de la Compagnie de Jésus - Jésuites de Belgique francophone et

Transcription

de la Compagnie de Jésus - Jésuites de Belgique francophone et
• P 402014 • Trimestriel • No 2 • avril – juin 2015 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •
Echos
de la Compagnie de Jésus
Province Belge méridionale et du Luxembourg
Echos
•
No 2
•
AVRIL
–
JUIN
2 01 5
•
Sommaire
Edito
Sous le signe de la communication, Tommy Scholtes, s.j.
p. 1
Belgique méridionale & Luxembourg
90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j.
p. 2
Nos défunts
p. 5
Journée de Province du 1er mai, Pierre Hupez, s.j.
p. 8
Namur : visite parisienne, Jean-Paul Laurent, s.j.
p. 10
Initiatives & Evénements
Pèlerinage en Terre Sainte avec les E.N.D., Tommy Scholtes, s.j.
Rencontre de La Baume, Gabriel Pigache, s.j.
p. 11
p. 15
Vie & Partenariat
BML – France de plus en plus proches, Henri Aubert, s.j.
p. 17
La rubrique des Editions jésuites, Jean Hanotte
p. 20
La Compagnie en Europe et dans le Monde
Trois novices français en BML, Jean-Baptiste, Paul et Florian
p. 24
Quatre portraits, collectif
p. 26
p. 30
« Jesuits Among Muslims 2015 » au Sénégal,
Jean-Marc Balhan, s.j.
p. 32
Nota bene
p. 36
Le billet d’humeur
Léon Bloy
p. 40
En couverture : Xavier Dijon, s.j., Cène inachevée, papier mâché
Centres spirituels des deux Provinces,
Jean-Noël Audras, s.j. et Georges Cottin, s.j.
Editorial
Sous le signe de la
communication
L
a journée de province, réunissant les jésuites de Belgique francophone et du Luxembourg fut un beau succès. On y parlait
communion. Avec des mots peut-être étonnants pour les aînés,
comme Facebook, Twitter, Linkedin. Familiers à tous ceux qui sont
en pleine activité ! Je me demande même comment un novice pourrait s’en défaire ou les gérer « avec discernement ». Eux, ils apprennent !
Communication veut dire aussi échange, et ici vous trouverez des
articles communs avec la Province de France et notre Province. Eux
aussi publient des articles de chez nous. Signes que la communication
prépare mieux les échanges avant d’autres rapprochements. Vive les
congrégations provinciales.
Echos aussi de rencontres non virtuelles mais réelles, entre compagnons de Belgique et de France qui apprennent à mieux se
connaître pour mieux mettre en commun des expériences dans
l’apostolat avec les jeunes ou autres. Ceux qui l’ont vécu, à Namur
ou à La Baume, sont ravis !
J’étais moi-même en Israël une semaine, parce que rien de tel que
la rencontre des personnes pour essayer de comprendre et de dialoguer sur des situations souvent trop figées dans les médias, qu’il
s’agisse de situations politiques ou religieuses. « Sentir », ce n’est pas
uniquement avec l’Eglise, mais avec les personnes que nous croisons… Jean-Marc Balhan livre le témoignage d’une expérience riche !
Enfin, les centres spirituels sont les lieux privilégiés pour les
échanges spirituels mais très réels.
Que chacun puisse en faire l’expérience cet été !
? Tommy Scholtes, s.j.
rédacteur en chef
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1
Belgique méridionale & Luxembourg
90 jours
dans la Province
P
our la maison Saint-Michel, on pressent
quelques chantiers importants, autant
pour les voisins de l’Institut d’études théologiques et de la communauté Saint-Robert Bellarmin (Bellarminum). Beaucoup de châssis
de fenêtres ont grand besoin d’entretien voire
de remplacement… On n’a plus 20 ans ! La
maison Saint-Michel et le Bellarminum
avaient invité pour une soirée commune le
métropolite Athenagoras Peckstadt pour la
réunion de communauté, mais voilà qu’il était
retenu en Grèce en dernière minute pour une
autre réunion… Sœur Stéphanie de la Fraternité monastique de Jérusalem, des moines et
moniales dans la ville, nous a entretenus de
la Vie consacrée à partir d’un angle bien sympathique, entre les écrits de leur fondateur, le
Père Pierre-Marie Delfieu. Belle soirée ! Il y a
quelques mois nous avions reçu les Prémontrés de l’abbaye de la Cambre. Les soirées communes sont riches aussi !
La communauté de La Viale–Europe, située à proximité du Parlement européen, est
une grande maison où vivent trente jeunes
laïcs dont une majorité travaille dans les institutions européennes. La messe, trois offices
de prière par jour, l’entretien et la cuisine créent
une véritable amitié dans la simplicité. La Viale
Europe a commencé il y a une vingtaine d’années par une initiative du P. Guy Martinot qui
vient de fêter son 80e anniversaire. Un nouveau projet a démarré : la construction d’un
habitat groupé ou « collaboratif » de vingt lo-
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
gements. Cette année, une douzaine de
concerts et plusieurs conférences ont été organisées. Paul Collowald, un des premiers
collaborateurs de Robert Schuman, a partagé
son expérience de pionnier « J’ai vu naître l’Europe ». William Frei, ambassadeur de Suisse,
et sa femme Joëlle-Marie nous ont partagé
leurs souvenirs de diplomates chrétiens. En
février, le P. Jean-Louis Van Wijmeersch et le
P. Josy Birsens ont animé un week-end pour
les vocations à la Pairelle. Chaque vendredi
soir, pendant le carême, il y a eu un Chemin
de Croix animé par différentes communautés
de Bruxelles. Dans le cadre de l’Apostolat de
la Prière, le P. ierry Monfils a emmené, au
mois d’avril, un groupe de pèlerins à Rome.
Pour travailler au rapprochement des deux
provinces jésuites belge et française, neuf jésuites français de Toulouse sont venus le weekend du 1er mai pour rencontrer la communauté. Ils en ont été fort heureux. Ils ont visité
Bruxelles, guidés par le P. Enzo Bordonaro,
toujours en verve. Le 10 mai, il y a eu une rencontre et collaboration avec Friedrich Bockem, directeur de Relief and Reconciliation
qui scolarise les enfants de Syrie dans les
camps de réfugiés. Le F. Gonzague Jolly a suivi
un programme en Terre Sainte, organisé par
le P. Stefano Bittasi avec un petit groupe de six
jésuites de cinq pays différents. D’abord, Jérusalem : Cité de David, piscine de Siloé et
Saint-Sépulchre. Puis la Galilée, rayonnement
à partir de Nazareth : lieux saints où Jésus est
Belgique méridionale & Luxembourg
passé, et villes gréco-romaines. Enfin Ein Karem (Visitation) et Bethléem, en Cisjordanie.
La communauté du Sacré-Cœur, à Charleroi a vécu une récollection de Carême à Ermeton. Un chapitre du livre d’Albert Nolan
Suivre Jésus aujourd’hui nous a guidés :
« Comme un petit enfant » ; car le véritable
esprit d’enfance, au sens évangélique, n’est pas
si aisé à bien percevoir… Après une belle Semaine sainte, vécue en unité pastorale de
Charleroi centre, la communauté a été invitée
un samedi de mai à Lille, communauté Montebello : les confrères français étaient venus
visiter Charleroi et Soleilmont en janvier 2014.
Ce sont toujours des rencontres heureuses.
Le rapprochement de notre Province avec
la Province de France encourage la communauté Saint-Servais à Liège pour vivre des rencontres franco-belges. Le trimestre précédent,
trois compagnons lyonnais étaient venus découvrir la communauté et les œuvres jésuites
en terres liégeoises. A Pâques, quatre compagnons liégeois — Xavier Evrard, Laurent Capart, Henri Mortiaux et ierry Dobbelstein
— ont fait le trajet inverse : trois jours de rencontres fraternelles pour découvrir la communauté et les œuvres jésuites de Lyon : le noviciat,
les Sources chrétiennes, le Coup de Pouce universitaire, le centre scolaire Saint-Marc et le
Centre Laënnec. Des découvertes rendues passionnantes par l’accueil très chaleureux et attentionné des compagnons de Lyon. Trois semaines plus tard, ce sont seize compagnons
parisiens de la communauté de la rue Raynouard qui sont venus visiter Liège. C’est la
communauté bénédictine qui a rendu cet accueil possible, en fournissant le logement à
quatorze d’entre eux. Le 7 mai, le site de l’institut
Gramme à Angleur a connu la grande affluence
pour l’inauguration des nouveaux bâtiments.
Le site a été rebaptisé pour l’occasion « Campus
de l’Ourthe ». Dans la refonte de l’enseignement
supérieur de notre pays, l’institut Gramme, qui
forme des ingénieurs industriels, a fusionné
avec d’autres instituts supérieurs liégeois du
réseau libre, pour être intégré à la Haute École
libre mosane (Helmo). Ce processus a pris une
vingtaine d’années. Cette fusion aboutit à la
redistribution des locaux et outils pédagogiques sur les différents sites de la Haute École.
Depuis dix mois, les ingénieurs de Gramme
ont été rejoints par l’institut supérieur SaintLaurent, et depuis trois mois par les infirmières
de l’institut Sainte-Julienne. Ce regroupement
se vit désormais
dans des bâtiments
agrandis et modernisés. Le chantier a
duré trois ans et
demi ! Pour l’inauguration officielle,
le P. Provincial et le
P. économe encadraient le P. Laurent
Capart, plus impliqué que jamais à P. Laurent Capart
l’institut Gramme.
A la communauté Saint-Pierrede Louvainla-Neuve, le P. Philippe Nzoïmbengene parti le
18 octobre dernier rejoindre la maison de Kimwenza au Congo pour y assurer des cours aux
étudiants jésuites, nous est revenu le 2 mai. Il
consacrera tout son temps à la rédaction de sa
thèse de doctorat en linguistique. Il restera en résidence à Louvain-la-Neuve probablement jusqu’au mois de janvier prochain. Le 21 mai, le
Provincial d’Afrique de l’Ouest, le P. Hyacinthe
Loua, a rendu visite au P. Conrad-Aurélien Folifack, camerounais, qui prépare un doctorat
en exégèse sur le livre de Job. Conrad a reçu une
mission pastorale dans le doyenné de Chastre,
Alain N’Kisi dans celui de Leuze-en-Hainaut.
Le P. Paul Duvivier, vicaire « bénévole » de l’abbé
Raymond ysman, curé de la paroisse nou-
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Belgique méridionale & Luxembourg
velle de Louvain-laNeuve,
NotreDame d’Espérance,
est revenu enchanté
de deux jours de retraite au bénéfice
d’une vingtaine de
garçons et filles qui
vont bientôt faire
leur profession de
foi et, en même P. Paul Duvivier
temps, recevoir le
sacrement de confirmation. Il a admiré la qualité
de l’accompagnement et de l’animation spirituelle prodigués par une équipe de catéchistes
et de parents au fait de leur mission. Accompagné du P. Albert Schmitz, Paul a participé à la
journée nationale de la CVX francophone qui
se vivait sur le site de Louvain-la-Neuve, plus
exactement dans l’église même de Saint-François de Louvain-la-Neuve. Très forte participation de nos frères et sœurs laïcs ainsi que de
nos compagnons jésuites.
La communauté Notre-Dame-de-la-Paix
à Namur est vouée à l’accueil. C’est une « culture » qui se transmet de décennie en décennie,
d’année en année : appartenir à la communauté
Notre-Dame de la Paix, c’est vivre, en commun,
une valeur prioritaire, celle de l’hospitalité.
C’est une tradition léguée par ceux qui furent
les « ancêtres » de la communauté. Ils avaient,
dit-on, une ouverture et une indépendance
d’esprit qui les rendaient compréhensifs : de
nombreux jésuites se trouvaient vite « à l’aise »
auprès d’eux. De nombreux missionnaires venaient se reposer, voire se soigner en leur compagnie. C’est un héritage que la communauté
d’aujourd’hui ne peut pas gaspiller. Aidée en
cela par les circonstances comme sa proximité
avec l’université, sa situation à deux pas de la
bibliothèque Moretus Plantin ou encore son
environnement fait de cours d’eau et de mo-
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numents historiques. Aux nombreux jésuites,
d’ici ou d’ailleurs, en quête de lieux de travail
ou, à l’inverse, de vacances, se sont ainsi ajoutés,
depuis quelque temps, des hôtes très divers.
Citons quelques exemples récents. Un prêtre
séculier français a travaillé, au sein de la communauté, plusieurs mois durant, à une thèse
de théologie. Un doctorant de l’université de
Kinshasa est venu se recycler durant quatre semaines. Un professeur marocain féminin a fait
de même tandis qu’une autre, de Bengalore, a
séjourné en communauté : elle accompagnait
un groupe d’étudiants indiens. Un chercheur
irlandais vient aussi, régulièrement, pour
consulter les archives des Études lubaciennes.
Et, déjà, pas mal de visiteurs se sont annoncés
pour l’été. Un autre type d’accueil a toute son
importance, celui de la chapelle universitaire,
fréquentée, notamment chaque week-end, par
plusieurs centaines de personnes. Évoquons,
pour terminer, un acte symbolique. Lors de la
dernière journée de Province, c’est en communauté que septante jésuites ont partagé le repas
final du soir, préparé par le cuisinier — expérimenté — de la maison. Bref, le lecteur l’aura
compris : il sera toujours le bienvenu à Namur !
Du 14 au 17 février, la communauté du
Christ-Roi, à Luxembourg, est allée passer sa
récollection annuelle au centre spirituel Manrèse de Clamart. Jésuites belges à l’étranger
Le P. Amaury Begasse de Dhaem, entré
dans notre Province en 1993, poursuit sa mission d’enseignement de la christologie et de
la sotériologie à l’Université grégorienne. Il a
récemment publié Dialogue des libertés et eucharistie du Fils éternel. La christologie filiale
de Louis Bouyer, Gregorianum 95,4 (2014)
699–724 ,et Il Messia sconfitto : la croce e il suo
mistero, Civ. catt. I (2015), 417–429.
Belgique méridionale & Luxembourg
Le P. Quentin
Coppieters, entré
dans notre Province en 2010, termine
en juin son année
d’études à Madrid
(Université pontificale de Comillas)
où il se trouve depuis août 2014, résidant dans la P. A. Begasse de Dhaem
Communauté dite
« Monforte ». Il retourne à Paris, Centre
Sèvres, en septembre 2015 pour y achever son
cycle intégré de philosophie et théologie (années 4 et 5).
Le P. Étienne Degrez, entré dans notre Province en 1963, après de nombreuses années à
Calcutta, à New Delhi et à Rome, séjourne actuellement au Népal. Le 25 avril il assistait à
une ordination sacerdotale d’un confrère jésuite dans un village de montagne à 150 km
de Katmandou. L’ordination avait lieu en plein
air. Suite au tremblement de terre, beaucoup
de maisons se sont effondrées dans le village,
mais personne n’a été blessé. Les soixante-huit
jésuites du Népal et les religieux et religieuses
des communautés du Vicariat sont sains et
saufs. Le P. Degrez est en Belgique de fin mai
à début juillet 2015.
Le P. ierry Linard, entré dans notre Province en 1962, travaillant au Brésil à Rio de Janeiro, puis à Brasilia, séjourne en Belgique de
juin à août 2015.
Le P. Jules Stragier, entré dans notre Province en 1960 et parti au Chili, fut pendant
quarante-cinq ans aumônier de Hogar de
Cristo. Après vingt et un ans à Concepción,
il a reçu une nouvelle mission : directeur de
la maison de retraite des Exercices à (la commune) Padre Hurtado, située à une vingtaine
de km du centre de Santiago. Cette maison de
LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX
◆ Le P. André Folon, s.j. (Province d’Afrique Cen-
trale) de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 27 février 1914 à Etterbeek, est décédé
le 26 avril 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré
dans la Compagnie le 23 septembre 1930 et a été
ordonné prêtre le 9 septembre 1943.
◆ Le P. Jacques Delooz, s.j. de la communauté
Saint-Claude-La-Colombière, né le 5 juillet 1924
à Etterbeek, est décédé le 14 mai 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie
le 2 octobre 1944 et a été ordonné prêtre le 15
août 1955.
◆ Le P. Didier de Failly, s.j. de la communauté Alfajiri de Bukavu (R.D. Congo), né le 3 août 1943 à
Watermael-Boisfort, est décédé le 8 juin 2015 à
Woluwe-Saint-Lambert. Il est entré dans la
Compagnie le 10 octobre 1962 et a été ordonné
prêtre le 21 avril 1974.
◆ Le P. Claude Voiturier, s.j. de la communauté
Saint-Claude-La-Colombière, né le 28 février
1929 à Tournai, est décédé le 14 juin 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie
le 14 septembre 1947 et a été ordonné prêtre le
6 août 1960.
◆ Le P. Eddy Jadot, s.j. de la communauté SaintClaude-La-Colombière, né le 29 mai 1930 à
Belœil, est décédé le 14 juin 2015 à WoluweSaint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14
septembre 1947 et a été ordonné prêtre le 6
août 1959.
◆ M. Paul Griffé, décédé le 10 février 2015, frère du
P. Xavier Griffé.
◆ M. Paul Roberti de Winghe, décédé le 8 mars
2015, frère du P. André Roberti de Winghe (†).
◆ M. Jean Van Bauwel, décédé le 24 mars 2015,
beau-frère du P. Philippe Bossuyt.
◆ Mme Françoise Huart, décédée le 16 avril 2015,
belle-sœur du P. Albert Huart.
◆ M. Giuseppe Bordonaro, décédé le 3 mai 2015,
papa du P. Enzo Bordonaro.
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Belgique méridionale & Luxembourg
deux cent vingts chambres, accueille en
moyenne une centaine de personnes par jour !
Beaucoup de retraites de collèges pour deux
ou trois jours.
Le P. Benoît Willemaers, entré dans notre
Province en 2006 et quatre compagnons
d’autres Provinces ont été ordonnés diacres à
l’église Saint-Ignace à Paris le samedi 18 avril
2015.
Le P. Stanislas Amalraj, Provincial jésuite
d’Andhra Pradesh (Inde) a séjourné dans la
province du 6 au 10 mai. Le Père Hyacinthe
Loua, Provincial jésuite d’Afrique Occidentale,
nous a rendu visite du 20 au 23 mai.
Nouvelles d’Afrique Centrale
Le P. Donat Bafuidinsoni, s.j., ancien Provincial d’Afrique Centrale, a été ordonné
évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa
le dimanche 7 juin 2015.
Nos défunts depuis janvier
Le 26 avril, dimanche du Bon
Pasteur, le P. André
Folon est entré
dans la joie du Père
en serviteur bon et
fidèle, à la communauté Saint-Claude-La-Colombière.
André Folon est né
à Etterbeek le 27 féP. André Folon
vrier 1914. Après ses
humanités au collège Saint-Michel, il entre
au noviciat d’Arlon, le 23 septembre 1930.
Après les premières années de formation (noviciat, juvénat, philosophie), il est envoyé en
régence à Léopoldville où le collège Albert
ouvre alors ses portes. Il y est professeur de
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
6e, puis de 5e latine. Mais à cause de la guerre,
les trois ans de régence vont devenir neuf ans
de séjour au Congo. Après deux ans de théologie, il est ordonné prêtre le 9 septembre 1943,
à Mayidi. Il revient en Belgique après la guerre
et termine sa formation. En 1949, il retourne
au Congo, cette fois comme missionnaire au
service du vicariat apostolique du Kwango.
Il est d’abord envoyé comme professeur à
Kiniati où le collège S Ignace a été ouvert l’année précédente. En 1956, il devient recteur à
Djuma, Saint-Jean-de-Britto, maison où se
trouve le noviciat ; en 1958, il devient maître
des novices, tâche qu’il assumera jusqu’en
juillet 1966.
En 1966, il est nommé provincial d’Afrique
centrale, succédant au P. Victor Mertens, qui
avait le premier assuré cette charge. Ce n’était
pas une tâche facile. L’étendue de la province
et la diversité de ses œuvres, la situation politique du moment (la « zaïranisation » de Mobutu), l’état de la vie religieuse aussi, en un
temps de transformation dans l’Église après
le concile, tout cela a requis du supérieur beaucoup de sagesse, de courage et de foi.
En 1972, André passe le flambeau au P. Pasupasu. Il est nommé recteur de l’institut de
philosophie à Kimwenza. Après deux ans, il
transmet la charge à un recteur congolais et
devient économe de la maison de retraite.
Mais en 1978, il est nommé économe de province. Il le sera jusqu’en 1987, tout en assurant
divers ministères.
En 1987, il retourne à Kimwenza (Canisius)
où il assume encore l’économat mais aussi
l’animation spirituelle des jeunes jésuites en
formation. En 1995, il passe à la maison de retraites Manresa jusqu’en 2000. Il rentre alors
en Belgique où l’avis du cardiologue lui impose
de rester désormais.
Il intègre la communauté Saint-ClaudeLa-Colombière. Il y assumera jusqu’à l’an der-
Belgique méridionale & Luxembourg
nier, la double tâche de père spirituel et de
« caissier ». Le 27 février 2014, nous avions célébré son centenaire. C’est seulement en
quelques mois que son état de santé s’est lentement dégradé. Mais il a été jusqu’au bout un
frère et un ami, accueillant, bienveillant,
l’exemple d’une vie toute donnée au Seigneur,
simplement. (texte de Jean-Marie Faux, s.j.)
Le jour de l’Ascension, 14 mai
2015, le P. Jacques
Delooz, de la communauté SaintClaude la Colombière, est monté auprès du Père. Il est
né à Etterbeek, le 5
juillet 1924. Après
ses humanités au P. Jacques Delooz
collège Saint-Michel et deux ans d’études universitaires, il entre
au noviciat d’Arlon, le 2 octobre 1944. Après
le noviciat, il achève à Wépion la candidature
en philosophie et lettres et passe ensuite en
philosophie à Eegenhoven, études qui seront
interrompues par un an de régence à Tournai.
Il commence la théologie en 1952 et sera ordonné, le 15 août 1955. Après le troisième an à
Paray-le-Monial et deux ans d’études économiques à Anvers, il devient ministre à
Bruxelles Saint-Michel pendant un an seulement, puis économe à Namur, un an aussi et
arrive enfin, en 1961, à Charleroi où il restera
quarante et un ans.
Pendant dix ans, il assume la tâche de ministre et de préfet de santé, à quoi se joint l’aumônerie de la meute. En 1971, il abandonne
cette fonction et la remplace par celle d’économe qu’il exercera trois ans. Mais surtout,
c’est alors que s’ouvre à son zèle le nouveau
champ d’action à laquelle tout le reste de sa
vie sera consacré : les étudiants étrangers, en
particulier africains. Il devient en effet « adjoint au modérateur du CACEAC ». Le CACEAC (Centre d’assistance culturelle aux étudiants africains de Charleroi) a été fondé en
1962 par le P. Georges-Xavier Everard, pionnier en la matière, pour accueillir les étudiants
et stagiaires africains. À la mort du P. Everard
(1975), Jacques prend la direction de l’œuvre
qu’il assumera jusqu’en 2002. En 1986, le CACEAC est lourdement éprouvé par l’incendie
d’un immeuble qui abritait une vingtaine
d’étudiants et où l’un d’entre eux trouve la
mort. Mais une nouvelle maison est ouverte
et, autour de celle-ci, de nombreuses activités
(dont la publication de la revue L’Africain),
se développent. Jacques est responsable de la
paroisse des étudiants étrangers de la région
de Charleroi, et, à partir de 1989, il devient en
outre pro-vicaire du vicariat des étudiants
étrangers en Belgique francophone, tâche qu’il
assumera jusqu’en 1999. Toute sa vie a été
consacrée à « accueillir l’étranger », à aider de
toutes manières des jeunes hommes et jeunes
femmes d’Afrique ou d’ailleurs à se former
pour être dans leurs pays d’origine des acteurs
de développement et de solidarité. En 2002,
le père quitte Charleroi et rejoint la communauté Saint-Alberto-Hurtado, à Cureghem.
Il garde encore une activité pastorale dans les
milieux africains. En 2013, sa santé déficiente
l’oblige à rejoindre la communauté SaintClaude-La-Colombière où il sera jusqu’au
bout une présence fraternelle et priante. (texte
de Jean-Marie Faux, s.j.)
? Roland Francart, s.j.
avec l’aide des supérieurs de communauté
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Belgique méridionale & Luxembourg
Journée de
Province du 1er mai
Smartphone, Facebook,
Twitter : l’E-communication
sans peine ?
Et Dieu dans tout ça ?
T
itre et thème accrocheurs pour les uns,
mystérieux pour d’autres, répondant à la
curiosité d’un certain nombre. Invitation à se
jeter dans l’océan des communications sauvages ? Comprendre et connaître ce monde
du Web en partageant dans ses pratiques ?
Moyen apostolique ou apostolat tout court ?
Pour aboutir à quoi en fin de course ? La préparation et l’organisation avait été confiée aux
communautés namuroises qui ont fait appel
à Opaline Meunier, étudiante rompue à la
communication. Introduite par le P. Marcel
Rémon, elle a défié l’assemblée de notables jésuites et pas n’importe lesquels, puisque les
communautés françaises de
Toulouse et de Paris Raynouard accueillies
respectivement à la communauté Saint-Jean-François-Régis à La Viale–Europe et à Saint-Servais Liège
étaient de la partie. Elle a
bien secoué, avec doigté et
débit de paroles élevé, ces
bons pères et frères dont
quelques-uns connaissaient
et pratiquaient déjà la chanson. Selon elle, s’il n’y a rien
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
de neuf dans la quête des savoirs. Le recours
aux moyens électronique induit cependant
un changement de culture marquée par le souci de l’immédiateté. L’emballage revêt plus
d’importance que les contenus, la manière de
s’exprimer devant accrocher immédiatement.
Cette génération a besoin d’être rassurée :
« j’existe » ! « j’ai confiance en mes amis ». Elle
nous met en garde : dans l’accrochage avec les
jeunes, le premier contact est important quitte
à ce qu’il soit superficiel. Alors comment les
amener à la profondeur que la société ne donne pas ?
Le P. Grégoire Le Bel (Toulouse), membre
de l’équipe Notre-Dame du Web nous a ensuite guidés dans ce monde où l’on peut avoir
tout et son contraire, partout et à tout moment
et montré la place que jouaient ces moyens de
communication dans l’annonce de l’Évangile.
Belgique méridionale & Luxembourg
Notre vie des vœux et notre vie communautaire et apostolique sont des lieux d’approfondissement de ces réalités d’aujourd’hui quitte
parfois à se sentir décalés. Au cours du débat
qui suivit, les intervenants ont insisté sur le
filtre positif que pouvait jouer la communauté,
sur la manière de lire et de répondre aux courriels et sur les bienfaits de la communication
orale. Y aurait-il quelque place dans la communauté jésuite pour un « préfet de santé du
numérique », ne fut-ce que pour dépanner ?
Le Père Provincial a ensuite présenté
quelques enjeux de la Congrégation provinciale dont les trois défis à venir pour la Compagnie et le rapprochement avec la Province
de France. Parmi les avancées significatives
de ces derniers mois, il a rappelé la manière
dont les responsables de Lumen Vitae avaient
fait évoluer l’institution : l’école de catéchèse
étant reprise par l’archidiocèse de MalinesBruxelles en septembre 2015 et l’institut international développant un nouveau projet à
Namur à partir de 2016. La visite des Provinces
de Calcutta et de l’Andhra Pradesh ouvrent
de nouvelles collaborations, notamment dans
l’envoi de compagnons jésuites en BML. Enfin
les vocations à la Compagnie demeurent une
attention pour chacun et
pour les communautés à
travers l’accueil des jeunes.
Cette année nous sommes
tous appelés à promouvoir
la démarche Magis dans le
cadre des JMJ de 2016 en
Pologne. Après l’eucharistie,
axée sur l’ouverture et les dimensions internationales
de la Compagnie, les participants ont pu participer à
une promenade culturelle
dans la capitale de la Wallonie et visiter le musée diocésain. En début
de soirée, la communauté de la rue Grafé nous
conviait à un repas préparé in situ.
? Pierre Hupez, s.j.
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Belgique méridionale & Luxembourg
Namur :
visite parisienne
Cté de Saint-Denis-la-Plaine,
du 27 au 29 février
L
a communauté Pierre Claver de La Plaine
Saint-Denis et les communautés SaintJean Berchmans et Notre-Dame de la Paix de
Namur entretiennent des liens privilégiés.
En mai 2013, déjà, plusieurs membres des
communautés alors dispersées sur les territoires de Saint-Ouen et de Saint-Denis étaient
venus passer une fin de semaine à Namur.
Cette rencontre, dont l’essentiel avait été la
qualité des échanges entre nous, avait aussi
permis, notamment, de faire la découverte de
l’église Saint-Loup, ancienne église SaintIgnace, considérée comme un des plus beaux
édifices baroques du xviie siècle, en Belgique.
En septembre 2014, une proximité d’un
autre ordre s’est établie : un de nos compagnons
namurois, en période sabbatique au Centre
Sèvres, a été accueilli au sein du nouvel habitat
communautaire de La Plaine Saint-Denis. Un
trait d’union bien concret était ainsi constitué.
Et c’est tout naturellement qu’à son retour
à Namur, en cette fin de février 2015, notre
compagnon belge a entraîné avec lui les huit
membres français de la résidence Pierre Claver.
Ils sont arrivés le soir du vendredi 27. Le séjour a commencé par une rencontre chaleureuse autour d’une tartiflette savoyarde préparée par le cuisinier de Notre-Dame de la Paix.
Le samedi fut plutôt une journée de tourisme. Sous la conduite de l’un d’entre nous,
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
fut entreprise la visite des vieux et hauts lieux
namurois. S’y ajouta une promenade à la Citadelle, autrement dit à la forteresse construite
par Vauban. Certains y eurent froid. Ils se réchauffèrent auprès des cuisines des deux communautés, à midi, rue Grafé, le soir, rue de
Bruxelles.
Mais le week-end fut aussi quelque peu studieux. Les Français réfléchirent longuement
aux enjeux du rapprochement de nos deux
Provinces. Les circonstances s’y prêtaient bien,
en effet. Après l’eucharistie et un partage
d’Évangile, ils quittèrent la Belgique le dimanche à 16 heures.
Namur et La Plaine Saint-Denis, c’est le début d’une histoire communautaire belgo-française. Tout indique que cette histoire-là aura,
au-delà d’elle-même, un bel avenir.
? Jean-Paul Laurent
Initiatives & Evénements
Pèlerinage
en Terre Sainte
avec les E.N.D.
P
our beaucoup de chrétiens, faire le pèlerinage en Terre Sainte est un rêve que
l’on espère un jour réaliser. Certains confrères
y ont conduit de multiples
groupes comme Jean Radermakers. Il m’en a donné
le goût quand je partageais
la vie de communauté avec
lui… il y partait et en revenait, avec de multiples récits, bibliques et autres. Oh,
certes, je n’ai qu’un petit
gramme de son savoir et de
sa sagesse (!), pourtant, petit
à petit les choses s’approfondissent.
Je viens de réaliser le pèlerinage de huit jours avec
des équipiers Notre-Dame,
et quelques paroissiens.
Nous étions vingt-deux,
beaucoup ayant craint les
questions de sécurité…
pourtant nous avons fait un
pèlerinage paisible, non
sans nous informer au
cours de multiples rencontres. Je dirais même que
nous nous sommes laissé
« toucher »… à la manière
de saint Ignace. Oui, les Exercices spirituels
peuvent sans doute être vécus ainsi, aussi !
Terre Sainte devient Terres Saintes. La Terre
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Initiatives & Evénements
n’est sainte que par l’histoire de ceux et de celles
qui depuis des siècles vivent là l’appel de Dieu.
Et Dieu passe par les hommes qu’il appelle à
vivre le plus grand des commandements :
« Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le
seul Éternel. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de
tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta
force. Et ces commandements, que je te donne
aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand
tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et
ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.
Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et
sur tes portes » (Deutéronome 6,4-9).
La Terre Sainte a une histoire… très contemporaine aussi. Bethléem est en « Territoire occupé », et pour y arriver, une frontière, aisée
pour les pèlerins, mais véritable frontière pour
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
ses habitants qui voudraient aller à Jérusalem… avec autour de la frontière un mur de 5
m de hauteur… un mur devant lequel le pape
François a prié comme il a prié devant le mur
des Lamentations. C’est assez dire !
Les catholiques latins, les melchites, les orthodoxes-grecs et autres chrétiens peuvent y
vivre… pourtant la coexistence se vit sous
tensions avec les communautés musulmanes.
Une tendance a été plusieurs fois ressentie lors
du voyage : les familles chrétiennes souhaitent
partir pour donner un avenir aux jeunes de
leurs familles, vers « l’Occident ». C’est pourtant là que Jésus a choisi de naître, dans l’extrême pauvreté et un quasi rejet. Célébrer l’eucharistie au champ des Bergers donne le ton
du voyage et de notre méditation. Y méditer
à nouveau la naissance du Sauveur parce que
rien n’est impossible à Dieu. Mais Bethléem,
c’est aussi la visite de la Nativité en pleine res-
Initiatives & Evénements
tauration, sur la place de la « Mangeoire », ou
rencontrer une petite communauté melchite
dont le prêtre espère un avenir pour sa famille
nombreuse. Ou encore rencontrer les sœurs
de saint Vincent de Paul qui servent dans un
orphelinat pour petits enfants abandonnés…
Touchés aux larmes d’entendre le récit de la
petite vie de ces enfants musulmans, de leurs
mamans. Enfants sans avenir parce que nés
d’unions illégitimes… Que de drames !
Jérusalem est une ville tellement pluriculturelle et plurireligieuse ! Chaque pierre peut
y dire quelque chose et pourtant ce ne sont
pas les pierres qui parlent, mais encore l’histoire de ceux qui les ont foulées. Du mur des
Lamentations à l’esplanade des Mosquées…
des ruines du Temple de Jérusalem au deuxième lieu de pèlerinage de l’islam… Histoire de
milliers d’années où les peuples ont entendu
l’appel de Dieu mais où ils vivent aussi sur des
territoires, habités qu’ils sont par les peurs…
Alors que les religions disent toutes vouloir
vivre la paix, des femmes crient aux visiteurs
sur l’esplanade qu’Allah est le seul vrai Dieu,
des Juifs disent avoir le droit de faire le tour
de l’esplanade parce qu’ils sont chez eux… Les
mosquées ne sont plus accessibles aux nonmusulmans. Après cette plongée dans la « rencontre » des religions, à défaut d’un dialogue
réel, on se plonge dans le parcours de l’évangile… Église Sainte-Anne, les fouilles archéologiques du Lithostrotos, le Cénacle, l’abbaye
de la Dormition, l’église Saint-Pierre en Gallicante… tant de tableaux évangéliques qui
demanderaient des heures de méditation…
pour revivre de l’intérieur les mystères évangéliques. Jésus donné, Jésus livré, Jésus trahi… la « troisième semaine » des Exercices
spirituels… avant la deuxième qui elle se déroule plutôt en Galilée. Le chemin de croix,
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Initiatives & Evénements
sans ostentation, mais très profond dans l’expression de chacun, réprime notre désir dans
la foi de suivre Jésus, jusque dans sa passion…
et nous le faisons en communion avec les chrétiens d’Orient menacés voire martyrisés.
Sans doute le moment le plus émouvant
est-il la visite de la basilique du Saint-Sépulchre à 6 h 30 du matin pour y être seuls…
Quelques minutes de solitude, au Golgotha,
près de la pierre d’onction, près du tombeau…
Minutes de solitude en communion avant tant
d’intentions de prière emportées de Belgique.
A chaque eucharistie que nous célébrons,
comme au Dominus Flevit, au mont des Oliviers, nous pouvons prendre le temps. Et
prendre la « mesure infinie » de l’amour donné
par Jésus. Le silence et quelques chants, la Parole de Dieu, et les gestes simples de la Cène,
donnent tout leur sens à ce que nous sommes
en train de vivre, une conversion des cœurs,
vraie et sincère.
La Galilée avec Nazareth et le lac de Tibériade et ses hauts lieux évangéliques ramènent
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
encore un autre climat d’approfondissement.
Au passage, le lieu historique du baptême de
Jésus sur le Jourdain, nouvellement ouvert
aux pèlerins, sur la lisière de la frontière avec
la Jordanie, nous donne une grande sérénité.
Lieu paisible, peu fréquenté, où l’eucharistie
célébrée sur la rive du Jourdain, est pour nous
une nouvelle immersion dans l’amour que le
Père offre à son Fils, « celui en qui il met tout
son amour ».
L’évangile devient comme vivant sur les
bords du lac, et Jésus, les disciples, Pierre en
particulier, deviennent tellement présents à
notre mémoire qu’ils nous interpellent au plus
profond. Capharnaüm, le lieu de la multiplication des pains (Tabgha), le site de la Primauté de Pierre et des Béatitudes sont autant
d’espaces où les paroles évangéliques résonnent. Là encore, durant la traversée de la mer
de Galilée, nous avons célébré l’eucharistie.
Au milieu de lac, tous moteurs éteints. Je ne
peux qualifier autrement ce moment que par
l’expression « sentiment d’éternité ».
Nazareth vit aussi un mélange culturel et
religieux très fort. Les chrétiens y cherchent
la coexistence même si des panneaux publicitaires redisent « qu’on ferait mieux de changer d’avis… »
La basilique de l’Annonciation et la place
de Marie, de Joseph dans l’histoire du Salut
rapproche de toute l’humanité… Oui tout
parle, et plus encore dans le silence. C’est par
le silence du cœur que l’on reçoit, par un accueil inconditionnel des paroles, bibliques et
humaines, que le cœur est changé… et nous
ne pouvons qu’être dans l’action de grâces
pour ce qui était pour quelques-uns un beau
voyage et est devenu pour tous un pèlerinage.
? Tommy Scholtes, s.j.
Initiatives & Evénements
Rencontre
de La Baume
Du 6 au 8 mars
Retour sur le week-end des jésuites engagés
auprès des jeunes (établissements scolaires et
pastorale des jeunes adultes)
D
epuis quatre années consécutives, le
rendez-vous de printemps est un rendez-vous attendu par les jésuites engagés en
établissements scolaires ou auprès des jeunes
adultes. C’est le moment de prendre des nouvelles des œuvres et des communautés jésuites
en prise avec la pastorale des jeunes, d’échanger nos pratiques et nos agendas, de nous soutenir dans la mission. Une première demi-journée pour un tour
des nouvelles de l’année : initiatives, convergences vers une mission commune, en suivant
le fil de la Réconciliation (lettre du Père Général sur la Réconciliation). Chaque équipe
(œuvre, communauté…) a préparé une brève
intervention. On écoute moins les scoops (on
serait déçu !) que la manière dont chaque lieu
parvient à parler de manière synthétique, en
déléguant la parole à un seul. Nous accueillions
cette année une représentation nombreuse de
la Province BML, en présence desquels nous
nous efforçâmes de traduire sigles, jargons, et
faux amis !…
Deuxième demi-journée : nous nous
sommes séparés en deux groupes, sous la houlette de nos deux délégués : ierry Lamboley
pour les jésuites auprès des scolaires, et Sylvain
Cariou-Charton pour les jésuites auprès des
jeunes adultes. Voici les échos de la rencontre animée par
ierry Lamboley (rapportés par Pascal Gauderon).
« Les jésuites en mission dans les établissements scolaires se sont retrouvés de leur
côté pour un temps d’échange d’informations :
ierry Lamboley, délégué pour la tutelle, a
expliqué et commenté quelques événements
notables de la vie du réseau AILE, récents ou
en cours de réalisation ; il est en effet important, au-delà des informations officielles que
nous avons par les canaux communs, de pouvoir aussi mieux comprendre les contextes et
les situations afin de mieux percevoir les enjeux des décisions prises ici et là.
» Puis Sébastien Vaast, coordinateur de
l’équipe centrale, a présenté l’avancée du chantier
Loyola XXI, qui rassemblera les quatorze communautés éducatives du réseau AILE du 15 au
18 octobre 2015 à Lourdes : un bon temps informatif a manifesté à la fois de nouveaux défis
(à commencer par le nombre, puisqu’on espère
cette fois-ci plus de quatre mille participants !)
et une bonne capitalisation de l’expérience des
éditions précédentes 2009 et 2012 (par exemple,
dans l’appel à un régisseur, dans l’anticipation
et la répartition des chantiers névralgiques)…
ensuite, un temps d’échange a permis d’aborder
notamment la question de la participation du
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Initiatives & Evénements
post-bac (BTS, prépas…) au rassemblement.
» Il restait peu de temps pour d’autres questions, et les compagnons belges sont peu intervenus sur ces sujets plus franco-français ;
ils ont tout de même pu participer aux
échanges, ne serait-ce qu’en nous obligeant à
préciser certains termes du jargon !
» Il était prévu initialement de parler de la
“première annonce”, mais les points précédents ont suffi à épuiser le temps imparti…
ce sera donc pour une autre fois ! »
Voici les échos de la rencontre animée par
Sylvain Cariou Charton :
« Les jésuites travaillant auprès des jeunes
adultes débordent d’initiatives et d’énergie !
Parfois au risque de l’épuisement, et au détriment d’un sentir commun.
» Une bonne nouvelle : le dynamisme des
équipes MAG+S, dynamisme qui nous rappelle que nous sommes « désirables » pour les
jeunes de 18 à 25 ans ! Dans la diversité de nos
apostolats auprès de cette tranche d’âge, des
lignes communes se dégagent : profondeur
spirituelle, convivialité, formation à la foi, célébration, service des plus pauvres, tout cela
en mettant les jeunes en responsabilité. Il faudrait maintenant mettre en évidence une tradition pédagogique commune entre les
tranches d’âges, du secondaire, aux études et
à l’entrée dans la vie professionnelle. Nous
avons d’ailleurs un peu d’expertise à chaque
étape du processus. » Une discussion a suivi autour d’un ensemble de questions : faut-il unifier davantage
nos actions pastorales entre jésuites français ?
Entre jésuites européens ? Quelques propositions concrètes et argumentées ont été débattues dans une belle qualité d’écoute. Riche
débat, à en regretter de ne pas nous voir plus
souvent. Et d’ailleurs pourquoi pas ? Sans être
tous réunis, et par pôle d’“expertises”, souhaitons que les échanges et les collaborations se
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
poursuivent. » En soirée, les jésuites de Marseille–La
Baume nous ont honorés de la présence de
leur collaborateurs, avec un échange en assemblée en fin de soirée sur le future de la présence jésuite à Aix-en-Provence et à Marseille.
» Enfin, dimanche matin, en présence des
jésuites de la BML, un dernier échange en assemblée : comment vivons-nous et envisageons-nous le rapprochement de nos deux
Provinces ? Chacun pouvait exprimer avantages et inconvénients d’un tel rapprochement,
si il était validé par nos congrégations provinciales respectives. Il fallait bien exprimer des
réserves, alors certains se sont mis à dénoncer
les faux amis (ils ont osé !), et les différences
entre nos cultures. Mais je vous rassure, à l’issue de l’échange, la joie dominait dans la rencontre de vrais amis ! Avec en toile de fond le
mystère d’une “Visitation”, grâce reçue pendant la retraite interprovinciale de Drongen
(été 2014) et qui fait son chemin… »
? Gabriel Pigache, s.j.
Vie & Partenariat
BML – France
de plus en plus
proches
E
n 2008, la 35e Congrégation Générale
demande au Père Général de « confier
à une commission un processus de réflexion
sur les Provinces et les structures provinciales
qui conduise à des propositions concrètes pour
adapter le gouvernement provincial aux réalités d’aujourd’hui » (no 26). Le Père Adolfo
Nicolas, nouveau préposé général, s’attelle à
ce travail. La commission qu’il réunit publie
en septembre 2011 un document comportant
un chapitre sur l’unification des Provinces. Le
Père Général encourage l’unification de Provinces en diverses parties du monde : Espagne,
Brésil, Mozambique, Argentine–Uruguay.
L’Allemagne se concerte avec la Suisse et l’Autriche ; de même les Pays-Bas, la Belgique Septentrionale, le Royaume-Uni et l’Irlande.
Nos deux Provinces de BML et de France
ont une longue histoire de collaboration. En
1976, la France devient une seule Province, avec
quatre régions sous la juridiction de quatre
Vice Provinciaux ; en 2008, il n’y a plus qu’un
Provincial et un Vice Provincial. La Belgique
est constituée en deux Provinces depuis les années 1930. Vers 1990, divers secteurs apostoliques de ces deux provinces organisent des
rencontres, notamment pour l’apostolat de la
jeunesse. Un noviciat commun fonctionne à
Bruges de 1991 à 1999 ; les deux provinciaux se
concertent pour ce qui concerne la procure des
missions et les œuvres communes : le JRS Belgium et la Société des Bollandistes.
La Province Belge Septentrionale et celle
des Pays-Bas établissent des liens plus forts,
publiant un catalogue commun à partir de
2002. Aujourd’hui, ces deux provinces ont un
même provincial, le P. Johan Verschueren. La
BML et la France développent leurs relations,
avec des œuvres et des rencontres communes.
Dès le début des années 1990, des scolastiques
de la BML font leurs études de théologie au
Centre Sèvres et les novices sont formés en
France. En 2011, la Congrégation Provinciale
de BML considère qu’il faut se rapprocher davantage de la Province de France.
Les retraites de l’été 2014 en Belgique et le
rassemblement « Quid agendum » au temps
du 15 août marquent une étape.
Le projet
À la suite de la lettre du Père Général de 2011,
les deux Provinciaux, Franck Janin et JeanYves Grenet, confient à une petite commission
— le G4 : BML, ierry Dobbelstein et André
Moreau ; France, Michel Joseph et Henri Aubert — une mission d’information et d’exploration relative au rapprochement des deux
Provinces : réfléchir sur l’un ou l’autre scénario
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Vie & Partenariat
de rapprochement, préciser les fruits apostoliques attendus, proposer un calendrier.
Après deux réunions, le G4 remet un rapport
d’étape le 10 juin 2014, avec une première proposition en vue d’une union de gouvernement.
Lors du rassemblement « Quid agendum » à
Bruxelles, le 15 août, le Père Général rencontre
les deux consultes pour mesurer l’avancée de
la recherche. En septembre, il écrit une lettre
où il dit : « La perspective que les deux Provinces deviennent une seule Province avec un
Provincial et diverses plateformes, régionales
ou bien sectorielles, animées chacune par un
coordinateur, est envisageable ; mais, en tout
état de cause, je demeure ouvert à examiner
tout modèle que, après consultation et discernement, vous estimeriez adapté à votre situation. » Il donne l’échéance de 2017, après la 36e
Congrégation Générale, comme hypothèse à
retenir, en tout cas comme étape dans le processus : cette année-là, plusieurs mandats de
gouvernement arriveront à échéance.
Le 10 octobre, les deux Provinciaux écrivent
aux communautés des deux Provinces, puis
aux responsables des œuvres de la Compagnie,
annonçant la mise en route du processus de
rapprochement à la demande du Père Général.
Ils confient alors au G4 une nouvelle tâche :
élaborer des modèles de gouvernement en vue
de cette nouvelle entité à constituer. Début février, le G4 présente aux deux Consultes un
nouveau rapport d’étape
On entre alors dans un troisième temps, celui de la consultation des communautés et des
œuvres. Les communautés sont invitées à se
rencontrer, en dépassant le plus possible les
frontières, pour que chacun prenne à son
compte et mûrisse ce projet dans l’intérêt apostolique et l’espérance qu’il doit susciter. Comme l’ont demandé les Provinciaux dans leur
lettre d’octobre 2014, chaque communauté
doit réfléchir sur plusieurs questions : « Pre-
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
nant conscience des fruits actuels de notre mission dans nos deux Provinces, comment le
rapprochement de nos deux Provinces peutil les développer davantage ? Quelles nouvelles
perspectives le rapprochement peut-il ouvrir ?
Quelles craintes éprouvons-nous ? Quelle
pourrait être la place d’une éventuelle nouvelle
Province BML-GAL, province francophone,
dans la mission universelle de la Compagnie ? »
De ces réflexions, reçues fin mars, une synthèse
est rédigée en vue d’une réunion des deux
consultes avec le G4. Celui-ci propose des modèles de gouvernement à soumettre aux deux
Congrégations Provinciales, qui se réunissent
au même endroit — l’école Sainte-Geneviève,
à Versailles — au début de juillet 2015.
Les questions
Une question revient souvent autour de l’Europe : tant qu’à faire, ne faudrait-il pas tout de
suite envisager les choses à ce niveau ? En y réfléchissant, il est peut-être réaliste de ne pas
vouloir aller trop vite. L’Europe reste un lieu de
mission diversifiée et riche. Il n’est probablement
pas encore nécessaire de tout rassembler, d’autant que la question des langues, dans leur richesse, est parfois lourde à gérer. Il semble aussi
que, dans la mesure où cela est encore possible,
il y a un certain intérêt à ce qu’il reste une Province francophone, étant entendu que la communication entre les Provinces européennes
doit être développée. C’est évidemment dans
cette perspective que le processus est envisagé.
Une expérience spirituelle
Évaluer le présent, envisager l’avenir : cela
relève toujours, pour nous jésuites, de notre
vie de foi. Discernements et décisions sont plus
Vie & Partenariat
justes quand nous écoutons l’Esprit Saint à travers consolations et désolations. Réfléchir et
vivre le rapprochement de nos deux Provinces
réactive notre confiance en Dieu et en Sa manière de nous conduire. Ainsi s’exprime le Père
Général : « En lisant la Délibération des Premiers Pères, nous découvrons que les premiers
compagnons, conscients qu’ils venaient de cultures et de pays divers, décidèrent de se réunir
en un seul corps car ils étaient convaincus que
“c’est Dieu qui nous a conduits ensemble”. Nous
avons besoin de retrouver ce sens profond
d’une vocation et d’une mission communes
qui jouera dans notre discernement un rôle
plus important que tout autre facteur. »
Dieu continue de nous conduire aujourd’hui dans nos projets. Désirant être toujours
disponibles pour un bien plus universel, nous
savons que cette démarche touche chaque jésuite personnellement mais aussi nos communautés, afin qu’elles puissent « devenir un
signe que la communion entre les hommes
dont notre monde a tant besoin, est possible ».
Dans ce processus de rapprochement comme dans nos engagements habituels, la mission doit être première : les structures sont
subordonnées à la fécondité et à l’universalité
de la mission.
Ce que nous vivons aujourd’hui est une
grâce pour approfondir notre spiritualité. Le
manque nous oblige à redécouvrir notre origine : un corps universel pour la mission. Cela
nous fait entrer dans une nouvelle dynamique,
un nouveau « Magis ». Dans le cadre de l’année
de la vie consacrée, le pape François nous exhorte ainsi : « Dans une société de l’affrontement, de la cohabitation difficile entre des cultures différentes, du mépris des plus faibles,
des inégalités, nous sommes appelés à offrir
un modèle concret de communauté qui, à travers la reconnaissance de la dignité de chaque
personne et du partage du don dont chacun
est porteur, permette de vivre des relations
fraternelles. »
? Henri Aubert, s.j.
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Vie & Partenariat
Dernières parutions
des Éditions jésuites
E
n ce premier semestre 2015, les Éditions
jésuites ont poursuivi leur évolution
en proposant un nombre important d’ouvrages de qualité.
En cette année du 500e anniversaire de la naissance de érèse d’Avila, les éditions Fidélité
ne pouvaient manquer de marquer, à leur manière, cet événement. Elles l’ont fait par le biais
d’un petit ouvrage intitulé Une
amitié qui porte. Quatre semaines avec érèse
d’Avila, de Gudrun Griesmayr. Cette plaquette reprend, pour chaque jour des quatre
semaines, une citation de la sainte en lien avec
les Exercices spirituels ignatiens.
Trois ouvrages de la collection « Vie chrétienne » ont vu le jour : Prier à la manière
d’Ignace, de Michel Van Herck, Ordonner son
temps à la manière d’Ignace, de Denis Delobre,
et Va vers le pays que je te montrerai, de Françoise Laurent et Gérard Quatrefages. Dans ce
dernier, les auteurs proposent le récit d’Abraham comme un guide concret d’une démarche de prière et de discernement propre
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
à poser un fondement solide pour une histoire
spirituelle personnelle.
A l’occasion de la béatification de Mgr Romero, les éditions Fidélité ont décidé de republier, sous le titre Mgr Oscar
Romero. « Dieu est passé par le
Salvador », une biographie qui
avait paru à la fin des années
1980. Ce récit est utilement complété par un
long article du P. Sobrino, théologien latinoaméricain, très proche collaborateur de Mgr
Romero, qui livre ses souvenirs ainsi que ses
réflexions sur la façon dont le bienheureux
évêque a vécu son ministère épiscopal.
2015 est une année dédiée à
la vie consacrée. Le P. Benoît
Malvaux en a profité pour rédiger un « Que penser de… ? »
qui aborde le présent, le passé
et l’avenir de la vie religieuse.
Son présent, pour mettre en
évidence en quoi elle consiste et ses diverses
formes ; son passé, en retraçant à grands traits
son apparition et son développement dans
l’histoire ; et son avenir, en
évoquant quelques questions à propos de l’évolution future de cet état de
vie.
Les enfants ne sont pas
oubliés avec un très bel al-
Vie & Partenariat
bum de 48 pages, entièrement en couleur,
consacré à François d’Assise.
Pour les adultes soucieux d’une dimension artistique, il faut absolument
découvrir l’ouvrage d’Éric
Monticolo Gospel light. Ses
très belles aquarelles entrent en résonance avec des méditations d’Éric
Vermeer.
Qui n’a pas rêvé de passer
ses vacances avec le pape
François ? L’avant-dernier-né
des éditions Fidélité, En vacances avec le pape François,
permet (un peu) de réaliser ce
rêve en proposant aux lecteurs, pour chaque jour du 1er juillet au 31 août,
soixante-deux méditations, avec une attention
particulière aux valeurs propres à ce temps
de vacances, mais aussi à une spiritualité de
la vie ordinaire.
Notons enfin la publication
de l’encyclique Loué sois-tu,
du pape François, qui est consacrée à l’écologie. Elle est précédée d’une préface de Mgr
Delville et de M. Jean-Pascal
van Ypersele.
*
Dans son ouvrage Les vertus sociales, paru aux éditions
Lessius, Alain omasset étudie, à l’aide d’exemples concrets et de leur enracinement
dans la Bible, les vertus sociales que sont la justice, la solidarité, la compassion, l’hospitalité et l’espérance, des vertus du Royaume à vivre dès aujourd’hui.
Léonce de Grandmaison est un jésuite qui
a fait date au tournant des xix et xxe siècles.
LE JRS A 35 ANS
En 1980, un afflux de réfugiés faisait les titres des
journaux dans le monde entier. Des Vietnamiens
fuyaient leur pays sur n’importe quel objet flottant, et des images de ces boat people se gravaient dans les cœurs de beaucoup de gens. Le
P. Pedro Arrupe, alors Supérieur Général de la
Compagnie, en faisait partie. Il incita les jésuites
autour du monde à répondre à la crise, et ce fut
la naissance du JRS (Jesuit Refugee Service, Service jésuite des réfugiés). La devise de l’organisation — accompagner, servir et défendre — différencie le JRS d’autres organismes au service des
réfugiés, et continue à déterminer sa réponse aux
autres afflux de réfugiés à travers le monde.
Alors que le JRS célèbre son 35e anniversaire, il se
prépare à accueillir un nouveau directeur international dans ses locaux de Rome, en novembre
2015, le P. H. Smolich, de Californie.
ZIMBABWE-MOZAMBIQUE
Célébration d’une nouvelle Province sous le nom
de Zimbabwe-Mozambique (ZIM). Cinquantecinq jésuites des deux pays (vingt et un arrivant
du Zimbabwe) se sont réunis le 27 janvier 2015 à
Angonia (Mozambique). La célébration principale
a été la messe multilingue le soir au Centro de
Spiridade. Des langues utilisées, il est apparu que
le Chichewa, une des langues du Mozambique,
était la plus commune parmi nous, les Zimbabwéens l’ayant expérimentée lors de leur noviciat en Zambie. Les jeunes Mozambicains étaient
plus à l’aise en anglais, les scolastiques faisant
leurs études de philosophie en anglais à Harare,
au Zimbabwe. En un rien de temps, on pouvait
entendre ceux qui ne connaissaient pas le portugais prononcer quelques mots appris pendant la
journée.
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Vie & Partenariat
La biographie que lui consacre le
P. Bernard Sesboüé dans la « Petite bibliothèque jésuite » met
bien évidence ses deux principales caractéristiques : une grande créativité dans le domaine intellectuel (il a dirigé la revue Études et fondé
les Recherches de science religieuse), et une
spiritualité étonnement moderne.
Jacques Le Goff, qui a longtemps enseigné le droit public
à l’université de Brest, propose
une réflexion autour du thème Le retour en grâce du travail. Il s’intéresse à la redécouverte du travail comme agent
de construction de la personne et donc comme valeur car, par lui, chacun peut espérer
s’accomplir et se voir reconnu par la société.
Dans La dictature du partage. Éloge de l’incommunicable, Christophe Langlois,
écrivain et poète, s’inquiète
du fait que l’homme d’aujourd’hui reste dans un tel état de
soif, sur un seuil permanent,
au lieu de connaître les substantiels échanges
que nous serions en droit d’attendre des nouvelles technologies.
L’ouvrage de Carrin Dunne, Quand Bouddha rencontre
Jésus, offre un espace de rencontre peu banal entre le
bouddhisme et le christianisme. À six reprises, Gotama le
Bouddha et Jésus le Christ se
croisent sur les routes de Galilée ou dans les
murs de Jérusalem. Si le Bouddha apparaît ici
comme le frère aîné et le confident, les deux
hommes débattent d’égal à égal, sans animosité
mais sans faiblesse. Différents par le tempérament, la vision du monde, le message de folle
22
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
sagesse, Gotama et Jésus tour à tour s’attirent
et se repoussent, se déconcertent l’un l’autre,
se découvrent paradoxalement proches.
Profitant, comme le P. Malvaux, de l’opportunité d’une
année dédiée à la vie consacrée, Aquilino Bocos Merino,
dans La vie consacrée depuis
Vatican II, est le premier à
proposer une synthèse historique de la vie religieuse à partir du concile.
L’auteur se livre notamment à une réflexion
sur le cheminement de l’Esprit Saint dans la
vie consacrée. Une conviction l’emporte : les
consacrés sont des chercheurs passionnés de
Dieu, ses témoins dans ce monde qu’il a créé
et qu’il aime.
Dans La théologie du cardinal Martini, Damiano Modena, qui fut secrétaire de l’archevêque de Milan, livre la
première étude d’ensemble, à
la fois historique et systématique, du magistère du cardinal Carlo Maria Martini. Après en avoir retracé le parcours intellectuel, l’auteur examine les sources de l’enseignement épiscopal
de Martini, distinguant opportunément les
approches biblique, patristique, spirituelle
et théologique, avec une attention spéciale au
langage.
*
Le fascicule Esprit Saint,
vient prier en nous, un ouvrage collectif édité par Lumen
Vitae, n’a pas d’autre objectif
que de rendre possible une catéchèse communautaire intergénérationnelle en paroisses et unités pastorales.
Véritable outil novateur pour le cours de religion catholique à destination des élèves du
Vie & Partenariat
second degré de l’enseignement
primaire, ce nouveau volume
de la collection « Mosaïques »
destiné aux 8–10 ans et intitulé
Allez explorer contient notamment :
- dix livrets, construits sur
base de la thématique « Il était une fois… »
présentant des séquences prêtes à l’emploi
basées sur des récits attrayants et dynamiques, des cercles de paroles et autres
ateliers philo-théo ;
- un livret Guide de l’enseignant expliquant
l’optique de la collection « Mosaïques » et
les pistes pédagogiques proposées dans
les parcours ;
- des posters en couleur au format A3 et A4
pour la classe.
Se demandant pourquoi le langage de l’Église « ne parle pas » aujourd’hui en Europe,
Enzo Biemmi, dans son livre
Le langage et les langages en catéchèse, s’intéresse à la crise du
langage qui cache la crise de
l’expérience de Dieu. Les diverses contributions à cet ouvrage collectif déclinent les
multiples facettes de ce questionnement catéchétique fondamental. Elles le font avec l’aide
des sciences philosophiques, bibliques et avec
les outils de la théologie pratique.
Enfin, la dernière livraison
de la revue Lumen Vitae s’intitule Une Église en sortie, s’inspirant du pape François qui
met l’Église « en sortie », et qui
sort lui-même à la rencontre
du monde d’aujourd’hui.
? Jean Hanotte
www.editionsjesuites.com
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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La Compagnie en Europe et dans le monde
Trois novices
français en BML
P
our moi, partir vivre quelques temps en
Belgique a été un dépaysement unique
en son genre : suffisamment rassurant et familier pour me sentir immédiatement à l’aise,
et suffisamment saisissant pour me rappeler
que c’est bien un autre drapeau tricolore qui
flotte ici. Grâce à cela, je peux ajouter à la
longue liste des expériments du noviciat celui
de l’initiation à l’inculturation !
Dans ma découverte de la Province de Belgique Méridionale et Luxembourg, il y a donc
un peu de cela : des engagements apostoliques
et des modes de vie communautaire « cousins »
des nôtres, mais des nuances qui font que la vie
jésuite ici a bien un accent belge. Par exemple,
au prorata de la population, les jésuites sont
bien plus nombreux qu’en France. J’ai vraiment
ressenti cela, d’abord comme une présence plus
infuse (à travers les institutions, la présence
dans le tissu ecclésial), comme si en Belgique
Expériment à Bruxelles
24
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
il y avait toujours un jésuite pas loin ! Et puis,
j’ai eu aussi la joie de passer régulièrement par
la maison de La Colombière, l’occasion d’entendre de nombreux récits de missions au
Congo, en Inde… En bon français moyen, la
Belgique était pour moi un petit pays, la BML
est désormais une grande province !
? Jean-Baptiste
E
nvoyé à Liège pour mon expériment, j’ai
été accueilli par la communauté de Saint
Servais, composée de quinze compagnons,
dont neuf résident sur place. Le premier constat
est enthousiasmant : que de choses à faire, que
de lieux à investir dans l’Église et dans la société ! Oui, on est frappé par la variété et la richesse des apostolats et des propositions, en
contraste il est vrai avec la modestie des moyens
humains et financiers disponibles. Malgré la
diversité réelle — qui peut
être aussi un défi pour discerner les priorités d’aujourd’hui et de demain — deux
éléments colorent l’identité
jésuite à Liège. Le premier
est le collège Saint-Servais,
auquel est accolée la communauté, qui témoigne de
la présence historique de la
Compagnie à Liège. Le
deuxième est l’unité pastorale Saint-Martin, confiée
par l’évêque de Liège à la
La Compagnie en Europe et dans le monde
communauté il y a quelques
années : expérience pastorale de terrain qui demande
un investissement humain
et horaire conséquent !
A Liège, j’ai aussi pu être
bousculé par le tempo de la
vie communautaire ; les
temps de prière en communauté, notamment, sont
rares, et c’est assurément une
différence de taille avec le
régime du noviciat, très atypique il est vrai ! Mais en La communauté de Liège
même temps, dans cette petite Province de 20 000 km², tout le monde se
les journaux télévisés belge, français et luxemconnaît. La proximité des différentes commubourgeois aussi bien qu’Euronews… A table,
nautés — les communautés de Liège et de Naon entend souvent parler plusieurs langues
mur sont plus proches l’une de l’autre que celles
au cours d’un même repas.
de Versailles et de Saint-Denis ! — favorise les
Les compagnons animent et servent la
déplacements et les rencontres entre compacommunauté francophone catholique de la
ville capitale et les groupes qui gravitent autour
gnons le temps d’une journée ou d’un weekde l’église du Christ-Roi. Mais un des beaux
end. En BML, la Compagnie se fait famille !
engagements de la communauté, certes pas
Et dans ce paysage de proximité, un détour
par Liège semble indispensable. Comme le
le plus facile, est son service de l’Église diocédit le slogan de la cité ardente : « Passe à Liège,
saine dans une période de grands bouleveron a le cœur sur la Meuse ! »
sements : sécularisation galopante, séparation
très récente de l’Église et de l’État. Elle le fait
avec la distance critique que lui donne sa mul? Paul
ti-culturalité, mais aussi avec l’attachement
profond des compagnons luxembourgeois à
stérix au milieu de l’empire romain réleur église.
siste encore et toujours à l’envahisseur…
La rencontre du P. Galès et l’accompagneDe même le Luxembourg, à l’intersection des
ment communautaire dans ses dernières sefrontières allemande, française et belge !
maines de vie terrestre ont été importants dans
Le novice que je suis reste impressionné
cet expériment. Je reste marqué par son tépar la profonde ouverture du Luxembourg
moignage de missionnaire en Inde, par sa
sur le monde et l’Europe, conjuguée à une
bonhomie et son humour, par l’accompagnegrande fierté et à un fort sentiment d’apparment et l’attention de la communauté envers
tenance au Grand-Duché.
ce père plus âgé…
Dans la communauté du Christ-Roi se mélangent nationalités et langues. On y regarde
? Florian
A
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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La Compagnie en Europe et dans le monde
Quatre portraits
Portrait de
Jean-Marie Carrière
Q
u’est-ce que la grâce de Dieu m’a donné
de vivre jusqu’à aujourd’hui ? Les déplacements n’y manquent pas.
Alors que je servais durant la liturgie, un
appel à être prêtre, ténu et discret. Il revint,
plus clair, au moment où une décision pouvait
être prise, après l’école d’ingénieurs. Partir du
côté de la vie bénédictine ? Mai 1968 survint :
empreinte durable, qui modifie la teneur de
l’appel. Les jésuites, alors, qui me firent attendre un peu ! Du coup, un virage : non plus
ingénieur, mais ouvrier, militant, dans la pure
ligne de 1968 !
Les premiers jésuites qui m’accompagnent,
Jean Dravet et Adrien Demoustier, au noviciat,
travaillent au renouveau des Exercices. Je tiens
comme un héritage précieux le goût d’accompagner - jusqu’à quelques retraites de trente
jours – le goût fort pour l’expérience ignatienne dans toutes ses dimensions, notamment
celle des Lettres d’Ignace où s’apprend une
pratique fine des relations, et la gratitude.
Au sortir des études, une orientation prêtreouvrier. A l’invitation de l’ACO, nous montons
une récollection autour de Jérémie : réorientation vers l’enseignement de la Bible. Compétence acquise, la mission au Centre Sèvres
va durer vingt-cinq ans. J’apprends beaucoup
en enseignant, et surtout à la lire, la Bible :
merci, Paul Beauchamp ! Scrutant le travail
de ses écritures, je laisse la Voix qui s’y donne
à entendre entrer en dialogue avec les voix qui
habitent nos vies.
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
Jean-Marie Carrière
Disparue, la ligne socio-politique ? Pas vraiment. En contrepoint au travail de professeur,
Jean-Jacques Guillemot me suggère le droit
des étrangers. Après un temps sabbatique,
François-Xavier Dumortier m’invite à faire
apparaître le JRS dans la province, sans lâcher
l’enseignement. Ce sera la belle expérience de
Welcome, avec le concours, au départ inespéré, de collaboratrices de grande qualité.
Étonnement : le dialogue des voix grâce à la
Bible résonne singulièrement avec le dialogue
des voix dans la rencontre d’hospitalité des
étrangers ; rencontre avec une humanité nouvelle, profondément abrahamique, celle des
La Compagnie en Europe et dans le monde
personnes en « migration ». Dernier tournant
en date : partir pour servir la mission de JRS
en Europe.
La gratitude m’habite envers ce Dieu souvent en exil, envers le Christ itinérant et hospitalier, envers l’Esprit dont la conduite est
douce et surprenante.
souligner la collaboration positive avec le
CEPi : tous les trois ans, nous organisons ensemble une session de formation pour nos
chefs d’établissements.
Portrait de Benoît De Clerck
M
on premier contact avec la Compagnie
date de mon enfance : j’entre au Collège
Saint-Michel de Bruxelles à l’âge de 10 ans
pour le quitter à la fin de mes études secondaires. C’est dire combien j’ai mijoté dans la
marmite ! Les enseignants (jésuites et laïcs)
rencontrés sur ce parcours encouragent mon
besoin de m’exprimer, en parallèle du programme des études, dans des activités à caractère social. La grande confiance qu’ils m’accordent pendant toutes ces années me permet
de développer et d’épanouir ma personnalité.
N’est-ce pas dans cette manière de faire que
réside le cœur de notre pédagogie, de notre
spiritualité ? Mes années d’instituteur puis de
directeur dans d’autres établissements me font
découvrir la richesse de spiritualités différentes, comme celle de Don Bosco.
1997 : retour aux sources à Saint-Michel,
comme directeur de l’école primaire. Dix ans
plus tard, je suis appelé à rejoindre l’équipe de
la Coordination des écoles jésuites, comme
responsable de l’enseignement fondamental,
poste que j’occupe toujours. Notre mission
essentielle, dans les multiples tâches à accomplir, est de transmettre le charisme initial
d’Ignace. A travers nos activités, nous essayons
de faire découvrir aux responsables et enseignants de nos écoles la dynamique des « Exercices », ainsi que son articulation avec la pédagogie mise en place. Au passage, je souhaite
Benoît De Clerck
L’aventure « Quid agendum » 2014
« Serais-tu prêt à mettre tes compétences
d’organisateur au service d’un rassemblement
franco-belge à Bruxelles ? » C’est dans ces
termes que Pierre Hupez, socius de notre province, m’interpelle un jour. J’ignore alors que
ma réponse positive va ouvrir la porte d’une
belle aventure de travail en commun des deux
provinces. Certes, il a fallu s’accorder régulièrement, apprendre à se connaître, accepter
nos pratiques différentes et découvrir finalement des complémentarités dans nos différences : ingrédients d’une franche collaboration ! Les retraites communes ainsi que les
trois jours vécus ensemble (collaborateurs
laïcs et jésuites) à Bruxelles en compagnie du
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
27
La Compagnie en Europe et dans le monde
Père Général ont été des déclencheurs dynamiques dans le processus du rapprochement
des deux Provinces.
? Benoît De Clerck
Portrait de Roland Francart
S
i je me retrouve dans ce dossier, c’est
peut-être parce que, jésuite belge, je suis
né à Menthon-Saint-Bernard, sur le lac d’Annecy, en Haute-Savoie, il y a septante ans ! La
patrie de Pierre Favre n’était rattachée à la
France que depuis quatre-vingt-cinq ans !
Peut-être aussi parce que j’ai multiplié les
voyages en France, en raison d’une des missions qui m’ont été confiées : promouvoir la
BD chrétienne et être présence d’Église dans
le monde de la BD. Je vais régulièrement au
festival BD d’Angoulême depuis 1986, mais
aussi à ceux de Saint-Malo, Illzach, Lyon, Solliès-Ville, Arras, Grenoble, etc. et au Salon du
Livre de Paris. Un autre hobby, la philatélie
— liée aux personnages de BD — m’amène à
Paris (expositions à la Fête du Timbre), Lille,
La Farlède, Angoulême, etc.
Je suis frère, assistant de la Maison Provinciale durant sept ans, secrétaire de rédaction
de la revue Échos (équivalent de Jésuites) depuis huit ans. J’ai été professeur en collège et
lycée (comme on dit en France) de géographie,
religion et bien d’autres choses au Congo (Kikwit), à Verviers, à Charleroi et à Bruxelles
(Saint-Michel).
Je crois au rapprochement entre nos deux
provinces, d’abord par nécessité : trois jeunes
en formation en Belgique Méridionale et
Luxembourg (pour moins de deux cents jésuites), trente-huit en France (pour quatre
cents). Ensuite, à cause de la similitude de nos
apostolats, dans la même langue et la même
28
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
Roland Francart (à gauche)
culture (les différences sont minimes). Enfin
pour nous enrichir mutuellement de nos expériences différentes. Je me suis réjoui de l’annuaire commun, de la naissance des « Éditions
jésuites » franco-belges, des visites de communautés à communautés par-delà les frontières, de ce début de collaboration entre les
deux revues Échos et Jésuites et de tant d’autres
domaines en bourgeonnement.
Que l’exemple de notre fraternité, manifestée par exemple dans les retraites communes à Drongen (Gand) et à Wépion (Namur) ainsi que dans le rassemblement « Quid
Agendum » à Bruxelles puisse faire naître de
nouvelles vocations à la suite de Jésus humble
et pauvre.
? Roland Francart, s.j.
Portrait de
Marie-Christine Niobey
L
’enseignement catholique m’a donné de
belles occasions d’exercer diverses missions depuis bientôt 37 années. La formation
initiale que j’y ai reçue m’a marquée : ap-
La Compagnie en Europe et dans le monde
prendre à vivre ce que nous devons faire vivre
aux élèves, tant sur le plan pédagogique que
pastoral ; incarner du sens et des valeurs dans
nos manières d’être et d’enseigner. Partir du point où est chaque élève, l’encourager, lui fixer des objectifs atteignables,
s’appuyer sur ses goûts et ses réussites, varier
les modalités de travail, encourager les pratiques collaboratives, considérer sa classe
comme un lieu d’Église… Tout cela exige de
travailler en équipe, de considérer son métier
comme une exigence toujours en marche.
Le goût m’est venu de transmettre mon expérience et d’accompagner d’autres adultes se
destinant à l’enseignement. Les missions de
formatrice qui m’ont été confiées — en direction diocésaine, dans les ISFEC (Institut supérieur de la formation de l’enseignement catholique ) ou à l’ISP (Institut supérieur pédagogique, département de la Catho) — ont renforcé mon goût pour la pédagogie et la recherche.
Mon chemin a rencontré il y a cinq ans celui
du CEPi, dont je suis actuellement directrice.
Avec une équipe de jésuites et de laïcs, nous
avons pour mission de proposer aux établissements du réseau ignatien des formations et
des accompagnements qui portent le charisme
de chacune des six tutelles avec qui nous travaillons.
Croisant l’expérience des fondateurs du Réseau ignatien avec le monde actuel, nous invitons chacun à faire un pas de plus vers la
congruence entre ses manières d’être et de
faire avec les jeunes, leurs familles et en équipe,
dans l’esprit de la congrégation qui porte le
projet de d’établissement.
En vue du rapprochement entre la France
et la Belgique, nous organisons l’an prochain
avec le COCIJE une session franco-belge sur
la question du numérique. Un travail s’amorce
avec Lumen Vitae pour des livrets sur la pédagogie ignatienne. Le CERAS accompagnera
notre session franco-belge avec un numéro
hors-série de Projet sur le numérique, que
nous avons travaillé ensemble.
Je rends grâce à tous les religieux et religieuses de la famille ignatienne qui continuent
à m’initier à la spiritualité d’Ignace, me donnant accès à une intériorité qui donne de la
profondeur à ma vie. Je leur suis reconnaissante d’avoir découvert un nouveau visage de
l’Église et approfondi des manières de prier.
? Marie-Christine Niobey
Marie-Christine Niobey
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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La Compagnie en Europe et dans le monde
Centres spirituels
des deux Provinces
L
es 14 et 15 janvier 2015, les présidents, directeurs et supérieurs des six centres
spirituels de nos deux Provinces de Belgique
Méridionale-Luxembourg et de France se sont
rencontrés comme chaque année, cette fois à
La Pairelle, à Wépion, en présence des Provinciaux, du Vice Provincial de France et également du P. Michel Roger, délégué du provincial
de France pour l’Apostolat spirituel. Il s’agissait
bien d’une rencontre, d’abord par l’accueil fraternel et exceptionnel dont nous avons bénéficié. Un des participants confiait au retour :
« La qualité de l’accueil reçu, la restauration,
le confort des chambres… : époustouflant ! »
La maison — dans sa période de fermeture
pour entretien — avait été ouverte pour notre
groupe. Repas de fêtes, soirées conviviales proposant boissons locales et conseils pour choisir…. tout cela confortait la joie des participants
qui se retrouvaient après d’autres rencontres,
devenaient familiers…
Nous récoltions les fruits d’une pratique
déjà ancienne de rencontres multiples entre
centres spirituels jésuites de nos deux provinces
et, avec une fréquence moindre, entre centres
ignatiens. Aujourd’hui, dans n’importe lequel
de nos six centres, le fait de renvoyer une demande à un autre centre fait partie des habitudes, et la frontière politique entre nos deux
pays n’est en rien un obstacle pour le retraitant
qui s’adresse ici ou là. Dans un passé pas si lointain, la communication et les échanges entre
les centres des différentes Provinces de France
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
n’était pas, tant s’en faut, aussi développée. Les
centres spirituels seraient-ils à l’avant-garde
dans la rencontre de nos deux Provinces ?
Dans nos échanges qui comportent une
bonne part d’informations sur l’activité, les
propositions, les équipes, nous avons constaté
d’abord que beaucoup de choses bougeaient
et en même temps que les Centres se portaient
plutôt bien, notamment avec :
- le projet de recomposition et redéploiement
de Penboc’h ;
- une redistribution des tâches à la Pairelle ;
- les travaux du Châtelard ;
- les nouveaux fonctionnements de la Baume ;
- la vitalité des équipes locales des CoteauxPaïs ;
- la stabilité et le rayonnement de Manrèse.
L’impression prévaut d’une grande proximité dans les propositions des divers centres.
En même temps nous saisissons mieux certaines spécificités de chaque centre, le style
qui infléchit telle ou telle proposition davantage vers les croyants ou vers ceux qui viennent
parce qu’ils franchissent une étape importante
de leur vie, qui sont ouverts à la foi sans y être
clairement engagés… et autres différences.
Le thème propre à ces journées était notre
présence aux jeunes. (mais quels jeunes ? récurrente question de la définition de l’intervalle — disons : de l’école primaire aux 35 ans).
Nous avons bénéficié de la participation des
responsables belge et français du Réseau jeunesse ignatien et, pour la BML, d’une ouver-
La Compagnie en Europe et dans le monde
Vue aérienne de Penboc’h
ture sur les écoles et sur l’aumônerie universitaire : meilleure connaissance de la/les générations « jeunes », conscience de leur déchristianisation, en même temps que rappel
des initiatives multiples prises notamment
pour les sensibiliser au service d’autrui, à la
vie spirituelle dans la spécificité des contextes
nationaux ou locaux.
On remarque qu’un peu partout le secteur
« jeunes » a été supprimé en tant que tel de nos
centres, sans que pour autant la fréquentation
« jeunes » diminue vraiment… Quand il est
collectif, l’accueil des jeunes se fait d’abord selon les conditions matérielles de chaque
centre : terrain, bâtiments. Les groupes de
jeunes viennent souvent avec leur propre programme et leurs animateurs. Nous n’avons
pas forcément de contacts avec eux mais il leur
arrive de faire appel à une intervention ponctuelle pour présenter le centre, la Compagnie
ou la spiritualité ignatienne. Jeunes adultes,
ils viennent volontiers individuellement dans
des propositions qui ne leur sont pas spécifiquement réservées…
Ce constat amène sans doute de notre part
une grande vigilance et une plus grande réactivité pour répondre à des attentes bien spécifiques — on a évoqué ce qui concerne la vie
affective, mais aussi des manières de proposer
qui soient moins austères que d’habitude.
Nous nous sommes redit que l’accueil des
jeunes devenait davantage possible lorsque
nous réussissons à établir des partenariats
avec des associations, groupes qui sont en
contact avec eux, ou lorsque s’élargit la coopération entre congrégations.
Ainsi la coordination du réseau des centres
spirituels de nos deux provinces a fait un nouveau pas. Nous attendons l’an prochain, où
nous quitterons les grands bâtiments pour
nous réunir à Toulouse, à l’invitation du
Centre rayonnant des Coteaux-Païs.
? Jean-Noël Audras, s.j. et Georges Cottin, s.j.,
Le Châtelard
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
31
La Compagnie en Europe et dans le monde
« Jesuits Among
Muslims 2015 »
au Sénégal
D
pu vérifier le lundi de Pâques ! A notre arrivée
à Dakar, nous avons été accueillis avec du ngalakh, un dessert préparé à base de mil, de pâte
d’arachide et de « pain de singe » (fruit du baobab) par les chrétiens pour « rompre le jeûne »
le soir du Vendredi saint, et qui est très attendu
par les musulmans qui en font également leurs
délices !
Implantée dans le pays avec actuellement
seulement quatre jésuites, la Compagnie y est
responsable d’une paroisse à Tambacounda,
dans le centre du pays, et est sur le point d’ouvrir un nouveau centre à M’bour, à 80 km au
sud de Dakar, entre autre au service du dialogue interreligieux. Norbert Litoing, un jeune
jésuite camerounais envoyé pour ce futur
© Google Maps
epuis 1980, le groupe « Jesuits Among
Muslims (JAM) », se réunit toutes les
« quelques années ». Après une petite interruption, nous nous sommes retrouvés à Rome
en 2011, puis à New Delhi en 2013 et enfin cette
année après Pâques, pour la première fois, en
Afrique subsaharienne, dans la Province
d’Afrique de l’Ouest qui nous a généreusement
accueillis au Sénégal. Ce pays à majorité musulmane ne comporte que cinq pour cent de
chrétiens mais ils y ont leur place et les relations intercommunautaires sont relativement
harmonieuses, d’autant plus qu’il y a beaucoup
de familles mixtes. De manière surprenante,
les fêtes chrétiennes y sont célébrées à parité
avec les fêtes musulmanes, ce que nous avons
Le monastère de Keur Moussa, à 50 km à l’est de Dakar, au Sénégal
32
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
La Compagnie en Europe et dans le monde
centre était notre hôte. Pour des raisons pratiques et logistiques, ce ne fut cependant pas
en ce lieu que nous avons tenu nos séances,
mais bien à l’hôtellerie du monastère de Keur
Moussa, 50 km à l’est de Dakar, un petit paradis résonnant à l’aube de chants d’oiseaux
vous donnant l’impression d’être sur une autre
planète. Mais c’est bien pour une autre musique que ce lieu est connu !
Beaucoup d’entre vous ont en effet probablement déjà entendu parler de ce monastère
bénédictin, fondation de Solesmes demandée
par le premier archevêque de Dakar (le non
moins connu Mgr Lefebvre !) grâce à la diffusion des cassettes, puis des CD de leurs liturgies
accompagnées de djembé, de balafon et surtout de cette « harpe traditionnelle » qu’est la
kora (améliorée, fabriquée et diffusée par les
moines), et que vous pouvez écouter également
sur Youtube. Ils méritent également d’être
La kora, « harpe traditionnelle », améliorée, fabriquée
et diffusée par les moines
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
33
La Compagnie en Europe et dans le monde
connus pour leur accueil ! Ces près de quarante
moines cultivant un grand domaine sur lequel
ils organisent de nombreuses manifestations,
nous l’ont ouvert un soir après les vêpres pour
une visite suivie d’un repas festif en cette première semaine de Pâques. Ce n’est pas pour
rien que le Sénégal est connu comme le pays
de la teranga (hospitalité). De plus les relations
interpersonnelles se font avec tant de naturel
que vous avez l’impression d’arriver chez des
amis que vous connaissez de longue date !
Si notre groupe JAM comprend en tout plus
d’une quarantaine de personnes, moins de la
moitié seulement ont pu venir cette année au
Sénégal, ce qui a cependant rendu la rencontre
très fraternelle et a facilité les échanges entre
nous et avec nos hôtes. Nous étions une quinzaine de compagnons venant d’Asie, d’Afrique
et d’Europe. Ayant quitté Dakar pour Keur
Moussa le soir du lundi de Pâques 6 avril, nous
avons accueilli le lendemain matin deux professeurs musulmans de l’Université Cheikh
Anta Diop de Dakar qui nous ont présenté
l’histoire de l’islam dans cette région d’Afrique
(professeur Abdul Aziz Kebe) ainsi que l’origine de quelques conflits impliquant l’islam
radical en plusieurs pays de
ce continent, en particulier
Boko Haram au Nigéria et
les Shabab en Somalie (professeur Babacar Samb). Une
des particularités de l’islam
au Sénégal est d’être un islam confrérique, marqué
par le soufisme et très inculturé, ce qui fait que l’on y entend souvent des critiques
de « l’islam arabe » (wahhabite) par les musulmans
eux-mêmes. Alors que
l’Arabie Saoudite s’apprête
à construire une université La mosquée de Touba
34
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
islamique à Dakar, espérons que la convivialité
entre communautés n’en souffre pas trop. La
peur de l’islam radical dans ce pays est
d’ailleurs telle que nos deux Compagnons indonésiens ont eu des problèmes à leur arrivée
et se sont vu retirer leurs passeports à l’aéroport… L’après-midi, trois jésuites africains
nous ont parlé de leurs activités : au service
de la paix et de la réconciliation en République
Centrafricaine à partir du Centre catholique
universitaire (Médard Sane), au service de
l’éducation avec le mouvement Fe y Alegria
au Tchad (Étienne Mborong), tandis que Norbert nous présentait une réflexion sur la question des mariages mixtes.
Le lendemain fut pour nous l’occasion de
faire connaissance avec la deuxième confrérie
la plus importantes du Sénégal, après la Tijaniya, la Muridiya (les Mourides), dans leur ville
sainte de Touba, qu’ils décrivent comme étant
leur « Vatican », deuxième ville du Sénégal située 200 km à l’est de Dakar et où s’élève la plus
grande mosquée d’Afrique de l’Ouest. Cette
confrérie, rassemblant plus d’un tiers de la population sénégalaise a également en main une
partie importante de l’économie du pays, des
La Compagnie en Europe et dans le monde
transports à l’énergie. Cette confrérie a en effet
été fondée au début du xxe siècle par le cheikh
Ahmadou Bamba (1853–1927) pour réformer
la société sénégalaise face aux colonisateurs.
Valoriser le travail est pour eux un moyen pour
obtenir une indépendance culturelle et religieuse. C’est ainsi que leur devise que l’on peut
toujours lire sur les murs est : « Travaille comme
si tu ne devais jamais mourir. Prie Dieu comme
si tu devais mourir demain ! » Ce cheikh est
également l’auteur de nombreuses poésies mystiques, chantées par ses disciples que nous
avons pu entendre dans son mausolée. Chaque
année, le khalife, un descendant du cheikh, accueille dans cette ville plusieurs millions de pèlerins à l’occasion du Magal qui célèbre l’anniversaire de l’envoi en exil du cheikh par les autorités françaises en 1895.
Le lendemain et le jour suivant, nous reprenions nos exposés à Keur Moussa : Christophe
Ravanel nous a parlé de son expérience de partage spirituel avec des musulmans dans le
centre spirituel d’Alger ; Tobias Specker nous
a partagé son expérience de l’enseignement de
la théologie musulmane dans les universités
allemandes (une expérience de première main
puisqu’il y a étudié lui-même pendant trois
ans avec de futurs imams) ; Laurent Basanèse
nous a présenté sa réflexion sur la question du
« vrai islam » posée par la diversité de ses différentes interprétations dont celle salafistes ; Joe
Kalathil nous a partagé son travail au service
du processus de réconciliation entre Indiens
et Pakistanais ; Victor Edwin nous a présenté
sa réflexion sur les différents islams présents
en Inde, mentionnant également le défi de la
« wahhabisation », un souci partagé également
par Heru Prakosa (l’actuel délégué du P. Général pour les relations avec les musulmans,
qui a convoqué notre rencontre au Sénégal)
qui nous a parlé de l’islam « hétérodoxe » en
Indonésie, tandis que Greg Soetomo nous pré-
sentait sa thèse sur Hasan Hanafi. Pour ma
part, j’ai présenté une ébauche de réflexion sur
l’évolution de la présentation officielle de l’identité turque dans ce que le gouvernement actuel
appelle maintenant la « Nouvelle Turquie »,
passant d’un « nationalisme turc » à un « nationalisme musulman et ottoman » que l’on
peut d’ailleurs voir à l’œuvre dans la manière
dont la Turquie se présente aux Africains sur
le site internet du ministère turc des Affaires
étrangères. (Depuis une dizaine d’année, la
Turquie est en effet de plus en plus présente
sur ce continent). Au terme de nos débats,
avant de quitter Keur Moussa, après une évaluation et un échange de nouvelles sur nos activités, nous sommes convenus de nous retrouver dans deux ans, en 2017 en Indonésie
pour notre prochaine rencontre JAM.
Nous avons alors passé le samedi 11 avril,
un jour de détente à Dakar au cours duquel
nous sommes partis en pèlerinage à l’île de
Gorée, un des lieux les plus importants de la
traite transatlantique des esclaves ; ensuite,
en contrepoint, nous nous sommes rendus au
nouveau monument controversé érigé en 2010
par Abdoulaye Wade, le président précédent,
célébrant de manière grandiose la renaissance
africaine. Je suis pour ma part resté un jour
de plus pour célébrer la messe dominicale
dans une paroisse portant le nom romantique
de « Saint Pierre des Baobabs » avant d’être invité par une de mes anciennes paroissiennes
d’Ankara qui avait travaillé à l’ouverture de
l’ambassade du Sénégal quelques années plus
tôt et dont j’ai rapporté les salutations et moult
cadeaux dans ma ville d’adoption !
? Jean-Marc Balhan, s.j. (Ankara)
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
35
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene
COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF
Carmel de Mehagne
27, chemin du Carmel
4053 Embourg
04 365 10 81
[email protected]
3, avenue Arthur Dezangré
1950 Kraainem
0472 435 425
[email protected]
www.chemin-neuf.be
Klooster Heilig Hart
De Merodelei 12
2600 Berchem
03 230 81 70
[email protected]
du Chemin Neuf. Soirée pour prier ensemble
et vivre la vie fraternelle.
ACTIVITES
◆ LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-
mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps
118 – « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22).
Mardi 2 juin 2015 de 9 h 30 à 15 h 00. Animé par
la Communauté du Chemin Neuf et le Père
Bernardin Kamwanga. Journée de ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrêter et se
laisser rejoindre par Dieu dans le silence. Enseignement, prière silencieuse, adoration, sacrement de réconciliation, eucharistie à
12 h 00, repas simplifié, écoute spirituelle.
◆ LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des
Bruyères, 14 rue René Magritte) + Namur (rue
Henri Le Coq, 126) + Anvers. « Soirée Net for
God », mardi 23 juin 2015 à 20 h 30 (LLN à
20 h 15, Anvers à 20 h 00 en néerlandais).
◆ Auderghem (23 Avenue Charles Schaller)
« Matinée Net for God », vendredi 19 juin 2015
à 10 h 00.
◆ Rencontres animées par la Communauté du
Chemin Neuf. Partages, prière, formation à
partir d’un film vidéo, diffusé dans 70 pays. Le
thème du film nous aide à reconnaître l’œuvre
de l’Esprit Saint dans le monde, œuvre de paix
et d’unité. Voir les précédents films sur
www.netforgod.tv.
LA PAIRELLE
GROUPES DE PRIERE
◆ LG + BXL : Groupe de prière pour tous. Tous
les mardis à 20 h 30 (sf vacances scolaires).
Animé par la Communauté du Chemin Neuf.
Une heure de prière et de louange, à l’écoute
de la Parole et de l’Esprit Saint, afin d’accueillir
Dieu dans notre quotidien.
◆ BXL (oratoire de l’Eglise St Michel, Montgo-
mery – 0483/39 18 93) : Groupe de prière
jeunes. Tous les 3ème mardis du mois à 20 h 30
– le 16 juin 2015. Animé par la Communauté
36
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
Centre spirituel ignatien
25, rue Marcel Lecomte
5100 Wépion
081 46 81 45 & 081 46 81 11
[email protected]
www.lapairelle.be
◆ Retraites selon la pédagogie de l’École de
Prière Contemplative. « Ephata ! Ouvre-toi ! »
(Mc 7, 34) « Ils étaient frappés au-delà de
toute mesure et disaient : ‘Il a bien fait toutes
choses…’ » . Entrer dans la prière contemplative telle qu’elle est proposée par saint Ignace
dans les Exercices spirituels de 2ème semaine :
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben
commune, nous marchons en silence et seuls
jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Du L. 13 au V. 18 juillet 2015
avec P. Paul Malvaux, s.j., Alix Crassaert et Geneviève Materne
◆ Vivre d’une lettre d’Amour. Quel Amour ?
Celui de Dieu qui a transformé la vie de saint
Jean. Quelle lettre ? L’évangile où saint Jean
témoigne de son expérience. Vivre ? Oui parce
que ce même Amour peut encore nous dynamiser aujourd’hui. Du L. 20 au Me. 29 juillet
2015 avec P. Laurent Capart, s.j. et Bernadette
van Derton
◆ Découvrir la Parole par le théâtre. S’expri-
mettre en jeu tous nos sens pour entrer en relation avec Dieu. Du Du Ma. 7 au V. 10 juillet
2015 avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Joëlle
et Michel Desmarets et Cécile Gillet
◆ Formation à l’animation d’Ecole de Prière
Contemplative. La formation commence par
trois jours de retraite en silence selon la pédagogie de l’École de Prière Contemplative
(prière guidée, prière personnelle, contemplation en groupe). Elle se poursuit avec trois
jours de réflexion sur la démarche, d’exercices
pratiques de rédaction et de présentation de
prières guidées, d’animation de la contemplation en groupe. Du Ma. 7 au L. 13 juillet 2015
avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Joëlle et
Michel Desmarets, Cécile Gillet
◆ Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-
tion aux Exercices spirituels de saint Ignace.
Vivre une expérience spirituelle fondée sur
l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de
Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa
vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Du L. 13 au S. 18
juillet 2015 ou du V. 31 juillet au Me. 5 août
2015 avec Michel Danckaert, P. Christophe
Renders, s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a., P. Etienne
Vandeputte, s.j. et Bernadette van Derton
◆ Marcher et prier. Une expérience de re-
traite : 3 jours de marche entrecoupés de 2
jours à La Pairelle. Après une mise en route
mer, avec sa voix et avec son corps, seul-e et
avec d’autres, peut être un moyen d’écouter la
Parole, de la regarder, de la découvrir agissant
en soi. La semaine consistera en ateliers de
théâtre, de travail sur la voix et sur le geste,
d’improvisation, de mise en scène et de travail
en équipe. Moments de réflexion, de prière et
de partage. Du V. 31 juillet au Me. 5 août 2015.
Avec Sr Fiona Maguire, r.s.a.
◆ Vers la source vive. Un temps de renouvel-
lement dans la tradition des Exercices spirituels, un temps pour se retrouver soi-même et
pour rencontrer le Seigneur. Du S. 8 au V. 14
août 2015. Avec P. Guy Vanhoomissen, s.j., Michel Danckaert et Sr Marie-Catherine Petiau ej
◆ « Elle a pris sur sa misère pour donner tout
ce qu’elle possédait » (Mc 12, 44). Retraite
avec possibilité de massage. Le Seigneur
connaît notre misère. Avec Lui, la visiter, l’habiter pour désirer et vouloir tout donner. Du
L. 10 au V. 14 août 2015. Avec Rita Dobbelstein
et Marie-Caroline Coppieters, praticienne
agréée de l’Ecole de massage sensitif belge
◆ Les rencontres de Jésus dans l’évangile de
Marc. L’évangile de Marc est riche de rencontres de Jésus, certaines sont communes à
tout genre de récit, d’autres sont occasionnelles mais provoquent des changements profonds dans les perspectives de Jésus. Du L. 17
au Ma. 26 août 2015. Avec P. Paul Gilbert, s.j. et
Toiny Schreiner
◆ Quand le regard de Dieu croise le nôtre. Re-
traite et art plastique. Contempler et se laisser
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
37
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene
toucher par la Parole ; permettre au « regard
de l’imagination », d’émerger à travers le
geste, la couleur et la forme (peinture, pastels,
terre…). La démarche ne demande aucune
compétence préalable. Du L. 17 au V. 22 août
2015. Possibilité de ne faire que les 3 premiers
jours. Avec P. Bernard Peeters, s.j. et Françoise
Lempereur, Professeure d’expression plastique
ronnementale, culturelle ? L’Evangile nous invite à nous mettre en marche vers un « autre
monde », à cultiver l’espérance, cette « passion du possible ». Du V. 25 au D. 27 septembre
2015. Avec Claire Brandeleer, chargée de projet du Centre Avec, Centre jésuite de recherche et d’action sociale ; P. Christophe
Renders, s.j.
◆ Marcher et prier. Une expérience de re-
◆ Week-end Ados « Let’s go ». Tu es jeune et
traite : 3 jours de marche entrecoupés de 2
jours à La Pairelle. Après une mise en route
commune, nous marchons en silence et seuls
jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Un contact préalable est demandé. Du M. 26 au L. 31 août 2015. Avec P.
Philippe Marbaix, s.j. et Cécile Gillet
dynamique ? Tu as envie de vivre 2 jours de
fête avec le Seigneur ? Viens nous rejoindre
avec une trentaine de jeunes de 12-17 ans :
temps de prière, partage, jeux, réflexion et
veillées seront au rendez-vous. Du V. 25 au D.
27 septembre 2015 avec Antoine Beaudoint,
Florence Fastres, Sr Françoise Schuermans
ssmn, P. Paul Malvaux, s.j.
◆ « Qui donc est Dieu pour nous aimer
ainsi ? ». Avec saint Ignace, découvrir que Dieu
nous parle… et que ce qu’Il nous dit, ce sont
des mots d’amour… et que cet amour est
contagieux. Du Ma. 1er au J. 10 septembre
2015. Avec P. Richard Erpicum, s.j. et Michel
Danckaert
◆ Le Verbe s’est fait chair, la Parole s’est dé-
liée, l’Ecriture s’est jouée… Atelier d’écriture. À
partir de la Parole de Dieu et de poèmes, par
des exercices ludiques d’écriture, nous laisser
surprendre par les mots qui nous habitent. Un
moyen de laisser à Dieu un espace où il se révèle. Atelier s’inspirant du Journal Créatif ©,
ouvert à tous : pas besoin d’être « doué en
écriture ». Du V. 18 au D. 20 septembre 2015.
Avec Nathalie Schul, animatrice certifiée du
« Journal Créatif » (Anne-Marie Jobin) et P.
Christophe Renders, s.j.
◆ Découvrir la prière silencieuse à la manière
tion aux Exercices spirituels de saint Ignace.
Vivre une expérience spirituelle fondée sur
l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de
Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa
vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Du L. 5 au V. 9 octobre avec une équipe de La Pairelle
◆ « Oser la confiance, porter l’espérance ! ».
Halte spirituelle pour professionnels de la
santé. Oser la confiance, c’est accueillir ses
faiblesses et trouver force dans le Christ. Par
ce consentement, la vie du soignant reçoit
unification et consistance. Ainsi « soigné », il
devient autrement soignant car, de manière
insoupçonnée, porteur d’espérance. Du V. 9 au
D. 9 octobre 2015 avec P. Pierre Depelchin, s.j.
et une équipe de soignants
du zen. De nombreux textes chrétiens invitent
à la prière dans le secret de l’être uni à Dieu. A
l’écoute du « Nuage d’Inconnaissance » et avec
« Frère corps » comme compagnon, nous nous
initierons à cette méditation assise ou dans la
nature. Du V. 18 au D. 20 septembre 2015. Avec
Sr Christine Daine, clarisse, membre du D.I.M.
(Dialogue Interreligieux Monastique)
◆ Dimanche 11 octobre 2015 : Dimanche des
◆ Face à la mondialisation dérégulée : de l’an-
méditative, prière, silence. Poètes et saints,
penseurs et maîtres spirituels offrent aux
chrétiens d’Occident un accès privilégié aux
goisse à l’espérance. Sommes-nous impuissants devant les crises financière, sociale, envi-
38
◆ Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
familles. « Je ferai passer devant toi ma
beauté » (Ex 33,19). Mettre en scène une histoire biblique sous le mode du théâtre japonais d’images « Kamishibaï ». La créativité en
fête ! Avec Sandrine de Liedekerke et Nathalie
Schul
◆ À l’écoute des spirituels de l’Orient. Lecture
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben
patrimoines de l’Asie : hindouisme, bouddhisme, taoïsme… Samedi 17 octobre 2015 :
tradition hindoue. Ramanuja ou l’attention
méditative ; Toukaram ou les psaumes du pèlerin. Avec P. Jacques Scheuer, s.j., Professeur
émérite d’histoire des religions de l’Asie à
l’UCL (Louvain-la-Neuve) et une équipe d’animation des Voies de l’Orient (Bruxelles)
◆ Quand le Dieu de la Bible se fait violent…
Que faire de l’image du Dieu violent de l’Ancien et aussi parfois du Nouveau Testament ?
La confrontation à ces textes gênants nous
ouvrira au chemin de salut que propose la
Bible, un chemin de sortie progressive de nos
propres violences… Du V. 23 au D. 25 octobre
2015 avec Dominique Martens, Professeur de
théologie biblique à l’Institut International
Lumen Vitae et le P. Etienne Vandeputte, s.j.
Session avec temps de prière personnelle.
Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Le billet d’humeur
LÉON BLOY
QUI DONNE AUX PAUVRES PRÊTE À DIEU
Y pensez-vous ? C’est la situation la plus dangereuse. Qui dit
prêteur dit créancier. L’ennemi mortel du créancier, c’est le débiteur. La conséquence est épouvantable. En donnant aux
pauvres, on s’expose à l’inimitié de Dieu, puisqu’on lui prête.
Donc, il ne faut jamais donner aux pauvres, si on veut garder
l’amitié de Dieu. Il faut se garder de faire l’aumône comme de
l’aspic et du basilic. Cela saute aux yeux. Mais le contraire d’une
proposition devant nécessairement entraîner des conséquences
contraires, il est évident que le plus sûr moyen de se faire un
ami de Dieu, c’est de dépouiller le pauvre autant qu’on le peut.
En agissant ainsi, on est certain d’avoir Dieu pour soi et de se
faire admirer des honnêtes gens, ce qu’il fallait démontrer.
Léon Bloy, Exégèse des lieux communs,
Nouvelle série, LXXXVIII
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Echos • no 2 • avril – juin 2015 •
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Rédacteur en chef
Secrétaire de rédaction
Comité de rédaction
Maquette et mise en page
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avec la mention : « Soutien aux Échos »
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Les derniers numéros des Echos sont consultables sur le site www.jesuites.be.
Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Echos ou sur le site peuvent le faire
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© BML, MMXV
fidélité Lessius lumen vitae
Charles Delhez
En vacances avec le
pape François
Jon Sobrino
Mgr Oscar Romero
• 14,5 × 21 cm • 128 p. •
9,50 €
ISBN 978-2-87356-658-6
• 12 × 19 cm • 120 p. •
9,95 €
ISBN 978-2-87356-664-7
Damiano Modena
La théologie
du cardinal Martini
Collectif
Vers de nouvelles
alliances entre
familles et catéchèse
• 14,5 × 20,5 cm • 320 p. •
28,00 €
ISBN 978-2-87299- 274-4
• 16 × 24 cm • 120 p. •
15,00 €
ISBN 978-2-87324-515-3
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