Rapport de Mission de promotion en République de Namibie 24
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Rapport de Mission de promotion en République de Namibie 24
AFRICAN UNION UNION AFRICAINE UNIÃO AFRICANA African Commission on Human & Peoples’ Rights Commission Africaine des Droits de l’Homme & des Peuples 31 Bijilo Annex Layout, Kombo North District, Western Region, P. O. Box 673, Banjul, The Gambia Tel: (220) 4410505 / 4410506; Fax: (220) 4410504 E-mail: [email protected]; Web www.achpr.org Rapport de Mission de promotion en République de Namibie 24 - 27 AOUT 2009 REMERCIEMENTS La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (la Commission africaine) tient à exprimer sa profonde gratitude au gouvernement de la République de Namibie, pour avoir bien voulu l'inviter à effectuer une mission de promotion dans le pays, et pour avoir mis à la disposition de sa délégation toutes les facilités et le personnel nécessaires pour assurer le succès de la mission. La Commission africaine est reconnaissante aux autorités pour leur hospitalité et leur soutien durant la mission. Des remerciements spéciaux sont adressés au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Justice ainsi qu'aux membres de leur personnel qui ont accompagné la délégation et déployés des efforts pour s'assurer que le calendrier de toutes les rencontres a été respecté. La Commission africaine exprime également ses remerciements à toutes les organisations de la société civile qui ont pris le temps de les rencontrer, malgré leur calendrier chargé. INTRODUCTION 1. La Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples (la Charte africaine) est entrée en vigueur le 21 octobre 1986 après avoir été ratifiée par le nombre requis d‟Etats parties. Les premiers membres de la Commission africaine ont été élus lors de la 23 ème Conférence des Chefs d‟Etat et de Gouvernement de l‟Organisation de l‟Unité africaine en juillet 1987 et la session inaugurale de la Commission africaine s‟est tenue en novembre 1987. 2. En vertu de la Charte africaine, la Commission africaine a notamment pour mandat de promouvoir l‟observation de la Charte africaine, de suivre sa mise en œuvre et d‟assurer la protection des droits et libertés énoncés dans la Charte, d‟interpréter la Charte africaine et de donner des avis sur sa mise en œuvre. 3. L‟Article 45 (1) de la Charte africaine, en particulier, demande à la Commission africaine de promouvoir les droits de l‟homme et des peuples, notamment à travers des études et des recherches, et d‟effectuer des visites dans les Etats parties en vue de rassembler des informations sur les droits de l‟homme et des peuples et formuler des principes et des règles pouvant être utilisés par les Etats parties dans leurs politiques et législation. 4. La mission de promotion en République de Namibie s‟est déroulée du 24 au 27 août 2009 et s‟est donc inscrite dans le contexte du mandat de promotion de la Commission africaine en vertu de l‟Article 45 de la Charte africaine. Bref historique et contexte politique 5. Il est possible que les peuples San habitent dans ce que l'on appelle aujourd'hui la Namibie depuis plus de 2000 ans. Les Hereros de langue Bantoue ont migré vers l‟an 1600 et les Ovambos, le groupe ethnique le plus important aujourd‟hui, vers 1800. 6. A la fin du 15ème Siècle, l‟explorateur portugais, Bartholomée Dias, a été le premier Européen à arriver en Namibie. Anciennement appelé Sud-Ouest africain, le territoire est devenu une colonie allemande en 1884. Entre 1904 et 1908, les troupes allemandes ont massacré des dizaines de milliers de Hereros qui s‟étaient révoltés contre la domination coloniale. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, le territoire namibien a été repris par les forces sud-africaines. En 1921, il fut placé sous mandat de la Société des Nations, sous administration de l‟Afrique du Sud.1 7. A la dissolution de la Société des Nations, en 1946, l‟Afrique du Sud refusa d‟accepter l‟autorité des Nations Unies qui souhaitait remplacer son mandat par une tutelle des Nations Unies. Un groupe séparatiste marxiste noir, la South West Africa People's Organization (SWAPO), se constitua en 1960 et se lança dans une guérilla à petite échelle pour obtenir l‟indépendance. En 1966, les Nations Unies appelèrent l‟Afrique du Sud à se retirer du territoire qu‟elles renommèrent Namibie en 1968. L‟Afrique du Sud refusa d‟obtempérer. Une résolution du Conseil de sécurité en 1974 ordonna à l‟Afrique du Sud d‟initier un transfert des pouvoirs sous peine de prise de mesures par les Nations Unies. Le Premier Ministre Balthazar J. Vorster rejeta la supervision des Nations Unies en soutenant que son gouvernement était prêt à négocier l‟indépendance de la Namibie mais pas avec la SWAPO que les Nations Unies avaient reconnue “seul représentant légitime” du peuple namibien.2 8. L‟Afrique du Sud transmit des pouvoirs limités à une nouvelle administration multiraciale en 1985 (le gouvernement précédent avait repris les lois sud-africaine de l‟apartheid). L‟installation de ce gouvernement mit fin à l‟autorité directe de l‟Afrique du Sud qui conserva néanmoins un droit de veto réel sur les décisions du nouveau gouvernement. Enfin, en 1988, l‟Afrique du Sud accepta un plan d‟indépendance. Sam Nujoma, dirigeant de la SWAPO, fut élu président et, le 21 mars 1990, la Namibie accédait à l‟indépendance. 9. Nujoma fut réélu en 1994 puis, à nouveau, en 1999 après une modification constitutionnelle l‟autorisant à postuler un troisième mandat. Nujoma annonça en novembre 2001 qu‟il ne se représenterait pas à l'expiration de son mandat en 2004. En novembre 2004, Hifikepunye Pohamba de la SWAPO fut élu président avec 76 % des suffrages. Il prit fonction le 21 mars 2005. 10. En 2004, l‟Allemagne présenta officiellement des excuses pour le massacre de Hereros par les troupes coloniales allemandes entre 1904 et 1908.3 Géographie 11. 1 La Namibie est limitée au nord par l‟Angola et la Zambie, à l‟est par le Botswana, à l‟est et au sud par l‟Afrique du Sud. Elle est composée en www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia 3 www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia 2 majeure partie du haut plateau de l‟Afrique australe avec une altitude moyenne de 3 000 à 4 000 pieds (~ 1000 à 1500 mètres).4 Terre et population 12. La population de la Namibie est de 2,1 millions d‟habitants.5 Le taux de croissance de la population est affecté par le taux de prévalence du VIH/SIDA estimé à 15,3 %. Les Namibiens sont d‟origines ethniques diverses. Les principaux groupes sont les Ovambos, les Kavangos, les Hereros/Himbas, les Damaras, les métis ("coloured" et Rehoboth Baster), les Blancs (Afrikaner, Allemands et Portugais), les Namas, les Caprivians, les Sans et les Tswana.6 13. Les Ovambos représentent environ la moitié de la population. Les Ovambos, les Kavangos et les Caprivians de l‟est, qui occupent la partie nord du pays, relativement bien arrosée et boisée, sont des agriculteurs et des éleveurs sédentaires. Historiquement, ces groupes n‟avaient guère de contacts avec les Namas, les Damaras et les Hereros qui parcouraient la partie centrale du pays, rivalisant pour le contrôle des rares pâturages. La domination coloniale allemande a détruit les capacités guerrières des tribus mais sans effacer leur identité et leur organisation traditionnelle. Les habitants du nord plus peuplé se sont installés dans tout le pays au cours des dernières décennies, par suite de l‟urbanisation, de l‟industrialisation et de la demande de main d‟œuvre.7 Economie 14. L‟économie namibienne est dotée d‟un secteur d‟entreprises soumises à l'économie de marché qui produisent la majeure partie des richesses du pays et un secteur d‟économie de subsistance. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Namibie est relativement élevé pour un pays en développement mais il se caractérise par l‟une des distributions de revenus les plus inégales du continent africain. Bien que la majorité de la population vive d‟agriculture de subsistance et d‟élevage, la Namibie compte plus de 200 000 travailleurs qualifiés ainsi qu‟une classe de professionnels et d‟entrepreneurs de formation élevée. 15. L‟économie formelle sophistiquée du pays est basée sur une industrie et une agriculture hautement capitalistiques. L‟économie de la Namibie dépend néanmoins des revenus générés par les exportations de produits primaires de quelques secteurs vitaux comme l‟extraction minière, 4 www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia Estimation 2008. www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia 6 Département d’Etat américain : Diplomacy in Action,(2009). http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/5472.htm 7 Département d’Etat américain : Diplomacy in Action,(2009). http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/5472.htm 5 l‟élevage et la pêche. L‟économie namibienne reste intégrée à l‟économie de l‟Afrique du Sud, dans la mesure où l‟essentiel des importations provient de ce pays. En raison de l‟insuffisance des pluies, les cultures ne sont pas développées et le pastoralisme représente l‟essentiel du secteur agricole.8 Système juridique 16. Le système juridique namibien se caractérise par le pluralisme. Il s‟agit d‟une combinaison de droit constitutionnel de type britannique, de droit romano-germanique, de droit coutumier et de droit international. L‟essentiel du recueil des lois n‟est pas codifié et doit s'inspirer de la jurisprudence en constante évolution. 17. Le Président de la Namibie est le Chef de l‟Etat, du Gouvernement et Commandant en chef des forces armées. Le Président est élu pour un mandat de cinq ans au suffrage universel direct. Il ne peut se représenter qu‟une fois après un premier mandat. Il est responsable du respect de la loi et de la constitution et il rend compte devant l‟Assemblée Nationale une fois par an. Il nomme le Premier Ministre, Attorney General, ainsi que les autres membres de son gouvernement. Il signe l'adoption des projets de loi et peut proposer des projets de loi à l'Assemblée. Il est responsable devant l‟Assemblée Nationale. L‟Assemblée peut s‟opposer à ses décisions par un vote des deux-tiers des membres votants.9 18. Le Cabinet est composé du Président, du Premier Ministre et des autres ministres provenant de l‟Assemblée Nationale et nommés par le Président. Le Premier Ministre est responsable de la conduite du gouvernement devant le Parlement et il conseille et assiste le Président dans l‟exécution des fonctions du gouvernement. Le Cabinet dirige et supervise les Ministères pour le Président et rend compte à l‟Assemblée Nationale des questions liées au commerce et aux traités au plan international. 19. Le Conseil national est composé de deux membres de chaque région qui sont élus pour un mandat de six ans. Ils sont chargés de mener des investigations, de faire des recommandations en matière de législation et de revoir les lois adoptées par l‟Assemblée Nationale. Lorsqu‟un projet de loi a été revu et adopté par le Conseil, il est transmis au Président pour signature. S‟il n‟est pas accepté par le Conseil, il est renvoyé à 8 9 www.inforplease.com. Encyclopedia-Namibia Namibia Legal System: http://faculty.cua.edu/Fischer/ComparativeLaw2002/Namibia_Legal_System.htm l‟Assemblée avec des commentaires ou des amendements réexamen.10 pour 20. L‟Assemblée Nationale est composée de 72 membres directement élus au suffrage proportionnel. Ils détiennent l‟autorité législative du pays avec l‟assentiment du président. Pour qu‟un projet de loi soit adopté, il doit être adopté par l‟Assemblée Nationale, signé par le Président et publié dans le journal officiel. Si le Président refuse de signer un projet de loi déjà ratifié par une majorité des 2/3 à l‟Assemblée, le projet de loi est renvoyé devant les tribunaux pour qu‟ils se prononcent sur sa constitutionnalité. Si le projet de loi est jugé conforme à la constitution, le Président doit le signer. Dans le cas où l‟Assemblée n‟adopte pas un projet de loi avec une majorité des 2/3 et si le Président refuse de le signer, le projet de loi est rejeté. 21. Le Président a la possibilité de dissoudre l‟Assemblée s‟il apparaît évident qu‟elle ne peut pas gouverner efficacement. Dans ce cas, de nouvelles élections doivent être organisées dans les 90 jours suivants. L‟Assemblée siège normalement pour une période de cinq ans. 11 22. Les Articles 78-88 du Chapitre 9 de la Constitution disposent de l‟autorité et de la structure du pouvoir judiciaire. Il est expressément interdit aux autres pouvoirs du gouvernement de s‟immiscer dans l‟administration du système judiciaire et ils sont en outre tenus de l‟aider à protéger son indépendance. Les tribunaux sont répartis en trois niveaux. La juridiction supérieure est la Cour Suprême qui est dirigée par un Président et au moins trois autres juges. La Cour Suprême est une juridiction d‟appel qui connaît d‟appels émanant des Hautes Cours, de cas impliquant une interprétation de la constitution et d‟affaires émanant de l‟Attorney General. 23. La Haute Cour est composée d‟un Juge-Président et d‟autres juges nommés. La Haute Cour est une juridiction de première instance pour les affaires concernant l‟interprétation de la constitution, toutes les affaires civiles et pénales et les appels de juridictions inférieures. Les juridictions inférieures sont présidées par des Magistrats et ont compétence sur les affaires et les controverses ayant trait aux lois du Parlement.12 10 Namibia Legal System: http://faculty.cua.edu/Fischer/ComparativeLaw2002/Namibia_Legal_System.htm 11 Namibia Legal System: http://faculty.cua.edu/Fischer/ComparativeLaw2002/Namibia_Legal_System.htm 12 Namibia Legal System: http://faculty.cua.edu/Fischer/ComparativeLaw2002/Namibia_Legal_System.htm Préparation de la mission 24. La mission a été effectuée par la Commissaire Tlakula, membre de la Commission africaine responsable de la promotion et de la protection des droits de l‟homme en République de Namibie et Rapporteure spéciale pour la Liberté d‟expression et l‟Accès à l‟information en Afrique. Elle était accompagnée de Mme Aminata Jawara-Manga, Juriste au Secrétariat de la Commission africaine. Termes de référence de la Mission 25. Les termes de référence de la mission étaient les suivants : Promouvoir la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples et les activités de la Commission africaine des droits de l‟homme et des peuples ; Engager le Gouvernement de la République de Namibie eu égard aux mesures qu‟il a prises ou est en train de prendre pour mettre en œuvre ses obligations internationales en matière des droits de l‟homme en général et ses obligations en vertu de la Charte africaine en particulier ; Echanger des vues avec le Gouvernement de la République de Namibie sur les défis auxquels il peut être confronté dans l‟application de ses obligations internationales et régionales en matière des droits de l‟homme et l‟assistance que pourrait apporter la Commission africaine ; Echanger des vues avec les autres acteurs des droits de l‟homme en République de Namibie sur les voies et moyens de promouvoir et de protéger les droits de l‟homme dans le pays ; Encourager une collaboration plus étroite entre la Commission africaine et l‟Etat, d‟une part, et entre la Commission africaine et les organisations de la société civile, d‟autre part ; et Encourager le Gouvernement de la République de Namibie à participer activement aux activités de la Commission, notamment en participant à ses sessions. RENCONTRES ORGANISEES AU COURS DE LA MISSION Visite de courtoisie au Ministère des Affaires Etrangères de Namibie – Chef du Département des Affaires multilatérales, Ambassadeur Martin Andjaba. 26. La mission a débuté par une visite de courtoisie rendue à l‟Ambassadeur Martin Andjaba, Responsable du Département des Affaires multilatérales au Ministère des Affaires Etrangères de Namibie. 27. La Commissaire Tlakula a informé l‟Ambassadeur Martin Andjaba que la CADHP était en train d‟effectuer une mission de promotion pour rencontrer les acteurs des droits de l‟homme et s‟entretenir avec eux pour évaluer les progrès réalisés par la Namibie dans la promotion et la protection des droits et les obligations inscrits dans la Charte africaine. Elle a expliqué qu‟elle est responsable de quatre (4) pays : la Gambie, la Namibie, le Swaziland et la Zambie. 28. Après la mission, la délégation préparera un rapport qui sera présenté à la Commission africaine pour adoption puis transmis à l‟Etat pour qu‟il y apporte ses observations. Le rapport sera publié par la suite. 29. La Commissaire Tlakula a exprimé sa préoccupation quant au fait que la Namibie ne participe pas régulièrement aux sessions de la Commission africaine et qu‟elle n‟ait pas soumis ses rapports périodiques depuis 2000. Elle a encouragé la Namibie à accueillir une session de la Commission africaine et à présenter ses rapports périodiques, conformément à l‟Article 62 de la Charte africaine. 30. L‟Ambassadeur Martin Andjaba, pour sa part, a souhaité la bienvenue à la délégation et indiqué que le ministère est engagé dans le travail de la Commission africaine. C‟est le Ministère de la Justice (et non le Ministère des Affaires Etrangères) qui est chargé de rédiger les rapports des Etats et d‟assister aux sessions de la Commission africaine et il ne saurait donc dire pourquoi la Namibie n‟a pas assisté aux sessions de la Commission. Concernant la proposition d‟accueillir l‟une des sessions de la Commission, il a noté que le gouvernement namibien examinera la proposition si une demande était formellement adressée à cet effet au ministère concerné. 31. L‟Ambassadeur Martin Andjaba a exprimé sa préoccupation quant au fait qu‟en Afrique australe, on n'est pas bien informé de la Commission africaine et de son travail. 32. Il a informé la délégation qu‟il était dommage que la visite de la Commission coïncide avec la commémoration de la “Journée du héros” le 26 août 2009 et que donc de nombreux responsables du gouvernement ne soient pas disponibles pour la rencontrer. 33. La Commissaire Tlakula a exprimé sa préoccupation que la Namibie n‟ait pas ratifié le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples portant création de la Cour africaine des droits de l‟homme et des peuples ni la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance en Afrique. Elle a exhorté la Namibie à ratifier ces instruments. L‟Ambassadeur Andjaba a pris note de la requête et promis de s‟atteler à ce processus. Il a remercié la délégation et fait observer qu‟elle devrait rencontrer tous les acteurs concernés afin de comprendre la situation des droits de l‟homme en Namibie. Rencontre avec la National Society for Human Rights of Namibia (NSHR) 34. La délégation a rencontré le Directeur exécutif de la Société, M. Phil Ya Nangoloh, et son équipe. Après avoir expliqué le mandat de la Commission africaine, la Commissaire Tlakula les a informés de l‟objet de la mission en Namibie. 35. La Commissaire Tlakula a indiqué qu‟elle souhaitait savoir quels sont les succès et les défis auxquels est confrontée la Namibie dans la promotion et la protection des droits garantis par la Charte africaine. 36. Dans sa réponse, M. Ya Nangoloh a commencé par expliquer le mandat de son institution qui existe depuis 1989 et jouit du statut d‟observateur auprès de la Commission africaine. La Société est spécialisée dans le plaidoyer et le suivi des droits de l‟homme. L‟institution a également publié des rapports sur différentes questions thématiques, sur les institutions des droits de l'homme en Namibie à l'intention d'organismes internationaux et régionaux des droits de l'homme comme la CADHP et le Comité des Nations Unies sur l‟élimination de toutes les formes de discrimination à l‟égard des femmes. 37. Il a informé la délégation que son organisation a présenté un rapport à la Commission africaine sur la situation des droits de l‟homme en Namibie pendant une période de 12 mois jusqu‟en décembre 2008. La délégation a été informée que la violation la plus systématique des droits de l‟homme est le manque de responsabilité des tenants du pouvoir politique. M. Ya Nangoloh a indiqué que, bien que la Namibie ne soit pas un pays pauvre, elle se caractérise par l‟une des pires répartitions de revenus en Afrique. Soixante dix pour cent (70 %) des richesses de la Namibie se trouvent entre les mains de cinq pour cent (5 %) de la population et 1/3 de la population de 2,1 millions de personnes est considéré vivre dans la pauvreté. 38. Concernant les droits des Namibiens d‟exprimer leur opinion, de s‟associer et d‟exercer leur liberté de conscience, M. Ya Nangoloh a indiqué que ces violations ne sont pas le fait des institutions de l‟Etat mais des fonctionnaires des partis politiques au nom du parti au pouvoir. Bien que la police ait affirmé être en train d‟enquêter sur les cas qui lui sont rapportés, les auteurs n‟ont toujours pas été arrêtés. M. Ya Nangoloh a expliqué que la Namibie a une excellente Constitution qui intègre une Déclaration des droits et qu‟elle a ratifié un certain nombre d‟instruments internationaux des droits de l‟homme, le problème restant l‟intégration de ces instruments. Mais, à l‟exception de la Convention de Genève contre la torture et autres peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants, les autres instruments demeurent un défi. 39. Concernant les droits de la femme et de l‟enfant, M. Ya Nangoloh a informé la délégation que son organisation a été chargée par le Ministère de la Femme et de l‟Enfant de formuler des commentaires sur le projet de loi sur la Protection de l‟enfant qui est encore au stade de la rédaction et il est à souhaiter qu'i soit à l'ordre du jour du Parlement l'année prochaine. L‟une des préoccupations est le fait qu‟après presque vingt (20) ans d‟indépendance, la Namibie ne dispose pas encore de loi protégeant les enfants. Il a ensuite indiqué que la violence à l‟égard des femmes et des enfants est très courante. Les pratiques traditionnelles néfastes comme la polygamie sont courantes malgré le fait que la Constitution du pays dispose que la Namibie est une société monogame. 40. Le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose et le choléra sont courants dans certaines parties du pays de telle sorte que le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq (5) ans est passé de deux cent soixante dix (270) en 2003 à six cent cinquante (650) à l‟heure actuelle. La faim et la pauvreté posent des problèmes si graves dans le pays qu‟il ne pense pas que la Namibie puisse atteindre aucun des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015. Il a en outre indiqué que la Namibie se classe au cent vingt cinquième rang sur cent vingt six (125/126) pays dans l‟Indice de développement humain des Nations Unies. 41. Concernant l‟éducation, la délégation a été informée que le système éducatif pose problème et que l‟éducation préscolaire n‟est pas financée par l‟Etat, même si la Constitution prévoit la gratuité de l‟éducation à ce niveau. Il y existe une grave pénurie de livres, de salles de classe et d‟enseignants correctement formés. La délégation a été également informée que soixante pour cent (60 %) des enseignants sont menacés par le VIH/SIDA. Le gouvernement a adopté un mécanisme contrôlé par la Banque mondiale pour améliorer le secteur de l‟éducation mais il n‟est encore que théorique. La délégation a été également informée que l‟éducation manque gravement de financements. Bien que vingt quatre pour cent (24 %) du budget national soit consacré à l‟éducation, soixante quinze pour cent (75 %) de ce budget sont affectés au paiement des salaires des hauts fonctionnaires du Ministère de l‟Education et seulement vingt cinq pour cent (25 %) sont consacrés aux établissements et aux enseignants. Les autres défis graves du système de l‟éducation sont le pourcentage élevé des abandons scolaires et le taux élevé de grossesses d„adolescentes dans les écoles. 42. M. Ya Nangoloh a informé la délégation que la doctrine de “présomption d‟innocence jusqu‟à la preuve de la culpabilité” n‟est pas toujours respectée. A cet égard, il a mentionné le procès “Caprivi” de haute trahison qui se poursuit depuis 1999 et dont les auteurs attendent leur procès en détention depuis plus de huit (8) ans. Il l‟a défini comme étant une mascarade de justice. Tous les accusés ont été torturés et pourtant le tribunal continue à entendre des témoignages sur le fond de l'affaire sans s'être prononcé sur la recevabilité des preuves obtenues sous la torture. Selon lM. Nangoloh, quinze (15) accusés dans ce procès sont morts pendant leur détention. Pour lui, l‟administration de la justice est totalement désorganisée et les raisons de la surpopulation des centres de détention sont dues à la formation insuffisante des magistrats, des auxiliaires de justice et de la police et à la mauvaise qualité des enquêtes menées sur les cas. 43. Concernant la tolérance politique nécessaire à la conduite d‟élections, M. Ya Nangoloh est d‟avis que la Commission électorale de Namibie n‟est pas suffisamment intervenue pour en assurer la promotion. A titre d‟exemple, le fait que les membres de la Commission électorale n‟aient pas participé aux rassemblements politiques et ne se soient guère engagés à faire respecter le code électoral par les partis politiques. Il est déplorable qu‟aucune sanction spécifique ne soit prévue dans la loi pour la violation du Code de conduite électoral. Selon lui, la Commission électorale est à la botte du parti au pouvoir. En 2008, un parti politique a été empêché d‟organiser un meeting et aucune mesure n‟a été prise contre ses membres. Une émission-débat intitulée “National Chat Show” a été interdite sur la radio d‟Etat au motif qu‟elle ne servait qu‟à insulter l'ancien Président, bien qu'aucune preuve n'ait été apportée à l'appui de cette assertion. 44. Concernant les populations autochtones, M. Ya Nangoloh a informé la délégation que les SAN sont le groupe le plus désavantagé du pays et qu‟ils ne peuvent pas se faire entendre dans la société. Bien que chaque groupe ait un représentant à l‟Assemblée Nationale, le gouvernement ne reconnaît que les peuples autochtones qui ont apporté leur soutien au parti au pouvoir. En outre, le système de représentation proportionnelle appliqué dans le pays a pour conséquence que les Membres du Parlement (députés) n'ont pas de comptes à rendre à leurs électeurs. 45. Selon M. Ya Nangoloh, il n‟y a pas de séparation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, car soixante sept (67 %) des députés sont des ministres du gouvernement. Sur soixante douze (72) députés, quarante sept (47) sont membres du gouvernement. Et bien que les Articles 45 et 32(2) de la Constitution disposent de la responsabilité de l‟exécutif devant le législatif, il n‟en est pas ainsi dans les faits. L‟absence de freins et de contrepoids qui résulte de cette situation explique l‟absence de responsabilité. 46. M. Ya Nangoloh a également attiré l‟attention de la délégation sur le fait que les dirigeants traditionnels appartiennent au parti au pouvoir et ne sont donc pas indépendants. Ils sont nommés par le Président et confirmés par le Législatif qui est composé à soixante pour sept (67 %) de membres du parti au pouvoir. 47. La Commissaire Tlakula a souligné l‟absence remarquable d‟ONG namibiennes aux sessions de la CADHP en demandant pourquoi la NSHR ne participait pas aux sessions alors qu‟elle jouit du statut d‟observateur auprès de la CADHP. Le Directeur exécutif lui a répondu que, concernant les bailleurs, la NSHR est l‟ONG la plus indépendante et celle qui se fait le plus entendre en Namibie. Le gouvernement a incité certains bailleurs à ne plus financer la NSHR parce qu‟elle est critique envers le gouvernement. Rencontre avec Media Institute of Southern Africa (MISA) 48. La délégation a rencontré le Directeur régional, M. Kaitira Kandjii, et son équipe. La Commissaire Tlakula a expliqué le mandat de la CADHP et l‟objet de la mission. Elle a remercié MISA pour le soutien qu‟il continue d‟apporter à son mandat de Rapporteure spéciale sur la Liberté d‟expression et l‟Accès à l‟information en Afrique. Le Directeur régional a souhaité la bienvenue à la délégation et a rappelé que la CADHP collabore avec MISA avec lequel d‟anciennes relations ont été tissées. Il a fait observer que certaines des améliorations enregistrées dans le domaine de la liberté d‟expression résultent des efforts de la Commission africaine. La Commissaire Tlakula s‟est enquise de la situation de la liberté d‟expression en Namibie, en particulier dans la perspective des élections de 2009. 49. MISA a informé la délégation que la Namibie possède l‟une des industries médiatiques les moins importantes d‟Afrique australe en raison de la taille de sa population. Il existe trois (3) quotidiens dont deux (2) privés et un (1) gouvernemental. Le gouvernement possède la Namibian Broadcasting Corporation (NBC) et neuf (9) stations de radio. Il n‟existe qu‟une seule station de télévision privée et quinze (15) stations de radio commerciales dont une (1) qui diffuse des programmes d‟actualités. La plupart des stations de radio commerciales appartiennent aux Blancs, et elles diffusent essentiellement des variétés avec une tranche d‟informations reprenant en grande partie la „Voix de l'Amérique‟. Donc, pour ce qui concerne l'accès à l‟information, la radiodiffusion est dominée par l‟Etat. Seuls les médias communautaires ont tenté de diffuser des programmes d‟actualité mais ils ont été entravés par l‟absence de capacités et de ressources. 50. La délégation a été informée que la NBC est encore une radiotélévision d‟Etat possédée et contrôlée par l‟Etat à travers le Ministre de l‟Information et de la Communication, chargé de nommer les membres du Conseil de la NBC. La délégation a été également informée que le nouveau projet de loi sur les Communications remplacera la Namibian Broadcasting Corporation par un nouvel organisme de radiodiffusion mais l‟indépendance de ce nouvel organisme incite à préoccupation. 51. Les autres sujets de préoccupation inspirés par le projet de loi sur les Communications sont : le fait que le projet de loi dispose de l‟interception des communications sans mentionner de mécanismes de surveillance à cet effet, que la loi est vague puisqu„elle ne déclare pas quelles sont les mesures devant suivre l‟interception, qu‟elle ne précise pas de limite à la période de surveillance, qu‟elle prévoit la création de centres de surveillance aux frais des fournisseurs de services de téléphonie cellulaire, ajoutant donc aux charges élevées de ces institutions. Le projet de loi ne fait pas obligation de se rapprocher d‟un juge avant la mise en oeuvre d‟une surveillance car il dispose que « le juge peut être approché » au lieu de « doit être approché ». 52. Concernant les élections, MISA a expliqué que les partis d‟opposition se sont plaints de ne pas bénéficier de la couverture de la National Broadcasting Corporation (NBC) pendant la course aux élections. Sur les trois (3) principaux quotidiens, seul The Namibian traite de la vie politique. Selon eux, The Republican appartient aux personnes parlant l‟Afrikaans et ne couvre pratiquement que les partis politiques afrikaans. The New Era appartient au gouvernement, le Weekly Sun appartient en partie à Media 24 et au Windhoek Observer considéré comme un journal sans opinion. Le Yellow Paper connu sous l'appellation « The Informade » est un tabloïde. 53. Le MISA a en outre expliqué que, pendant les élections, le parti au pouvoir dominait les ondes. The Namibian jouera également un rôle considérable pendant les élections mais il subit les pressions du parti au pouvoir. A cet égard, la délégation a été informée que le journal est doté d‟un programme de messagerie sur des sujets populaires et que le gouvernement en est mécontent car ce programme servait à exprimer la désapprobation à l'égard du parti au pouvoir. Il en résulte que les heures de service du programme ont été limitées et ne sont accessibles que la nuit. 54. Selon le MISA, il n‟y a pas de politique des médias en Namibie et donc le gouvernement ne donne aucune orientation précise sur le type de médias qu‟il souhaiterait dans le pays. Il en résulte une situation axée sur les profits au détriment de toute autre formulation de politique des médias. Aucune législation n'interdit aux partis politiques de posséder des structures de presse. C‟est ainsi que la SWAPO, parti au pouvoir, possède la chaîne de télévision payante “Energy FM”. Les propriétaires du journal Windhoek Observer ont également des liens avec le parti au pouvoir. 55. Les journalistes ne souffrent pas de harcèlement en Namibie mais les médias privés sont invités sélectivement à couvrir les activités de l‟Etat. 56. De même, bien qu‟il existe encore une loi sur la diffamation dans le recueil des lois, elle n‟est pas invoquée pour poursuivre les journalistes. Mais les hommes d‟affaires engagent souvent des procédures en diffamation à l‟encontre des médias et reçoivent des sommes importantes à titre de dédommagement par les tribunaux. 57. Concernant la question du genre dans les médias, MISA a fait remarquer que, par rapport aux autres pays de la région, la Namibie accorde une couverture assez satisfaisante aux femmes. The Namibian accorde une importante couverture aux questions relatives au genre. En revanche, les stations de radio commerciale ne font aucun effort à cet égard. MISA a informé la délégation qu‟il suivra la couverture des femmes candidates et les questions relatives aux femmes en général et, en particulier, des femmes rurales, lors des prochaines élections de 2009. Concernant la propriété de médias par les femmes, presque toutes les structures de presse appartiennent à des hommes, à l'exception de The Namibien où les femmes détiennent une participation. 58. Concernant la représentation de femmes dans les salles de presse, les conditions des maisons de presse n'incitent pas à leur participation et donc très peu de femmes y occupent les fonctions de journalistes principales. Selon MISA, tous les rédacteurs en chef de The New Era, The Republican, The Sun et The Namibian Press Association sont des hommes. L‟exception étant The Namibian où quelques femmes occupent des fonctions de journalistes principales. 59. Il n‟existe pas de législation sur l‟accès à l‟information en Namibie et la Constitution ne contient aucune disposition à cet égard. La Politique nationale de l‟information qui a été élaborée en 2007 a proposé une modification de la Constitution afin d‟y inclure l‟accès à l‟information. Mais cette politique n‟a pas encore été adoptée. Une enquête menée par le MISA a révélé une ignorance des lois relatives à l‟accès à l‟information en Namibie. Selon cette enquête, cent pour cent (100 %) des jeunes et quatre vingt pour cent (80 %) des journalistes ne comprennent pas en quoi consiste l‟accès à l‟information. Même les députés s‟interrogeaient sur la nécessité d‟une loi sur l‟accès à l‟information. 60. MISA a indiqué qu‟une réunion avait été organisée en Angola trois années auparavant sur le développement de l‟accès à l‟information. L‟un des résultats de cette réunion était un modèle de loi sur l‟accès à l‟information qui pourrait être repris par les pays de la région pour la rédaction de lois sur l‟accès à l‟information conformément aux bonnes pratiques et aux instruments juridiques au plan international. MISA a précisé qu‟il mène actuellement des programmes de sensibilisation à l‟accès à l‟information. 61. La Commissaire Tlakula a mentionné que de nombreuses initiatives sont en cours sur l‟accès à l‟information, en particulier en Afrique de l‟Ouest, et que tous les pays d‟Afrique pourraient peut-être se réunir pour adopter des lignes directrices sur l‟accès à l‟information. MISA a informé la délégation qu‟il a constitué une coalition dans le cadre de laquelle toutes les organisations de médias doivent se réunir en octobre 2009 afin de faire des propositions pour promouvoir la Déclaration sur l‟accès à l‟information en 2011, en commémoration du 20ème anniversaire de la Déclaration de Windhoek. Rencontre avec la Namibia Non-Governmental Organization Trust(NANGOF) 62. La délégation a rencontré la Directrice exécutive de NANGOF, Anna Beukesand et M. Samuel Mayinoti, Responsable du Renforcement des capacités. 63. La Directrice exécutive a expliqué le travail de NANGOF en tant qu‟organisation ombrelle coordonnant le travail des ONG intervenant dans le domaine des droits de l‟homme et de la démocratie, de la santé, de la justice sociale et économique, du genre, de l‟environnement, du développement rural et urbain, de la formation et du renforcement des capacités. 64. NANGOF compte soixante (60) organisations membres et toutes les organisations de la société civile (OSC), y compris celles qui ne sont pas membres de NANGOF. L‟organisation joue un rôle de facilitation ou de coordination permettant aux organisations des droits de l‟homme d‟identifier les priorités essentielles dans ce domaine dans le pays et de parler d‟une seule voix. 65. Depuis 2009, année des élections en Namibie, l‟organisation a constitué la NANGOF Trust Election Coalition, composée de cinq (5) organisations qui ont spécifiquement étudié la Loi sur les élections et qui y on apporté des commentaires. L‟organisation a également mené une campagne d‟éducation et de sensibilisation des électeurs. La Coalition suit et observe les futures élections et, puisque MISA fait partie de la Coalition, une attention particulière sera portée aux médias et aux élections. NANGOF a rappelé que la question des futures élections nécessite des règles du jeu équitables pour tous les partis politiques en lice. 66. La Directrice exécutive a insisté sur l‟importance des droits de l‟homme en Afrique et sur l‟importance de la ratification des instruments des droits de l‟homme par les Etats. Elle a remercié la délégation pour sa visite et exprimé la satisfaction quant au travail de la Commission dans la promotion et la protection des droits de l‟homme en Afrique. Rencontre avec la Namibia Press Agency (NAMPA) 67. La délégation a rencontré le Directeur des Services éditoriaux de la Namibian Press Agency, M. Chris Shipanga, et son équipe composée du Responsable du Marketing et de la Prospection, M. Sam Kadhikwa, et de la Responsable de l‟Administration financière, Mme Heinelie Armstrong. 68. Après avoir expliqué le mandat de la CADHP et l‟objet de la mission, la Commissaire Tlakula s‟est enquise notamment de l‟avis de la NAMPA sur le nouveau projet de loi sur les Communications, du nouveau Médiateur des Médias, du rôle joué par la NAMPA dans les prochaines élections pour l‟assurance d‟une couverture équitable de tous les partis candidats, de son rôle également dans l‟éducation du public aux élections et elle a souhaité savoir si la Commission électorale forme des journalistes pendant les périodes électorales. 69. Le Directeur des Services éditoriaux a expliqué le travail de la NAMPA en tant qu‟agence nationale d‟information de la Namibie, établie par une Loi du Parlement de 1992. L‟organisation devrait disposer de cinquante quatre (54) employés mais elle n‟en compte que trente deux (32) et elle n‟est pas représentée dans toutes les régions de la Namibie. L'Agence a pour mandat de recueillir des informations, de diffuser des nouvelles et des images et d‟éduquer et informer le public de manière impartiale. Elle a également des journalistes locaux qui relatent les événements locaux. La NAMPA a informé la délégation qu‟elle est financée par l‟Etat et que, si elle ne se démarque pas nécessairement pour critiquer le gouvernement, elle s‟en tient néanmoins aux faits. Jusqu‟ici, elle n‟a rencontré aucun problème avec le gouvernement sur son travail. 70. Concernant le rôle de la NAMPA dans les élections, la délégation a été informée que l‟organisation s‟efforcera d‟assurer une couverture égale à tous les partis candidats aux élections. Elle a pris différentes initiatives comme celle de constituer un Service des élections, affectant un journaliste chargé de couvrir tous les partis politiques, en particulier dans les domaines non couverts par les journaux commerciaux et pour assurer la couverture de tous les partis politiques. Les partis d‟opposition introduisent des réclamations mais ce n‟est pas à l‟organisation qu‟incombe la responsabilité d‟y répondre. 71. Concernant le Médiateur des Médias, la NAMPA a indiqué qu‟il s‟agit d‟une initiative heureuse et elle souhaite que le Médiateur instaure un code de conduite pour les médias pendant les élections. 72. Concernant la couverture des femmes candidates par les médias, la NAMPA a précisé qu‟il n‟existe aucune politique officielle à cet effet. Mais la majorité des reporters sont des femmes et cela devrait garantir une bonne couverture médiatique des candidates. La NAMPA a également joué un rôle dans l‟éducation du public sur les élections en publiant un bulletin quotidien sur ce sujet. La NAMPA a également précisé qu‟elle fournit des informations mais qu‟il revient aux agences de radiodiffusion d‟y souscrire concernant ce qu‟elles diffusent au public. L‟insuffisance de formation des reporters et l‟insuffisance de financements posent des difficultés et il y a donc matière à amélioration. 73. Concernant la formation des reporters par la Commission électorale, la NAMPA a précisé qu‟une formation de ce type a récemment été dispensée exclusivement à la NBC mais que les autres structures de presse n‟en ont pas bénéficié. Rencontre avec le Namibia Legal Assistance Centre (NLAC) 74. La délégation a rencontré le Juriste du projet, M. Zeka Alberto, et ses collègues. Après présentation du mandat de la CADHP et explication de l‟objet de la mission par la délégation, M. Zeka Alberto et ses collègues ont informé la délégation que le NLAC est un centre juridique d‟intérêt général intervenant dans le domaine de la conservation foncière, de l‟environnement, de l'extraction minière et du développement et des conséquences de ces activités sur les droits de l‟homme et des peuples, le VIH/SIDA et les droits humains, le plaidoyer pour le genre, les droits de l‟enfant et les droits humains et les litiges constitutionnels. 75. M. Alberto a expliqué que les différentes sections du Centre traitent de différentes questions liées aux droits de l‟homme. La Section sur le droit relatif au SIDA a traité du VIH/SIDA dans une perspective droits de l‟homme en se concentrant sur l‟impact des violations des droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA. La Section sur le droit relatif au SIDA traite actuellement du cas d‟une femme infectée par le VIH/SIDA qui a été stérilisée sans son consentement. 76. La délégation a été également informée que la Section des droits de l‟homme et du contentieux traite des violations des droits de l‟homme comme, par exemple : - les prisons, la police, les réfugiés, etc., et la Section du Genre et du Plaidoyer traite des questions liées au genre et aux droits de l‟enfant. Une Section consacrée à l‟Education civique a également enseigné les droits des électeurs. 77. Le Centre a également édité et compilé les Recueils de jurisprudence de la Namibie. Les techniciens en droit ont procédé à la sélection des cas et les ont diffusés auprès des avocats pour qu‟ils en prennent acte. Par manque de financement, le Centre n‟a traité que les cas d‟intérêt public et les autres cas ont été transférés à d‟autres institutions pour examen. 78. M. Zeka a rappelé qu‟il est arrivé une fois que le Centre introduise un cas devant la Cour internationale de Justice après épuisement de tous les recours locaux en Namibie, concernant un homme voulait utiliser le nom de sa femme et ce cas a eu une heureuse issue. 79. Enfin, M. Zeka a exprimé sa préoccupation selon laquelle, par le passé, le Centre avait rencontré des représentants de la Commission à l‟occasion d‟une mission sur les peuples autochtones en Namibie mais qu‟il n‟avait jamais reçu de feedback de la Commission sur l‟issue de cette mission. Rencontre à l’Université de Namibie (UNAM) 80. La délégation s‟est rendue à la Faculté de Droit de l‟Université de Namibie où elle s‟est entretenue avec le Doyen de la Faculté de Droit, le Professeur Nico Horn, et ses collègues. 81. Pendant la réunion, la Commissaire Tlakula a souhaité savoir quel type de programmes dispense la Faculté de Droit eu égard à la promotion et à la protection des droits de l‟homme et comment la Faculté œuvre de concert avec le gouvernement à la promotion et la protection des droits de l‟homme. La Commissaire Tlakula a souhaité également connaître l‟avis du Doyen sur la radiodiffusion publique, le mode de nomination de son Conseil, sur le projet de loi sur les Communications et les allégations selon lesquelles les Magistrats ne seraient pas suffisamment formés. 82. Le Doyen a commencé par informer la délégation que l‟Université dispense un cours sur les droits de la personne où l‟on enseigne aux étudiants le système africain des droits de l‟homme et où ils ont la possibilité de participer au Moot Court (Procès fictif) africain. Pour l‟Université, il est très important de mettre l‟accent sur le système africain. 83. Le gouvernement a ratifié le Protocole relatif aux droits de la femme et un projet de loi a été rédigé pour intégrer ce Protocole mais sans avoir jamais été adopté. Le projet de loi interdisait la polygamie et les Namibiens l'ont beaucoup critiqué car ils considéraient qu'il avait été rédigé pour plaire aux pays occidentaux. Le Doyen a fait observer que, quand les femmes défendent leurs propres droits, les hommes les traitent de « communistes blanches ». 84. Concernant l‟accès à l‟information, le Doyen a expliqué qu‟une station de télévision privée diffuse les nouvelles au même titre que les chaînes d'informations internationales. La liberté d‟expression est l‟une des questions les moins importantes en Namibie. Pendant les élections, le problème majeur est que le parti au pouvoir n‟a pas permis aux autres partis de se réunir librement à certains endroits. Un certain équilibre a été atteint aujourd'hui avec la création d'une chaîne appelée “One Africa”, une agence de radiodiffusion critique, mais que l'Etat domine toujours la diffusion sur les ondes. 85. Concernant le nouveau projet de loi sur les Communications, le Doyen a expliqué qu‟un groupe d‟intellectuels se réunissait une fois par mois pour discuter des sujets et des controverses tels que ce projet de loi qui, a son avis, a été récemment adopté malgré les nombreuses objections soulevées par le public. La plupart souhaitaient une modification de la disposition relative à “l‟interception des communications” pour obliger l‟organisme du gouvernement souhaitant intercepter une communication d‟être muni d‟un mandat avant de le faire. 86. Concernant la nomination des magistrats, le Doyen a expliqué qu‟après l‟indépendance, tous les magistrats étaient nommés par le Ministre de la Justice mais que cette procédure a été contestée au motif qu‟elle compromettait l‟indépendance de la magistrature. La Commission des Magistrats a alors été établie et chargée de la responsabilité notamment de nommer les magistrats. Le Doyen a en outre informé la délégation que la Commission des Magistrats avait recommandé au Ministre de la Justice la destitution d‟un magistrat et que le Ministre n‟avait pas accepté cette recommandation. La Commission des Magistrats a demandé au tribunal une ordonnance de mandamus pour que soit destitué ce magistrat. L‟affaire est toujours pendante. 87. Concernant l‟allégation relative à l‟insuffisance de formation des magistrats, le Doyen a répondu que le programme de formation de trois mois pour les nouveaux magistrats est effectivement insuffissant. En outre, les meilleurs magistrats du pays sont zimbabwéens. Un autre problème est le faible taux de rotation des magistrats principaux, d‟où l‟insuffisance d‟espace pour la promotion des jeunes magistrats à des fonctions de magistrat principal et de procureur dans la magistrature. Rencontre avec l’Ecole polytechnique de Namibie 88. A l‟Ecole polytechnique de Namibie, la délégation a rencontré le ViceRecteur, le Dr Gert Gunzel, M. Stephaney‟s Nambili, Chargé de cours en Etudes juridiques et Mme Emile Brown, Responsable du Département de Technologies des médias. 89. La Commissaire Tlakula a expliqué le mandat de la CADHP et l‟objet de la mission. Elle a souhaité savoir quels cours sur les droits de l‟homme sont dispensés par l‟Ecole, quelles sont les contributions de l‟Ecole à la sensibilisation aux droits de l‟homme et ce qu'elle fait pour assurer l‟implication des femmes dans les élections. 90. Mme Emile Brown a informé la délégation qu‟elle donne un cours sur le journalisme. A compter de 2010, l‟Ecole polytechnique proposera un diplôme en justice pénale. A l‟heure actuelle, seul un cours sur les sciences policières est dispensé. 91. M. Nambili a enseigné le droit commercial, du travail et des sociétés. La Loi sur le travail de 2007 a porté création de la Commission sur les salaires qui est devenue opérationnelle en 2008. La Commission sur les salaires prévoit un salaire minimum pour les ouvriers agricoles. En outre, la Section 28 de cette Loi impose aux employeurs de travailleurs agricoles de leur assurer l‟hébergement et d‟inclure les coûts d‟hébergement dans les salaires de ces employés. La Loi impose également aux employeurs de verser aux travailleurs agricoles des rations alimentaires supplémentaires et de leur attribuer un terrain où ils pourront cultiver des denrées alimentaires. 92. Le Vice-recteur a expliqué que, bien que les conditions fondamentales de la Loi sur l‟emploi stipulent un salaire minimum de 9 NAD de l‟heure, les employeurs chinois ne paient que 3 NAD de l‟heure et aucune mesure n‟est prise à leur encontre. Les salaires minimaux prescrits dans les secteurs comme le bâtiment et l‟agriculture ont également été ignorés par les employeurs en toute impunité. Selon le Vice-Recteur, la mise en œuvre des dispositions de ces lois n‟a été ni suivie ni évaluée. 93. Il a également indiqué à la délégation que la Loi sur le Travail prévoyait la création de Conseils de conciliation et d‟arbitrage et la création d‟inspecteurs du travail supposés se rendre sur les lieux de travail pour contrôler le respect de la loi par les employeurs. A l‟issue de la visite, les inspecteurs du travail sont supposés compiler un rapport en cas de nonrespect et accorder à l‟employeur délinquant un délai de 30 jours pour corriger l‟infraction. 94. De l‟avis du Vice-recteur, les syndicats sont bien trop puissants en Namibie. Selon lui, la Namibie a une excellente Constitution et de bonnes lois, compte tenu du fait qu‟il n‟y a que dix neuf (19) ans qu‟elle a accédé à l‟indépendance. Le principal défi est l‟accessibilité et la prise de conscience de ces droits, ainsi que la mise en œuvre, le suivi et l‟évaluation des lois. 95. Concernant la contribution de l‟Ecole polytechnique à la sensibilisation aux droits de l‟homme, récemment le Doyen a organisé un festival culturel auquel ont participé des étudiants polytechniciens, originaires de cinq (5) pays frontaliers de la Namibie. En commémoration de la Journée mondiale du SIDA, le Département des Technologies des médias a élaboré conjointement avec les structures de presse, un Plan d‟action des médias pour la sensibilisation et la formation des journalistes au VIH/SIDA. Le département a également entrepris une recherche sur le « plafond de verre » dans les structures de presse, à la lumière du fait que les femmes ne représentent que 17 % des sources de nouvelles en Namibie et 18 % dans la région de la SADC. Le département a également organisé des ateliers pour les structures de presse sur le genre et les médias. 96. Mme Brown a informé la délégation que le gouvernement est en train de revoir sa politique sur le trafic de femmes et qu‟il effectue des études de référence sur le trafic d‟êtres humains en particulier, dans la perspective de la Coupe du monde 2010 de la FIFA devant se tenir en Afrique du Sud. Le département est associé à d‟autres initiatives de sensibilisation telles que « Journée sans tabac », « Journée de Don de sang » et « Journée de dépistage du VIH/SIDA ». 97. Concernant l‟implication de l‟Ecole polytechnique dans les élections, Mme Brown a informé la délégation que, lors des dernières élections, le département avait piloté la première agence de presse sur le campus en envoyant les étudiants faire des recherches sur des groupes cibles dans les treize (13) régions du pays afin de recueillir les avis des populations sur différentes questions. L'étude a révélé que ce qui est attendu du gouvernement est tout à fait différent de ce que proposent les représentants élus. Cette étude, selon Mme Brown, a donné la voix aux sans voix. La délégation a été également été informée qu‟en prélude des élections de 2009, une étude similaire sera menée sur des questions telles que le genre, le leadership, la gouvernance et le VIH/SIDA. L‟étude sera menée en partenariat avec des organisations comme NAMPA et Gender Link. La délégation a été informée que, bien que cinquante quatre pour cent (54 %) des étudiants soient des femmes, le Conseil des représentants des étudiants (SRC) est dominé par les étudiants hommes. 98. Concernant l‟égalité entre les hommes et les femmes, le Vice-Recteur a expliqué que le Parlement est supposé avoir une représentation 50:50 d‟hommes et de femmes. Et bien que la SWAPO Youth League (Ligue des jeunes de la SWAPO) compte plus de femmes que d‟hommes et qu‟elle soit composée d‟étudiants de l‟Ecole polytechnique et de l‟Université de Namibie, les femmes ne sont pas représentées dans les instances exécutives. Dans le domaine du journalisme, il est acquis que les femmes ne devraient pas s'engager dans cette profession car il leur faut consacrer du temps aux soins de leurs enfants. Les femmes retrouvent chez elles un type rétrograde de vie dominée par les hommes, même si elles ont fait des études et contribuent aux revenus du ménage. La culture est la source de nombreux problèmes en Afrique et la source de racisme dans le monde. Les lois ont contraint les gens à prendre conscience de leurs différences alors que nos similarités l'emportent sur nos différences. Rencontre avec le Chef de l’opposition 99. La délégation a rencontré M. Ben Ulenga, Député et Président du parti d‟opposition officiel, le Congress of Democrats (COD). 100. Après avoir expliqué la création et le mandat de la CADHP, la Commissaire Tlakula a informé le chef de l‟opposition de l‟objet de la mission. 101. La Commissaire Tlakula a souhaité connaître notamment l‟opinion de l‟opposition sur la situation des droits de l‟homme en Namibie et savoir si le COD est satisfait de la manière dont la Commission électorale prépare les élections. Elle a également demandé si les parties bénéficient d'une couverture équitable dans les médias pendant les élections. 102. Dans sa réponse, M. Ulenga a indiqué que la Namibie est une démocratie ouverte et accessible. Des plaintes sont toutefois enregistrées pour violation des droits de l'homme en raison du contexte historique. L‟engagement dans les droits de l‟homme existe en théorie mais ces droits continuent de poser un défi dans la pratique. Son parti n‟a pas enregistré de violation des droits de l‟homme. 103. Au cours des dix dernières années, des disparitions et des décès en détention ont été allégués. Il y a dix (10) ans, des tentatives de sécession ont été enregistrées et leurs auteurs ont été arrêtés. Mais, à ce jour, l‟Etat n‟a gère progressé dans cette affaire. L‟opposition est libre de soulever n‟importe quelle question, même au Parlement, sans crainte de représailles. Il a également mentionné un cas où des réfugiés de RDC dont le statut juridique était incertain et qui ont été finalement reconduits à la frontière de la Namibie et du Botswana par le gouvernement. Le gouvernement et le Haut Commissariat des réfugiés des Nations Unies se trouvent dans une situation d‟impasse concernant la situation difficile de ces réfugiés. Selon les rapports, il semblerait que le Botswana ait accepté de leur accorder le droit d‟asile. 104. Concernant les élections qui doivent avoir lieu dans deux mois, M. Ulenga a indiqué qu‟elles se déroulent généralement dans un climat pacifique mais il a exprimé son inquiétude quant à la violation des droits à la liberté d‟expression et au rassemblement de partisans de partis autres que le parti au pouvoir. A cet égard, il a donné l‟exemple d‟un ministre qui a menacé avec un fusil un membre de sa famille parce qu‟il soutenait un parti politique différent du sien. L‟incident a été rapporté dans les médias et ledit ministre n‟a pas nié les faits sans pour autant être emmené par la police. Cet incident, selon M. Ulenga, a démontré le fait que les supposés gardiens de la Constitution peuvent la violer en toute impunité. 105. La délégation a été informée de la controverse portant sur la manière dont les partis politiques devraient mener leurs campagnes. Les campagnes se faisaient traditionnellement sous forme de rassemblements, de réunions dans des maisons/salles, en faisant du porte à porte et en prenant des bains de foule. Le Commissaire de la Police est d‟avis que le porte à porte ne devrait pas être autorisé. Cela pose problème pour les petits partis qui font du porte à porte et organisent des réunions dans des maisons. Selon lui, toutes les formes de campagne devraient être autorisées, sous réserve qu‟elles respectent les droits d‟autrui. 106. M. Ulenga a également fait part à la délégation de l‟impression perçue de manœuvres d'intimidation d‟électeurs de la part du parti au pouvoir. Selon lui, les sondages récents ont indiqué que 30 % des électeurs étaient soit indécis quant au parti pour lequel voter, soit ne voulaient pas révéler pour quel parti ils avaient l‟intention de voter. Pour lui, cela souligne le fait que les électeurs ont peur de révéler le parti qu‟ils soutiennent. 107. Avec la volonté politique et une organisation appropriée, le pays est capable d‟organiser des élections paisibles, libres et équitables. Il faut également respecter le Protocole de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sur les élections. 108. M. Ulgenga a aussi indiqué qu‟il est nécessaire que le gouvernement applique une justice transitionnelle à certaines personnes qui étaient en exil pendant la lutte de libération et qui avaient été considérées comme des espions contre la SWAPO. Certaine de ces personnes sont décédées en détention ou ont disparu en exil. Les membres de la famille des personnes décédées en exil ont tenté de découvrir la vérité mais en vain. Ils ont donc constitué une organisation dénommée Breaking the Walls of Silence (Briser le mur du silence - BWS) pour trouver une solution. M. Ulenga a informé la délégation que, deux semaines auparavant, un ministre avait annoncé que ces personnes avaient droit aux mêmes privilèges que les anciens combattants aux termes de la Loi sur les Anciens combattants et que cette annonce lui semble être une mesure positive. 109. Concernant les dispositions prises par la Commission électorale, M. Ulenga a expliqué que la Commission a toujours été soupçonnée de partialité. Dans le passé, la Commission était rattachée aux services du Premier Ministre puis, elle est devenue indépendante à la suite de diverses plaintes. Le Président de la Commission est un membre connu du parti au pouvoir et c‟est ce qui préoccupe les autres partis. En outre, des cas ont été introduits contre la Commission par l‟opposition qui a eu gain de cause. La Loi électorale a été modifiée de manière à permettre de compter les bulletins à chaque bureau le même jour et cela devrait bien améliorer la transparence. La Commission électorale a installé plusieurs bureaux mobiles lorsqu‟elle a su que l‟opposition ne pouvait pas déployer des agents de parti à chaque bureau mobile et cela devrait affecter la transparence du processus électoral. 110. La Commission électorale a appelé tardivement les partis politiques à participer à des réunions pour les informer du processus électoral, alors que les décisions majeures avaient déjà été prises. En Namibie, les partis n‟étaient pas autorisés à moins de cinq cents (500) mètres des bureaux de vote. La SWAPO, parti au pouvoir, étant importante et dominante, les personnes ont peur de la contester par crainte de perdre leur emploi, le taux de chômage étant élevé. 111. Concernant la couverture médiatique des partis politiques en lice pour l‟élection, M. Ulenga a expliqué que la NBC était considérée comme la voix de la SWAPO et que c‟est elle qui décide de la couverture dont bénéficie chaque parti. Aucun organisme statutaire ne contrôle le fonctionnement de la NBC. Bien qu‟une loi ait porté création de la NBC, aucune loi ne réglemente son activité pendant les élections. 112. Concernant l‟utilisation des ressources de l‟Etat par le parti au pouvoir pour les campagnes, M. Ulenga a expliqué que le parti au pouvoir se sert des ressources de l‟Etat comme les véhicules utilisés par les ministres du parti au pouvoir pour faire campagne, ce au détriment des partis d‟opposition. En guise d'exemple, la lettre écrite par le parti au pouvoir à différentes municipalités leur demandant de contribuer au dîner de collecte de fonds organisé par le parti au pouvoir. Lorsque les partis d‟opposition se sont plaints de l‟utilisation abusive des ressources de l'Etat par le parti au pouvoir pour les campagnes, il a été décidé que chaque député recevrait une indemnité de transport mensuelle. 113. Concernant le financement des partis politiques, chacun de ceux représentés au Parlement a reçu un financement proportionnel au nombre de votes reçus lors de l‟élection précédente. Les fonds sont administrés par le Parlement et quatre vingt trois pour cent (83 %) du financement ont été alloués au parti au pouvoir. 114. Concernant les peuples autochtones, il en existe dans le pays et la plupart souffrent de nombreuses violations des droits de l‟homme telles que la pauvreté. Ils ne peuvent donc pas garder leurs enfants à l‟école et ils enregistrent des taux élevés de mortalité, en particulier chez les enfants. La délégation a été informée que les partis d‟opposition ont soulevé ces préoccupations devant le gouvernement qui a tenté de répondre à certaines d‟entre elles, mais beaucoup reste encore à faire. Rencontre avec la Commission électorale de Namibie 115. A la Commission électorale of Namibie, la délégation a rencontré M. A. N. Elago, Directeur des Opérations électorales. 116. Après avoir expliqué le mandat de la CADHP et l‟objet de la mission, la Commissaire Tlakula a souhaité être notamment informée de la préparation des élections en Namibie, de l‟avis de la Commission sur l‟absence alléguée d‟indépendance de la Commission, de la procédure de nomination des Commissaires, de l‟endroit où sont imprimés et dénombrés les bulletins de vote et de l‟avis de la Commission sur les bureaux mobiles. 117. Dans sa réponse, M. Elago a déclaré que les prochaines élections devaient avoir lieu en novembre 2009 et que les préparatifs étaient à un stade avancé. Il est nécessaire de réviser la Loi sur les élections de 1992 qui a été rédigée très rapidement et a fait l‟objet de huit (8) modifications. Ces modifications étaient destinées à pallier les insuffisances de la Loi. La dernière modification a été adoptée en août 2009 et visait à assurer une plus grande accessibilité des électeurs aux bureaux de vote. 118. Les membres de la Commission travaillent à partiel et le nouveau Directeur des élections a été nommé vers la fin de l‟année 2008. Le pays compte treize (13) régions et cent sept (107) circonscriptions. La Commission emploie vingt (20) personnes à temps plein, toutes basées à Windhoek, treize (13) coordonnateurs régionaux assistés de deux (2) coordonnateurs adjoints par région, qui étaient chargés de l‟éducation des électeurs. La Commission emploie aussi trois mille (3000) personnes ponctuellement pour les élections. M. Elago a énuméré pour la délégation certains des défis auxquels est confrontée la Commission pour les futures élections : manque de ressources adéquates, de coordination et de direction de l‟éducation des électeurs et croissance du multipartisme avec plus de dix (10) partis politiques prévus dans la course aux élections. 119. S‟agissant de l'impression de manque d'indépendance de la Commission, lorsque celle-ci a été créée en 1992, elle relevait des services du Premier Ministre. Depuis 1997, elle est indépendante. Bien que les membres du Secrétariat de la Commission soient des fonctionnaires, ils sont placés sous la direction et la supervision de la Commission. 120. Concernant la nomination des Commissaires, le Directeur pense que la procédure de nomination des Commissaires et du Directeur devrait être réexaminée. Le poste de Directeur a été annoncé par le Secrétaire à l'Assemblée Nationale. Les entretiens ont été conduits par les Commissaires qui ont recommandé trois (3) noms au Président qui a nommé une (1) personne qui devait être également approuvée par le Parlement. En ce qui concerne la nomination des Commissaires, le Directeur annonce les postes et le comité d‟entretien est composé d‟un (1) représentant de chacune des institutions suivantes : Haute Cour, Bureau du Médiateur, Ordre des avocats, etc. Le comité a recommandé huit (8) noms que le Directeur a communiqués au Président. Cinq (5) d‟entre eux sont nommés Commissaires par le Président, mais doivent être approuvées par le Parlement. Le Président est nommé par les Commissaires qui choisissent l‟un d‟entre eux. 121. Concernant le dénombrement et l‟impression des bulletins de vote, M. Elago a expliqué que, pour la première fois, la modification de la Loi sur les élections dispose du dénombrement des bulletins de vote dans les bureaux de vote. Auparavant, les bulletins de vote étaient imprimés en Angleterre et en Afrique du Sud. La question du coût élevé de l'impression a été soulevée par l‟opposition et les bulletins sont aujourd‟hui imprimés en Namibie. Trois (3) des sociétés d‟impression ont des liens avec le parti au pouvoir. Lors de l‟annonce de l‟appel d‟offres pour l‟impression des bulletins, certains soumissionnaires ne répondaient pas aux conditions et d‟autres n‟avaient pas la capacité requise. La société d‟impression qui a été sélectionnée pour imprimer les bulletins a des liens avec la SWAPO (le parti au pouvoir) mais le processus d‟impression doit être suivi par la police et les partis politiques. 122. Concernant les bureaux mobiles, M. Elago a expliqué que la loi prévoit l‟établissement de bureaux de vote mobiles, même le jour du scrutin mais cela n‟a pas été fait auparavant. Pour cette élection, des bureaux de vote mobiles seront installés mais ils ne couvriront pas plus de trois (3) endroits. 123. Concernant l‟indépendance financière de la Commission, la délégation a été informée que celle-ci n‟est responsable devant aucun ministère hiérarchique et que son budget est défendu par le Président du Parlement. Concernant les modifications des lois électorales, le Directeur a informé la délégation que les modifications avaient été introduites devant le Parlement par le Ministre de l‟Administration régionale, locale, du Logement et du Développement rural. Rencontre avec le Commissaire adjoint des prisons 124. Au Ministère de la Sécurité et de la Sûreté, la délégation a rencontré M. Tuhafeni Hangula, Commissaire adjoint des prisons, et M. John. W. Nyoka, Commissaire adjoint (Conseiller spécial) et Coordonnateur national de la Namibian Community Service Orders (Ordonnances relatives aux services communautaires namibiens). 125. La Commissaire Tlakula a expliqué la création de la CADHP et l‟objet de la mission. Elle a informé M. Hangula et M. Nyoka que les prisons et autres lieux de détention sont des institutions importantes dans la promotion et la protection des droits de l‟homme. Elle a ajouté que la délégation souhaitait connaître les mesures mises en place par le gouvernement pour assurer la protection des droits des prisonniers, les succès et les défis auxquels sont confrontées les autorités pénitentiaires dans l‟exercice de leurs fonctions. 126. Le Commissaire adjoint a informé la délégation que la capacité carcérale à l‟échelle nationale est de quatre mille quatre cent soixante quinze (4 475) détenus mais qu‟elle en compte quatre mille quatre cent vingt huit (4 428) à l‟heure actuelle dans tout le pays. La gestion des prisons est difficile du fait de la surpopulation, en particulier dans le nord du pays, où certaines prisons sont surpeuplées à soixante dix pour cent (70 %), essentiellement par des prisonniers purgeant de courtes peines. Il a informé la délégation qu‟avec le financement du gouvernement français, un projet pilote a été initié sur les services communautaires comme alternative aux peines privatives de liberté. Le projet a démarré en 2003 par une sensibilisation aux services communautaires. Il s‟est poursuivi dans cinq (5) tribunaux dans quatre (4) régions du nord surpeuplées de prisonniers qui servent des peines pour des infractions mineures liées à la pauvreté. Outre le fait que le financement du projet arrive à son terme et la finalisation de son évaluation, l'intention est de l'étendre à tous les tribunaux des quatre (4) régions. 127. Concernant le VIH/SIDA dans les prisons, M. Hangula a expliqué qu‟il s‟agit d‟un défi important à relever, car lorsque de nouveaux prisonniers arrivent, leur état sérologique relativement au VIH n‟est pas connu et ils ne peuvent être contraints à se soumettre au dépistage. Il existe un service de dépistage volontaire des prisonniers et le service de la prison coopère avec le Ministère de la Santé pour fournir gratuitement des antirétroviraux et conseiller les prisonniers infectés par la VIH. Il en a résulté une chute du taux de mortalité. 128. Concernant la sodomie dans les prisons, M. Hangula a indiqué qu‟il ne pensait pas qu'il s'agissait d'un problème grave dans les prisons namibiennes. Les coupables des rares cas rapportés ont été sanctionnés. Il a rapporté un cas récent de sodomie où la victime a poursuivi l‟Etat en dommages-intérêts mais malheureusement le cas a été classé parce qu'il avait été introduit après l'expiration du délai de prescription d'un (1) an. Un autre cas de sodomie est pendant devant la justice. 129. Concernant le problème de la contrebande comme le dagga (marijuana) et le gangstérisme en prison, la délégation a été informée que les services pénitentiaires ont adopté le système de Gestion des sections aux termes duquel les détenus sont catégorisés et répartis en fonction du risque qu'ils représentent. Une nouvelle stratégie correctionnelle a été adoptée et ces initiatives ont contribué à réduire les activités criminelles, y compris la violence. En outre, l‟introduction de Services correctionnels et d‟un Programme de réinsertion ont également contribué à résoudre le problème des récidives. 130. Une commission des libérations conditionnelles formule des recommandations au Ministre ou au Commissaire des prisons. Il existe deux (2) types de commissions de libération conditionnelle : l‟une traitant les cas des délinquants servant une peine d‟emprisonnement inférieure à deux (2) ans et l‟autre traitant les cas des délinquants servant une peine supérieure à deux (2) ans. Avec le système actuel, les prisonniers servent habituellement leur peine sans octroi de libération conditionnelle. Une nouvelle loi devrait donc être promulguée bientôt pour constituer une seule commission. Certains prisonniers sont libérés pour raisons médicales. 131. La délégation a également été informée de l‟existence d‟une (1) prison à sécurité maximale en Namibie et qu‟il n‟y a pas de prison de femmes mais des sections pour femmes dans les différentes prisons. Les détenues sont autorisées à garder leurs bébés avec elles jusqu‟à ce qu‟ils atteignent l‟âge de deux (2) ans. Il y avait récemment seize (16) enfants dans la prison de Walvis Bay. Il n‟y a pas de prison pour jeunes dans le pays et il y a très peu de délinquants juvéniles en Namibie mais, dans les prisons où ils se trouvent, ils sont détenus à l'écart des adultes. 132. La délégation a été informée que les juges de la Haute Cour visitent les prisons une fois par mois. Les ONG et les députés, y compris les représentants des partis d'opposition, sont également autorisés à visiter les prisons. Le Médiateur a également un mandat sur les prisons et il a formé des agents pénitentiaires aux droits de l‟homme. Le Commissaire adjoint a indiqué que les agents pénitentiaires qui agressent les prisonniers sont soumis à un processus disciplinaire. 133. Concernant la représentation des femmes dans les services pénitentiaires, M. Hangula a expliqué que le Commissaire national et les deux Commissaires adjoints nationaux sont des hommes et que l‟un (1) des deux (2) Commissaires adjoints est une femme. Toutefois, les travailleurs sociaux dans les prisons sont en majorité des femmes et l‟aumônier principal est également une femme. Une restructuration est actuellement en cours et il est à souhaiter qu‟un plus grand nombre de femmes soient nommées à des postes de responsabilité dans les services pénitentiaires. Visite de la prison de Walvis Bay et de la prison de Swakopmund 134. La délégation a visité la prison de Walvis Bay et la prison de Swakopmund, mais avant les visites, elle a rencontré les responsables des deux prisons et d'autres agents pénitentiaires pour s'entretenir avec eux. 135. Après avoir expliqué la création et le mandat de la CADHP, la Commissaire Tlakula a informé les agents pénitentiaires de l‟objet de la mission. Elle leur a confié que les prisons et les autres lieux de détention sont des institutions importantes dans la promotion et la protection des droits de l‟homme et qu‟à ce titre, elle souhaiterait savoir quelles mesures ont été mises en place pour assurer la protection des droits des prisonniers. La Commissaire Tlakula a souhaité également connaître les succès et les défis auxquels les autorités pénitentiaires sont confrontées dans l‟exercice de leurs fonctions. Elle a ajouté que la délégation souhaiterait visiter les locaux de la prison et inspecter certaines des cellules et autres installations. Prison de Walvis Bay 136. Dans la prison de Walvis Bay, le responsable a expliqué qu‟il s‟agit d‟une établissement à sécurité moyenne construit en 1984 et comportant trois sections. Le gouvernement l‟a reprise en 1994, après la libération, et depuis n‟a effectué aucune rénovation. En janvier 2009, les agents pénitentiaires ont pris l‟initiative de rénover la prison avec des fonds du gouvernement et ont fait appel à certains prisonniers pour faire ce travail. 137. La délégation a été informée qu‟il y avait cent quatorze (114) agents de l‟administration pénitentiaire dont cinquante et une (51) femmes et soixante trois (63) hommes. En outre, vingt quatre (24) nouveaux agents, dont trois (3) infirmières et deux (2) travailleurs sociaux étaient en cours de recrutement. 138. La prison a une capacité d'hébergement de trois cents (300) détenus mais elle en comptait trois cent trente deux (332), composés de trois cent seize (316) détenus hommes condamnés, de douze (12) détenues femmes condamnées et d‟une (1) détenue avec un bébé de 7 mois né en prison et souffrant de tuberculose. La prison est divisée en plusieurs sections et les détenus reçoivent de la bouillie, du lait et du thé pour le petit déjeuner, du pain et du beurre pour le déjeuner et de la bouillie, des légumes et de la viande pour le dîner. Seuls les détenues suivant un régime spécial ont droit à du riz. 139. Concernant la réinsertion et les loisirs, les travailleurs sociaux conseillent les prisonniers en consultation avec leur famille et préparent également des rapports à l‟intention des comités institutionnels. Les services du Médiateur visitent également la prison tous les trois (3) mois pour recueillir les doléances des détenus. Les détenus ont été formés à la couture et ont formé cinq (5) chorales dotées d‟instruments de musique et qui organisent des manifestations musicales. La prison organise également la « Journée internationale de la famille » à l‟intention des détenus. 140. S‟agissant du VIH/SIDA, la prison est en contact avec des centres de santé et un dépistage volontaire est organisé tous les mercredis. Les détenus s‟avérant positifs sont référés à ces centres de santé pour y recevoir un traitement. Une ONG dénommée « NAWA Life Trust » sensibilise au VIH/SIDA à travers le sport. Le Centre polyvalent a également conduit des programmes de sensibilisation au SIDA et la prison est représentée au sein du Comité régional et de district de lutte contre le SIDA. 141. Concernant l‟éducation des prisonniers, le responsable a indiqué que tous les détenus peuvent suivre des cours abrégés d‟informatique au Centre polyvalent ainsi que six (6) classes d‟alphabétisation et six (6) cours intensifs d‟alphabétisation. Le niveau un (1) compte quarante huit (48) détenus, le niveau deux (2), treize (13) et le niveau (3) en compte dix (10). Dix-sept (17) détenus suivaient le niveau supérieur d‟éducation pour adultes. Certains détenus étaient inscrits au Namibia College of Education, cinq (5) d‟entre eux au niveau dix (10) et trois (3) au niveau douze (12). Deux (2) détenues étaient inscrites à la Southern Business School pour acquérir un diplôme en Gestion des ressources humaines et en Gestion des entreprises. Un (1) détenu préparait un diplôme de Comptabilité et Finances à l‟Ecole polytechnique de Namibie. Tous les détenus peuvent passer leurs examens en prison qui jouit du statut de centre d‟examen. 142. Concernant le droit des détenus de pratiquer leur religion, la plupart sont de confession chrétienne et se rendent à l‟église de la prison le dimanche. Une école biblique dispense un cours d‟apprentissage à distance et six (6) détenus ont étudié la théologie avec l‟Institution namibienne de technologie. 143. Le responsable a expliqué qu‟il n‟y a pas eu d‟évasions ni de cas de sodomie et de torture dans la prison. Le gangstérisme existe et de la contrebande souvent trouvée de même que trois détenus ont été pris avec de la dagga (marijuana). 144. Les détenus purgent des peines pour des crimes comme le vol, le vol à l‟étalage, le viol et le meurtre et trois (3) détenues purgent des peines pour des délits liés à la drogue, l‟une (1) pour effraction de domicile et vol et une autre (1) était en attente de procès. Il y avait des détenus étrangers originaires de l‟Angola, du Congo et de la Zambie. 145. Après avoir rencontré les responsables de la prison, la délégation a visité les installations : cellules, installations de formation professionnelle, cuisine, etc. 146. La prison a un jardin où les prisonniers cultivent des aliments pour leur consommation. Les autres activités sont la menuiserie et l‟artisanat. Dans la section A, les prisonniers avaient des équipements comme des postes de télévision et de radio dans leurs cellules. Les cellules étaient équipées de lits, de matelas, d‟oreillers et de couvertures. La cuisine était propre avec du matériel de cuisine électrique. 147. Les détenus travaillant dans la cuisine sont dépistés tous les six (6) mois pour le VIH/SIDA et ils vivent dans des quartiers distincts, équipés de postes de télévision et de radio, de lits, de matelas, d'oreillers et de couvertures. Ils reçoivent également une petite rémunération pour leur travail. Il y a aussi un réfectoire avec des tables et des chaises, un hôpital avec deux salles d'auscultation et les patients sont séparés des autres détenus. 148. La Section A de la prison était surpeuplée mais dans un état raisonnable. Dans la Section B qui abritait les détenus purgeant de longues peines, les cellules étaient équipées de lits, de matelas, de couvertures et d‟oreillers. Les cellules étaient dotées d'équipements récréatifs comme des postes de télévision et de radio et la délégation a été informée que les détenus n'avaient le droit d'écouter la radio qu'après avoir purgé trois mois de détention. 149. Les détenus de la Section C étaient d‟anciens agents de la police, des responsables du gouvernement et des étudiants. Ils occupaient des cellules individuelles avec des toilettes et avaient un poste de télévision et de radio. 150. Dans la section des femmes, chaque détenue disposait d‟une cellule individuelle avec des toilettes. Une détenue avait un bébé de sept (7) mois. Elles avaient également des équipements récréatifs comme des postes de télévision et de radio. 151. Il n‟y avait pas de délinquants juvéniles au moment de la visite mais deux (2) jeunes détenus âgés de dix-huit ans étaient isolés pour des raisons de sécurité. Les prisonniers en attente d‟être jugés étaient séparés des autres. La prison était généralement propre et les prisonniers semblaient à l‟aise. Ils jouaient dans une fanfare et dansaient au son de la musique. Prison de Swakopmund 152. A la prison de Swakopmund, la délégation a rencontré le responsable de la prison, Axakhoeb E, Responsable par intérim. Il a informé la délégation que le bâtiment a été construit en 1909 et déclaré patrimoine national en 1973 mais qu‟il continue de faire office de prison. Le bâtiment fêtera son centième anniversaire en septembre 2009. 153. La prison de Swakopmund est un établissement à sécurité minimale qui a été construit pour héberger quatre vingt douze (92) détenus et elle abrite des détenus condamnés à de courtes peines allant de dix (10) jours à trois (3) ans. Au moment de la visite, il y avait soixante seize (76) détenus dont trois (3) jeunes et trois (3) étrangers originaires de l‟Afrique du Sud et du Congo. Quarante (40) agents y travaillent : vingt et une (21) femmes, dont une infirmière et dix-neuf (19) hommes. 154. Un petit jardin bien exploité se trouve à l‟arrière de la prison et un petit nombre de détenus sélectionnés pour leur bonne conduite cultivent des légumes sous la supervision des gardiens de la prison. Une grande quantité de légumes est produite pour la consommation intérieure et pour approvisionner la prison de Walvis Bay, en cas de besoin. 155. La délégation a été informée que le personnel de la prison a suivi un cours de formation aux droits de l‟homme dispensé par les services du Médiateur et le Legal Aid Centre. 156. Après avoir rencontré les responsables de la prison, la délégation a visité les installations : cellules, installations de formation professionnelle, cuisine, etc. 157. La délégation a visité le jardin, impressionnant par la quantité de légumes cultivés. Dans la Section A, la cuisine était propre avec du matériel de cuisine électrique. Le Responsable a expliqué que les prisonniers reçoivent du pain, des haricots, des pommes de terre et de la bouillie. La prison a aussi un clinique où sont soignés les prisonniers souffrants qui, au moment de la visite, étaient au nombre de quatre (4). Les prisonniers plus sérieusement malades sont transférés à l‟hôpital public à proximité de la prison. La prison compte certains cas de VIH/SIDA qui reçoivent des ARV gratuitement. Elle organise également le dépistage du VIH. 158. Dans la Section B de la prison, les prisonniers adultes et les jeunes étaient séparés. Chaque cellule était équipée de lits, de matelas, de couvertures et d‟oreillers. 159. Le Responsable a indiqué que les problèmes dans la prison sont notamment les fuites des tuyaux et des robinets qui ont des répercussions sur le montant des factures d'eau mensuelles. Cela est dû au fait que la tuyauterie est très ancienne et date de l‟époque où le bâtiment a été construit il y a près de cent ans. 160. Aucun cas d‟évasion ni de sodomie n'a été rapporté dans la prison. Aucun cas de contrebande, ni aucun cas de torture des détenus par les gardiens n‟a été rapporté. Rencontre avec le Médiateur 161. La délégation a rencontré le Médiateur, Adv. John R. Walters. Après avoir expliqué la création et le mandat de la CADHP, la Commissaire Tlakula a informé le Médiateur de l‟objet de la mission en Namibie. Elle a expliqué que la CADHP a pour mandat de promouvoir et protéger les droits de l‟homme en Afrique et qu‟elle effectue ce type de missions pour rencontrer le gouvernement et les parties intéressées, pour discuter de la situation des droits de l‟homme dans le pays, en particulier, des succès enregistrés et des défis auxquels les Etats parties sont confrontés dans l‟application de leurs devoirs et de leurs obligations en vertu de la Charte africaine. Elle a rappelé au Médiateur que la Commission africaine a effectué en 2001 une mission dans les prisons et une autre mission en 2005 concernant les populations autochtones. 162. Le Médiateur, pour sa part, a informé la délégation que ses services comprennent le Médiateur et le Directeur adjoint qui sont tous les deux juridiquement qualifiés et six enquêteurs qui sont essentiellement des agents de la police. Il a ajouté qu‟il avait sollicité que soit adjoint à ses services un juriste chargé de l‟éducation aux droits de l‟homme. 163. Auparavant, ses services avaient un mandat couvrant trois (3) domaines : les droits de l‟homme, la protection de l‟environnement et la corruption. Mais c‟est désormais la Commission de lutte contre la corruption qui est chargée des affaires de corruption. Il a en outre expliqué que, bien que la majorité des plaintes reçues portent sur des accusations de mauvaise administration, les questions liées aux droits de l'homme sont en voie de prendre le dessus et que ses services sont accrédités auprès du Comité international de coordination (CIC) des Institutions nationales de promotion et de protection des droits de l‟homme auprès duquel ils ont obtenu le statut A en 2006. 164. Le Médiateur a exprimé son souci que son budget ne soit pas suffisant pour couvrir son vaste mandat et qu'il reçoit son budget à travers le Ministre de la Justice. 165. Il a fait savoir que le Bureau du Médiateur est en train de préparer un manuel indiquant les Conventions ratifiées par la Namibie et les différentes observations conclusives des différents Comités de certaines de ces Conventions. La Namibie n‟a pas ratifié la CEDAF parce que la disposition autorisant les individus à introduire des plaintes auprès de l‟organe des plaintes de la Commission lui pose des difficultés. 166. Concernant les questions liées aux droits de l‟homme, le Médiateur a expliqué que les conditions de détention sont très mauvaises, surtout dans les cellules de la police pour les prisonniers en détention provisoire et, bien qu‟il y ait eu des améliorations, il reste encore beaucoup à faire. Les cellules de détention sont surpeuplées avec près de quarante (40) détenus partageant les mêmes toilettes. La surpopulation est due notamment au montant élevé des cautions demandées aux accusés, pouvant atteindre jusqu‟à 4 000 NAD pour conduite avec un taux d‟alcoolémie élevé. Il n'y a ni assiettes ni couverts et parfois ni nourriture, ni eau potable. Il s‟est entretenu avec le Ministère de la Sûreté et de la Sécurité de l‟amélioration de cette situation. A titre d‟exemple, il a recommandé la construction d‟un centre de détention préventive. 167. Il ne reçoit généralement pas de plaintes sur les conditions dans les prisons bien qu‟elles n'y soient pas parfaites. Les prisons sont confrontées au problème de manque de place, de manque d'uniformes et de manque de promotion des agents pénitentiaires. Le montant que les agents pénitentiaires reçoivent pour un prêt au logement pas même ne suffit pour acheter un terrain. 168. Le Médiateur a informé la délégation que quatre vingt pour cent (80 %) des plaintes reçues ont trait à une mauvaise administration et vingt pour cent (20 %) à des violations des droits de l‟homme et que celles-ci portent essentiellement sur la violation du droit à un procès équitable et rapide. Concernant l‟administration de la justice et particulièrement l‟examen des cas, les retards sont occasionnés par le fait que les dossiers ne sont pas présentés à un juge dans le délai de (7) jours énoncé dans les règles de procédure. Il a également exprimé son souci concernant la diligence apportée au cas “Caprivi” qui est pendant depuis six (6) ans. 169. Il est nécessaire de former les magistrats et les juges aux droits de l‟homme et ses services s'efforcent de faire en sorte que tous les citoyens connaissent leurs droits. Le budget alloué au Bureau du Médiateur doit être révisé afin de lui permettre de traiter tous les cas qui lui sont soumis. Enfin, il a informé la délégation que son Bureau est en train d‟élaborer un Plan d‟action national des droits de l‟homme qui, espère-t-il, devrait être adopté et soumis aux Nation Unies en 2011. Rencontre avec la Law Society of Namibia 170. A la Law Society of Namibia, la délégation a rencontré la Directrice, Mme Retha Steinmann. 171. Après avoir expliqué la création et le mandat de la CADHP, la Commissaire Tlakula a informé la Directrice de la Law Society de l‟objet de la mission en Namibie. La Commissaire Tlakula a souhaité connaître le travail de la Law Society et le rôle qu‟elle joue dans la promotion et la protection des droits de l‟homme. 172. La Directrice a expliqué que la Law Society est un organisme statutaire ayant pour mandat de réglementation de la pratique du droit en Namibie. La Société compte quatre cent quatre vingts (480) membres dont douze (12) se trouvent à l‟étranger. Deux cent cinquante (250) membres sont en activité : trente deux (32) avocats, quinze (15) avocats généraux et vingt (20) procureurs. La Law Society a un Comité disciplinaire chargé des questions de discipline eu égard aux membres. 173. A la question de connaître l‟opinion de la Law Society sur le projet de nouvelle loi sur les Communications qui, selon les informations reçues par la délégation, risquait d‟être inconstitutionnel, elle a répondu que la Société n‟avait pas de problèmes concernant le projet de loi sur les Communications mais plutôt sur le projet de loi sur le Renseignement national ou projet de Loi sur l‟Espionnage comme il est appelé. La Loi sur le Renseignement national pose problème car, selon ses termes, la Law Society en est l‟organisme de surveillance et ses membres ne sont pas satisfaits des répercussions que cette loi risque d‟avoir sur le privilège du secret professionnel entre l‟avocat et sa clientèle. 174. Auparavant, le gouvernement consultait la Law Society sur divers sujets mais, en raison de sa lourde charge de travail, elle n‟avait plus le temps de traiter certains d‟entre eux. Elle a ajouté que ses services cherchent à recruter un Directeur des Affaires professionnelles qui sera chargé du travail juridique et d'autres questions. 175. Concernant les prisons et les lieux de détention, les membres de la Law Society ont visité, il y a trois (3) ans, les prisons pour en contrôler les conditions. Concernant la sensibilisation, la Law Society a publié des pamphlets sur différentes affaires juridiques et le dernier sur lequel la société est en train de travailler est un dépliant d‟information sur la Loi sur le travail. La Law Society a également publié des pamphlets sur la Loi sur les véhicules motorisés et le Recouvrement de créances. La Law Society distribue les brochures en fonction de leur contenu, aux différents acteurs comme la police et les procureurs. 176. Selon la Directrice, la Law Society dispense un programme d‟éducation juridique continu à l‟intention de ses membres. 177. A la question de savoir si une formation en litige constitutionnel est dispensée aux membres, la Directrice a répondu qu‟à la lumière des obligations imposées à ses membres par la Loi sur le renseignement financier, l‟effort est placé sur la formation des membres et des banques sur cette Loi sans laisser de répit pour mener d‟autres programmes de formation. Enfin, elle a informé la délégation que la Law Society accorde des bourses à des étudiants en droit par le biais du Attorney‟s Fidelity Fund. Rencontre avec les Institutions gouvernementales 178. En raison de la journée fériée du 26 août 2009 consacrée à la célébration de la “Journée des héros”, la délégation n‟a pas pu rencontrer individuellement les départements du gouvernement et une rencontre a donc été organisée avec les représentants de ces départements. 179. Les représentants des départements suivants étaient présents à la réunion: Ministère de la Justice – Service de l‟Attorney General, Ministère de l‟Education, Ministère de la Santé, Commission de réforme du droit et Bureau du Procureur Général. 180. La Commissaire Tlakula a présenté la délégation et expliqué le mandat de la CADHP et l‟objet de la mission. Pour tenter de promouvoir et protéger les droits de l‟homme en Afrique, la CADHP a été mandatée pour entreprendre des missions de promotion pour rencontrer le gouvernement et les autres acteurs pertinents pour discuter notamment de la situation des droits de l‟homme dans chaque pays, identifier les succès enregistrés par les Etats parties et les défis auxquels ils sont confrontés dans l‟application de leurs devoirs et de leurs obligations en vertu de la Charte africaine. 181. La délégation a rencontré différentes ONG et organisations de la société civile intervenant dans le domaine des droits de l‟homme en Namibie avec lesquelles elle s‟est entretenue et elle souhaiterait que les départements du gouvernement présents lui expliquent quelles mesures ont été prises par le gouvernement dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l'homme en Namibie. 182. Les représentants des différents départements gouvernementaux, sous direction du Ministère de la Justice, ont souhaité la bienvenue à délégation et se sont excusés de l‟absence de hauts fonctionnaires que délégation ne pouvait pas rencontrer en raison des célébrations de Journée des Héros. la la la la 183. Le représentant du Ministère de la Justice a expliqué que le Ministère compte trois (3) divisions et que l‟une d‟entre elle est chargée des droits de l‟homme et de la compilation des Rapports de l‟Etat. Un Comité interministériel présidé par le Secrétaire Général traite des questions relatives aux droits de l‟homme. Il a indiqué que le Comité n‟associait pas les ONG à l‟élaboration des Rapports d‟Etat mais seulement les Ministères responsables des droits de l‟homme. 184. La Namibie a présenté son dernier Rapport périodique en 2001. Après avoir rédigé le rapport, le Comité interministériel a apporté des commentaires au rapport qui a ensuite été transmis au Cabinet pour approbation et finalement au Ministère des Affaires Etrangères pour expédition. Le problème qui se pose est la mise en œuvre des Observations conclusives, car il n‟existe pas de mécanisme chargé de les appliquer, de même qu'il n'y a pas de coordination du processus de rédaction des rapports. 185. Les représentants des différents départements gouvernementaux ont informé la délégation qu‟en matière de criminalité, le gouvernement a promulgué la Loi sur la Procédure pénale, la Loi sur les Magistrats et la Loi sur la Haute Cour. La Namibie compte d‟autres lois comme la Loi sur le Blanchiment d‟argent, la Loi sur la Corruption, la Commission de lutte contre la corruption et le Bureau du Médiateur qui traite des cas liés à la mauvaise administration. 186. Concernant le système judiciaire, les représentants ont énuméré certains des problèmes posés au système judiciaire dont certains aspects ne sont plus d'actualité. Il y a pénurie de juges et de magistrats expérimentés et ils ne disposent pas de lignes directrices sur la détermination des peines, avec, pour conséquence, des disparités dans leur détermination. Les accusés ne sont souvent pas informés de leurs droits et des peines qu‟ils peuvent éventuellement encourir pour le délit qu‟ils ont commis. Aucune enquête n‟est menée sur l'environnement social du délinquant avant sa condamnation. Tous ces problèmes ébranlent la confiance du public dans l‟administration de la justice. 187. Les représentants ont toutefois fait remarquer les initiatives mises en place par le gouvernement pour renforcer le système d‟administration de la justice. Il s‟agit de l‟introduction d‟un Centre de formation judiciaire assurant la formation continue des magistrats et des procureurs. De même qu'un programme de formation des étudiants en droit à la fonction de magistrats après l'obtention de leur diplôme. Le gouvernement a également institutionnalisé un Centre de formation à Swakopmund, destiné à former les juges et les magistrats. La délégation a également été informée de l‟existence du Namibia Justice Network, un guide de formation sur le Web, pour orienter les magistrats sur la manière de traiter les demandes de mise en liberté sous caution et autres aspects juridiques et rendre accessibles des jugements, différentes lois et les résultats de recherches. 188. Les représentants ont déclaré que le procès “Caprivi” est toujours en cours et que le nombre de procureurs devrait être augmenté pour diligenter le procès. 189. Eu égard aux populations autochtones, les représentants des différents départements gouvernementaux ont indiqué que, concernant le peuple San et pour trouver une solution au problème, le gouvernement a introduit, sous la direction du Cabinet du Vice-Premier Ministre, un certain nombre de programmes, notamment la création d‟écoles mobiles. S‟agissant des terres, le gouvernement a introduit des programmes de réinstallation. Concernant la santé, le gouvernement a construit des centres de santé dans les zones rurales pour rendre plus accessibles les traitements médicaux. 190. Concernant la violence basée sur le genre, la Loi sur l‟Egalité des personnes mariées a été promulguée pour donner effet au Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement. Les représentants ont également annoncé qu‟une version finale du projet de loi sur la Protection de l‟enfant devrait être bientôt adoptée. En outre, un projet de loi sur le Développement de l‟enfant a également été préparé pour porter plus spécifiquement sur le développement de l‟enfant. Selon les représentants, le projet de loi contient des dispositions relatives à la création d‟un tribunal pour enfants, d‟un Conseil consultatif et d‟un Médiateur pour les enfants. Une version simplifiée du projet de loi a été publiée dans les journaux pour que le public y apporte ses commentaires. Des ateliers et des programmes de formation ont également été initiés dans tout le pays pour recueillir les commentaires des enseignants et des élèves sur l‟avant-projet de Loi sur la Protection de l'enfant. D‟autres projets portent également sur l‟autonomisation des femmes. 191. Les représentants ont également parlé de la surpopulation des cellules de la police en expliquant que le problème est exacerbé par le fait que des immigrés irréguliers sont détenus dans ces cellules et qu'ils doivent suivre le processus des tribunaux puisque la loi ne dispose pas de paiement d'amendes immédiates. Le problème est empiré par le fait que les expulsions ne sont décidées que par le tribunal de l‟immigration et qu‟il n‟y a qu‟un seul tribunal de ce type qui se trouve à Windhoek. Les immigrés irréguliers sont nombreux, en provenance du Zimbabwe, de l‟Angola, du Nigeria et de la République démocratique du Congo. Les représentants ont toutefois fait observer les efforts déployés par le gouvernement pour introduire un cours de formation pour les fonctionnaires sur le Droit des réfugiés à l‟Université de Namibie et ils ont ajouté que la Namibie et le Botswana poursuivent actuellement des pourparlers bilatéraux sur la question des réfugiés congolais. 192. Selon les représentants, les préoccupations exprimées concernant le projet de loi sur les Communications n‟ont aucun fondement car elles se basent sur une lecture sélective du projet alors que celui-ci doit être lu attentivement pour être compris. 193. La polygamie est l‟une des questions suscitant un débat passionné. La position juridique est que les mariages coutumiers soient reconnus. La Commission du droit est en train d‟harmoniser les deux systèmes et d‟abolir la polygamie. Selon la Constitution, un mariage coutumier est reconnu sous réserve qu‟il ne soit pas en conflit avec ses dispositions et qu‟il ne soit pas reconnu s‟il n‟est pas enregistré. Les représentants ont indiqué que l‟abolition de la polygamie ne passera pas en ajoutant que la décision devrait être laissée aux deux parties qui se marient de déterminer le type de mariage qu‟ils veulent contracter. Conférence de presse 194. La Commissaire Tlakula a tenu une Conférence de presse à laquelle ont assisté notamment la NAMPA, le Windhoek Observer, le New Era et le Republican. OBSERVATIONS ET ANALYSE DE LA CADHP 195. La mission de la CADHP a duré quatre jours et la délégation a pu rencontrer une section représentative des acteurs concernés intervenant dans le domaine des droits de l‟homme en Namibie. La Commission africaine est donc satisfaite que les rencontres organisées avec les individus, les ONG, les institutions et le gouvernement lui aient permis de dégager une idée générale de la situation des droits de l‟homme en Namibie. 196. Cette section du rapport porte sur l‟analyse de la situation des droits de l‟homme en Namibie et la formulation d‟observations fondées sur les rencontres et les discussions avec les différentes parties concernées. L‟analyse suivra les rubriques suivantes : Liberté d‟expression et Accès à l‟information ; Prisons et conditions de détention ; Elections ; Egalité entre les sexes et droits de l‟enfant ; Populations autochtones ; Administration du système judiciaire ; Organisme chargé de l‟application de la loi et promotion et protection des droits de l‟homme ; Obligations internationales de la Namibie en matière de droits de l‟homme. Liberté d’expression et Accès à l’information 197. Il ressort des informations recueillies, que la liberté d‟expression n‟est pas un problème en Namibie, de même qu‟il n‟a été enregistré aucun cas de harcèlement, d‟intimidation et d‟arrestation de journalistes. La CADHP prend note des efforts entrepris par le gouvernement en établissant un Médiateur des médias indépendant et chargé des questions relatives aux médias. Il doit être toutefois noté qu‟il n‟existe pas de législation relative à l‟accès à l‟information en Namibie. Concernant le projet de loi sur les Communications, la CADHP apprécie les efforts déployés par le gouvernement en promulguant le projet de loi sur les Communications. Mais presque toutes les institutions et ONG rencontrées par la délégation ont exprimé la préoccupation que leur inspire la disposition de ce projet sur “l‟interception des communications” qui ne fait pas obligation de se rapprocher d‟un juge pour obtenir une ordonnance avant l‟interception d‟une communication. Prisons et conditions de détention 198. La Commission africaine reconnaît les efforts déployés par le gouvernement pour améliorer les conditions des prisons en Namibie de même que l‟introduction de différents programmes visant à réduire la surpopulation carcérale et le problème des récidives. La Commission africaine prend note de l‟introduction des Services communautaires comme peine alternative pour les prisonniers servant de courtes peines, des Programmes de réinsertion et de la création d‟une Commission des libertés conditionnelles indépendante. 199. La Commission africaine prend également note des conditions satisfaisantes des prisons de Walvis Bay et de Swakopmund bien que ces deux prisons aient besoin de rénovations. Le manque d‟uniformes et l‟inadéquation du logement des agents pénitentiaires, la surpopulation des centres de détention de la police, les prisonniers en attente d‟être jugés, l‟impossibilité de verser des cautions et les retards dans les enquêtes policières constituent d‟autres sources de préoccupation. 200. Elle apprécie les différentes initiatives de réponse au VIH/SIDA dans les prisons. Elections 201. La Commission africaine est satisfaite des préparatifs des élections de 2009 mais elle prend note qu‟il y a matière à amélioration dans le domaine de la liberté de la participation politique et de la conduite pacifique des campagnes pour les partis politiques en lice ainsi qu‟une couverture équitable de tous les partis politiques par les médias d‟Etat, en particulier par la radiodiffusion de l‟Etat. Il est en outre nécessaire de réglementer l‟emploi des ressources de l‟Etat par le parti au pouvoir à des fins de campagne. Egalité entre les sexes et droits de l’enfant 202. La Commission africaine prend note que la représentation des femmes dans certaines structures de gouvernance telles que le Parlement et dans les fonctions de responsabilité dans les services pénitentiaires n‟est pas satisfaisante et en-deçà des normes de la SADC et de l‟UA. La Commission africaine prend également note que la question de la polygamie est loin d‟être résolue, malgré la disposition de la Constitution déclarant que la Namibie est une société monogame. En revanche, la Commission africaine se réjouit d‟initiatives telles que la promulgation de la Loi sur l‟Egalité des personnes mariées pour relever certains des défis posés à cet égard. 203. Concernant les droits de l‟enfant, la Commission africaine prend note avec préoccupation du fait que, plus de quinze (15) ans après l‟indépendance, la Namibie ne possède pas de législation protégeant les enfants A cet effet, le projet de Loi sur la protection de l‟enfant est bien accueilli. Populations autochtones 204. La Commission africaine prend note des initiatives du gouvernement en cours pour résoudre la situation des populations autochtones, comme la désignation du cabinet du Vice-Premier Ministre comme point focal à cet égard, les programmes de réinstallation et la création d‟écoles mobiles. Mais la situation sociale et économique des communautés autochtones, en particulier leur pauvreté, demeure un problème majeur. Administration du système judiciaire de la Namibie 205. L‟administration de la justice est confrontée à plusieurs problèmes en Namibie. Il s‟agit des problèmes suivants : accumulation des cas occasionnée notamment par le nombre insuffisant de magistrats et de juges et la mauvaise qualité des enquêtes de la police, la pénurie de magistrats expérimentés et correctement formés et la mauvaise formation des agents de la police. S‟y ajoutent d‟autres préoccupations en matière d‟administration de la justice comme les disparités des condamnations résultant de l‟absence de lignes directrices sur la détermination des peines et la non-présentation des cas à l‟examen d‟un juge dans les délais prescrits. 206. La Commission africaine note également qu‟il arrive que les agents de la police obtiennent des confessions par la torture et qu‟ils n‟informent souvent pas les suspects de leurs droits avant de procéder à des arrestations. Obligations de la Namibie aux termes des instruments internationaux et régionaux 207. La République de Namibie a ratifié un certain nombre d‟instruments internationaux et régionaux comme la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples. Malgré la ratification de ces instruments, la Namibie n‟a pas ratifié le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples portant création d‟une Cour africaine des droits de l‟homme et des peuples et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. 208. La Commission africaine fait observer que la Namibie n‟a pas soumis de Rapport périodique depuis l‟an 2000, conformément à l‟Article 62 de la Charte africaine. La Commission africaine prend également note que le gouvernement de la Namibie et les ONG namibiennes jouissant du statut d‟observateur auprès de la Commission africaine ne participent pas à ses sessions, bien que la plupart des ONG aient attribué cette situation au manque de financement. Conclusions et recommandations 209. La République de Namibie a enregistré des progrès considérables dans la promotion et la protection des droits de l‟homme depuis son accession à l‟indépendance. Mais la Commission africaine prend note qu‟il reste encore à relever un certain nombre de défis. 210. La Commission africaine prend note des facteurs positifs suivants dans la promotion et la protection des droits de l‟homme :i. L‟introduction d‟un projet de loi sur la Protection de l‟enfant et d‟un projet de loi sur le Développement de l‟enfant qui prévoient la mise en place d‟un Tribunal pour Enfants, d‟un Conseil consultatif et d‟un Médiateur des enfants est bien accueillie par la Commission; ii. Existence de nombreux médias d‟opposition en Namibie. Absence de harcèlement et d‟intimidation des journalistes. La Commission africaine apprécie également le fait que, bien qu‟il existe des lois sur la diffamation, elles ne soient pas utilisées pour poursuivre les journalistes. La Commission africaine se félicite en outre de la nomination d‟un Médiateur des médias indépendant, chargé de réglementer les affaires relatives aux médias ; iii. L‟instauration d‟une Commission des salaires et la promulgation de la Loi sur le travail de 2007, destinées à améliorer les conditions de travail des employés, notamment des ouvriers agricoles, sont également bien accueillies par la Commission africaine ; iv. La Commission africaine apprécie les différentes initiatives de l‟Ecole polytechnique de Namibie dans la promotion et la protection des droits de l‟homme, telles qu‟une sensibilisation des médias aux questions liées au genre, les recherches menées dans les différents domaines des droits de l‟homme, notamment le trafic d‟être humains ; v. La Commission africaine apprécie les conditions raisonnables des prisons visitées et le pilotage de services communautaires comme alternative aux peines privatives de liberté pour les délits mineurs. La disponibilité de dépistages volontaires du VIH/SIDA, l‟offre gratuite d‟ARV et l‟existence de programmes de sensibilisation au VIH/SIDA sont également appréciées ; vi. Elle se félicite de l‟adoption du Système de gestion des sections et l‟introduction de Services correctionnels et de Programmes de réinsertion pour réduire l‟activité criminelle dans les prisons. La Commission africaine apprécie également les autres programmes récréatifs proposés en matière d‟éducation, de musique et de religion ; vii. La Commission africaine apprécie la décision de constituer une Commission des libérations conditionnelles qui rationalisera le système de liberté conditionnelle ; viii. La Commission africaine note avec satisfaction que les Services du Médiateur et le Legal Aid Centre organisent des formations aux droits de l‟homme à l‟intention des agents pénitentiaires ; ix. La Commission africaine se félicite de l‟adoption du Plan d‟action national de promotion et de protection des droits de l‟homme par le Bureau du Médiateur et elle espère que le Plan sera soumis à l‟adoption de l‟Institution concernée des Nations Unies ; 211. La CADHP prend note des domaines de préoccupation suivants dans la promotion et la protection des droits de l‟homme :i. L'absence d‟une loi traitant de la violence sexiste et de la violence à l‟égard des enfants, y compris la poursuite de la pratique de la polygamie en violation de la Constitution du pays ; ii. L‟incapacité de l‟Etat à intégrer le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique et à ratifier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance et le Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples portant création de la Cour africaine des droits de l‟homme et des peuples ; iii. La prévalence de maladies comme le paludisme, la tuberculose, le choléra et le VIH/SIDA dans certaines parties du pays et l‟augmentation du taux de mortalité infantile ; iv. L‟échec de l‟application de la gratuité de l'éducation préscolaire, telle que prévue par la Constitution et l‟insuffisance de manuels scolaires, de salles de classe, la faible formation des enseignants et l‟insuffisance de fonds pour l‟apprentissage et l‟enseignement. Le taux élevé d‟abandons scolaires et de grossesses d‟adolescentes constitue un autre défi à relever ; v. Le retard anormal dans la finalisation du procès “Caprivi” pour haute trahison et l‟allégation selon laquelle les accusés dans ce procès auraient été soumis à la torture ; vi. L‟insuffisance de magistrats et d‟agents de la police convenablement formés et expérimentés entraînant des retards dans la finalisation des cas qui, à leur tour, entraînent la surpopulation des centres de détention ; vii. L‟absence de tolérance politique et de liberté des activités politiques en 2009, l‟absence de sanctions juridiques pour l‟application du Code de conduite électoral et la couverture inéquitable des partis politiques par les médias d‟Etat pendant les élections de 2009 sont d‟autres domaines de préoccupation ; viii. La domination des ondes par le radio d‟Etat, particulièrement en faveur du parti au pouvoir, pendant les élections de 2009 et l‟incapacité à transformer la Radiodiffusion d'Etat en radiodiffusion de service public ; ix. La situation des populations autochtones dans le pays, en particulier leurs conditions socioéconomiques comme la pauvreté et l'inadéquation de leur représentation dans les différentes structures de gouvernance ; x. L‟absence de séparation des pouvoirs, en particulier entre le législatif et l‟exécutif, qui compromet l‟obligation de rendre compte ; xi. La constitutionnalité du projet de Loi sur les Communications du fait qu‟il ne rend pas obligatoire l‟obtention d‟une ordonnance d‟un tribunal avant de procéder à l‟interception de communications ; xii. L‟absence de pouvoir de la Commission des Magistrats pour renvoyer des magistrats, le cas échéant ; xiii. L‟absence de disposition relative à l‟accès à l‟information dans la Constitution du pays et d‟une législation sur l‟accès à l‟information ; xiv. L‟incapacité à mettre en œuvre les dispositions de la Loi sur les Conditions de base de l‟emploi imposant à tous les employeurs de proposer un salaire minimum ; xv. L‟absence d‟un organe de régulation et de suivi de la couverture équitable de tous les partis politiques en lice dans une élection et l‟absence d‟une loi portant réglementation de l‟utilisation des ressources de l‟Etat par le parti au pouvoir à des fins de campagne ; xvi. Les conditions qui prévalent dans certaines prisons, en particulier dans le nord du pays ; xvii. L‟état de délabrement de la prison centenaire de Swakopmund qui a grandement besoin d‟être rénovée ; xviii. L‟insuffisance d‟uniformes et de logements adéquats pour les agents pénitentiaires ; xix. L‟insuffisance des ressources humaines et financières du Bureau du Médiateur pour lui permettre d‟exécuter efficacement son mandat et le fait que le Bureau du Médiateur, contrairement à la Commission électorale qui reçoit son budget directement du Parlement, relève du Ministère de la Justice. Ce qui risque de compromettre l‟indépendance de ces services ; xx. L‟incapacité du gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de la mission effectuée par la Rapporteure spéciale sur les prisons et les lieux de détention en Afrique en 2001 ; xxi. La non application des recommandations de la mission effectuée en 2005 par le Groupe de travail sur les Populations/Communautés autochtones en Afrique, de la Commission africaine ; xxii. La non soumission, par l‟Etat à soumettre ses rapports périodiques à la Commission africaine aux termes de l‟Article 62 de la Charte africaine, depuis 2000 ; xxiii. L‟absence de mécanismes d‟application des Observations conclusives et des recommandations formulées dans les rapports périodiques et de mission de la Commission africaine et d‟autres organismes créés en vertu d‟un traité et l‟absence d‟un processus efficace de coordination du processus de rédaction des Rapports de l‟Etat, et l‟implication de la société civile dans le processus ; 212. La Commission africaine formule les recommandations suivantes au Gouvernement de la Namibie :-. xxiv. Accélérer la promulgation du projet de Loi sur la protection de l'enfant qui vise à protéger les droits des enfants en République de Namibie ; xxv. Intégrer le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique et ratifier la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance et du Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l‟homme et des peuples portant création de la Cour africaine des droits de l‟homme et des peuples ; xxvi. Promulguer une législation traitant de la violence basée sur le genre ; xxvii. Améliorer les secteurs de la santé pour réduire la prévalence de maladies comme le paludisme, la tuberculose, le choléra et le VIH/SIDA dans certaines parties du pays et l‟accroissement du taux de mortalité infantile ; xxviii. Assurer la gratuité de l'éducation préscolaire, tel que prévue par la Constitution et assurer la fourniture en nombre suffisant, de manuels scolaires, de salles de classe, d‟enseignants bien formés et de fonds adéquats pour l‟apprentissage et l‟enseignement ; xxix. Accélérer le procès “Caprivi” pour haute trahison et enquêter sur l‟allégation selon laquelle les accusés de ce procès auraient été soumis à la torture ; xxx. Dispenser une formation adéquate sur les droits de l‟homme aux magistrats et aux agents de la police ; xxxi. Prévoir des sanctions juridiques pour l‟application du Code de conduite électoral et assurer une couverture équitable à tous les partis politiques par les médias d'Etat pendant les élections de 2009 ; xxxii. Transformer la NBC d‟une radiodiffusion d‟Etat en une radiodiffision de service public ; xxxiii. Améliorer la situation des populations autochtones dans le pays, en particulier leurs conditions socioéconomiques comme la pauvreté, et veiller à ce qu‟elles soient bien représentées dans les diverses instances gouvernementales ; xxxiv. Faciliter les amendements au projet de Loi sur les Communications, protéger le droit à la confidentialité et veiller à ce que le projet de Loi sur la Protection de l‟enfant couvre les enfants dans les conflits armés, et soit conforme aux normes des droits de l‟homme ; xxxv. Elargir le pouvoir de pouvoir de la Commission des Magistrats pour lui permettre de renvoyer des magistrats, le cas échéant ; xxxvi. Prévoir une disposition relative à l‟accès à l‟information dans la Constitution du pays et promulguer une législation relative à l‟accès à l‟information ; xxxvii. Mettre en œuvre les dispositions de la Loi sur les Conditions de base de l‟emploi imposant à tous les employeurs d‟offrir un salaire minimum ; xxxviii. Mettre sur pied un organe qui règlemente et assure le suivi de la couverture équitable de tous les partis politiques en lice dans les élections et promulguer une loi qui règlemente l‟utilisation des ressources d‟Etat à des fins de campagne ; xxxix. Améliorer les conditions carcérales et la surpopulation des prisons, en particulier dans la région nord du pays, en réduisant les peines minimum en service communautaire, et poursuivre la promulgation de la Loi portant création d'une commission de libérations conditionnelles ; xl. Procéder à des rénovations et à des réparations de la prison centenaire de Swakopmund ; xli. Fournir des uniformes pénitentiaires ; xlii. Fournir des ressources humaines et financières adéquates au Bureau du Médiateur et assurer son indépendance ; xliii. Mettre en œuvre les recommandations de la mission dirigée par la Rapporteure spéciale sur les prisons et les lieux de détention en Afrique, en 2001 ; xliv. Mettre en œuvre les recommandations de la mission effectuée en 2005 par le Groupe de travail sur les populations/communautés autochtones en Afrique de la Commission africaine ; xlv. Soumettre à la Commission africaine, conformément à l‟Article 62 de la Charte africaine, ses Rapports périodiques dus depuis 2000 ; xlvi. Mettre en place des mécanismes de mise en œuvre des Observations conclusives et des recommandations formulées dans les rapports périodiques et de mission de la Commission africaine et d‟autres organismes créés en vertu d‟un traité et établir un processus efficace de coordination du processus de rédaction des Rapports d‟Etat ; xlvii. Impliquer les organisations de la société civile dans le processus de rédaction de ses rapports périodiques à soumettre à la Commission africaine ; 213. et des logements adéquats aux agents La Commission africaine exhorte les organisations non gouvernementales jouissant du statut d‟observateur auprès de la Commission de participer aux sessions de la Commission africaine.