N° 106 - Green News Techno

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N° 106 - Green News Techno
30 août 2013
N° 106
Stratégies & veille technologiques en environnement
Événement
Sommaire :
Événement
.......................
p. 1
> Innovation : se donner les moyens
de faire émerger des bons projets
Acteurs
. . . . . . . . . . . ...................
p. 2/4
> Développement industriel
• Les déchets faiblement radioactifs : nouvelle
source de croissance pour Europlasma
• Eté actif pour Sunpartner
• Conidia accentue son activité
« qualité de l'air intérieur »
> Start-up
• Biofongicides : nouvelle offre
en développement
> À suivre...
• Lancement de la plateforme IMPROVE
Tendances
...................
p. 5/6
> Recherche
• Projets ANR : L'énergie domine mais
renouveau sur des secteurs plus traditionnels
> Brevets
Technologies
..................
p. 7
> Analyse / Mesure
• Un test de détection rapide des phénols
• Toxicologie : nouvelles alternatives
aux tests sur animaux
D'ici deux semaines, Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030,
rendra son rapport à l'Etat. Mais déjà certaines
grandes lignes des priorités ont été dévoilées à
l'occasion du séminaire de rentrée du gouvernement qui s'est tenu en août sur le thème de
la France de 2025. On sait ainsi, sans grande
surprise il est vrai, que les thèmes du stockage
de l'énergie, du recyclage, de la chimie verte
ou encore des usines intelligentes et du dessalement de l'eau sont évoqués comme des
secteurs dans lesquels les innovations technologiques pourront permettre à la France de
reprendre une position de leader. Si les thématiques prioritaires semblent effectivement
assez évidentes, du moins dans le domaine environnemental et énergétique, tant elles confirment les tendances observées en matière de
compétence et d'innovation actuelles, l'enjeu
reste toujours de parvenir à accompagner
l'émergence de ces innovations le plus efficacement possible. D'où l'intérêt sans doute de
la révision totale des méthodes d'intervention
de l'Agence nationale de la Recherche. Le plan
d'action 2014 de l'Agence adopté cet été suit
une nouvelle logique, en reprenant les neuf
grands défis sociétaux identifiés dans l'agenda
stratégique France Europe 2020 (voir tableau
ci-dessous), mais contrairement aux années
précédentes ne va pas figer ou cloisonner ces
thématiques dans des programmes séparés.
La grande évolution de l'année à l'ANR est le
fait de lancer une nouvelle procédure de sélection basée sur une première étape d'appel
à projets générique. L'idée est de simplifier
l'accès au dispositif de l'ANR en récoltant dans
un premier temps des pré-propositions sous
un format synthétique, sans avoir à élaborer
directement de gros dossiers argumentés au
plan scientifique. Outre d'être moins lourde à
gérer pour les déposants, cette méthode évite
d'avoir à faire un choix entre plusieurs appels
à projets thématiques qui peuvent se recouper. On voit depuis plusieurs années que des
thématiques proches sont traitées dans divers
programmes, ce qui montre combien le choix
des programmes auxquels répondre est parfois un dilemme et réduit aussi la visibilité des
résultats (exemple cette année avec le thème
du recyclage, notamment des matériaux stratégiques, retenus dans les programmes matériaux, écotechnologies et chimie durable). On
vise donc à l'efficacité en ne décourageant pas
les chercheurs avec la constitution de plusieurs
gros dossiers. Enfin, pour l'Agence nationale de
recherche, c'est aussi un principe d'efficacité
qui est retenu en ne multipliant pas les gestions d'appels à projets.
Au -delà des aspects pratiques, le résultat scientifique devrait aussi être meilleur : absence de
redondance entre les programmes, visibilité
d'ensemble des tendances. Mais surtout la définition de grands enjeux laisse la porte ouverte
à l'émergence de projets qui ne seraient pas
entrés dans des thématiques trop restrictives,
ce qui est de fait un atout en matière d'innovation. L'opération devrait donc être gagnante
sur tous les fronts et permettre de travailler en
amont avec efficacité sur les secteurs identifiés
comme stratégiques, sans préjugés.
Les neuf défis sociétaux dans lesquels doivent s'inscrire les propositions
> Matériaux
• Nouvelle méthode de stockage solide
de l'hydrogène
• Substitut ignifugeant
À retenir
Innovation : se donner les moyens
de faire émerger des bons projets
. . . . . . . . . ......................
p. 8
• Gestion sobre des ressources et adaptation
au changement climatique
• Energie propre, sûre et efficace
• Renouveau industriel
• Santé et bien-être
• Sécurité alimentaire et défi démographique
• Mobilité et systèmes urbains durables
• Société de l'information et de la communication
• Sociétés innovantes, intégrantes et adaptatives
• Liberté et sécurité de l’Europe, de ses citoyens
et de ses résidents
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N°106
Acteurs
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Développement industriel
Les déchets faiblement radioactifs :
nouvelle source de croissance pour Europlasma
Au-delà du traitement de déchets spécifiques tels que les résidus de traitement de
fumées d'incinération (refidi et refiom) ou les
déchets amiantés, qui restent des marchés
de niche orientés majoritairement à l'export
lointain, Europlasma travaille activement à
une diversification de son activité mettant à
profit sa compétence dans la torche à plasma
dans des applications à fort potentiel industriel, notamment en Europe. C'est le cas avec
l'activité de production d'énergie avec CHO
Power (la torche y est utilisée pour purifier
les gaz produits), même si celle-ci connaît
quelques difficultés techniques de démarrage
sur le premier site de Morcenx (non liées à
la torche à plasma). Mais ce sera également
le cas sans doute avec la vitrification de
certains déchets radioactifs, et plus précisément les déchets faiblement radioactifs (dits
TFA) que produisent en grande quantité les
usines nucléaires (EPI, EPC, matériaux divers
faiblement contaminés etc.). Sur ce nouveau
marché, en préparation depuis plusieurs années, Europlasma a enregistré cet été une
première avancée. La PME d'Aquitaine a en
effet procédé sur son site de Morcenx, à deux
jours d'essais d'une unité de fusion-vitrification par torche à plasma destinée à être
implantée sur le site de la centrale nucléaire
de Kozloduy en Bulgarie. Les essais menés
l'ont été « à blanc », c'est-à-dire avec des
déchets non radioactifs mais représentatifs
de la structure des déchets auxquels la future
unité sera confrontée, et ceci afin de valider
l'ensemble des fonctions électromécaniques
du système. Ils ont donné toute satisfaction,
montrant la fiabilité de l'approche sur des
matériaux très hétérogènes. « D'une certaine
manière, les déchets que nous aurons à traiter ont une nature (en dehors de leur caractère faiblement radioactif) assez proche des
déchets que nous recevons pour le marché
de l'amiante », explique Jean-Philippe Cottel,
directeur commercial d'Europlasma. Forts de
ces résultats, les partenaires du projet bulgare, en l'occurrence un consortium piloté
par Iberdrola Ingenieria avec Belgoprocess
(Europlasma étant le sous-traitant pour le
cœur du traitement de vitrification), programment l'assemblage de cette unité sur
le site bulgare, où seront à nouveau menés
des essais « à blanc », puis des essais avec
des déchets faiblement radioactifs, avant une
mise en service réelle d'ici deux ans.
Cette annonce sur l'utilisation de la torche à
plasma pour traiter des déchets faiblement radioactifs solides semble certes précoce, mais
est très intéressante sur le plan industriel. Car
elle marque l'émergence d'un marché très
conséquent pour Europlasma, avec une solution technique de traitement performante et
économique. Même si les coûts attendus de
traitement restent à ce jour confidentiels, la
fusion et vitrification des déchets faiblement
radioactifs seraient compétitives avec les
solutions actuelles (essentiellement du stockage) pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la
solution de vitrification permet de diviser par
80 le volume des déchets traités (par nature
assez volumineux), tout en conservant les
charges radioactives concentrées dans le
vitrifiat. Par ailleurs, cette approche permet
de disposer d'une voie unique de traitement,
simplifiant la prise en charge des déchets,
quels qu'ils soient, EPI divers, morceaux de
ciments, ferrailles etc. Autre atout, cette foisci particulièrement lié à la technologie propriétaire de torche d'Europlasma, la méthode
revêt une grande souplesse opérationnelle,
selon la nature des déchets ou le débit à
traiter, avec une capacité à fonctionner de
10 % à 100 % de la puissance de la torche à
plasma en fonction des besoins et à absorber
les pics de production de déchets (à l'occasion des travaux lors de l'arrêt temporaire de
tranches par exemple).
C'est donc une technologie très pertinente
qu'Europlasma finalise avec ce premier projet dans le secteur nucléaire avec Iberdrola
et Belgoprocess, qui sera en outre facilement reproductible sur de nombreux sites
nucléaires. Jean-Philippe Cottel ne dévoile
pas à ce jour le potentiel de croissance, mais
qualifie le marché de « faramineux ».
Europlasma > www.europlasma.com
Eté actif pour Sunpartner
Pour ceux qui en doutaient encore, Sunpartner, spécialiste des surfaces photovoltaïques transparentes pour le marché de la
micro-énergie (téléphones mobiles, tablettes,
vitrages, autres surfaces etc.), s'affiche plus
que jamais comme l'une des pépites françaises du secteur de l'énergie renouvelable.
L'engouement pour cette jeune entreprise
créée en 2008 ne faiblit pas et s'illustre en
particulier par une forte dynamique financière
destinée à accompagner de nombreux développements. Cet été, SunPartners a ainsi bouclé un tour de table de 4 M€ engagé depuis
l'été dernier, en levant 2,1 M€ auprès d'un
panel assez large d'investisseurs (Crédit agricole, Compagnie photovoltaïque de l'Est, actionnaires historiques, investisseurs privés...).
Cela porte à 9,1 M€ les montants mobilisés
depuis trois ans (en 5 levées), financements
qui devraient être encore confortés dans les
prochains mois. SunPartners annonce en effet
une nouvelle augmentation de capital de
8 M€ dont 2 M€ d'ici fin 2013 et le reste au
printemps 2014.
Derrière ces chiffres ambitieux se positionne
une stratégie industrielle multi-sectorielle
qui commence à se concrétiser. La dernière
levée de fonds doit servir à Sunpartner à
financer l'industrialisation de sa technologie
Wysips Crystal (la couche photovoltaïque très
transparente pour les applications de type
téléphones ou tablettes). La ligne pilote est
installée à Rousset en France et doit fabriquer
sous peu les premières pré-séries pour une
production en volume au premier semestre
2014. A priori, la stratégie de Sunpartner n'est
pas de produire en propre les surfaces photovoltaïques mais de licencier ses partenaires.
Cela dit, comme l'a expliqué Ludovic Deblois,
co-fondateur de l'entreprise sur son site juste
avant l'été, cette ligne pilote est la démonstration de la réalité industrielle de la technologie Wysips et de sa capacité à être compétitive. Elle devrait donc faciliter la conclusion de
licences dans les prochains mois aux industriels des semi-conducteurs. Le marché est
d'ailleurs bien amorcé. Sunpartner conçoit en
effet actuellement des prototypes de smartphones équipés de sa technologie Wysips Cristal (dont alimentés en énergie par la lumière)
pour trois géants mondiaux de la téléphonie,
dont TCL Communication avec lequel la startup française vient de conclure un accord. Des
accords de licence sont attendus pour le premier semestre 2014 pour ces géants de la
téléphonie, tandis que Sunpartner envisage
deux autres accords dans les prochains mois.
A noter qu'en matière environnementale, ce
marché n'a rien d'anecdotique. Certes, on
parle de micro-énergie décentralisée, mais
le poids des charges d'appareils portables
(téléphones et tablettes) commence à peser
très fortement sur la facture énergétique. On
rappelle chez Sunpartner que l'équipement
de 15 % des 1,7 milliards de smartphones
produits chaque année, représente 100 MW
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N°106
Acteurs
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Développement industriel
Eté actif pour Sunpartner (suite page 2)
de capacité photovoltaïque. Sans compter
les autres applications (tablettes, montres,
étiquettes électroniques etc.).
La période estivale a été également l'occasion pour Sunpartner de consolider un autre
des marchés ciblés par ses technologies, en
particulier celui des vitrages, qui peuvent
mettre en œuvre la technologie Wysips Glass
(30 W / m2) permettant d'apporter l'énergie
nécessaire à de nouvelles fonctionnalités
du vitrage (fonctions auto-obscurcissantes,
détection de pluie, éclairage etc.) sans rac-
cordement à un réseau électrique et avec
une transparence optimale (entre 70 et 90 %
selon les besoins). Un accord majeur a été
signé avec le groupe Vision Systems qui développe des hublots pour l'aéronautique, dont
l'opacité est réglable par le passager. Avec la
technologie Sunpartner, Vision Systems peut
s'affranchir d'un raccordement aux batteries
des avions, donc limiter la ponction faite
sur les systèmes auxilliaires d'énergie mais
aussi simplifier la mise en place de ces nouveaux hublots, notamment en « retrofit ». Un
premier prototype est attendu dès la fin de
l'année, tandis que Sunpartner prévoit également un accord sur cette technologie avec un
leader international du secteur du bâtiment.
A noter pour finir que la troisième technologie Wysips, baptisée Wysips Cameleon, pour
le marché des panneaux d'affichage, devrait
faire l'objet d'annonces industrielles prochaines. Un démonstrateur a déjà été présenté en collaboration avec Prismaflex et pourrait
aboutir à une mise sur le marché début 2014.
Sunpartner > (0) 4 42 39 86 44
> www.sunpartnergroup.fr
Conidia accentue son activité « qualité de l'air intérieur »
En 2005, Conidia s'est créée sur ce qui pouvait apparaître une niche de marché : le
comptage et l'identification / caractérisation
des moisissures. En fait, très rapidement,
trois domaines se sont avérés porteurs et
demandeurs de moyens techniques et analytiques dans ce domaine : les actifs phytosanitaires (test d'efficacité), les matériaux
(comportement face aux attaques de moisissures) et l'air intérieur. Si l'ensemble des
activités progressent bien, la problématique
de l'air intérieur a pris une ampleur particulière ces dernières années, amenant Conidia
à identifier cette activité sous un nom de
marque « Conidair ». Les questions grandissantes sur les allergies et l'asthme amènent
en effet les responsables de locaux recevant
du public à s'intéresser à la pollution microbiologique de l'air et pas seulement aux polluants chimiques réglementés. Bien évidemment, les obligations de diagnostic sur l'air
intérieur sur certains établissements avant
janvier 2015 devraient de ce fait avoir une
répercussion directe sur l'activité de Conidia.
D'autant que la petite entreprise s'est dotée
des moyens de répondre aux attentes des
professionnels du diagnostic. Depuis deux
ans, elle commercialise un kit de mesure
de l'air intérieur, destiné à prélever dans
l'air les spores et autres microorganismes
présents, et à stocker l'échantillon dans
des conditions optimales pour son envoi
au laboratoire. Ces moyens simplifient donc
l'intégration dans les études de la dimension
microbiologique et notamment moisissures,
la spécialité de Conidia, au niveau de l'air (et
pas seulement comme cela est parfois proposé par prélèvement sur matériaux ou sur-
faces). Mieux, cette étude des moisissures
va être faite avec une valeur ajoutée qui
distingue la petite entreprise des quelques
laboratoires affichant des compétences dans
le domaine des moisissures aériennes. Conidia va non seulement effectuer un comptage
des spores mais va caractériser le genre de
la moisissure et aider à l'interprétation des
informations collectées. Selon la diversité
des genres de moisissures, ou au contraire
la concentration en un genre donné, on peut
en déduire l'existence ou non d'une source
particulière de contamination, et éventuellement même identifier des pistes de localisation (tel type de matériau par exemple).
C'est dans ce sens que Conidia est d'ailleurs
en train d'accentuer son activité. Cette TPE
innovante mène en particulier des travaux
sur de nouvelles méthodes d'analyse et caractérisation qui permettront un dénombrement plus précis, mais surtout une caractérisation non seulement du genre mais aussi
de l'espèce de moisissure. Cette approche
par biologie moléculaire (méthode d'amplification génétique) a pour objectif de pouvoir
répondre à la question de la présence ou non
d'une moisissure donnée dont on connaît par
exemple les risques sanitaires. Typiquement,
dans les milieux de santé, il s'agit de savoir détecter même à très faible présence,
le risque pour le patient d'être touché par
une moisissure donnée capable d'attaquer
les voies pulmonaires. On pourrait aussi
chercher plus spécifiquement des espèces
très allergisantes ou irritantes (et identifier
plus facilement les zones où elles peuvent
se nicher, compte tenu de leur affinité avec
certains matériaux), ou contrôler après un
traitement curatif d'une attaque de moisissure (comme la mérule sur le bois) l'absence
de spores résiduelles dans le bâtiment.
Cette approche est aujourd'hui en développement pour deux espèces de moisissures
chez Conidia et devrait s'élargir à d'autres
progressivement, en fonction des problématiques identifiées, voire concerner aussi
à terme les bactéries et les virus. Pour le
département Conidair, un des enjeux pour
faire aboutir cette offre (sans doute dans les
24 mois) est d'associer aux voies de biologie moléculaire, une méthode de prélèvement optimisée et adaptée, particulièrement
stable et précise. Des partenariats sont ainsi
envisagés pour finaliser cette nouvelle offre,
et construire des projets collaboratifs dans
les mois qui viennent.
A noter que parallèlement à l'activité Conidair de prélèvement (par kit ou lors d'audits
sur site) et d'analyse, l'activité matériau
concerne directement la problématique
qualité de l'air et connaît elle-aussi un bon
développement. Une tendance intéressante
est la montée en puissance des besoins de
caractérisation des matériaux biosourcés qui
sont de plus en plus utilisés dans le bâtiment. L'objectif est de pouvoir garantir que
ces matériaux, à priori plus susceptibles
d'héberger des sources de moisissures que
d'autres, ont été mis en œuvre de telle
manière à éliminer ce risque, et bien sûr de
tester ensuite, comme pour d'autres matériaux de construction leur résistance à des
attaques fongiques.
Conidia, dpt Conidair, Jean-Louis Baude
> 04 69 64 72 89
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Acteurs
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Start-up
Biofongicides : nouvelle offre en développement
La dernière fournée du concours national de
la création d'entreprises innovantes en juillet
a confirmé la montée en puissance des problématiques d'agriculture durable, et parmi
celles-ci, celle des phytosanitaires biosourcés.
Le concours a notamment mis en exergue un
nouveau projet de production de substances
naturelles phytosanitaires, baptisé Antofénol,
actuellement incubé en Languedoc Roussillon.
Ce projet d'entreprise (la création est envisagée au premier semestre 2014) se distingue
des approches déjà engagées sur le marché
à la fois par la cible de marché choisie et
par la stratégie de développement envisagée.
L'idée initiale de Fanny Rolet, ingénieur en
biotechnologies, est de répondre à un besoin
du secteur de la viticulture de tirer une valeur
ajoutée (et donc une ressource supplémentaire), des marcs de raisin. Ceux-ci, présents
par centaines de milliers de tonnes, ne sont
aujourd'hui valorisés qu'à hauteur de 3 %, et
constituent donc une ressource abondante,
d'autant plus intéressante que l'intérêt de
beaucoup de molécules des marcs de raisin
est déjà connu (phénols, anti-oxydants, etc.),
notamment en cosmétique, mais aussi pour
des actions phytosanitaires. Il existe d'ailleurs
déjà des développements pour des produits
phytosanitaires de plein champ tirés du marc
de raisin. L'idée de Fanny Rolet a ainsi été
d'imaginer une autre cible commerciale : la
conservation des produits agricoles post-récolte, pour éviter ou limiter les effets de flétrissement ou d'attaque de moisissures. « Sur
500 Mt de produits agricoles produits dans le
monde, 50 % sont gâchés : l'enjeu de réussir
à nourrir la planète dans le futur, avec moins
de terres agricoles et plus de population,
passe indéniablement par le développement
de nouveaux moyens de limiter ces pertes »,
explique en substance Fanny Rolet. Deuxième
point, l'objectif était de développer pour cela
une procédure d'éco-extraction, donc sans
autre solvant que l'eau. Et que pour le projet
ait une chance de réussir, il est impératif que
les produits formulés soient efficaces mais
aussi économiquement acceptables par les
agriculteurs, imposant donc d'identifier des
moyens industriels d'extraction pouvant fonctionner à grande échelle.
La première étape d'incubation d'Antofenol
est en train de démontrer la faisabilité du
concept. Fanny Rolet travaille sur un nombre
de cépages limité afin d'être en capacité
d'assurer une reproductibilité des productions,
une variation saisonnière d'une composition
d'un marc de raisin d'un cépage (quantité
et forme des molécules d'intérêt présentes)
pouvant être compensée par un autre. Le suivi des marcs en entrée de process peut être
assuré de façon rapide par une analyse fluorimétrique, technique développée par un laboratoire montpelliérain partenaire d'Antofénol.
Fanny Rolet s'appuie d'ailleurs aussi sur les
compétences de ce laboratoire pour définir
les formulations optimales sur quelques pathogènes cibles (4 moisissures cibles ont été
choisies pour démarrer l'activité). Des essais
pratiques ont ainsi été menés avec 4 cépages
et 5 méthodes d'éco-extraction, permettant
d'identifier la méthode d'eco-extraction la
plus adaptée aux besoins des formulations et
aux enjeux économiques. Et les formulations
ont été testées in vitro sur les moisissures
cibles. Les premiers résultats de laboratoire
enregistrés sur la base des marcs de raison de
la campagne viticole de l'an dernier ont été
très encourageants et doivent être confirmés
cet automne avec de nouveaux essais avec
les marcs de raisin de la saison 2013 (avec
la méthode d'éco-extraction sélectionnées).
Une nouvelle méthode
d'eco-extraction à haut rendement
« La preuve de concept sera donc définitivement faite cet automne », confirme Fanny
Rolet. Restera ensuite le long chemin vers
l'autorisation de mise sur le marché (AMM),
souvent rédhibitoire pour les start-up en dépit
des enjeux du marché (avec le plan écophyto
2018). Et c'est là que la stratégie d'Antofénol
est intéressante. La future entreprise entend
s'appuyer sur les compétences en éco-extraction qu'elle a développé pour lancer une
activité de service et générer la trésorerie
nécessaire à la poursuite des travaux sur ses
biofongicides. La technologie retenue est issue d'un autre secteur industriel mais est inédite dans le secteur de l'extraction végétale.
Un protocole a donc été mis au point par Antofénol pour l'utiliser dans cette application,
avec pour résultat non seulement une extraction des composés sous la forme souhaitée,
mais également des rendements très importants. « C'est la première machine d'éco-extraction pouvant assurer un traitement d'une
tonne / heure », note Fanny Rolet. Cette
capacité d'extraction, outre d'être à terme un
avantage pour obtenir des formulations biofongicides à des coûts compétitifs, peut donc
intéresser d'autres industriels pour lesquels
Antofenol se propose d'extraire certaines
molécules pour lesquelles la technologie a
fait ses preuves. D'ici quelques mois l'objectif
pour Antofénol sera donc de travailler à une
levée de fonds pour financer l'achat de cette
première machine à son partenaire et travailler en parallèle sur le montage de projets
collaboratifs de R&D (notamment européens)
sur son cœur d'activité. Sur un total de 600 à
800 k€ nécessaires, 300 000 € ont déjà été
réunis. Fanny Rolet entend ainsi par ce modèle d'activité, basé à la fois sur le projet de
développement et à terme de production de
biofongicides (avec une progressivité dans le
développement de la gamme) mais aussi de
service d'éco-extraction, garantir un développement harmonieux de son entreprise sur ce
secteur porteur de la chimie verte.
Antofenol > [email protected]
> 06.10.73.34.26
À suivre...
Lancement de la plateforme IMPROVE
Avec un peu de décalage par rapport au planning initial, la plateforme mutualisée d'innovation Improve (Institut mutualisé pour les
protéines végétales) a été créée sur Dury près
d'Amiens. Retenu en 2012 par les investissements d'avenir, cet institut a vocation à développer de nouvelles applications industrielles
des protéines végétales, en alimentation
humaine et animale, mais aussi pour les secteurs des matériaux biosourcés et de la chimie
(colles, résines, composites) ou encore de la
cosmétique. Ce domaine présente un enjeu
fort en Europe. Les cultures agricoles européennes qui représentent un gisement d'environ 28 Mt de protéines (blé, maïs, colza, pois,
féverole, lupin, luzerne, pomme de terre,…)
sont pour leur grande majorité faiblement
valorisées, alors que la consommation mondiale de protéines concentrées est en forte
augmentation et doit doubler dans les dix pro-
chaines années. Il est donc stratégique de développer ce domaine des protéines végétales
en alternative aux protéines animales dont
la production nécessite en moyenne huit fois
plus d'énergie fossile. La plateforme Improve
est portée par 4 grands industriels (Téréos,
Sofiprotéol, Siclaé et In Vivo) et s'appuie sur
les compétences de l'Université de Picardie
Jules Verne, le CVG (centre de valorisation des
glucides et produits naturels) et l'Inra.
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Tendances
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Recherche
Projets ANR : L'énergie domine
mais renouveau sur des secteurs plus traditionnels
La sélection des programmes ANR 2013 a été pour une bonne partie publiée cet été, comme c'est le cas
traditionnellement. On relève au travers d'une petite dizaine de programmes environ 75 projets directement
liés à des problématiques environnementales et énergétiques. Une sélection qui reflète la diversité des enjeux
environnementaux et met en exergue quelques retours thématiques révélateurs.
Comme c'est le cas depuis plusieurs années, les enjeux liés à la transition énergétique sont fortement présents dans les programmes de
l'Agence nationale de la recherche (ANR). Cette année ne déroge
pas à la règle mais la répartition entre les thèmes et le poids des
projets a tendance à évoluer. Ainsi, le sujet de la récupération d'énergie qui avait mobilisé une bonne poignée de projets l'an dernier est
quasiment absent de la sélection. Seuls deux projets du programme
Transports durables sont en liste complémentaire : Rénersol pour la
récupération de l'énergie dans les liaisons au sol et le bloc moteur et
le projet Cargreen sur un cycle de Rankine adapté à la récupération de
chaleur à l'échappement des automobiles. Autre thème ayant perdu
un peu d'influence, celui de la thermoélectricité pour lequel on ne
note qu'un dossier dans le cadre du programme Progelec : Mascoth,
sur des matériaux complexes pour applications thermoélectriques à
moyennes et hautes températures.
Stockage d'énergie, hydrogène et biomasse énergie :
des valeurs sûres
Deux domaines de l'énergie connaissent une bonne stabilité dans les
programmes ANR : les questions relatives au stockage de l'énergie dont
on connaît l'enjeu en matière de gestion intelligente des énergies intermittentes, et le secteur de l'hydrogène. En matière de stockage, c'est le
programme Progelec qui porte l'essentiel des projets. Deux d'entre eux
ont trait aux systèmes de batteries lithium : Copolibat 2 (lithium métal
polymère) et Newmaste (matériaux nanocomposites à base de silicium
pour les électrodes négatives de batteries Li-ion). On notera aussi deux
projets sur les batteries organiques : Icross sur le stockage organique
basé sur des carbones redox actifs améliorés et Volta sur une batterie
tout organique de 2 volts. Enfin, il faut évoquer les projets du programme
SEED sur le stockage thermique : SeleCo2 sur le stockage massif d'électricité par géodoublet thermique et CO2 caloporteur, ainsi que Steep et
Stock-en-socle sur le stockage thermique par diverses approches.
Le thème de l'hydrogène tire aussi son épingle du jeu en dépit de
l'absence de programme spécifique depuis deux ans. Tout d'abord
avec un projet lié aussi au stockage (projet colline sur des composites
pour le stockage d'hydrogène sous pression). Mais c'est surtout avec
le soutien du programme Bio-matières et énergies que cette thématique trouve sa place : deux dossiers sur le thème du biohydrogène
(Cyanhy et IngebioH2 en liste complémentaire) et le projet Caroucell
sur la nanostructuration des anode et cathode pour une biopile à combustible H2 / 02 (projet porté par Elisabeth Lojou du laboratoire IMM à
Marseille – cf. GNT n°82).
A noter que la biomasse-énergie est également assez présente cette année, avec une diversité de projets sur la méthanisation (Autoferm – méthanisation humide à la ferme), la bioingénierie pour les piles à combustible microbiennes (projet Bioelec) ou encore un projet couplant le sujet
des microalgues et celui du photovoltaïque avec le projet Purple Sun sur
le partage des photons entre panneaux PV et microalgues à vocation
énergétique. Deux autres dossiers sont à la frontière de la chimie verte
et de l'énergie tirée de la biomasse. Il s'agit de Catapult sur la catalyse
et pyrolyse pour un covalorisation de biohuiles en chimie et carburants
et Funlock sur des enzymes fongiques pour « déverrouiller l'hydrolyse »
de biomasse récalcitrante.
Renouveau pour le photovoltaïque
et la gestion du CO2
Annoncé avec l'édition 2012, l'engouement retrouvé pour les thématiques de la gestion du CO2 et du photovoltaïque de nouvelle génération se confirme dans les projets sélectionnés cette année par l'ANR.
Pour le CO2, la « reprise » en matière de projets de recherche se traduit dans le programme Seed à la fois par de nouvelles approches de
captage et de valorisation. Le projet Chesdens vise à rechercher (par
criblage haut débit) et définir de nouveaux adsorbants pour le captage
sélectif du CO2. Le projet C2B cible le captage par procédé membrane
(en postcombustion) avec une valorisation sous forme de bicarbonate
de sodium. On retrouve la valorisation du CO2 également dans un projet ambitieux (CHOCHCO) de chaîne de coélectrolyse de CO2 et d'eau,
et d'hydrogénation de CO en méthane (méthanation), ainsi que dans
le projet déjà cité SeleCo2 comme fluide caloporteur pour le stockage
d'électricité par géodoublet thermique. A noter encore un dossier sur
la question de stockage souterrain sur la simulation de l'impact des
gaz annexes sur la réactivité des roches réservoirs (Sigarrr).
Les projets photovoltaïques dans le programme Progelec, sont assez
diversifiés. Deux dossiers portent sur la structure des cellules, dont
Impetus, sur des multijonctions innovantes et Apocalypso sur l'application de cristaux photoniques et de procédés plasma au photovoltaïque. Deux autres projets s'orientent sur le photovoltaïque organique : projet Helios (PV organique grande surface) et Orion sur des
petites molécules solubles. On notera que la problématique de la
durabilité des systèmes est abordée également avec Memphis qui se
préoccupe du suivi de l'état de santé des composés à semi-conducteurs de puissance dans les onduleurs.
La chimie durable et les technologies propres
Outre l'énergie, les projets ANR 2013 couvrent traditionnellement
assez bien les secteurs de la chimie durable, notamment avec les
programmes « Matériaux et procédés pour des produits performants » et bien sûr « CD2I : chimie durable, industrie, innovation ».
On a vu aussi avec le programme bio-énergie que plusieurs dossiers
pouvaient relever de la chimie du végétal (enzymes fongiques pour
l'hydrolyse, co-valorisation de biohuile). A ceci, il faut ajouter cinq
projets impliquant des composés biosourcés : le projet Cyrrenas sur de
nouveaux synthons cyclocarbonates réactifs à température ambiante
et respectueux de l'environnement, la synthèse de matériaux marins
durables (EcoCorail), la coupure oxydante de diols biosourcés (Coupox), le développement de procédés chimiques éco-innovants pour
valoriser des biomasses issues des phytotechnologies (Phytochem)
ou encore de nouveaux procédés d'animation sélective pour la synthèse de monomères biosourcés. (Shapes). La chimie durable englobe
également des travaux importants dans la catalyse (nouveaux catalyseurs nanostructurés – projet Hysinano, catalyse Photoredox pour la
polymérisation) et deux projets dans le domaine des microréacteurs
(Projet Prumos et Sicmo sur un réacteur microondes miniaturisé).
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N°106
Tendances
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Recherche
Projets ANR : L'énergie domine
mais renouveau sur des secteurs plus traditionnels
Le retour en force de l'eau et du recyclage
L'évolution la plus évidente cette année dans la sélection de l'ANR est
cependant un retour en force des projets relatifs aux problématiques de
l'eau et des déchets, avec en toile de fond, la question de la meilleure
gestion des ressources. Dans le domaine des déchets, alors même que
lors d'un colloque Innov'Eco en avril, Philippe Freyssinet, directeur général
adjoint de l'Agence nationale de la recherche soulignait la difficulté à
faire émerger depuis quelques années des dossiers sur le recyclage alors
que les attentes étaient là, on ne peut que se réjouir du rebond constaté
cette année. Ainsi l'enjeu de la disponibilité des matériaux stratégiques
est clairement pris en compte. Exemple tout d'abord avec le projet Silexe
(programme CD2i) prévoyant la mise en œuvre de liquides ioniques pour
le recyclage de métaux stratégiques par procédé d'extraction / électrodéposition. Deux autres projets sont aussi prévus par le programme « Matériaux et procédés » (volet transnational) : le projet EcoMetals sur des procédés hydrométallurgiques innovants et éco-efficaces pour la récupération
des métaux stratégiques et rares sur ressources primaires et secondaires
et en liste complémentaire, le projet Recval-Hpm sur la récupération
d'aimants permanents usagés dans les DEEE, un angle de projet qu'on
retrouve aussi avec Extrade (soutenu par le programme Ecotechnologies)
sur l'extraction de terres rares d'aimants permanents dans les DEEE. Si on
ajoute à ces dossiers très pointus un projet de recyclage de composites,
autre ressource aujourd'hui difficilement valorisée (projet Searrch), le projet Improvmure sur la valorisation des enrobés et deux projets orientés
sur la gestion de ressources matériaux (projet Agrega sur les granulats et
Ingecost Dma sur l'ingénierie écologique appliquée à la gestion intégrée
(suite page5)
de stériles miniers riches en arsenic), il n'y plus de doute sur la priorité
faite à l'optimisation des ressources.
On retrouve d'ailleurs cette même préoccupation des ressources dans le
domaine de l'eau qui cette année totalise six des dix projets EcoTechnologies. La problématique du traitement est abordée principalement par trois
projets. Celectron vise à coupler électro-oxydation et nanofiltration pour
traiter les effluents, CHWWEPS a pour objectif la valorisation des carbohydrates des déchets et effluents aqueux pour la production de polysaccharides d'intérêt commercial (dans le même esprit que la valorisation de la
ressource déchet) et Cophotofe porte sur le couplage de photocatalyseurs
supportés avec une action d'oxydation par les ferrates.
A ces dossiers traitement s'ajoutent les besoins analytiques et métrologiques, notamment pour suivre le bon état écologique des eaux :
AquaDNA vise ainsi à développer de nouvelles technologies ADN pour
estimer la biodiversité des invertébrés aquatiques et OSS-Cyano porte sur
le développement d'un capteur optique et d'un système drone pour la
surveillance spatiale des cyanobactéries.
Pour finir, on peut souligner l'intérêt du projet Ecotar qui vise à développer un traitement de surface anti-légionnelles des parois de circuits de
refroidissement des tours aéroréfrigérantes par des biomolécules technofonctionnelles. Ce projet est ainsi à la frontière du domaine de l'eau et de
l'air, secteur de l'air qui n'est pas couvert cette année par les projets ANR
à l'exception de ce projet et du projet Bioterra qui d'une certaine manière
intéresse aussi indirectement les problématiques d'air intérieur. Ce projet
retenu par le programme Villes et Bâtiments durables concerne la maîtrise
de la prolifération microbienne dans des produits biosourcés du bâtiment.
Brevets
Air
Procédé de caractérisation d'un
piège à NOx, dispositif et banc
d'essai associé
n° 2986825 – Renault SAS rep. par
Casalonga & Josse – 16 août 2013
Dépollution d'un moteur diesel
n° 2986830 – Renault SAS
16 août 2013
Procédé et installation de préparation d'un substrat de méthanisation
n° 2987050 – Methaneo rep. par
cabinet Lavoix – 23 août 2013
Procédé d'alimentation d'un four
d'incinération et / ou de chauffage
n° 2987103 – Rudolf Kawohl rep. par
cabinet Herrburger – 23 août 2013
Énergie
dièdre, de telle manière qu'on valorise
dans les régions d'altitude un ensoleillement et un rayonnement élevés mais en
éliminant les inconvénients et les aléas
de l'enneigement qui y fait obstacle.
Dispositif et récupération et de
conversion d'énergie thermique
en énergie électrique
n° 2986908 – CEA et ST Microelectronics rep. par Brevalex – 16 août 2013
Procédé de gestion d'un dispositif
de réduction d'oxydes d'azote
n° 2987073 – Peugeot Citroën Automobiles SA – 23 août 2013
Dispositif récupérateur de chaleur
pour bâtiment d'élevage
n° 2986859 – Lead Le Roy Concept
rep. par cabinet Patrice Vidon
16 août 2013
Electrode supportée transparente
pour OLED
n° 2986909 – St Gobain Glass France
16 août 2013
Déchets
Dispositif de type air / air
Procédé de tri de déchets en matières plastiques contenant des
fibres naturelles
n° 2986719 – Renault SAS rep. par
cabinet Coralis – 16 août 2013
Installation thermique et procédé
assurant un conditionnement thermique d'un local et une production
d'eau sanitaire
n°2986860 – CEA, et Atlantic Climatisation & Ventilation rep. par Novaimo
16 août 2013
Procédé de détermination d'un
vieillissement d'un système de
stockage d'énergie
n° 2987135 – Peugeot Citroën Automobiles – 23 août 2013Matériaux
Le brevet couvre l'opération de tri de
déchets contenant des fibres naturelles et
un procédé de recyclage associé.
Bac de collecte de déchets comportant des amortisseurs de vibration
n° 2786787 – PlasticOmnium rep. par
cabinet L'hermet La Bigne et Remy
16 août 2013
Installation photovoltaïque adaptée à l'altitude
n° 2986862 – Radiosa rep. par cabinet Hautier – 16 août 2013
Le dispositif qui comprend une pluralité
de panneaux photovoltaïques déposés en
Procédé de commande de la
charge d'un moyen de stockage
d'énergie électrique
n° 2987143 – IFP Energies nouvelles
23 août 2013Matériaux
Procédé de réalisation d'une microbatterie
n° 2987173 – ST Microelectronics rep.
par cabinet Beaumont – 23 août 2013
Matériaux
Procédé de fonctionnalisation de
nano-objets de carbone, composition comprenant ces nano-objets
dans un solvant organique et utilisations
n° 2986716 – CEA rep. par Brevatex
16 août 2013
Application à l'élaboration de composites
pour le secteur photovoltaïque, celui de
la détection (capteurs, biocapteurs), de la
photocatalyse par exemple.
Chimie verte
Résines époxydes biosourcées à
réactivité améliorée
n° 2987049 – Université Montpellier
2 Sciences et Techniques rep. par
cabinet Pontet Allano & associés
23 août 2013
Ces résines comprennent le produit de
réaction d'un ou de plusieurs dérivés
lipidiques, époxydés, biosourcés, avec au
moins un agent de réticulation et un coréactif de type dérivé glycidyl éthers de
polyols biosourcés.
Produit de nettoyage à base d'esters obtenu par chimie verte
n° 2987053 – Inventec Performance
Chemicals rep. par Gevers France
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N°106
Technologies
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Analyse / Mesure
Un test de détection rapide des phénols
Le centre de recherche technique de Finlande,
le VTT, vient d'annoncer avoir réussi à mettre
au point un test de détection très rapide de
la présence de phénols dans les eaux. Il s'agit
d'une méthode chimique très simple, sous
forme d'un simple bâtonnet, qui va changer
de couleur (passant du blanc ou rouge) en
quelques minutes en présence de phénols.
Il n'existe pas à ce jour de méthode rapide
pour détecter ces substances qui sont pourtant problématiques à la fois du fait de leur
caractère toxique (certains phénols tels que
les chlorophénols sont cancérigènes et affectent les fonctions rénales et hépatiques)
et parce que les traitements sont complexes
pour les éliminer (caractère non biodégradable des phénols). En outre, leur présence
devient courante du fait de leur usage dans
de nombreuses applications : dans les industries de la chimie, du plastique et caoutchouc,
du bois, du textile ou du cuir. Un suivi facilité de ce composé devrait donc être utile,
non seulement pour les industriels souhaitant contrôler rapidement l'efficacité de leurs
procédés d'abattement, mais aussi pour tous
les organismes de contrôle. Cela dit, le VTT
n'envisage un transfert commercial de ce développement que d'ici deux à trois ans. Cette
période devrait notamment servir à abaisser
le seuil de sensibilité du dispositif, aujourd'hui
d'environ 0,1 mg / l.
VTT, Liisa Hakola > [email protected]
Toxicologie : nouvelles alternatives aux tests sur animaux
L'enjeu de la limitation des tests de toxicité
des substances sur animaux alimente une dynamique d'innovation partout dans le monde,
comme le montrent encore deux informations
parues cet été en France et au Japon. En
Bretagne, la société Eurosafe, société de recherche sous contrat spécialisée dans les tests
de sécurité des produits cosmétiques, a ainsi
conçu un nouveau test de sensibilité cutanée
destiné à remplacer à terme le test LLNA,
désormais interdit (car il utilisait des souris).
Ce nouveau test est réalisé in vitro sur des lignées cellulaires de leucémie monocytaire humaine. Le composé chimique à tester est mis
en contact avec des cellules marquées, afin de
détecter une éventuelle réaction immunitaire
(analysée en cytométrie de flux, en comparaison avec un lot de cellules témoin). Cette
méthode est en cours de validation auprès de
l'ECVAM (le laboratoire européen de référence
sur les tests alternatifs aux animaux).
Autre annonce relevée cet été, qui émane
cette fois-ci du Japon : une équipe de l'institut
national des sociétés agrobiologiques d'Ibaraki
(affrc) a annoncé le développement de tissus
de cornée artificiels permettant de mener
des tests de toxicité de produits cosmétiques,
comparables à ceux menés sur des yeux de
lapin. Le tissu de 0,05 mm (conjuguant des
cellules épithéliales de cornée humaine cultivée pour cela et un feuillet de collagène) est
mis en contact direct avec les substances.
On compte alors au bout de quelques minutes
le nombre de cellules détruites au sein du
tissu cornéen. Ce tissu a été testé comparativement aux méthodes d'évaluation de toxicité
pour 30 substances. La nouvelle méthode a
donné des résultats cohérents avec les valeurs
connues de toxicité pour 27 d'entre elles. La
méthode demande maintenant à être consolidée mais les premiers résultats sont très encourageants et pourraient intéresser à terme,
non seulement le secteur cosmétique, mais
aussi celui de la pharmacie.
Ecosafe, Dominique de Javel
> 02 99 23 63 56.
AFFRC > [email protected]
Matériaux
Nouvelle méthode de stockage solide de l'hydrogène
Une équipe israélienne du Technion a récemment présenté dans le Journal of Physical
Chemistry une nouvelle méthode potentielle
de stockage d'hydrogène dans un matériau
solide. Le principe de base a été d'utiliser du
nitrite de magnésium et de l'hydrogéner. Mais
l'originalité de l'approche vient de la méthode
d'hydrogénation qui permet de s'affranchir
des difficultés naturelles d'hydrogénation du
nitrure de magnésium.
Pour obtenir le nitrure de magnésium, il n'y
a pas d'obstacle majeur puisqu'il s'agit d'une
opération de calcination de magnésium métallique (en présence d'azote pour éviter la
production d'oxyde de magnésium). Ensuite
tout se complique car normalement, l'incor-
poration d'hydrogène dans le nitrure ne peut
se faire que difficilement avec des pressions
très élevées, supérieures à 4 000 bars, dont
totalement prohibitives au plan énergétique
pour une application de stockage d'un vecteur
énergétique. L'intérêt des travaux israliens est
justement d'avoir réussi à contourner cette difficulté en utilisant un moulin à billes (avec de
très lourdes billes de métal – en tungstène)
et limiter la pression entre 40 et 80 bars. Ce
tambour à billes permet de broyer le matériau
solide de telle manière que l'écrasement des
matériaux et le mouvement créent sur les surfaces des matériaux des pressions très élevées,
suffisante pour permettre l'hydrogénation, un
peu comme si les billes écrasaient l'hydrogène
dans la poudre. Ce procédé d'hydrogénation
par mécano-chimie a permis de transformer
12 % du nitrure en hydrure de magnésium,
à l'occasion d'un cycle de 200 heures de
moulinage. Les chercheurs pensent cependant qu'il est possible d'améliorer ce résultat
par des pressions plus élevées et un temps
opérationnel plus long. Quant à la restitution
de l'hydrogène, elle peut se faire assez facilement par simple moulinage à température
atmosphérique. Ces travaux restent cependant
très amont et ne permettent pas d'envisager à
court terme des applications concrètes.
Substitut ignifugeant
teurs de flammes actuels (polyphosphates ou
bromés), notamment dans les mousses. Il s'agit
de liaisons organiques contenant du phosphore,
appelées phosphoramidates. Mélangés à de la
mousse de polyuréthane, ces produits n'ont
non seulement en rien modifié ou gêné la
formation de la mousse, mais les tests standardisés d'inflammabilité ont montré qu'ils
protégeaient même mieux que les substances
actuelles (notamment les polyphospates).
Les laboratoires suisses Empa ont annoncé
qu'une de leur équipe, en collaboration avec la
société FoamPartner avait synthétisé des nouveaux produits ignifugeants non toxiques, pouvant de substituer favorablement aux retarda-
Technion, Prof. Gideon Grader
> [email protected]
Empa > [email protected]
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N°106
À retenir
Partenariats
Rhodia (groupe Solvay) a annoncé mi-août un
accord avec la société GranBio, société de
biotechnologie brésilienne. Le partenariat porte
sur la production de bio n-butanol, à partir de
paille et de bagasse de canne à sucre. L'objectif
est de construire au Brésil une première usine
dont la mise en service est prévue en 2015.
Pour rappel, le n-butanol est largement utilisé
dans l'industrie des peintures et des solvants,
dans la production d'acrylate et méthacrylates,
secteur dans lequel Solvay a des positions mondiales très fortes.
Fin juillet, Alstom et Soitec ont signé un accord
de coopération en vue de répondre aux besoins du marché des centrales solaires photovoltaïques à concentration. Cette association
fait suite à l'appel d'offres publié en France par
la CRE en mars dernier, l'idée étant de proposer
une offre clés en main compétitive sur ce marché, associant les compétences de Soitec sur la
technologie CPV et celles d'Alstom en matière
d'installation de centrales énergétiques.
Recherche
Le projet WE@EU (Water efficiency in European
Urban Areas) sur la gestion efficace de l'eau en
zones urbaines, a été lancé officiellement cet
été à Saragosse en présence des 5 régions partenaires dont la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur,
représentée par le cluster Ea éco-entreprises.
Ce projet de 2 M€ sur 36 mois vise à développer
des actions pour sensibiliser les administrations à
la question de la gestion de l'eau et les aider à
orienter les financements de projets innovants,
en particulier ceux impliquant conjointement des
PME, des universités et des collectivités.
Ea Eco-entreprises > 04 42 97 10 15
Réglementation
Douze nouveaux produits chimiques ont été
ajoutés à la liste des 33 substances prioritaires dans le domaine de l'eau. La directive
qui entérine cette décision est parue cet été et
doit être transposer par les Etats membres pour
septembre 2015. Le texte comprend aussi des
normes plus sévères pour sept des 33 premières substances dont des retardateurs de
flamme, des HAP, le plomb et ses composés etc.
Enfin, la Commission va travailler sur l'établisse-
© Green News Techno
ment d'une liste de surveillance de certains
polluants émergents pour septembre 2014 : dix
substances dont trois premiers composés pharmaceutiques sont visés (dont le diclofénac très
souvent cité).
Start-up
Les incubateurs parisiens ont accueillis deux
nouvelles start-up cet été. L'incubateur Cleantech a ainsi intégré Airinov et eZ-nergy a rejoint
Paris Région Innovation Nord Express. Airinov
est spécialisée en télédétection par drone pour
l'agriculture et l'agronomie, le savoir-faire issu
de l'Inra permettant de traduire des données
spectrales brutes en indicateurs agronomiques
exploitables. Ez-nergy est pour sa part un fournisseur de services opérationnels pour les marchés
de l'énergie.
La société Apinov (marque Apilab), bureau
d'étude spécialisé dans la biosurveillance par
l'abeille, a finalisé cet été une levée de fonds
de 250 000 €, notamment par le biais de Poitou-Charentes Innovation (PCI). L'un des objectifs
à court terme de l'entreprise est de développer
son activité commerciale par la mise en place
d'un réseau de distributeurs, notamment pour
les prestations de diagnostic et biosurveillance
Apidiag et Apialerte et le renforcement de nouveaux services (dont la mesure de la biodiversité des abeilles). La stratégie est également de
poursuivre la R&D et le développement de nouvelles prestations. Un outil industriel exploitant
notamment un récent brevet devrait être finalisé
prochainement.
Greenpriz, société qui développe des outils pratiques (prises intelligentes, modules pour tableau
électriques) pour le suivi, la gestion et l'optimisation de la consommation électrique,
vient de mobiliser 200 000 € pour son développement (dont 50 000 € de la région PACA
sous forme de prêt). Le lancement des produits
se fera en octobre lors du Showcase d'INgram
Micro, un grossiste IT, dont le relai français,
Lighting LED & Energy, vient de référencer
l'ensemble de la gamme GreenPriz pour en
assurer la distribution.
Finances
Glennmont Partners, un grand gestionnaire
de fonds (société dérivée de BNP Paribas Clean
Energy Partners) qui investit exclusivement
dans des infrastructures énergétiques propres
en Europe, a annoncé début août le lancement
de sa deuxième série d'investissements
dans les projets d'énergie propre. Il a confirmé
l'engagement initial de 200 M€ obtenus de
nouveaux investisseurs et des investisseurs
de son premier fonds. La durée de ce fonds
est de 10 ans avec un montant global visé de
450 M€.
Nominations
Viessmann France / Lionel Scaloni a rejoint
cet été la société Viessmann en qualité de
responsable du développement des nouvelles
technologies et des comptes clés.
Verteego / Suite à la récente fusion-absorption
de Bossa Verde par Verteego, Olivier Baboulet, auparavant directeur technique de Bossa
Verde, a rejoint Verteego au poste de directeur
scientifique.
Concours
L'appel à candidatures du prix Entreprises &
Environnement 2013 organisé par le ministère
de l'écologie avec l'Ademe est lancé. Cette nouvelle édition intègre pour la première fois une
catégorie « économie circulaire ». Cinq catégories sont donc prévues : Ecoproduit, Innovation dans les technologies, économie circulaire,
management et initiatives pour le développement durable et biodiversité et entreprises.
Remise des prix à Pollutec.
Date limite de candidature : 20 septembre.
> www.developpement-durable.gouv.fr/
prixentreprisesenvironnement
Agenda
« Exposition aux mélanges de substances
chimiques : quels défis pour la recherche et
l'évaluation des risques ? »
Colloque international organisé par l'Anses avec
ses homologues allemand et danois.
10 et 11 décembre 2013 – Paris
> www.anses.fr (rubrique événements)
Co-Clicquot Éditions
Siège social et rédaction : 5, clos fleuri - 76 113 Sahurs,
RCS Rouen 524709011
Rédactrice en chef :
Cécile Clicquot de Mentque, tél. : 02 35 32 65 39
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