ROBYN ORLIN, JAMES CARLÈS Coupé-décalé
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ROBYN ORLIN, JAMES CARLÈS Coupé-décalé
JAMES CARLÈS Danseur, chorégraphe, pédagogue, chercheur et conférencier, James Carlès a été formé auprès des plus grands noms de la danse moderne internationale à New York (Alvin Ailey ADS, Limón Institute) et à Londres (London Contemporary Dance Center: The Place). En 1998, il inaugure à Toulouse le Centre international de danse qui porte son nom et fonde sa compagnie. Il développe une approche chorégraphique basée sur une nouvelle conception du temps et de l’espace à partir des matériaux provenant du vaste territoire des « danses noires ». Le répertoire de la compagnie est riche de plus d’une cinquantaine de pièces (Katherine Dunham, Pearl Primus, Talley Beatty, etc.). Il est également directeur artistique du festival « Danses et Continents Noirs » et l’un des co-créateurs du réseau international African Diaspora Performance Consortium. James Carlès est artiste associé à l’Astrada / Jazz in Marciac. Il vient de créer pour le festival international CDC à Toulouse (2014) sa dernière pièce Coupé-décalé. À LIRE : Robyn Orlin, Fantaisiste Rebelle Olivier Hespel Coédition Centre national de la danse (coll. « parcours d’artistes ») / Éditions de l’attribut (coll. « empreintes »), 12 €, 2007, 112 p. EN MARS... AU CND PANTIN / ÎLE-DE-FRANCE INSTALLATION VIDÉO DANSE ET CINÉMA II Mer. 22 janvier au ven. 11 avril de 9h à 19h et jusqu’à 20h30 les soirs de représentation CONFÉRENCE ANNIE SUQUET Les modernités de la danse, d’aujourd’hui à hier Danses métissées : rêves d’Afrique Mar. 11 mars à 19h Le Centre national de la danse, opérateur de l’État, est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication (Direction générale de la création artistique). Mercredi 5 au vendredi 7 à 20h30 Grand studio PROJECTION FILMS DU MERCREDI Voyage en Italie de Roberto Rossellini Mer. 12 mars à 16h30 SPECTACLES DANIEL DOBBELS / CIE L’ENTRE-DEUX La fille qui danse / Un son étrange Mer. 12 au ven. 14 mars à 20h30 Passerelle Centre national de la danse / Théâtre National de Chaillot FESTIVAL CONCORDAN(S)E FANNY DE CHAILLÉ ET PIERRE ALFERI Répète MYRIAM GOURFINK ET ÉRIC SUCHÈRE Insensiblement Mer. 19 et jeu. 20 mars à 20h30 CINÉ-CONCERT RETOUR DE FLAMME Serge Bromberg (Lobster Films) Danseurs insolites et autres danses Mar. 18 mars à 19h CENTRE NATIONAL DE LA DANSE Fantaisiste Rebelle retrace le parcours personnel et artistique de Robyn Orlin, de Johannesburg à Berlin, de New York à Paris, en passant par Londres. MARS 2014 Président du Conseil d’administration : Jean Gautier Directrice générale : Mathilde Monnier Retrouvez le CND sur : ROBYN ORLIN, JAMES CARLÈS Coupé-décalé Coproduction - Création en résidence Acte 1 : I Am Not A Sub-culture, Rather A Gallery of Self-Portraits with A History Walking in Circles Chorégraphie : Robyn ORLIN Interprétation : James CARLÈS Vidéo : Pierre SASSO Lumière et régie : Arnaud SCHULZ Acte 2 : On va gâter le coin ! Chorégraphie : James CARLÈS Interprétation : Brissy AKEZIZI, Clément ASSÉMIAN, Gahé BAMA, Franck SERIKPA, Stéphane MBELLA Vidéo : Charles ROSTAN Musique : James CARLÈS, Charles ROSTAN Lumière et régie : Arnaud SCHULZ Durée Acte 1 : 35 min. Acte 2 : 45 min. Coproduction : APCA – Cie James Carlès, CDC Toulouse / Midi-Pyrénées, Centre national de la danse, CNDC Angers, L’Astrada Marciac dans le cadre du dispositif Résidenceassociation en Midi-Pyrénées. APCA Cie James Carlès est soutenue par la DRAC Midi-Pyrénées, la Ville de Toulouse, le Conseil régional MidiPyrénées et le Conseil général de la Haute-Garonne. En cours : ADAMI. Production déléguée : CDC Toulouse / Midi-Pyrénées Contact : Pethso VILAISARN CDC Toulouse / Midi-Pyrénées T +33 (0)5 61 59 59 61 [email protected] Le CND remercie les artistes et leurs équipes. À propos du coupé-décalé… Le projet Coupé-décalé est une pièce chorégraphique en deux actes. Dans une première partie intitulée I Am Not A Sub-culture, Rather A Gallery of Self-Portraits with A History Walking in Circles, Robyn Orlin signe un solo avec et pour James Carlès, danseur chorégraphe et initiateur de ce projet autour du coupé-décalé. La deuxième partie, On va gâter le coin ! est consacrée à une mise en scène du coupé-décalé proposée par James Carlès et ses cinq danseurs. « Dès l’origine du projet, j’avais souhaité une collaboration artistique, avec un chorégraphe / metteur en scène très expérimenté, et intéressé par les questions de l’altérité. Je ne concevais ce projet que dans le dialogue, l’échange et les regards croisés. J’avais très envie de prendre la plus grande distance possible sur ces problématiques sociétales que je connais bien et dans lesquelles je me sentais très impliqué. C’est tout naturellement que Robyn Orlin a été contactée et c’est tout aussi naturellement qu’elle a accepté de s’investir sur ce projet. L’acte 1 : Rendre visible, ce qui est invisible… Dans l’acte 1, Robyn Orlin après de nombreuses discussions et ateliers, a choisi de s’inspirer de mon histoire personnelle (familiale et culturelle) pour “fabriquer” le solo. Les images sont réelles, mais les histoires et personnages sont fictifs. Le solo questionne l’altérité en Europe (France), les relations inter-culturelles, les questions de légitimation territoriale. Que savons nous réellement des “Afro-Européens”? (Afro-Français?), Quelle lecture avons nous d’eux ? de leur expressions ? Relions-nous nos histoires communes ? etc. Autant de questions qui nous ont amené à concevoir avec beaucoup d’humour et d’amour ce premier acte… L’acte se construit autour de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), et du personnage de SAPEUR car c’est un des points d’ancrage du coupédécalé. L’acte 2: “Texte public” / “Texte caché” et polysémie… Dans l’acte 2, je souhaitais mettre en scène de vrais danseurs de coupé-décalé en utilisant leurs propres codes gestuel, vestimentaire, langagier… Mes voyages et recherches sur les danses sociales des afro-descendants, m’ont fait découvrir le sens éminemment politique de toutes ces danses. Elles naissent, se développent et s’épanouissent dans des contextes sociaux et (géo)politiques bien déterminés. La lecture du geste nous montre à quel point ces danses sont de vraies empreintes ou marqueurs de nos histoires sociétales (dissentiment/assentiment). Je n’ai pas compris le coupé-décalé lorsque j’y ai été confronté pour la première fois. J’y étais plutôt hostile. C’est plusieurs années plus tard, à la suite d’un échange avec de jeunes pré-ados d’un collège de Nantes que j’ai compris qu’il se passait quelque chose. J’ai effectué des “voyages d’études” dans des villes françaises dont Marseille et Paris, puis un séjour en Côte d’Ivoire. Je me suis aperçu du “double langage” des coupeurs décaleurs. Ce qui est dit en public, ce qui est donné à voir au plus grand nombre n’est pas du tout ce qui est adressé aux initiés. Cette démarche m’a évoqué les danses de résistance que l’on a pu observer dans les sociétés esclavagistes ou coloniales. D’autre part, j’ai aussi observé que chez les danseurs de coupé-décalé, le champ sémantique est tout aussi volontairement brouillé. En effet, le même geste peut avoir plusieurs significations. C’est cette réalité qui m’a inspiré l’écriture du quintet. Les images vidéo sont issues de la réalité. Charles Rostand et moi-même les avons toutes tournées à Abidjan. Elles ont par la suite été “recrées” abstraitement et mises en correspondance avec les scènes chorégraphiques. Ces images évoquent le monde urbain, le maquis, le glo glo (bidonville), les femmes, et les nombreuses projections qui sont faites sur elles, l’histoire coloniale… autant de textes cachés que l’on découvre dans le coupé-décalé, et que l’image vidéo convoque métaphoriquement. L’acte 1 et l’acte 2 constituent les deux faces d’une seule et même carte… Fouka-fouka ! » James Carlès ROBYN ORLIN Depuis vingt ans, Robyn Orlin, chorégraphe controversée et provocatrice, repousse continuellement les frontières de la performance et de la danse. Marginalisée à ses débuts par la communauté de danse conservatrice en Afrique du Sud, son association Orlin’s City Theatre and Dance Group reçoit le financement du National Arts Council et développe l’accompagnement de jeunes danseurs. Son travail a reçu de nombreuses récompenses autant en Afrique du Sud qu’à l’étranger (British theatre’s Laurence Olivier Award, AA Vita Award, FNB Regional Award...). Habituée à mélanger les genres, les matériaux, à incorporer à la danse, au théâtre ou à l’opéra des éléments de friction polémiques, Robyn Orlin tisse une œuvre prolixe, scrutant l’état du monde avec un regard sans concession. Le public se retrouve souvent sur la scène et se mêle aux interprètes. Bien que partageant sa vie entre Berlin et Johannesburg et promenant son travail partout dans le monde, Robyn Orlin est attachée à sa ville natale Johannesburg, source de son inspiration où elle puise son énergie créatrice. ROBYN ORLIN, JAMES CARLÈS Coupé-décalé Coproduction - Création en résidence Lexique coupé-décalé* Fouka-fouka : Signe de bravoure. Effort de paix. Atalakou : Faire l’éloge d’un individu. Faire de l’animation. Boucan : Faire le malin sauvagement. Boucantier : Celui qui fait le boucan, il est doté d’un système qui lui permet de frimer. Coupure : Ensemble des figures de l’envolée (décoller, s’envoler, planer...). Décalement : Danser sur le côté, à contretemps, de façon décalée. Faroter : Faire le malin (farotage, farotement, farot-farot). Festiboulance : La danse des fesses. Version légère du mapouka. Galoper : Cri d’animation imitant le cabri galopant. Gouanou Dance : La danse de la jouissance sexuelle. Jet-set : Douk Saga et sa bande de sept copains. Konami : Danse sportive s’inspirant du football. Ndombolo : Danse et musique congolaises. Source de l’ivoiro-atalakou. Pédalement : Se rapportant au petit vélo. L’effort de l’acte sexuel. Petit Malin : Danse qui consiste à faire le malin par sa marche. Petit vélo : Petit Pompier, la petite copine. Proclamation : Moment de vérité où l’on doit montrer ses habits de grandes marques. Prodada : Se produire. Expression naturelle de soi. Frimer avec ses propres moyens. Prudencia : La danse des hommes prudents ironisant sur le danger (la guerre). Sagacité : Philosophie existentielle faisant de la vie une scène théâtrale où l’on doit paraître. Mise en scène de la vie. Scénario : Concept existentiel qui conçoit la vie comme une prédestination, comme écrite d’avance et que chaque individu vient jouer. Le scénario rejoint l’approche existentielle du sagacité. Saut-mouton : Danse empruntée au jeu de saute-mouton. Cri d’animation. Sébène : Accord musical mis en boucle. Travaillement : Distribuer des billets de banque à tout-va. Go : Femme , jeune femme, fille. Mogo : Homme, jeune homme. *Extrait du Petit lexique du mouvement DJ ivoirien, tiré de l’ouvrage : Coupé-décalé, Le sens d’un genre musical en Afrique, d’Anicet Boka, Éditions L’Harmattan, Paris. ANICET BOKA Docteur en science de l’art de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, Anicet Boka est plasticien, enseignant et chercheur. Ses recherches portent particulièrement sur la posture créatrice et les croisements musicaux.