilation. L'organisation issue du Congrès, l'Union des Rom,
obtient en 1979 un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des
Nations unies.
Le Conseil Général a associé dès le projet de mémorial, outre les communautés Juives
et Harkis, la communauté Gitane, à l’édification de ce projet.
Le 14 janvier 2009, par son Président Christian Bourquin, a marqué sa volonté
d’ériger une stèle en l’Honneur de la Communauté Gitane, afin de rappeler à tous ce
qu’ici, sur une plaine balayée par le vent une population d’Hommes, de Femmes et
d’Enfants a vécu durant les heures tristes de notre Histoire.
Je vous citerai ce qui est inscrit sur cette plaque :
« Toi qui ne connaît ni frontière, ni chaîne,
Toi dont la liberté coule dans les veines,
La folie des Hommes, la folie Hitlérienne, ici t’ont enfermé aux portes de la Haine,
Toi qui passe prie que ceux-là jamais ne reviennent,
Dis-le, cries le au monde afin qu’il s’en souvienne. »
Et pour signature :
« Ces larmes d’acier sont des larmes de sang, souffrance des Tsiganes, Rom, des
Gitans. »
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L'histoire du génocide tsigane, et plus généralement des persécutions qu'ils ont
subies, doit être écrite pour que les Gadjé sachent que les Tsiganes ne sont pas des
étrangers dans nos pays, apprennent à les connaître pour évacuer cette peur
irrationnelle, qui surgit toujours lorsqu'un Tsigane et un Gadjo se rencontrent, pour
que les Gadjé acceptent les Tsiganes tels qu'ils sont et non comment ils voudraient
qu'ils soient.
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