N° 106 - Green News Techno
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30 août 2013 N° 106 Stratégies & veille technologiques en environnement Événement Sommaire : Événement ....................... p. 1 > Innovation : se donner les moyens de faire émerger des bons projets Acteurs . . . . . . . . . . . ................... p. 2/4 > Développement industriel • Les déchets faiblement radioactifs : nouvelle source de croissance pour Europlasma • Eté actif pour Sunpartner • Conidia accentue son activité « qualité de l'air intérieur » > Start-up • Biofongicides : nouvelle offre en développement > À suivre... • Lancement de la plateforme IMPROVE Tendances ................... p. 5/6 > Recherche • Projets ANR : L'énergie domine mais renouveau sur des secteurs plus traditionnels > Brevets Technologies .................. p. 7 > Analyse / Mesure • Un test de détection rapide des phénols • Toxicologie : nouvelles alternatives aux tests sur animaux D'ici deux semaines, Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030, rendra son rapport à l'Etat. Mais déjà certaines grandes lignes des priorités ont été dévoilées à l'occasion du séminaire de rentrée du gouvernement qui s'est tenu en août sur le thème de la France de 2025. On sait ainsi, sans grande surprise il est vrai, que les thèmes du stockage de l'énergie, du recyclage, de la chimie verte ou encore des usines intelligentes et du dessalement de l'eau sont évoqués comme des secteurs dans lesquels les innovations technologiques pourront permettre à la France de reprendre une position de leader. Si les thématiques prioritaires semblent effectivement assez évidentes, du moins dans le domaine environnemental et énergétique, tant elles confirment les tendances observées en matière de compétence et d'innovation actuelles, l'enjeu reste toujours de parvenir à accompagner l'émergence de ces innovations le plus efficacement possible. D'où l'intérêt sans doute de la révision totale des méthodes d'intervention de l'Agence nationale de la Recherche. Le plan d'action 2014 de l'Agence adopté cet été suit une nouvelle logique, en reprenant les neuf grands défis sociétaux identifiés dans l'agenda stratégique France Europe 2020 (voir tableau ci-dessous), mais contrairement aux années précédentes ne va pas figer ou cloisonner ces thématiques dans des programmes séparés. La grande évolution de l'année à l'ANR est le fait de lancer une nouvelle procédure de sélection basée sur une première étape d'appel à projets générique. L'idée est de simplifier l'accès au dispositif de l'ANR en récoltant dans un premier temps des pré-propositions sous un format synthétique, sans avoir à élaborer directement de gros dossiers argumentés au plan scientifique. Outre d'être moins lourde à gérer pour les déposants, cette méthode évite d'avoir à faire un choix entre plusieurs appels à projets thématiques qui peuvent se recouper. On voit depuis plusieurs années que des thématiques proches sont traitées dans divers programmes, ce qui montre combien le choix des programmes auxquels répondre est parfois un dilemme et réduit aussi la visibilité des résultats (exemple cette année avec le thème du recyclage, notamment des matériaux stratégiques, retenus dans les programmes matériaux, écotechnologies et chimie durable). On vise donc à l'efficacité en ne décourageant pas les chercheurs avec la constitution de plusieurs gros dossiers. Enfin, pour l'Agence nationale de recherche, c'est aussi un principe d'efficacité qui est retenu en ne multipliant pas les gestions d'appels à projets. Au -delà des aspects pratiques, le résultat scientifique devrait aussi être meilleur : absence de redondance entre les programmes, visibilité d'ensemble des tendances. Mais surtout la définition de grands enjeux laisse la porte ouverte à l'émergence de projets qui ne seraient pas entrés dans des thématiques trop restrictives, ce qui est de fait un atout en matière d'innovation. L'opération devrait donc être gagnante sur tous les fronts et permettre de travailler en amont avec efficacité sur les secteurs identifiés comme stratégiques, sans préjugés. Les neuf défis sociétaux dans lesquels doivent s'inscrire les propositions > Matériaux • Nouvelle méthode de stockage solide de l'hydrogène • Substitut ignifugeant À retenir Innovation : se donner les moyens de faire émerger des bons projets . . . . . . . . . ...................... p. 8 • Gestion sobre des ressources et adaptation au changement climatique • Energie propre, sûre et efficace • Renouveau industriel • Santé et bien-être • Sécurité alimentaire et défi démographique • Mobilité et systèmes urbains durables • Société de l'information et de la communication • Sociétés innovantes, intégrantes et adaptatives • Liberté et sécurité de l’Europe, de ses citoyens et de ses résidents 1 30 août 2013 N°106 Acteurs © Green News Techno Développement industriel Les déchets faiblement radioactifs : nouvelle source de croissance pour Europlasma Au-delà du traitement de déchets spécifiques tels que les résidus de traitement de fumées d'incinération (refidi et refiom) ou les déchets amiantés, qui restent des marchés de niche orientés majoritairement à l'export lointain, Europlasma travaille activement à une diversification de son activité mettant à profit sa compétence dans la torche à plasma dans des applications à fort potentiel industriel, notamment en Europe. C'est le cas avec l'activité de production d'énergie avec CHO Power (la torche y est utilisée pour purifier les gaz produits), même si celle-ci connaît quelques difficultés techniques de démarrage sur le premier site de Morcenx (non liées à la torche à plasma). Mais ce sera également le cas sans doute avec la vitrification de certains déchets radioactifs, et plus précisément les déchets faiblement radioactifs (dits TFA) que produisent en grande quantité les usines nucléaires (EPI, EPC, matériaux divers faiblement contaminés etc.). Sur ce nouveau marché, en préparation depuis plusieurs années, Europlasma a enregistré cet été une première avancée. La PME d'Aquitaine a en effet procédé sur son site de Morcenx, à deux jours d'essais d'une unité de fusion-vitrification par torche à plasma destinée à être implantée sur le site de la centrale nucléaire de Kozloduy en Bulgarie. Les essais menés l'ont été « à blanc », c'est-à-dire avec des déchets non radioactifs mais représentatifs de la structure des déchets auxquels la future unité sera confrontée, et ceci afin de valider l'ensemble des fonctions électromécaniques du système. Ils ont donné toute satisfaction, montrant la fiabilité de l'approche sur des matériaux très hétérogènes. « D'une certaine manière, les déchets que nous aurons à traiter ont une nature (en dehors de leur caractère faiblement radioactif) assez proche des déchets que nous recevons pour le marché de l'amiante », explique Jean-Philippe Cottel, directeur commercial d'Europlasma. Forts de ces résultats, les partenaires du projet bulgare, en l'occurrence un consortium piloté par Iberdrola Ingenieria avec Belgoprocess (Europlasma étant le sous-traitant pour le cœur du traitement de vitrification), programment l'assemblage de cette unité sur le site bulgare, où seront à nouveau menés des essais « à blanc », puis des essais avec des déchets faiblement radioactifs, avant une mise en service réelle d'ici deux ans. Cette annonce sur l'utilisation de la torche à plasma pour traiter des déchets faiblement radioactifs solides semble certes précoce, mais est très intéressante sur le plan industriel. Car elle marque l'émergence d'un marché très conséquent pour Europlasma, avec une solution technique de traitement performante et économique. Même si les coûts attendus de traitement restent à ce jour confidentiels, la fusion et vitrification des déchets faiblement radioactifs seraient compétitives avec les solutions actuelles (essentiellement du stockage) pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la solution de vitrification permet de diviser par 80 le volume des déchets traités (par nature assez volumineux), tout en conservant les charges radioactives concentrées dans le vitrifiat. Par ailleurs, cette approche permet de disposer d'une voie unique de traitement, simplifiant la prise en charge des déchets, quels qu'ils soient, EPI divers, morceaux de ciments, ferrailles etc. Autre atout, cette foisci particulièrement lié à la technologie propriétaire de torche d'Europlasma, la méthode revêt une grande souplesse opérationnelle, selon la nature des déchets ou le débit à traiter, avec une capacité à fonctionner de 10 % à 100 % de la puissance de la torche à plasma en fonction des besoins et à absorber les pics de production de déchets (à l'occasion des travaux lors de l'arrêt temporaire de tranches par exemple). C'est donc une technologie très pertinente qu'Europlasma finalise avec ce premier projet dans le secteur nucléaire avec Iberdrola et Belgoprocess, qui sera en outre facilement reproductible sur de nombreux sites nucléaires. Jean-Philippe Cottel ne dévoile pas à ce jour le potentiel de croissance, mais qualifie le marché de « faramineux ». Europlasma > www.europlasma.com Eté actif pour Sunpartner Pour ceux qui en doutaient encore, Sunpartner, spécialiste des surfaces photovoltaïques transparentes pour le marché de la micro-énergie (téléphones mobiles, tablettes, vitrages, autres surfaces etc.), s'affiche plus que jamais comme l'une des pépites françaises du secteur de l'énergie renouvelable. L'engouement pour cette jeune entreprise créée en 2008 ne faiblit pas et s'illustre en particulier par une forte dynamique financière destinée à accompagner de nombreux développements. Cet été, SunPartners a ainsi bouclé un tour de table de 4 M€ engagé depuis l'été dernier, en levant 2,1 M€ auprès d'un panel assez large d'investisseurs (Crédit agricole, Compagnie photovoltaïque de l'Est, actionnaires historiques, investisseurs privés...). Cela porte à 9,1 M€ les montants mobilisés depuis trois ans (en 5 levées), financements qui devraient être encore confortés dans les prochains mois. SunPartners annonce en effet une nouvelle augmentation de capital de 8 M€ dont 2 M€ d'ici fin 2013 et le reste au printemps 2014. Derrière ces chiffres ambitieux se positionne une stratégie industrielle multi-sectorielle qui commence à se concrétiser. La dernière levée de fonds doit servir à Sunpartner à financer l'industrialisation de sa technologie Wysips Crystal (la couche photovoltaïque très transparente pour les applications de type téléphones ou tablettes). La ligne pilote est installée à Rousset en France et doit fabriquer sous peu les premières pré-séries pour une production en volume au premier semestre 2014. A priori, la stratégie de Sunpartner n'est pas de produire en propre les surfaces photovoltaïques mais de licencier ses partenaires. Cela dit, comme l'a expliqué Ludovic Deblois, co-fondateur de l'entreprise sur son site juste avant l'été, cette ligne pilote est la démonstration de la réalité industrielle de la technologie Wysips et de sa capacité à être compétitive. Elle devrait donc faciliter la conclusion de licences dans les prochains mois aux industriels des semi-conducteurs. Le marché est d'ailleurs bien amorcé. Sunpartner conçoit en effet actuellement des prototypes de smartphones équipés de sa technologie Wysips Cristal (dont alimentés en énergie par la lumière) pour trois géants mondiaux de la téléphonie, dont TCL Communication avec lequel la startup française vient de conclure un accord. Des accords de licence sont attendus pour le premier semestre 2014 pour ces géants de la téléphonie, tandis que Sunpartner envisage deux autres accords dans les prochains mois. A noter qu'en matière environnementale, ce marché n'a rien d'anecdotique. Certes, on parle de micro-énergie décentralisée, mais le poids des charges d'appareils portables (téléphones et tablettes) commence à peser très fortement sur la facture énergétique. On rappelle chez Sunpartner que l'équipement de 15 % des 1,7 milliards de smartphones produits chaque année, représente 100 MW 2 30 août 2013 N°106 Acteurs © Green News Techno Développement industriel Eté actif pour Sunpartner (suite page 2) de capacité photovoltaïque. Sans compter les autres applications (tablettes, montres, étiquettes électroniques etc.). La période estivale a été également l'occasion pour Sunpartner de consolider un autre des marchés ciblés par ses technologies, en particulier celui des vitrages, qui peuvent mettre en œuvre la technologie Wysips Glass (30 W / m2) permettant d'apporter l'énergie nécessaire à de nouvelles fonctionnalités du vitrage (fonctions auto-obscurcissantes, détection de pluie, éclairage etc.) sans rac- cordement à un réseau électrique et avec une transparence optimale (entre 70 et 90 % selon les besoins). Un accord majeur a été signé avec le groupe Vision Systems qui développe des hublots pour l'aéronautique, dont l'opacité est réglable par le passager. Avec la technologie Sunpartner, Vision Systems peut s'affranchir d'un raccordement aux batteries des avions, donc limiter la ponction faite sur les systèmes auxilliaires d'énergie mais aussi simplifier la mise en place de ces nouveaux hublots, notamment en « retrofit ». Un premier prototype est attendu dès la fin de l'année, tandis que Sunpartner prévoit également un accord sur cette technologie avec un leader international du secteur du bâtiment. A noter pour finir que la troisième technologie Wysips, baptisée Wysips Cameleon, pour le marché des panneaux d'affichage, devrait faire l'objet d'annonces industrielles prochaines. Un démonstrateur a déjà été présenté en collaboration avec Prismaflex et pourrait aboutir à une mise sur le marché début 2014. Sunpartner > (0) 4 42 39 86 44 > www.sunpartnergroup.fr Conidia accentue son activité « qualité de l'air intérieur » En 2005, Conidia s'est créée sur ce qui pouvait apparaître une niche de marché : le comptage et l'identification / caractérisation des moisissures. En fait, très rapidement, trois domaines se sont avérés porteurs et demandeurs de moyens techniques et analytiques dans ce domaine : les actifs phytosanitaires (test d'efficacité), les matériaux (comportement face aux attaques de moisissures) et l'air intérieur. Si l'ensemble des activités progressent bien, la problématique de l'air intérieur a pris une ampleur particulière ces dernières années, amenant Conidia à identifier cette activité sous un nom de marque « Conidair ». Les questions grandissantes sur les allergies et l'asthme amènent en effet les responsables de locaux recevant du public à s'intéresser à la pollution microbiologique de l'air et pas seulement aux polluants chimiques réglementés. Bien évidemment, les obligations de diagnostic sur l'air intérieur sur certains établissements avant janvier 2015 devraient de ce fait avoir une répercussion directe sur l'activité de Conidia. D'autant que la petite entreprise s'est dotée des moyens de répondre aux attentes des professionnels du diagnostic. Depuis deux ans, elle commercialise un kit de mesure de l'air intérieur, destiné à prélever dans l'air les spores et autres microorganismes présents, et à stocker l'échantillon dans des conditions optimales pour son envoi au laboratoire. Ces moyens simplifient donc l'intégration dans les études de la dimension microbiologique et notamment moisissures, la spécialité de Conidia, au niveau de l'air (et pas seulement comme cela est parfois proposé par prélèvement sur matériaux ou sur- faces). Mieux, cette étude des moisissures va être faite avec une valeur ajoutée qui distingue la petite entreprise des quelques laboratoires affichant des compétences dans le domaine des moisissures aériennes. Conidia va non seulement effectuer un comptage des spores mais va caractériser le genre de la moisissure et aider à l'interprétation des informations collectées. Selon la diversité des genres de moisissures, ou au contraire la concentration en un genre donné, on peut en déduire l'existence ou non d'une source particulière de contamination, et éventuellement même identifier des pistes de localisation (tel type de matériau par exemple). C'est dans ce sens que Conidia est d'ailleurs en train d'accentuer son activité. Cette TPE innovante mène en particulier des travaux sur de nouvelles méthodes d'analyse et caractérisation qui permettront un dénombrement plus précis, mais surtout une caractérisation non seulement du genre mais aussi de l'espèce de moisissure. Cette approche par biologie moléculaire (méthode d'amplification génétique) a pour objectif de pouvoir répondre à la question de la présence ou non d'une moisissure donnée dont on connaît par exemple les risques sanitaires. Typiquement, dans les milieux de santé, il s'agit de savoir détecter même à très faible présence, le risque pour le patient d'être touché par une moisissure donnée capable d'attaquer les voies pulmonaires. On pourrait aussi chercher plus spécifiquement des espèces très allergisantes ou irritantes (et identifier plus facilement les zones où elles peuvent se nicher, compte tenu de leur affinité avec certains matériaux), ou contrôler après un traitement curatif d'une attaque de moisissure (comme la mérule sur le bois) l'absence de spores résiduelles dans le bâtiment. Cette approche est aujourd'hui en développement pour deux espèces de moisissures chez Conidia et devrait s'élargir à d'autres progressivement, en fonction des problématiques identifiées, voire concerner aussi à terme les bactéries et les virus. Pour le département Conidair, un des enjeux pour faire aboutir cette offre (sans doute dans les 24 mois) est d'associer aux voies de biologie moléculaire, une méthode de prélèvement optimisée et adaptée, particulièrement stable et précise. Des partenariats sont ainsi envisagés pour finaliser cette nouvelle offre, et construire des projets collaboratifs dans les mois qui viennent. A noter que parallèlement à l'activité Conidair de prélèvement (par kit ou lors d'audits sur site) et d'analyse, l'activité matériau concerne directement la problématique qualité de l'air et connaît elle-aussi un bon développement. Une tendance intéressante est la montée en puissance des besoins de caractérisation des matériaux biosourcés qui sont de plus en plus utilisés dans le bâtiment. L'objectif est de pouvoir garantir que ces matériaux, à priori plus susceptibles d'héberger des sources de moisissures que d'autres, ont été mis en œuvre de telle manière à éliminer ce risque, et bien sûr de tester ensuite, comme pour d'autres matériaux de construction leur résistance à des attaques fongiques. Conidia, dpt Conidair, Jean-Louis Baude > 04 69 64 72 89 3 30 août 2013 N°106 Acteurs © Green News Techno Start-up Biofongicides : nouvelle offre en développement La dernière fournée du concours national de la création d'entreprises innovantes en juillet a confirmé la montée en puissance des problématiques d'agriculture durable, et parmi celles-ci, celle des phytosanitaires biosourcés. Le concours a notamment mis en exergue un nouveau projet de production de substances naturelles phytosanitaires, baptisé Antofénol, actuellement incubé en Languedoc Roussillon. Ce projet d'entreprise (la création est envisagée au premier semestre 2014) se distingue des approches déjà engagées sur le marché à la fois par la cible de marché choisie et par la stratégie de développement envisagée. L'idée initiale de Fanny Rolet, ingénieur en biotechnologies, est de répondre à un besoin du secteur de la viticulture de tirer une valeur ajoutée (et donc une ressource supplémentaire), des marcs de raisin. Ceux-ci, présents par centaines de milliers de tonnes, ne sont aujourd'hui valorisés qu'à hauteur de 3 %, et constituent donc une ressource abondante, d'autant plus intéressante que l'intérêt de beaucoup de molécules des marcs de raisin est déjà connu (phénols, anti-oxydants, etc.), notamment en cosmétique, mais aussi pour des actions phytosanitaires. Il existe d'ailleurs déjà des développements pour des produits phytosanitaires de plein champ tirés du marc de raisin. L'idée de Fanny Rolet a ainsi été d'imaginer une autre cible commerciale : la conservation des produits agricoles post-récolte, pour éviter ou limiter les effets de flétrissement ou d'attaque de moisissures. « Sur 500 Mt de produits agricoles produits dans le monde, 50 % sont gâchés : l'enjeu de réussir à nourrir la planète dans le futur, avec moins de terres agricoles et plus de population, passe indéniablement par le développement de nouveaux moyens de limiter ces pertes », explique en substance Fanny Rolet. Deuxième point, l'objectif était de développer pour cela une procédure d'éco-extraction, donc sans autre solvant que l'eau. Et que pour le projet ait une chance de réussir, il est impératif que les produits formulés soient efficaces mais aussi économiquement acceptables par les agriculteurs, imposant donc d'identifier des moyens industriels d'extraction pouvant fonctionner à grande échelle. La première étape d'incubation d'Antofenol est en train de démontrer la faisabilité du concept. Fanny Rolet travaille sur un nombre de cépages limité afin d'être en capacité d'assurer une reproductibilité des productions, une variation saisonnière d'une composition d'un marc de raisin d'un cépage (quantité et forme des molécules d'intérêt présentes) pouvant être compensée par un autre. Le suivi des marcs en entrée de process peut être assuré de façon rapide par une analyse fluorimétrique, technique développée par un laboratoire montpelliérain partenaire d'Antofénol. Fanny Rolet s'appuie d'ailleurs aussi sur les compétences de ce laboratoire pour définir les formulations optimales sur quelques pathogènes cibles (4 moisissures cibles ont été choisies pour démarrer l'activité). Des essais pratiques ont ainsi été menés avec 4 cépages et 5 méthodes d'éco-extraction, permettant d'identifier la méthode d'eco-extraction la plus adaptée aux besoins des formulations et aux enjeux économiques. Et les formulations ont été testées in vitro sur les moisissures cibles. Les premiers résultats de laboratoire enregistrés sur la base des marcs de raison de la campagne viticole de l'an dernier ont été très encourageants et doivent être confirmés cet automne avec de nouveaux essais avec les marcs de raisin de la saison 2013 (avec la méthode d'éco-extraction sélectionnées). Une nouvelle méthode d'eco-extraction à haut rendement « La preuve de concept sera donc définitivement faite cet automne », confirme Fanny Rolet. Restera ensuite le long chemin vers l'autorisation de mise sur le marché (AMM), souvent rédhibitoire pour les start-up en dépit des enjeux du marché (avec le plan écophyto 2018). Et c'est là que la stratégie d'Antofénol est intéressante. La future entreprise entend s'appuyer sur les compétences en éco-extraction qu'elle a développé pour lancer une activité de service et générer la trésorerie nécessaire à la poursuite des travaux sur ses biofongicides. La technologie retenue est issue d'un autre secteur industriel mais est inédite dans le secteur de l'extraction végétale. Un protocole a donc été mis au point par Antofénol pour l'utiliser dans cette application, avec pour résultat non seulement une extraction des composés sous la forme souhaitée, mais également des rendements très importants. « C'est la première machine d'éco-extraction pouvant assurer un traitement d'une tonne / heure », note Fanny Rolet. Cette capacité d'extraction, outre d'être à terme un avantage pour obtenir des formulations biofongicides à des coûts compétitifs, peut donc intéresser d'autres industriels pour lesquels Antofenol se propose d'extraire certaines molécules pour lesquelles la technologie a fait ses preuves. D'ici quelques mois l'objectif pour Antofénol sera donc de travailler à une levée de fonds pour financer l'achat de cette première machine à son partenaire et travailler en parallèle sur le montage de projets collaboratifs de R&D (notamment européens) sur son cœur d'activité. Sur un total de 600 à 800 k€ nécessaires, 300 000 € ont déjà été réunis. Fanny Rolet entend ainsi par ce modèle d'activité, basé à la fois sur le projet de développement et à terme de production de biofongicides (avec une progressivité dans le développement de la gamme) mais aussi de service d'éco-extraction, garantir un développement harmonieux de son entreprise sur ce secteur porteur de la chimie verte. Antofenol > [email protected] > 06.10.73.34.26 À suivre... Lancement de la plateforme IMPROVE Avec un peu de décalage par rapport au planning initial, la plateforme mutualisée d'innovation Improve (Institut mutualisé pour les protéines végétales) a été créée sur Dury près d'Amiens. Retenu en 2012 par les investissements d'avenir, cet institut a vocation à développer de nouvelles applications industrielles des protéines végétales, en alimentation humaine et animale, mais aussi pour les secteurs des matériaux biosourcés et de la chimie (colles, résines, composites) ou encore de la cosmétique. Ce domaine présente un enjeu fort en Europe. Les cultures agricoles européennes qui représentent un gisement d'environ 28 Mt de protéines (blé, maïs, colza, pois, féverole, lupin, luzerne, pomme de terre,…) sont pour leur grande majorité faiblement valorisées, alors que la consommation mondiale de protéines concentrées est en forte augmentation et doit doubler dans les dix pro- chaines années. Il est donc stratégique de développer ce domaine des protéines végétales en alternative aux protéines animales dont la production nécessite en moyenne huit fois plus d'énergie fossile. La plateforme Improve est portée par 4 grands industriels (Téréos, Sofiprotéol, Siclaé et In Vivo) et s'appuie sur les compétences de l'Université de Picardie Jules Verne, le CVG (centre de valorisation des glucides et produits naturels) et l'Inra. 4 30 août 2013 N°106 Tendances © Green News Techno Recherche Projets ANR : L'énergie domine mais renouveau sur des secteurs plus traditionnels La sélection des programmes ANR 2013 a été pour une bonne partie publiée cet été, comme c'est le cas traditionnellement. On relève au travers d'une petite dizaine de programmes environ 75 projets directement liés à des problématiques environnementales et énergétiques. Une sélection qui reflète la diversité des enjeux environnementaux et met en exergue quelques retours thématiques révélateurs. Comme c'est le cas depuis plusieurs années, les enjeux liés à la transition énergétique sont fortement présents dans les programmes de l'Agence nationale de la recherche (ANR). Cette année ne déroge pas à la règle mais la répartition entre les thèmes et le poids des projets a tendance à évoluer. Ainsi, le sujet de la récupération d'énergie qui avait mobilisé une bonne poignée de projets l'an dernier est quasiment absent de la sélection. Seuls deux projets du programme Transports durables sont en liste complémentaire : Rénersol pour la récupération de l'énergie dans les liaisons au sol et le bloc moteur et le projet Cargreen sur un cycle de Rankine adapté à la récupération de chaleur à l'échappement des automobiles. Autre thème ayant perdu un peu d'influence, celui de la thermoélectricité pour lequel on ne note qu'un dossier dans le cadre du programme Progelec : Mascoth, sur des matériaux complexes pour applications thermoélectriques à moyennes et hautes températures. Stockage d'énergie, hydrogène et biomasse énergie : des valeurs sûres Deux domaines de l'énergie connaissent une bonne stabilité dans les programmes ANR : les questions relatives au stockage de l'énergie dont on connaît l'enjeu en matière de gestion intelligente des énergies intermittentes, et le secteur de l'hydrogène. En matière de stockage, c'est le programme Progelec qui porte l'essentiel des projets. Deux d'entre eux ont trait aux systèmes de batteries lithium : Copolibat 2 (lithium métal polymère) et Newmaste (matériaux nanocomposites à base de silicium pour les électrodes négatives de batteries Li-ion). On notera aussi deux projets sur les batteries organiques : Icross sur le stockage organique basé sur des carbones redox actifs améliorés et Volta sur une batterie tout organique de 2 volts. Enfin, il faut évoquer les projets du programme SEED sur le stockage thermique : SeleCo2 sur le stockage massif d'électricité par géodoublet thermique et CO2 caloporteur, ainsi que Steep et Stock-en-socle sur le stockage thermique par diverses approches. Le thème de l'hydrogène tire aussi son épingle du jeu en dépit de l'absence de programme spécifique depuis deux ans. Tout d'abord avec un projet lié aussi au stockage (projet colline sur des composites pour le stockage d'hydrogène sous pression). Mais c'est surtout avec le soutien du programme Bio-matières et énergies que cette thématique trouve sa place : deux dossiers sur le thème du biohydrogène (Cyanhy et IngebioH2 en liste complémentaire) et le projet Caroucell sur la nanostructuration des anode et cathode pour une biopile à combustible H2 / 02 (projet porté par Elisabeth Lojou du laboratoire IMM à Marseille – cf. GNT n°82). A noter que la biomasse-énergie est également assez présente cette année, avec une diversité de projets sur la méthanisation (Autoferm – méthanisation humide à la ferme), la bioingénierie pour les piles à combustible microbiennes (projet Bioelec) ou encore un projet couplant le sujet des microalgues et celui du photovoltaïque avec le projet Purple Sun sur le partage des photons entre panneaux PV et microalgues à vocation énergétique. Deux autres dossiers sont à la frontière de la chimie verte et de l'énergie tirée de la biomasse. Il s'agit de Catapult sur la catalyse et pyrolyse pour un covalorisation de biohuiles en chimie et carburants et Funlock sur des enzymes fongiques pour « déverrouiller l'hydrolyse » de biomasse récalcitrante. Renouveau pour le photovoltaïque et la gestion du CO2 Annoncé avec l'édition 2012, l'engouement retrouvé pour les thématiques de la gestion du CO2 et du photovoltaïque de nouvelle génération se confirme dans les projets sélectionnés cette année par l'ANR. Pour le CO2, la « reprise » en matière de projets de recherche se traduit dans le programme Seed à la fois par de nouvelles approches de captage et de valorisation. Le projet Chesdens vise à rechercher (par criblage haut débit) et définir de nouveaux adsorbants pour le captage sélectif du CO2. Le projet C2B cible le captage par procédé membrane (en postcombustion) avec une valorisation sous forme de bicarbonate de sodium. On retrouve la valorisation du CO2 également dans un projet ambitieux (CHOCHCO) de chaîne de coélectrolyse de CO2 et d'eau, et d'hydrogénation de CO en méthane (méthanation), ainsi que dans le projet déjà cité SeleCo2 comme fluide caloporteur pour le stockage d'électricité par géodoublet thermique. A noter encore un dossier sur la question de stockage souterrain sur la simulation de l'impact des gaz annexes sur la réactivité des roches réservoirs (Sigarrr). Les projets photovoltaïques dans le programme Progelec, sont assez diversifiés. Deux dossiers portent sur la structure des cellules, dont Impetus, sur des multijonctions innovantes et Apocalypso sur l'application de cristaux photoniques et de procédés plasma au photovoltaïque. Deux autres projets s'orientent sur le photovoltaïque organique : projet Helios (PV organique grande surface) et Orion sur des petites molécules solubles. On notera que la problématique de la durabilité des systèmes est abordée également avec Memphis qui se préoccupe du suivi de l'état de santé des composés à semi-conducteurs de puissance dans les onduleurs. La chimie durable et les technologies propres Outre l'énergie, les projets ANR 2013 couvrent traditionnellement assez bien les secteurs de la chimie durable, notamment avec les programmes « Matériaux et procédés pour des produits performants » et bien sûr « CD2I : chimie durable, industrie, innovation ». On a vu aussi avec le programme bio-énergie que plusieurs dossiers pouvaient relever de la chimie du végétal (enzymes fongiques pour l'hydrolyse, co-valorisation de biohuile). A ceci, il faut ajouter cinq projets impliquant des composés biosourcés : le projet Cyrrenas sur de nouveaux synthons cyclocarbonates réactifs à température ambiante et respectueux de l'environnement, la synthèse de matériaux marins durables (EcoCorail), la coupure oxydante de diols biosourcés (Coupox), le développement de procédés chimiques éco-innovants pour valoriser des biomasses issues des phytotechnologies (Phytochem) ou encore de nouveaux procédés d'animation sélective pour la synthèse de monomères biosourcés. (Shapes). La chimie durable englobe également des travaux importants dans la catalyse (nouveaux catalyseurs nanostructurés – projet Hysinano, catalyse Photoredox pour la polymérisation) et deux projets dans le domaine des microréacteurs (Projet Prumos et Sicmo sur un réacteur microondes miniaturisé). 5 30 août 2013 N°106 Tendances © Green News Techno Recherche Projets ANR : L'énergie domine mais renouveau sur des secteurs plus traditionnels Le retour en force de l'eau et du recyclage L'évolution la plus évidente cette année dans la sélection de l'ANR est cependant un retour en force des projets relatifs aux problématiques de l'eau et des déchets, avec en toile de fond, la question de la meilleure gestion des ressources. Dans le domaine des déchets, alors même que lors d'un colloque Innov'Eco en avril, Philippe Freyssinet, directeur général adjoint de l'Agence nationale de la recherche soulignait la difficulté à faire émerger depuis quelques années des dossiers sur le recyclage alors que les attentes étaient là, on ne peut que se réjouir du rebond constaté cette année. Ainsi l'enjeu de la disponibilité des matériaux stratégiques est clairement pris en compte. Exemple tout d'abord avec le projet Silexe (programme CD2i) prévoyant la mise en œuvre de liquides ioniques pour le recyclage de métaux stratégiques par procédé d'extraction / électrodéposition. Deux autres projets sont aussi prévus par le programme « Matériaux et procédés » (volet transnational) : le projet EcoMetals sur des procédés hydrométallurgiques innovants et éco-efficaces pour la récupération des métaux stratégiques et rares sur ressources primaires et secondaires et en liste complémentaire, le projet Recval-Hpm sur la récupération d'aimants permanents usagés dans les DEEE, un angle de projet qu'on retrouve aussi avec Extrade (soutenu par le programme Ecotechnologies) sur l'extraction de terres rares d'aimants permanents dans les DEEE. Si on ajoute à ces dossiers très pointus un projet de recyclage de composites, autre ressource aujourd'hui difficilement valorisée (projet Searrch), le projet Improvmure sur la valorisation des enrobés et deux projets orientés sur la gestion de ressources matériaux (projet Agrega sur les granulats et Ingecost Dma sur l'ingénierie écologique appliquée à la gestion intégrée (suite page5) de stériles miniers riches en arsenic), il n'y plus de doute sur la priorité faite à l'optimisation des ressources. On retrouve d'ailleurs cette même préoccupation des ressources dans le domaine de l'eau qui cette année totalise six des dix projets EcoTechnologies. La problématique du traitement est abordée principalement par trois projets. Celectron vise à coupler électro-oxydation et nanofiltration pour traiter les effluents, CHWWEPS a pour objectif la valorisation des carbohydrates des déchets et effluents aqueux pour la production de polysaccharides d'intérêt commercial (dans le même esprit que la valorisation de la ressource déchet) et Cophotofe porte sur le couplage de photocatalyseurs supportés avec une action d'oxydation par les ferrates. A ces dossiers traitement s'ajoutent les besoins analytiques et métrologiques, notamment pour suivre le bon état écologique des eaux : AquaDNA vise ainsi à développer de nouvelles technologies ADN pour estimer la biodiversité des invertébrés aquatiques et OSS-Cyano porte sur le développement d'un capteur optique et d'un système drone pour la surveillance spatiale des cyanobactéries. Pour finir, on peut souligner l'intérêt du projet Ecotar qui vise à développer un traitement de surface anti-légionnelles des parois de circuits de refroidissement des tours aéroréfrigérantes par des biomolécules technofonctionnelles. Ce projet est ainsi à la frontière du domaine de l'eau et de l'air, secteur de l'air qui n'est pas couvert cette année par les projets ANR à l'exception de ce projet et du projet Bioterra qui d'une certaine manière intéresse aussi indirectement les problématiques d'air intérieur. Ce projet retenu par le programme Villes et Bâtiments durables concerne la maîtrise de la prolifération microbienne dans des produits biosourcés du bâtiment. Brevets Air Procédé de caractérisation d'un piège à NOx, dispositif et banc d'essai associé n° 2986825 – Renault SAS rep. par Casalonga & Josse – 16 août 2013 Dépollution d'un moteur diesel n° 2986830 – Renault SAS 16 août 2013 Procédé et installation de préparation d'un substrat de méthanisation n° 2987050 – Methaneo rep. par cabinet Lavoix – 23 août 2013 Procédé d'alimentation d'un four d'incinération et / ou de chauffage n° 2987103 – Rudolf Kawohl rep. par cabinet Herrburger – 23 août 2013 Énergie dièdre, de telle manière qu'on valorise dans les régions d'altitude un ensoleillement et un rayonnement élevés mais en éliminant les inconvénients et les aléas de l'enneigement qui y fait obstacle. Dispositif et récupération et de conversion d'énergie thermique en énergie électrique n° 2986908 – CEA et ST Microelectronics rep. par Brevalex – 16 août 2013 Procédé de gestion d'un dispositif de réduction d'oxydes d'azote n° 2987073 – Peugeot Citroën Automobiles SA – 23 août 2013 Dispositif récupérateur de chaleur pour bâtiment d'élevage n° 2986859 – Lead Le Roy Concept rep. par cabinet Patrice Vidon 16 août 2013 Electrode supportée transparente pour OLED n° 2986909 – St Gobain Glass France 16 août 2013 Déchets Dispositif de type air / air Procédé de tri de déchets en matières plastiques contenant des fibres naturelles n° 2986719 – Renault SAS rep. par cabinet Coralis – 16 août 2013 Installation thermique et procédé assurant un conditionnement thermique d'un local et une production d'eau sanitaire n°2986860 – CEA, et Atlantic Climatisation & Ventilation rep. par Novaimo 16 août 2013 Procédé de détermination d'un vieillissement d'un système de stockage d'énergie n° 2987135 – Peugeot Citroën Automobiles – 23 août 2013Matériaux Le brevet couvre l'opération de tri de déchets contenant des fibres naturelles et un procédé de recyclage associé. Bac de collecte de déchets comportant des amortisseurs de vibration n° 2786787 – PlasticOmnium rep. par cabinet L'hermet La Bigne et Remy 16 août 2013 Installation photovoltaïque adaptée à l'altitude n° 2986862 – Radiosa rep. par cabinet Hautier – 16 août 2013 Le dispositif qui comprend une pluralité de panneaux photovoltaïques déposés en Procédé de commande de la charge d'un moyen de stockage d'énergie électrique n° 2987143 – IFP Energies nouvelles 23 août 2013Matériaux Procédé de réalisation d'une microbatterie n° 2987173 – ST Microelectronics rep. par cabinet Beaumont – 23 août 2013 Matériaux Procédé de fonctionnalisation de nano-objets de carbone, composition comprenant ces nano-objets dans un solvant organique et utilisations n° 2986716 – CEA rep. par Brevatex 16 août 2013 Application à l'élaboration de composites pour le secteur photovoltaïque, celui de la détection (capteurs, biocapteurs), de la photocatalyse par exemple. Chimie verte Résines époxydes biosourcées à réactivité améliorée n° 2987049 – Université Montpellier 2 Sciences et Techniques rep. par cabinet Pontet Allano & associés 23 août 2013 Ces résines comprennent le produit de réaction d'un ou de plusieurs dérivés lipidiques, époxydés, biosourcés, avec au moins un agent de réticulation et un coréactif de type dérivé glycidyl éthers de polyols biosourcés. Produit de nettoyage à base d'esters obtenu par chimie verte n° 2987053 – Inventec Performance Chemicals rep. par Gevers France 23 août 2013 6 30 août 2013 N°106 Technologies © Green News Techno Analyse / Mesure Un test de détection rapide des phénols Le centre de recherche technique de Finlande, le VTT, vient d'annoncer avoir réussi à mettre au point un test de détection très rapide de la présence de phénols dans les eaux. Il s'agit d'une méthode chimique très simple, sous forme d'un simple bâtonnet, qui va changer de couleur (passant du blanc ou rouge) en quelques minutes en présence de phénols. Il n'existe pas à ce jour de méthode rapide pour détecter ces substances qui sont pourtant problématiques à la fois du fait de leur caractère toxique (certains phénols tels que les chlorophénols sont cancérigènes et affectent les fonctions rénales et hépatiques) et parce que les traitements sont complexes pour les éliminer (caractère non biodégradable des phénols). En outre, leur présence devient courante du fait de leur usage dans de nombreuses applications : dans les industries de la chimie, du plastique et caoutchouc, du bois, du textile ou du cuir. Un suivi facilité de ce composé devrait donc être utile, non seulement pour les industriels souhaitant contrôler rapidement l'efficacité de leurs procédés d'abattement, mais aussi pour tous les organismes de contrôle. Cela dit, le VTT n'envisage un transfert commercial de ce développement que d'ici deux à trois ans. Cette période devrait notamment servir à abaisser le seuil de sensibilité du dispositif, aujourd'hui d'environ 0,1 mg / l. VTT, Liisa Hakola > [email protected] Toxicologie : nouvelles alternatives aux tests sur animaux L'enjeu de la limitation des tests de toxicité des substances sur animaux alimente une dynamique d'innovation partout dans le monde, comme le montrent encore deux informations parues cet été en France et au Japon. En Bretagne, la société Eurosafe, société de recherche sous contrat spécialisée dans les tests de sécurité des produits cosmétiques, a ainsi conçu un nouveau test de sensibilité cutanée destiné à remplacer à terme le test LLNA, désormais interdit (car il utilisait des souris). Ce nouveau test est réalisé in vitro sur des lignées cellulaires de leucémie monocytaire humaine. Le composé chimique à tester est mis en contact avec des cellules marquées, afin de détecter une éventuelle réaction immunitaire (analysée en cytométrie de flux, en comparaison avec un lot de cellules témoin). Cette méthode est en cours de validation auprès de l'ECVAM (le laboratoire européen de référence sur les tests alternatifs aux animaux). Autre annonce relevée cet été, qui émane cette fois-ci du Japon : une équipe de l'institut national des sociétés agrobiologiques d'Ibaraki (affrc) a annoncé le développement de tissus de cornée artificiels permettant de mener des tests de toxicité de produits cosmétiques, comparables à ceux menés sur des yeux de lapin. Le tissu de 0,05 mm (conjuguant des cellules épithéliales de cornée humaine cultivée pour cela et un feuillet de collagène) est mis en contact direct avec les substances. On compte alors au bout de quelques minutes le nombre de cellules détruites au sein du tissu cornéen. Ce tissu a été testé comparativement aux méthodes d'évaluation de toxicité pour 30 substances. La nouvelle méthode a donné des résultats cohérents avec les valeurs connues de toxicité pour 27 d'entre elles. La méthode demande maintenant à être consolidée mais les premiers résultats sont très encourageants et pourraient intéresser à terme, non seulement le secteur cosmétique, mais aussi celui de la pharmacie. Ecosafe, Dominique de Javel > 02 99 23 63 56. AFFRC > [email protected] Matériaux Nouvelle méthode de stockage solide de l'hydrogène Une équipe israélienne du Technion a récemment présenté dans le Journal of Physical Chemistry une nouvelle méthode potentielle de stockage d'hydrogène dans un matériau solide. Le principe de base a été d'utiliser du nitrite de magnésium et de l'hydrogéner. Mais l'originalité de l'approche vient de la méthode d'hydrogénation qui permet de s'affranchir des difficultés naturelles d'hydrogénation du nitrure de magnésium. Pour obtenir le nitrure de magnésium, il n'y a pas d'obstacle majeur puisqu'il s'agit d'une opération de calcination de magnésium métallique (en présence d'azote pour éviter la production d'oxyde de magnésium). Ensuite tout se complique car normalement, l'incor- poration d'hydrogène dans le nitrure ne peut se faire que difficilement avec des pressions très élevées, supérieures à 4 000 bars, dont totalement prohibitives au plan énergétique pour une application de stockage d'un vecteur énergétique. L'intérêt des travaux israliens est justement d'avoir réussi à contourner cette difficulté en utilisant un moulin à billes (avec de très lourdes billes de métal – en tungstène) et limiter la pression entre 40 et 80 bars. Ce tambour à billes permet de broyer le matériau solide de telle manière que l'écrasement des matériaux et le mouvement créent sur les surfaces des matériaux des pressions très élevées, suffisante pour permettre l'hydrogénation, un peu comme si les billes écrasaient l'hydrogène dans la poudre. Ce procédé d'hydrogénation par mécano-chimie a permis de transformer 12 % du nitrure en hydrure de magnésium, à l'occasion d'un cycle de 200 heures de moulinage. Les chercheurs pensent cependant qu'il est possible d'améliorer ce résultat par des pressions plus élevées et un temps opérationnel plus long. Quant à la restitution de l'hydrogène, elle peut se faire assez facilement par simple moulinage à température atmosphérique. Ces travaux restent cependant très amont et ne permettent pas d'envisager à court terme des applications concrètes. Substitut ignifugeant teurs de flammes actuels (polyphosphates ou bromés), notamment dans les mousses. Il s'agit de liaisons organiques contenant du phosphore, appelées phosphoramidates. Mélangés à de la mousse de polyuréthane, ces produits n'ont non seulement en rien modifié ou gêné la formation de la mousse, mais les tests standardisés d'inflammabilité ont montré qu'ils protégeaient même mieux que les substances actuelles (notamment les polyphospates). Les laboratoires suisses Empa ont annoncé qu'une de leur équipe, en collaboration avec la société FoamPartner avait synthétisé des nouveaux produits ignifugeants non toxiques, pouvant de substituer favorablement aux retarda- Technion, Prof. Gideon Grader > [email protected] Empa > [email protected] 7 30 août 2013 N°106 À retenir Partenariats Rhodia (groupe Solvay) a annoncé mi-août un accord avec la société GranBio, société de biotechnologie brésilienne. Le partenariat porte sur la production de bio n-butanol, à partir de paille et de bagasse de canne à sucre. L'objectif est de construire au Brésil une première usine dont la mise en service est prévue en 2015. Pour rappel, le n-butanol est largement utilisé dans l'industrie des peintures et des solvants, dans la production d'acrylate et méthacrylates, secteur dans lequel Solvay a des positions mondiales très fortes. Fin juillet, Alstom et Soitec ont signé un accord de coopération en vue de répondre aux besoins du marché des centrales solaires photovoltaïques à concentration. Cette association fait suite à l'appel d'offres publié en France par la CRE en mars dernier, l'idée étant de proposer une offre clés en main compétitive sur ce marché, associant les compétences de Soitec sur la technologie CPV et celles d'Alstom en matière d'installation de centrales énergétiques. Recherche Le projet WE@EU (Water efficiency in European Urban Areas) sur la gestion efficace de l'eau en zones urbaines, a été lancé officiellement cet été à Saragosse en présence des 5 régions partenaires dont la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, représentée par le cluster Ea éco-entreprises. Ce projet de 2 M€ sur 36 mois vise à développer des actions pour sensibiliser les administrations à la question de la gestion de l'eau et les aider à orienter les financements de projets innovants, en particulier ceux impliquant conjointement des PME, des universités et des collectivités. Ea Eco-entreprises > 04 42 97 10 15 Réglementation Douze nouveaux produits chimiques ont été ajoutés à la liste des 33 substances prioritaires dans le domaine de l'eau. La directive qui entérine cette décision est parue cet été et doit être transposer par les Etats membres pour septembre 2015. Le texte comprend aussi des normes plus sévères pour sept des 33 premières substances dont des retardateurs de flamme, des HAP, le plomb et ses composés etc. Enfin, la Commission va travailler sur l'établisse- © Green News Techno ment d'une liste de surveillance de certains polluants émergents pour septembre 2014 : dix substances dont trois premiers composés pharmaceutiques sont visés (dont le diclofénac très souvent cité). Start-up Les incubateurs parisiens ont accueillis deux nouvelles start-up cet été. L'incubateur Cleantech a ainsi intégré Airinov et eZ-nergy a rejoint Paris Région Innovation Nord Express. Airinov est spécialisée en télédétection par drone pour l'agriculture et l'agronomie, le savoir-faire issu de l'Inra permettant de traduire des données spectrales brutes en indicateurs agronomiques exploitables. Ez-nergy est pour sa part un fournisseur de services opérationnels pour les marchés de l'énergie. La société Apinov (marque Apilab), bureau d'étude spécialisé dans la biosurveillance par l'abeille, a finalisé cet été une levée de fonds de 250 000 €, notamment par le biais de Poitou-Charentes Innovation (PCI). L'un des objectifs à court terme de l'entreprise est de développer son activité commerciale par la mise en place d'un réseau de distributeurs, notamment pour les prestations de diagnostic et biosurveillance Apidiag et Apialerte et le renforcement de nouveaux services (dont la mesure de la biodiversité des abeilles). La stratégie est également de poursuivre la R&D et le développement de nouvelles prestations. Un outil industriel exploitant notamment un récent brevet devrait être finalisé prochainement. Greenpriz, société qui développe des outils pratiques (prises intelligentes, modules pour tableau électriques) pour le suivi, la gestion et l'optimisation de la consommation électrique, vient de mobiliser 200 000 € pour son développement (dont 50 000 € de la région PACA sous forme de prêt). Le lancement des produits se fera en octobre lors du Showcase d'INgram Micro, un grossiste IT, dont le relai français, Lighting LED & Energy, vient de référencer l'ensemble de la gamme GreenPriz pour en assurer la distribution. Finances Glennmont Partners, un grand gestionnaire de fonds (société dérivée de BNP Paribas Clean Energy Partners) qui investit exclusivement dans des infrastructures énergétiques propres en Europe, a annoncé début août le lancement de sa deuxième série d'investissements dans les projets d'énergie propre. Il a confirmé l'engagement initial de 200 M€ obtenus de nouveaux investisseurs et des investisseurs de son premier fonds. La durée de ce fonds est de 10 ans avec un montant global visé de 450 M€. Nominations Viessmann France / Lionel Scaloni a rejoint cet été la société Viessmann en qualité de responsable du développement des nouvelles technologies et des comptes clés. Verteego / Suite à la récente fusion-absorption de Bossa Verde par Verteego, Olivier Baboulet, auparavant directeur technique de Bossa Verde, a rejoint Verteego au poste de directeur scientifique. Concours L'appel à candidatures du prix Entreprises & Environnement 2013 organisé par le ministère de l'écologie avec l'Ademe est lancé. Cette nouvelle édition intègre pour la première fois une catégorie « économie circulaire ». Cinq catégories sont donc prévues : Ecoproduit, Innovation dans les technologies, économie circulaire, management et initiatives pour le développement durable et biodiversité et entreprises. Remise des prix à Pollutec. Date limite de candidature : 20 septembre. > www.developpement-durable.gouv.fr/ prixentreprisesenvironnement Agenda « Exposition aux mélanges de substances chimiques : quels défis pour la recherche et l'évaluation des risques ? » Colloque international organisé par l'Anses avec ses homologues allemand et danois. 10 et 11 décembre 2013 – Paris > www.anses.fr (rubrique événements) Co-Clicquot Éditions Siège social et rédaction : 5, clos fleuri - 76 113 Sahurs, RCS Rouen 524709011 Rédactrice en chef : Cécile Clicquot de Mentque, tél. : 02 35 32 65 39 [email protected] Abonnez-vous sur www.green-news-techno.net > Pour 1 destinataire : 540 € HT > Pour 4 destinataires* : 840 € HT Abonnement pour une année : 35 numéros *4 destinataires d’une même entreprise Service commercial / abonnement : Thierry Clicquot de Mentque, tél. : 07 60 47 29 04 [email protected] Directeur de la Publication : Jean-François Capo Canellas Maquette : fx Ponchel – www.fxponchel.fr 35 numéros par an, diffusé exclusivement par abonnement. 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