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Dimanche 8 juillet 2007
Rediffusion du 9 juillet 2006.
Etienne LHERMENAULT, secrétaire général de la Fédération des Eglises
Evangéliques Baptistes (FEEB). Lectures : Catherine SBERNARDORI et
Karine JEUCH. Musique interprétée par des musiciens et des choristes de
l’Eglise baptiste de Massy.
Suivre Jésus.
Luc 9, 57-61.
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. Reçois ma vie – Publié par
« Jeunesse en Mission ».
Accueil :
E.L. : C’est avec joie que nous vous annonçons la grâce et la paix qui sont données de la
part de Dieu qui nous rassemble et de Jésus-Christ qui nous aime et nous conduit. Nous,
c'est-à-dire Cathy, Alan, Fred, Marc, Paul, Marylène et Karine, de l’Eglise Evangélique
Baptiste de Massy. Ils se joignent à moi, et à vous, avec leurs instruments et leurs voix
pour qu’ensemble nous rendions un culte à Dieu. Le culte est tout entier adoration,
adoration par le chant, par la confession, par la méditation, par l’intercession… Faisons
tout d’abord place à la louange par la prière et par le chant.
Prière :
E. L. : Seigneur, ouvre nos lèvres
Et nos bouches annonceront ta louange.
Le Seigneur a fait connaître son salut,
Il a révélé sa justice aux yeux des nations.
Habitants de la terre, acclamez le Seigneur,
Éclatez en chants de joie et chantez.
Béni soit le règne du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
Maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.
Louange :
C. S. : Pour inspirer notre louange ce matin, je voudrais lire quelques versets du Psaume
34 :
« Je veux remercier le Seigneur en tout temps. Que ma bouche ne cesse pas de le louer !
Le Seigneur est toute ma fierté. Vous, les humbles, réjouissez-vous de m’entendre le
louer. Joignez-vous à moi pour dire la grandeur du Seigneur. Ensemble, proclamons bien
haut qui il est. »
MUSIQUE : Chant Il est grand ! – ASAPH 2 (2005), publié par l’association LTC.
C. S. : Dieu est grand, au-dessus de tout, trois fois saint, mais il est aussi notre Père, qui
aime et prend soin de chacun d’entre nous. Si tu es fatigué et chargé ce matin, viens au
Seigneur, dépose tes fardeaux, confie-toi en lui et trouve le repos pour ton âme. Ces
paroles du psalmiste peuvent devenir les tiennes :
« Je me suis adressé au Seigneur et il m’a répondu, il m’a délivré de toutes mes craintes.
Ceux qui lèvent les yeux vers lui rayonnent de joie ; la honte n’assombrit plus leur front !
Voilà un pauvre qui a crié au secours ; le Seigneur l’a entendu et l’a sauvé de tout ce qui
l’angoissait. L’ange du Seigneur monte la garde autour des fidèles et les met hors de
danger. Eprouvez et constatez combien le Seigneur est bon. Heureux l’homme qui a
recours à lui ! »
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Tu peux faire de ce prochain cantique la prière de ton cœur :
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. Ton nom est grand – Publié par « Jeunesse en
Mission ».
Confession :
E.L. : Après avoir loué la grandeur de Dieu, nous voulons confesser sa justice et notre péché, son amour et
notre difficulté à aimer, sa paix et notre inquiétude, en un mot notre foi en sa bienveillante sollicitude et notre
besoin de sa grâce.
Nous empruntons pour cela nos propos à l’apôtre Pierre dans sa première épître :
« La façon de vivre que nous avons reçue de nos ancêtres ne menait à rien. Mais nous le savons, Dieu a payé un
grand prix pour nous libérer de cette façon de vivre. En effet, il ne l’a pas fait avec des choses qui peuvent
s’abîmer, comme l’or ou l’argent. Mais il nous a libérés avec le sang précieux du Christ qui est comme un
agneau sans défaut et sans tache. Dieu l’a choisi avant la création du monde, et pour notre bien, il l’a fait
connaître maintenant en ces temps qui sont les derniers. C’est par le Christ que nous croyons en Dieu, qui l’a
réveillé de la mort et lui a donné la gloire. Voilà pourquoi nous mettons notre foi et notre espérance en Dieu. »
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. C’est par la grâce – Publié par « Jeunesse en
Mission ».
Lecture biblique :
K. J. : « Pendant que [Jésus et les disciples] étaient en chemin, quelqu’un lui dit : Je te suivrai partout où tu
iras. Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas
où poser sa tête. Il dit à un autre : Suis–moi. Celui–ci répondit : Seigneur, permets–moi d’aller d’abord
ensevelir mon père. Il lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va–t’en annoncer le règne de Dieu.
Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets–moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison.
Jésus lui dit : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de
Dieu. ». (Luc 9, 57-61).
Prédication :
E. L. : « Suis-moi ! », cet impératif qui est au cœur de ce passage retentit plus d’une fois dans les Evangiles.
Jésus l’a par exemple dit à Lévi, le collecteur d’impôts plus connu sous le nom de Matthieu, pour l’appeler à
devenir son disciple. Il l’a lancé à Pierre et à André qui, de simples pêcheurs, deviendront pêcheurs d’hommes,
ou encore au jeune homme riche qui ne pourra y répondre tant l’exigence est forte : « Va, vends tout ce que tu
as, donne-le aux pauvres, puis viens, suis-moi ! » Cette façon qu’a Jésus d’inviter à croire en lui fait réfléchir. Il
ne se contente pas de confessions orales, il veut aussi des actes concrets d’obéissance. Répondre à son
invitation, c’est dépasser l’acquiescement verbal pour aller jusqu’à l’engagement de sa vie.
Et c’est bien là l’essence même de la foi, non pas simple discours, mais transformation de l’existence.
En regroupant trois situations distinctes d’hommes qui veulent suivre Jésus, l’évangéliste Luc nous invite à
méditer la radicalité de cet appel et aussi la possibilité d’y répondre.
Un examen attentif du passage permet de caractériser chacun des personnages par un substantif. Au premier, la
prétention du « Je te suivrai partout où tu iras », au second l’hésitation du « Permets-moi d’aller d’abord
ensevelir mon père » et au troisième, la condition du « Je te suivrai, mais … ».
Le prétentieux reçoit une douche écossaise qui peut s’entendre comme un refus du Seigneur. Mais refus de quoi
au juste ? D’une pieuse illusion qui consiste à croire qu’il suffit de vouloir pour pouvoir ? D’une profonde
ignorance qui méconnaît les dangers de l’itinéraire que va emprunter le crucifié ?
C’est en tout cas sur ce thème que réagit Jésus : tu ne sais ni où je vais, ni l’inconfort de ma situation. Et par
« Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête », il faut entendre plus qu’un constat d’itinérance, une situation
de danger où peut se lire a posteriori la torture et la mort. Ce danger-là, personne ne pourra l’assumer à la place
du Christ ni même l’y suivre. Pensez un instant à la folle prétention de Pierre vite démentie par son triple
reniement ! Et non seulement personne ne le pourra, mais personne ne le devra, car Jésus s’est substitué aux
siens, à tous les siens en subissant seul l’horreur de la crucifixion. Oui, c’est bien une prétention orgueilleuse et
pécheresse que Jésus repousse ici, car il n’y a pas de place pour nos trompeuses certitudes sur le chemin ouvert
par le Christ !
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« Laisse-moi d’abord prendre congé des miens ! » Le troisième homme ne me semble pas avoir la prétention du
premier. Certes, il affirme clairement sa volonté de suivre le Christ mais il pose une condition à son obéissance.
La demande peut nous paraître légitime et pourtant Jésus ne la reçoit pas favorablement. Que faut-il
comprendre ? Probablement que cette demande est ambiguë. L’homme a bien perçu l’exigence radicale de
l’enseignement de Jésus et tente de la repousser en invoquant une excuse. C’est une façon de dire au Christ :
« Oui, Seigneur, mais pas tout de suite, laisse-moi encore décider seul une dernière fois. » Plus ou moins
consciemment, notre homme pourrait cacher de cette façon soit le besoin qu’il a d’être approuvé par les siens
avant de partir à l’aventure, soit la crainte d’abandonner à Christ les rênes de son existence, soit encore le secret
espoir d’être retenu. En tout cas, Jésus débusque un mauvais prétexte, un regard en arrière coupable. Son
avertissement aux accents agricoles – « mettre la main à la charrue et regarder en arrière » – nous ramène à une
réalité simple et exigeante :
Le suivre ne se fait pas par étapes : oui maintenant avec ma bouche mais attends demain pour le reste de mon
être.
Le suivre ne se fait pas non plus en ménageant la chèvre et le chou : oui ici et maintenant pour lui plaire le
dimanche, et non demain en semaine pour ne pas déplaire à un environnement indifférent ou hostile.
Le suivre ne se fait pas enfin selon nos conditions : Oui, Seigneur mais jusqu’ici et pas plus loin, il faut bien
que je préserve quelques domaines de ma vie !
Jésus repousse ainsi avec douceur et fermeté les conditions que nous sommes tentés de lui imposer dans notre
marche à sa suite.
MUSIQUE : Chant Jésus, tout pour Jésus – ASAPH 2 (2005), publié par l’association LTC.
Prédication :
E. L. : J’ai laissé à dessein le deuxième homme pour la fin, car il s’agit de la situation la plus complexe et la
plus riche d’enseignement. Contrairement aux deux autres hommes qui semblent s’être proposés spontanément
pour suivre Jésus, celui-ci est appelé par le Christ lui-même.
« Permets-moi d’abord d’aller ensevelir mon père. ». J’interprète cette réponse comme une forme d’hésitation.
Je comprends d’autant mieux sa demande qu’en semblable circonstance, je l’aurais faite mienne. Comment tout
lâcher subitement alors que le deuil vient de frapper notre famille proche ? Et j’avoue rester interloqué devant
l’exigence réitérée du Seigneur : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ».
Dépassons cette première réaction et essayons de faire la part des choses. Selon les commentateurs de ce texte,
« Aller d’abord ensevelir son père » peut s’entendre de trois manières différentes :
• Il pourrait s’agir d’un décès qui vient d’avoir lieu et donc d’un ensevelissement immédiat.
• Ou bien, ce serait une façon de demander à Jésus l’autorisation de rester auprès de son père âgé jusqu’à ce
qu’il meure. Le délai d’attente pourrait être long, en tout cas incertain ; d’où l’insistance de Jésus pour une
obéissance immédiate.
• Ou encore, cela ferait référence à la cérémonie funéraire qui prenait place un an après l’ensevelissement.
On déterrait les os débarrassés des chairs pour les placer dans un caveau familial. Cette interprétation
aiderait à comprendre l’impératif de Jésus « Laisse les morts ensevelir leurs morts » en lien avec l’impureté
rituelle qu’il y avait à toucher un cadavre.
Ceci étant dit, et quelle que soit l’hypothèse retenue, le problème reste entier, la réponse de Jésus fait frémir.
Essayons toutefois de la comprendre :
• Cela signifie que la décision à prendre a plus d’importance que ce qui est universellement considéré comme
« sacré » parmi les hommes, à savoir les rites funéraires. C’est dire si la décision proposée par Jésus est
impérative.
• Cela implique aussi que le monde que cet homme laisse derrière lui est voué à la mort et ne changera pas. Il
est donc invité à le laisser à sa mort pour embrasser la Vie, la vraie, à la suite du Christ. C’est dire si le
jugement du monde est absolu.
• Cela veut dire enfin que le plus proche des proches dans l’ordre de l’autorité, son propre père, vient
désormais après Jésus, et l’on croit entendre ces paroles difficiles du même Evangile : « Celui qui vient à
moi doit m’aimer plus que son père, sa mère, sa femme,… ». C’est dire si la transformation du disciple de
Christ est appelée à être totale !
J’ai beau retourner cette affirmation de Jésus dans tous les sens, je ne vois aucun moyen d’atténuer sa portée
et sa radicalité : suivre Jésus, c’est changer complètement de perspective, c’est engager notre vie entière sous
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son autorité, c’est saluer en Lui notre Seigneur et Maître.
Mais qui donc peut répondre à un tel appel, à une telle exigence ? C’est là que la concomitance des trois
situations est précieuse. Avez-vous remarqué que l’appel du Christ n’est pas pour celui qui a la prétention de
pouvoir obéir, ni pour celui qui voudrait y mettre ses conditions ? Non, elle est pour l’hésitant qui n’est pas
certain de pouvoir répondre. C’est pour moi une belle illustration de la grâce qui est offerte aux hommes.
L’appel est si radical qu’il n’est accessible qu’à ceux qui se savent incapables et offrent au Christ leurs
impossibilités qu’elles soient faites d’hésitations paralysantes, d’attachements coupables ou même de profond
désespoir.
Il se peut que l’ordre du Christ « Suis-moi » résonne à vos oreilles comme une exigence tyrannique ou
qu’elle représente à vos yeux un risque de tyrannie de la part de ses disciples. Certains aspects de l’histoire de
l’Eglise ont de quoi nourrir vos craintes. Pourtant j’aimerai vous inviter à considérer le caractère unique de
cet appel :
• D’abord parce que Jésus est le Fils de Dieu et qu’il s’est donné pour nous jusqu’à endurer le supplice de la
croix. Il a donc « gagné » le droit de notre rachat et peut légitimement invoquer sa Seigneurie…d’amour sur
nos vies. Oui, le suivre c’est prendre un joug sur nous, mais un joug doux et léger.
• C’est aussi un appel à caractère unique, parce que nul ne peut prétendre ici bas, même de façon dérivée,
exiger cette obéissance. Le pasteur ou berger de la communauté ne peut en aucun cas y prétendre, car son
rôle est non de dominer mais de renvoyer au Bon Berger qu’est Jésus.
Et ce qui dans ce texte prouve que le joug du Christ est doux et léger, c’est qu’il n’enferme pas l’homme qui
le suivrait dans une obéissance infantilisante, mais il lui donne une mission gratifiante en disant : « Va,
annoncer le Royaume de Dieu ». Je vois dans cette façon de procéder une expression de l’amour du Christ
qui élève son disciple en responsabilité. Je peux témoigner qu’aller pour annoncer le Royaume de Dieu est
l’aventure la plus belle qu’un homme ou une femme puisse vivre, même si elle n’est pas toujours de tout
repos.
Croire en Jésus-Christ, c’est donc marcher à sa suite. Poursuivez votre route vous qui le connaissez et
l’aimez ! Quant aux autres, Christ vous appelle et dit à chacun : « Toi, suis-moi ! »
Amen.
C. S. : Le chant qui suit est une prière à laquelle vous pouvez vous associer : Reçois ma vie.
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. Reçois ma vie – Publié par « Jeunesse en
Mission ».
Intercession :
E.L. : Seigneur, notre Dieu,
Tu nous as appelés à te suivre et tu nous as donné en même temps la capacité de répondre à ton invitation ;
Accorde-nous maintenant la grâce de te rester fidèles sur la route.
Qu’avec nos frères et sœurs en la foi, nous sachions témoigner de ton amour partout où tu nous as placés.
En te demandant cela, nous pensons à nos concitoyens qui vivent dans la misère matérielle ou morale, donnenous de savoir leur tendre la main ;
Nous pensons aux nombreux réfugiés et immigrés qui peuplent nos quartiers, qui sont trop souvent rejetés et
dont une bonne part vit dans la précarité, donne-nous de savoir les aimer et les défendre ;
Nous pensons à nos responsables politiques qui se déchirent et ont bien peu de sérénité pour accomplir leur
métier, donne-nous d’intercéder pour eux et de les encourager par notre civisme ;
Nous pensons à nos Eglises trop souvent désunies, donne-nous de les porter dans la prière et dans l’action
pour qu’elles soient sel de la terre et lumière du monde.
Et ensemble nous voulons t’adresser la prière que le Christ nous a enseignée :
Notre Père qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous soumets pas à la tentation
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Mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles. Amen
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. Celui qui a changé ma vie – Publié par
« Jeunesse en Mission ».
Bénédiction :
C.S. : Soyez toujours joyeux d’appartenir au Seigneur. Je le répète : Soyez joyeux ! Que votre bonté soit
évidente aux yeux de tous. Le Seigneur viendra bientôt. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute
circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur
reconnaissant. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer, gardera vos cœurs et vos
pensées en communion avec Jésus-Christ ! Amen.
MUSIQUE : Tirée du recueil « J’aime l’Eternel », volume 2. Que la grâce et la paix – Publié par « Jeunesse
en Mission ».
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