Lecomte O. Les praticiens des armées dans l`histoire de l`art
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Lecomte O. Les praticiens des armées dans l`histoire de l`art
Histoire Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. O. Lecomtea, D. Tristana. a Service médical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex. Article reçu le 20 novembre 2009, accepté le 4 mars 2010. Résumé Depuis les siècles les plus anciens, les armées comptent au nombre des leurs des chirurgiens-dentistes. Ceux-ci ont toujours été des personnages marquants dans l’histoire de l’art dentaire. Nous allons en quelques lignes faire un aperçu des différentes formes d’exercice qui ont été les leurs, et de leur influence sur l’évolution de l’odontologie au cours des siècles. Mots-clés : Chirurgien-dentiste des armées. Histoire. Odontologie Abstract DENTAL PRACTITIONERS AND DENTISTRY HISTORY. For centuries dentists have been working in the armed forces. Their professional art has always had great consequences on odontology’s history. We will now describe the different aspects of their tasks and how they have influenced the evolution of odontology over centuries. Keywords: Army dentist. History. Odontology. Introduction. En 2000 avec la création du corps des chirurgiensdentistes des armées, le Service de santé des armées et le ministère de la Défense manifestaient tout l’intérêt que portent les armées à l’exercice de l’art dentaire. Malgré ce fait tout récent, l’odontologie militaire existe depuis des siècles et son évolution reste étroitement imbriquée à celle de la profession de chirurgien-dentiste en général. En quelques portraits, nous allons tenter de cerner une partie de l’influence des praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. Les origines. Les premiers chirurgiens-dentistes reconnus comme tels ne le furent qu’au début du XVIIIe siècle (avec notamment Pierre Fauchard). Antérieurement, l’art dentaire n’était qu’un des nombreux rameaux de la médecine et de la chirurgie. O. LECOMTE, chirurgien-dentiste en chef. D. TRISTAN, médecin en chef. Correspondance : O. LECOMTE, Lorient Défense, Service médical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex. E-mail : [email protected]éfense.gouv.fr médecine et armées, 2010, 38, 5, 469-476 Les premières traces d’intervention dentaire remontent cependant au début du néolithique. On retrouverait ainsi des signes de soins odontologiques dans la vallée de l’Indus. La preuve est faite que les dentistes apparurent chez les Égyptiens vers 2700 av. JC avec Hésy-Rê (1). Sa fonction était clairement identifiée sur cinq panneaux d’acacia découverts dans son tombeau. Des fouilles archéologiques nous ont également livré des papyrus médicaux, qui sont pour certains de véritables traités chirurgicaux. Ainsi le papyrus Ebers daté environ à 1550 av. JC contient une quinzaine de paragraphes consacrés à la thérapeutique dentaire. Le papyrus Edwin Smith est un catalogue de traumatismes avec pour chacun leur diagnostic, leur traitement et leur pronostic. À cette époque, le dentiste était d’abord un prêtre, le traitement consistait en premier lieu à agir sur l’origine divine ou démoniaque du mal. Aucun instrument dentaire n’a été clairement identifié, le pavot aurait été utilisé comme remède… Des documents similaires sont retrouvés chez les Grecs et les Romains. Chez les Grecs, Hippocrate (460-355 av. JC) reste incontournable. Il nous a laissé dans ses œuvres complètes des mentions particulières à l’art dentaire (« De la dentition » ou « Des fractures » par exemple) (2) 469 Chez les Romains, le premier acte dentaire réalisé par un praticien des armées remonte au Ier siècle av. JC. En effet, Scribonius Largus, médecin des armées, trouva de multiples remèdes à la mauvaise haleine, à base de corne de cerf, de têtes de souris et de lièvres, de pierre ponce et de myrrhe. (3) Plus tard, Pline l’Ancien (23-79 av. J.-C.), qui était Amiral de la Flotte, conseillait l’usage d’un dentifrice à base de cendres, de tête de lièvre, de marc et parfois de cendres de têtes de souris. Le moyen âge. Après cette période initiale, peu de découvertes seront faites dans le domaine de l’odontologie jusqu’à la fin du moyen âge et le début de la renaissance. L’exercice de l’art dentaire restait le domaine d’un certain empirisme, voire parfois de charlatanisme. Une f igure, cependant, s’illustra dans le domaine médical et chirurgical, essentiellement pour la partie anatomique : Guy de Chauliac (1298-1368) (4). Issu d’une famille modeste, il étudia à Toulouse, puis Montpellier. Il fut largement influencé par les travaux des médecins grecs et arabes. Médecin et chanoine (mais pas militaire !) il est l’auteur de « Chirurgica magna », la grande chirurgie, dont le cinquième chapitre traite des maladies spéciales : la langue et les dents, les amputations des membres gangrenés. Il discuta de l’anatomie des dents, de leur éruption, lista les maladies dont elles sont l’objet, évoqua la prévention par l’hygiène dentaire (il préconisait un dentifrice à base de vin éventuellement additionné de poivre et de menthe. Il fut le premier à utiliser le terme de « dentateur » et « dentistes ». La renaissance. À la Renaissance, tout change. De multiples découvertes sont réalisées dans le domaine intellectuel, artistique ou scientifique. L’odontologie opératoire reste cependant le domaine du colporteur ou du barbier, jusqu’en 1425 lorsque le Parlement édicta un arrêt interdisant tout acte chirurgical aux barbiers. Les chirurgiens furent alors les seuls à pouvoir exercer l’art dentaire. Un personnage s’illustre plus particulièrement : Ambroise Paré (1510-1592), considéré comme le père de la chirurgie militaire (5). Dans ses ouvrages, il explique comment soigner et extraire les dents, décrit des instruments dédiés. Le chapitre II de son IVe livre s’intitule « Instruments pour arracher et casser les dents », dans lequel il décrivait un instrument universel d’extraction, le « polican », (6) On pourra noter qu’il conseillait l’utilisation d’huile de girofle, qui est toujours utilisée aujourd’hui par les chirurgiens-dentistes sous la dénomination d’eugénol. Sous Louis XIV. Couillard, maître chirurgien de Montélimar, dans son livre « le chirurgien opérateur » décrit entre 1639 et 1660 des exercices de l’art dentaire très empiriques. Il était fort délicat de cerner la qualité réelle du praticien. Ceux-ci, 470 notamment les opérateurs ambulants, se donnaient en effet des titres pompeux « chirurgien des camps et armées », « médecin chirurgien du roi du Maroc », « chirurgien du régiment royal italien » (7)… Il est bien difficile de retrouver une trace d’un praticien des armées. On peut cependant citer d’Aquin, médecin du roi (8). Il participa en effet avec le souverain à la campagne des Flandres en 1676. Il décrivit les multiples épisodes dentaires dont le roi souffrit et les traitements qui furent mis en œuvre : essence de girofle, de thym, cataplasmes de mie de pain et de lait, le bouton de feu, des gargarismes de vin et fleur d’oranger… Quelques décennies plus tard, à l’aube du XVIIIe siècle, sous Louis XIV, la profession évolua de façon notoire. En effet, en 1699, les Lettres Patentes du roi imposèrent aux arracheurs de dents et charlatans de se former auprès d’un maître et de passer des examens auprès de la Communauté des Chirurgiens de la ville où ils voulaient exercer. L’exercice de l’art dentaire était devenu une véritable profession avec un embryon de code de déontologie. L’édit de janvier 1708 portant création de médecins et chirurgiens inspecteurs généraux, chirurgiens majors des camps et armées, médecins et chirurgiens majors des hôpitaux des villes et places de guerre, et des armées de terre initia quant à lui un premier Service de santé des armées avec un statut de praticien des armées à part entière. Le XVIIIe siècle. Au XVIII e siècle, on retrouve la trace de multiples chirurgiens-dentistes ayant eu lien avec les armées. René-JacquesCROISSANT DE GARENGEOT. Garengeot (1688-1759) (fig. 1) fut probablement l’un des précurseurs des chirurgiens-dentistes des armées. Il fit ses études dans un hôpital maritime, fut médecin du bord du « Comte de Toulouse ». Sa carrière militaire débuta sur le tard comme chirurgien major du Royal Infanterie avec lequel il participa aux batailles de Fontenoy, Raucoux, Lawfeld, Rosbach, Crevelt et Minden. Dans « le nouveau traité des dents », il indiquait les instruments de diagnostic et de traitement. Il était un adepte du pélican, et décrivait comment l’utiliser de façon judicieuse. Il proposa même des améliorations qu’il avait apportées à l’instrument. Il décrivit enfin deux daviers et leurs inconvénients. Il est également connu pour ses querelles avec Vigneron, fabricant d’instrument, qui lui reprochait de s’être approprié certaines de ses découvertes, mais surtout avec Pierre Fauchard qui lui reprochait certaines de ses théories, notamment l’utilisation du nitre. (9, 10). Le premier chirurgien-dentiste : Pierre FAUCHARD (1678-1761). Il est classiquement le premier chirurgien-dentiste. Il fut le premier à employer cette dénomination de «chirurgien-dentiste», notamment dans son remarquable ouvrage « Le chirurgien-dentiste ou traité des dents » (11). Cette publication a marqué un tournant majeur dans l’évolution de la profession, la transmission du savoir ne o. lecomte La fin du XVIIIe siècle. Figure 1. L’un des premiers précurseurs des chirurgiens-dentistes des armées : René-Jacques-Croissant de Garengeot (Photographie : Musée du Service de santé des armées – Paris). se faisant plus exclusivement oralement, mais surtout par écrit. Fauchard fut-il réellement praticien des armées ? Un doute subsiste (12). Lors de son passage à Nantes vers 1693, il étudia très certainement à l’école de médecine et dans les hôpitaux maritimes sous la direction du chirurgien major du roi Portelet. En revanche, il n’a, très probablement, jamais été embarqué sur un navire de la Marine royale. On peut cependant signaler que sa formation initiale fut brillamment réalisée par le Service de santé des armées de l’époque, et que sa carrière, par la suite, fut le catalyseur de réels progrès dans le domaine de l’odontologie. Le rôle de Pierre Fauchard fut décisif dans l’évolution de la médecine dentaire, la faisant passer d’un domaine artisanal et empirique à une discipline médicale et scientifique (13). LOUIS LECLUZE (ou FLEURY ou LECLUSE). S’il est un personnage surprenant, c’est bien Louis Lecluze (1711-1792) (14). Parfois appelé Lecluse ou Fleury (15), sa carrière fut double : comme chirurgiendentiste et simultanément comme acteur du théâtre de la foire à Paris. Il fut l’inventeur d’un « nouveau levier qui sert à tirer les dernières dents molaires lorsqu’elles sont appuyées au moins de deux dents solides », qui servira de modèle à Winter pour son non moins célèbre élévateur, toujours employé aujourd’hui. On notera qu’il fut chirurgien-dentiste des armées et de Maurice de Saxe en Flandres de 1746 à 1748. Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. Sous Louis XVI , l’exercice de la chirurgie (dont la chirurgie dentaire) était fort réglementé. À partir de 1768, certains chirurgiens se virent reconnaître la qualité d’expert dentiste. Une des voies majeures de formation était d’embarquer comme chirurgien à bord d’un bâtiment de la Marine royale (16). Sous la révolution française, la crise sociale n’épargna pas le système de santé et les chirurgiens-dentistes. Les experts dentistes jouaient alors un second rôle dans l’ombre des chirurgiens. Ils y restèrent lors de la rédaction des cahiers de doléances lors de la convocation des États généraux en avril 1789, et ne manifestèrent pas de demande particulière à propos de leur profession, même si des experts dentistes participaient aux débats. La loi de « Le chapelier » du 2 mars 1791 marqua un cruel retour en arrière, en abolissant le statut d’expert dentiste. Les charlatans de tout genre envahirent les villes et les campagnes… Il fallut attendre 1794 (14 frimaire an III ) avec la création du statut d’officier de santé et des Écoles de santé de Paris, Montpellier et Strasbourg pour que l’exercice soit de nouveau un minimum réglementé, plus particulièrement pour les hôpitaux militaires et navals. La fin du siècle verra également l’apparition de la conscription dès 1792. En 1798, la loi Jourdain met en place un service national de cinq années, par tirage au sort, avec la possibilité de financer sa place. Quelques militaires ont laissé trace de leur carrière : – Louis VICTOIR SAGOT, était sergent au régiment du Piémont. Il réfutait l’intérêt de placer des obturations dentaires… (17) ; – Pierre AUZEBI (ou AUZEBY) (1736-après1800), fut admis dans la communauté des experts dentistes en 1762. Il travailla sein de l’École royale militaire de Lyon. Il publia en 1771 un traité dans lequel il critiquait vivement les opérateurs itinérants et les charlatans. Il pensait que la carie dentaire trouvait ses origines dans un déséquilibre des humeurs. Il inventa de multiples remèdes : un baume antiscorbutique, un liquide pour accélérer l’éruption dentaire, un liquide sédatif pour traiter la carie (17) ; – Jean Bertrand LAUDET, était originaire de la région d’Auch. Il fut élève des Écoles royales de chirurgie de Lyon entre 1783 et 1786. Il se targuait d’être dentiste du roi de Bavière. Sa carrière se poursuivit sous l’Empire. Il fut chirurgien adjudant major de la section Le Change (17) ; – Charles PELISSON (ou PLISSON) (1763-1793), était capitaine dans la Garde nationale, section du Port du Temple. Arrêté et incarcéré pour son opposition à la Convention après avoir été dénoncé, il fut fusillé le 1er décembre 1793 ; – DE CUVILLIER, était expert dentiste ambulant, il fut dentiste des armées du roi. Il traitait également les pathologies ophtalmiques. Il soignait gratuitement les plus pauvres (17) ; – LESCARDE, se disait élève de Bourdet, chirurgien des hôpitaux maritimes de Brest, La Rochelle et Arras. Il proposait comme traitement les opiacés, des coraux, des 471 bâtonnets parfumés, et une décoction antiscorbutique qui blanchissait les dents (17) ; – NODOT, fut adjudant chirurgien major au régiment du Poitou à Champigny sur Yonne, mais aussi dans les hôpitaux de Strasbourg, Briançon, Mont-Dauphin et Verdun. Il blanchissait, réparait et obturait les dents. Il traitait également les hernies et les maladies vénériennes… (17) ; – SALGUES, était maître chirurgien à Sens. Il proposait des remèdes contre la carie et la gingivite, mais aussi des bandages élastiques pour hernies. Il fut lieutenant de la compagnie de canonniers du 3 e bataillon de la Garde nationale de Sens (17) ; – HULDRIC, fut chirurgien-dentiste des gardes du palais. Il se disait spécialiste des maladies de la bouche. Il se vantait de traiter les odeurs buccales nauséabondes, d’obturer et nettoyer les dents, de poser des dents artificielles, d’extraire les dents et racines (éventuellement sans instruments à la demande du patient) (17) ; – Charles MARTIN LAFORGUE, était fils de dentiste. Son père lui avait appris le métier. Il fut compositeur de chants patriotiques, violoniste, miniaturiste, acteur dans une troupe de théâtre amateur, et même directeur de théâtre. Il fut enrôlé dans la Garde nationale de Strasbourg. Il en fut désigné commandant en chef du 1er bataillon en 1792 (17) ; – Étienne BOURDET (1722-1789), fut un personnage éminemment reconnu dans les salons parisiens. Il fut successivement dentiste de la reine en 1759, dentiste du roi en 1763. En 1776 et 1777, il fut dentiste du roi, du prince, de l’École royale militaire, de monsieur le duc d’Orléans. En 1785, il était désigné chirurgien-dentiste du roi, de la reine, du comte d’Artois (qui fut plus tard Charles X) (18) ; – CAP-DE-VILLE, clamait de traiter toutes les maladies, y compris celles des dents, sans cependant expliquer comment, parfois même sans voir ou toucher le patient. Il fut chirurgien de Marine (18) ; – James GARDETTE et Joseph LEMAIRE, étaient deux dentistes français. Ils s’embarquèrent comme chirurgiens sur des bâtiments de la Marine royale. Au cours de l’hiver 1780, pendant la guerre de sécession américaine, alors qu’ils étaient en escale à Newport, ils formèrent Joseph FLAGG et plusieurs autres citoyens américains à la dentisterie. Ils furent ainsi probablement à l’origine de l’ « American dentistry », l’art dentaire américain, d’importation européenne (19). Ainsi, ce XVIIIe siècle fut finalement bien hétéroclite. Alors que le début de la période fut marqué par une amélioration du cadre réglementaire de l’exercice et une obligation de formation des praticiens, la fin du siècle voit un cruel retour en arrière avec la déréglementation de l’exercice de la profession. Il est également possible de mettre en avant l’importance de la chirurgie de Marine, qui embarquait des chirurgiens compétents dans de multiples domaines de la médecine et de la chirurgie, et notamment en odontologie. Leurs talents étaient par ailleurs reconnus dans l’ensemble de la France. Le XIXe siècle. – Sœur Hyldegarde NITZELER était pharmacienne de l’hôpital militaire de Nancy vers 1800. Elle publia un 472 certain nombre de formules destinées à l’art dentaire, parmi lesquelles une eau pour les dents et la fortification des gencives, des gargarismes, un remède pour le tartre. Ces remèdes étaient constitués de principes actifs naturels : cochléaire, sauge, aloès, myrrhe, safran, alcool et miel pour l’eau pour les dents par exemple ; l’ « opiat pour guérir le tartre des dents » étant composé d’agents abrasifs : corail, pierre ponce, additionnés de sucre candi et de sirop de rose (20) ; – Dominique Jean LARREY (1766-1842), reste un chirurgien de l’Empire connu du plus grand nombre, notamment par la création de ses célèbres ambulances en 1792 pour les armées en campagne. Sa carrière militaire fut également exemplaire : chirurgien en chef de la Garde impériale puis de la grande armée, inspecteur général du Service de santé de l’empire, professeur au Val-de-Grâce, chirurgien en chef des Invalides. La médecine dentaire fit partie intégrante de son activité tout au long de sa carrière. Ainsi, après une thèse sur le sujet de la « carie des os », il embarque sur « La Vigilante » comme chirurgien de Marine. Il travaille sur le scorbut. Plus tard au cours de ses campagnes de guerre, de 1796 à 1815, il poursuivra ses recherches sur le scorbut, notamment lors de la campagne d’Égypte. (21) Il comprendra toute l’importance de l’hygiène dans sa prévention. Il est moins connu pour ses interventions dentaires, notamment celle qui fut réalisée sur un colonel russe le 24 août 1812 (22). Celles-ci préfiguraient probablement les débuts de la chirurgie maxillo-faciale. On pourra souligner que les chirurgiens militaires du début du XIXe siècle étaient compétents en termes de chirurgie dentaire (fig. 2) ; – Edme-Marie MIEL (1777-1830), était capitaine de la Garde nationale. Il fut l’un des morts de 28 juillet 1830, au cours d’une opération de maintien de l’ordre sur une barricade à la tête de la 3e compagnie de chasseurs du 1er bataillon de la 4e légion. Il fut également dentiste, formé par LAFORGUE et LAVEROUX. Il se distingua plus particulièrement par la description d’un instrument pour « exécuter facilement une opération occasionnée par la fracture des pivots des dents artificielle dans les racines » et des travaux sur l’éruption dentaire et les anomalies de dentition (23). La fin du siècle verra enfin l’apparition d’une nouvelle réglementation de l’exercice de la profession par la loi du 30 novembre 1892 et le décret du 25 juillet 1893, qui crée le diplôme de chirurgien-dentiste et rend obligatoire l’enseignement dentaire pour les praticiens. Concernant la conscription, la loi Cissey instaure en 1872 le « service universel », d’une durée de un à cinq ans, par tirage au sort, sans remplacement possible. Il faudra attendre 1905 pour que soit instauré un service national, obligatoire, personnel et égal pour tous, d’une durée de deux ans. Bien évidemment, les dentistes étaient concernés au même titre que les autres français. Le XXe siècle. Première Guerre mondiale. À partir de 1908, le diplôme de chirurgien-dentiste fut rendu obligatoire pour tous, odontologistes et stomatologistes par la réforme menée par Charles GODON. o. lecomte Figure 3. Pendant la Première Guerre mondiale : le service dentaire de l’Hôpital auxiliaire 52 – Paris (Photographie : Musée du service de santé des armées – Paris). Figure 2. Élève chirurgien et chirurgien en tenue d’opération 1805 (Photographie : Musée du service de santé des armées – Paris). Lors de la mobilisation générale en 1914, les dentistes et les stomatologues furent incorporés au même titre que le reste de la population. Ils étaient considérés par le commandement plus comme une gêne et un embarras que comme une réelle utilité. Ce point de vue évoluera notoirement au cours du conflit. L’hygiène dentaire était en effet, dès le départ, quasi-inexistante chez les poilus ; les conditions de vie dans les tranchées n’amélioraient pas la situation. En outre, le nombre de blessés de la face devint rapidement conséquent. Le commandement se trouva, donc assez vite, face à un réel problème face à la demande de consultations et son incapacité à y répondre. Dès 1915, le Service de santé des armées commencera à organiser le soutien dentaire au sein des armées. Les chirurgiens-dentistes étaient de simples soldats au début du conflit (fig. 3). Le grade de dentiste militaire, assimilé à un adjudant, apparaît en 1916 par les décrets du 26 février et l’instruction du 27 février 1916. La loi du 18 octobre 1918 donnera ensuite accès à trois grades pour les chirurgiens-dentistes : – dentiste auxiliaire (correspondant à un grade d’adjudant) ; – dentiste de 2e classe (sous-lieutenant) ; – dentiste de 1re classe (lieutenant). Henri PETIT. Un bon exemple du destin d’un chirurgien-dentiste pendant la Grande guerre est sans doute celui d’Henri PETIT. Henri PETIT fit ses études à la faculté de Nancy Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. en 1901, dès les débuts de l’enseignement dentaire dans cette ville, qui fut la première à appliquer la loi de 1892. Il fut ensuite incorporé au 79e régiment d’infanterie pour son service militaire en 1906. À partir de 1908, dès sa libération des obligations militaires, il développa un concept d’aménagement opératoire du cabinet dentaire. Mobilisé le 2 août 1914, il est affecté au 79e Régiment d’infanterie de Nevers. Il est blessé par un obus pendant la bataille de la Somme le 25 septembre 1914. Il sera nommé alors infirmier en 1915 pendant sa convalescence. À l’issue de celle-ci, il rejoint l’ambulance 1/44 de la 74e division d’infanterie. Un cabinet dentaire existe au sein du groupement des brancardiers divisionnaires où il est affecté. Ce sera son emploi jusqu’en 1916. En effet, Il est nommé en 1916 adjudant dentiste de l’ambulance 1/44 le 10 juin 1916, il sera stationné au château de Morey en Meurthe et Moselle. En octobre 1916, il rejoindra le centre hospitalier de Dugny (Meuse), puis celui de Verdun en février 1917. D’août à septembre 1917, il est affecté au centre dentaire de Pévy (près de Reims). Il est décoré de la Croix de guerre le 11 septembre 1917. En octobre 1917, il sert l’ambulance de stomatologie n° 2, stationnée à Ambly sur Meuse. Il sera nommé dentiste de 1 re classe en 1918. Il participera aux combats de Monchy-Humières près de Compiègne. Il sera démobilisé le 12 mars 1919, il reprendra alors son exercice civil. La citation à l’occasion de sa Croix de guerre est particulièrement élogieuse : « Dentiste régimentaire qui, au cours des opérations offensives de 1918, a secondé en toutes circonstances le médecin chef, se prodiguant sans compter dans le service qui lui avait été confié ». (24) Robert MORCHE. Robert MORCHE fut un autre chirurgien-dentiste, beaucoup plus anonyme celui-là. Engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale, il fut affecté initialement à l’hôpital du Val-de-Grâce (f ig. 4). Il décrit dans le « Monde dentaire » d’avril 1923 un univers totalement différent de celui d’Henri PETIT, mais à la relecture de ses textes, on ne peut s’empêcher de penser que certains passages restent aujourd’hui de la plus grande actualité (25). 473 Dès le début de « la drôle de guerre », le Service de santé s’organise pour assurer les soins dentaires. Sont ainsi créés les cabinets dentaires de garnison (pour les soins dentaires courants), les services techniques régionaux de stomatologie (pour les soins odonto-stomatologiques ne pouvant être réalisés dans les cabinets dentaires de garnison, les extractions chirurgicales, la prothèse complète), les services techniques interrégionaux (pour la chirurgie et la stomatologie avec délabrements osseux des maxillaires et de la face) (28). Figure 4. Pendant la Première Guerre mondiale : le service de chirurgie dentaire de l’hôpital Buffon, complémentaire du Val-de-Grâce – Paris (Photographie : Musée du service de santé des armées – Paris). Enfin, on ne peut pas oublier de citer Henri LENTULO, inventeur d’un très célèbre bourre-pâte. Il était d’origine italienne et s’engagea le 28 août 1914 comme légionnaire de 2 e classe au 1 er Régiment de marche de la Légion étrangère, avant de servir successivement comme médecin auxiliaire au 4 e Régiment de marche du 1 er Régiment étranger, puis au 2e Régiment étranger, au 359e Régiment d’infanterie, comme dentiste au 2e Bataillon de chasseurs. Il sera cité à l’ordre du 359e RI, participera à de multiples combats dans l’Aisne, les Vosges, la Champagne. Il sera gazé pendant la bataille de Verdun (26). Hélas, dès la fin de la Première Guerre mondiale, le début de métamorphose du Service de santé dans le domaine de l’odontologie s’arrête net. Il ne reste que les énormes progrès accomplis en chirurgie maxillo-faciale et en odontologie développés en traitant les multiples blessés de la face. Il reste également le début de la mise en place des techniques d’identification sur la base des éléments dentaires lors des tentatives d’identification des corps des nombreuses victimes (notamment sur la base des pièces prothétiques retrouvées) (27). L’entre deux guerre. Entre les deux guerres, seuls des chirurgiens-dentistes de réserve existent. L’activité odontologique militaire se limite donc aux séances organisées par les Écoles de perfectionnement des officiers de réserve (EPOR) qui sont créées dès 1925 à Paris, puis à partir de 1931 dans chaque région militaire. À partir de 1934, les chirurgiens-dentistes peuvent accéder au 3e galon. La Seconde Guerre mondiale. « La drôle de guerre ». À partir de septembre 1939, et pour la seconde fois au cours du siècle, tous les praticiens sont de nouveau mobilisés pour assurer la défense de la patrie. Le 16 mars 1940, la Société odontologique de Paris attire l’attention des ministères de la Guerre, de la Marine et de l’Air sur l’intérêt que présente la collecte des données anthropométriques pour l’identification des militaires en cas de carbonisation. (28) 474 La France libre. À la fin de « la drôle de guerre », avec l’invasion en 1940, la désorganisation est complète. Le Service de santé va renaître à partir de 1942 en zone libre et en Afrique du nord. Il se ralliera aux anglo-américains à partir de novembre 1942 en Afrique du nord. Le Service de santé de l’armée de l’Air comptera parmi ses rangs des dentistes. L’un d’entre eux disparaîtra par ailleurs en mission de guerre au cours de laquelle il servait comme observateur. (29) Le service dentaire américain, la libération. À partir des débarquements en France, le soutien médical des forces est assuré par le Service de santé de l’armée américaine. Celle-ci dispose d’une composante mobile avec les troupes combattantes et d’une composante fixe à l’arrière des zones de combat. À la fin du conflit, on dénombrait 116 chirurgiens-dentistes du Service de santé américain mort au cours des combats (30). Le destin particulier de Gustave GINESTET. Le médecin général Gustave GINESTET (1897-1966), plus particulièrement connu comme pionnier dans le domaine de la chirurgie maxillo-faciale, a cependant eu quelques influences dans le domaine de la médecine dentaire tout au long de la première moitié du vingtième siècle (31). Dès qu’il eut réussi son certificat d’études supérieures en physique, chimie et sciences naturelles, nécessaire à son inscription en faculté de médecine, il devança l’appel et s’engagea le 2 août 1916 comme 2 e classe dans la 18e section d’infirmiers militaires. Il y fit ses classes, puis suivit à l’hôpital complémentaire de Bordeaux une formation complémentaire de médecin qui dura un an. Le 22 mai 1917, il rejoignait l’hôpital d’origine d’étape Prouilly, avant d’être affecté le 2 juillet 1917 à l’ambulance 7/10 du X e corps d’armée. Ayant acquis une formation médicale satisfaisante, il rejoint une unité de première ligne, le poste de secours du 2e Bataillon du 5e Régiment d’infanterie territoriale, à Chalons sur Vesle, au nord-est de Reims, où il est cité à l’ordre du régiment le 28 février 1918. Le 19 avril de la même année, il est affecté en première ligne au 297e régiment d’infanterie, puis au 75e Régiment d’infanterie. À la fin de la guerre, il poursuit sa carrière militaire et est incorporé à l’École du Service de santé militaire à Lyon. Après avoir soutenu sa thèse en 1922, il est affecté à l’hôpital militaire de Toulouse, puis à l’École d’application du Service de santé militaire en 1923. o. lecomte Le 23 août 1923, il embarque pour la Syrie. Le 9 octobre 1924, il est médecin à la 1 re Compagnie méhariste à Palmyre. Le 1 er juin 1925, il rejoint son frère Félix, chirurgien-dentiste, à l’institut dentaire de l’hôpital de Beyrouth. Après sa participation aux opérations de lutte contre la révolte des Druzes, il gagne Damas et le service de chirurgie générale de l’hôpital Henri Verbizier. Il y crée le service de stomatologie. Il publiera une vingtaine d’articles dans des revues françaises et syriennes. Il fut cofondateur et directeur de l’institut dentaire de Damas au sein duquel il enseigna pendant quatre années. Il regagna la France le 2 juillet 1931, où il fut assistant, puis chef de service à l’hôpital du Val-de-Grâce et à l’hôpital Desgenettes, toujours dans le domaine de la stomatologie. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé médecin chef de l’ambulance chirurgicale légère de spécialité n° 237, de la VIIe armée jusqu’à sa dissolution le 10 juillet 1940. De 1940 à 1945, il exerça dans le sud-ouest, à Luchon puis Toulouse, en zone libre, avant de regagner Lyon et l’hôpital Desgenettes. Le 13 août 1945, il rejoignait Paris et l’hôpital du Valde-Grâce au sein duquel il poursuivit ses activités de chirurgie maxillo-faciale et de stomatologie. Ses apports dans le domaine de la médecine dentaire furent plus particulièrement chirurgicaux. Il fut précurseur dans le domaine de la chirurgie orthognatique (en 1939, il décrivait une technique d’ostéotomie des branches montantes de la mandibule par voie buccale), puis en 1944 une autre technique d’ostéotomie des branches horizontales de la mandibule. Dans le domaine de la chirurgie stomatologique, il ne développa que quelques techniques opératoires. Il travailla cependant sur la reconstitution des crêtes alvéolaires à partir de 1950, avec des greffons de cartilage de veau, puis avec des greffons osseux. Il développa une multiple variété d’instruments parmi lesquels nous pouvons citer, dans le domaine de l’odontologie, un appareil à torsader les fils métalliques pour les ligatures péri dentaires, un ouvre bouche mobilisateur, des écarteurs, une aiguille à pédale, des ciseaux burins pour l’extraction des dents de sagesse… La Conscription. On notera que ces ORSA étaient rattachés administrativement au corps des pharmaciens chimistes des armées. Le nombre d’ORSA augmentera progressivement jusque dans les années 2000. Ils participeront à tous les conflits majeurs de la fin du XXe siècle : guerre du Golfe, conflits des Balkans, Liban… (fig. 5, 6). Figure 5. Le cabinet dentaire de l’IFOR – Mostar, Bosnie 1996 ; les premiers pas vers l’actuel shelter dentaire (Photographie : Chirurgien-dentiste en chef Lecomte). Figure 6. Soins sur un militaire africain de la MINURCA – Bangui 1998 ; équipement dentaire pour opérations extérieures (Photographie : Chirurgiendentiste en chef Lecomte). Après la Seconde Guerre mondiale, en avril 1945, un projet de création d’un corps des chirurgiens-dentistes avorte pour des raisons d’ordre économique. Les chirurgiens-dentistes des armées ne sont représentés que par les appelés du contingent et les réservistes. Ceux-ci accèdent au grade de commandant en 1951, puis aux autres grades supérieurs à partir de 1971. Ils participent aux nouveaux conflits en Indochine et Algérie. En 2000, le Service de santé créé le corps des chirurgiens-dentistes des armées, avec un effectifs prévu de 58. Dès 2001, les premiers chirurgiensdentistes des armées intègrent ce corps, avec le statut d’officiers de carrière. Ils sont recrutés sur concours parmi les anciens ORSA. Les premiers des armées. Le Le corps des chirurgiens-dentistes des armées. chirurgiens-dentistes Certains réservistes servent en tant qu’officiers de réserve en situation d’activité (ORSA). L’un des premiers d’entre eux à partir de 1972 servit à la Légion étrangère et participa à de multiples missions extérieures avec les régiments où il était affecté. Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire. XXIe siècle. Le premier chirurgien-dentiste chef des services est promu en janvier 2005. Les chirurgiens-dentistes des armées occupent soit des postes en hôpital d’instruction des armées, soit des postes en cabinets dentaires d’unité interarmées. Ils participent 475 aux différentes missions du Service de santé des armées, notamment les missions extérieures et les opérations. Les premiers chirurgiens-dentistes sont formés par le Service de santé des armées à partir de 2000 dans les Écoles du Service de santé des armées de Bordeaux et de Lyon. Ils seront affectés en unité à partir de 2007. Catastrophe majeure de ce début de XXI e siècle, le tsunami en Asie du sud-est a été l’occasion pour les chirurgiens-dentistes des armées de mettre en avant leurs compétences et leurs savoir-faire en terme d’identification médico-légale. Des progrès conséquents auront été réalisés à cette occasion dans ce domaine (32). Conclusion. Des siècles les plus reculés jusqu’à nos jours, les armées et leurs praticiens auront toujours influencé leur époque. Cette influence s’est exercée à la fois au niveau des techniques de soins et de chirurgie, mais aussi au niveau du matériel et de son évolution, de la pharmacopée, sans oublier la formation des praticiens. Ces apports ont été encore plus importants lors des différentes périodes de conflit ou de crise que notre histoire a pu connaître. Le mot de la fin pourrait revenir à Robert MORCHE qui écrivait à propos des dentistes militaires en 1923 : « le rôle des dentistes militaires n’est-il pas primordial ? » « N’ontils pas récupéré des centaines de milliers d’hommes pour les formations combattantes et soigné des centaines et des centaines de milliers d’autres qui sans eux, sans eux seuls, n’auraient pu être guéris ? N’ont-ils pas accompli des miracles dans le traitement des blessés de la face ? » (25). Les chirurgiens-dentistes des armées d’aujourd’hui sont les dignes héritiers et successeurs de leurs grands anciens, ils savent parfaitement participer au progrès et à l’évolution de l’art dentaire. Remerciements : le Musée du Service de santé des armées (Paris) pour son aide précieuse et la mise à disposition de son iconographie. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Monier A, Monier T. L’art dentaire dans l’Égypte pharaonique. Revue de la Société Française d’Histoire de l’Art Dentaire;vol.5, N° 7. 2. Ailianos JC. 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