La Sécurité en Laboratoire de Chimie-agreg

Transcription

La Sécurité en Laboratoire de Chimie-agreg
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
La Sécurité en Laboratoire de Chimie
Aurélie Escalle-Lewis ([email protected])
I.
Prévention des risques
1.
Organisation des manipulations et règles de bon sens
Avant toute chose :
•
•
•
•
s’informer sur les consignes d’alerte incendie de l’établissement
repérer les issues et dégagements
repérer les extincteurs et apprendre à les utiliser
repérer les douches de sécurité et les couvertures anti feu
Pendant la manipulation :
•
•
•
•
•
•
2.
choisir dans la mesure du possible les produits les moins dangereux et lire les
informations figurant sur les étiquettes
manipuler sur des paillasses ou sous des sorbonnes propres préalablement dégagées
avertir vos collègues lors de la mise en route d’une manipulation dangereuse. Le balisage
de ces manipulations doit être assuré et l’absence même de courte durée du manipulateur
est à éviter.
organiser son travail : prévoir les manipulations en pensant à toutes les étapes, de la
commande à l’élimination des produits
s’assurer que les organes de coupures des fluides (eau, gaz, électricité) sont bien balisés
accessibles facilement.
s’assurer de l’efficacité des ventilations des sorbonnes.
Produits Toxique, Corrosif et Tenue obligatoire en laboratoire
La plupart des composés chimiques sont toxiques et / ou corrosifs et donc parfois très
dangereux pour les êtres vivants. Il convient donc de travailler dans des conditions de sécurité
satisfaisantes, de connaitre les dangers de chaque produit utilisé et de prendre les précautions
nécessaires.
-
Comment une substance peut entrer en contact avec l’organisme ?
** L’ingestion est la voie la plus directe. C’est aussi celle qui est prévenue le plus facilement.
L’ingestion de produits toxiques est généralement très grave et les intoxications aiguës peuvent
être mortelles !
•
•
•
Ne jamais gouter un produit
Ne jamais pipeter à la bouche : utiliser des propipettes et des poires
Ne jamais consommer des aliments ou des boissons au sein du laboratoire
1
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
** l’inhalation de vapeurs de composés toxiques est aussi une voie de pénétration dans l’organisme.
Ceci concerne les gaz, les liquides et les solides volatils. Le danger est double :
- des composants irritants et corrosifs peuvent léser les voies aériennes supérieures (nez,
trachée…), et les poumons. (ex : HCl, Cl2, SO2, amines légères…)
- les composés toxiques atteignent les alvéoles pulmonaires, passent dans le sang et se
répandent dans l’organisme.
•
•
•
Travailler dans une pièce bien aérée
Conduire les expériences délicates sous une hotte bien ventilée
Ne jamais tenter de reconnaitre un composé à son odeur
** Le contact direct avec l’organisme (peau, yeux) présente aussi de graves dangers :
-
-
Certains produits sont hautement corrosifs et détruisent rapidement les tissus vivants. (ex :
les solutions concentrées d’acides et surtout de bases sont très dangereuses pour les yeux
et peuvent parfois produire des lésions irréversibles.
Les agents oxydants (brome, permanganate de potassium, acide nitrique...), et les agents
déshydratants (acide sulfurique, anhydride acétique…) sont tous dangereux pour la peau
et les yeux !
** Le simple contact cutané peut permettre à certaines substances de pénétrer dans l’organisme.
C’est le cas du benzène, du phénol, des nitroanilines, du DMSO. Bien que ce composé soit peut
toxique, il facilite le passage à travers la paroi lipidique de substances toxiques.
-
Protection individuelle nécessaire :
•
•
•
•
Blouse en coton fermée à manches longues
Lunettes (ou sur-lunettes) obligatoires (L)
Lentilles de contact interdites
Port de Gants (G) adaptés à la manipulation des différents produits : attention aux
problèmes d’allergies, au facteur de perméabilité et aux possibilités de
contamination.
Port de masque anti poussière pour les produits solides finement divisés, à
cartouche adaptée ou isolante pour les produits volatils toxiques.
Cheveux attachés
Chaussures fermées
Eviter jupes, collants, et short (en été même s’il fait chaud !!) préférer les
pantalons
•
•
•
•
Consignes générales :
•
•
Avant de quitter le laboratoire, se laver les mains et enlever les vêtements de
travail
Soigner immédiatement les blessures même les plus anodines
2
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
3.
Informations et Toxicité des substances utilisées : Signes et Pictogrammes
a) Le règlement CLP
Le règlement CLP est l’acronyme de « Classification, Labelling, Packaging » qui signifie
« Classification, Etiquetage et Emballage ». Le règlement CLP est l’application en Europe du
Système Général Harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques (SGH) mis
au point par les Nations Unies et visant à faciliter les échanges internationaux tout en protégeant
la santé humaine et l’environnement.
Ce règlement est applicable pour les substances à partir du 1er décembre 2010 et pour les
mélanges à partir du 1er juin 2015. Ce règlement va de paire avec le programme REACH
d’inventaire des produits chimiques entrepris en 2007.
3
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Danger Physico-chimique
• Matières et objets explosibles
• Gaz inflammables
• Gaz comburants
• Gaz sous pression
• Liquides inflammables
• Matières solides inflammables
• Matières auto réactives
• Liquides pyrophoriques
• Matières solides pyrophoriques
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Danger pour la santé
Toxicité aiguë
Corrosion/irritation cutanée
Lésions graves/irritations
oculaires
Sensibilisation cutanée ou
respiratoire
Mutagénicité sur les cellules
germinales
Cancérogénicité
Toxicité pour la reproduction
Toxicité systématique pour
certains organes ciblesexposition unique
Toxicité systématique pour
certains organes ciblesexpositions répétées
•
Danger pour l’environnement
Danger pour le milieu aquatique
• Matières auto échauffantes
• Matières qui au contact de l’eau
dégagent des gaz inflammables
• Liquides comburants
• Matières solides comburantes
• Peroxydes organiques
• Matières corrosives pour les
métaux
Les nouveaux éléments de langage sur les étiquettes sont :
•
•
des mentions d’avertissement : « Danger » et « Attention » indiquant la gravité ou le degré
relatif d’un danger. « DANGER » >> « ATTENTION »
des mentions de dangers : phrases H décrivant la nature du danger que constitue le
produit chimique et lorsqu’il y a lieu le degré du danger.
4
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
•
•
des conseils de prudence : phrases P décrivant les mesures recommandées à prendre
pour réduire au maximum ou prévenir les effets nocifs découlant de l’exposition à un
produit dangereux.
des pictogrammes : schémas représentant les types de dangers particuliers.
b) Pictogrammes, phrase H, P et correspondance avec l’ancien système
Voir le document complémentaire sur le règlement CLP et la réglementation en vigueur.
c) Classification européenne des CMR (Cancérogène, Mutagène et Toxique pour la reproduction)
Voir le document complémentaire sur les substances CMR.
5
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
4.
Toxicité des composés et quelques questions à se poser avant de manipuler…
Des études résultant à la fois de tests sur des animaux et d’enquêtes épidémiologiques ont
permis de préciser des valeurs limites de moyenne d’exposition (VME).
La VME est la valeur limite admise pour la moyenne dans le temps des concentrations
auxquelles un travailleur est effectivement exposé pour huit heures de travail quotidien, et ceci
sans apparition de troubles physiologiques. L’unité est le mg/m3 (ou le ppm). L’INRS publie tous
les ans un fascicule comportant les VME d’un grand nombre de substances chimiques.
Cette valeur est indicative mais combinée aux informations du règlement CLP, cela
permet une bonne appréciation de la dangerosité et des mesures de protection à prendre pour
l’utilisation de chaque produit !
Pour obtenir toutes les informations sur les dangers d’un composé ou sur les
précautions d’utilisation, consulter les fiches MSDS des produits fournis par les
fournisseurs, l’INRS…
Dangers des solvants organiques
Une bonne connaissance de la toxicité des solvants est impérative puisque :
• Les solvants sont utilisés en grande quantité dans les réactions chimiques
• de plus la plupart de ces liquides ont des pressions de vapeur saturante élevées à 20°C et
ainsi leur concentration dans l’air inhalé peut être importante.
Pour manipuler des solvants organiques nocifs par contact porter lunettes, gants et
travailler dans un endroit ventilé (hotte).
Pour les solvants inflammables, éviter toute source de chaleur proche.
Solvant
Toxicité
Inflammabilité
Diéthyléther
-
+++
Toluène
+++
+++
Acétone
-
+++
Dichlorométhane
+++
-
Infos
-
VME = 1200
composé peu toxique
anesthésiant
effets sur le système nerveux central : nausées, vertiges,
confusion mentale, migraines
- VME = 375
- beaucoup moins toxique que le benzène
- action sur le système nerveux central : narcotique puissant
(vertiges, évanouissements, migraines, troubles du
comportement, insomnies)
- irritant de la peau et des muqueuses (dermites, hémorragies
pulmonaires)
- pas d’effets insidieux sur la moelle osseuse
- Danger : teneur minime mais existante en benzène
- VME = 1800
- vapeurs irritantes pour les muqueuses oculaires et respiratoires
- provoque des troubles nerveux
- dermatoses suite à un contact prolongé
- solvant pouvant catalyser des réactions hépatotoxiques
- VME = 360
- solvant chloré le moins toxique
- toxique pour le système nerveux central, irritant pour la peau
(eczéma sec des mains), les poumons (œdème), très dangereux
pour les yeux (conjonctivite, atteinte de la cornée)
- peu toxique pour le foie, et les reins
6
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Chloroforme
+++
Tétrachlorure de
carbone
+++
-
Méthanol
+++
+++
Ethanol
-
+++
Méthanal
(formol)
+++
-
Tétrahydrofurane
+++
Benzène
+++
+++
- VME = 25 CMR
- intoxications aiguës : atteinte du système nerveux (excitation
puis dépression)
- ingestions accidentelles : troubles hépatorénaux
- intoxications chroniques : atteinte des muqueuses du système
nerveux central (somnolence, céphalées, vertiges), du foie
(ictère), des reins, redoutable toxique cardiaque
- A remplacer par : dichlorométhane
- VME = 6.5 CMR
- intoxications aiguës : troubles nerveux, troubles digestifs
(nausées, vomissements, diarrhées), suivis d’atteintes
hépatiques, d’un blocage rénal.
- intoxications chronique : troubles hépatorénaux conduisant
parfois à une cirrhose, cancer du foie
- A remplacer par : dichlorométhane
- VME = 260
- intoxications aiguës : troubles graves de la vision, irritations des
muqueuses (conjonctivites, bronchopneumonie), troubles
digestifs, douleurs lombaires, faiblesses musculaires
- intoxications chroniques : symptômes similaires avec atteinte
sévère de l’œil (cornée, nerf optique), les cas de cécité
irréversible sont nombreux, le coma profond et la mort
- toxicité due aussi aux métabolites : méthanal et acide
méthanoïque : poisons des tissus nerveux
- pénétration facile dans l’organisme due à sa petite taille
- A remplacer par : éthanol, acétone
- VME = 1900
- faiblement toxique
- en cas de contact prolongé peut provoquer des dermatoses
- respirations prolongées peut provoquer des irritations des voies
respiratoires
- toxique du système nerveux central (excitation puis ébriété puis
dépression)
- la toxicité de nombreux solvants est augmentée en présence
d’éthanol : CCl4, CHCl3, CH2Cl2…
- possibilité de participation de l’éthanol dans l’accroissement du
pouvoir hépatotoxique et cancérogène des certaines substances.
cf méthanol
-
Cyclohexane
-
+++
Hexane
+++
+++
-
VME = 590
narcotique puissant
irritant des muqueuses
provoque des lésions rénales graves chez les animaux
VME = 3
mortel en concentration importante dans l’atmosphère CMR
intoxications aiguës : troubles du comportement (vertiges,
évanouissements, ivresse), des dérèglements nerveux
(migraines, insomnies, dépressions), et digestifs
intoxications chroniques très graves : anémies aplasiques,
modification de la formule sanguine, leucémie
puissant agent myélotoxique, cancérogène
A remplacer par : toluène, xylènes, cyclohexane, heptane,
pentane…
VME = 1050
narcotique : étourdissements, syncope… (comme tous les
alcanes)
peut provoquer des dermatoses
pas de neurotoxicité importante
pas d’action toxique sur les cellules de la moelle épinière
remplacement du benzène
VME = 170
7
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
- intoxications aiguës : effet narcotique
- intoxications chroniques : atteinte des nerfs périphériques
conduisant à des polynévrites (troubles sensitifs,
fourmillements, crampes, troubles moteurs, paralysie des
membres inférieurs
- irritant pour la peau et les muqueuses
- A remplacer par : cyclohexane, pentane
- VME = 1800
- solvant peu toxique
Pentane
+++
- narcotique puissant (comme tous les alcanes) qui agit sur le
système nerveux central
- danger principal : incendie
- VME = 15
- très toxique CMR
- troubles nerveux (perte d’équilibre, paralysie faciale, migraine,
Pyridine
+++
troubles de l’audition), digestifs, des lésions rénales et
hépatique.
- VME = 70
- intoxications aiguës : troubles digestifs (nausées, vomissements,
diarrhées), des troubles généraux (migraines, fatigue,
somnolence), des troubles respiratoires et cardiovasculaires
pouvant entrainer la mort
Acétonitrile
+++
- Intoxication chroniques : troubles neurosensoriels (céphalées),
généraux (perte d’appétit, fatigue), des dermatoses et des
conjonctivites.
- toxicité comparable aux cyanures mais effets moins rapides et
moins intenses
- VME = 30
- pénétration notable par la peau
- faiblement irritant pour la peau
DMF
- favorise le passage de certaines substances par la barrière
lipidique de la peau
- peut provoquer des troubles digestifs et hépatiques par contact
prolongé
- faiblement toxique en lui-même
- irritations cutanées et allergiques
- danger essentiel : exceptionnel pouvoir de pénétration du
DMSO
DMSO dans la peau qui favorise le passage dans l’organisme de
produits toxiques (solvants benzéniques, produits cancérigènes,
cyanure, nitrite…)
+++ = lunettes (L) +gants (G) +hotte (H) ou pas de source de chaleur
- = pas de précautions particulières
Acides bases (L)
• Les acides forts sont très corrosifs (attaquent la peau et produisent des lésions
irréversibles aux yeux). Mais l’attaque n’est pas instantanée et un lavage à grand eau
permet d’éviter les blessures graves !
• Le mot « acide faible » n’est pas synonyme de faiblement dangereux !
Par exemple, à concentration égale, HF est très corrosif pour la peau et les muqueuses tandis que
HCl l’est beaucoup moins ! HBF4 est un acide extrêmement dangereux, il pénètre jusqu’à l’os
pour y produire des lésions osseuses irréversibles.
• Les bases couramment utilisées (KOH, NaOH, NH3) sont, à l’état solide, très
hygroscopiques et leur première action est déshydratante. Les solutions de ces composés
sont très destructrices tant pour la peau que pour les tissus des yeux. En cas de contact
avec les yeux laver abondamment !
8
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
•
•
Pour manipuler des acides ou des bases même faiblement concentrés (environ 0.01
mol/L) : porter obligatoirement des lunettes et éventuellement des gants : une goutte
d’acide dans l’œil peut endommager irrémédiablement la cornée alors que l’on peut
toujours rincer à grand eau les mains ! A partir de 1 mol/L le port des gants est conseillé !
Ne jamais verser brutalement de l’eau dans une solution d’acide concentré : la réaction
entre l’eau et l’acide est fortement exothermique, or l’eau étant moins dense que l’acide,
cela augmente considérablement les risques de projections ! Pour les dilutions verser
toujours l’acide dans l’eau ! (mieux vaut recevoir des projections d’eau avec un peu d’acide
plutôt que des projections d’acide avec un peu d’eau !)
Agents déshydratants
Les tissus vivants contiennent une quantité très importante d’eau ainsi les substances
réagissant facilement avec l’eau constituent un danger potentiel en produisant des brûlures graves.
EX : l’acide sulfurique concentré, NaOH, KOH, l’acide acétique glacial, les chlorures d’acyles
facilement hydrolysables (chlorure d’acétyle, de benzoyle, PCl3, PCl5, SOCl2…), les hydrures
(NaH, LiAlH4…).
Autres produits
Composé
Infos
Agents oxydants : les oxydants puissants sont des substances très corrosives
Acide nitrique
Acide chromique
Fluor (F2)
Chlore (Cl2)
Brome (Br2)
Iode (I2)
- dénature les protéines : la peau jaunit
- vapeurs rousses = oxydes d’azote (NO, NO2, N2O3, N2O4)
extrêmement toxique produisant après une période d’induction des
troubles respiratoires pouvant aller jusqu’à l’œdème.
- NO et NO2 sont des agents nitrosants (transformations des amines de
l’organisme en N-nitrosoamines, composés très cancérogènes)
- anhydride chromique CrO3+H2SO4 concentré
- brûlures sévères se transformant en ulcères
- VME = 0.2
- oxydant très puissant
- VME = 3
- utilisé impérativement en enceinte close
- des inhalations contenant 3g/m3 peuvent être mortelles
- exposition régulière peut conduire à une prédisposition à la tuberculose
- VME = 0.7
- le dibrome doit être manipulé avec L+G+H.
- C’est un produit dangereux très corrosif, qui provoque des brûlures
ulcérantes (ne cicatrisant que très difficilement).
- Toujours prévoir un cristallisoir contenant une solution de thiosulfate
de sodium pour le détruire (y mettre la verrerie souillée par Br2).
- troubles neurologiques, cardiovasculaires, disfonctionnement
thyroïdien
- VME = 1
- irritations oculaires et pulmonaires
- contact de la peau avec le solide : brûlures pouvant ulcérer
- empoisonnement chronique se traduit par des troubles thyroïdiens
Agents complexants forts :
EDTA, TMEDA
- dangereux par contact avec la peau.
- ce sont des complexants très puissants qui réagissent avec tous les
cations métalliques de l’organisme : G
9
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Métaux lourds et leurs composés : la plupart sont toxiques ou très toxiques. Utiliser des
gants.
Mercure
Chrome
Nickel
Cobalt
Manganèse, plomb,
cadmium, arsenic
- VME = 0.05 (à 25°C, Pvapsat = 2.5.10-6 bar => C = 20 g/m3 => 400
fois VME)
- A ta, émission de vapeurs monoatomiques suffisantes pour provoquer
un empoisonnement
- troubles neurologiques et néphrologiques
- ne jamais laisser du Hg sur une surface à l’air libre, recouvrir d’eau,
travailler sous hotte, détruire les quantités restantes avec du soufre en
fleur !
- VME = 0.05 Cr(VI) //0.5 (poudre Cr(0))
- propriété cancérogènes : poumons…
- poussière Ni(0) : VME = 1 : responsables de pneumonies et cancers
des poumons
- sels de nickel : VME = 0.1 : agents cancérogènes, nombreux eczémas
- VME = 0.1
- poussières de cobalt responsables de maladies graves pulmonaires
- sels de Co(II) et Co(III) : agents cancérogènes
- toxiques et utilisation nécessite des précautions sérieuses !!
Phosphore et ses composés
Phosphore blanc
- VME = 0.1
- par contact cutané : brûlures sévères pouvant aller jusqu’à l’ulcère ou
une amputation
- intoxications chroniques : nécrose osseuse affectant particulièrement la
mâchoire
- de nombreuses phosphines sont hautement toxiques (PH3, composés
organophosphorés…)
Halogénures d’alkyles et de vinyles : bromures, chlorures et de nombreux polyhalogénés
volatils sont dangereux.
De façon générale, la toxicité augmente en descendant dans la classification périodique
Bromoforme
Chlorure de vinyle
-
VME = 5
toxicité (bromoforme)>>>toxicité (chloroforme)
VME = 2
responsable d’angiosarcomes du foie (cancers)
perte de sensibilité dans les mains et les pieds et anémies
Halogénures aromatiques : potentiellement dangereux. Les composés chlorés sont
hépatotoxiques, néphrotoxiques et parfois neurotoxiques.
Amines aliphatiques : agents irritants pouvant endommager le système respiratoire de part
leur caractère basique.
NEt3
NEtH2
NMe2H
N(IPr)2H
-VME = 40
-VME = 18
-VME = 18
-VME = 20
Amines aromatiques : très dangereuses par inhalation et contact sur la peau. Toutes les
amines aromatiques doivent être considérées comme potentiellement dangereuses. La plupart
sont des composés très cancérogènes.
Aniline
Nitroaniline
-
VME = 10
très toxique
méthémoglobinisant
troubles neurologiques, lésions cutanées par contact
VME = 3
en plus des atteintes de l’aniline : lésions hépatiques graves
éviter absolument contact avec les yeux
Phénols : composés très irritants, atteintes rénale et hépatique, mort possible par défaillance
respiratoire.
10
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Substances CMR (Cancérogènes, Mutagènes et Toxiques pour la reproduction)
Ces substances peuvent provoquer la formation de tumeurs malignes. Les effets sur
l’organisme sont irréversibles et cumulatifs. Ceci rend leurs utilisations particulièrement
dangereuses et nécessite de grandes précautions d’emploi.
•
•
•
TOUJOURS TRAVAILLER SOUS HOTTE
TOUJOURS PORTER DES GANTS
TRAVAILLER SUR DE FAIBLES QUANTITES
La particularité des substances cancérogènes est le temps de latence parfois très long entre
l’exposition et l’apparition de troubles.
Le pouvoir cancérogène de certaines substances est connu.
Mais ATTENTION ce n’est pas parce qu’une substance n’est pas classée comme
cancérogène, qu’elle ne l’est pas !!! Faire même doublement attention en la manipulant !!
Quelques Exemples : amines aromatiques et leurs dérivés, composés N-nitroso, agents alkylants
(iodure de méthyle, dibromo-1,2-éthane, diazométhane, sulfate de diméthyle, triflate de méthyle,
benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques (cigarette, poussière de charbon, goudrons…),
certains composés soufrés (thioacétamide, thiourée…), hydrazine et les dérivés, certains métaux
et leurs composés (Be, Co, Ni, Cd, Pb, Cr, As…), poudre amiante, ………
ATTENTION : la fumée de cigarette associée à un certains nombre de substances chimiques
peut accroitre significativement le risque de développer des cancers !!
Avant d’utiliser un produit dont vous ignorez la toxicité :
TOUJOURS CONSULTER les fournisseurs (catalogues, web), celle-ci est
toujours mentionnée ! (Sigma-Aldrich, Fluka, Merck, Prolabo, Strem, Acros….) ou
bien le service de prévention des risques du CNRS à Gif sur Yvette sur :
http://www.prc.cnrs-gif.fr/ ou encore le site de INRS.
Une expérience conduite en respectant entièrement les règles de sécurité est
pratiquement sans danger pour l’expérimentateur et ses collègues !!!!
11
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Choix des gants ?
Lorsque se pose la question du port des gants au laboratoire, chacun de nous, fort des
enseignements qu'il a reçu, est tenté d'apporter sa propre réponse.
Pour montrer qu'il n'est pas évident de proposer une réponse qui satisfasse tout le monde,
il faut savoir qu'avant 1970, personne ou presque ne portait de gants de chimie dans les
laboratoires d'enseignement et il était courant de trouver une pissette de benzène (solvant quasiuniversel) sur les paillasses des laboratoires de chimie organique.
Donnés à titre indicatif, ces tableaux ne remplacent pas votre propre évaluation dans les conditions réelles
d’utilisation. (PVA = polyvinyl acétate, PVC = polyvinyl chlorure)
Produits
chimiques
Solvants
Cétones
Produits
caustiques
Acides
Hydrocarbures
Huiles
Graisses
Solvants
organiques
Latex naturel
Nitrile Néoprène PVC PVA
+
+
-
+
+
-
+
+
+
+
+
-
+
-
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
-
-
+
+
-
+
Tableau de compatibilité chimique gants (Source : Catalogue VWR, 2002.)
++
+
=
-
Excellente
Bonne
Passable
Non recommandé
Latex naturel
Acétate d’ammonium
Acétate d’amyle
Acétate de butyle
Acétate de calcium
Acétate d’éthyle
Acétate de potassium
Acétone
Acide acétique glacial
Acide acétique anh 50%
Acide borique concentré
Acide bromhydrique
Acide chlorhydrique 30%
Acide chromique
Acide citrique
Acide fluorhydrique à 30 %
Acide formique 90 %
Acide lactique à 85
Acide nitrique à 20%
Acide oléique
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
+
=
+
=
12
Néoprène Nitrile PVC
++
=
=
++
=
++
+
++
++
++
=
++
++
++
+
++
+
++
++
=
=
++
=
++
+
++
++
=
++
=
++
++
=
++
=
++
++
=
=
++
=
++
=
++
++
=
+
+
++
+
=
++
=
=
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Acide oxalique
Acide phénique
Acide phosphorique
Acide stéarique
Acide sulfurique concentré
Acide sulfurique dilué
Acide tartrique
Alcool amylique
Alcool benzylique
Alcool butylique
Alcool éthylique
Alcool isobutylique
Alcool méthylique
Alcool octylique
Aldéhyde acétique
Aldéhyde benzoïque
Aldéhyde formique 30%
Ammoniaque concentrée
Aniline
Benzène
Beurre
Bicarbonate de potassium
Carbonate de sodium
Bichromate de potassium
Bisulfite de sodium
Borax
Bromures
Carbonate d’ammonium
Carbonate de sodium
Carbonate de potassium
Chaux vive
Chaux éteinte
Chlore
Chloracétone
Chloroforme
Chlorure d’ammonium
Chlorure de calcium
Chlorure d’étain
Chlorure de méthylène
Chlorure de nickel
Chlorure de potassium
Chlorure de sodium
Créosote
Crésol
Cyanure de potassium
Cyclohexane
Cyclohexanol
Cyclohexanone
Décolorant pour coiffure
Détergents ménagers
Diacétone alcool
Dibutyléther
Dibutylphtalate
Dichloroéthane
Dichlorure de propylène
Diéthanolamine
++
=
++
+
++
++
++
=
++
++
++
++
=
++
++
++
+
++
++
=
++
++
+
++
++
++
++
++
++
++
++
=
++
++
++
=
++
++
=
++
+
++
+
+-+
13
++
+
++
++
=
++
++
++
+
++
++
++
++
++
++
++
++
+
++
++
++
++
++
++
+
++
++
++
++
++
++
++
=
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
=
++
=
++
++
++
=
=
++
++
+
++
+
++
++
++
+
++
++
++
++
++
=
=
++
++
=
=
++
++
++
++
++
++
+
++
++
++
++
++
++
+
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
+
++
++
+
++
++
=
=
++
++
+
++
+
+
++
++
++
+
++
++
++
++
=
++
++
=
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
+
=
++
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Dioctylphtalate
Eau de Javel
Eau oxygénée
Eau régale
Engrais
Essence de térébenthine
Essence de voiture
Ether de pétrole
Ether diéthylique
Ethylamine
Ethylaniline
Ethylèneglycol
Fluides hydrauliques
Fluorophosphate de calcium
Fluorures
Formol
Fuels
Furaldéhyde
Gas oil
Glycérine
Glycols
Graisses animales
Graisses minérales
Hexane
Huile d’arachide
Huile de coupe
Huiles diesel
Huiles de frein
Huiles de graissage
Huiles hydrauliques
Huile de lard
Huile de lin
Huile de navette
Huile d’olive
Huile de paraffine
Huile de pin
Huile de ricin
Huile de soja
Huiles pour turbines
Hypochlorite de calcium
Hydroxyde de calcium
Hypochlorite de sodium
Isobutylcétone
Kérosène
Lait et produits laitiers
Magnésie
Mazout
Méthylacétate
Méthylamine
Méthylaniline
Méthylcyclopentane
Méthyléthylcétone
Méthylsalicylate
Monoéthanolamine
Monochlorobenzène
Méthylformiate
+
++
=
++
=
=
=
++
++
++
++
++
++
++
++
=
+
++
++
++
++
=
++
=
++
=
++
++
++
=
14
++
++
++
+
++
=
+
+
++
=
++
++
++
++
++
++
=
+
=
++
++
++
=
=
++
++
=
++
=
=
++
++
=
++
=
=
++
++
=
++
++
++
++
=
++
++
=
++
+
=
=
+
++
++
=
++
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
=
++
++
++
++
++
=
=
++
+
=
++
=
=
=
=
=
++
++
++
++
++
++
=
++
++
=
=
=
++
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
=
++
++
+
=
++
=
=
++
+
=
++
++
-
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Méthylisobutylcétone
Naphtalène
n-Butylamine
Nitrate d’ammonium
Nitrate de calcium
Nitrate de potassium
Nitrate de sodium
Nitrobenzène
Nitropropane
Parfums et essences
Peintures glycérophtaliques
Peintures à l’eau
Perchloréthylène
Permanganate de potassium
Phosphate de calcium
Phosphate de potassium
Phosphate de sodium
Poissons et crustacés
Potasse en paillettes
Potasse lessive concentrée
Produits pour mise en plis
Produits pétroliers
Résines polyester
Silicates
Soudes en pastilles
Soude lessive concentrée
Styrène
Sulfate de potassium
Sulfate de sodium
Sulfate de zinc
Sulfites, bisulfites,
hyposulfites
Tétrachlorure de carbone
Tétrahydrofuranne
Toluène
Tributylphosphate
Trichloréthylène
Tricrésylphosphate
Triéthanolamine à 85%
Trinitrobenzène
Trinitrotoluène
Triphénylphosphate
Vinaigre
White Spirit
Xylène
Xylophène
+
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
++
++
++
=
=
++
++
++
++
++
=
+
++
=
++
=
++
++
++
++
++
++
++
++
=
=
++
++
++
=
++
++
++
+
++
++
++
++
++
=
=
++
++
++
+
++
++
++
++
++
++
++
++
+
+
++
=
=
=
++
++
++
=
++
++
++
++
++
++
=
++
+
++
++
++
++
=
++
++
++
=
=
++
=
=
=
++
++
++
++
++
++
++
+
=
=
++
++
=
++
-
=
=
=
+
=
+
++
=
=
++
++
+
=
=
+
+
+
=
++
++
+
+
++
++
++
+
+
=
=
=
+
++
=
=
=
+
=
=
15
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
5.
•
•
•
•
•
•
•
•
Destruction de substances et Recyclage
Jeter les solvants organiques (diéthyléther, cétones, amines, alcools, dérivés chlorés…)
dans les poubelles spécifiques des solvants usagés (halogénés ou non halogénés) sauf s’ils
contiennent des acides ou des bases. En effet, les acides et les bases sont des catalyseurs
de nombreuses réactions et peuvent déclencher des réactions néfastes dans les poubelles à
solvants usagés (risque d’explosion …)
Les métaux alcalins (ex : Na(s)) : Ces composés sont réactifs et réagissent très violement
avec l’eau (réduction de l’eau et dégagement de H2 inflammable. La réaction de formation
de soude est très exothermique et le tout s’enflamme spontanément à l’air.). Le sodium et
le lithium métallique doivent être manipulé avec G+H+L. Ne jamais mettre en contact
un morceau de métal alcalin aussi petit soit il avec de l’eau. Prévoir un bécher d’éthanol
ou de l’isopropanol pour détruire les résidus de sodium et de lithium. Le potassium peut
s’enflammer spontanément à l’air. Détruire le potassium avec du tert-butanol. Conserver
le sodium dans l’huile et le détruire dans l’éthanol puis le jeter dans la poubelle des
solutions aqueuses.
Les acides forts et les bases fortes sont à neutraliser avec une grande quantité d’eau
avec précaution, réaction exothermique, puis à jeter dans la poubelle solutions aqueuses.
Le nickel de Raney doit être conservé dans l’eau. Le détruire avec de l’acide
chlorhydrique (1mol/L) (réaction redox H2O/H2 et Ni2+/Ni), puis le jeter dans la
poubelle des solutions aqueuses acide. Attention le Ni de Raney est pyrophorique : il ne
doit pas être assécher car il risque de s’enflammer spontanément à l’air !)
Détruire de le Br2 avec une solution de thiosulfate de sodium (réaction redox S4O62/S2O32- et Br2/Br-) puis le jeter dans la poubelle des solutions aqueuses.
Jeter les métaux lourds dans des poubelles spécifiques (polluants).
Les sels de diazonium : ces composés de la forme Ar-NN+, X- sont à l’état solide des
espèces hautement instables pouvant exploser lors d’un choc. Il ne faut pas laisser sécher
ces solides sans surveillance !
Les acétylénures : ce sont des composés explosifs lorsqu’ils sont solides et secs. Il faut
les détruire après emploi en les traitant par une solution aqueuse d’acide chlorhydrique
(2mol/L) puis en jetant la solution aqueuse dans la poubelle solution aqueuse avec une
grande quantité d’eau.
16
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
II.
En cas d’accident : Conduite d’urgence à tenir
REFLEXE = EAU !!!
La plupart des accidents sont bénins mais si l’accident semble sérieux ne
pas hésiter à appeler le 15 tout en vous occupant du blessé !
1.
Au début de chaque séance
Repérer :
* Armoire à pharmacie
* Emplacement de téléphone
* Liste des numéros d’urgence
* Douches de sécurité, lave-œil
* Existe-il des consignes écrites ?
* Extinctions, coup de poing d’arrêt d’urgence…
2.
Contact externe avec un produit chimique
RINCER à GRANDE EAU
En cas de contact avec la peau, des muqueuses, les yeux avec un produit chimiques (autres que le
sodium ou tout réactif réagissant violemment avec l’eau !) :
1. rincer à grand eau à l’évier le plus proche pendant au minimum 15 minutes (ça peut
paraitre long mais c’est nécessaire !!).
2. Au besoin déshabiller la personne par le bas (en faisant attention à ne pas « étaler » le
produit sur la peau, au besoin découper les vêtements tout en faisant attention à vousmême : si la personne a été brûlée vous aussi vous pouvez vous brûler !!)) et la mettre
sous une douche de sécurité en laissant ruisseler l’eau jusqu’à l’arrivée des secours !
Pour les yeux :
1. vérifier que la personne ne porte pas de lentilles (si elle en porte ne pas les ôter !!)
2. maintenir avec les doigts propres, la paupière ouverte sous le jet d’eau pendant au moins
15 minutes ou bien jusqu’à l’arrivée des secours dans les cas sévères ! Attention, ne jamais
utiliser d’ « antidote » !!
3. Consulter le service médical au plus tôt
S’il y a un corps étranger dans l’œil :
1. Laver avec de l’eau
2. ne pas essayer de l’enlever
3. éviter une aggravation en gardant le regard fixe, le plus simple : rester allongé, et fermer
les 2 yeux !
4. consulter un médecin au plus tôt
17
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
3.
Brûlures superficielles ou sévères
En cas de brûlures (1er et 2ème degrés : cloque) :
1. refroidir la brûlure sous un jet d’eau froide (douche ou robinet) pendant au moins 10
minutes
2. ne jamais chercher à enlever la peau, elle fait une couche protectrice.
3. Dans le cas des brûlures thermiques, mettre une grosse couche de crème anti brûlure et
un pansement (compresse et sparadrap jamais de coton).
Dans le cas des brûlures chimiques, procéder de façon similaire mais toujours demander
un avis médical avant de faire quoi que ce soit après le lavage à l’eau et surtout :
Ne pas frotter, ni neutraliser une brûlure chimique !
En cas de brûlures sévères, ne jamais chercher à enlever la peau ou les vêtements s’ils
sont collés à la peau. Appeler le 15 ou bien consulter le service médical pour avoir la
conduite à tenir.
4.
Ingestion et inhalation de produits chimiques
a) Inhalation
Devant l’impossibilité de supprimer un danger (gaz, vapeurs dans une pièce), le
dégagement d’urgence est une manœuvre exceptionnelle qui ne doit être utilisée que pour
soustraire une victime à un danger vital, réel, immédiat et non contrôlable.
Il faut immédiatement soustraire la personne de l’atmosphère toxique tout en ne
s’intoxiquant pas soi même !!
Il est essentiel que le sauveteur anticipe ce qu’il doit faire et qu’il privilégie le chemin le
plus sûr et le plus rapide, à l’aller comme au retour. Il doit tenir compte de sa force physique et
respecter quelques principes :
-
pénétrer dans la salle en apnée ou de préférence avec un appareil respiratoire adapté
saisir solidement la victime par les poignets ou les chevilles et la tirer sur le sol jusqu’à ce
qu’elle soit en lieu sûr !
se faire aider éventuellement
Le dégagement d’urgence peut être dangereux pour une victime atteinte de traumatisme.
La victime doit être visible, facile à atteindre, aucune entrave ne doit l’immobiliser ou
gêner son dégagement le plus rapide possible.
Si la victime est consciente, la mettre en position semi-assise pour faciliter la respiration.
Appeler les secours et parler régulièrement à la victime
Dans les cas moins sévères, en cas de toux, de difficultés respiratoires, même passagères,
consulter le service médical ou bien appeler le 15. Attention des risques d’effets graves sont
possibles 24h ou 48 h après intoxication !
18
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
b) Ingestion
APPELER LE CENTRE ANTIPOISON !
En cas d’ingestion, ne pas faire vomir, ni boire ! Appeler le centre antipoison, préciser le
nom du produit chimique pour que l’on vous indique la conduite à tenir et surveiller la victime.
5.
Coupures
En cas de coupures bénignes :
1. Lavage soigneux à l’eau et au savon
2. Rinçage à l’eau courante
3. Désinfecter : Bétadine, dakin… contact 10 min
4. Consulter le service médical
Attention de vous assurer avant de compresser qu’il n’y aucun objet à l’intérieur de la plaie
(morceau de verre, métal….)
S’il y a risque de présence de corps étranger :
1. Lavage à grande eau sous le robinet pendant 15 minutes
2. Ne pas frotter
3. Appliquer un linge, une compresse jamais de coton
4. Aller au service médical pour exploration
6.
Incendie et explosion
Les incendies et les explosions sont des risques très importants dans les laboratoires de
chimie. Il convient de connaitre précisément les substances susceptibles de s’enflammer et
d’exploser.
a) Les incendies :
Deux propriétés permettent d’apprécier les dangers d’incendie, ce sont les critères
d’inflammabilité.
-
les limites d’inflammabilité
Il est possible de définir pour les composés volatils des limites inférieures et supérieures
d’inflammabilité. Celle-ci sont données en % en volume de mélange gazeux air/réactif. En effet,
un mélange trop riche en oxygène ou bien trop riche en réactif (gaz combustible) ne s’enflamme
pas lorsqu’il est présenté à une flamme ou une étincelle.
-
le point éclair
Le point éclair s’applique aux liquides et aux solides. C’est la température minimale pour
laquelle une flamme au contact de vapeurs émises par un bécher contenant le produit provoque
une inflammation. Un composé est dangereux lorsque son point éclair est inférieur à la
température ambiante. Ainsi, Et2O et le n-pentane sont deux solvants dangereux donc à
manipuler loin de sources de chaleur.
19
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Quelques exemples :
Composé
Point éclair
n-pentane
n-hexane
Benzène
Toluène
Méthanol
Diéthyléther
-40°C
-4°C
-11°C
4°C
+12°C
-45°C
Limites d’inflammabilité en % en volume dans l’air
Inférieure
supérieure
1.4
7.8
1.1
6.7
1.4
8.0
1.3
7.0
6
37
1.9
48
b) Les explosions
Les produits explosifs sont des composés ou des mélanges thermodynamiquement
instables dont la décomposition ou la réactivité est déclenchée par un choc, une étincelle, ou de la
chaleur. L’explosion peut également être spontanée. La réaction est très rapide et produit une
onde de choc dont la vitesse varie de 5 m/s à 5000m/s. Le danger principal est la rupture des
récipients en verre car les débris violement projetés sont de redoutables projectiles.
Les catégories de produits explosifs :
•
•
•
•
Les mélanges gazeux : H2, acétylène, NO forment des mélanges explosifs avec l’air.
certains produits après réaction dégagent facilement H2 : métaux alcalin, LiAlH4, NaH,
NaBH4 dans les solvants protiques. O2 pur favorise les réactions d’oxydation, alors
prudence.
Les composés présentant des groupements réducteurs et oxydants : L’explosion est
alors due à une réaction d’oxydoréduction interne. Ex : nitrates organiques (nitrate
d’ammonium), ester nitriques de polyalcools (nitroglycérine), composés polynitro (acide
picrique, TNT..), nitrophénols et leurs sels métalliques.
Les composés possédant une liaison fragile : acétylénures de métaux lourds (argents
et cuivre sensibles aux chocs), hydroperoxyde et peroxydes (eau oxygénée concentrée),
peracides, haloamine et polyhaloamine (NCl3, NBr3), sels de diazonium, diazométhane,
azotures organiques ou inorganiques (sauf NaN3), chlorates, perchlorates….
les peroxydes dans les éthers : l’emploi d’éthers comme solvants et leur purification
présentent de nombreux dangers. Non seulement les éthers sont extrêmement volatils
mais en plus ils sont facilement oxydables par l’oxygène atmosphérique en
hydroperoxydes. Ces hydroperoxydes sont généralement instables et moins volatils que
les éthers correspondants. Ainsi, une distillation sans précaution d’un éther conduit à une
augmentation de la concentration en hydroperoxydes dans le ballon d’où des dangers
d’explosions très importants. pour éviter ce risque, la distillation doit être réalisée sur
hydrure de calcium ou de sodium (agent réducteur) ainsi qu’en présence de
benzophénone. Lorsque l’hydroperoxyde est totalement réduit, c’est la benzophénone qui
accepte un électron afin de former le radical anion Ph2C-. de couleur bleue-verte. La
distillation peut alors débuter et continuer tant que l’indicateur reste bleu-vert. Les
dangers liés à la formation d’hydroperoxydes existent aussi pour les composés de type :
RRCZH avec Z = groupement riche en électrons (ex : oxy (-O-), vinylène (-CH=CH-),
amine.
20
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
c) Conduite à tenir
-
•
•
•
La prévention des incendies repose sur des règles de bonne conduite : bonnes connaissances
des produits utilisés et formés, l’emploi de flamme vive doit être limité, les produits
inflammables utilisés en faibles quantités, de préférence sous hotte, à proximité
d’extincteur approprié et de sable. Les appareils électriques doivent être en bon état.
travailler dans une pièce bien aérée
éviter les blouses en synthétiques
ne pas fumer
•
•
•
•
•
lutter contre les incendies :
ne jamais travailler seul
pas de panique
alerter rapidement l’entourage
essayer de limiter l’étendue du foyer (ex : en fermant la hotte)
si le feu est important alerter les pompiers (18) et évacuer les locaux en tirant l’alerte.
-
Classification des feux : cette classification permet de connaitre les moyens de lutte contre les
feux d’après leur nature.
Classe A : ce sont les feux de solides (bois, caoutchouc, papier, laine, tissus).
l’eau en abondance permet une extinction rapide
Classe B : ce sont les feux d’hydrocarbures (diesel, huiles, graisses, essences).
L’eau est inefficace.
éteindre le feu par projection d’un composé inerte (gaz inerte, CO2…), ou par
étouffement (couvertures, poudres, sables, terre).
Classe C : ce sont les feux dûs aux appareils électriques.
si le courant est interrompu, l’eau est adaptée. Sinon, utiliser les procédures pour les
feux de classe B.
Classe D : ce sont les feux de métaux réactifs (sodium, potassium, lithium, zirconium,
magnésium…), à leurs alliages, hydrures et composés organométalliques.
Circonscrit par l’utilisation de poudres non réactives à base de sable, sels de
métaux alcalins et talc.
En aucun cas, l’eau, ni l’extinction au CO2 ou les poudres à base de carbonates ne
seront utilisés : ces derniers peuvent produire dans complexes de métaux carbonyles
très toxiques.
•
•
•
•
-
Si la victime est en feu : empêcher la victime de courir, la rouler ou la faire se rouler par terre
pour étouffer les flammes avec une couverture anti feu, une blouse en coton (attention
pas en synthétique !). Mettre la victime sous l’eau (extinction à eau pulvérisée, douche de
sécurité). Retirer ses vêtements le plus tôt possible sans enlever ceux qui adhérent à la
peau pendant l’arrosage sous la douche.
21
La Sécurité en Laboratoire de Chimie - ENS Cachan - Préparation à l’Agrégation de Physique 2012-2013
Sources
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
-
http://www.etiquetagelegal.com/dbimages/document/fichier/7/Reglement_1272_2008.pdf : Journal officiel de
l’union européenne : règlement CLP (texte réglementaire)
150 fiches pratiques – Sécurité des produits chimiques au laboratoire, 3eme édition
Dunod, 2011.
http://www.prc.cnrs-gif.fr/ : service de prévention des risques chimiques du CNRS
(vous pouvez trouver tous les renseignements sur la sécurité en laboratoire et l’utilisation
de produits)
http : //www.inrs.fr/ : Institut National de la Recherche et de la Sécurité (Il est chargé de
la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Vous pouvez
trouver toutes les fiches produits).
http://www.risque-chimique.fr/ : Des informations sur les produits chimiques,
incompatibilités, étiquetage, stockage ...
http://www.msds-europe.com/ : phrases H et P
Chimie organique expérimentale, Blanchard, Fosset, Guyot, Jullien, Palacin. Hermann
La chimie expérimentale, Chavanne, p11.
Utilisation des gants : Catalogue VWR, 2002.
Des laboratoires de chimie de plus en plus sûrs, L’actualité chimique, mai 2010, p26.
Un nouvel étiquetage des produits chimiques, BUP, décembre 2008, p1403.
Les nouvelles mentions de danger du règlement CLP, BUP, avril 2011, p447.
La maitrise du risque chimique, L’actualité chimique, août-septembre 2009.
Sites des fournisseurs (toutes les fiches MSDS des produits commerciaux):
http://www.merck-chemicals.com/
http://www.sigmaaldrich.com/
http://www.strem.com/
http://www.acros.be/
http://www.alfa.com/
….
22